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Merci, monsieur le président.
Je suis vraiment déçu de cette motion. Je trouve qu'elle vient bousculer les travaux que doit faire le Comité permanent des finances sur le projet de loi . Comme l'a dit M. Turnbull, le Sous-comité du programme et de la procédure n'a pas réussi à en arriver à une entente. À la base, je crois qu'on pourrait essayer de travailler sur une motion qui se concentrerait uniquement sur le projet de loi C‑69. Pour ce qui est de la suite, il y aurait d'autres discussions.
Le nombre d'heures proposées pour l'étude du projet de loi est vraiment insuffisant. D'ailleurs, si je comprends bien, nous allons avoir très peu de temps aujourd'hui pour poser des questions aux hauts fonctionnaires sur les parties 1 à 3 du projet de loi. Personnellement, il me reste énormément de questions à poser. À mon avis, même si on ne débattait pas de cette motion, on pourrait manquer de temps, ce qui fait qu'on n'aurait pas les réponses à toutes nos questions.
Consacrer uniquement une heure à l'étude de la partie 4, c'est nettement insuffisant. En effet, il faut prendre le temps de bien faire les choses. Je rappelle à mes collègues que la partie 4 met en place un système bancaire ouvert. Il s'agit de quelque chose de nouveau, et il faut prendre le temps d'y réfléchir. De plus, ce que le gouvernement propose va à l'encontre de la volonté de l'Association des banquiers canadiens et de plusieurs institutions financières, si je ne me trompe pas.
Dans ce projet de loi, il n'y a pas d'adéquation avec les lois des différentes provinces. À ma connaissance, il n'y a pas eu de consultations entre le gouvernement ou les ministères et leurs homologues du Québec et des provinces. Si ça a été fait, ça a été fait très récemment. Nous avons beaucoup de questions à cet égard. De plus, il y a plusieurs choses à améliorer. Plusieurs détails semblent techniques, mais ils vont avoir de très grandes répercussions.
Je vais donner un exemple. En Alberta, il y a une banque qui n'en porte pas le nom et qui appartient au gouvernement provincial, à l'État albertain. Si cette institution voulait faire partie du système bancaire ouvert, il faudrait qu'elle passe sous la compétence du fédéral, au moins pour ce qui est de la partie sur le système bancaire ouvert. Il faut se demander pourquoi on voudrait dédoubler les services juridiques et les conseils juridiques. Ça cause d'importantes préoccupations.
C'est la même chose pour ce qui est des coopératives de crédit. Si ma mémoire est bonne, en Colombie‑Britannique, le législateur n'a pas permis aux coopératives de crédit de passer sous la compétence du fédéral. Qu'en est-il pour cette partie? Est-on en train de créer un système bancaire ouvert à deux vitesses, c'est-à-dire pour les banques, qui sont de compétence fédérale, et pour les autres institutions qui sont de compétence provinciale? On a énormément de préoccupations à cet égard. Je vais donc avoir beaucoup de questions à poser aux fonctionnaires à ce sujet. De plus, le Comité va devoir inviter beaucoup de témoins.
Le Comité doit procéder à l'étude d'un projet de loi mammouth de 660 pages, qui touche plusieurs lois, qui entraîne beaucoup de modifications et qui contient plusieurs éléments à couvrir. Est-on en train de dire que nous allons finir d'étudier le projet de loi cette semaine, que nous allons recevoir des témoins pendant deux périodes de deux heures et que nous allons passer à l'étude article par article tout de suite après? À mon avis, c'est nettement insuffisant.
Pendant la pandémie, le gouvernement nous a pressés d'adopter des projets de loi. Nous l'avons fait à la hâte, mais il y a eu beaucoup d'erreurs. En effet, plusieurs éléments ont dû être corrigés, parce que le Comité ne disposait pas du temps nécessaire pour bien faire son travail.
Ce projet de loi, c'est 660 pages de jargon incompréhensible pour le commun des mortels. Il va falloir du temps à tous les intervenants de la société pour en prendre connaissance, pour y réfléchir et pour voir s'il répond bien à leurs attentes ou s'il cause des problèmes. Il faut donc laisser à tous les intervenants un peu de temps, afin qu'ils se fassent une idée du projet de loi et qu'ils nous contactent individuellement pour nous faire part de leurs préoccupations.
De toute évidence, le temps imparti est insuffisant. Prenons l'exemple du projet de loi , qui était d'une moins grande importance: nous avons passé vingt heures à écouter les témoins. Ce qu'on propose maintenant, c'est quatre heures pour le projet de loi C‑69. Les fonctionnaires auront été ici pendant une heure, peut-être un peu plus, si nous réussissons à terminer. Consacrer une seule heure à l'étude de la partie 4, c'est nettement insuffisant.
Je veux aussi rappeler que, ces derniers temps, la ne passe qu'une heure au Comité quand elle vient. Par contre, M. Morneau restait très souvent deux heures pour répondre à nos questions. Il y a énormément d'éléments à traiter dans ce projet de loi. Alors, une heure, c'est insuffisant pour poser des questions.
Selon moi, ça prendra beaucoup plus de temps que ce qui est proposé pour bien étudier le projet de loi , le bonifier et nous assurer que tout est conforme. Nous avons eu 20 heures pour questionner des témoins au sujet du projet de loi , mais on n'en propose que quatre pour le projet de loi C‑69. C'est inacceptable.
Il faudrait que la ministre vienne pour deux heures, comme M. Morneau le faisait la plupart du temps, si je ne me trompe pas. Il faudrait également repousser l'échéance pour bien faire notre travail, ce qui implique, selon moi, de tenir des réunions durant la semaine de relâche parlementaire. Personne n'en a envie, mais, si le gouvernement est si pressé, il faudra le faire. Il faudra également tenir d'autres réunions au moins une semaine après pour nous assurer que tous les intervenants dans l'économie ont eu le temps de prendre acte des 660 pages très complexes du projet de loi, que tout est conforme et que rien ne crée de distorsion. Ensuite, évidemment, il faudra retirer ce qui viendrait après l'étude du projet de loi si on adopte cette motion.
J'ai donc beaucoup de bémols à apporter à cette motion. Dans sa forme actuelle, à mon avis, elle est complètement inacceptable et je ne pourrai pas l'appuyer. D'ailleurs, je trouve très cavalier de proposer une telle motion, que je qualifierais à la limite de bâillon, pour accaparer le débat, sans prévenir, alors que les hauts fonctionnaires sont là pour répondre à nos questions. Nous devons y réagir sur-le-champ, n'ayant pas pu en prendre connaissance au préalable.
Voilà mes premiers commentaires. J'en aurai certainement d'autres.
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Merci, monsieur le président.
Je suis vraiment déçu que les libéraux n'aient pas fait circuler la motion à l'avance. J'ai déjà eu des discussions et des négociations avec et avec — et même avec M. Baker — et je n'ai jamais rien vu de semblable, pas une seule fois, en deux ans environ au sein de ce comité.
En fait, il est arrivé que le président et moi-même ayons un léger différend, et il m'a dit: « Vous avez mon numéro de téléphone. Appelez-moi. » Peut-être que M. Turnbull n'avait pas nos numéros de téléphone, mais je ne le crois pas, en fait.
Il ne nous a même pas donné l'occasion de faire circuler cette motion, et voilà que nous perdons du temps maintenant. Nous avons prouvé, par ce vote sur l'ajournement, que ni le NPD ni les libéraux ne prennent au sérieux les affaires du peuple. Ils préfèrent se chamailler au sujet de l'horaire, et ce sur le temps de nos fonctionnaires.
Comme l'a dit M. Chambers, il y a beaucoup de capacités intellectuelles ici, et j'aimerais que le temps qu'ils nous consacrent soit mieux employé qu'à écouter les machinations, les discussions et les arguments de parlementaires sur des questions relativement futiles comme l'établissement de l'horaire.
Le fait est que les conservateurs se sont montrés constructifs, voire coopératifs. Pour ce qui est de l'énoncé économique de l'automne, je ne me souviens pas qu'un projet de loi d'exécution du budget ait été adopté aussi rapidement que celui‑là. Je ne me souviens pas d'un seul cas dans l'histoire récente, même si je remonte à l'époque de gouvernements majoritaires. Même si nous n'étions pas d'accord, nous avons évidemment fait notre devoir démocratique en soulignant les faiblesses du projet et nous avons été constructifs, voire coopératifs, comme je l'ai dit.
Il est certain que cette motion donne un autre ton et qu'elle aura des conséquences. Il n'est tout simplement pas possible de... Cela a bien entendu rompu le lien de confiance créé avec les députés d'en face.
Pour mettre en contexte la question de savoir où nous en sommes et pourquoi les conservateurs sont extrêmement sceptiques au sujet des répercussions de ce budget, il faut dire que ce n'est pas d'aujourd'hui que le gouvernement libéral est au pouvoir. Les libéraux ne sont pas dans l'opposition. Ils sont au pouvoir depuis neuf ans, et nous avons assisté à une décennie de perte économique. Autrement dit une croissance économique nulle par habitant. C'est une situation angoissante.
Cela signifie que notre niveau de vie n'a pas augmenté depuis 10 ans. On nous dit, bien sûr, qu'il y a eu la pandémie et d'autres problèmes pour expliquer pourquoi il en est ainsi, mais ce n'est pas le cas dans beaucoup de pays directement comparables. Par exemple, aux États-Unis, le PIB par habitant a augmenté de 50 %, tandis que le nôtre a augmenté d'un maigre 4 %, et nous sommes donc en plein dans une décennie perdue.
Le nombre de gens qui fréquentent des banques alimentaires est sans précédent, et il y a des gens qui ont du mal à joindre les deux bouts. Comme je l'ai dit, les libéraux n'ont pas été élus la semaine dernière. Cela fait neuf ans qu'ils sont là.
Qu'ils aillent parler à leurs électeurs. Combien de gens pensent être dans une meilleure situation qu'en 2015? Je peux vous dire que, dans mon quartier, on ne trouvera pas beaucoup de gens pour dire que leur situation est meilleure qu'en 2015, et ce n'est pas une opinion partisane. C'est la réalité.
Sous le premier ministre Harper, nous avions des budgets équilibrés, nous avions des logements qui coûtaient littéralement moitié moins cher, nous avions des logements locatifs qui coûtaient moitié moins cher, nous avions des prix alimentaires contrôlés et nous avions une économie beaucoup plus forte. En fait, nous avons alors connu une croissance économique, alors que, sous le gouvernement libéral actuel, le nombre de gens faisant appel à des banques alimentaires a augmenté considérablement.
Comme M. Chambers l'a fait remarquer, il se publie de plus en plus de statistiques sur les difficultés des Canadiens. On peut bien examiner ces statistiques, mais je n'ai même pas besoin de regarder ces chiffres qui, sans aucun doute, valideraient les données anecdotiques.
Quand je vais dans ma circonscription et que je parle aux gens, vous ne pouvez pas imaginer combien d'histoires déchirantes — et je le dis très sérieusement — on me raconte au sujet de personnes qui ne s'en sortent tout simplement pas, qu'il s'agisse d'une mère célibataire qui doit utiliser une banque alimentaire même si elle a un emploi — et j'ai vraiment eu ce genre de conversation — ou d'un jeune couple qui s'est marié, s'est empressé d'acheter une maison pour se préparer à fonder une famille et dont le prêt hypothécaire est passé d'un peu moins de 3 000 $ à 9 000 $ par mois. Ils ont dû vendre leur maison et se sont retrouvés au point de départ sur le plan financier.
Les Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts. Vous dites que ce budget est la recette magique, mais c'est ce que vous répétez depuis neuf ans. Le budget de 2022, le budget de 2021 ou le budget de 2016, de 2017 ou de 2018 allaient tous résoudre, comme par magie, tous les problèmes du Canada. Eh bien, devinez quoi, voilà où nous en sommes maintenant. Regardez par la fenêtre. Les temps sont durs.
Le chômage ne cesse d'augmenter. On en est à 6,1 %, et cela continue de grimper. L'inflation est encore à l'extérieur de la fourchette fixée par la Banque du Canada. Elle est donc élevée. Les taux d'intérêt ont atteint des niveaux records et restent élevés, et je ne peux pas croire que nous n'ayons pas eu plus de reportages ou de questions sur le fait que le gouverneur de la Banque du Canada — ou, plus exactement, son conseil d'administration — nous a dit qu'il n'avait pas décidé si les taux d'intérêt allaient augmenter ou diminuer, pendant que le nous dit, lui, qu'il garantit que les taux d'intérêt vont baisser.
C'est impensable dans un pays du G7. Le chef de l'exécutif ne devrait pas dire à la banque centrale indépendante ce qu'elle va faire. C'est tout simplement impensable, et nous n'avons toujours pas reçu, et je n'ai pas reçu, d'explications. J'ai demandé au gouvernement qui avait raison — le gouverneur de la Banque du Canada ou le premier ministre —, et je n'ai toujours pas reçu d'explications précises.
Je sors du petit déjeuner de prière de ce matin. C'était un événement formidable, et j'ai écouté les déclarations du et, bien sûr, celles du , ainsi que celles d'autres personnalités. Je suis en fait impressionné par l'humilité dont a fait preuve le premier ministre à cette occasion et j'aimerais que certains de ses députés incarnent certaines paroles du premier ministre au sujet de la nécessité de la collaboration, du travail d'équipe et de notre situation en eaux troubles.
Comme l'a dit le à l'occasion de ce petit-déjeuner de prière, nous sommes en eaux troubles. Nous sommes confrontés à des difficultés d'envergure, qu'il s'agisse de la crise de l'abordabilité ou des changements climatiques, et elles exigent un travail d'équipe, mais, en l'occurrence, on nous a servi une motion qui est un ultimatum. Je ne vois pas comment l'appeler autrement. Elle est parfaitement autoritaire, et, je le répète, j'ai eu l'occasion de négocier et d'appeler à négocier depuis presque deux ans dans le cadre de nombreux projets de loi d'exécution du budget, et je n'ai jamais vu cela. Je n'ai jamais vu le gouvernement balancer quelque chose sur la table en disant: « C'est à prendre ou à laisser. »
Nous ne demandons rien d'extraordinaire. Nous voulons simplement parler aux fonctionnaires qui se sont préparés pour nous. Leurs témoignages sont toujours excellents, ils font toujours de leur mieux, et ces discussions sont toujours très instructives pour moi. C'est tout ce que veulent les conservateurs. Nous allons nous y atteler. Nous avons encore de nombreuses heures de témoignages à entendre. Cette motion autoritaire n'est pas nécessaire. Nous pouvons travailler ensemble, négocier une solution et trouver le moyen de laisser les conservateurs être la voix des sans-voix, de ces mères célibataires qui ont du mal à joindre les deux bouts, de ces propriétaires d'entreprise qui voient leur vie de dur labeur s'évaporer devant eux et de ces propriétaires de maison dont les paiements hypothécaires se sont multipliés par deux ou par trois.
Il faut le dire, et je ne m'en excuserai pas. Nous devons être la voix de ceux qui sont en difficulté, des plus vulnérables de notre société, mais nous pouvons le faire de façon constructive. Cette mesure autoritaire n'arrange rien. Elle limite le débat. Elle limite notre capacité à nous battre pour ceux qui ne sont pas à Ottawa.
J'ai été élu par les 100 000 personnes de , qui sera bientôt Northumberland—Clarke, et je suis ici pour les représenter. J'ai dit que les conservateurs se sont montrés constructifs tout au long de l'étude de l'énoncé économique de l'automne, et nous l'avons été ici également.
Nous étions en plein dans une excellente discussion. J'ai beaucoup apprécié les questions de certains de mes collègues au sujet de l'impôt minimum mondial. C'est un sujet riche à discuter et à débattre. À vrai dire, c'est une discussion technique qui exige beaucoup de l'expertise que nous avons ici aujourd'hui pour informer les Canadiens, parce que la plupart des gens ne se lèvent pas le matin en se disant: « Vous savez quoi? Aujourd'hui, je vais discuter d'un régime d'impôt minimum mondial. » Mais cela aura certainement une incidence sur notre capacité à financer des programmes sociaux. Cela aura aussi un effet sur notre économie. Les Canadiens doivent être plus conscients de ces enjeux. Qui mieux que certains de nos excellents fonctionnaires est en mesure d'en discuter?
Plus précisément, si cette réunion n'avait pas été torpillée par la motion autoritaire des libéraux et si nous avions pu poser plus de questions, j'aurais aimé parler un peu plus des Panama Papers et du fait que l'Agence du revenu du Canada n'a pas mené d'enquête approfondie et n'a pas condamné certains fraudeurs fiscaux parmi les plus flagrants du Canada. À bien des égards, ce sont les journalistes qui ont fait une bonne partie du travail de l'Agence du revenu du Canada. Pendant que le gouvernement semble déterminé à ponctionner la classe moyenne — et avec beaucoup de succès, je dois dire —, les super-riches s'en tirent très bien sous le gouvernement libéral depuis neuf ans. Et ils continuent de bien s'en sortir, en transférant de l'argent à l'étranger ou, comme l'a fait le , en le plaçant dans des fonds fiduciaires pour éviter des taux d'imposition plus élevés.
Nous aurions pu avoir une discussion de fond sur le projet de loi. À vrai dire, j'adore les discussions techniques et le travail sur les détails. D'autres députés aussi, je le sais. Il s'agit de mettre les mains dans le cambouis, de découvrir ce qui ne va pas et de trouver des réponses techniques précises à certaines de ces mesures budgétaires.
J'aurais aussi aimé parler de l'exemption d'impôt pour les fiducies collectives d'employés. Je pense qu'une fiducie collective d'employés est, du moins en théorie, une très bonne idée. Cela existe dans certains pays, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, je crois, avec d'assez bons résultats. C'est une solution pour les propriétaires d'entreprise, et cela permet aux entreprises de prospérer en transférant leur propriété à ceux qui ont travaillé d'arrache-pied pour en faire ce qu'elles sont devenues. De façon générale, cette solution est appuyée par les conservateurs, par les libéraux et par les socialistes parce qu'elle règle de nombreux éléments différents. Je me souviens d'avoir appris, dans le cadre de ma maîtrise en administration des affaires, que la probabilité qu'une entreprise passe d'une génération à l'autre est en fait très faible. Je crois que le pourcentage est d'environ 20 %. Si on passe à une troisième génération, le pourcentage est à un chiffre. Le transfert de propriété aux employés est avantageux à la fois pour le propriétaire de l'entreprise et pour les employés.
J'aurais aimé avoir une discussion technique à ce sujet. Malheureusement, la séance d'information technique — à laquelle je sais que nos fonctionnaires s'étaient sérieusement préparés — a eu lieu juste après notre étude article par article de l'énoncé économique de l'automne, et je n'ai donc pas pu approfondir les questions concernant la Loi d'exécution du budget pendant cette séance. J'avais donc très hâte d'entendre les témoignages d'aujourd'hui et d'approfondir la réflexion pour pouvoir faire mon travail de membre du Comité des finances et de parlementaire et pour bien comprendre ces dispositions et pouvoir les expliquer.
L'autre sujet dont j'ai hâte de parler — et je ne crois pas que ce soit dans les parties 1, 2 ou 3 —, est l'incitatif pour les entrepreneurs canadiens que représente l'exonération cumulative des gains en capital.
Cela ajoute une réduction supplémentaire à un taux d'inclusion ou, je suppose, à un taux d'inclusion à venir — nous verrons quand le projet de loi sur les gains en capital entrera en vigueur. Il s'agit de réduire le taux de 66 à 33 %, mais compte tenu d'un certain nombre de critères différents. J'étais curieux d'en discuter sur le plan technique également.
Tout cela pour dire, monsieur le président, que je suis extrêmement déçu du secrétaire parlementaire. C'est peut-être nouveau pour lui, et peut-être ne comprend‑il pas comment les choses peuvent se faire et comment nous pouvons collaborer. Je l'invite à méditer les exemples de et peut-être même du leader adjoint et de la qui, hier, durant la période des questions, a été très aimable et m'a dit qu'elle me respectait. Elle a ensuite dit quelque chose d'irrespectueux à mon sujet, mais elle a dit qu'elle me respectait. Il pourrait peut-être parler à son patron de ce qu'elle pense de moi et du genre de partenaire de négociation que je pourrais être. Cette motion ne donne même pas aux conservateurs la possibilité de négocier.
Je m'en voudrais de ne pas parler un peu du NPD. J'étais très heureux et même fier de ma relation avec M. Blaikie, et il dirait probablement la même chose de moi. Même si nous étions en désaccord sur à peu près tout, surtout en matière d'économie, il s'est toujours conduit de façon honorable. Nous avons effectivement eu de longues négociations. Tout cela n'a pas abouti, mais il a toujours été franc avec moi. J'avais vraiment l'impression qu'il voulait faire les choses correctement.
Je ne connais pas vraiment M. Davies. Je sais qu'il a la réputation d'être un parlementaire solide. Je suis un peu surpris qu'il ne soit pas venu nous parler de cette motion avant. Il est évident que le NPD et les libéraux s'en étaient déjà parlé. Ils forment une coalition. Je savais que M. Blaikie est très indépendant et qu'il ne mordrait pas à l'hameçon lancé par les libéraux. Je m'étonne que M. Davies ne se soit pas adressé à nous préalablement pour nous éviter de passer de zéro à 90.
À vrai dire, je pourrais probablement comprendre les agissements du NPD et des libéraux si les conservateurs faisaient de l'obstruction, et peut-être ont-ils estimé qu'il leur fallait agir ainsi et que les conservateurs feraient de l'obstruction.
L'énoncé économique de l'automne était à la fois constructif... Il suffit de revenir à l'étude article par article, où, à la demande de M. Davies, nous avons commencé à regrouper les articles et à en accélérer l'examen. Nous n'avions aucune obligation de le faire. En fait, si on examine le temps consacré au débat entourant l'étude article par article, les conservateurs ont eu moins de temps de parole que tous les autres partis, à l'exception du Bloc québécois. Mais nous avons été très prompts à formuler nos observations et à exprimer notre déception à l'égard de l'énoncé économique de l'automne, tout en étant constructifs, je le rappelle.
Les conservateurs sont très inquiets. Nous avons aussi entendu le Bloc québécois dire que les partis qui ne font pas partie du gouvernement de coalition veulent avoir l'occasion d'expliquer aux Canadiens les difficultés que soulève ce budget.
J'ai parfois l'impression que nous sommes dans un univers alternatif, où les libéraux croient en quelque sorte que chaque jour est le premier jour de leur gouvernement comme dans le jour de la marmotte. C'est aujourd'hui le grand jour. Voilà le grand projet de loi d'exécution du budget. C'est ce qui va tout changer.
Eh bien, sachez que nous ne cessons de nous endetter. Notre PIB n'augmente toujours pas. Nous n'avons pas atteint nos objectifs en matière de changements climatiques, sauf, je sais, pendant la pandémie, quand l'économie était paralysée. Si c'est ce que vous voulez, grand bien vous fasse.
Qu'il s'agisse des changements climatiques, de l'utilisation des banques alimentaires, du PIB ou de la croissance, nous continuons de dégringoler la pente. La situation empire de plus en plus. Et vous nous dites: « Mais pourquoi ne nous aidez-vous pas à empirer la situation plus rapidement, monsieur Lawrence? Pourquoi donc? »
Que les interprètes veuillent bien m'excuser. Je suis un peu énervé.
Regardez vos antécédents. Votre bilan est épouvantable. Philip Cross, statisticien en chef et ancien chef de Statistique Canada, a déclaré qu'il s'agit du pire bilan économique depuis la Grande Dépression. Parlons du PIB par habitant: nous en sommes en fait à notre septième trimestre de PIB négatif par habitant. Il y a de bonnes raisons de mesurer les récessions en fonction du PIB total. Notre PIB est masqué par notre forte croissance démographique, et il semble donc plus élevé qu'il ne l'est en réalité. Si on examine le PIB par Canadien, la production économique par Canadien — autrement dit la prospérité de chaque Canadien —, on constate que nous avons enregistré sept trimestres de déclin. Nous serions dans l'une des plus longues récessions depuis la Grande Dépression si nous mesurions le PIB par habitant. Le Canada n'est pas en récession, mais les Canadiens, eux, le sont à coup sûr.
Vous pouvez probablement comprendre ma frustration quand j'entends des gens dire: « Ce projet de loi d'exécution du budget va tout changer. C'est la pilule miracle. C'est la baguette magique qui va tout régler. » Eh bien, j'ai été élu il y a près de cinq ans et j'ai entendu dire, au cours de multiples cycles budgétaires, que telle ou telle mesure législative serait celle qui aiderait enfin les Canadiens. En réalité, quand je retourne voir mes électeurs, je constate que leur situation empire systématiquement à cause du gouvernement fédéral.
La taxe sur le carbone écrase les Canadiens. Cela fait augmenter le coût du chauffage, du carburant et de la nourriture. On connaît évidemment la ritournelle démagogique concernant la taxe sur le carbone. Les libéraux disent que les Canadiens reçoivent plus qu'ils ne paient, mais ce n'est pas vrai. Les libéraux jouent avec les mots comme à un jeu de gobelets.
Concernant la taxe sur le carbone, les Canadiens s'intéressent à deux types de répercussions. La première est l'impact financier. L'effet direct. C'est ce qu'on paie en la taxe sur le carbone à la pompe, etc., et ce que vous obtenez en retour sous forme de remise. L'autre aspect dont les libéraux ne tiennent pas compte, c'est l'impact économique. De quoi est‑il question? Eh bien, il se produit un effet de cascade quand les agriculteurs et les propriétaires d'entreprise paient la taxe sur le carbone. Quand les agriculteurs paient la taxe sur le carbone, puisqu'ils ne décident pas des prix, ce coût est répercuté sur le consommateur. Il y a une taxe cachée sur le carbone dans tout ce qui se trouve à l'épicerie, parce qu'il faut tout transporter. Autrement dit, quand on additionne les répercussions financières et les répercussions économiques, plus de six ménages canadiens sur dix perdent de l'argent.
C'est le jeu de gobelets des libéraux. Ils ne parlent que des répercussions financières et escamotent les répercussions économiques. La vérité, c'est qu'il y a les deux. Tous les Canadiens doivent faire face à ces répercussions financières et économiques. Quand on additionne le tout, quelle que soit la province, le ménage moyen est en situation de perte nette. C'est la réalité de la taxe sur le carbone et c'est ce que subissent les Canadiens.
Et c'est bien parce que la vérité est déguisée dans ce genre d'arguments qu'il faut vraiment creuser la question et la comprendre. Vous pouvez comprendre pourquoi les conservateurs veulent avoir des discussions, et de longues discussions, sur le budget. C'est important pour nous de le comprendre.
Au final, il n'y a rien de magique chez moi, chez M. Hallan, chez M. CHambers ou chez M. Morantz, mais nous sommes des représentants. Nos bureaux circonscription, eux, sont magiques. Nos 338 bureaux — bientôt 343 — sont magiques, parce qu'ils représentent la voix et la volonté du peuple. C'est ce qui distingue le Canada de bien d'autres endroits dans le monde où les gens n'ont pas de droits ou ne peuvent pas voter pour ou contre leurs dirigeants.
Dans cette institution, on a toute liberté de ne pas me respecter ou de ne pas respecter d'autres députés conservateurs, mais on doit respecter le Parlement. Le Parlement est le fondement même de notre démocratie, et il est essentiel qu'on nous donne le temps de comprendre les lois. Ce projet de loi compte plus de 600 pages, et il modifie ou amende des centaines d'autres pages.
Il faudra des heures et des heures d'étude pour bien comprendre ce projet de loi. Il ne fait aucun doute que des organisations et des entreprises de partout au pays le commenteront. Il ne me semble pas exagéré de dire que tous les Canadiens seront touchés d'une façon ou d'une autre par ce budget. Les conservateurs veulent faire les choses comme il faut.
En ce moment, nous aimerions être en train de parler avec les fonctionnaires, comme nous le faisions de façon constructive avant que le secrétaire parlementaire ne présente une motion qu'il a gardée secrète, peu enclin qu'il était à la partager avec les députés conservateurs et à en discuter avec eux...
Je remercie beaucoup mon collègue pour cela. Je lui suis très reconnaissant.
Je vais présenter quelque chose de constructif, parce que c'est ce que nous devrions faire maintenant, à mon avis. Cependant, je vais d'abord faire quelques observations.
Je tiens à souligner que je suis nouveau à ce comité. Je n'y siège que depuis trois semaines. Je crois qu'il est important, comme quelqu'un l'a déjà souligné, qu'un gouvernement minoritaire s'efforce d'obtenir un consensus sur la façon de faire les choses. Aucun parti ne devrait dominer dans une situation comme celle‑ci. J'ajouterais qu'à mon avis, même un gouvernement majoritaire ne devrait pas profiter de sa majorité pour agir de façon tyrannique. Il devrait prêter attention aux priorités des autres partis pour qu'elles puissent être inscrites aux travaux des comités.
Je tiens à souligner que nous nous sommes réunis la semaine dernière. C'est moi qui avais proposé de créer un sous-comité pour que nous puissions nous réunir à huis clos. Je ne vais pas révéler ce qui s'est dit pendant cette réunion, mais nous avions pour but de nous entendre sur le calendrier de ces deux prochains mois. Bon nombre des questions soulevées aujourd'hui étaient précisément celles dont nous avons parlé pendant cette réunion. Par conséquent, la situation actuelle ne devrait surprendre personne, puisque ce sous-comité a discuté précisément de chacune des réunions que nous tiendrons d'ici à la fin juin. Les membres du sous-comité se sont efforcés d'élaborer un ordre du jour acceptable qui réponde autant que possible aux objectifs de tous les membres du Comité.
Quant à la motion présentée aujourd'hui, je tiens à préciser que je l'ai vue pour la première fois hier soir à une heure assez tardive. Toutefois, je n'ai pas vraiment de raison d'offenser mes collègues du Comité.
Je tiens à souligner que cette semaine est la septième des huit qu'il nous reste. Nous aurons une semaine de relâche. En fait, on ne devrait pas l'appeler « semaine de relâche »... Ce n'est pas du tout une semaine de repos. Comme nous le savons tous, nous ne nous relâchons pas du tout quand nous retournons dans nos circonscriptions. Nous profitons de ces pauses précieuses pour consulter nos électeurs. En fait, nous travaillons toujours autant, sinon plus, quand nous retournons dans nos circonscriptions.
Je tiens fermement à cette semaine de relâche, car c'est la seule période que nous ayons pour tenter d'établir un certain équilibre entre notre travail et notre vie personnelle. Malheureusement, cette pause nous enlève du temps que nous consacrons à la préparation des réunions.
Après avoir fait quelques recherches, j'ai constaté qu'en 2023, nous avons consacré 15,5 heures à l'audition des témoins sur le budget. En 2022, nous avons consacré 18 heures de témoignages sur le budget. Ces chiffres ne comprennent pas les études article par article. Je ne suis pas retourné plus en arrière, mais ces exemples représentatifs me donnent une petite idée de la situation.
Je tiens à souligner que je vous comprends tout à fait. Pendant tout le temps que j'ai passé sur la Colline, j'étais dans l'opposition. Pardonnez-moi de me répéter, mais je le dirai chaque fois que je l'entends: nous ne formons pas un gouvernement de coalition. J'aimerais bien que ce soit le cas, mais nous ne formons pas un gouvernement de coalition. Nous n'avons pas de sièges au Cabinet. Nous ne pouvons pas prendre de décisions. Nous avons un accord de confiance et de soutien. C'est un beau slogan à lancer à la ronde, mais je ne pense pas que ces termes, qui ne représentent pas la réalité, favorisent l'atmosphère politique.
Cependant, comme je suis dans l'opposition, je compatis avec mes collègues conservateurs lorsqu'ils disent qu'ils doivent se battre afin d'obtenir assez de temps pour discuter adéquatement des projets de loi. En guise de préface à ma proposition, je tiens à dire que, souvent, lorsqu'un projet de loi est présenté au Comité — justement un projet de loi de ce genre — et que nous ne l'avons jamais vu ou sur lequel nous n'avons pas mené d'étude, il est tout frais. Nous ne savons pas grand-chose sur le contenu, alors nous avons vraiment besoin d'entendre un vaste éventail d'intervenants et d'explorer de nouveaux concepts afin que le Comité puisse faire du bon travail.
À mon avis, le budget est un projet de loi un peu différent. Tout d'abord, il y a les audiences prébudgétaires. Je n'ai pas eu le plaisir d'y participer, mais j'ai sympathisé avec de nombreux porte-parole en matière de finances qui sillonnaient le pays pendant des jours et des jours pour participer à des audiences prébudgétaires afin d'entendre le point de vue des intervenants. Je présume que cela s'est aussi produit dans le cas de ce budget.
Ensuite, il y a les grandes annonces prébudgétaires. Je me souviens d'une époque où les budgets étaient secrets jusqu'à ce qu'on les annonce à la Chambre.
En fait, tout a commencé avec les conservateurs. Au cours de ces 10 dernières années, je dirais que l'érosion a été lente. Cette fois‑ci, nous avons vu des annonces importantes au sujet du budget plusieurs semaines à l'avance. Puis, nous avons vu le budget même.
Je pense que nous devons tous reconnaître que ce document de 416 pages contient à peu près tout ce qui concerne ce budget. Nous avons eu l'occasion de le lire et de l'étudier. Nous avons tenu des huis clos budgétaires. Ensuite, nous avons tenu des séances d'information sur le budget. Ensuite, la motion de voies et moyens a été déposée. J'ai assisté à des séances d'information, et vous aussi, j'en suis sûr. On nous les a offertes pour nous renseigner sur le budget.
Quand le Comité sera saisi de ce projet de loi d'exécution du budget, il ne sera pas très honnête de suggérer qu'il s'agit d'un tout nouveau projet de loi pour lequel nous devrons examiner à fond toutes sortes d'enjeux intéressants. Nous savons très bien ce que contient ce budget. Nous sommes bien conscients de ce que nous appuierons et, surtout, de ce que nous n'appuierons pas. Nous sommes prêts, contrairement à tout autre projet de loi, à débattre de ces enjeux.
Nous n'avons pas besoin de 65 réunions pour discuter de ce budget, vu le travail préparatoire déjà accompli. Des enjeux comme l'aide médicale à mourir ou autre nécessitent évidemment des mois et des mois de consultations.
Je remarque que pour le projet de loi , que le Comité étudiait quand je suis arrivé, nous avons tenu 20 heures d'audience. Je crois avoir déjà souligné qu'au cours de ces 20 heures, nous avons entendu beaucoup de témoignages répétitifs. De nombreux témoins répétaient sans cesse la même chose. À mon avis, nous aurions pu réduire ces heures de 50 % ou même plus. Nous aurions quand même entendu l'essentiel des témoignages. Tous les partis, je crois, ont présenté des amendements. Ils étaient bien rédigés et ont amélioré le projet de loi. Je crois donc qu'il était important de l'étudier.
Permettez-moi de corriger deux ou trois choses que mon collègue conservateur a dites. Je crois qu'il a dit que le gouvernement Harper avait équilibré son budget. J'ai siégé à la Chambre de 2008 à 2015. Je n'y étais pas en 2006, et en réalité, le gouvernement Harper a enregistré sept déficits consécutifs. Il n'a déposé ce qu'il prétendait être un budget équilibré qu'au cours de sa huitième année, l'année des élections. Un examen plus précis des chiffres a révélé que ce budget était déficitaire, si je me souviens bien.
Je tiens à apporter cette correction pour le compte rendu. Je ne vais pas tenter de répondre, mais la question de savoir si un budget a été équilibré ou non est une question de chiffres et de faits, et je vous présente un fait.
Je tiens également à dire que dans le présent budget, je ne partage pas beaucoup des points de vue, des raisons et des politiques de mes collègues conservateurs, mais je conviens que ce budget est très important. À mon avis, nous l'abordons tous sous des angles différents. Je partage également la description éloquente que mon collègue a faite des difficultés auxquelles de nombreux Canadiens font face en ce moment. Personne n'en doute. Je ne sais pas si je dirais que le Canada se trouve en récession, mais les Canadiens le disent. Je vais m'arrêter sur cette question pendant quelques instants. Je ne pense pas qu'ils soient vraiment en récession. Cependant, je peux dire que des millions et des millions de Canadiens, en particulier les personnes à faible et moyen revenu, ont du mal à joindre les deux bouts. Je ne crois pas vraiment que tout le monde se trouve dans cette situation. Il me semble qu'un secteur, peut-être le quartile supérieur de la population, se porte très bien, peut-être mieux que le reste de la population. Cependant, ce n'est pas le cas de millions de Canadiens.
Par conséquent, j'en suis venu à une conclusion tout à fait contraire à celle de mon collègue conservateur. À mon avis, nous devrons aider ces gens le plus rapidement possible. Le budget prévoit des mesures comme l'assurance-médicaments. Les huit années que j'ai passées comme porte-parole en matière de santé ont modifié mon point de vue. J'ai entendu trop de récits de gens qui souffrent, qui vivent avec le diabète de type 1 ou de type 2 et qui sont obligés de débourser des milliers de dollars chaque année. Ces gens sont aussi aux prises avec le coût élevé de la nourriture, de leur loyer, etc. Ce sont les mêmes personnes que mon collègue vient de décrire avec beaucoup de précision.
Si ce projet de loi sur l'assurance-médicaments est adopté — cet argent prévu dans le projet de loi étudié à la Chambre que, soit dit en passant, les conservateurs retardent et tentent de bloquer en ce moment — et qu'il reçoit la sanction royale d'ici à la fin juin, le gouvernement fédéral pourra négocier avec les provinces dès le mois de juillet ou d'août, et les médicaments contre le diabète seront gratuits. J'ai négocié une liste de médicaments pour 11 types d'insuline, des agents d'inhibition SDG. Ces médicaments qui sauvent des vies seront gratuits avec les appareils, les aiguilles, les seringues, les bandelettes de test, les pompes et les glucomètres continus.
J'ai entendu des parents nous dire que, craignant que le taux de glycémie de leur enfant de cinq ans fasse un pic au milieu de la nuit, ils le réveillent toutes les heures et demie. Imaginez que vous réveillez votre enfant à une heure du matin, puis à 2 heures et demie du matin, puis à quatre heures du matin et que vous devez ensuite aller au travail — sans parler des désagréments que cela cause à l'enfant — parce que vous craignez que son taux de glycémie fasse un pic en pleine nuit.
Ce projet de loi leur fournirait un glucomètre continu et une pompe à insuline afin que l'enfant puisse dormir toute la nuit et que les parents se rendent au travail bien reposés. Et cela ne compte pas les dépenses personnelles. Savez-vous ce que font maintenant les parents qui n'ont pas d'assurance? Ils achètent ce glucomètre pour leur enfant. Qui, dans cette salle, ne le ferait pas? Savez-vous combien il leur coûte? Il coûte des milliers de dollars. Nous ne cessons de parler d'alléger la situation économique des Canadiens. N'avons-nous pas ici une excellente occasion de le faire?
Ce budget nous offre cette occasion. Il propose d'investir 1,5 milliard de dollars pour financer les programmes que nous voulons que le gouvernement fédéral négocie — que je veux qu'il négocie le plus tôt possible. Cependant, les conservateurs bloquent le projet de loi sur l'assurance-médicaments à la Chambre et le projet de loi qui le financerait et que nous étudions ici.
Passons au programme de nutrition dans les écoles. Nous parlons du coût élevé de la nourriture, eh bien, je ne veux pas qu'un seul enfant de troisième année essaie de faire ses maths ou de lire alors qu'il a mal à l'estomac. En outre, vu les problèmes de santé et d'apprentissage qui se répandent chez les enfants et vu que les familles sont aux prises avec le coût élevé des aliments, n'allégerions-nous pas leur budget en servant à leur enfant, à l'école, un repas chaud et nutritif à midi, cinq jours par semaine?
C'est un repas de moins à leur budget et, pour les familles qui ont deux ou trois enfants, c'est 10 ou 15 déjeuners qu'elles n'auront plus à payer. Les familles que je représente à Vancouver Kingsway, qui est un quartier de la classe ouvrière, ont bien de la peine à joindre les deux bouts. Le revenu médian total des ménages est de 64 000 $ par année, alors cette mesure à elle seule les aiderait énormément. Cependant, les conservateurs font traîner les choses. Ils veulent qu'on en débatte.
Ensuite, le budget propose d'investir des milliards de dollars dans le logement abordable.
J'ai souvent souligné que la politique comprend des milliers d'enjeux. Nous le savons tous. Certains sont fondamentaux, et d'autres sont existentiels. Le logement en est un, parce que le logement nous ancre. Il nous ancre dans notre collectivité. Il nous ancre dans notre vie professionnelle, dans notre collectivité, il nous unit à nos voisins et à l'école de nos enfants. Il nous ancre. Depuis des décennies, un trop grand nombre de Canadiens ne réussissent pas à trouver un logement convenable à louer ou à acheter.
Je vous assure que ce problème n'est pas apparu en 2015. Je vis à Vancouver depuis 40 ans. Il y a 20 ans, ou même 15 ans, on ne trouvait plus de maison abordable à acheter ou à louer. Imaginez donc. En 2010, les maisons se vendaient à des prix qu'aucun de nous dans cette salle ne pourrait acheter. Du côté ouest de Vancouver, une maison que les propriétaires avaient payée 60 000 $ il y a 30 ans est offerte sur le marché pour 4 millions de dollars. C'est notre réalité. Le budget prévoit des fonds à cette fin.
Il propose aussi des investissements essentiels dans les services aux Autochtones. Parlons un peu des peuples autochtones de notre pays. Ces gens souffrent plus que le reste de la population du Canada, et ce budget prévoit des milliards de dollars à leur verser.
Il me semble que nous devrions équilibrer nos débats. Nous devons équilibrer les rôles que nous jouons ici pour mener un examen approfondi de ce projet de loi, puisque nous savons tous ce qu'il contient, ce que nous allons appuyer et comment nous exprimerons nos opinions. Chaque budget est différent. Aucun gouvernement, aucun gouvernement conservateur que j'aie jamais vu et aucun gouvernement que nous verrons à l'avenir, ne voudrait retarder de trois mois l'adoption d'un budget pour en débattre. Ce budget a été déposé en début avril. Nous savons tous qu'il doit être adopté d'ici à la fin juin.
Parlons un peu du milieu des affaires au Canada. De toute ma carrière politique, j'ai entendu les gens d'affaires demander constamment de la certitude. Ils peuvent adapter leurs activités à un vaste éventail de politiques venant de la gauche et de la droite, mais il leur faut de la certitude. Nous traversons une période d'incertitude économique. Nous voyons tous les problèmes qui entravent la productivité ainsi que les investissements dans le matériel et l'outillage, dans la technologie et dans la recherche. Il faut vraiment accélérer la transition vers une économie plus durable. Nous savons que les crédits d'impôt...
J'ai eu l'occasion de poser des questions sur les crédits d'impôt pour l'hydrogène et les technologies propres. Quand nous examinions l'Énoncé économique de l'automne, des témoins nous ont dit que les entreprises attendaient ces crédits.
Je pense que les réunions proposées dans cette motion ne donnent pas tout à fait assez de temps. Je vais proposer un amendement, mais j'aimerais d'abord l'expliquer à mes collègues.
Comme on l'a proposé, je suggère que nous accordions aux témoins deux heures aujourd'hui et deux heures jeudi. Cela fait quatre heures. Ensuite, cette motion propose de leur accorder quatre heures de plus pendant les réunions du 21 et du 23. Cela ferait un total de huit heures. Je ne pense pas que ce soit suffisant.
Je propose que nous leur accordions deux heures aujourd'hui et deux heures jeudi, mais je pense que nous devrions donner à chaque témoin six heures pendant les réunions du 21 et du 23. Cela donnerait 16 heures, soit 12 heures pour ces réunions‑là, plus les quatre que nous leur accordons cette semaine.
Je continue à expliquer ma proposition. L'an dernier, nous avons consacré 15,5 heures, et 18 heures l'année précédente. Ce que je propose nous place en plein dans la fourchette habituelle des heures consacrées aux budgets. De plus, cela nous laissera assez de temps pour procéder à l'étude article par article dès la semaine du 27. Ce projet de loi sortira du Comité d'ici à la fin du mois, et nous pourrons le renvoyer au Sénat en début juin.
Je sais que les conservateurs tiennent à inviter M. Mark Carney. Je crois qu'ils l'ont appelé le « gouverneur Carney ». Je ne sais pas s'il convient encore de l'appeler ainsi, puisqu'il n'est plus gouverneur. Il est désormais un simple citoyen. S'ils veulent convoquer des témoins... Une fois que ce sera fait, nous pourrons tous convoquer les témoins que nous voulons entendre sur le budget. J'invite mes collègues à convoquer M. Carney comme témoin s'ils le souhaitent. Ainsi, nous l'entendrons plus tôt.
Je sais que cette motion sur la programmation aurait... Je tiens aussi à souligner que cela permettra à chaque parti de traiter d'un enjeu en juin. Nous consacrerons deux réunions sur l'étude du logement, que mon prédécesseur, , a lancée, je crois. Nous passerons ensuite deux heures sur le financement vert, que les libéraux soutiennent, je crois. Enfin, nous consacrerons deux heures à l'étude de l'inflation, que les conservateurs désirent, je crois. J'ai aussi pensé que nous aurions le temps de convoquer M. Carney au sujet de l'inflation, car je crois que ses observations sur l'inflation ont suscité leur intérêt. Ils pourront convoquer M. Carney sur plusieurs enjeux s'ils le veulent.
J'ai déjà souligné la possibilité que M. Carney ne se présente pas. Ces choses arrivent en comité, et nous savons quelle est la solution. Nous pourrons y revenir à ce moment‑là. Je ne sais pas si M. Carney viendra, mais nous aurons au moins l'occasion de l'inviter.
Je pense que cela se résume assez bien à ce que je voulais dire. Je remercie mon collègue de m'avoir cédé la parole.
Je ne sais pas si vous voulez que je présente cela sous forme d'amendement, mais je le ferai avec plaisir. Je vais le faire pour la forme.
Je propose de modifier la motion, s'il m'est possible de le faire, pour que les séances du 21 et du 23 durent six heures chacune. Je pense que c'est tout — il suffit d'ajouter les heures nécessaires.
Merci, monsieur le président.
La raison pour laquelle j'aimerais ajouter ces deux dates, chers collègues, c'est que je pense que nous aimerions recevoir plus de témoins. Comme on l'a déjà dit à maintes reprises, il s'agit d'un budget de 660 pages. C'est énorme. Je crois que les membres du Comité désirent entendre un plus grand nombre de témoins, ou du moins je l'espère.
Je crois que mon ami, M. Ste‑Marie, l'a dit aussi. Il a proposé un report d'une semaine. Je pense que nous pourrions accepter cela. Dans cet esprit, j'ai ajouté les deux dates du 28 et du 30 et j'ai avancé les autres dates pour tenir compte de cela. Je suis tout à fait d'accord avec M. Ste‑Marie, nous avons besoin d'une semaine de plus pour entendre les témoins.
Les dates des amendements seraient reportées d'une semaine. Le 30 mai, nous pourrions apporter les amendements, et l'étude article par article commencerait au plus tard le 3 juin à midi. Nous savons bien que les partis d'opposition n'acceptent pas toujours la date que l'on fixe pour la fin de l'étude, mais nous pouvons nous entendre sur ces dates du commencement de l'étude.
À mon avis, l'alinéa iv est le plus important, et nous devrions le modifier.
, la vice-première ministre et ministre des Finances, nous a envoyé à tous, ainsi qu'au président, une lettre datée du 6 octobre 2023. Elle nous demandait de l'aider à effectuer le quatrième examen parlementaire quinquennal de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité — le blanchiment d'argent — et le financement des activités terroristes. Elle nous a envoyé cette demande l'an dernier en octobre. Elle y fait également remarquer que le dernier examen s'est terminé en novembre 2018.
À l'heure actuelle, ce sujet est très important, et mon collègue et ami, M. Chambers, a également donné avis d'une motion à ce sujet, parce que maintenant, ces derniers jours seulement... Cela montre à quel point cet enjeu est important.
Je vais lire quelques manchettes sur la Banque TD: « L'enquête sur la Banque TD porte sur le blanchiment de narcodollars, selon le Wall Street Journal » et « La Banque TD pourrait faire face à des sanctions plus sévères à la suite d'allégations de blanchiment d'argent lié à la drogue, selon l'analyste. La Banque pourrait subir les pires sanctions si le rapport établit un lien entre la Banque TD et des profits générés par la vente illicite de fentanyl. » Selon cet article, ces amendes pourraient atteindre 2 milliards de dollars. Ensuite, on lit que la Banque TD a été frappée d'une amende de 9,2 millions de dollars pour ne pas avoir signalé certaines transactions suspectes.
Cette situation s'aggrave, et la crise des opioïdes à laquelle nous faisons face pourrait y être reliée. Les cas d'extorsion et les vols de voitures pourraient aussi être reliés au blanchiment d'argent et aux produits de la criminalité qui se produisent sous le gouvernement actuel. C'est pourquoi je pense que cette étude est plus importante que jamais.
Nous n'entendons jamais les libéraux ou les néo-démocrates parler de l'importance de cet état de fait, même si la a demandé au Comité de l'étudier. Mon ami Adam Chambers en parle tout le temps, et il a raison. Ces manchettes sur la TD datent d'il y a quelques jours à peine. Cela montre à quel point la situation est grave.
En effectuant notre planification, je pense que nous devrions ajouter ces problèmes à l'amendement pour qu'il soit adopté. Si nous décidons tous de maintenir ce soi-disant « esprit de collaboration » — que les libéraux et les néo-démocrates ont enfreint, à mon avis —, je pense que cela pourrait aussi être un bon compromis, parce que ce problème est important pour les Canadiens. L'ampleur de l'extorsion...
En fait, j'ai rendu visite au propriétaire d'une entreprise de camionnage. Il m'a fait regarder une vidéo où l'on entendait un individu qui essayait de lui extorquer de l'argent. Il lui a dit: « Nous allons tirer sur votre maison la semaine prochaine. » L'homme d'affaires n'a pas donné l'argent, mais il vit maintenant dans la peur. Les membres de sa famille se sont séparés pour aller vivre dans différentes chambres d'hôtel pour ne pas être vus ensemble. Dans la vidéo suivante qu'il m'a montrée, on voit quelqu'un qui tire sur sa maison en passant dans une auto. Ensuite, nous sommes sortis dans le stationnement, et il nous a montré ses deux autos, sur lesquelles il avait fait installer des fenêtres pare-balles. a mis le Canada dans cet état en neuf ans, avec l'aide du NPD.
Voilà ce qui se passe. Tim Uppal, le leader adjoint des conservateurs, a dû présenter un projet de loi d'initiative parlementaire plein de bon sens parce que le gouvernement actuel ne prend pas la criminalité au sérieux. La situation s'est détériorée au Canada à cause de sa politique laxiste en matière de criminalité. M. Uppal a présenté un projet de loi sur l'extorsion. Puisque le gouvernement n'agit pas, autant le présenter avant que ne devienne premier ministre.
Voilà dans quel état lamentable notre pays se trouve au bout de neuf ans. Beaucoup de gens ont quitté leur pays d'origine pour venir ici dans l'espoir de bâtir un avenir plus sûr pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Beaucoup d'immigrants ont tout risqué et ont tout laissé derrière eux pour venir vivre ici. Lorsqu'ils arrivent ici, ils sont frappés par des impôts élevés et des crimes comme nous n'en avons jamais vu auparavant — il y a partout de la drogue, du chaos, de la criminalité — et en plus, le loyer leur coûte deux fois plus cher. Nous entendons parler d'étudiants étrangers qui vivent sous tente sous les ponts et d'infirmières et d'enseignants qui vivent dans leur voiture, parce qu'après neuf ans de gouvernement libéral-néo-démocrate, les coûts des logements ont doublé. Les immigrants abandonnent tout pour venir ici. Ils risquent tout. Ils se demandent pourquoi ils ont quitté leur pays, parce que la vie est encore pire ici.
Voilà ce que les Canadiens nous disent quand nous parcourons le pays pour les rencontrer. Partout où nous allons, nous entendons ce genre de récit. Ils nous demandent: « Qu'avons-nous fait de mal? Que faisions-nous auparavant? Nous réussissions toujours à chauffer notre maison. Nous faisions toujours le plein d'essence. Nous faisions notre épicerie comme tout le monde. Qu'est‑ce que cette taxe sur le carbone? » Ils faisaient ce qu'ils avaient toujours fait, mais maintenant, ils sont frappés par une taxe sur le carbone qui rehausse tous les prix.
Cela vous montre qu'on peut tout risquer, tout laisser en arrière et venir ici, mais sous le gouvernement actuel, il est impossible de réussir. Ce budget ne fait rien pour aider ces gens. Il ne fait absolument rien pour eux. En fait, il ne fait qu'augmenter leurs impôts. Tout le monde sait que ce gouvernement hausse les impôts, quelle que soit la situation du pays.
Voilà pourquoi je pense qu'il est important que nous entendions plus de témoins. Il faut que le gouvernement entende les gens décrire ce qu'ils endurent. Il est évident que ses députés ne parlent pas à leurs électeurs. Il faut que nous invitions d'autres témoins pour qu'ils entendent des Canadiens ordinaires parler de ses mauvaises politiques et des répercussions négatives qu'elles ont sur leur vie.
Je pense aussi qu'il est très important que nous donnions suite à ce que la nous a demandé au sujet des produits de la criminalité et du blanchiment d'argent. Il faut que nous agissions sans tarder afin d'éviter qu'un plus grand nombre de gens ne deviennent victimes d'extorsion. Sous le gouvernement actuel, avec l'appui du NPD, ces gens ne se sentent plus en sécurité dans notre pays.
J'ai présenté l'exemple d'une famille et d'une entreprise que nous avons visitées. Il y en a beaucoup d'autres partout au pays qui font face à de mêmes circonstances. Ces familles ont peur de le dire en public, car elles savent que le gouvernement actuel ne fera rien pour les aider. En réalité, les malfaiteurs peuvent commettre un crime le matin et, grâce aux politiques laxistes inefficaces de ce gouvernement, ils se retrouvent libres l'après-midi pour commettre un autre crime, puis ils sont libérés le soir même. Il n'y a pas de justice pour la population.
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Merci, monsieur le président.
Comme nous avons dû suspendre la séance pour nous rendre à la période des questions, j'ai pensé qu'il serait bon de faire une petite récapitulation pour les gens qui nous regardent.
Essentiellement, plus tôt aujourd'hui, un député libéral a proposé une motion — une motion de programmation, comme nous les appelons — pour établir les enjeux sur lesquels le Comité devra débattre d'ici à la fin de la session. Malheureusement, ce député n'avait pas dit aux députés conservateurs qui siègent à ce comité qu'il allait présenter cette motion.
Comme les libéraux parlent beaucoup de coopération et demandent souvent pourquoi nous ne nous entendons souvent pas avec eux, ce geste sournois nous a beaucoup surpris, monsieur le président. Ils ont remis une copie de la motion au membre néo-démocrate du Comité hier soir. Je le sais, parce qu'il nous a dit qu'il avait eu l'occasion de la lire avant la séance.
De toute évidence, les libéraux préparaient cela depuis un certain temps. Ils ont expliqué qu'ils voulaient être sûrs d'avoir les votes nécessaires pour faire adopter cette motion, mais au lieu de venir nous demander si nous pourrions appuyer une motion de ce genre, ou tout au moins discuter des enjeux à débattre au cours de ces prochains mois, ils sont allés voir leur partenaire de la coalition pour lui demander de voter en faveur de cette motion. Leur partenaire s'est fait un plaisir d'accepter.
Pour que les gens qui nous regardent comprennent bien, je pense qu'il serait bon d'examiner le contenu de cette motion.
M. Hallan a proposé des amendements, alors je vais essayer de les inclure dans cette présentation.
La motion commence par « En ce qui concerne les travaux futurs du comité, il est convenu que ». Ces travaux futurs devraient nous occuper pendant les réunions de ces cinq ou six prochaines semaines, jusqu'à la fin juin, lorsque la Chambre ajournera pour l'été.
Ensuite, on lit: « Le Comité consacre sa réunion ordinaire du jeudi 9 mai » — soit dans quelques jours seulement — « au témoignage de la vice-première ministre et ministre des Finances, ainsi que des fonctionnaires du ministère des Finances, sur l'objet du projet de loi ».
Cet article semble raisonnable à première vue, mais malheureusement, on y parle de rencontrer des fonctionnaires. Il faut que les gens qui nous regardent comprennent que 10 fonctionnaires du comité des finances étaient présents dans cette salle ce matin. J'avais travaillé tard dans la nuit pour préparer mes questions. Il semble que les libéraux et M. Davies avaient aussi travaillé jusque tard dans la nuit pour concocter cette motion de programmation qui a entraîné le Comité dans une obstruction systématique. C'est vraiment dommage. C'est très malheureux.
Quoi qu'il en soit, ces fonctionnaires étaient ici, et j'avais des questions à leur poser. J'avais des questions sur les locations à court terme, sur le crédit d'impôt pour le journalisme et sur le soi-disant conseil consultatif indépendant nommé par le Cabinet libéral partisan. Dans quelle mesure ce conseil peut‑il être indépendant?
J'avais une question à ce sujet, mais je ne l'ai pas posée. Savez-vous pourquoi? Parce que les libéraux ont proposé une motion de programmation unilatérale sans nous consulter, alors voilà où nous en sommes.
J'avais des questions à poser au sujet du rabais sur le carbone pour les petites entreprises. Par exemple, pourquoi l'accorde‑t‑on seulement aux SPCC? Pour ceux qui nous regardent, oui, nous utilisons beaucoup d'acronymes à ce comité. SPCC signifie « société privée sous contrôle canadien ». Cette politique ne tient absolument pas compte des propriétaires uniques et des sociétés de personnes, que l'on a oubliés, il me semble. Du moins, c'est la question que je voulais poser pour obtenir des précisions, mais je n'ai jamais eu l'occasion de la poser parce que les libéraux ont décidé de torpiller les travaux du Comité aujourd'hui.
C'est vraiment une situation très malheureuse, monsieur le président.
Je voulais poser une question au sujet du crédit d'impôt pour le logement sous-utilisé. Il existe depuis trois ans. Je me demandais si des gens avaient payé l'amende de 10 000 $ que le gouvernement a maintenant réduite à 2 000 $. Ces gens récupéreront-ils leur argent? J'allais poser cette question.
Je voulais vous poser une question sur l'amende de 5 000 $ que le gouvernement inflige aux gens qui ne respectent pas les exigences sur la production de leurs déclarations de revenus, et qu'il vient d'éliminer. La taxe sur le logement sous-utilisé est un autre dossier que les libéraux ont gâché.
J'allais poser deux ou trois autres questions. J'allais en poser une sur l'IMR, l'impôt minimum de remplacement, et sur ce qu'on appelle un « allégement fiscal ». Il n'y a que sur la planète libérale qu'une augmentation d'impôt peut être un allégement fiscal, monsieur le président. La taxe d'accise a augmenté de 2 %, mais le gouvernement la considère comme un allégement fiscal. Quelle gymnastique intellectuelle il faut faire pour augmenter une taxe et l'appeler « allégement fiscal ». C'est incroyable. C'est ahurissant. Je voulais poser une question à ce sujet, mais je n'en ai pas eu l'occasion.
Voilà où nous en sommes. Soit dit en passant, il s'agit d'un projet de loi qui compte « seulement » 600 pages et 468 articles. Il y a beaucoup de terrain à couvrir. C'est un projet de loi omnibus, ce qui fait toujours problème. Il contient des modifications du Code criminel. Je ne sais pas trop, mais d'aucuns se demanderont peut-être comment il se fait que le Code criminel peut être modifié au comité des finances. Il y a une foule de choses qui ne devraient pas vraiment figurer dans un projet de loi d'exécution du budget, mais le gouvernement recourt à cette méthode lorsqu'il veut faire adopter les choses les plus inimaginables par la Chambre des communes: il les ajoute à un projet de loi d'exécution du budget.
Soit dit en passant, c'est ainsi que nous nous sommes retrouvés avec le scandale SNC-Lavalin. Il ne faut pas oublier. Il faut le rappeler régulièrement. M. Erskine‑Smith se souvient très bien que la disposition prévoyant un accord de suspension des poursuites a été enfouie dans un projet de loi comme celui‑ci au comité des finances. Que faisait-elle là? Je l'ignore. Les membres du Comité ne savaient probablement même pas ce qu'elle faisait là. Quelqu'un a peut-être posé une question à ce propos. Je n'étais pas élu à l'époque. Personne ne pensait qu'un projet de loi d'exécution du budget puisse contenir une disposition à l'avantage d'une seule société. C'est pourtant un fait.
Voilà pourquoi il est important que nous ayons l'occasion de poser des questions sur ces projets de loi. C'est une question que j'ai posée l'année dernière et que je pose de nouveau. Y a‑t‑il une disposition, parmi les 468 articles d'un projet de loi de 659 pages, qui soit prévue expressément à l'avantage d'une société ou d'une personne? Encore une fois, je n'ai pas pu poser cette question ce matin.
C'est la partie i de la motion. Il y a là beaucoup de choses à analyser, mais je vais passer à la partie ii.
La partie ii dit:
le comité consacre ses réunions ordinaires des 9, 21, et 23 mai, 2024 [et, par suite de l'amendement de M. Hallan] des 28 et 30 mai 2024, à étudier l'objet du projet de loi C‑69, à moins que le projet de loi ne soit référé au comité; et que tous les témoignages recueillis dans le cadre de l'étude préliminaire soient considérés faisant partie de l'étude complète du projet de loi par le comité, une fois qu'il aura été renvoyé au comité;
La partie iii ajoute ceci:
que tout amendement au projet de loi soit soumis au plus tard à 17 heures HE le jeudi 30 mai, 2024;
La partie iv dit encore:
que le comité procède à l'étude article par article du projet de loi au plus tard à 12 heures HE le 3 juin 2024 et que la présidence soit chargée d'organiser une réunion prolongée et de demander des ressources supplémentaires à la Chambre, à cet égard...
M. Hallan a demandé que le reste de la partie iv soit supprimé. Ce qu'il demande de supprimer — car il est important que les auditeurs sachent sur quoi nous votons —, ce sont les mots suivants:
si le comité n'a pas terminé l'étude article par article du projet de loi, au plus tard à 11 h 00 HE le mardi 28 mai, 2024, que tous les amendements restants soumis au comité soient réputés proposés et la présidence mette aux voix immédiatement et successivement, sans plus ample débat, tous les articles et les amendements soumis restants, de même que toute question nécessaire afin de disposer de l'étude article par article du projet de loi et d'ordonner à la présidence de faire rapport du projet de loi à la Chambre le plus tôt possible;
Si la motion modifiée était adoptée, ces mots seraient supprimés.
Vient ensuite la partie v, qui dit:
une fois l'étude du projet de loi C‑69 achevé, le comité consacre au moins deux réunions à l'étude sur la financiarisation du logement, suivie par au moins deux réunions à l'examen de l'ébauche de rapport sur l'état actuel des domaines de la finance verte, des investissements verts de la transition finance et de la transparence, les standards et la taxonomie;
Ces mots seraient supprimés par l'amendement de M. Hallan.
Ensuite, la partie vi dispose:
le comité consacre ses réunions ordinaires de la semaine du 17 juin 2024 à l'étude sur l'inflation dans l'économie canadienne à l'heure actuelle.
La disposition à laquelle je veux revenir est la partie ii.
On a beaucoup discuté de la possibilité de faire comparaître Mark Carney devant le Comité.
Je présume que M. Davies appuiera cette idée, car pas plus tard que la semaine dernière, il a dit: « [...] je suis impatient que M. Carney vienne témoigner devant le Comité, au bon moment et dans le cadre de la bonne étude, et cela pourra se faire au cours des deux prochains mois. » Il est donc d'accord pour que M. Carney comparaisse devant le Comité.
Pourquoi les conservateurs font-ils cette demande? M. Carney donne des conférences. Il prononce des discours. Il en a consacré certains à la politique gouvernementale, et il a critiqué des éléments de cette politique mais en a appuyé d'autres. Il appuie le déficit actif que le gouvernement actuel pratique, ce qui nourrit l'inflation et a multiplié la dette nationale par deux en huit ans. Tout un exploit. La dette fédérale accumulée de 1867 jusqu'à l'élection de l'actuel gouvernement, en 2015, était de 616 milliards de dollars. Maintenant, elle dépasse 1,2 billion de dollars. L'irresponsabilité financière du gouvernement est vraiment renversante.
M. Carney appuie apparemment ces déficits, si on en croit ses discours. Il est également en faveur de la taxe sur le carbone, raison de plus pour l'inviter à comparaître, car les Canadiens ont le droit de savoir de combien il veut augmenter la taxe sur le carbone. Nous avons des questions à lui poser, et il est clair qu'il veut diriger le Parti libéral. Il est tout sauf un libéral banal. Il est probablement le prochain chef du Parti libéral du Canada, et les Canadiens ont le droit de savoir ce qu'il pense. Voilà pourquoi nous souhaitons qu'il comparaisse. Nous avons quelques questions à lui poser.
Il est clair qu'il manœuvre pour obtenir ce poste. Il ne veut peut-être pas supprimer la taxe, monsieur le président, mais il est très clair qu'il veut écarter le . S'il prétend diriger le Parti libéral, il est temps qu'il vienne répondre à quelques questions. On ne peut pas dire qu'il n'a jamais comparu devant le comité des finances, puisqu'il a été le gouverneur de la Banque du Canada. Il connaît très bien le cadre parlementaire, et je suis sûr qu'il s'en tirerait très bien.
Cela dit, je vais présenter un sous-amendement, monsieur le président. Il porte sur l'article ii. En voici le texte.
Ce que je souhaite ajouter s'insère après les mots « à l'étude de la teneur du projet de loi C‑69 ». Après la virgule, j'ajouterais le passage suivant: « la semaine du 28, une réunion sera consacrée à l'audition de la ministre des Finances pendant deux heures et une réunion sera consacrée à l'audition de Mark Carney pendant trois heures ». Le reste de l'article suit, commençant par les mots « à moins que » et se terminant au dernier mot de la motion. Le terme « Comité » resterait inchangé. Je le répète, il s'agit d'insérer après « le projet de loi C‑69 » le passage suivant: « la semaine du 28, une réunion sera consacrée à l'audition de la ministre des Finances pendant deux heures et une réunion sera consacrée à l'audition de Mark Carney pendant trois heures ».
J'ignore si le texte a été distribué, s'il a été vu par le greffier et s'il a été traduit.
On me dit que oui. L'amendement respecte donc toutes les contraintes de procédure.
Je propose le sous-amendement pour étude, et je suis certain que ce sera un débat intéressant.
Pour l'instant, je cède la parole au prochain intervenant, mais je vais demander au greffier d'ajouter mon nom à la liste pour que je puisse prendre la parole plus tard. Merci.
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D'accord. Je vous remercie. Si je peux, je voudrais rester sur la liste précédente également.
Mon ami et collègue, M. Morantz, a très bien expliqué comment nous en sommes arrivés au débat d'aujourd'hui. Je n'entrerai pas trop dans les détails, car nous aurons peut-être l'occasion, plus tard dans la séance, de parler de l'entente conclue en coulisse, du fait qu'on n'a pas donné avis de la motion, du fait que des fonctionnaires étaient présents... C'est dommage. Nous entendons dire très souvent à la Chambre que le gouvernement est prompt à rappeler que les comités sont maîtres de leurs travaux, mais on a parfois l'impression que quelqu'un tire les ficelles.
Je n'entrerai pas dans les détails, mais je perçois une grande perspicacité dans ce que M. Morantz a présenté. Je vais d'abord parler de... Certains de mes collègues auront peut-être un peu de mal à me croire, mais je vais laisser de côté l'actuelle situation politique un instant, si on me le permet, et expliquer pourquoi il me semble pertinent d'inviter M. Carney. J'aborderai la question politique dans un instant.
Le passé et les antécédents de Mark Carney montrent que les finances ont été une constante dans toute sa vie. C'est intéressant, car il a été non seulement gouverneur de la Banque du Canada, mais aussi gouverneur de la Banque d'Angleterre. Il s'est dit bien des choses, et il y a eu des périodes qui n'ont pas été de tout repos, je le sais, car j'ai été membre du groupe d'amitié parlementaire Canada-Royaume-Uni et des membres de ma famille habitent au Royaume-Uni. Au fait, félicitations à mon cousin Les Fry, un ancien inspecteur de police, qui vient de remporter l'un des sièges du conseil unitaire. L'inspecteur Fry vient de se faire élire comme indépendant au conseil unifié du comté de Dorset.
Compte tenu de ce qui s'est passé au Royaume-Uni ces dernières années, ces faits ne sont pas sans intérêt. Tout se conjugue, et je ne suis pas nécessairement convaincu qu'il s'agit d'éléments positifs dans un curriculum vitae, mais, comme je l'ai dit, je parlerai de politique dans un instant. Quant à la possibilité d'entendre un ancien gouverneur non seulement de la Banque du Canada, mais aussi de la Banque d'Angleterre, compte tenu des enjeux qui nous occupent... À la lecture de son curriculum vitae, je constate qu'il a travaillé dans le secteur des finances au privé, chez Goldman Sachs, et, je crois, dans un certain nombre de bureaux mondiaux qui n'étaient certainement pas des endroits où quelqu'un de la classe moyenne aurait ses entrées — Boston, New York, Toronto, Tokyo — mais M. Carney a certainement beaucoup d'expérience sur ce plan‑là.
Sauf erreur, M. Carney a passé plus d'une décennie chez Goldman Sachs et aussi un certain nombre d'années au ministère des Finances. Ce qui est intéressant, c'est que dans la période qui a précédé sa nomination au poste de gouverneur de la Banque du Canada, il y a eu toute une série d'échanges.
En fait, c'est un gouvernement minoritaire dirigé par un ancien premier ministre conservateur, Stephen Harper, qui a eu la haute main sur cette nomination. Surtout dans un contexte de gouvernement minoritaire, M. Harper a pris cette question très au sérieux. En fait, il a pu gouverner, si vous pouvez le croire, monsieur le président, sans trop m'écarter du sujet... L'ancien premier ministre, M. Harper, a été en mesure de gouverner pendant cinq ans sans coalition, sans accord de soutien sans participation. Il a fait un excellent travail pour notre pays et il a donné à notre économie des bases solides, y compris pendant une période qui a été l'une des plus difficiles sur le plan économique depuis très longtemps. Notre débat sur la possibilité de poser des questions à M. Carney n'est pas sans pertinence.
J'ai suivi son témoignage devant le Comité, il y a probablement deux ans et demi, au plus fort de la pandémie, et je ne suis pas certain qu'il serait nécessairement ravi de revenir...
Des députés: Oh, oh!
M. Damien Kurek: M. Erskine-Smith reçoit toutes sortes de félicitations aujourd'hui, mais il semble se situer à un moment charnière. Nous pouvons peut-être espérer une intervention de sa part sous peu, avant qu'un autre engagement n'exige sa présence.
Maintenant, la dynamique politique. Nous ne devrions pas avoir peur de demander des opinions tranchées ni d'interroger ceux à qui on semble demander leur avis sur des questions importantes. Il y a un recoupement entre le parcours professionnel de M. Carney et la situation où il semble se trouver, de l'avis de bien des gens...
Il ne s'agit pas que de moi, député d'une circonscription rurale albertaine. Je ne suis pas le seul député rural de l'Alberta au Parlement ni le seul député albertain. Il semble y avoir une campagne qui vise à recruter Carney. C'est ce qui semble se dessiner en filigrane dans la façon dont les libéraux abordent le leadership fragilisé du actuel, M. Trudeau, qui est en baisse dans les sondages et fait face à de l'exaspération partout où il va. Cette exaspération semble même gagner les rangs du Parti libéral, en tout cas certainement parmi les simples députés. Voilà qui est vraiment intéressant.
Si je puis m'exprimer brièvement à ce propos, je dirai qu'il y a toujours des questions de leadership qui surgissent. Ce n'est pas propre à un parti. Pas besoin de passer beaucoup de temps à Ottawa pour savoir que c'est le cas, mais ce qui est très intéressant, c'est qu'au cours des dernières semaines — plutôt des derniers mois —, il y a eu des échanges qui ont porté directement sur l'avenir du Parti libéral après Trudeau.
Deux dynamiques sont à l'œuvre. L'une concerne les spéculations qui n'ont probablement pas cours à l'intérieur du parti, pour ainsi dire. Un ancien président du Parti libéral, je crois, a fait paraître un éditorial cinglant, où il dit que entraîne le Parti libéral vers les bas-fonds. Je paraphrase, car je n'ai pas l'article sous les yeux, mais je pense décrire assez bien cet article très cinglant au sujet du leadership de M. Trudeau.
La tribune de la presse pose d'autres questions sur l'avenir de M. Trudeau. Mes électeurs me posent régulièrement ces questions, et je peux dire en toute confiance qu'ils sont prêts à accepter un changement. Ils sont prêts pour un nouveau premier ministre et ils ne sont certainement pas prêts pour un autre premier ministre libéral. Nous avons une solution à ce problème, mais je tiens à m'en tenir, bien sûr, à la question dont nous sommes saisis à propos de M. Carney. Ces derniers mois, il a été intéressant de constater que les questions ouvertement posées au sujet de l'avenir de M. Trudeau et de la direction du Parti libéral n'ont pas été réprimées ni contredites. Il y a quelques raisons pour cela.
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Absolument. Je ne voudrais pas trop m'éloigner du sujet.
Monsieur le président, le contexte me semble très important, car il s'agit ici du leadership politique à venir du Canada. Ce que je dis, c'est qu'il y a un engagement politique important. Je ne suis pas au courant des échanges entre les libéraux et le NPD ni des indications que les libéraux ont données au NPD à propos de cette motion de programmation. Je ne participe certes pas aux tractations en coulisses des libéraux au sujet de l'avenir de , et je ne suis pas non plus au courant des paramètres entourant l'éventuel couronnement de M. Carney comme chef du Parti libéral. La question n'en reste pas moins très importante, car nous avons constaté — c'est du reste en quoi les propos tenus ici sont vraiment pertinents — que celui qui dirige le gouvernement, le premier ministre, celui qui préside le Cabinet, exerce énormément de contrôle et d'influence dans notre régime gouvernemental.
J'épargne au Comité mes opinions sur la démocratie de Westminster. Je signale néanmoins, monsieur le président, la forte influence qu'exerce le chef du gouvernement, après quoi je vais céder la parole à mes collègues, qui auront sûrement autre chose à ajouter à ce propos. Lorsque des questions surgissent ouvertement au sujet de l'avenir de ... Il n'y a pas si longtemps, le disait ouvertement qu'il réfléchissait à la question. Pour sa part, Mark Carney, tout en écartant toute précision au sujet du moment d'une course à la direction du parti, semble se positionner, comme M. Morantz l'a dit, en multipliant les conférences, en discutant de tous les défis à relever et de l'approche qu'il adopterait.
Ce que je pense, et le message au sujet duquel j'espère que nous pourrons obtenir l'appui de mon collègue du NPD, puisque cela sera remis en question... Il s'agit de l'accord de soutien sans participation que le NPD a signé avec . S'il y avait un changement à la direction du Parti libéral entraînant un changement de premier ministre... Nous avons certainement beaucoup de questions à poser. Il y a une foule de préoccupations, d'autant plus que M. Carney semble parler beaucoup des questions étudiées non seulement au Comité, mais aussi à la Chambre des communes.
C'est plein de bon sens. Ce serait une occasion précieuse. Monsieur le président, vous savez, vous qui dirigez les séances, que la convocation de témoins a ceci de bien qu'il s'agit d'une des rares occasions dans les débats parlementaires où les chances sont égales pour tous. Tout le contraire de la motion à l'étude.
Je ne veux pas trop m'étendre là‑dessus, car je parlerai de la motion de façon plus générale lorsque nous y arriverons. Néanmoins, si M. Carney comparaissait, tous les membres du Comité pourraient... Il importe de signaler à ceux qui nous écoutent que, lorsqu'un témoin comparaît, il y a un accord entre les partis. Chaque comité se donne une série de lignes directrices sur la période des questions. Les questions sont réparties entre les partis politiques pour assurer des chances égales de poser ces questions difficiles, de contribuer à l'audition des témoins. Si je pouvais me mettre à la place de certains députés libéraux — même si c'est une perspective quelque peu terrifiante —, je voudrais certainement avoir l'occasion d'interroger un témoin qui pourrait devenir mon chef.
À mon avis, il serait très utile d'entendre un témoin qui a été non seulement gouverneur de la Banque du Canada, mais aussi gouverneur de la Banque d'Angleterre. Tous les partis pourraient obtenir des réponses à des questions très sérieuses sur les orientations que M. Carney donne aux échanges dans ses conférences.
Nous devons nous assurer que certaines questions plus vastes sur l'évolution des grands arguments économiques... Pour l'heure, tout se résume à cela, et je terminerai là‑dessus, monsieur le président. Si ces questions sont si importantes, c'est parce que les Canadiens ont la vie dure. J'organise des assemblées publiques dans ma circonscription une vingtaine de fois par année. Je représente une soixantaine de collectivités. Je me rends tous les ans dans les plus grandes, celles qui comptent plus d'un millier d'habitants. Je vais dans les localités de moins de 1 000 habitants tous les deux ou trois ans.
Depuis quelques années, je constate que, de façon tout à fait tragique, les difficultés dans l'Alberta rurale dépassent tout ce que j'avais vu jusqu'ici. Et il ne s'agit pas que de mon point de vue de député conservateur issu de l'Alberta rurale. Ces difficultés tiennent au coût de la vie, au coût du logement, à la taxe sur le carbone et à la lourdeur de la réglementation et des formalités administratives auxquelles doivent se plier ceux qui veulent démarrer et faire vivre une entreprise. Autrefois, le Canada était un pays où on pouvait dire que, à force de détermination et de travail, il était possible de réussir et de vivre le rêve canadien. C'est en grande partie lié à l'esprit d'entreprise et à la mentalité de pionnier qui règnent dans l'Ouest. Pour l'avenir de beaucoup de Canadiens, cette possibilité est en grande partie disparue.
J'espère que mes collègues de tous les partis politiques, et plus particulièrement ceux du Bloc et du NPD, se prononceront en faveur de la convocation de M. Carney afin que nous puissions poser ces questions difficiles, car, à la base, il y a des gens qui ont beaucoup de mal. Pourquoi les priver de cette occasion? Ce qui a été exaspérant... Je ne veux pas trop entrer dans les détails de la motion et du contexte dans lequel nous en débattons, mais quand la vie nous donne des citrons, nous essayons de faire de la limonade.
Faisons comparaître M. Carney devant le Comité. Assurons-nous de pouvoir poser ces questions difficiles à quelqu'un qui semble être le prochain chef du Parti libéral au pouvoir, même si nous espérons que ce parti ne restera pas trop longtemps aux commandes. Donnons l'occasion de lui poser ces questions difficiles non seulement aux conservateurs, mais aussi aux membres de tous les partis représentés à la Chambre des communes.
Monsieur le président, je demande simplement que mon nom soit réinscrit sur la liste, parce qu'il y a quelques autres choses dont je serais heureux de vous parler. J'ai hâte de pouvoir poursuivre le débat.
J'espère que le sous-amendement proposé par M. Morantz à l'amendement à la motion sera adopté.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je vais parler de la proposition de sous-amendement dans le contexte de l'amendement. Je vais commencer par dire quelques mots sur l'amendement.
Pour ma part, les dates que M. Hallan propose nous permettraient de mieux effectuer l'étude du projet de loi . La proposition voulant que la date limite pour envoyer les amendements soit le jeudi 30 mai me semble bien. La proposition voulant que l'étude article par article du projet de loi commence le 3 juin ne me semble pas tellement retarder le processus, puisque ça ne lui ajoute qu'une semaine, ce qui est un minimum, à mon avis.
J'aimerais rappeler à mes collègues membres du Comité que, normalement, lorsque nous étudions le projet de loi de mise en œuvre du budget, nous siégeons durant toute la semaine de relâche parlementaire de mai pour rencontrer les témoins. Si nous ne le faisons pas cette fois-ci, il faudra au minimum gagner une semaine supplémentaire.
Cela dit, M. Hallan propose de consacrer quatre réunions à l'étude des produits de la criminalité et du blanchiment d'argent. Certes, ce sujet important m'intéresse, mais il y a d'autres éléments qui ont été soulevés et qui méritent que le Comité s'y intéresse. Nous devrions donc avoir une discussion à cet effet, à mon avis.
Concernant le sous-amendement proposé par M. Morantz, comme je l'ai dit lors de rencontres précédentes, je souhaiterais entendre Mark Carney, une personne que je respecte énormément et qui a beaucoup d'expérience en politique. Considérant les questions qui relèvent de notre comité, il serait vraiment très intéressant de le recevoir.
J'espère surtout que nous allons réussir à en arriver à une entente au sein du Comité. Pendant que nous avons ces heures et ces heures de débat, j'espère que les partis négocient pour en arriver à une entente. Sinon, nous allons demeurer dans l'impasse, je vous le dis par expérience, puisque c'est comme ça chaque année. Tant que les partis ne se parleront pas, nous n'arriverons pas à une entente. Chacun doit y mettre du sien.
Je suis moins directement intéressé à savoir les sujets qui seront retenus pour étude après le projet de loi C‑69. Je veux rappeler aux membres du Comité qu'une des mesures phares du budget, qui permettrait de minimiser le déficit, est les changements au traitement fiscal du gain en capital. Pourtant, ça ne se trouve ni dans l'avis de motion de voies et moyens ni dans le projet de loi C‑69.
Je ne sais pas si c'est le cas pour tout le monde, mais, pour mes collègues du Bloc québécois et moi, nous recevons des tonnes de courriels, d'appels téléphoniques, d'interprétations et de demandes de rendez-vous à ce sujet. Pour l'instant, nous pouvons répondre que les détails se trouvent dans le budget, mais qu'il n'y a toujours pas de projet de loi sur la question. Pourrons-nous nous assurer que cet autre projet de loi sera équitable pour tout le monde et que nous pourrons bien l'étudier et le bonifier? Cet autre projet de loi sera renvoyé au Comité d'ici la fin des travaux parlementaires de juin. Selon moi, quand le Comité aura étudié cet éventuel projet de loi, en plus du projet de loi , nous serons presque rendus à la pause estivale des travaux parlementaires.
En terminant, j'aimerais rappeler à mes collègues du Comité que nous vivons un peu le jour de la marmotte, actuellement. Le gouvernement a nommé beaucoup de secrétaires parlementaires à la . Chaque fois qu'il y en a un nouveau, on dirait que tout recommence comme avant: on procède de façon cavalière, et la réplique provoque des heures interminables de débat, des heures stériles, et ce, tant et aussi longtemps qu'il n'y a pas de négociation en parallèle entre les différents partis, entre les libéraux et les conservateurs. Par expérience, je vous le dis, ça peut durer des jours et des jours. J'espère donc que nous arriverons à une entente entre les différents partis le plus rapidement possible afin que nous puissions travailler sur le projet de loi C‑69.
À ce sujet, nous n'avons eu qu'une seule des deux heures prévues avec les hauts fonctionnaires pour les parties 1 à 3 du projet de loi. J'espère que nous pourrons les réinviter au moins pour une autre heure. Par exemple, si nous avions une entente avant jeudi, nous pourrions accueillir jeudi la ministre pendant une heure et les fonctionnaires que nous avions aujourd'hui pour la deuxième heure. En ce qui concerne l'étude de la partie 4 du projet de loi, comme elle contient tellement de dispositions et qu'elle soulève beaucoup de questions, ça prendrait au moins deux heures. Ce serait le minimum dans les heures qui sont proposées ici.
J'espère que mon propos a été bien entendu. J'exhorte les libéraux, leur secrétaire parlementaire et les conservateurs à négocier rapidement.
Monsieur le président, je me permets de demander l'ajournement du débat pendant qu'ils négocieront.
Merci.
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C'est exactement là où je veux en venir.
Mark Carney a d'ailleurs présenté un certain nombre de sujets qui me semblent tout à fait pertinents. Il a produit divers balados que j'ai eu l'occasion d'écouter. En apportant un sous-amendement à la motion pour faire comparaître Mark Carney, nous pourrons entendre ses réflexions et ses opinions non seulement sur les répercussions du budget, sur lequel nous avons désespérément besoin de l'entendre, mais aussi sur une variété d'autres sujets. Il ne s'est pas limité à la politique budgétaire ou à la politique monétaire. Nous avons des questions à lui poser sur la politique qu'il mènerait en matière de logement. Tous les Canadiens ont le droit de savoir à quoi s'en tenir.
Je comprends que les libéraux ne veuillent pas forcément que nous nous engagions sur ce terrain‑là, mais il vaut la peine de signaler que M. Carney prévoit comparaître devant un comité sénatorial demain. Il n'a donc pas peur de comparaître devant un comité. Il s'y connaît très bien. Peu de gens ont comparu devant le comité des finances plus souvent que Mark Carney lorsqu'il était gouverneur de la Banque du Canada. Tout cela pour dire qu'il s'agit d'une motion de programmation qui vise à étouffer le débat.
Je suis une députée du Nord de l'Alberta. Lorsque je parcours le budget, je regarde toujours ce qu'il prévoit pour le West Texas Intermediate, c'est‑à‑dire le cours du brut, pour savoir ce que le gouvernement prévoit comme prix de vente du brut. Le gouvernement, qui n'a pas hésité à exprimer son dégoût et sa haine absolue, dans bien des cas, à l'égard de l'industrie de l'énergie de l'Alberta et de l'industrie de l'énergie de calibre mondial du Canada, a établi les prévisions à 78 $ d'ici 2028. Il vaut la peine de souligner, et je l'ai fait dans des interventions à la Chambre, que le gouvernement de l'Alberta, qui est en fait un promoteur du pétrole et du gaz, a été critiqué pour ses perspectives optimistes sur le West Texas Intermediate lorsqu'il a fixé le prix à 74 $ le baril. Je souligne ce fait parce que ce sont autant de questions sur lesquelles nous devons entendre des témoins et plus précisément Mark Carney. Je voudrais bien connaître son avis. Ce chiffre de 78 $ américains est‑il le bon? D'où vient cette prévision? Lui qui est très au courant de diverses politiques monétaires et financières de notre pays et du monde entier, dispose‑t‑il de renseignements accessibles au public? Pense‑t‑il que c'est un chiffre défendable ou cela signifie‑t‑il que notre déficit est encore plus important que ce qui a été présenté dans le dernier budget? C'est l'un des éléments importants. Franchement, il est très important de savoir sur quoi le budget repose.
Il vaut la peine de souligner un autre élément du projet de loi. Il prévoit modifier la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre, ce qui, à première vue, semble acceptable. À le lire, cependant, je me demande si ce n'est pas une simple attaque lancée contre la Saskatchewan, qui refuse d'imposer une taxe punitive sur le carbone. Nous n'avons même pas l'occasion d'avoir ces échanges, parce que le gouvernement néo-démocrate-libéral a décidé de faire accepter de force une motion de programmation.
Tous les habitants de la Saskatchewan méritent de savoir exactement ce que cela signifiera pour eux et s'il y aura des conséquences importantes pour leur province. Le projet de loi n'aura pas qu'un faible impact sur la vie de quelques personnes; il aura un impact sur la vie de tous les Canadiens.
J'ai eu l'occasion, ces dernières semaines, de m'entretenir avec un certain nombre d'étudiants de ma circonscription. Leur grande préoccupation porte sur la crise du coût de la vie. Au deuxième rang se trouve leur exaspération devant le fait que les députés du NPD, du Parti libéral et du Bloc semblent s'en prendre à notre industrie énergétique à la moindre occasion. Les étudiants ne comprennent pas pourquoi ces députés détestent notre région, pourquoi ils détestent le moteur économique non seulement de ma circonscription, mais aussi de l'Alberta et du Canada.
Comme je l'ai dit, le gouvernement libéral-néo-démocrate n'hésite pas à utiliser des prévisions très élevées pour le WTI, ni à prendre l'argent de l'industrie pétrolière; il a simplement du mal à soutenir l'industrie et à lui permettre de croître de quelque façon que ce soit.
Nous l'avons vu très clairement avec le nombre de dirigeants mondiaux qui sont venus voir le premier ministre du Canada, , pour lui demander du GNL, du gaz naturel liquéfié canadien. Le répond sans cesse qu'il n'y a pas d'analyse de rentabilisation. C'est ainsi que des pays comme l'Allemagne, la Pologne, le Japon et d'autres doivent toujours acheter leur énergie à de sales dictateurs, ce qui alimente la machine de guerre de Poutine.
C'est une situation absolument insensée, mais c'est exactement ce que le gouvernement libéral a fait chaque fois qu'il a dit non à une analyse de rentabilisation du GNL. En nous opposant à l'énergie propre canadienne, nous appuyons Poutine. C'est exactement ce que nous faisons ici même. Le comité des finances doit aller au fond des choses, scruter le budget poste par poste pour s'assurer qu'il n'y a pas de conséquences imprévues.
Nous savons pourtant qu'il y aura des conséquences imprévues, car le passé est garant de l'avenir. Nous savons que le gouvernement en place a déjà caché des choses dans son budget par le passé. Ce n'est pas une théorie du complot ni une affirmation fantaisiste. C'est arrivé par le passé.
Monsieur le président, je suis heureuse d'avoir eu l'occasion de parler du projet de loi. C'est extrêmement important.
C'est aussi un espace intéressant. Je comprends que les chiffres comptent lorsqu'il s'agit du Parlement. Il s'agit du projet de loi . Dans ma circonscription, la plupart des gens ne comprennent pas les projets de loi ou n'y portent pas attention. Ils ne se soucient pas vraiment de la numérotation des projets de loi. Ils en connaissent peut-être le titre, mais presque tous ceux à qui on parle... Monsieur le président, si vous veniez dans ma circonscription, que vous parliez aux simples citoyens — que vous sondez assidûment — et que vous leur disiez « C‑69 », ils vous diraient: « Plus de pipelines; c'est honteux. » Dans ma région et dans le Nord-Est de l'Alberta, ils comprennent les conséquences punitives du projet de loi. Le fait que le gouvernement ait décidé de choisir le même numéro pour le projet de loi d'exécution du budget témoigne d'un dédain total pour les Albertains et l'impact que le projet de loi anti-pipeline a eu sur les familles de l'Alberta et sur les travailleurs du secteur de l'énergie, qui nous éclairent et nous chauffent pendant des hivers à ‑ 50 °.
Ce n'est qu'une autre preuve pour les travailleurs de ma circonscription et de toute l'Alberta que le gouvernement ne tient pas compte d'eux lorsqu'il prend des décisions. C'est profondément regrettable.
Je cède mon temps de parole à mon prochain collègue.
Merci.
:
Bien des auditeurs suivent ces séances. Celle‑ci dure depuis un bon moment. Certains se branchent puis se débranchent. Des députés viennent en remplacer d'autres. C'est un peu comme un tourniquet. Bien des gens vont et viennent. Il me semble donc important de récapituler de temps à autre la teneur de nos échanges.
Plus tôt aujourd'hui, nous avons tenu une séance inscrite au calendrier du Comité. Au milieu de la séance, le député libéral, M. Turnbull, a déposé une motion au sujet de laquelle nos membres n'avaient pas été consultés. Apparemment, il l'avait remise au membre néo-démocrate du Comité. Je suppose qu'ils collaboraient pour essayer d'organiser des séances du Comité jusqu'à la fin de juin.
Le problème, c'est que les libéraux ont obtenu moins de votes que les conservateurs lors des élections de 2019 et de 2021. Ils n'ont pas la majorité des députés aux Communes, alors pour que les comités fonctionnent correctement, ils doivent collaborer avec tous les députés. Ils ne peuvent pas adopter une approche autoritaire.
Les députés conservateurs ont donc protesté à juste titre. Nous avons demandé de quoi il s'agissait. On ne peut pas nous imposer sans consultation une motion qui va fixer le programme des deux prochains mois.
En ce moment, bien des gens quittent le travail, rentrent à la maison, allument leur ordinateur ou regardent leur téléphone et se connectent à ParlVu en grand nombre. Il y a donc lieu de leur rappeler ce qui se passe ou à tout le moins de faire le point sur l'objet du débat.
Cette motion a essentiellement torpillé la séance. Nous avons accueilli huit ou dix fonctionnaires des Finances pour répondre à des questions sur le budget, qui est énorme. J'ignore si on se rend compte qu'il s'agit d'un énorme document de 659 pages et de 468 articles. Il y a donc beaucoup de questions à poser pour lesquelles on veut des réponses.
La motion qui a vraiment fait dérailler le droit démocratique des membres élus du Comité de poser des questions aux fonctionnaires au sujet du budget commence ainsi: « En ce qui concerne les travaux futurs du Comité ».
Il y est question des séances des deux prochains mois, soit jusqu'à la fin de juin. Voilà les travaux futurs dont traite précisément la motion, monsieur le président.
Le texte se poursuit: « il est convenu que ». Autrement dit, il s'agit de demander à tous les membres du Comité d'être d'accord — ou du moins à la majorité d'entre eux — et de voter en faveur d'une motion qui permettrait de prévoir toutes ces séances.
Il s'agit de convenir que:
i. le Comité consacre sa réunion ordinaire du jeudi 9 mai 2024 au témoignage de la vice-première ministre et ministre des Finances, ainsi que des fonctionnaires du ministère des Finances sur l'objet du projet de loi C‑69.
Fort bien. Il est évident que la devrait comparaître devant le Comité. C'est son budget, et elle serait certainement en mesure de répondre à beaucoup de questions des Canadiens, particulièrement à propos de la crise de l'abordabilité, de la multiplication par deux du prix des logements sous la gouverne des libéraux, d'un taux d'inflation qui a atteint 8 % sous leur gouverne, la perte du rêve d'accession à la propriété à cause des politiques de son gouvernement, etc. Autant de questions que nous pourrions poser. Sans oublier celle de savoir si elle comprend — je sais qu'elle comprend, mais y est-elle sensible? — que de nombreux économistes estiment que des dépenses gouvernementales exorbitantes ont clairement mené à l'inflation, ce qui a fait grimper les taux d'intérêt chez nous.
La politique monétaire soulève de nombreuses questions de cet ordre. Elle aime probablement réfléchir à la politique monétaire — car elle sait réfléchir — alors que le n'y pense pas. Il faut donc quelqu'un au Cabinet qui réfléchisse à la politique monétaire, et il est probable que c'est la .
Ce paragraphe me semble raisonnable.
Soit dit en passant, monsieur le président, en parcourant la motion, je vais intégrer les divers amendements et sous-amendements, car les auditeurs qui viennent de se joindre à nous après le travail doivent comprendre exactement où nous en sommes dans l'étude de la motion.
Voilà ce qui m'amène au paragraphe ii, qui est ainsi conçu: « le Comité consacre ses réunions ordinaires des 9, 21, 23, 28 et 30 mai 2024 à l'étude de l'objet du projet de loi ». Très bien; c'est le projet de loi dont il est ici question, le projet de loi d'exécution du budget.
Vient ensuite le sous-amendement que j'ai ajouté probablement il y a 45 minutes ou une heure. Mettons que c'est le sous-amendement Carney. Il dit qu'au cours de la semaine du 28 mai, une séance sera consacrée à l'audition de la pendant deux heures et qu'une séance de trois heures sera consacrée à l'audition de Mark Carney.
Un mot du sous-amendement. Ce qui est vraiment fascinant, c'est que je sais que M. Davies est d'accord. Il a dit la semaine dernière: « Je suis impatient que M. Carney vienne témoigner devant le Comité, au bon moment et dans le cadre de la bonne étude, et cela pourra se faire au cours des deux prochains mois. »
Ce sont les mots « dans le cadre de la bonne étude » que je trouve intéressants, car M. Carney comparaîtra demain devant un comité du Sénat pour parler des finances vertes, ce qui est en fait l'un des sujets de la première mouture de la motion. Ce serait une excellente occasion pour mes collègues du Comité de poser des questions à M. Carney au sujet des finances vertes, et je ne vois pas pourquoi ils s'y opposeraient. Leurs collègues du Sénat poseront des questions à ce sujet demain.
Toutes sortes de raisons justifient la comparution de M. Carney devant le Comité, notamment le fait que les libéraux et les néo-démocrates essaient d'inscrire au programme une séance consacrée aux finances vertes, et M. Carney est un expert en la matière. Il prendra la parole devant le Comité sénatorial des finances demain. Voilà. J'ai du mal à comprendre pourquoi on trouverait à redire à sa comparution.
Le texte de la motion se poursuit: « à moins que celui‑ci ne soit renvoyé au Comité ». Le libellé me semble un peu maladroit. Ce n'est probablement pas ainsi que je l'aurais rédigé, mais c'est très bien. Voici la suite: « et que tous les témoignages recueillis dans le cadre de l'étude préliminaire soient considérés comme faisant partie de l'étude complète du projet de loi par le Comité, une fois qu'il aura été renvoyé au Comité ». Le jargon n'est pas loin, un jargon juridique, mais en fin de compte, il s'agit de dire aux conservateurs: « Nous allons prévoir ces séances et, au fond, peu importe ce que vous en pensez. »
Je reviens brièvement sur un autre élément intéressant. Incidemment, j'apprécie vraiment le fait que les projets de loi omnibus ne plaisent pas vraiment non plus à M. Davies. J'en ai fait grand cas l'an dernier. J'ai dit tout à l'heure que l'affaire SNC‑Lavalin est un exemple classique qui illustre ce que ces projets de loi ont de condamnable. Dans ce cas, une disposition a été insérée dans un projet de loi omnibus comme celui‑ci dans le but précis de donner à une entreprise une entente spéciale de poursuite suspendue. J'ignore si le projet de loi à l'étude recèle une disposition de cette nature. Je voudrais le savoir, car il y a un précédent. Les libéraux ont déjà ajouté ce genre de disposition. Les projets de loi omnibus ne plaisent pas à M. Davies, et à moi non plus.
Il fut un temps où le NPD était un parti d'opposition au Canada. Tom Mulcair contre-interrogerait le premier ministre. Il a été très efficace pendant la période des questions. Jack Layton était un chef de l'opposition incroyable. Qu'il repose en paix. Il nous manque cruellement.
Le NPD d'aujourd'hui se fend de grandes déclarations. Les néo-démocrates diront qu'ils n'aiment pas les projets de loi omnibus d'exécution du budget. Ils ont raison de dire qu'ils n'aiment pas le montant des prestations d'invalidité, mais ils voteront en faveur du budget. Ils vont voter pour, même si cela ne leur plaît pas.
C'est un peu fort. J'ai un peu de mal à comprendre. Les électeurs s'attendent à ce que leurs élus restent fidèles à leurs principes. Si quelque chose ne plaît pas, il ne faut pas voter pour. Le pire des deux mondes, c'est de dire qu'on n'aime pas quelque chose et de voter pour. C'est plutôt étrange, monsieur le président.
Quoi qu'il en soit, pour que les auditeurs sachent de quoi nous discutons, je vais passer au point iii de la motion, qui dit: « tout amendement au projet de loi soit soumis au plus tard à 17 heures (HE) le jeudi 30 mai 2024 ». J'explique aux auditeurs. Le budget a été présenté, mais le budget n'est pas une mesure législative. Le gouvernement dépose ensuite une motion de voies et moyens qui correspond à la Loi d'exécution du budget, qui comporte, dans ce cas‑ci, 468 articles.
Les membres du Comité ont le droit de proposer des changements ou des amendements. Chacun d'eux a le droit de le faire, après quoi le Comité accouche d'un projet de loi qui est renvoyé à la Chambre des communes pour qu'elle en débatte et se prononce.
Quand on dit « que tout amendement au projet de loi soit soumis au plus tard à 17 heures (HE) le jeudi 30 mai », on dit que des députés comme moi, M. Hallan, mes collègues du Parti libéral, M. Baker et M. Turnbull; et, bien sûr, M. Davies, peuvent tous rédiger des amendements et les soumettre au greffier. Nous discuterons de ces amendements et en débattrons.
Je pense que j'ai bien compris, monsieur le greffier, n'est‑ce pas? Merci.
Je signale aux auditeurs que c'est un aspect très important de la motion. La capacité des députés élus de dire leur mot sur le contenu du projet de loi d'exécution du budget est d'une importance fondamentale pour le processus démocratique. J'attache un grand prix à cet élément aussi.
Puis, le paragraphe iv dit: « le Comité procède à l'étude article par article du projet de loi au plus tard à 12 heures (HE) le 3 juin 2024 et que la présidence soit chargée d'organiser une réunion prolongée et de demander des ressources supplémentaires à la Chambre à cet égard. »
Qu'est‑ce que l'étude article par article? Si vous vous branchez à l'instant... Je suis sûr que tout notre jargon ne dit pas grand-chose à quiconque et ne décrit pas vraiment ce qui se passe. Même s'il s'agit d'un projet de loi de 468 articles, nous allons examiner chacun d'eux sans exception. C'est pourquoi on parle d'étude article par article. Nous allons voter. Nous aurons tous l'occasion de le faire. Voter sur chaque article fait partie du processus démocratique. Comme nous l'avons fait l'an dernier — et j'espère que nous le ferons encore cette année —, nous allons voter sur chaque article, un par un.
C'est vraiment la façon la plus démocratique de faire, parce que c'est pour cela que nous sommes élus au Parlement. Nous sommes là pour voter et pour représenter nos électeurs. C'est la raison la plus importante de notre présence: voter, représenter nos électeurs et faire valoir leurs préoccupations. Le budget est évidemment la mesure législative phare de tout gouvernement au cours d'une année. C'est le moment idéal pour rencontrer nos électeurs sur le terrain et pour faire valoir leurs préoccupations dans le contexte budgétaire. L'étude article par article est une étape de la plus haute importance.
Il nous faudra beaucoup de temps, monsieur le président, car il en faut beaucoup pour débattre 468 articles et voter sur chacun. Je dois dire que j'ai vraiment hâte. Les heures seront longues, mais cela ne fait pas peur aux conservateurs. Nous resterons ici matin, midi et soir pour parler de chaque article afin de nous assurer que les Canadiens sont le mieux représentés possible pendant l'étude article par article.
Cela m'amène au point v, qui dit qu'après l'étude du projet de loi C‑69, il n'y aura pas moins de deux séances pour étudier la question des produits de la criminalité et du blanchiment d'argent. C'est une étude très importante.
Je suppose qu'il a été proposé qu'il soit supprimé. Nous n'avons pas encore voté sur tout cela, mais il y a la possibilité de poursuivre une étude que nous menons déjà — je crois que c'était l'étude de Daniel Blaikie — sur ce que certains appellent la « financiarisation du logement ». Cette expression traduit l'idée que les gens sont en quelque sorte des maisons de commerce, comme s'ils négociaient des actions sur le marché boursier, mais nous savons que ce n'est pas le cas. La grande majorité des maisons servent de domicile à leur propriétaire. Les gens ne négocient pas des maisons comme ils négocieraient des actions bancaires. C'est une conception du mouvement woke que de considérer l'ensemble du marché immobilier comme une sorte de « financiarisation du logement », mais nous allons tout de même continuer de laisser ce mouvement parler de financiarisation, si cela lui chante.
Il y a aussi l'autre question dont j'ai parlé plus tôt. L'ancien gouverneur de la Banque du Canada, M. Carney, sera au Sénat demain pour parler de l'état des finances vertes. Comme je l'ai dit plus tôt, M. Davies a dit la semaine dernière qu'il avait hâte que M. Carney comparaisse devant le Comité au moment opportun dans le cadre de l'étude appropriée, ce qui pourrait se faire au cours des deux prochains mois. S'il parle de l'état des finances vertes au Sénat et si le Comité décide que nous allons tenir des réunions sur l'état des finances vertes, je ne vois pas pourquoi M. Davies s'opposerait à ce que M. Carney se présente à cette réunion.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Pour être franc, il est un peu décevant que nous ne puissions pas parler à la ministre des Finances et vice-première ministre, , aujourd'hui. Nous avions hâte d'avoir une discussion sérieuse. J'ai personnellement eu de nombreuses discussions intéressantes avec Mme Freeland au sujet de choses comme l'écart du PIB par habitant entre le Canada et les États-Unis et certaines des difficultés financières.
Pour préparer le terrain, pour ainsi dire, pour la discussion — et je soupçonne malheureusement que ce sera une longue discussion sur la situation actuelle —, je ne veux pas trahir de grands secrets, mais j'ai eu une discussion avec le secrétaire parlementaire, qui a été très franc ce matin. J'apprécie sa franchise. Cependant, le problème, c'est que nous sommes partis du mauvais pied. Il nous a surpris avec une motion de programmation. Pour les gens des médias ou simplement ceux qui nous regardent à la maison, une motion de programmation établit l'organisation des affaires à l'étude. Normalement, cela se fait dans le cadre d'un processus de collaboration, même lorsque les partis ont des échanges très animés au sujet de leurs diverses idées et réflexions sur la façon dont le gouvernement... Il faut qu'il y ait certaines ententes administratives et procédurales.
Au cours des dernières années, lorsque je siégeais au Comité des finances, j'ai eu le privilège de négocier ces ententes avec divers députés libéraux, y compris . Yvan et moi avons aussi eu des conversations entretemps. Elles n'étaient pas toujours amicales, mais elles se faisaient toujours dans le respect. M. Beech, par exemple, me donnait presque toujours l'occasion de discuter d'une motion et d'avoir mon mot à dire avant qu'elle ne soit présentée. Même si nous n'étions pas toujours d'accord, j'ai beaucoup apprécié cela de la part de l'ancien secrétaire parlementaire, dont le titre est maintenant « ministre responsable de la réparation du gouvernement » ou quelque chose du genre, je crois.
Comme je l'ai dit, j'essaie autant que possible de défendre la vérité. En toute justice, il y avait une réunion du sous-comité qui était prévue, mais elle a été annulée. Je me serais peut-être attendu à un appel de courtoisie, comme celui que j'ai reçu ce matin, et je l'ai apprécié.
Monsieur Turnbull, j'aurais beaucoup aimé recevoir un appel à l'avance, et peut-être que nous aurions pu en discuter. Nous avons devant nous une motion de programmation qui exige, en fait, un très petit nombre de témoignages. Je crois comprendre que le gouvernement et le NPD ont proposé un sous-amendement pour l'augmenter, ce qui est un signe positif. Cependant, cette motion de programmation est encore déficiente à plusieurs égards, et je tiens à la caractériser correctement. Ce n'est pas que je m'y oppose au nom de Philip Lawrence ou du Parti conservateur ou de . Je m'y oppose au nom des gens de Northumberland et de Peterborough-Sud.
C'est un document volumineux. Il compte plus de 600 pages, et je pense que même quelques-unes des dispositions fiscales limitatives pourraient faire l'objet d'un long débat et d'une longue discussion, parce que chaque fois qu'on modifie la Loi de l'impôt sur le revenu — c'est un document volumineux —, il y a presque toujours des répercussions. Nous avons besoin de beaucoup plus. Je suis heureux que M. Davies ait proposé un sous-amendement pour élargir cette motion. Je pense que c'est un pas dans la bonne direction.
Le problème, c'est que les conservateurs veulent vraiment savoir quelle est l'orientation du gouvernement. Pour connaître l'orientation du gouvernement, nous devons entendre ses représentants. Nous en avons certainement entendu assez de la part de leur , mais nous avons besoin de l'entendre de la part de leur futur chef pour savoir quelle orientation nous devrions prendre pour nous aider à comprendre la situation afin que nous puissions la communiquer à nos électeurs.
Par exemple, le a affirmé sans équivoque qu'il maintiendra sa taxe sur le carbone. En fait, il va même la quadrupler. On dit qu'on ne dérogera pas de ce plan. En fait, son a dit que s'il y avait un écart par rapport à la taxe sur le carbone, il démissionnerait. C'est absolument clair. Ce que nous ne savons pas, c'est quel est le plan des libéraux en ce qui concerne la taxe sur le carbone à l'avenir s'il y a un changement de chef.
La , qui est, bien sûr, l'un des candidats libéraux probables, est avec nous pendant une heure. Cela ne suffit toutefois pas vraiment pour discuter même seulement de son rôle de ministre des Finances, et encore moins de celui d'une future chef de parti. Nous avons une heure pour discuter d'un document de 600 pages qui touchera tous les Canadiens au moyen d'une disposition ou d'une autre. Certaines de ces dispositions sont assez détaillées; elles ne sont pas simples.
Nous pouvons parler de certains changements fiscaux en particulier. Un de ces changements pourrait facilement prendre deux ou trois heures. Je soupçonne que de nombreuses personnes n'ont pas eu la séance d'information dont elles auraient besoin pour bien comprendre certaines des ramifications de la politique fiscale. Il faudrait vraiment que Mme Freeland, la vice-première ministre et , passe au moins deux heures avec nous.
Les conservateurs ont un autre défi à relever. Nous aimerions vraiment entendre Mark Carney. Il n'est pas surprenant que de nombreux libéraux considèrent qu'il est le successeur tout désigné pour la suite des choses. Je ne sais pas si le va démissionner; je ne sais pas s'il le sait lui-même. De toute évidence, les choses ne vont pas bien. Même s'il ne semble pas que les députés libéraux vont forcer le premier ministre à partir, il semble qu'il soit frustré. De toute évidence, l'économie et d'autres facteurs laissent entrevoir une sortie anticipée. Cela étant, il est fort probable que Mark Carney sera le nouveau chef du Parti libéral.
Ce que nous demandons, c'est que M. Carney, qui a déjà été un ardent défenseur de la taxe sur le carbone, comparaisse. Il est un ardent défenseur de la taxe sur le carbone axée sur le consommateur. Cependant, au cours des derniers jours, y compris lors d'un récent témoignage au Sénat, il a semblé ambigu à ce sujet. Lorsqu'on lui a posé directement la question, il n'a répondu ni par oui ni par non. En fait, il s'est assez habilement exprimé, probablement en prévision de son passage prochain en politique. Nous voulons lui demander si un gouvernement libéral dirigé par M. Carney imposera une taxe sur le carbone aux consommateurs.
Au cours des derniers mois, nous avons entendu le se livrer à des déclarations équivoques à ce sujet, affirmant que la taxe sur le carbone axée sur le consommateur n'était peut-être pas la meilleure voie à suivre, alors qu'ils continuent d'appuyer et de soutenir le régime des libéraux du , qui est en voie de quadrupler cette taxe. Les Canadiens méritent de savoir si les futurs candidats à la direction du Parti libéral, que ce soit la ou l'ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, appuieraient une taxe sur le carbone axée sur le consommateur.
L'autre sujet dont j'aimerais vraiment parler à M. Carney, c'est ce qu'il pense de la performance de l'actuel gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem. Bien sûr, pendant la pandémie, M. Macklem a dit que les taux d'intérêt seraient bas pendant longtemps, et de nombreux Canadiens l'ont cru. Ils ont choisi des prêts hypothécaires à taux variable et des délais de renouvellement plus courts en pensant que les taux d'intérêt seraient, comme M. Macklem l'avait dit, j'ajouterais sans équivoque, bas pendant longtemps.
J'aimerais vraiment savoir si M. Carney critiquerait la performance de M. Macklem. J'aimerais aussi savoir, parce que l'inflation ne semble pas diminuer, comme c'est souvent le cas avec l'inflation... Nous l'avons vécu dans les années 1970 et 1980. La première étape de la réduction de l'inflation est souvent la « partie facile ». C'est aux dernières étapes que l'inflation devient vraiment embêtante et difficile à juguler.
Tiff Macklem nous a déjà dit que les dépenses excessives du gouvernement sont inutiles parce qu'elles stimulent la demande, ce qui fait augmenter les prix et les coûts de presque tout et fait grimper l'inflation. J'aimerais bien que le futur chef libéral nous dise s'il compte réduire les dépenses ou continuer de payer les 54 milliards de dollars d'intérêts sur la dette. C'est plus que le montant total des transferts en santé. Imaginez si nous n'avions pas de dette nationale au Canada. Nous pourrions doubler nos dépenses en santé. C'est vraiment incroyable.
Une autre question a été soulevée par Thomas Mulcair, ancien chef du NPD. Ce qu'il a dit, et c'est intéressant, c'est que le montant des intérêts est égal à la totalité des revenus provenant de la taxe sur les produits et services, la TPS, partout au pays. Sans cette dette nationale de 1,3 billion de dollars, nous pourrions annuler la TPS, une promesse des libéraux qui date de plusieurs années et qui n'a toujours pas été tenue.
Je pense qu'il est tout à fait raisonnable de demander la présence de M. Carney ici. Puisqu'il a comparu devant le Sénat, j'en conclus qu'il n'est manifestement pas timide, et qu'il est disposé à comparaître devant des fonctionnaires. Cela me fâche qu'on nous en prive. En politique, j'essaie de ne pas spéculer sur les intentions des gens — ou de le faire le moins possible — parce que je crois que la plupart des gens ont de bonnes intentions. Je pense qu'on s'engage sur une pente glissante lorsqu'on commence à spéculer sur les intentions de nos collègues. Il est difficile de deviner les intentions de quelqu'un, mais le contexte actuel nous amène à nous demander où cela s'arrêtera.
De quoi le gouvernement libéral a‑t‑il si peur pour ne pas permettre à M. Carney de témoigner devant le Comité des finances? Peut-être protègent-ils... Peut-être que le préfère que son successeur soit la , et qu'il ne veut pas que M. Carney vienne ici pour l'éclipser. C'est peut-être un peu comme à l'époque de Paul Martin-Jean Chrétien, et l'on craint que le témoignage de M. Carney soit trop spectaculaire.
J'espère que ce n'est pas parce que M. Carney a peur de répondre aux questions. De toute évidence, en tant qu'ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d'Angleterre, j'ose croire qu'il a déjà eu à répondre à des questions difficiles. En fait, je me souviens d'avoir assisté à un échange entre l'actuel chef de l'opposition officielle, et M. Carney, au cours duquel ce dernier avait dû répondre à des questions difficiles. Je ne pense pas que quiconque puisse dire que M. Carney avait très bien répondu à ces questions, mais si j'étais à sa place, je voudrais peut-être avoir l'occasion de me racheter et de comparaître devant le Comité des finances. Ne serait‑ce que par altruisme, je pense que M. Carney pourrait vouloir nous faire part de son expérience.
À ce sujet, j'ai longuement parlé de la productivité et de l'importance de la croissance économique pour la prospérité de notre pays. Je ne suis pas le seul à l'avoir fait, bien sûr, parmi le concert de voix d'experts de l'économie que nous avons entendues. Je pense ici notamment à Bill Morneau, à John Manley, à l'Institut C.D. Howe et à l'Institut Fraser. Même la ministre des Finances actuelle, , en a parlé. Bien sûr, tout récemment, Carolyn Rogers a prononcé son fameux discours sur l'urgent besoin d'améliorer la productivité canadienne. Savez-vous qui d'autre a parlé de productivité? Mark Carney. Il a reproché au gouvernement de ne pas mettre l'accent sur la croissance économique et la productivité. Je l'invite donc à participer à la discussion.
C'est un problème que le Canada n'a pas réussi à régler. En toute justice, le problème dure depuis une trentaine d'années, mais il s'est considérablement aggravé au cours des 10 dernières années. Vous pouvez le constater vous-mêmes, car les chiffres ne mentent pas. Si vous regardez un tableau — j'ai voulu le montrer à la , mais le président a dit que je n'avais pas le droit d'utiliser des accessoires —, l'écart clair qui existe entre le PIB par habitant aux États-Unis et le PIB par habitant au Canada a commencé vers 2015 et 2016. L'écart est maintenant plus grand entre le revenu par Canadien et le revenu par Américain. Il n'a jamais été aussi important dans l'histoire récente, soit au cours des 100 dernières années.
Bien sûr, la crise de la productivité nous a menés à la décennie perdue au Canada. Nous n'avons pratiquement pas connu de croissance économique au cours des 10 dernières années. Notre PIB par habitant n'a pour ainsi dire pas bougé. C'est vraiment un cas particulier. Au cours des cinq dernières années, nous avons connu la pire croissance du PIB par habitant parmi les pays du G7, et nous demeurons à la traîne. En fait, notre PIB par habitant en est maintenant, je crois, à son septième trimestre négatif de suite. J'aurais aimé demander à la si elle avait pris connaissance de ces chiffres. Si elle pouvait expliquer au Comité pourquoi notre économie est la pire du G7, si l'on tient compte du PIB par habitant. Lui demander pourquoi les Canadiens doivent subir un septième trimestre consécutif de baisse du PIB par habitant.
Ce sont les questions que j'aurais posées à la et, très franchement, je les aurais posées aussi à l'ancien gouverneur Mark Carney. Nous avons vraiment besoin de poser ces questions dans le cadre de l'examen de la , parce que j'estime que c'est important pour les Canadiens. Nous devons maintenant discuter des changements économiques dont le Canada a besoin pour se remettre sur pied.
Comme je l'ai dit, je ne suis pas le seul à en parler. Il y a aussi l'Institut C.D. Howe, Bill Morneau, John Manley, et l'Institut Fraser. Il y a aussi Ian Lee et Jack Mintz. Ce sont des économistes réputés, peu importe qu'ils soient à gauche, à droite ou au centre. On s'entend presque partout au pays pour dire que les chiffres ne mentent pas et qu'il y a beaucoup de retard à rattraper en matière de productivité.
Ces défis continueront d'affliger notre pays. Nous devons vraiment en parler, non seulement dans les salles de conférence de Bay Street, mais aussi dans l'ensemble du pays, afin de déterminer comment le Canada peut sortir de ce gouffre économique. Comme mon collègue Damien Kurek en a un peu parlé dans son discours d'hier soir à la Chambre, lorsqu'on entreprend un voyage en bateau ou en avion et qu'il reste beaucoup de chemin à parcourir, même une très légère erreur de navigation au début de ce voyage peut avoir des conséquences énormes en bout de ligne.
Nous l'avons constaté sous le règne de Pierre Elliott Trudeau. Bien sûr, Pierre Elliott Trudeau a accumulé d'énormes déficits, ce qui a placé le gouvernement Mulroney dans une situation difficile. Ce dernier a néanmoins enregistré des excédents structurels, ce qui veut dire que si l'on avait déduit la dette accumulée sous le gouvernement Trudeau, chaque année, sous le gouvernement Mulroney, l'on a perçu davantage que ce que l'on a dépensé. Cela s'explique en partie par une croissance économique extraordinaire, sans doute stimulée par les politiques de libre-marché du gouvernement Mulroney. La difficulté résidait dans l'héritage de déficits de Pierre Elliott Trudeau.
Malheureusement, nous sommes au début d'une crise de la dette ou du déficit si nous ne nous remettons pas sur la bonne voie. À l'heure actuelle, les intérêts s'élèvent à 54 milliards de dollars. Si la était ici, je suis sûr que la première réponse à certaines de mes questions économiques serait que nous avons une cote de crédit AAA, et c'est vrai pour l'instant. La réalité, cependant, c'est que si nous ne corrigeons pas la situation en ce qui concerne la dette et le déficit, nous ne l'aurons plus, car tôt ou tard, les intérêts seront tout simplement trop importants. En fait, Albert Einstein a déjà dit que la force la plus puissante de l'univers est le cumul des chiffres ou les intérêts composés, ce qui signifie que si vous vous trouvez du mauvais côté — et nous sommes maintenant du mauvais côté, avec 54 milliards de dollars d'intérêts à payer — de ces chiffres, vous finirez par en payer le prix. Éventuellement, on en arrivera à un point où le Canada ne pourra plus payer ses factures. Nous en sommes déjà au point où nous dépensons plus pour les intérêts que pour les soins de santé, et il y a plus d'intérêts payés que le montant total de la TPS perçue. Il est temps de déclencher le signal d'alarme.
Le problème, c'est qu'il y a un effet de spirale. Plus les entreprises disposent de ressources en général — et je suis sûr que mon collègue du NPD pourrait ajouter quelques réserves à ce sujet — pour investir et pour leurs travailleurs... Très franchement, je suis d'accord avec lui là‑dessus, mais en général, plus le secteur privé dispose de ressources, plus il peut investir et innover efficacement, devenir concurrentiel et créer de la prospérité pour le pays.
Plus vous dépensez une grande part des revenus, de la richesse, provenant du secteur privé et que vous la donnez au secteur public, non pas pour des biens et des services indispensables comme certains de nos filets de sécurité sociale, nos soins de santé ou nos ressources productives, mais aux banques et aux détenteurs d'obligations sous forme de paiements d'intérêts, plus vous réduisez l'efficience et l'efficacité de l'économie. Ensuite, l'économie commence à se contracter, ce qui signifie qu'il y a moins de revenus et que le gouvernement doit augmenter les taux. Puis, le mouvement se poursuit, et l'économie se contracte encore davantage et les taux augmentent encore davantage, ce qui entraîne une spirale négative de la dette. On peut observer ce phénomène dans les économies non développées, et cela a des conséquences dévastatrices. Comme de nombreux économistes l'ont dit, nous devons à l'évidence maîtriser nos dépenses.
Le a proposé un plan dollar pour dollar, selon lequel chaque dollar neuf que nous devrons dépenser — et il y aura certainement de l'argent neuf à dépenser — devra être assorti d'économies provenant d'ailleurs. Le gouvernement libéral a parlé d'économies potentielles, mais, comme le député de l'a dit, même si le gouvernement a prévu de réaliser des économies par attrition dans le secteur public, il n'a toujours pas publié de plan énonçant comment il y parviendra. Tout ce que nous voyons, c'est un gouvernement qui continue de dépenser de plus en plus d'argent.
Comme Ed Fast, le député d', l'a dit à maintes reprises, nous ne pouvons pas laisser ces dépenses devenir incontrôlables. Les conservateurs ne tiennent pas absolument, sous quelque forme que ce soit, à toute forme d'austérité de la part du gouvernement, mais il faut à tout prix empêcher le type d'austérité auquel nous avons été soumis dans les années 1990, sous le gouvernement libéral Chrétien-Martin. Ce gouvernement a radicalement réduit les transferts au titre des soins de santé parce que la dette, qui avait été accumulée en grande partie sous Pierre Elliott Trudeau, avait atteint un point où les banques et les détenteurs d'obligations isolaient essentiellement le pays. Cela a entraîné des réductions très importantes des transferts au titre de la santé et d'autres dépenses. Les conservateurs veulent protéger les soins de santé et les autres dépenses du gouvernement en veillant à ce que nous soyons financièrement responsables dès maintenant.
Si la était ici, elle me dirait sans doute que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre nos trois garde-fous. La réalité, cependant, c'est que nous sommes sur un terrain très glissant, et je vais vous dire pourquoi: un certain nombre des prévisions économiques contenues dans le budget, comme l'augmentation du PIB, sont trop positives et optimistes.
L'autre problème, c'est que le gouvernement n'a pas encore de mesure législative sur les gains en capital, et pour que ce budget fonctionne, il lui faut 7 milliards de dollars la première année au titre des gains en capital. Sinon, le gouvernement n'atteint pas deux des trois garde-fous. C'est ce que j'ai fait confirmer par le directeur parlementaire du budget dans son témoignage. Ces garde-fous seraient le ratio de la dette au PIB qui n'augmente pas et le déficit qui n'augmente pas. Le gouvernement raterait deux de ces trois garde-fous. Très franchement, à l'heure actuelle, cette loi sur les gains en capital n'a pas été présentée.
Le gouvernement pourrait dire qu'il n'y a pas lieu de paniquer, qu'il lui reste toute l'année pour tirer des revenus supplémentaires des gains en capital et qu'il pourrait même en obtenir rétroactivement. Cependant, ce n'est pas le cas ici parce que le gouvernement a déclenché une vente de feu artificielle en disant que la loi entrera en vigueur le 24 ou le 25 juin. Je n'ai aucun doute qu'il y a des Canadiens qui s'apprêtent à vendre leur propriété pour profiter du taux actuel sur les gains en capital avant l'entrée en vigueur du prochain taux. Tant qu'il n'y aura pas de certitude et que les Canadiens ne sauront pas que le taux d'imposition des gains en capital augmentera par suite de l'adoption d'une loi, je suis certain que beaucoup d'entre eux attendront de voir si cette loi entrera en vigueur. Nous approchons rapidement de la date — je crois que c'est le 24 juin, mais je ne me souviens jamais si c'est le 24 ou le 25 — d'entrée en vigueur. Si le gouvernement ne présente pas cette loi sur les gains en capital — qu'il a décidé, à des fins politiques, de retirer du budget —, il n'atteindra pas deux de ses trois garde-fous. Cela signifie que nous aurons plus de dépenses, ce qui alourdira encore davantage la dette et le déficit et retardera notre croissance économique.
La dernière fois que j'ai vérifié, M. Davies n'était pas certain d'être d'accord avec moi. Cependant, je vais le répéter, et il aura peut-être l'occasion d'être d'accord ou non. On verra. Je soutiens que, bien que la croissance du PIB du Canada ait été juste assez élevée pour nous éviter une récession technique, si l'on considère le PIB par habitant, qui traduit la réalité économique du Canadien moyen, il a été négatif pendant beaucoup plus que deux trimestres consécutifs, ce qui correspond à la définition d'une récession technique. Nous en sommes maintenant à sept trimestres consécutifs, ce qui signifie que même si le Canada n'est pas en récession, les Canadiens le sont. En fait, nous traversons l'une des plus longues récessions depuis la Grande Dépression, ce qui nous amène à parler de ce que Philip Cross a dit au sujet du PIB par habitant ou de la situation économique du Canadien moyen, à savoir que nous sommes dans la pire situation économique depuis la Grande Dépression.
Compte tenu de la gravité de la conjoncture économique actuelle, je ne pense pas — vraiment pas — qu'il soit déraisonnable de la part des conservateurs de demander trois choses au total. L'une d'elles a déjà fait l'objet d'un accord, c'est-à-dire des heures d'étude supplémentaires. Pour un document de 665 pages, je ne pense pas que 30 heures d'étude soit un gros effort. En fait, j'ai eu l'idée d'un bon changement. Pour ceux qui ne le savent pas, les parlementaires ont droit à une séance d'information technique de quelques heures, et nous sommes responsables de lire, dans les 24 heures, 665 pages d'information extrêmement technique. En fait, je dis 665 pages, mais ces 665 pages modifient des milliers d'autres pages. Pour bien comprendre ces quelque 600 pages de modifications législatives, il faut aussi avoir lu et compris des milliers d'autres pages de mesures législatives.
Pendant que j'ai la parole, l'un des changements que j'aimerais proposer au gouvernement pour le prochain budget serait de faire en sorte que les bureaucrates, dont beaucoup ont une très bonne compréhension de ces changements et du contexte qui les entoure, fassent une présentation de cinq à dix minutes sur le fond des changements. Dans un budget, il peut y avoir une centaine de changements de fond différents, alors cela pourrait prendre quelques jours. Je m'engage à travailler du lever au coucher du soleil pour bien comprendre tout cela et pour transmettre aux politiciens une partie des connaissances détenues dans notre bureaucratie. C'est l'un des changements qui, à mon avis, serait une excellente idée.
J'ai été un peu surpris, même si, en toute franchise, M. Davies a demandé plus de temps. Je lui en sais gré, et les conservateurs sont d'accord. Il a dit que certains des témoignages étaient répétitifs. Je n'ai pas vraiment constaté la même chose, mais dans la mesure où cela a été le cas, je pense que nous aurions pu éviter ce problème en demandant à des fonctionnaires d'avoir une discussion de fond sur chacune des dispositions modifiées. Je ne pense pas qu'il serait déraisonnable, compte tenu des dispositions en place qui toucheraient littéralement tous les Canadiens d'un océan à l'autre avec des millions, des milliards ou, dans certains cas, des billions de dollars dans l'ensemble, que des fonctionnaires discutent de chacun des objets pendant cinq ou dix minutes et présentent ensuite le fond de la question aux parlementaires. Je pense que si nous procédions ainsi, les parlementaires en tireraient une bonne base pour des discussions fructueuses, significatives et constructives sur les différents enjeux.
Dans le cadre du processus budgétaire, la séance d'information a lieu dans les 24 heures. En passant, la veille au soir, nous travaillions fort au Comité des finances pour examiner l'Énoncé économique de l'automne, ce qui nous a laissé très peu de temps pour étudier ces quelque 600 pages et bien comprendre ce budget. Ensuite, au lieu d'être informés de certaines dispositions techniques, on nous a dit de poser toutes les questions que nous voulions.
J'ai certainement fait de mon mieux pour essayer d'examiner et de comprendre le volumineux document, mais il est difficile d'absorber une telle quantité d'information en si peu de temps. C'est pourquoi je crois qu'un grand changement au processus budgétaire consisterait à demander aux fonctionnaires de nous informer de chacun de ces changements. Par conséquent, comme je l'ai dit, s'il y a 100 changements à 5 ou 10 minutes par changement, cela pourrait représenter 500 ou 1 000 minutes. Je suis sûr que chacune de ces minutes vaudrait des centaines de milliers de dollars, compte tenu des changements que nous pourrions examiner à chaque minute. C'est une suggestion constructive.
Je tiens à répondre à ce que je m'attends à entendre de la part du secrétaire parlementaire, entre autres, que les conservateurs retardent l'adoption de ce projet de loi. Je pense, très franchement, que notre bilan, particulièrement au début de cette année, vient réfuter cet argument de façon très concluante. L'étude article par article est l'étape où les choses se règlent et où, en tant que parlementaires, nous décidons ce qui fera partie du projet de loi et ce qui n'en fera pas partie. Les conservateurs ont en fait accepté, en toute bonne foi, la demande du NPD de commencer à regrouper les articles afin que nous puissions accélérer le processus. En fait, mon collègue, M. Singh Hallan, a retiré certains de ses amendements afin que nous puissions terminer rapidement l'examen de l'Énoncé économique de l'automne. J'aimerais souligner le fait qu'il s'est aussi agi d'un processus très constructif et rigoureux au terme duquel mon collègue, M. Chambers, a dit qu'il n'avait jamais vu, dans le cadre de sa vaste expérience, un budget modifié aussi rigoureusement que la .
Les conservateurs étaient prêts à refaire la même chose. Nous présentons, selon moi, une — je ne parlerais même pas d'une exigence — demande très raisonnable de recevoir M. Mark Carney pendant au moins trois heures, et la pendant deux heures.
Franchement, je n'aime pas que les gens spéculent sur mes intentions. Je ne crois pas que ce soit juste, et j'essaie de ne pas le faire non plus. C'est un conseil gratuit que je vous donne. La est une intervenante très intelligente et éloquente. Donc, si j'étais au gouvernement, j'essaierais de lui donner le plus de temps possible, et M. Carney s'est toujours assez bien acquitté lui aussi de ses responsabilités. Je ne sais pas exactement pourquoi ils ont peur que deux de leurs futurs dirigeants répondent à certaines questions.
Comme la l'a déjà dit, nos échanges par le passé ont été respectueux. Je ne crois pas avoir posé de questions inappropriées à la . J'ai peut-être posé des questions difficiles, mais cela relève de la nature de la fonction. C'est mon travail de poser ces questions pour m'assurer que les Canadiens et les gens de Northumberland—Peterborough-Sud, qui sera bientôt Northumberland—Clark, reçoivent les réponses pour qu'ils sachent la vérité, et pour qu'ils comprennent.
Bien entendu, au début de notre calendrier, chaque année, en tant que parlementaires, nous passons pas mal de temps dans notre circonscription. Comme mes 337 collègues, je consacre beaucoup de temps à des activités où je parle aux gens. Bientôt, nous serons de nouveau sur le circuit du barbecue, où nous parlerons à des milliers de personnes. En toute sincérité, je viens d'en prendre la pleine mesure. Je n'ai jamais eu une série d'interactions du genre de celles que j'ai eues au cours des deux ou trois derniers mois, où presque chaque personne a dit l'une de deux choses, ou les deux. L'une d'elles est: « J'ai vraiment beaucoup de difficulté. Je n'avais jamais connu de telles conditions économiques auparavant. Je n'avais jamais fréquenté une banque alimentaire. En fait, j'ai toujours fait des dons aux banques alimentaires, et je suis maintenant bénéficiaire de ces banques. » Ce sont des problèmes très graves. Je suis certain que nous avons tous reçu ces appels ou ces courriels ou que nous avons eu ces interactions individuelles directes. Je ne pense pas du tout être le seul à avoir vécu cela.
Très franchement, je pense qu'il est raisonnable d'entendre la pendant deux heures et le futur chef libéral, Mark Carney, pendant trois heures pour entendre leurs plans économiques, et leurs observations sur les raisons pour lesquelles le Canada est dans une si mauvaise conjoncture économique.
Pour l'instant, nous sommes d'accord avec le calendrier proposé par le NPD et les libéraux. Tout ce que nous demandons, c'est d'obtenir un aperçu de la situation financière actuelle pendant deux heures de l'actuelle...