La Chambre reprend l'étude, interrompue le 27 mai, de la motion.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui au sujet d'une question de privilège qui a été soulevée concernant un cas de manifestation publique de partisanerie de la part du .
Bien sûr, nous savons que le Président de la Chambre occupe un poste de confiance. Nous savons qu'il est censé exercer ce poste de confiance de façon impartiale. Il est censé appliquer le Règlement de la Chambre de façon égale envers tous les députés, peu importe leur parti. Cependant, quand il agit de façon partisane, il trahit la confiance des personnes qui occupent un siège à la Chambre des communes. Il outrepasse la portée de son rôle et utilise ses fonctions au profit de son parti politique, en l'occurrence le Parti libéral du Canada.
Les activités dont je parle sont de natures diverses, mais la plus récente était annoncée sous le titre « Soirée d'été avec l'honorable [] ». Il s'agissait d'une activité de financement organisée au Québec, juste de l'autre côté de la rivière — c'est du moins ce que l'on présume —, et l'invitation envoyée mettait l'accent sur la présence du Président comme conférencier principal. Ce n'est pas le premier cas du genre. En fait, c'est la plus récente activité qui amène la Chambre à demander la démission du Président ou la tenue d'un vote pour le destituer.
Avant cela, il y a quelques mois, il a aussi participé à un cocktail dînatoire de financement. Il était l'invité principal de cette rencontre. Bien entendu, en tant que Président de la Chambre, sa présence a été soulignée et utilisée de manière partisane, et l'on s'en est servi pour aider à recueillir des fonds pour le Parti libéral du Canada, mais ce n'est pas tout. Il y a un troisième incident sur lequel je souhaite attirer l'attention de la Chambre. Le est allé faire une allocution à Washington, vêtu de sa toge, devant un auditoire qui l'attendait. Dans son allocution, il a parlé de ses années chez les Jeunes libéraux du Canada, et ce de manière très partisane. Cela a été son troisième écart.
Cependant, j'aimerais attirer l'attention de la Chambre sur deux autres incidents, ce qui porte le total à cinq après n'avoir été de la Chambre que pour quelques mois.
Au cours d'un échange à la Chambre entre le et le , le premier ministre a accusé le chef de l'opposition officielle de « manquer de courage ». Le chef de l'opposition a répliqué sur le même ton. Le Président de la Chambre n'a rien dit au premier ministre, mais il a expulsé de la Chambre le député de l'opposition officielle, prenant encore une fois une décision partisane.
Il y a un cinquième incident sur lequel je souhaite attirer l'attention: ma propre expulsion de la Chambre. J'ai été sommée de quitter la Chambre parce que j'ai dit du Président qu'il se comportait « de manière disgracieuse ». Le de la Chambre m'a demandé de retirer mes propos. Je me suis levée et j'ai dit que je les retirais. Toutefois, le Président m'a expulsée de la Chambre, pas pour un petit moment, mais pour le reste de la journée, ce qui a privé les citoyens de Lethbridge de leur voix lors d'un vote dans cette enceinte.
Il est d'usage à la Chambre, et le Règlement le prévoit d'ailleurs, que si un député prend la parole pour retirer ses propos, il ou elle devrait être autorisé à rester. Cependant, le , qui agit de façon partisane, m'a expulsée. Il suffit de consulter les bleus pour voir que j'ai dit que je retirais mes propos. C'est dans le compte rendu officiel de la Chambre. Si vous écoutez l'enregistrement audio, madame la Présidente, vous m'entendrez dire que je retire mes propos. C'est évident dans l'enregistrement audio des délibérations. Cependant, dans le hansard, qu'approuve le bureau du Président, ma rétractation n'apparaît pas, comme par hasard.
Par conséquent, il y a déjà une autre question de privilège soumise à la Chambre, qui est de savoir pourquoi ma rétractation n'apparaît pas dans le hansard. Pourquoi le bureau du Président a-t-il approuvé un compte rendu officiel versé dans le hansard où n'apparaît pas ma rétractation?
Le de la Chambre doit susciter la confiance. Il doit respecter les députés. Il doit toujours se montrer impartial et les comptes rendus ne devraient jamais être officiellement modifiés en fonction de ce qui lui convient.
En raison de sa conduite lors de ces cinq incidents, nous demandons sa démission et, dans le cas contraire, nous aimerions le démettre de ses fonctions au moyen d'un vote.
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Madame la Présidente, c'est avec une certaine appréhension que je prends la parole aujourd'hui, au nom des habitants de Regina—Lewvan, du Président et de sa partisanerie au cours des derniers mois.
Les frasques du Président remontent en fait à bien plus loin. Quand un comportement se répète, ce n'est pas un accident, et il y a des limites au nombre de fois où l'on ne peut s'excuser. On peut même revenir sur certaines actions du lorsqu'il était le secrétaire parlementaire du .
Je suis également heureux de dire que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Pour en revenir au grave sujet qui nous occupe, nous avons pris la parole dans cette enceinte et prononcé de nombreux discours au cours des trois ou quatre dernières années, dont certains étaient sans précédent, mais ils tournaient tous autour d'une seule chose, à savoir le manque de respect du gouvernement néo-démocrate—libéral envers pour la démocratie. Je me souviens que je siégeais à la Chambre lors des manifestations du « convoi de la liberté », quand la Loi sur les mesures d'urgence a été promulguée, mesure qui a été jugée inconstitutionnelle. Le gouvernement néo-démocrate—libéral n'avait alors aucun respect pour les droits des Canadiens, et il n'a aujourd'hui aucun respect pour l'institution dans laquelle nous nous trouvons.
Le a démontré à plusieurs reprises qu'il n'avait pas le jugement nécessaire pour assumer l'honorable rôle de Président. Son jugement est teinté par sa partisanerie manifeste. Nous l'avons déjà vu. Après les élections de 2015, nous avons vu le prendre le mors aux dents parce qu'un vote tardait. Voici ce qui est étonnant. Les néo-démocrates soutiennent le Président alors que c'est lui qui avait fait l'apologie du premier ministre, avait pris le micro et défendu le premier ministre après que celui-ci avait donné un coup de coude à une députée néo-démocrate parce que le vote n'avait pas lieu assez rapidement. C'est incroyable. Ils seront maintenant complices lors du vote visant à maintenir le Président dans ses fonctions et lui permettre de conserver son rôle.
Nous savons que le a souvent pris la défense du après les innombrables actes contraires à l'éthique commis par ce dernier. En tant que secrétaire parlementaire à l'époque, le Président a défendu celui-ci pour s'être peint le visage en noir. Son esprit de partisanerie est bien documenté; il remonte à l'époque où il est devenu membre du Parti libéral du Canada.
Je ne dis pas qu'il n'est pas acceptable d'être partisan, mais si les gens savent au fond d'eux-mêmes qu'ils le sont et qu'ils placent le Parti libéral au-dessus de tout, ils ne devraient pas poser leur candidature à la Présidence de la Chambre des communes, parce que nous savons que ce rôle consiste à maintenir le décorum et à traiter tous les députés de manière équitable et impartiale. C'est sur ce point que le député n'a pas été du tout à la hauteur.
Ce qui est arrivé à la députée de est un cas très bien documenté de traitement injuste. En effet, elle s'est levée et s'est excusée publiquement et sur vidéo. Nous avons pu l'entendre retirer ses propos. Elle a présenté des excuses pour ses commentaires, mais le Président l'a quand même expulsée. Les députés pensent-ils que c'est là une attitude non partisane? Les députés pensent-ils que c'est équitable? La question que je pose à chaque député est la suivante: le Président aurait-il agi de la sorte dans le cas d'un libéral ou de l'un de ses jeunes partenaires, un député néo-démocrate? La réponse est non. Il a expulsé le — et je crois que c'est la première fois que cela se produit dans cette enceinte — pour avoir tenu des propos très semblables à ceux du . Les députés pensent-ils que cela n'est pas partisan? Non.
Le cas n'est pas unique. Le député de , qui s'est érigé en défenseur du Président, a dit à maintes reprises que cela n'était arrivé qu'une fois et que c'était la faute du Parti libéral, mais pensons à l'affaire du coup de coude, au blackface, ou à la vidéo envoyée au congrès du Parti libéral de l'Ontario dans laquelle le Président, filmé dans son bureau en tenue officielle, félicitait le chef sortant.
Il y a aussi le cocktail de financement à Washington. Cela n'est pas arrivé très souvent dans le passé, mais le actuel est allé faire la tournée des cocktails à Washington pendant que le Parlement siégeait. Il a abandonné son rôle ici pour dire à quel point il est formidable d'être un libéral et que les libéraux sont la réponse aux problèmes du monde. Comment peut-il penser qu'il est approprié de faire une tournée de conférences pour le Parti libéral du Canada alors le Parlement siège? Je ne me souviens pas que beaucoup d'autres Présidents aient pris des vacances alors qu'ils étaient censés faire leur travail ici. Une fois de plus, c'est un manque de jugement.
Enfin, il y a l'activité de financement partisane avec un autre député. Selon le grand apologiste de , c'était la faute du Parti libéral. Le Parti libéral lui-même fait souvent preuve d'un manque de jugement, mais le Président suit de près pour le nombre de fois où il a fait preuve d'un manque de jugement dans son rôle de Président de la Chambre des communes.
Ce que je trouve tout à fait étonnant, et j'ai commencé mon discours par cela, c'est que les députés du NPD vont soutenir ce Président après l'incident du coup de coude. C'est lui qui a justifié le coup de coude donné à une députée du NPD, et ils vont voter pour maintenir ce en place. Or, à maintes reprises, ce Président a fait preuve d'un manque de jugement.
Je n'ai même pas abordé l'une des choses que je trouve les plus intéressantes, l'une des raisons pour lesquelles je n'aurais pas pu voter pour lui conférer le rôle de Président. Il a été coupable d'un manquement à l'éthique avant même d'occuper le fauteuil de Président. Il est le seul Président dans l'histoire du Canada à avoir été coupable d'un manquement à l'éthique avant d'assumer le rôle de Président. Le manque de jugement de cette personne peut être constaté d'un bout à l'autre de sa carrière, et il est grand temps que nous prenions la bonne décision et que nous votions pour destituer ce Président, parce qu'il a déshonoré le fauteuil et mis en péril les fondements mêmes de notre démocratie.
Je reçois des courriels à ce sujet. Quelques personnes, principalement des amis et des membres de la famille, regardent la période des questions. Ils m'ont demandé comment le Président pouvait penser que la Chambre avait encore confiance en lui. La réponse est simple: la Chambre n'a plus confiance en lui.
La coalition néo-démocrate—libérale continue de prétendre que ce sont les conservateurs qui manquent de décorum. Le Président est à l'origine de cette situation. Il a continuellement bafoué le Règlement et ne l'a pas appliqué correctement. Le député de rit. Lorsqu'il a été élu pour la première fois, le a déclaré qu'il devait être l'arbitre et non un joueur dans le jeu. Il a également ajouté que personne n'assiste à un match pour regarder l'arbitre.
De mémoire, le Président a fait les gros titres des journaux plus que n'importe quel autre Président, et il a donc vraiment fait de cette affaire une affaire personnelle. Il s'agit pour lui de faire les manchettes et de continuer à obéir au Cabinet du premier ministre. J'ai siégé dans cette Chambre et à l'assemblée législative et j'ai vu de nombreux Présidents. C'est un peu la même expérience que le député de , puisque nous avons tous deux siégé à l'assemblée législative et à la Chambre des communes. J'ai vu beaucoup de Présidents au cours de ma carrière, et, chose intéressante, c'est dans cette Chambre, de loin, que j'ai vu la plus grande baisse de décorum.
S'il y a bien une chose que j'ai apprise dans ma vie et qui demeure vraie, c'est que l'attitude est le reflet du leadership d'une personne. Le Président est le dirigeant de la Chambre, et c'est ce qui explique l'attitude adoptée par certains. Le Président n'est pas à sa place dans ce fauteuil. Il a jeté le déshonneur sur cette fonction. Voilà pourquoi c'est une véritable farce que les députés néo-démocrates, à titre de partenaires mineurs de la coalition, continuent de soutenir le Président et qu'ils défendent un Président qui a lui-même défendu le qui a frappé du coude l'une de leurs collègues. C'est le niveau de respect qu'a maintenant le NPD envers la Chambre des communes, et c'est déconcertant.
On assiste à un déclin constant de la démocratie et de la confiance de la population canadienne après tout ce qui s'est passé à la Chambre, et le actuel doit en assumer tout le blâme. Je peux dire avec certitude que les conservateurs ont perdu confiance dans le Président, que les bloquistes ont perdu confiance dans le Président et que même certains libéraux ont perdu confiance dans le Président. Ces députés n'oseront peut-être pas le dire ouvertement, mais ils le font derrière des portes closes. C'est vraiment aberrant qu'ils continuent de défendre le Président alors qu'il a jeté le déshonneur sur cette fonction. C'est l'heure pour lui de libérer le fauteuil. Il devrait démissionner avant que la Chambre passe au vote.
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Madame la Présidente, j'ai l'habitude de dire que c'est un honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre et de participer au débat, mais je suis découragé et déçu d'entendre les belles paroles et les faux-fuyants des députés du caucus libéral ainsi que des députés néo-démocrates, leurs partenaires de la coalition du camouflage, dans ce débat. Nous sommes devant un cas flagrant d'atteinte au privilège de la Chambre.
Je siège ici depuis près de 20 ans. J'adore cette institution. Je suis extrêmement honoré et toujours aussi touché que les électeurs de Selkirk—Interlake—Eastman m'aient élu à sept reprises. Nous voyons le gouvernement essayer de détourner l'attention et de protéger le qui a été reconnu coupable d'atteinte flagrante à nos privilèges à diverses reprises et de défendre ce comportement. Le moins que je puisse dire, c'est que c'est décevant, pour ne pas dire dégoûtant.
Je suis un véritable accro de la procédure parlementaire. J'ai lu La procédure et les usages de la Chambre des communes. Nous en sommes à la troisième édition. J'ai commencé à lire l'ouvrage qui s'appelait O'Brien et Bosc, et maintenant, je lis le Bosc et Gagnon. Je lis cet ouvrage au moins une fois par session. Au début de chaque session parlementaire, à l'automne, je relis le chapitre 20 en particulier, mais je relis aussi toujours le chapitre 3, à cause des travaux des comités et du travail que nous faisons. Je suis vice-président d'un comité et je siège à d'autres comités.
Au chapitre 3, qui porte sur les privilèges et l'immunité parlementaires, voici ce que nous pouvons lire à la toute première page: « Les droits accordés à la Chambre et à ses députés pour qu'ils puissent exercer leurs fonctions parlementaires sans entraves sont appelés privilèges ou immunités. » Le de la Chambre a conclu que le avait porté atteinte aux privilèges des députés, ce qui est un cas flagrant d'atteinte à nos privilèges. À quoi a-t-il porté atteinte? À son impartialité.
Au chapitre 7, intitulé « Le Président et les autres présidents de séance de la Chambre », sous la rubrique « Impartialité de la présidence » quelques pages plus loin, on peut lire: « Lorsqu'il occupe le fauteuil, le Président incarne le pouvoir et l'autorité associés à sa charge, et confirmés par le Règlement et les précédents. Il doit en tout temps faire preuve, de façon manifeste, de l'impartialité requise pour conserver la confiance et le soutien de la Chambre. » Voilà pourquoi le Président est en difficulté: parce qu'il n'a pas été capable de maintenir cette impartialité.
En fait, à maintes reprises, nous parlons de six ou sept fois à ce jour, le a été rappelé à l'ordre, pris en flagrant délit et accusé de ne pas avoir agi avec impartialité. En fin de compte, le Président est le gardien des droits et des privilèges de tous les députés de la Chambre des communes, afin que nous puissions jouir de notre liberté de parole et des autres privilèges qui nous sont accordés.
À la page 317, on peut lire: « Le Président est le gardien des droits et privilèges de la Chambre des communes, en tant qu'institution, et des députés qui la composent. » Ensuite:
La liberté de parole est sans doute le plus important des privilèges accordés aux députés; elle constitue […] un droit fondamental, sans lequel ils ne pourraient remplir convenablement leurs fonctions. Cette liberté leur permet d'intervenir sans crainte dans les débats de la Chambre, de traiter des sujets qu'ils jugent pertinents et de dire tout ce qui, à leur avis, doit être dit pour sauvegarder l'intérêt du pays et combler les aspirations de leurs électeurs.
En ce qui concerne l'impartialité et la préservation de notre liberté d'expression, pensons au cas qui nous occupe en ce moment. Le Président a organisé une collecte de fonds. Ce n'est pas le fait qu'il ait organisé une collecte de fonds qui est une erreur, car nous devons tous, en tant que parlementaires, collecter des fonds pour être en mesure de participer aux élections. Le a ce droit. Le Président précédent, auquel les libéraux font toujours référence, le , avait également ce droit.
Cependant, ce qui pose problème dans le cas présent, c'est que l'association de circonscription du a annoncé l'activité comme étant une rencontre avec le Président, et qu'elle a utilisé des termes incendiaires et partisans à l'endroit du , affirmant que les conservateurs proposeraient des politiques imprudentes et susceptibles de nuire à notre santé, à notre sécurité et à notre portefeuille.
C'est là que le privilège a été violé de façon flagrante, parce qu'on a utilisé un langage incendiaire. Une fois de plus, cela sape la capacité du à maintenir son impartialité. Nous savons également qu'il y a peu de temps, sur la question de la liberté d'expression, il a expulsé, tout d'abord, la députée de , qui avait utilisé un langage non parlementaire, mais qui avait ensuite retiré ses propos. C'était dans les bleus. Ils peuvent vouloir en parler, mais c'était dans les bleus, puis ce passage a été supprimé. Nous devons encore obtenir une décision sur l'identité de l'auteur de cette révision.
Ensuite, il a expulsé le , le chef du Parti conservateur et député de Carleton, pour cause de propos incendiaires, mais il n'a pas appliqué cette décision de manière équitable, car même si le terme « cinglé » a été utilisé pour décrire le , ce dernier avait également, avant cela, utilisé des propos incendiaires, qualifiant le chef de l'opposition de « mou ». Le n'a pris aucune mesure à cette occasion, n'a pas demandé de rétractation, n'a pas exigé d'excuses et ne l'a pas expulsé de la Chambre, ce qui prouve une fois de plus que notre Président n'est pas impartial.
Dans de telles occasions, nous parlons de liberté d'expression, mais nous devons également parler du maintien de la neutralité et de l'impartialité. Toujours au chapitre 7, à propos du rôle de la présidence, à la page 324, on peut lire: « Afin de garantir l'impartialité de sa charge, le Président s'abstient de toute activité politique partisane [...] », ce qui veut dire qu'il ne doit pas se rendre aux réunions de son groupe parlementaire et encore moins assister aux collectes de fonds des libéraux. La première fois que le Président s'est fait prendre, il avait assisté à un dîner de collecte de fonds pour un libéral voisin. C'est interdit. Il peut organiser son propre dîner, mais il n'a pas le droit d'assister aux collectes de fonds d'autres libéraux. Ensuite, dans une vidéo, vêtu de l'habit de Président, il s'est adressé au congrès à la direction du Parti libéral de l'Ontario.
J'ai déposé une plainte auprès du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre pour cause d'utilisation abusive des ressources du gouvernement, des ressources de la Chambre, à des fins partisanes, une infraction dont le a été jugé coupable et pour laquelle il a reçu une amende. Voilà que l'histoire se répète aujourd'hui. Il est censé être impartial. Il ne l'a pas été.
Nous savons aussi que le est allé à Washington aux frais des contribuables pour y donner un discours sur ce que c'est qu'être un jeune libéral dans le District de Colombia. Le Président continue de se livrer à des activités partisanes, d'afficher une attitude partisane quand il préside cette Chambre, et de saper ainsi les droits, les libertés et les privilèges individuels dont nous sommes tous censés pouvoir nous prévaloir. Au lieu d'être le protecteur de nos droits, il a expulsé des députés conservateurs de la Chambre, tout en épargnant le même sort au . Faute de connaître le terme approprié qu'il conviendrait d'employer sans recourir à des propos non parlementaires, je dirai qu'il continue d'afficher sa fidélité au Parti libéral au lieu de protéger la Chambre, et que c'est la raison pour laquelle nous nous trouvons dans la situation que nous connaissons aujourd'hui.
Tout député, qu'il soit issu du Parti libéral ou du NPD, son partenaire de la coalition du camouflage, qui affirmerait ici que le Président est impartial se tromperait lourdement. Le NPD me déçoit beaucoup. C'est un parti qui a toujours défendu et protégé cette institution. Or, il est en train de saper nos principes démocratiques et la réputation de la Chambre en continuant d'appuyer les libéraux dans leurs folles dépenses et de protéger un qui n'en a pas l'étoffe.
La Chambre a été saisie d'une question de privilège. Le gouvernement a présenté une motion pour limiter le débat. Selon le Règlement, lorsque la Chambre est saisie d'une question de privilège, nous sommes censés pouvoir en débattre pour essayer de nous convaincre les uns les autres. Je regrette beaucoup que les néo-démocrates et les libéraux aient décidé de protéger le et de l'exonérer de sa conduite non parlementaire.
Je pose au Président la question suivante: va-t-il faire son devoir et démissionner?
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Madame la Présidente, pour la deuxième fois en moins de six mois, nous sommes saisis d'une question de privilège qui semble fondée de prime abord, selon la décision du concernant la conduite partisane du . C'est vraiment sans précédent. Lorsque j'ai pris la parole en décembre 2023 au sujet de la première question de privilège, je n'aurais jamais imaginé qu'en quelques mois à peine, je devrais de nouveau prendre la parole à ce sujet, le Président s'étant de nouveau livré à des activités partisanes.
Il est d'une importance fondamentale que le Président assume ses fonctions et ses responsabilités en se comportant de façon impartiale, mais aussi en préservant l'apparence d'impartialité. Le Président doit donc s'abstenir de se livrer à des activités partisanes et de tenir des propos partisans à la Chambre et à l'extérieur de la Chambre. Dans l'ouvrage de Bosc et Gagnon, la principale référence en matière de procédure à la Chambre, on peut lire ceci, aux pages 323 et 324:
Lorsqu'il occupe le fauteuil, le Président incarne le pouvoir et l'autorité associés à sa charge, et confirmés par le Règlement et les précédents. Il doit en tout temps faire preuve, de façon manifeste, de l'impartialité requise pour conserver la confiance et le soutien de la Chambre [...]
Afin de garantir l'impartialité de sa charge, le Président s'abstient de toute activité politique partisane [...]
Au-delà de l'extrait, je souhaite expliquer pourquoi un Président doit être non partisan, être perçu comme étant non partisan et éviter les activités partisanes. En effet, le Président est avant tout le Président de la Chambre des communes. Il est le Président de toute la Chambre et de tous les députés. Il est investi de pouvoirs et d'une autorité considérables pour statuer non seulement sur des questions de procédure, mais aussi sur des questions qui touchent au cœur des droits et des privilèges de chaque député de l'auguste Chambre.
Le Président est comme un arbitre ou un juge. Ses décisions sont définitives. Il n'y a pas d'appel. En tant que tel, pour pouvoir s'acquitter de ses responsabilités, le Président doit avoir le respect et la confiance des députés. Pour ce faire, le Président doit s'élever au-dessus de la partisanerie quotidienne.
J'ajouterai quelques mises en garde à ce sujet. En général, chaque Président arrive à cette fonction après avoir été candidat pour un parti politique. Toutefois, lorsqu'il devient Président, on attend de lui qu'il ne s'engage pas dans des activités partisanes, même s'il a déjà eu un passé partisan; pour le reste, il continue à servir en tant que député libéral ou conservateur, mais il ne siège pas au sein du caucus conservateur ou libéral ou d'un autre parti politique. Si le Président se présente à nouveau comme candidat au moment des élections, il bénéficie d'une certaine flexibilité limitée qui lui permet de se présenter sous la bannière de son parti.
Toutefois, même dans le contexte d'une élection, le Président s'est généralement abstenu de faire des déclarations ouvertement partisanes ou de prendre des positions partisanes et s'est généralement concentré, dans le contexte d'une campagne, sur des questions locales et sur sa représentation en tant que député.
Dans ce contexte de la nécessité pour le Président d'être non partisan et de tenir compte des restrictions applicables, comme le veut l'usage, le actuel a manqué à plusieurs reprises à l'obligation de s'abstenir de tout esprit partisan et de toute activité partisane. Il ne s'agit pas d'une erreur de jugement, d'un cas isolé, mais plutôt d'une tendance. En effet, il y a eu au moins six incidents au cours desquels le Président s'est engagé dans des activités partisanes ou a fait des remarques partisanes au cours des huit mois de son mandat, dont trois fois entre le 1er et le 5 décembre 2023.
Le premier incident s'est produit le 1er décembre 2023, lorsque le a volontairement organisé une entrevue avec Laura Stone, du Globe and Mail, au sujet du départ à la retraite du chef libéral de l'Ontario, John Fraser, où il a fait l'éloge du chef libéral de l'Ontario, une personnalité partisane, et où il a fait référence au Parti libéral de l'Ontario en disant « notre parti ». À tout le moins, en accordant une entrevue à une journaliste d'un quotidien national pour se livrer à ce qui revenait à faire l'éloge partisan d'une personnalité politique ontarienne partisane, il a fait preuve d'un manque total de jugement pour un Président.
On pourrait dire que c'était peut-être une erreur de jugement ponctuelle, sauf que cela ne s'est pas arrêté là. Dès le lendemain, une vidéo du a été présentée, dans le cadre ultrapartisan du congrès à la direction du Parti libéral de l'Ontario, où il livrait un message partisan à une personnalité politique partisane, à savoir le même chef sortant du Parti libéral de l'Ontario, John Fraser. Dans son message, le Président a parlé de ses propres années de militantisme au sein du Parti libéral et de son travail main dans la main avec John Fraser dans le but de faire élire Dalton McGuinty.
Pire encore, le a tourné la vidéo à partir de son bureau officiel à la Chambre des communes. Il a utilisé des ressources parlementaires pour livrer un message partisan diffusé à l'occasion d'un congrès politique, en portant à cette occasion, pour couronner le tout, la robe impartiale du Président. Aussi problématique que cela puisse être, il s'agissait d'un message de la part du Président de la Chambre des communes qui a été présenté au congrès du Parti libéral de l'Ontario. Quand la nouvelle a fait les manchettes et que les gens ont visionné la vidéo, ils ont été choqués de constater que le Président était, de toute évidence, allé trop loin.
Cependant, le n'a pas eu l'humilité ne serait-ce que de reconnaître qu'il avait commis une erreur. Il a expliqué sa transgression comme une simple question de perception. Lorsqu'il a comparu devant le comité de la procédure et des affaires de la Chambre, il n'a pas vraiment admis ses torts, pas plus que son ami le . Il a dit que c'était un gros malentendu et que la vidéo était destinée à un petit rassemblement privé. Or, je ne crois pas qu'il soit préférable que le Président utilise les ressources de la Chambre des communes pour livrer un message partisan à un petit groupe partisan de libéraux de l'Ontario, mais c'est la logique du Président. Je dirais que c'est plutôt illogique.
Soit dit en passant, l'explication du ne tient pas la route. Elle a été carrément contredite par d'autres témoins qui sont venus au comité et qui ont dit que la vidéo était le fruit d'une demande de la femme de M. Fraser au chef de cabinet du Président, qu'elle avait toujours été destinée à être diffusée au congrès libéral de l'Ontario et qu'aucune activité privée ou intime n'avait été tenue ni même prévue. Je m'écarte toutefois du sujet.
Alors qu'on lui reprochait ses activités partisanes — à savoir le tournage d'une vidéo partisane diffusée lors d'un congrès partisan — et que la Chambre était saisie de la première question de privilège de prime abord, le , pour montrer son mépris, pendant que la Chambre siégeait et était saisie de l'affaire, s'est rendu à Washington, D.C., aux frais des contribuables, pour frayer avec un groupe local d'élites libérales, où il s'est une fois de plus livré à des activités partisanes. Cela s'est passé alors qu'il était sous le feu des critiques pour deux transgressions partisanes. C'est incroyable.
Le a assisté à une réception en l'honneur de Claus Gramckow, qui prenait sa retraite de la Fondation Friedrich Naumann, une fondation étroitement liée au parti frère du Parti libéral du Canada en Allemagne. Au cours de la réception, le Président a parlé de l'époque où il était président des jeunes libéraux. En somme, le Président faisait un pied de nez à la Chambre et montrait que, dans son esprit, le Règlement et les normes qui s'appliquent au Président de la Chambre ne s'appliquent pas à lui.
Il convient de noter que le n'est pas sorti indemne de cette transgression. Dans un rapport adopté par la Chambre, le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre a ordonné que le Président rembourse à la Chambre des communes tous les coûts liés à la production de la vidéo avec les ressources de la Chambre, et qu'il présente des excuses à la Chambre, ce que le Président a d'abord refusé de faire.
On pourrait penser qu'après cela, le aurait tiré une leçon, mais il semble que ce ne soit pas le cas, car nous avons découvert peu de temps après qu'il s'était engagé dans d'autres activités partisanes. Par exemple, le Président a assisté à une réception politique du Parti libéral du Québec pour le député provincial libéral de Gatineau. Le National Post a ensuite rapporté que, quelques semaines après son élection, le Président de la Chambre avait contacté un ancien député libéral pour qu'il écrive un article d'opinion le louant et attaquant l'opposition officielle.
Le a pris sur lui d'orchestrer un article d'opinion attaquant le , passant par un ami pour le faire parce qu'il savait qu'il ne pouvait pas le faire ouvertement. Voilà un comportement tout à fait indigne d'un Président. Le Président a fait preuve d'une partisanerie calculée, et il espérait pouvoir le faire subrepticement en passant par son ami, un ancien député libéral. Cependant, sa manœuvre a été mise au jour à la suite d'un rapport publié dans le National Post.
Venons-en à la plus récente transgression de la part du Président: l'association libérale de la circonscription que représente le Président, , a organisé une activité dont le titre annonçait une « Soirée d'été avec » le Président. À première vue, s'il s'agissait simplement d'une activité organisée par son association de circonscription et décrite comme une soirée d'été avec le député, il n'y aurait aucun problème. La pratique veut que les Présidents assistent à des activités dans leur circonscription, y compris lorsqu'elles sont organisées par leur association locale, mais sans y faire preuve d'une partisanerie excessive. Cependant, ce n'est pas ce qui s'est passé dans ce cas-ci.
Au contraire, le message affiché pour annoncer l'activité était ultrapartisan. Je pense qu'il est nécessaire de citer ce message, qui a été affiché sur le site Web du Parti libéral pour annoncer cette « Soirée d'été avec » le Président. On parlait d'« une occasion en or d'échanger avec d'autres libéraux sur la façon dont nous pouvons continuer de bâtir un avenir meilleur pour l'ensemble des Canadiens ». De plus, on pouvait y lire ceci: « Alors que [le ] et les conservateurs proposent des politiques irréfléchies qui pourraient nuire à votre santé, à votre sécurité et à votre portefeuille, notre équipe libérale s'attache à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens [...] », et ainsi de suite.
C'est un message ouvertement partisan, et cela n'est ni la première, ni la deuxième, ni la troisième, mais bien la sixième fois que le dépasse les bornes. C'est à se demander combien de fois il convient de tolérer une telle chose. Cela s'est produit six fois en huit mois. Assez, c'est assez.
Contrairement à ses prédécesseurs, et à maintes reprises, le n'a pas agi conformément aux mœurs que l'on attend d'un Président. Je soutiens respectueusement que s'il avait vraiment du respect pour la haute fonction qu'il occupe et l'autorité qu'il exerce à la Chambre, s'il en prenait vraiment la mesure, il démissionnerait de son poste de Président de la Chambre, comme le lui impose l'honneur. Cependant, puisqu'il n'a pas jugé bon de le faire, nous n'avons pas d'autre choix que de signaler par un vote, comme le propose la motion, que nous n'avons plus confiance en lui. Sa tendance à la partisanerie est bien établie, et il a perdu la confiance de l'opposition officielle et du Bloc québécois.
J'exhorte les députés à adopter cette motion, mais j'espère que nous n'en arriverons pas là. J'espère que le démissionnera enfin, comme il le devrait.
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Madame la Présidente, d'entrée de jeu, je vous informe que je vais partager mon temps de parole avec la magnifique et extraordinaire députée de . C'est ainsi qu'elle m'a demandé de la présenter.
Comme on le sait, l'actuel Président de la Chambre fait encore de la partisanerie, cette fois-ci avec son organisation de circonscription. Cela a mené à une question de privilège de la part de l'opposition. C'est la réponse positive du bureau de la présidence qui nous a menés au présent débat, le bureau ayant donné raison à la question soulevée.
La question ne porte pas sur l'organisation d'un souper de financement partisan du Président dans sa circonscription, mais bien sur les outils promotionnels de l'événement en question. L'organisation partisane du Président a diffusé sur son site Web des attaques directes aux conservateurs afin de promouvoir cette soirée d'été en compagnie du Président. Je cite ici la publication:
Alors que [le chef de l'opposition] et les conservateurs proposent des politiques irréfléchies qui pourraient nuire à votre santé, à votre sécurité et à votre portefeuille, notre équipe libérale s’attache à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens et à mettre en œuvre son plan audacieux visant notamment à créer une économique qui profite à tous, à protéger notre environnement et à assurer la sécurité dans nos communautés.
Évidemment, nous ne sommes pas du tout d'accord avec les fausses prétentions de ce que font les libéraux, mais là n'est pas la question. La publicité aurait été en ligne pendant près d'une semaine avant que les médias s'emparent de la nouvelle et que l'invitation à participer à la soirée soit retirée.
Récemment, la présidence a tranché non pas sur la question de privilège impliquant un énième incident avec le Président, mais bien sur l'absence de procédure claire sur la démarche pour contester ou défier les actions du Président d'une façon autre que par une motion de défiance. La présidence demande à la Chambre de se pencher sur cette question.
En réplique, l'opposition propose la motion qui est ici débattue: que la conduite partisane continue et répétitive du Président à l'extérieur de la Chambre constitue un outrage des traditions et des attentes liées à sa fonction et un manquement à la confiance requise pour s'acquitter de ses fonctions et responsabilités, ce que la Chambre juge être un grave outrage et, par conséquent, déclare que le poste de Président sera vacant à compter de l'heure de séance du lundi de séance suivant le jour de l'adoption de la présente résolution, déclare que le poste de Président est vacant à compter de l'heure de réunion du lundi suivant la date d'adoption de la présente résolution et ordonne que l'élection d'un Président, conformément à l'article 2(2) du Règlement, soit le premier point à l'ordre du jour de la séance du lundi en question.
Évidemment, nous sommes d'accord sur cette motion.
La dernière activité partisane du Président s'ajoute à une liste déjà longue. En décembre dernier, lors du congrès portant sur l'élection à la chefferie du Parti libéral de l'Ontario, le Président a rendu hommage de manière très partisane à son ami John Fraser, chef intérimaire de ce parti. Il lui a adressé un discours en revêtant l'habit formel de sa fonction de Président de la Chambre; en diffusant une vidéo nommée « Un message [du] Président de la Chambre des communes du Canada »; en produisant une vidéo tenue dans les bureaux de la présidence, ici à la Chambre; et en utilisant les ressources de la Chambre.
Dans son discours, le Président avait notamment mentionné:
Et nous nous sommes bien amusés. Nous nous sommes beaucoup amusés ensemble… au sein de l’Association libérale d’Ottawa‑Sud, dans la politique du Parti libéral, en aidant Dalton McGuinty à se faire élire. C’était vraiment une période déterminante de ma vie. Et quand je pense aux possibilités qui s’offrent à moi aujourd’hui en tant que Président de la Chambre des communes, c’est grâce à des gens comme John.
Il a aussi utilisé le terme « notre parti », ce que le Président a d'ailleurs admis dans son témoignage devant le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
La veille de ce congrès, le Président avait accordé une entrevue à Laura Stone du Globe and Mail, dans laquelle il rendait hommage au chef intérimaire sortant du Parti libéral de l'Ontario, John Fraser, en des termes élogieux, tout en faisant référence au travail de M. Fraser au sein du Parti libéral. Cette entrevue a été publiée sur le site Web du Globe and Mail le soir même et est parue dans l'édition papier du journal le lendemain matin.
Toujours en décembre dernier, il y a eu un autre incident partisan. À Washington, le 5 décembre, dans le cadre d'un voyage officiel qu'il avait décidé de faire de son propre chef en tant que Président de la Chambre des communes, et ce, alors que la Chambre débattait d'une question de privilège en lien avec ses agissements, le Président assistait à une réception d'honneur d'un ami de longue date avec qui il avait des affiliations politiques communes. Il avait rencontré jadis cet ami alors qu'il s'était présenté à la présidence des jeunes libéraux du Canada. Le Président a pris la parole publiquement pour rendre hommage à son ami.
Une troisième action partisane s'est aussi produite en décembre dans la circonscription du Président. Le Président a participé à une activité présentée comme un cocktail militant rassemblant des militants libéraux tant au provincial qu'au fédéral. Alors que le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre se penchait déjà sur les manquements éthiques du Président, il y aurait eu des dons amassés lors de cet événement. Malgré cela, lors de son témoignage devant le Comité, le Président n'a pas cru qu'il était opportun ou honnête de déclarer qu'il avait participé à d'autres événements partisans.
Voici deux extraits qu'on peut lire dans la troisième édition de La procédure et les usages de Chambre des communes:
Lorsqu'il occupe le fauteuil, le Président incarne le pouvoir et l'autorité associés à sa charge, et confirmés par le Règlement et les précédents. [Le Président] doit en tout temps faire preuve, de façon manifeste, de l'impartialité requise pour conserver la confiance et le soutien de la Chambre.
Afin de garantir l'impartialité de sa charge, le Président s'abstient de toute activité politique partisane (par exemple en n'assistant pas aux réunions de son groupe parlementaire). Il ne participe pas aux débats et ne vote qu'en cas d'égalité des voix; son vote est alors prépondérant.
De toute évidence, le Président a manqué à son devoir de diligence avec ses multiples activités partisanes et tous les partis, sans exception, l'ont admis. Il n'a pas été en mesure de démontrer qu'il était impartial, et ce, malgré le fait qu'il est un parlementaire d'expérience et que l'Administration de la Chambre des communes lui a donné l'information sur le devoir d'impartialité par écrit et verbalement lorsqu'il a débuté sa nouvelle fonction, comme c'est indiqué dans le rapport du Comité intitulé « Participation publique du Président à un événement du Parti libéral de l'Ontario ».
De plus, il faut rappeler que le Président a démontré un grand manque de discernement à plusieurs reprises, particulièrement en tournant une vidéo partisane vêtu de sa toge de Président dans l'enceinte des bureaux qu'il occupe et avec les ressources de la Chambre mises à sa disposition en raison de la charge qu'il a reçue depuis son élection à titre de Président. De plus, lorsqu'il s'est excusé, il s'est excusé non pas d'avoir posé des gestes partisans, mais de la façon dont ces gestes avaient été interprétés.
Lors de son témoignage devant le Comité, en réponse à l'une de mes questions, Eric Janse, le principal conseiller professionnel du Président en matière de procédure, a affirmé qu'en tant que greffier de la Chambre, il aurait déconseillé l'enregistrement de cette vidéo si le Président lui avait demandé conseil. Cependant, aucun conseil n'a été demandé. Non seulement le Président n'a pas assimilé l'information reçue sur son devoir d'impartialité, mais il n'a pas non plus jugé bon de demander conseil aux professionnels compétents à sa disposition dans l'exercice de sa charge. Le fait que le Président n'a pas demandé conseil à son principal conseiller et qu'il a par la suite omis de mentionner au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre qu'il avait participé à d'autres activités partisanes démontre encore une fois que le Président a tendance à manquer de discernement.
Comme nous le savons tous, le Président de la Chambre est quelqu'un de fort sympathique avec qui je m'entends super bien. Toutefois, là n'est pas la question. Un Président doit avoir deux qualités indispensables pour bien exercer ses fonctions et avoir le soutien de ses pairs: il doit avoir du jugement et être neutre. Malheureusement, encore une fois, avec le récent incident, il vient de révéler qu'il n'a ni l'un ni l'autre et c'est la raison pour laquelle nous allons soutenir la motion ici présentée.
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Madame la Présidente, ce n'est pas agréable d'intervenir sur un sujet comme celui que nous abordons aujourd'hui, mais nous devons le faire, parce que le rôle du Président est un rôle important. C'est lui qui doit maintenir l'ordre dans la Chambre des communes tout comme c'est par ce rôle que les députés ne traversent pas la Chambre pour se taper dessus, comme nous pouvons le voir dans d'autres parlements. C'est par le Président que doivent se prendre les décisions impartiales quant au fonctionnement de la Chambre des communes.
Aujourd'hui, nous sommes amenés à débattre de nouveau de l'impartialité du Président. Je ferai un petit historique, si on me le permet.
Nous sommes les héritiers de la monarchie parlementaire britannique. Le premier Président est soit Sir Peter de la Mare, en 1376, soit Sir Thomas Hungerford, en 1377. Le Président était alors considéré comme l'homme du roi, mais aussi comme le serviteur de la Chambre. Ce n'est qu'en 1642 que le Président s'est détaché du pouvoir royal, après que le Président William Lenthall eut tenu tête au roi Charles Ier qui s'était assis dans le siège de la présidence en demandant la tête de cinq leaders parlementaires. Malgré la menace, le Président Lenthall s'est tenu devant le roi, divisant ainsi clairement sa fonction du pouvoir royal.
À la suite de cela, la présidence est demeurée convoitée par les partis au pouvoir, puisque cela permettait au parti d'avoir un levier supplémentaire pour promouvoir les idées et les idéaux du parti. Ce n'est qu'à partir de la présidence de M. Arthur Onslow, qui débute en 1728, qu'on voit le rôle de la présidence se détacher du parti au pouvoir et se tourner vers l'impartialité, et ce, par la mise en place des premières normes d'indépendance et d'impartialité qui sont encore aujourd'hui associées à la charge.
Au cours du mandat du Président Charles Shaw‑Lefevre, qui débute en 1839, on se rend compte que le principe selon lequel le Président devait s'abstenir de toute activité politique était bien établi. Contrairement au Royaume‑Uni, le Canada n'a pas eu à tergiverser longtemps quant au rôle du Président, puisque ce rôle a été déterminé dès la Constitution de 1867, soit l'Acte de l'Amérique du Nord britannique. De toute évidence, tout n'a pas été pensé, puisque nous sommes actuellement dans un trou réglementaire.
Je vais maintenant parler un peu de l'impartialité que doit avoir le Président. L'autorité et les responsabilités de la présidence de séances de la Chambre des communes découlent en bonne partie de la Constitution et des règles écrites de la Chambre. À la page 317 de la troisième édition de La procédure et les usages de la Chambre des communes, de Bosc et Gagnon, on peut lire:
Les fonctions du Président de la Chambre des communes consistent à concilier les droits et les intérêts de la majorité et de la minorité à la Chambre afin de veiller à la conduite efficiente des affaires publiques, de même qu’à la défense et à la protection des intérêts de toutes les parties de la Chambre contre l’application d’un pouvoir arbitraire. C’est dans cet esprit que le Président, à titre de principal serviteur des Communes, doit appliquer les règles en vigueur. En effet, le Président n’est au service ni d’une partie de la Chambre ni d’une majorité de ses députés, mais de l’institution tout entière et de ses meilleurs intérêts, fixés dans ses pratiques au fil des générations.
Malgré l’autorité considérable inhérente à sa charge, le Président ne peut exercer que les pouvoirs que lui confère la Chambre, dans les limites établies par cette dernière. Lorsqu’il rend ses décisions sur les questions de procédure, le Président est tenu d’adhérer strictement à ce principe, qui établit les paramètres de son autorité et fournit dans certains cas une indication des questions que la Chambre peut juger bon d'examiner.
Toujours selon Bosc et Gagnon, on peut lire, aux pages 323 et 324 de La procédure et les usages de la Chambre des communes:
Lorsqu’il occupe le fauteuil, le Président incarne le pouvoir et l’autorité associés à sa charge, et confirmés par le Règlement et les précédents. Il doit en tout temps faire preuve, de façon manifeste, de l’impartialité requise pour conserver la confiance et le soutien de la Chambre.
Afin de garantir l’impartialité de sa charge, le Président s’abstient de toute activité politique partisane [...]
Mon collègue a déjà fait mention de quelques exemples. Là où nous constatons une faille dans le Règlement, c'est lors d'une situation comme celle dans laquelle nous nous trouvons, c'est-à-dire lorsque les activités militantes et partisanes ont eu lieu à l'extérieur de la Chambre.
Certes, six jours après l'activité à laquelle a participé le Président, le Parti libéral a dit que le communiqué de presse était de sa faute et que le Président n'était aucunement impliqué. Je m'interroge sérieusement sur le fonctionnement de ce parti et sur le type de planification qu'il fait. Certes, le Président a le droit de remercier ses bénévoles. Personnellement, j'aurais attendu un moment où la Chambre ne siège plus comme la Fête nationale du Québec, ou la Saint‑Jean‑Baptiste pour les francophones, ou le 1er juillet. Ainsi, l'impartialité aurait été respectée.
Cela dit, le Parti libéral a envoyé un communiqué sans même demander l'autorisation de la personne concernée quant à la formulation. On l'a fait sans même demander à l'équipe de cette circonscription si c'était vraiment ce qu'on voulait dévoiler, si c'était prudent, si c'était correct. Le Parti envoie des communiqués à propos de ses propres députés et, dans ce cas, à propos d'un député qui occupe le poste de Président de la Chambre des communes. Toutefois, on n'informe pas et ne consulte pas les députés sur le contenu du communiqué. Il y a des partis qui sont plus démocratiques que d'autres, parce que ce n'est jamais arrivé qu'on ne m'informe pas sur le contenu d'un communiqué. Lorsque le contenu d'un communiqué ne faisait pas mon affaire, il était changé. C'est le cas pour tous mes collègues. C'est peut-être quelque chose à améliorer.
C'est la faute du Parti libéral, de l'organisation. Comme je le disais, on peut se poser des questions quant au moment de l'activité, quant au suivi, quant au fait que personne n'ait surveillé le contenu de la publication, quant au fait que le Parti ne consulte pas ses députés avant de publier quelque chose et quant au fait que l'équipe du député de Hull—Aylmer n'ait pas fait de suivi pour faire en sorte que son communiqué soit utilisé au lieu du communiqué hautement partisan du Parti. Apparemment, il y avait un communiqué fait par l'équipe du député de Hull—Aylmer.
En conclusion, l'actuelle question quant à la confiance de la Chambre envers le Président a été soulevée non seulement suite à un communiqué hautement partisan du Parti libéral du Canada à un moment où le Président siège toujours, alors qu'il aurait pu attendre pour faire une activité militante, mais également suite à cette décision qu'il a prise et qui pose ouvertement une question de partialité. Si le même événement s'était tenu alors que la Chambre ne siège pas, ça n'aurait pas créé les mêmes remous que ceux que ça crée maintenant.
L'impartialité nécessaire à la fonction de Président est un élément essentiel à une Chambre des communes. L'impartialité du Président doit être si grande que, chaque fois que le Président ouvre la bouche, aucun député ne soit en mesure de se souvenir de quel parti ce Président provient. C'est ça, une neutralité totale et une impartialité totale et complète.
Malheureusement, actuellement, ce n'est pas le cas du Président. Lorsqu'il prend une décision, il y a entre 44 % et 45 % des députés de la Chambre qui se demandent si cette décision est vraiment impartiale. Personne ne devrait jamais se poser cette question, et ce, peu importe le côté de la Chambre où cette personne se trouve.
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Madame la Présidente, c'est avec tristesse que je prends la parole à la Chambre au sujet d'une autre motion d'obstruction comme les conservateurs ne cessent d'en proposer depuis quelques années.
Depuis qu'Erin O'Toole a quitté les fonctions de chef du Parti conservateur et que le député de a pris la relève, les conservateurs sèment le chaos à la Chambre des communes et ne cessent de causer des retards. C'est ce qui s'est produit avec le programme de soins dentaires, que le gouvernement a mis en place à l'incitation du NPD. Durant les trois premières semaines suivant la mise en place du programme, une centaine de milliers d'aînés ont eu accès à des services dentaires, souvent pour la première fois de leur vie et, pour beaucoup, dans des circonscriptions conservatrices. Deux millions d'aînés ont présenté une demande et des dizaines de milliers d'autres le font chaque semaine. Nous savons qu'à compter de la semaine prochaine, les personnes handicapées et les familles ayant des enfants de moins de 18 ans pourront présenter une demande de soins dentaires. Les conservateurs ont systématiquement bloqué l'adoption de ce programme.
Les conservateurs utilisent maintenant une mesure procédurale pour bloquer l'adoption d'un régime d'assurance-médicaments, qui aiderait six millions de Canadiens atteints de diabète et neuf millions de personnes qui cherchent à contrôler leur santé génésique, sans payer de frais exorbitants. La liberté des femmes en matière de procréation est fondamentale. Les conservateurs bloquent ce projet de loi depuis le 29 février. Ils savent que le projet de loi est de retour à la Chambre aujourd'hui, et au lieu de consentir à la tenue d'un vote, ils ont résolument bloqué son adoption au moyen de cette motion de procédure qui sera mise aux voix ce soir, grâce à une manœuvre procédurale faite il y a quelques heures. Ensuite, nous pourrons enfin passer aux dossiers qui nous préoccupent vraiment, comme la mise en place d'un régime d'assurance-médicaments grâce auquel six millions de Canadiens auront accès à des médicaments contre le diabète et neuf millions de Canadiennes auront accès à la contraception. C'est d'une importance capitale.
Il y a aussi le dossier du logement abordable, au sujet duquel le NPD, le député de et l'ensemble du caucus néo-démocrate ont poussé le gouvernement à agir. Voilà pourquoi nous commencerons à voir la construction de logements abordables après deux décennies lamentables, d'abord sous les conservateurs, quand les prix des logements et les files d'attente devant les banques alimentaires ont doublé. Malheureusement, les libéraux ont fait la même chose en maintenant en place bon nombre des politiques du régime Harper qui ont eu un effet profondément néfaste sur les Canadiens.
Je souligne que selon le directeur parlementaire du budget, les fameux traités du gouvernement Harper sur les paradis fiscaux font perdre plus de 30 milliards de dollars au Canada chaque année. Il est extrêmement triste que nous soyons incapables de trouver les fonds pour de nombreuses mesures importantes qui amélioreraient la vie des gens et que les conservateurs bloquent constamment les initiatives du NPD. En même temps, les conservateurs semblent fiers du fait qu'à cause d'eux, le Canada continue de donner 30 milliards de dollars par année aux paradis fiscaux et aux ultra-riches.
Voilà mes préoccupations.
Nous savons que cette motion de privilège n'est qu'une tactique procédurale dilatoire pour bloquer l'assurance-médicaments, et cela s'inscrit dans une tendance générale que je trouve extrêmement troublante: les conservateurs tentent de fouler aux pieds l'ensemble de nos institutions indépendantes. Ce qui se produit à l'Assemblée législative de la Saskatchewan depuis quelques mois est absolument ignoble. Aucun conservateur n'a présenté ses excuses. Aucun conservateur ne se prononce sur les faits reprochés à un ancien député du Parti conservateur de la Saskatchewan. Le leader parlementaire de ce parti a tenté d'intimider le Président indépendant de l'Assemblée législative de la Saskatchewan. Pas un seul conservateur n'a déploré publiquement la situation. Des députés de la Saskatchewan ont siégé aux côtés du député Jeremy Harrison, qui a tenté d'intimider physiquement et mentalement le Président indépendant de l'Assemblée législative de la Saskatchewan et pas un seul conservateur ne dénonce cette situation ou la qualifie d'inacceptable.
Par conséquent, la présente attaque contre le à cette assemblée législative fédérale...
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Madame la Présidente, c'est exactement ce que je veux dire. Les conservateurs lancent des menaces et ils interrompent tout le monde. En ce qui concerne le décorum à l'Assemblée législative de la Saskatchewan, je dois consigner au compte rendu comment les conservateurs ont traité le Président indépendant, car cela ressemble à bien des égards aux attaques constantes contre la présidence de la Chambre des communes. Nous élisons un Président. Nous veillons à ce que le Président puisse continuer d'agir à titre inamovible.
Les conservateurs lancent des attaques comme jamais auparavant. J'invoque constamment le Règlement au sujet des publications sur les médias sociaux, qui sont aussi dégoûtantes et irrespectueuses que possible, qui s'en prennent à la présidence de la Chambre des communes. C'est incroyable. Dans le passé, les conservateurs se sont prononcés très clairement sur cette question, affirmant qu'il n'était en aucun cas approprié d'attaquer le Président ou la présidence. Or, c'est ce que font régulièrement les conservateurs maintenant, comme si la destruction de la présidence était une sorte de jeu puéril pour eux.
Ce qui s'est produit il y a quelques jours en Saskatchewan témoigne du manque de respect pour nos institutions qu'on observe couramment chez le député de et tout le caucus conservateur. Aucun député n'a dénoncé ce qui s'est passé. Seul le député de a eu le courage de dire que ce qui se passe au sein du Parti conservateur est inacceptable, et il siège maintenant comme indépendant. Heureusement, au moins un conservateur était prêt à dénoncer ces agissements.
Je sais que d'autres membres du caucus conservateur ont de fortes réserves sur ce que les conservateurs sont en train de faire à la Chambre et sur les attaques qu'ils mènent contre toutes nos institutions, qu'il s'agisse de la Banque du Canada, du directeur parlementaire du budget, de la vérificatrice générale ou de la présidence de la Chambre des communes. Il y a des conservateurs qui ont de sérieuses réserves, mais ils ne les expriment pas.
Je demanderais aux membres du caucus conservateur de réfléchir à ce que le député de a fait et au genre d'attaques que le Parti conservateur et les députés conservateurs mènent contre nos institutions parlementaires, nos institutions démocratiques, nos institutions indépendantes, et de dénoncer ce qui se passe. C'est bien beau de transmettre des appréhensions en privé, mais il faut du courage pour en parler publiquement. Je les encourage à parler publiquement. Ce qui s'est passé en Saskatchewan se passe aussi ici. Nous serons en mesure de défaire, par un vote ce soir, ce jeu de procédure auquel se livrent les conservateurs pour bloquer l'assurance-médicaments.
Ce qui s'est passé en Saskatchewan est encore plus odieux.
Je vais maintenant citer des commentaires faits par le Président de l'Assemblée législative de la Saskatchewan, qui agit en toute indépendance, concernant les attaques de la part du conservateur Parti saskatchewanais, y compris celles d'anciens membres du caucus conservateur. Il évoque l'obsession de Jeremy Harrison, leader parlementaire du gouvernement en Saskatchewan, qui est un ancien député fédéral, un ancien membre du caucus conservateur, en rapportant que ce « qui est encore plus troublant, c'est son obsession pour les armes à feu et ses tactiques d'intimidation verbale et physique. Le fait qu'il souhaite avoir le droit de porter une arme de poing à l'assemblée législative est particulièrement troublant ».
Il a également déclaré ceci:
Un ancien gendarme spécial a rapporté un autre incident, où le leader du gouvernement [Jeremy Harrison], en faisant fi des règles relatives aux armes, a apporté un fusil de chasse à l'intérieur même de l'édifice de l'assemblée législative. Celui-ci possède de nombreuses armes, dont un pistolet léger à quatre coups de type AR .223 qui ressemble à une arme d'assaut. Les armes de ce type peuvent être facilement converties pour tirer plus de quatre coups.
Comme je l'ai déjà dit, au fil de mes interactions avec le leader parlementaire du gouvernement, j'ai eu droit notamment à des gestes menaçants de sa part. Chaque fois que je me prononçais contre lui à l'assemblée, il se mettait à crier après moi, à se lever et à me montrer l'intérieur de son veston. À mesure que les gestes et les comportements devenaient plus agressifs, je craignais qu'il porte une arme de poing. Mes inquiétudes au sujet de sa stabilité mentale et de son obsession pour les armes à feu ont été confirmées par...
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Madame la Présidente, je terminerai la citation que j’avais commencée avant d’être si cavalièrement interrompu. M. Harrison disait donc: « Mes inquiétudes au sujet de sa stabilité mentale et de son obsession pour les armes à feu ont été confirmées par sa réaction excessive à l’adoption de la motion visant à transférer à la province toutes les parties pertinentes de la Loi sur les armes à feu. À deux reprises, il a crié que le port d'arme ouvert serait la prochaine étape».
Les attaques du Parti conservateur de la Saskatchewan contre le président de l’Assemblée législative de cette province ressemblent beaucoup aux attaques auxquelles nous assistons contre le Président de la Chambre des communes. Ces attaques n’ont rien d’anodin ou d’innocent. Nous devons y prêter attention.
J’ai pris à plusieurs reprises la parole à la Chambre pour parler des attaques incessantes du Parti conservateur contre le Président de la Chambre des communes dans les médias sociaux dont nous sommes témoins. Rendons à César ce qui est à César. Les députés du Bloc québécois, bien qu’ils continuent de recourir à la procédure pour faire obstruction à la Chambre des communes, n’ont pas attaqué le Président ouvertement dans les médias sociaux. Pourquoi? Parce que cela contrevient au Règlement de la Chambre.
Le Règlement de la Chambre a été établi par le député de , l’ancien Président de la Chambre des communes, à présent leader parlementaire du Parti conservateur. Il a déclaré: « Les critiques à l’encontre de la réputation ou des actes du Président — par exemple les allégations de partialité — sont considérées comme des atteintes au privilège — et sanctionnées en conséquence. » Il a également déclaré à l’époque, dans sa décision datant de 2014: « J’exhorte les députés à choisir judicieusement les expressions qu’ils emploient. »
Les conservateurs, lorsqu’ils étaient au pouvoir, ne toléraient donc pas les attaques contre la présidence de la Chambre des communes. À présent qu’ils sont dans l’opposition, ils ne font rien qui aide quiconque. Ils bloquent le régime de soins dentaires, le régime d’assurance-médicaments, le logement abordable, les dispositions qui protègent les consommateurs proposées par le député de et qui aideraient les Canadiens à lutter contre l’augmentation abusive du prix des aliments et de l’essence, décidée en toute impunité par des dirigeants d’entreprise. Le NPD réclame depuis des années ces dispositions qui sont enfin adoptées. Cependant, les attaques incessantes du caucus conservateur contre le Président de la Chambre des communes retardent l'adoption de toutes ces mesures législatives.
Les conservateurs auraient adoré passer les trois prochaines semaines à débattre de cette question, au lieu d'instaurer l'assurance-médicaments, qui viendrait en aide à 6 millions de Canadiens atteints du diabète — et j'y reviendrai dans un instant —, et qui aiderait 9 millions de Canadiennes, qui veulent jouir de l'ensemble de leurs droits et libertés en matière de procréation, à avoir accès à la contraception.
Les tentatives des conservateurs depuis le 29 février de bloquer le projet de loi sur l'assurance-médicaments — une initiative pour laquelle le NPD a fait pression sur le gouvernement minoritaire — nuisent à des gens comme Amber, une habitante de ma circonscription, qui paie 1 000 $ par mois pour ses médicaments contre le diabète. Elle sort ce montant de sa poche. Elle est en difficulté à cause de la pénurie de logements abordables, à cause du refus du gouvernement Harper de construire des logements abordables et de la réticence du gouvernement actuel, jusqu'à ce que le NPD l'y oblige, à investir dans le logement. Les conservateurs font obstacle à toutes les autres mesures qui aideraient les Canadiens.
Nous assistons à une attaque systématique, non seulement contre la présidence de la Chambre des communes, mais aussi contre toutes nos institutions. Les gens auraient raison de dire que les députés néo-démocrates sont les abeilles ouvrières du Parlement. Nous faisons avancer les choses pour les gens, même dans les circonscriptions conservatrices. En fait, les circonscriptions conservatrices ont bénéficié du travail du NPD peut-être plus que toutes les autres, en raison du succès du programme de soins dentaires dès les trois premières semaines. Il y a davantage de circonscriptions conservatrices qui bénéficient de soins dentaires parce que les personnes âgées qui se sont inscrites au programme ont enfin accès, parfois pour la première fois de leur vie, à des soins dentaires. Nous sommes donc les abeilles ouvrières, mais également les adultes de la Chambre des communes.
Nous l'avons vu à l'automne dernier lorsque l' a fait un choix qui, à notre avis, l'obligeait tout simplement à démissionner. Les députés se souviendront du fait qu'aucun autre parti n'a demandé la démission du Président. Nous l'avons fait avec dignité, sans critiquer ni attaquer le Président. En fait, nous pensions que l'ancien Président avait fait du bon travail. Toutefois, compte tenu de l'ampleur que les événements de l'automne dernier prenaient, nous avons pensé que la démission du Président s'imposait. Nous l'avons clairement fait savoir; finalement, les autres partis se sont ralliés à notre point de vue, et le Président a démissionné.
Nous avons suivi une procédure qui a duré quelques semaines et élu un nouveau Président. Toutefois, le nouveau a commis au départ un certain nombre d'erreurs qui ont contraint la Chambre à examiner la question et à la renvoyer au comité de la procédure et des affaires de la Chambre, qui l'a ensuite renvoyée à la Chambre, et nous avons voté à ce sujet. Un certain nombre de sanctions et de solutions ont été mises en place. Cependant, depuis, nous n'avons pas observé de comportement qui nécessiterait une motion comme celle-ci, bien au contraire.
Le est intervenu pour maintenir le décorum, mais cela n'a pas plu aux conservateurs. Le fait est que le député de a été rappelé à l'ordre quand il a employé un terme affreusement non parlementaire et irrespectueux à l'endroit d'un autre député. On lui a demandé de retirer ce qu'il avait dit et il a refusé. On lui a alors demandé de quitter la Chambre pour le reste de la journée. Cela arrive, tout comme c'est arrivé à d'autres députés. Quand nous employons des termes non parlementaires, nous devons être prêts à en assumer les conséquences. C'est une question de responsabilité personnelle élémentaire. Je sais qu'il s'agit d'un concept étranger pour les députés d'au moins un autre parti à la Chambre, mais quand on commet une erreur, il faut être prêt à accepter les conséquences de ses actes. Toutefois, le député de Carleton n'a pas accepté les conséquences de ses actes. Au contraire, il a redoublé ses attaques contre le Président.
Nous avons ici une situation où le Parti libéral du Canada était manifestement en faute et où il a, de toute évidence, manqué de respect envers la présidence en publiant quelque chose sans que le en soit informé ou ait donné son autorisation. Toutefois, les conservateurs n'ont pas attaqué le Parti libéral du Canada, comme ils auraient dû le faire. Ils adorent les attaques. Pourquoi donc n'ont-ils pas attaqué les responsables de cette erreur? Seul le NPD a demandé au Parti libéral du Canada de présenter toutes ses excuses à la présidence, ce que les députés du Parti libéral ont, heureusement, fini par faire. Ils auraient dû présenter aussitôt des excuses, mais ils ne l'ont pas fait. Cependant, sous la pression du NPD, le Parti libéral du Canada a présenté des excuses, ce qui aurait dû clore l'affaire.
Nous ne devrions pas passer des jours sur ces mesures dilatoires pendant que le régime d'assurance-médicaments est en attente. Plus tôt celui-ci sera approuvé, plus tôt les Canadiens pourront en profiter, comme ma concitoyenne, Amber, qui doit débourser 1 000 $ de sa poche chaque mois. Les conservateurs ne semblent pas s'en soucier, mais pour elle, il s'agit d'une somme énorme. Or, 6 millions de Canadiens comme elle ont de la difficulté à joindre les deux bouts d'un mois à l'autre. Par conséquent, retarder le régime d'assurance-médicaments en présentant des motions de procédure qui repoussent l'adoption du projet de loi, c'est continuer de faire attendre Amber et toutes les autres personnes comme elle. En l'occurrence, les conservateurs évitent délibérément d'examiner la présidence de manière impartiale, comme des adultes le feraient, en vue d'appliquer les mesures nécessaires pour corriger toute erreur éventuelle. C'est ce qui s'est passé l'automne dernier et en décembre. Ce que les conservateurs veulent, en fait, c'est inventer toutes sortes de choses, en parler avec insistance et les exposer de manière à attaquer la présidence indépendante de la Chambre des communes et, par le fait même, affaiblir très concrètement nos institutions parlementaires.
J'ai vécu la très sombre décennie du régime Harper, sous lequel le Parlement était bâillonné et cadenassé par les conservateurs, sous lequel les questions de procédure et les compromis propres aux débats parlementaires ont été mis au rencart, et sous lequel les conservateurs ont fait passer en force des projets de loi rapidement invalidés par les tribunaux. Je ne veux pas revivre cela. La plupart des Canadiens non plus.
Je tiens à continuer d'aider les Canadiens, et c'est pourquoi je voterai contre cette motion et pour la reprise du débat sur le régime d'assurance-médicaments.
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Madame la Présidente, c'est un honneur de m'adresser à la Chambre. Je précise que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
C'est un scandale présidentiel. Aujourd'hui, pour des milliers de bonnes personnes, c'est de nouveau un jour triste qui brime notre démocratie et la confiance de tous les Canadiens dans la Chambre des communes. Il est trop souvent monnaie courante pour les libéraux de manquer d'éthique depuis 2015, surtout lorsqu'il s'agit d'être dignes de grandes fonctions comme celle d'être du Canada ou encore comme celle d'être Président de la Chambre des communes, dans le cas précis qui nous concerne aujourd'hui.
Comme on le sait, le rôle de Président se doit d'être impartial, non partisan et exemplaire. Or, le député libéral de a bien de la difficulté à départager la fonction de député de celle de Président, ou, du moins, il n'a pas saisi, malgré ses erreurs précédentes, qu'il n'était pas de mise de faire de la partisanerie libérale lorsqu'on occupe cette haute fonction. Il aurait dû voir cette fonction comme une grande chance dans sa carrière politique, mais il l'a tout de suite considérée comme acquise. C'est néanmoins différent cette fois-ci, car il a été trouvé coupable de ne pas être à la hauteur de cette fonction.
C'est la troisième fois en l'espace de quelques mois que le Président en faute manque à sa responsabilité d'être non partisan. Je me permets de rappeler les faits.
Au cours des derniers mois, le Président a pris la parole lors d'un cocktail de levée de fonds pour un voisin libéral. Il s'est adressé au congrès du Parti libéral de l'Ontario vêtu de sa tenue de Président et il s'est envolé pour Washington aux frais des contribuables canadiens afin d'y prononcer un discours sur la belle époque où il était membre des Jeunes libéraux du Canada. Je ne sais pas si cela est dû à une fonction jadis inespérée, mais ses agissements sont indignes de la fonction de Président.
Rappelons que l'ancien Président de la Chambre a dû quitter ses fonctions. Nous ne pouvons remettre en cause la raison de son départ, mais nous pouvons lui tirer notre chapeau pour son courage alors qu'il a quitté son poste avec humilité, reconnaissant ses torts et agissant en conséquence, comprenant que le sérieux de nos institutions démocratiques mérite d'être préservé. La fonction doit toujours outrepasser les ambitions personnelles et partisanes. Or, le Président actuel a démontré maintes fois non seulement son incapacité à demeurer neutre, mais aussi son mépris de la neutralité de son poste par un entêtement farouche à le conserver. Les excuses ne peuvent suffire et semblent, à certains égards, une tentative désespérée de sauver sa chance d'être Président de la Chambre.
Nous sommes d'avis qu'il serait pertinent d'avoir un petit rappel chronologique des événements, histoire de se réfléchir la mémoire. Le Président a d'abord participé à un cocktail militant, ce qui lui a valu une simple amende de 1 500 $ alors que la faute était déjà peu acceptable. Bien que l'usage de ses fonctions et de sa tenue de Président dans un contexte indéniablement partisan aurait mérité son renvoi automatique, les libéraux ont cru bon acheter la paix. Ensuite, il a outrepassé l'usage de ses fonctions de Président en expulsant illégitimement et de manière indéniablement partisane le député de et chef de l'opposition officielle pour l'utilisation de mots maintenant acceptés par tous après une vérification approfondie.
Maintenant, on apprend que le Président de la Chambre prend part à une soirée d'été manifestement partisane, où du matériel promotionnel anticonservateur incendiaire est utilisé. Je comprends que le Président soit toujours attaché à son rôle de député de Hull—Aylmer. Je suis moi-même très attaché au travail de circonscription, qui se doit d'être fait au bénéfice de l'ensemble des habitants, même de ceux qui n'ont pas voté pour nous. Je conviens que certains de ces aspects relèvent tout de même aussi d'un travail partisan. Cependant, le rôle de Président est trop important pour l'unité de la Chambre et l'unité canadienne pour qu'il soit l'objet de ces dynamiques décisives qui ont été portées, dans ce cas-ci, à un degré malsain. Le fait que le poste de la présidence de la Chambre soit instrumentalisé à des fins partisanes laisse un goût amer qui ne peut être comparé ou mis en relief avec le travail de n'importe quel autre député.
Les nombreux événements, particulièrement le dernier, relèvent de la pure provocation. C’est une arrogance qui contribue à miner la confiance des citoyens envers nos institutions et le cynisme vis-à-vis la vie politique en général.
Nous, les élus, avons d’abord pour vocation le service aux citoyens et leur représentation. Cela vient avec un certain nombre de privilèges, mais aussi des responsabilités. Un ensemble de règles nous tient redevables envers la population, mais aussi envers la Chambre, qui la représente. C’est de cette responsabilité qu’il est toujours question pour l’avenir du Canada.
Les motifs profonds derrière le fait que le Président n’ait pas démissionné demeurent flous. Ils peuvent être de l’ordre de l’égo, de la partisanerie viscérale ou encore de la pression politique de son caucus ou de son parti. Cependant, quels qu’ils soient, je demande à nouveau la démission du Président en vue de l’intérêt général et de la bonne conduite des futurs travaux d’importance capitale qui ont lieu en cet endroit. C’est une question de gros bon sens et je salue mes collègues du Bloc québécois qui, pour une fois, en arrivent à la même conclusion que nous.
Le Président actuel a montré qu’il n’avait pas l’intention de rester impartial. Nous savons depuis des mois que le Président n’a pas l’intention de faire son travail correctement ou équitablement. Donc, nous demandons au NPD de mettre ses culottes pour les Canadiens.
Il va falloir trancher, car de toute évidence, le Président de la Chambre n’aura pas l’humilité de le faire et, pour le , il ne semble pas y avoir de problème. Il en va de notre devoir à tous de garder le fonctionnement de la Chambre impartial et non partisan. Je compte sur mes collègues pour mettre fin à ce scandale présidentiel.
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Madame la Présidente, c'est toujours un honneur de prendre la parole au nom des bonnes gens du Sud-Ouest de la Saskatchewan.
Au cours de la fin de semaine dernière, j'ai eu la chance de passer du temps sur les terrains de baseball. La saison de baseball bat son plein en Saskatchewan. Beaucoup de gens qui sont venus me parler aux terrains de baseball prêtent attention à ce qu'on dit aux nouvelles et à ce qui se passe ici à Ottawa. Ils se demandent: « Que se passe-t-il avec le Président de la Chambre des communes? » Ils voient ce qui se passe en ce moment. La raison pour laquelle ils y accordent tant d'attention est que ce n'est ni la première fois ni la deuxième, mais bien la troisième fois que le affiche un comportement partisan. Pour utiliser une analogie tirée du baseball, lorsqu'un joueur a trois prises, il est retiré.
Même le a averti, après une première violation commise par le , que si cela se reproduisait, c'est ce qu'il ferait. S'il se dédisait aujourd'hui, ce serait comme un arbitre qui déciderait, après trois prises, d'accorder au joueur un quatrième lancer, pour voir ce qui arrivera. Et qu'arrivera-t-il en cas de quatrième prise? Est-ce que ce sera la même chose, ou est-ce que le NPD permettra au Président un autre essai?
À partir de quel moment le NPD va-t-il avoir le courage de mettre en application ses propres convictions? C'est une honte que le NPD se dédise ainsi. Le a dit publiquement, devant les médias, que si cela se reproduisait, il faudrait faire quelque chose, et maintenant nous y sommes. Le NPD a déjà dit qu'il allait voter avec le gouvernement pour imposer la clôture sur ce projet de loi. Nous allons avoir un vote là-dessus ce soir. C'est vraiment une honte.
C'est en 2019 que j'ai été élu député pour la première fois. L'un des premiers discours que j'ai faits dans cette Chambre portait en fait sur le Rapport Peschisolido de 2020. Un ancien député libéral de Steveston—Richmond-Est avait été reconnu coupable d'avoir enfreint le code d'éthique. Le commissaire à l'éthique de l'époque, M. Dion, a même dit: « Étant donné le non-respect systématique des exigences de déclaration du Code par M. Peschisolido, je suis convaincu que j'aurais recommandé au Parlement d'imposer des sanctions appropriées. »
En 2023, l'actuel avait le titre de secrétaire parlementaire du Premier ministre. Si mes collègues me permettent d'en revenir à ma métaphore avec le baseball, je dirai que le a lui-même été « pris » à trois reprises. Il y a en effet, sur le site Web du commissaire à l'éthique, trois rapports qui portent le nom du premier ministre du Canada. Il y a eu une première, une deuxième et une troisième prise et, pourtant, toujours rien. Le premier ministre a manifestement droit à une autre « prise ».
Nous avons dénoncé d'autres incidents concernant le qui se sont produits depuis la publication du dernier rapport. On lui a donné maintes fois d'autres chances, et il est toujours au bâton. Aujourd'hui, le NPD est la planche de salut du premier ministre et des libéraux et il leur permet d'agir ainsi. Quand je discute avec des gens aux terrains de baseball, ils me demandent pourquoi ces gens-là sont toujours au bâton après trois prises, comment cela est possible. N'y a-t-il plus de respect pour les institutions?
Les députés ministériels font partie de la Couronne. On ajoute d'ailleurs l'adjectif « honorable » devant leur nom. L'honneur est la pierre angulaire de cette institution. Quand un député multiplie les infractions, comme l'ont fait le et l'actuel , on se serait attendu à ce qu'ils se conduisent de façon honorable: qu'ils acceptent leurs responsabilités et qu'ils démissionnent. Ce serait la chose honorable à faire.