INDY Rapport du Comité
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CONCLUSION
Somme toute, le Comité a été informé que les services essentiels seront maintenus sans interruption au changement de date et que les Canadiens devraient être rassurés par les efforts consciencieux des services publics et des gouvernements. Les entreprises, les municipalités ou les administrations de la santé ne sont pas toutes aussi avancées dans leur préparation à l'an 2000; il faut faire davantage dans bien des domaines pour éviter toute perturbation grave. Les Canadiens peuvent tous faciliter le passage au nouveau millénaire. Le Comité leur propose trois mesures pour maintenir la pression afin qu'on corrige les problèmes de l'an 2000 à temps :
Demandez à votre municipalité si l'infrastructure et les services locaux sont conformes à l'an 2000 ou le seront avant la fin de l'année.
Demandez aux autorités de votre hôpital si les établissements de santé locaux seront conformes à l'an 2000 et si des mesures de repli sont prévues.
Demandez à votre comité de santé et sécurité au travail si votre employeur est conforme à l'an 2000 (surtout s'il y a beaucoup de puces intégrées dans votre milieu de travail) et si les plans d'urgence et de reprise des activités sont complets.
Deux grands thèmes sont ressortis des audiences et doivent être examinés. Premièrement, les Canadiens ont besoin d'information cohérente sur l'état de préparation à l'an 2000 et les conséquences possibles du passage au prochain millénaire, et deuxièmement, bien des retards ont été relevés dans la préparation à l'an 2000 dans plusieurs secteurs de l'économie.
Dans son dernier rapport, le Comité a fait deux recommandations afin que les gouvernements donnent de l'information sur l'état de préparation à l'an 2000. Le Comité reconnaît les efforts que le gouvernement fédéral, de nombreuses provinces et certaines grandes administrations municipales ont déployés pour fournir aux Canadiens cette information par divers moyens, notamment par la voie de sites Internet. Le Comité est confiant que l'information sur l'an 2000 est en général exacte, objective et pertinente, et qu'elle est mise en contexte au lieu d'être présentée sous la forme d'hyperboles ou de prévisions apocalyptiques. Cela doit continuer; il est capital d'informer la population si on veut qu'elle se prépare bien au changement de date. Le plus important pour le public, c'est l'information sur la préparation à l'an 2000 des grands services publics et des services essentiels, ainsi que sur les mesures d'urgence qu'on pourrait leur demander d'observer. Cette information, qui émane des divers gouvernements et fournisseurs de services essentiels et de services publics, doit être communiquée sans semer la confusion ou sonner l'alarme inutilement. Le Comité recommande :
Recommandation 6
Que tous les paliers de gouvernement préparent des campagnes de communication cohérentes sur leur préparation à l'an 2000. Ces campagnes informeraient la population sur les précautions à prendre.
Le Comité a été consterné de relever, d'après les témoignages, des retards dans certains secteurs. Il semble que, malgré les retards, les grands organismes seront quand même prêts pour le nouveau millénaire; ces retards influent cependant sur leurs nombreux partenaires et se répercutent partout dans l'économie. Même si les plans de bien des entreprises privées et publiques prévoient que les correctifs pour l'an 2000 seront apportés entre septembre et novembre 1999, tout retard peut être dommageable voire désastreux. Il est capital, non seulement pour les entreprises elles-mêmes, mais aussi pour tous leurs partenaires en amont et en aval, que l'échéance fatidique du 31 décembre 1999, à minuit, soit respectée pour tous les grands programmes. Il suffirait que des organismes ne soient pas prêts, à cause de retards ou d'un manque de préparation, pour qu'on assiste à un véritable effet domino. Le Comité recommande :
Recommandation 7 :
Que toutes les organisations, publiques et privées, soient encouragées à gérer leur plan de préparation à l'an 2000 pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de retard dans les échéances.
Même si un organisme a fait tout son possible pour être conforme à l'an 2000, certains « pépins » sont inévitables. Les organismes doivent donc avoir des plans d'urgence et de reprise de leurs activités permettant le maintien de leurs opérations principales et le retour rapide à la normale de leurs activités. Elles peuvent envisager certaines mesures dans la préparation de ces plans critiques : adopter des solutions de rechange (comme revenir au papier ou à la méthode manuelle); prendre des dispositions spéciales de dotation; adopter d'autres fournisseurs de matériel et de services; accumuler les stocks; acheter de l'équipement ou des produits spéciaux; et (si cela ne nuit pas aux plans des partenaires) suspendre temporairement leurs activités essentielles. Le Comité recommande :
Recommandation 8
Que toutes les organisations, publiques et privées, qui ne disposent pas de plans d'urgence et de reprise des opérations complets en préparent immédiatement.
c. La situation pourrait-elle se reproduire?
Le Comité examine depuis près de deux ans le problème de l'an 2000 et se demande si un problème d'une telle ampleur, qui touche autant d'aspects de l'économie, pouvait se reproduire. Le problème de l'an 2000 est attribuable à une simple technique visant à économiser les ressources, mais il faut se poser une question importante : pourquoi a-t-il persisté si longtemps sans être corrigé? Un témoin a bien résumé la situation.
En fait, le problème, c'est que, à une certaine époque, les fabricants ou les compagnies ne pouvaient en toute honnêteté croire que leurs produits dureraient jusqu'en l'an 2000. ... Je pense que, l'habitude aidant, chacun a simplement oublié que cela arriverait. Je ne suis pas certain qu'il existe un moyen facile pour empêcher que cela se reproduise.
Gary Andrews, Gouvernement du Nouveau-Brunswick
Face à notre dépendance grandissante à l'égard des puces intégrées et des systèmes informatisés, il serait rassurant de savoir avec certitude que la société ne sera jamais plus confrontée à un tel problème. Comme on l'a toutefois dit au Comité, on ne peut facilement en être certain. Le Comité ne peut qu'espérer que, avec la maturité que l'industrie de l'informatique a acquise, il soit très peu probable que ce genre de problème se reproduise; si cela devait être le cas, il est peu probable qu'il se propage; et si, dans le pire des cas, il devait se propager, l'industrie interviendrait immédiatement pour le corriger.
Le Comité a été rassuré par la plupart des témoignages qu'il a entendus durant ce troisième examen du problème de l'an 2000 au Canada. Les gouvernements ont travaillé fort pour que les services essentiels ne soient pas compromis au changement de date. À mesure que nous approchons du dernier semestre avant le nouveau millénaire, tous les secteurs qui ne sont pas déjà conformes à l'an 2000 doivent poursuivre, voire multiplier, leurs efforts pour s'assurer que l'arrivée de l'an 2000 ne cause aucun problème majeur. Le Canada est un des chefs de file mondial dans la lutte qu'il mène contre le bogue du millénaire; il doit continuer de montrer l'exemple et d'aider concrètement les autres pays à résoudre le problème de l'an 2000. Le Comité est optimiste que, en travaillant ensemble, les Canadiens relèveront le défi.