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Monsieur le Président, je propose:
Que la conduite partisane continue et répétée du Président à l'extérieur de la Chambre est une trahison envers les traditions et les attentes liées à cette fonction, mais également un manquement à la confiance requise pour s'acquitter de tâches et responsabilités de cette fonction, ce que la Chambre considère comme un outrage grave, et, par conséquent, déclare que le bureau du Président doit être libéré immédiatement avant l'heure de la séance le lundi suivant où la Chambre siège après le jour où cette résolution est adoptée et décrète que l'élection à la présidence, conformément à l'article 2(2) du Règlement, soit la première affaire à l'ordre du jour lors de cette séance de la Chambre, le lundi
Je regrette de devoir prendre la parole une fois de plus pour déclarer que le Président est un libéral partisan. Je ne dis pas cela dans un but de critiquer. Je pourrais le faire dans un contexte différent, mais je le dis aujourd'hui pour faire état des faits.
Le fait est que le Président mène des activités partisanes pour les libéraux depuis très longtemps. Dans sa jeunesse, il a présidé les Jeunes libéraux du Canada. Dans le cadre de ces fonctions, il a joué un rôle actif pour mettre sur pied des organisations libérales et établir des liens avec des libéraux d'un océan à l'autre. J'ai fait partie de milieux politiques de jeunes conservateurs, alors je sais un peu de quoi il en retourne. Je peux dire aux députés qu'un jeune ne s'intéresse pas aux milieux politiques s'il est impartial. C'est un milieu très partisan.
Le Président a ensuite été membre du personnel de plusieurs ministres libéraux. En fait, il était tellement connu chez les libéraux que Stéphane Dion l'a nommé directeur national du Parti libéral. Après son élection, il a accepté ce qui est probablement l'un des postes les plus partisans à la Chambre des communes, soit celui de secrétaire parlementaire du premier ministre, qui agit comme un pit-bull pour défendre le .
J'énumère ces faits uniquement pour mettre en contexte les raisons pour lesquelles de nombreux députés étaient préoccupés ou avaient des réserves quant à l'élection du député de au poste de Président de la Chambre des communes. Il était évident que le député qui est maintenant Président avait des antécédents très partisans, et il a très bien joué son rôle à ce chapitre. En fait, il lui arrivait souvent de perturber les travaux des comités et les procédures pour tenter de défendre le , surtout lorsque celui-ci faisait l'objet d'un examen pour la longue liste de scandales dans lesquels il s'est empêtré.
Le Président joue un rôle très important à la Chambre des communes. Tout au long de notre histoire, il a toujours été, dans l'ensemble, issu de nos rangs et il en sera toujours ainsi. De plus, nous sommes tous ici parce que nous menons des activités partisanes. Nous avons fait campagne contre d'autres partis ou d'autres personnes dans nos collectivités. Nous avons fini par être élus à la Chambre. Ceux qui cherchent à devenir Président ne sont pas arrivés ici par un mécanisme différent du reste d'entre nous. Toutefois, d'habitude, le Président travaille bien avec les autres partis et avec les autres députés de la Chambre. Ce n'est pas le cas du député de . En fait, il a défendu énergiquement le et son cabinet au sujet des questions de procédure ainsi que des droits et des privilèges des députés.
Pour mettre les choses en contexte, j'aimerais attirer l'attention des députés sur des événements récents. Lorsque, par l'entremise de ses comités, la Chambre des communes a demandé de nombreuses et diverses façons de l'information sur des documents qui n'arrivaient pas concernant des scientifiques qui avaient été renvoyés du laboratoire de Winnipeg, le prédécesseur du Président actuel était allé jusqu'à poursuivre le gouvernement — le gouvernement libéral — pour défendre la décision des députés de la Chambre des communes. Il avait été élu à titre de député libéral. Il a posé ce geste parce que le Président est le serviteur des décisions de la Chambre des communes. Il doit exécuter la volonté et les décisions de la Chambre des communes dans son ensemble. Je suis persuadé que l'ancien Président était mal à l'aise à l'idée d'intenter une poursuite contre le gouvernement formé par son propre parti, mais il l'a fait, car c'était là le rôle du Président.
J'aimerais faire une comparaison et attirer l'attention des députés sur les commentaires émis par le Président actuel, le 16 novembre 2020, alors que je présidais les travaux du comité de l'éthique. Le comité se penchait sur les révélations incroyables qui avaient commencé à circuler. Il était question d'importantes sommes d'argent versées à des amis du dans le cadre des paiements liés à la COVID. Entre autres, jusqu'à 1 milliard de dollars avait été promis à l'organisme UNIS.
Le comité de l'éthique a commencé à se pencher sur cet organisme. Le moment venu, il a découvert qu'avant d'obtenir près de 1 milliard de dollars, cet organisme avait donné des sommes considérables à la famille du . C'est à la lumière de ces constats que le comité a cherché à obtenir plus d'information de la part du gouvernement, mais celui-ci ne lui a pas fourni la documentation demandée. Les membres du comité, y compris des députés du Parti conservateur, du Bloc québécois et du NPD, se sont réunis pour élaborer une motion dont le comité a été saisi. Faisant de l'obstruction, les libéraux ont refusé que cette motion soit mise aux voix pour exiger du gouvernement qu'il produise des documents qui prouveraient ou réfuteraient des renseignements sur l'argent versé aux membres de la famille du premier ministre par l'organisme UNIS, qui s'est par la suite vu octroyer près de 1 milliard de dollars.
Le député de , qui est maintenant Président de la Chambre, a mené la charge au nom des libéraux pendant la réunion du comité. Dans une longue intervention, il a dit: « Si la motion est adoptée, étant donné que l'opposition est majoritaire au Comité, sa validité sera immédiatement remise en question, et il y aura de sérieux doutes quant à son applicabilité. » On ne peut pas supposer qu'il avait mal exprimé sa pensée, car il a ajouté immédiatement: « Monsieur le président, c'est très important. Je le répète: Si la motion est adoptée, étant donné que l'opposition est majoritaire au Comité, sa validité sera immédiatement remise en question, et il y aura de sérieux doutes quant à son applicabilité. »
Il n'y a rien de mal à ce qu'un député se fasse élire et défende son gouvernement de toutes ses forces. J'espère avoir le privilège de le faire un jour. Ce qui est inapproprié, c'est qu'une personne qui occupe le poste de Président continue de se comporter de la sorte. Voilà ce qui semble échapper au Président actuel. Lorsqu'il s'est présenté comme candidat à la présidence, il a reconnu qu'il avait déjà défendu de nombreuses positions partisanes et qu'il avait joué à des jeux partisans. Il a dit qu'il voulait être jugé en fonction de sa conduite future. Il nous a demandé de lui faire confiance. Il a dit qu'on pourrait juger l'arbre à ses fruits. Dans cette optique, nous devrions examiner certains faits.
Il a également déclaré que le Président devrait être un arbitre et non un participant au jeu. Je peux dire aux députés qu'il a fait plus souvent la une des journaux pour ses écarts de conduite depuis qu'il occupe le poste de Président que la grande majorité des députés.
Nous avions aussi des réserves quant au fait qu'il avait été reconnu coupable par le commissaire à l'éthique d'un manquement aux règles en matière d'éthique. Toutefois, ces réserves étaient secondaires par rapport au devoir d'impartialité auquel est tenu, selon nous, tout Président de la Chambre des communes.
Malheureusement, ce que nous avons appris au sujet des actions partisanes est vraiment sans précédent. Personne ne veut passer à l'histoire de cette manière. Je ne pense pas qu'il n’y ait jamais eu un Président canadien qui ait été une légende et qui ait été reconnu coupable d'autant d'actions partisanes alors qu'il occupait le fauteuil. Je ne citerai que quelques exemples. La liste est maintenant tellement longue qu'il me faudrait un temps de parole beaucoup plus long pour les énumérer toutes.
On a découvert qu'en octobre dernier, il a appelé un ancien député, aujourd'hui éditorialiste, pour lui demander de rédiger une lettre d'opinion critiquant l'opposition officielle pour les efforts qu'elle déploie afin d'obliger le gouvernement à rendre des comptes.
Ensuite, on a découvert que, en novembre, il avait assisté à un événement organisé par l'association libérale provinciale du Pontiac pour ses homologues provinciaux du Québec, et y avait même pris la parole. Ils sollicitaient l'appui de la collectivité en vue des prochaines élections. De toute évidence, ils souhaitaient obtenir un soutien financier.
En décembre, et c'est là que tout a éclaté et a fait la manchette à l'échelle nationale, le Président a enregistré une vidéo partisane diffusée lors du congrès à la direction du Parti libéral de l'Ontario. Cet hommage était destiné au chef intérimaire sortant du parti libéral. Cependant, c'était une erreur à bien des égards puisque la vidéo a été diffusée lors d'un congrès du Parti libéral où, de toute évidence, on sollicitait du soutien en vue de la prochaine élection générale. Certes, l'hommage était destiné à un politicien qui quittait un poste intérimaire, mais qui allait également briguer les suffrages pour être réélu. Bref, il ne s'agissait pas d'un simple hommage.
Cependant, ce qui est bien pire que de rendre un hommage à un candidat libéral à titre de Président censé être non partisan, c'est que, pour ce faire, le Président a enregistré cette vidéo dans son bureau et revêtu de sa toge. On aurait pu croire que quelqu'un, quelque part, aurait fait des mises en garde. Toutefois, il y a pire encore: lorsque l'affaire a été rendue publique, le Président s'est défendu en disant qu'il pensait que personne n'allait découvrir le pot aux roses. Il a dit ignorer que la vidéo allait être diffusée sur grand écran. Bref, il pensait pouvoir s'en tirer sans que personne ne soit au courant.
Puis le Parti libéral, prenant à nouveau sa défense, a déclaré qu'il n'était pas clair pour le Président que cette affaire serait rendue publique. Les libéraux estiment tous qu'il n'y aurait pas eu de problème si l'affaire n'avait pas été ébruitée. Or, en soi, cette attitude soulève une grave question de conduite et de morale.
Dans les jours qui ont suivi la diffusion de cette vidéo scandaleuse, le Président s'est envolé en pleine semaine de séance. Il arrive rarement, voire jamais, qu'un Président s'absente ainsi, mais c'est ce qu'a fait le Président actuel. Il est allé à Washington. On aurait pu s'attendre à ce qu'il se rende là-bas pour participer à une réunion de haut niveau très importante qui, de toute évidence, l'aurait obligé à quitter le Parlement. On a toutefois découvert qu'il s'y est rendu pour rendre hommage à un bon libéral qu'il a connu lorsqu'il était président des Jeunes libéraux du Canada. Il a rendu un autre hommage à un libéral pendant qu'il voyageait en se servant du budget du Président.
Nous avons maintenant les révélations d'une soirée estivale avec l'honorable Président de la Chambre. Les détails de l'activité ont été diffusés, et ils sont intéressants. Ils sont très partisans. Ils attaquent l'opposition officielle et le . J'ai eu l'occasion de passer en revue d'autres invitations qui ont été affichées sur le même site Web, le site Web du Parti libéral du Canada, au sujet d'activités dans les collectivités locales. La description la plus partisane de toute activité affichée sur ce site Web est de loin attribuée au Président de la Chambre des communes.
Ensuite, bien sûr, il y a l'opération de camouflage. Tout va bien parce que le Parti libéral du Canada, qui est de toute évidence un organisme indépendant et désintéressé, s'est empressé de se porter à la défense du Président. Le Parti libéral dit que le Président ne savait pas que le texte y serait affiché. Par conséquent, il n'y a pas de problème. Le Parti libéral du Canada assumera l'entière responsabilité de cette affaire. Le Parti affirme que c'est un modèle de publication qu'il utilise sur son site Web pour toutes sortes d'activités et que c'est lui qui a publié le texte.
J'ai passé en revue tous les événements. Il n'y a qu'un seul autre événement avec la même présentation, et il a été affiché au beau milieu de ce scandale. Ce n'est pas comme s'il était affiché depuis longtemps. Il a été publié tout récemment, et c'est le seul autre événement avec la même description. Il ne s'agit pas d'un gabarit. C'est une autre tentative de dissimulation de la part du Parti libéral.
Toutefois, voici ce qui est intéressant: si on regarde les petits caractères sur la page Web, on peut lire: « Les événements de l'Équipe [premier ministre] sont affichés par des équipes de bénévoles locales. » Il y a aussi un lien « pour en savoir plus » et un lien « pour soumettre des événements nécessitant des billets ». Le seul moyen pour mon parti de savoir que j'organise une activité dans ma circonscription c'est que je lui transmette l'information.
Mon association de circonscription réussit très bien à recueillir des fonds et des appuis politiques dans ma collectivité. Ce n'est pas le Parti conservateur du Canada qui organise ces activités; ce sont des activités dans ma circonscription organisées par des bénévoles et d'autres personnes qui viennent de ma circonscription.
Fait intéressant, l'ancien membre du personnel du Cabinet du premier ministre et ancien président de l'Association libérale fédérale de Hull-Aylmer occupe maintenant le poste de chef de cabinet du Président. Je n'ai pas l'impression qu'il a été engagé pour ses connaissances très approfondies de la procédure parlementaire. Ses antécédents sont bien connus.
Je dis tout cela pour montrer qu'il sait comment le système fonctionne. Tout ce que le parti reçoit est envoyé par quelqu'un à l'échelle locale. De toute évidence, la décision concernant l'événement a été prise par des gens à l'échelle locale. Les événements auxquels un député est censé participer ne sont pas organisés à l'insu de ce dernier. Le Président était donc au fait de l'activité, et nous savons qu'un ancien membre d'une association locale bien au fait des questions politiques occupe maintenant le poste de chef de cabinet du Président. Ces révélations et la nouvelle explication fournie par le Président ne tiennent pas la route.
Le Président a démontré à maintes reprises qu'il n'est pas apte à occuper ses fonctions de façon non partisane. Il est cependant très efficace pour faire de la politique partisane au nom des libéraux. Nous avons perdu confiance en sa capacité de régir les travaux de la Chambre.
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Madame la Présidente, ce que j'entends depuis environ 25 minutes, et ce que j'ai entendu avant cela, me préoccupent beaucoup. Ces propos m'inquiètent d'abord et avant tout comme parlementaire. Voilà maintenant 30 ans que je m'implique en politique, à l'échelon provincial et fédéral, et j'ai eu l'occasion de travailler avec des Présidents de toutes les allégeances politiques: des néo-démocrates, des progressistes-conservateurs ainsi que des conservateurs et des libéraux ici à Ottawa. Ils jouent un rôle très important au Parlement, et j'ai appris à lui vouer un grand respect depuis mes années au sein des forces armées.
Nos institutions sont très importantes. Nous devons les respecter et ne jamais les tenir pour acquises. Il nous arrivera de ne pas être d'accord avec les propos d'un Président. Je sais que lorsque je siégeais au sein du troisième parti de l'opposition, dans le coin au fond là-bas, l'actuel leader parlementaire de l'opposition m'a déjà traité d'une manière qui ne m'a pas plus alors qu'il était Président de la Chambre. Je pense, par exemple, aux cas où une motion d'adoption était proposée et qu'on me refusait immédiatement la parole alors que je me levais pour intervenir. Pourtant, de nos jours, les députés se voient accorder beaucoup plus de latitude et ont l'occasion de s'exprimer sur ces motions.
Je me souviens d'un certain nombre d'incidents où j'ai eu de véritables problèmes à l'Assemblée législative du Manitoba, et même d'une fois où le Président est sorti de la salle au beau milieu d'un épisode de chahut, et nous avions alors poursuivi nos débats. Cela dit, j'ai toujours respecté la présidence, même lorsqu'elle m'a demandé de quitter la Chambre, à une occasion. Je respecte l'institution. Ces dernières années, nous avons pu constater que ce n'est pas le cas du côté du Parti conservateur.
Il y a un manque de respect pour l'institution, y compris pour le Président et le fauteuil qu'il occupe. Le député a passé une si grande partie du temps à parler de la personne — à juste titre d'ailleurs, compte tenu de la nature même de la décision qui a été rendue —, mais le plus grave problème que j'ai avec ses observations, c'est qu'il dit qu'au bout du compte, ils n'ont jamais appuyé le Président actuel. Le Parti conservateur n'a jamais appuyé le Président.
Quel argument ont-ils invoqué? Ce n'est pas à cause de ce qui s'est passé entre le moment de son élection et aujourd'hui, mais plutôt parce qu'ils n'ont pas voté pour lui. Ils n'ont pas voté pour lui parce qu'ils n'aimaient pas le Président. J'y ai fait référence dans ma question. Au bout du compte, la réponse a été très claire: « Nous n'aimons pas le Président. Nous n'avons pas voté pour lui et rien n'a changé depuis. »
Aucun être humain n'est parfait. Des erreurs sont commises, et nous avons vu que le Président a déjà erré. Des excuses ont suivi, et ce, avant même la présentation d'une motion à la Chambre, si j'ai bien compris.
Il y avait alors eu un débat au sujet du Président. La question avait été renvoyée au comité de la procédure, qui avait rendu une décision. Une fois de plus, le Président avait présenté des excuses pour ce qui s'était produit et le dérangement que cela avait provoqué.
C'est ce dont le whip de l'opposition a parlé dans sa critique du Président aujourd'hui. Quelle infraction a mené à la motion et à la décision d'aujourd'hui? L'infraction porte sur quelque chose qui semble être une publicité inappropriée, ou peu importe, annonçant un événement. Le Parti libéral du Canada a pris l'entière responsabilité de cette publication et a présenté des excuses au Président. Le Parti conservateur est tellement contrarié par cet incident qu'il présente une autre motion de non-confiance à l'endroit du Président, un Président contre lequel les députés conservateurs avaient voté la première fois qu'il avait posé sa candidature. Ils ont été très clairs à ce sujet.
L'incident est fondé sur une chose avec laquelle le Président n'avait rien à voir, et des excuses officielles ont été présentées.
À mon avis, cela en dit long sur les priorités des conservateurs. Ils semblent vouloir avant tout dire aux Canadiens que notre institution, ici à Ottawa, ne fonctionne pas. C'est ce que montre leur comportement encore et encore. Les conservateurs veulent donner l'impression, par exemple, qu'on ne peut pas adopter de projets de loi. Ils essaient de donner l'impression que tout est problématique à la Chambre alors qu'essentiellement, le problème ne vient pas du gouvernement. Le problème, c'est plutôt que les conservateurs, qui sont dans l'opposition, font tout leur possible pour déstabiliser les choses ou faire valoir que l'institution est brisée alors qu'elle ne l'est pas. Ils le savent, mais cela ne les empêche pas d'agir ainsi. Malgré le chahut que font les députés d'en face, ils ne peuvent pas légitimement dire que cette institution est brisée, car elle ne l'est pas. Cela n'empêche pas les conservateurs de faire de la désinformation. Ils essaient maintenant de s'attaquer à l'institution qu'est le fauteuil du Président. Le Président n'a rien fait. Le Parti libéral s'est excusé d'avoir publié un message qui n'aurait jamais dû l'être et a présenté des excuses officielles au Président de la Chambre des communes. Malgré cela, les conservateurs tentent de blâmer le Président.
Il y a quelque chose qui cloche là-dedans, mais les conservateurs s'en fichent sincèrement, du moins, c'est le cas du leader parlementaire. Imaginons que quelqu'un dans l'administration conservatrice publie quelque chose sur l'un des députés conservateurs et que nous commencions à mettre en cause ce député pour ce qu'il a publié, et que ce député se lève pour dire: « Oh, c'est ma faute, alors je vais m'excuser, même si le Parti conservateur du Canada s'est excusé d'avoir fait quelque chose. »
Cela n'a aucun sens, à moins qu'il ne s'agisse d'une tentative personnelle et revancharde de salissage de la part du Parti conservateur et de ses dirigeants. Cette hypothèse est défendable, d'où ma question à savoir pourquoi ils n'ont même pas voté. La whip de l'opposition a admis que le Parti conservateur n'avait aucunement l'intention de voter pour le Président actuel. En quoi cela est-il important? D'après moi, le Parti conservateur a été sidéré par l'annonce et a fondé son argumentation sur les activités politiques du Président avant son élection à cette fonction.
Ils ont dit qu'il était secrétaire parlementaire du premier ministre et qu'il travaillait pour le Parti libéral du Canada, et que c'est la raison pour laquelle il ne devrait pas être nommé Président. C'est la raison pour laquelle ils n'ont pas voté pour lui. Ce sont les signaux d'alarme sur lesquels ils se sont fondés pour juger qu'il ne serait jamais un bon Président, en disant qu'il était trop partisan. C'est absolument ridicule, surtout de la part du Parti conservateur.
Réfléchissons-y. Les conservateurs ont un homme qui est le . Il a été élu pour la première fois en 2004. Il s'agit du député de . Imaginons cela. Il est devenu Président de la Chambre en 2011. Je parie un Joyeux festin de McDonald's que je pourrais trouver dans le hansard de nombreux cas où le Président de l'époque, le député de Regina—Qu'Appelle, se montre très critique à l'égard du gouvernement actuel. Je peux le garantir. Je peux garantir que le député de Regina—Qu'Appelle était très partisan avant de devenir Président de la Chambre des communes.
Qu'est-il arrivé après le court passage du député à la présidence? Après avoir été Président pendant un certain nombre d'années, le député a compris qu'il ne serait peut-être pas élu s'il posait une nouvelle fois sa candidature à la présidence, alors il a décidé de se présenter à la direction du Parti conservateur du Canada. Juste ciel, un Président conservateur peut sans problème être engagé politiquement, mais ce serait terrible d'élire à la présidence un député libéral qui était engagé politiquement avant de devenir Président. Il y aurait deux poids, deux mesures. Pourquoi? Pourquoi serait-il acceptable qu'un conservateur engagé et actif politiquement présente sa candidature et soit élu à la présidence, mais pas un député libéral? J'aimerais que les conservateurs m'expliquent ce raisonnement et qu'ils expliquent pourquoi le Parti conservateur a voté, en bloc, contre l'actuel Président.
Une fois que les conservateurs auront tenté de justifier cela, ils pourront m'expliquer ceci. Lorsque le Président a manqué de jugement par rapport à une vidéo et s'est rendu compte qu'elle n'était non pas destinée à un usage interne, mais serait diffusée publiquement, il a immédiatement reconnu que c'était inapproprié, sans même que les conservateurs, les néo-démocrates, les verts ou les libéraux interviennent. Il a présenté ses excuses, mais la question de privilège a tout de même été soulevée. La Chambre a été saisie de cette affaire, ce qui est compréhensible, et celle-ci a été renvoyée au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, qui l'a étudiée et a formulé une série de recommandations. Je me permets de les citer:
Que le Président prenne les mesures appropriées pour rembourser un montant adéquat pour l'utilisation des ressources parlementaires qui n'étaient pas liées à l'exercice de ses fonctions parlementaires.
C'est fait.
La deuxième recommandation dit:
Que l'administration de la Chambre soit chargée de préparer, dans le cadre du cahier de breffage, des lignes directrices pour tout futur Président de la Chambre qui présente des limites claires en matière d'impartialité et de non-partisanerie.
Il est important que l'on applique cette deuxième recommandation. On peut présumer que ce sera fait d'ici à ce qu'un nouveau Président soit élu. L'étude de cette affaire par le Comité nous a donc permis d'apprendre de nos erreurs. La recommandation sera mise en œuvre, ce qui est une bonne chose.
La recommandation 3 dit ceci:
Que le Président présente de nouveau des excuses...
Je souligne les mots « de nouveau », car il a déjà présenté des excuses.
[...] indiquant clairement que le tournage de la vidéo dans son bureau et dans ses vêtements était inapproprié, qu'il regrette la situation et qu'il donne un aperçu clair de ce que lui et son bureau feront pour s'assurer que cela ne se reproduise pas; et que le principe du respect, de l'impartialité et du décorum sont des valeurs auxquelles il continuera de donner la priorité en tant que Président de la Chambre.
Le député dit qu'il ne l'a pas fait. Cela fait partie du problème, si on n'écoute que les propagandistes du Parti conservateur siégeant à la Chambre et ceux derrière les rideaux. Le Président a bel et bien présenté des excuses. Je les ai entendues, comme beaucoup d'autres. J'ai vu les remords qu'ils éprouvaient. Je crois qu'il était sincère les deux fois qu'il a présenté des excuses, et que celles-ci venaient du cœur. Je m'excuse mais, comme je l'ai dit, les êtres humains ne sont pas parfaits. Une erreur a été commise, elle a été reconnue et des excuses ont été présentées. Ce sont là les faits.
On a posé la question suivante: combien d'erreurs seront tolérées? L'incident dont nous parlons en ce moment est une erreur commise par un parti. C'est un parti qui a publié cette vidéo. Une recherche sur Google le montrerait.
Je crois que le Parti conservateur fait fausse route. L'une des questions posées au parrain de la motion portait sur sa façon de « gérer les délibérations de la Chambre ». Je crois que c'est ce qu'il a dit. Je l'ai pris en note et j'ai écouté certains des commentaires à ce sujet.
J'ai siégé du côté de l'opposition beaucoup plus longtemps que du côté du gouvernement. Je peux dire aux députés qu'il est parfois difficile d'occuper ce fauteuil. Je le sais. Je le vois bien. J'ai également constaté que le Président dont il est question aujourd'hui est loin de correspondre à l'image que les conservateurs tentent de lui donner.
Ils l'accusent de partialité, mais il faut écouter la période de questions. Les députés conservateurs s'emportent, ils se mettent à crier depuis les banquettes, sans compter tout le reste. Si le Président tente de les rappeler à l'ordre, ils se mettent à lancer toutes sortes d'invectives, notamment contre le Président. Nous assistons à des contestations à l'intérieur et à l'extérieur de la Chambre, à du harcèlement et à des provocations à l'encontre du Président. Je n'ai jamais vu une telle situation, que ce soit ici au Parlement canadien ou à l'Assemblée législative du Manitoba. La situation a dégénéré à un point tel que j'ai vu le Président être agressé verbalement à l'intérieur et à l'extérieur de la Chambre, sans la moindre justification. J'ai été témoin d'un manque de respect à l'égard du Président de la Chambre, sans parler des attaques personnelles dont il a fait l'objet.
Certains pensent-ils que les décisions du Président de la Chambre favorisent toujours les libéraux? Plus souvent qu'autrement, je pense que le Président favorise l'opposition parce que les conservateurs font vraiment tout un tumulte et du chahut pour empêcher des ministres de poser des questions mais, lorsque nous, libéraux, chahutons un tant soit peu, le Président nous ordonne de nous taire et d'écouter les députés d'en face.
Je pense qu'il s'agit d'une affaire très personnelle pour les députés du Parti conservateur. Ils n'ont pas soutenu le Président lorsqu'il a été élu. Nous le savons. Ils ne le soutiennent pas non plus aujourd'hui. En fait, ils ne souscrivent à rien de ce qui semble bon pour l'institution parlementaire. Nous sommes témoins d'un comportement qui tend à démontrer, autant que possible, que le Parlement, en tant qu'institution, est défaillant, alors qu'en réalité ce n'est pas le cas. Les conservateurs font carrément fausse route en faisant ces affirmations aujourd'hui.
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Madame la Présidente, j'aimerais tout d'abord vous aviser que je partagerai mon temps de parole avec mon amie la députée de .
Nous nous sommes déjà entretenus à ce sujet. Nous avons déjà discuté à maintes reprises de la situation de cette présidence. Pour les gens qui aiment les histoires et les romans, disons qu'ils seront gâtés avec l'histoire de ce qui a accumulé gaffe par-dessus gaffe et qui a toujours trouvé une raison: ce n'était pas de sa faute, c'était une erreur, c'était parce qu'il était nouveau dans ce rôle.
Quand on voit le résultat des courses, on s'aperçoit de deux choses. Premièrement, c'est le pire Président de l'histoire de ce Parlement. Deuxièmement, c'est le Président qui s'est vu retirer la confiance de 150 parlementaires, ce qui n'est pas rien. Ce sont 150 parlementaires, c'est-à-dire 44,38 % des députés, qui ont dit qu'ils n'avaient plus confiance en lui, que c'était terminé. C'est sans compter le fait qu'il y a deux partis qui le maintiennent en poste: le NPD et le Parti libéral. Je peux garantir que si ces deux partis permettent le vote libre à la Chambre, ce sera la fin de ce Président. J'en suis convaincu à 100 %.
Que faisons-nous à la Chambre? Nous débattons, travaillons et essayons d'améliorer le sort de nos communautés, de la population que nous représentons. Là, on a un Président qui fait encore parler de lui. On retarde justement les travaux du gouvernement pour parler d'une présidence qui ne cesse de vaciller. C'est ça, la réalité. C'est comme aller au hockey et passer son temps à regarder l'arbitre, parce qu'il fait des facéties. À un moment donné, il y a des maudites limites.
Je me rappelle du moment où le Président est venu au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre donner des explications. Il a bien sûr souvent dit que ce n'était pas de sa faute. Toutefois, une chose m'a marqué: il a dit qu'il n'existait pas de livre pour le parfait petit Président. Je comprends, sauf que tous les présidents avant lui ont fait mieux que lui. Ainsi, même s'il n'y a pas de livre du parfait petit Président, il y a tout de même moyen de réussir le travail. On ne lui demande pas de se gratter le front avec les dents d'en haut. Il devrait être capable de faire le travail. Or il est le seul, semble-t-il, à ne pas en être capable. Nous nous posons donc des questions.
Il y a certains éléments que je n'oublierai jamais. Quand on dit que 150 députés perdent confiance en la Chambre, on en vient à se questionner sur ce que signifie le mot « confiance ». Cela revient-il seulement à dire qu'on ne l'encourage plus? Non, ce n'est pas seulement que nous ne trouvons plus qu'il n'est pas un bon Président. C'est que chaque fois qu'il prendra une décision, nous aurons des doutes, en tant que parlementaires.
Quand le Président a dit au de quitter la Chambre — je ne dirais pas que je me suis posé des questions, mais des gens peuvent s'en être posé —, a-t-il fait ça parce qu'il a le jupon rouge qui dépasse un peu? Est-ce lié à ça ou a-t-il vraiment pris la bonne décision? Juste le fait que nous doutions de lui fait en sorte qu'il ne peut pas bien faire son travail. C'est terminé.
Quand sont arrivés les problèmes liés à l'ancien et à la visite malheureuse de l'ancien nazi, une chose m'a frappé de la part du leader du NPD. J'ai d'ailleurs salué son propos. Il a dit au Président, qui était sur le trône, qu'on ne pouvait plus lui faire confiance, qu'on n'était plus capable de savoir si, oui ou non, il avait pris la bonne décision. J'ai trouvé ça bon parce que, c'est ça, avoir confiance en un président qui représente des institutions. Je ne sais pas quelle sera aujourd'hui sa position au sujet de la motion, mais j'espère que cet éclat de génie qu'il a eu il y a quelques mois, il l'aura aujourd'hui devant cette présidence qui est une fois de plus en péril.
Les erreurs se sont accumulées. Je me rappelle avoir entendu ma whip, au début, dire que certains députés étaient reconnus pour leur vision, pour leur intelligence dans le débat. Notre whip a cette intelligence-là. Elle avait dit au Président qu'il avait été très partisan dans son ancienne vie. C'est un peu comme si le député de décidait de devenir Président. Il me semble que j'aurais un peu peur. Je demanderais si c'est sérieux ou si c'est une blague.
Ce n'est pas qu'il n'est pas bon. Il est bon, mais il est un peu partisan. Nous parlons de lui en ce moment, mais il ne le sait pas. Il est un peu partisan. S'il se présentait, cela donnerait une drôle d'impression. On pourrait se poser des questions sur le résultat. C'est comme confier la gestion du poulailler au colonel Sanders. En tout cas, cela nous ferait un peu peur. Cela dit, il est arrivé trop tard, et c'est dommage.
Nous dirions au député Winnipeg‑Nord que nous le croyons, que nous lui faisons confiance, mais que nous le surveillons. C'est ce que la whip avait dit. Je m'en souviens comme si c'était hier. Nous l'aimons bien comme individu. Moi, je le trouve sympathique et je l'aime beaucoup. Quand je travaillais en comité, il était très bon. Il était partisan, et il était très bon, mais je pense que c'était un mauvais casting.
Moi, je ne suis pas pire au hockey, mais, en tant que contorsionniste au Cirque du Soleil, non, je ne serais pas bon. Il y a des choses qu'on ne peut pas faire. On fait des blagues, mais c'est quand même ça. Dans la vidéo qu'il a faite, il portait son habit de Président et il se trouvait dans ses bureaux. Il a fait une vidéo dans laquelle il salue un ancien chef conservateur du Parti libéral de l'Ontario, qui est vraiment près du Parti libéral du Canada. Ce n'est pas grave. C'est correct. Il s'est fait prendre et il a dit qu'il ne savait pas que la vidéo servirait à ça. Pourtant, quand on fait une vidéo comme ça, on court peut-être un peu après le trouble. Je ne le sais pas. Disons que c'était mal parti, son affaire.
Quand on a discuté de ce cas au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, il n'était pas là. Avant qu'il témoigne, il n'était pas là, parce qu'il était à Washington dans un événement partisan. C'est deux pour le prix d'un. Il fait un événement partisan dans ses locaux avec son habit, et c'est écrit « Président de la Chambre ». Après, quand on discute de ça, il est parti à Washington parce qu'il y avait une rencontre et une soirée partisane. Ça fait deux.
Ensuite, il sort l'histoire du livre du parfait petit Président. Je comprends qu'on a droit à l'erreur, mais il y a une limite. Il y a deux qualités qui font un bon Président: la neutralité et le jugement. En partant, il les a ruinées toutes les deux. C'est rare. Dans un seul événement, on a ruiné les deux qualités incontournables d'un travail.
Après, il y a eu, comme je l'ai dit, le voyage à Washington. Après, il a participé à un événement partisan d'André Fortin, du Parti libéral du Québec. Il était là. Il était présent.
Maintenant, on parle de l'invitation à son événement du printemps. Le Président de la Chambre fait partie du Parti libéral, et ça se tient, les libéraux. Le Président a dit que c'étaient eux qui avaient remis l'invitation où on parlait contre le . Il s'est excusé. Encore une fois, il s'est excusé. Ce n'est pas de sa faute. Ce n'est jamais de sa faute.
Je ne sais pas quand cela s'est fait, mais, dès le mercredi de la semaine d'avant, nous l'avions vu. Lui, il a vu ça le mardi de la semaine d'après, soit six jours plus tard. Il n'est pas nerveux, le monsieur. Ça a pris six jours pour qu'il allume, alors que c'est extrêmement important et qu'il était sous surveillance. Non seulement il n'a pas de jugement et il n'est pas neutre, mais lui et son équipe ont fait preuve de certaines formes d'incompétence. Je terminerais en disant que, s'il respecte les institutions démocratiques qu'il représente, il n'a pas d'autre choix que de quitter la présidence par lui-même. Les respecte-t-il?