La Chambre reprend l'étude, interrompue le 18 juin, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Madame la Présidente, je sais que les députés ont été déçus que je doive conclure mes observations pendant la rubrique précédente, mais ils pourront maintenant m'entendre encore pendant 10 minutes.
Je suis heureux d'être de retour dans le cadre de cette nouvelle législature. Le Parlement n'a pas été particulièrement actif cette année. Il y a eu une prorogation et puis des élections, puis le gouvernement est revenu brièvement au printemps. Du côté des conservateurs, nous avions pour position qu'il fallait être prêts à travailler au cours de l'été, du moins dans les comités, mais les libéraux avaient adoré ne pas travailler et voulaient continuer dans la même veine pendant l'été. J'espère que nous serons en mesure de nous pencher efficacement sur les affaires du pays au cours de la présente législature.
Les conservateurs ont hâte de se mettre au travail. Nous demandons que des mesures soient prises pour relever les défis cruciaux auxquels les Canadiens sont confrontés. C'est pourquoi, avant même la reprise des travaux parlementaires, notre a envoyé au une lettre dans laquelle il énonçait quatre priorités essentielles dont il faut s'occuper pendant la législature actuelle. Les crises en question ont été, à bien des égards, causées par les politiques du gouvernement libéral. Nous espérons donc voir des changements et des revirements.
Nous ferons certainement tout en notre pouvoir pour obtenir des résultats dans ces domaines. Nous nous opposerons aux éléments inacceptables du programme du gouvernement. Nous appuierons les projets de loi et les changements de politique qui permettront de corriger les erreurs commises au cours des 10 dernières années et qui nous ont menés à la situation actuelle.
En particulier, les quatre priorités que nous avons articulées concernaient, premièrement, la crise de l'emploi provoquée par les libéraux, et les taux de chômage catastrophiques, en particulier chez les jeunes, qui résultent des échecs de la politique libérale. Y faire face sera une priorité essentielle pour nous au cours de la législature actuelle.
Deuxièmement, il faut s'attaquer à la crise du coût de la vie. De nombreux Canadiens ont du mal à se loger et à subvenir à leurs besoins essentiels. Le a déclaré qu'il serait jugé par rapport au prix du panier d'épicerie, mais nous continuons d'observer une flambée des prix à l'épicerie, sur le marché immobilier, dans les transports et dans bien d'autres domaines.
Il y a la crise de l'emploi et la crise du coût de la vie. Il y a la crise de l'immigration, l'incapacité du gouvernement à faire concorder notre système d'immigration avec les intérêts économiques du pays. Cela a entraîné toutes sortes de problèmes. Je pense que les Canadiens sont également très préoccupés par cette question.
La quatrième priorité est associée au contenu du projet de loi dont nous sommes saisis. Je pense toutefois que certains aspects n'y sont pas traités de manière exhaustive; le projet de loi inclut plutôt d'autres problèmes et des distractions. La quatrième question à laquelle nous nous attaquons en particulier au cours de la présente législature est la crise de la criminalité. Dans ce dossier, il est plus difficile pour les libéraux de brouiller les cartes en invoquant d'autres facteurs.
Au sujet des problèmes économiques, les libéraux se plaisent à répéter que ce sont toutes sortes de facteurs externes sur la scène internationale qui en sont la cause. Dans de nombreux cas, nous pouvons démontrer que ce n'est pas vrai. Il est difficile de prétendre que le contexte international explique le fait que nous construisons moins de logements au Canada que par le passé. Il est difficile de prétendre que des circonstances à l'étranger expliquent la hausse constante du chômage au cours des trois dernières années. Nous atteignons des niveaux catastrophiques, en particulier en ce qui concerne le chômage chez les jeunes, mais cette tendance s'accentue depuis la fin de la pandémie de COVID.
Il est difficile pour le gouvernement, même sur les questions économiques, de continuer d'attribuer la situation à des facteurs externes, en particulier en ce qui concerne la criminalité. J'encourage les gens à consulter les données, notamment celles relatives aux crimes violents. Si l'on trace sur un graphique la courbe du taux de crimes violents au fil des ans dans notre pays, on constate que ce taux était en baisse, puis qu'un événement s'est produit en 2015.
Un nouveau gouvernement, un gouvernement libéral, est arrivé au pouvoir en 2015. Nous en sommes maintenant au quatrième mandat de ce gouvernement. Il avait une approche différente en matière de justice pénale. Le taux de crimes violents était en baisse, puis il a commencé à augmenter. Le taux de criminalité a commencé à augmenter en particulier en réponse aux changements de politique apportés par le gouvernement en matière de mise en liberté sous caution et de détermination de la peine. Je crois aussi qu'il faut inclure certains changements dans la façon dont il abordait la question de la criminalité de manière plus générale.
Il y a eu une tendance à la baisse, suivie d'une tendance à la hausse. Ce qu'il faut, c'est revenir sur ces mauvaises politiques libérales et revenir à l'approche que nous avions adoptée quand la criminalité était en baisse. Je sais que nous avons fait diverses annonces et propositions constructives pour infléchir la trajectoire libérale en matière de criminalité.
Nous étudions aujourd'hui un projet de loi, le projet de loi , qui est censé porter sur ce genre de questions. Malheureusement, les libéraux se mettent à bien des égards des bâtons dans les routes en mêlant à certaines dispositions qui méritent d'être appuyées des dispositions qui nous préoccupent et qui, je pense, préoccupent aussi de nombreux Canadiens. C'est quelque chose que les libéraux font souvent; ils veulent une annonce engageante au sujet d'un projet de loi, mais ils ne font pas ce qu'ils disent qu'ils vont faire et ils mêlent aux mesures d'autres aspects pour atteindre d'autres objectifs.
Permettez-moi de souligner certaines dispositions du projet de loi qui, à mon avis, amènent beaucoup de Canadiens à se demander pourquoi elles sont là et ce que le gouvernement cherche à faire en proposant de telles mesures. Le projet de loi comprend une disposition qui limiterait les transactions en espèces. Il est probable que bon nombre d'entre nous utilisent de l'argent comptant beaucoup moins que nos grands-parents, en raison des changements technologiques. Cependant, l'argent comptant demeure un élément légitime et essentiel de notre économie. Je pense que les aînés et les habitants des régions rurales ont tendance à l'utiliser davantage. Il y a des situations où les transactions en espèces sont plus pratiques.
Dans le contexte des problèmes de chômage, nous avons parlé un peu de nos premiers emplois et de leur importance. Croyez-le ou non, l'un de mes premiers emplois était à la foire itinérante. J'ai travaillé au Stampede de Calgary et à la foire d'Edmonton.
Sukhman Gill: Vous étiez technicien itinérant.
Garnett Genuis: Pour corriger le député d', je n'étais pas technicien itinérant, mais bien forain; je pense que c'est le terme technique.
Kevin Lamoureux: Cela explique bien des choses.
Garnett Genuis: Madame la Présidente, je suis même allé au Parc d'exposition de la rivière Rouge à quelques reprises et j'y ai eu beaucoup de plaisir. Le fait est que l'exploitant d'une une petite entreprise, un kiosque de fête foraine, par exemple, sera le plus souvent payé en argent comptant, ce qui fera une grosse somme à la fin de la journée. Étant donné que le gouvernement impose des contraintes à l'utilisation de l'argent comptant, on peut imaginer les répercussions de cette mesure sur les petites entreprises et sur divers types d'entreprises de vente au détail, de même que les difficultés que cela pourrait causer pour les aînés, les collectivités rurales et ainsi de suite. Nous sommes donc préoccupés par les changements que le gouvernement apporterait en ce qui concerne l'utilisation de l'argent comptant.
Chose plus importante encore, les libéraux font de l'obstruction en empiétant sur leur propre programme, puisqu'ils insèrent dans le projet de loi des dispositions qui amènent beaucoup de Canadiens à se demander pourquoi elles sont là. Le projet de loi soulève aussi des préoccupations au sujet des libertés civiles. Les libéraux y ont intégré des dispositions qui permettent, par exemple, d'ouvrir du courrier sans surveillance et d'obliger les fournisseurs de services Internet à transmettre des renseignements personnels. Il y a également des dispositions concernant des perquisitions sans mandat.
Le bilan du gouvernement libéral n'est pas très reluisant en matière de protection des données des Canadiens. Son bilan n'est pas reluisant non plus pour ce qui est de comprendre et de respecter la vie privée, les droits et les libertés civiles des Canadiens. Pourtant, malgré ses piètres résultats dans ces domaines, le gouvernement demande plus de pouvoirs pour pouvoir ouvrir du courrier sans surveillance et imposer la communication de renseignements confidentiels, en plus de permettre les perquisitions sans mandat. Ces problèmes, ainsi que ceux concernant l'argent comptant dont j'ai parlé, soulèvent des inquiétudes quant aux objectifs réels du gouvernement derrière ce projet de loi.
Ce dont nous avons réellement besoin, c'est d'une réforme fondamentale du système de justice pénale canadien afin de retrouver l'époque où la criminalité était à la baisse. La criminalité diminuait avant que les libéraux arrivent au pouvoir, mais elle augmente depuis qu'ils sont aux commandes. Il faut trouver ce qui explique ce renversement de situation et changer d'approche.
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Madame la Présidente, c'est un grand plaisir d'être de retour à la Chambre pour représenter les bonnes gens d'Aurora—Oak Ridges—Richmond Hill. Après une longue pause estivale, j'avoue que j'ai des sentiments mitigés à cet égard. Je suis heureux d'être de retour, mais en même temps, c'est le 22
e jour de séance de la Chambre cette année. Je pense que les Canadiens se seraient attendus à ce que nous travaillions tout l'été plutôt que de rester à la maison. Même si c'est toujours un plaisir d'échanger avec nos concitoyens, nous sommes élus pour travailler au nom des Canadiens. Il aurait été tellement mieux que nous soyons ici, à la Chambre, ou du moins en comité, à travailler pendant l'été. Toutefois, comme on le sait, les libéraux n'étaient pas de cet avis.
Bien que j'aie aimé passer du temps dans ma circonscription cet été, j'ai été découragé d'entendre constamment tant de gens de notre collectivité dire qu'ils ne se sentent pas en sécurité. Après 10 années passées avec un gouvernement libéral très fatigué, les gens ne se sentent pas à l'aise d'aller à l'école à pied ou d'emprunter les transports en commun et ils ne se sentent pas en sécurité chez eux. Ce sentiment est attribuable à une vague de crimes violents qui a déferlé sur des collectivités aux quatre coins du pays, en particulier dans les régions urbaines, comme celle que je représente dans Aurora—Oak Ridges—Richmond Hill.
En raison des politiques libérales de capture et de remise en liberté, on retourne constamment les récidivistes dans la communauté, où ils peuvent terroriser de nouveau la population et perpétrer encore plus de crimes, souvent semblables ou identiques aux crimes pour lesquels ils ont précédemment été arrêtés. Depuis que les libéraux sont au pouvoir, leurs politiques laxistes en matière de criminalité ont fait monter en flèche les taux de criminalité. Le nombre de crimes violents a augmenté de 50 %. Le nombre d'homicides, de 28 %. Le nombre de cas d'extorsion, de non moins de 350 %. Le nombre de vols de voiture, de 46 %. Le nombre de cas de traite de personnes, de 84 %. Pire encore, le nombre total d'agressions sexuelles d'enfants a augmenté de 119 %.
Nous ne pouvons oublier que derrière chacune de ces statistiques se cachent de véritables personnes qui ont souffert et qui continuent de souffrir et de vivre dans la peur. Deux personnes, dont une fillette de 11 ans, ont perdu la vie dans des incendies criminels. Elles ont été tuées parce qu'on a intentionnellement mis le feu à l'endroit où elles devaient se sentir le plus en sécurité, leur propre domicile. Cela s'est produit dans la communauté où je vis, Richmond Hill.
Comme l'a mentionné à la Chambre hier ma collègue exceptionnelle et très érudite de , à Vaughan, un homme a été tué au cours d'une violation de domicile avec agression. Un criminel est entré dans la maison. Ce voyou a braqué une arme à feu sur la tête d'une enfant. Naturellement, un père réagit. Lorsque le père a réagi pour protéger sa petite fille, il a été abattu sous les yeux de sa famille. Ses enfants grandiront maintenant sans leur père.
À Niagara — et c'est très révoltant —, Daniel Senecal a été accusé d'introduction par effraction, de voies de fait graves et de contacts sexuels avec une fillette de 3 ans. L'enfant a subi des blessures graves et a dû être transportée d'urgence dans un hôpital hors région pour recevoir des soins avancés. Daniel Senecal a également demandé à être transféré dans une prison pour femmes.
Il y a quelques semaines à peine, le a publié le gazouillis suivant: « Ce n'est pas le Wild West. » Les habitants de ma circonscription m'ont dit qu'ils ont l'impression que c'est bien pire que le Wild West. On en a vraiment l'impression, parce que ces criminels sont libres de récidiver comme bon leur semble. Ils se font prendre un jour, et les services de police de tout le pays nous disent qu'ils sont contrariés parce que les personnes arrêtées sont libérées le lendemain. Comme le gouvernement libéral, le ministre n'a une fois de plus aucune idée des difficultés quotidiennes que rencontrent les gens de ma circonscription et, en fait, tous les Canadiens, d'un bout à l'autre du pays.
Le projet de loi n'apporte pas la réforme sur la mise en liberté sous caution qui mettrait fin aux politiques de capture et remise en liberté. Il ne prévoit pas de peines d'emprisonnement obligatoires pour les trafiquants de fentanyl, qui tuent des milliers de personnes. En fait, les surdoses d'opioïdes et de fentanyl ont tué plus de personnes dans ce pays que la Seconde Guerre mondiale, ce qui est une statistique ahurissante. Le projet de loi ne prévoit pas de nouvelles peines d'emprisonnement obligatoires pour les gangsters qui commettent des crimes avec des armes à feu et qui font des ravages dans nos rues, une forme de criminalité endémique et omniprésente. Il n'éliminerait pas la détention à domicile pour certaines des infractions les plus graves, une mesure qui permet aux personnes qui brutalisent nos communautés de purger leur peine dans le confort de leur foyer. Je suis profondément préoccupé par le fait que ce projet de loi ne va pas assez loin pour combattre la criminalité et rétablir la sécurité dans nos villes.
Le projet de loi accorderait de nouveaux pouvoirs, comme celui d'ouvrir le courrier, sans surveillance, sur la seule base de soupçons. Il obligerait les fournisseurs de services Internet à communiquer des renseignements privés, permettrait des perquisitions sans mandat et éliminerait l'utilisation de l'argent comptant. Cela n'a aucun sens. L'argent comptant a cours légal au Canada depuis sa création. Comme l'a dit l'intervenant précédent, de nombreuses communautés, comme les habitants du Nord, les aînés et ainsi de suite, n'ont pas de système de cartes de crédit. Certains d'entre eux n'ont pas accès à Internet pour faire des transactions commerciales en ligne. L'argent comptant est très important. Ce projet de loi en limiterait l'utilisation.
Le projet de loi soulève de graves préoccupations au sujet de la protection de la vie privée, de la surveillance et des libertés civiles. Je soutiens, comme de nombreux Canadiens, que la surveillance judiciaire et parlementaire est un principe fondamental de notre démocratie. Elle doit exister. Nous ne pouvons pas accorder des pouvoirs arbitraires sans prévoir une surveillance adéquate afin de garantir l'équité du système. Le projet de loi élargirait les pouvoirs sur l'accès légal afin de permettre aux services de police, aux organismes de sécurité et à d'autres d'exiger des renseignements de divers fournisseurs de services, y compris des hôtels, des banques, des médecins et plus encore, et de divulguer des renseignements personnels sans autorisation judiciaire. C'est une atteinte directe à la vie privée des Canadiens.
Le projet de loi prévoit un seuil peu élevé pour obliger les fournisseurs à transmettre des renseignements sur les abonnés et sur leur compte et, dans de nombreux cas, les données d'horodatage, l'emplacement du service et d'autres renseignements qui sont normalement considérés comme privés. Le projet de loi donnerait au ministre ou au Cabinet de nouveaux pouvoirs lui permettant d'agir unilatéralement, sans surveillance parlementaire ou judiciaire, sur la seule base de soupçons. Les critères nébuleux et le flou laissent place à l'interprétation. Ils laissent place à l'arbitraire et à de possibles décisions discriminatoires.
Notre démocratie prévoit un ensemble de freins et de contrepoids. Ce projet de loi éliminerait un grand nombre de ces freins et contrepoids. Les conservateurs se sont toujours battus pour des politiques pratiques qui protégeraient nos frontières et rétabliraient la sécurité dans nos collectivités tout en respectant les droits des Canadiens.
Il n'est pas surprenant que le gouvernement libéral à bout de souffle ait présenté un projet de loi intitulé Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière. Ce qui est surprenant, c'est que les libéraux ont maintenant décidé, après 10 années au pouvoir, qu'il faut renforcer la sécurité à la frontière et que la question doit faire l'objet d'un projet de loi. On se serait attendu à ce que la question soit une priorité dès le début, mais maintenant, les libéraux veulent nous faire croire que les vastes pouvoirs prévus dans ce nouveau projet de loi vont régler le problème. Ils veulent qu'on les écoute parce qu'ils savent ce qu'il faut faire. En fait, de nombreux éléments du projet de loi qui méritent d'être appuyés portent sur des sujets dont les conservateurs parlent tous les jours à la Chambre depuis 10 ans, mais les députés du gouvernement libéral fatigué ont fait la sourde oreille.
Les conservateurs appuient l'ajout de milliers d'agents frontaliers, le renforcement des pouvoirs de l'Agence des services frontaliers du Canada tout le long de la frontière et l'installation de tours de surveillance frontalière. Nous sommes également en faveur de l'installation de scanneurs à haute puissance aux postes frontaliers terrestres et aux ports d'embarquement côtiers pour repérer les drogues, les armes à feu et les voitures volées. Surtout, nous soutiendrons toujours les hommes et les femmes qui travaillent fort aux premières lignes. Ces travailleurs font de leur mieux avec les ressources insuffisantes qu'on leur donne. Ils jouent un rôle essentiel pour assurer la sécurité des Canadiens en s'efforçant d'endiguer l'entrée de drogues et d'armes à feu dans notre pays, et pour cela, nous devrions sincèrement être très courtois et reconnaissants.
Les conservateurs approuvent également que le gouvernement fasse le suivi des départs de manière à ce que les fonctionnaires sachent quelles personnes expulsées se trouvent au Canada illégalement. Au cours des 10 dernières années, le gouvernement libéral a brisé notre système d'immigration, jadis une source de fierté, et l'a transformé en quelque chose dépourvu de substance. Nous constatons une détérioration du logement, de l'emploi, et j'en passe, à cause du flux de milliers d'immigrants qui entrent dans un système déjà surchargé.
Même si j'en ai encore long à dire, je terminerai avec ceci: seuls les conservateurs protégeront les libertés des Canadiens et lutteront pour une approche répressive à l'égard de la criminalité afin que les Canadiens puissent vivre chez eux, se sentir en sécurité, marcher dans leur collectivité, emmener leurs enfants à l'école, aller au théâtre et mener une vie paisible, sans craindre pour leur sécurité.
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Madame la Présidente, je voudrais commencer mon discours par ces mots: Jésus est Seigneur.
Les messages de condoléances à la famille de Charlie Kirk ont afflué, et j'aimerais moi aussi lui témoigner ma sympathie. Charlie Kirk était un grand défenseur de la foi chrétienne qui aimait à déclarer que Jésus est Seigneur, et c'est ce que je fais également ici.
Le projet de loi dont nous discutons aujourd'hui, le projet de loi , comporte toute une section sur la façon dont les forces de l'ordre gèrent le registre des délinquants sexuels et la liste des délinquants sexuels, et j'aimerais consacrer la majeure partie de mon temps de parole aujourd'hui à cette question.
Je vais commencer par lire le texte que l'on trouve à l'intérieur du passeport de chaque Canadien, à la toute première page:
Le ministre des Affaires étrangères du Canada, au nom de Sa Majesté le Roi, prie les autorités intéressées de bien vouloir laisser passer le titulaire librement, sans délai ou entrave, de même que lui prêter l’aide et la protection dont il aurait besoin.
Ce passeport est la propriété du gouvernement du Canada. Il ne doit subir aucune altération. Vous devez en prendre le plus grand soin.
La première page du passeport constitue une approbation du titulaire de ce dernier: elle signifie essentiellement que le Canada espère que les pays où les Canadiens voyagent avec leur passeport assureront leur sécurité et leur permettront de passer, pour ainsi dire. Quand on délivre un passeport aux Canadiens, on demande aux autres pays de les accueillir.
Le projet de loi contient de bons éléments, surtout dans la partie 13. Sous le gouvernement actuel, les délinquants sexuels reconnus coupables ou les prédateurs d'enfants ont eu plus de liberté pour voyager que les Canadiens qui ont choisi de ne pas se faire vacciner. Sous le gouvernement libéral, en 2019, 2020, 2021 et 2022, la capacité de voyager des gens a fait l'objet de restrictions importantes, mais le gouvernement a continué à délivrer des passeports à des personnes inscrites au registre national des délinquants sexuels.
Ce n'est pas nécessaire, car, en 2015, le gouvernement conservateur a modifié la loi sur les passeports afin de donner au ministre des Affaires étrangères les outils nécessaires pour refuser ou annuler l'émission de passeports afin de prévenir des infractions de nature sexuelle contre des enfants, que ce soit au Canada ou à l'étranger. Il s'agissait essentiellement d'empêcher des prédateurs sexuels canadiens de se rendre dans d'autres régions du monde pour exploiter des jeunes, particulièrement dans des pays en développement. Cependant, je reconnais que la partie 13 permettrait aux forces de l'ordre et aux agents des services frontaliers de mieux communiquer entre eux et j'espère que cela serait très utile.
Nous avons également discuté ici de la gestion des passeports et de la possibilité de marquer les passeports afin d'indiquer qu'une personne est un délinquant sexuel inscrit. Lorsque j'ai parlé aux employés du bureau des passeports, ils m'ont dit qu'ils ne pouvaient pas obtenir cette information de la GRC parce que cette dernière n'est pas autorisée à la leur communiquer. J'espère donc que le projet de loi dont nous sommes saisis sera adopté. Je n'ai entendu aucune déclaration du gouvernement libéral voulant que cela allait permettre de régler le problème. Cela ne fait pas partie des messages officiels entourant le projet de loi.
Je tiens à souligner que l'article 13 est un article important du projet de loi, mais que nous en entendons très peu parler. Or, c'est une question sur laquelle je travaille depuis de nombreuses années. Presque chaque année, j'inscris une question au Feuilleton pour demander au gouvernement de nous dire combien de passeports il a révoqués, combien il en a annulé et combien il en a refusé. De 2015 à 2018, au cours des deux premières années du gouvernement libéral, seuls trois passeports ont été annulés ou révoqués, et cinq demandes ont été refusées au motif de prévenir les abus sexuels sur des enfants à l'étranger. Bon nombre de ces interventions se sont produites sous le gouvernement conservateur. Au départ, il y en avait plusieurs, mais par la suite, elles ont été de plus en plus rares, et en 2018, leur nombre est tombé à zéro.
Le Canada compte près de 60 000 délinquants sexuels inscrits, dont 72 % qui sont des prédateurs sexuels d'enfants, ce qui représente plus de 42 000 personnes reconnues coupables d'agression sexuelle contre des enfants. Le gouvernement libéral n'a annulé que 13 passeports, il n'en a annulé aucun au cours des trois dernières années et il n'en a refusé que huit.
Grâce au travail des organismes avec lesquels je collabore, nous savons que le gouvernement délivre des passeports à des délinquants sexuels canadiens qui ont été reconnus coupables de crimes horribles contre des enfants et qui ont pu voyager à l'étranger au cours des dernières années. Par exemple, Donald Bakker, un horrible agresseur d'enfants, l'un des plus notoires du Canada, a purgé une peine d'emprisonnement pour s'être rendu en Asie du Sud-Est afin d'agresser des enfants d'à peine sept ans. Sous le gouvernement libéral, il a obtenu un passeport et s'est rendu, au cours des dernières années, dans des pays pauvres. Je trouve cela inconcevable.
Au cours des sept premières années du gouvernement libéral, seulement 13 passeports ont été révoqués ou refusés parmi les 42 500 prédateurs sexuels d'enfants. Chaque année, je fais inscrire des questions au Feuilleton pour demander au gouvernement ce qu'il fait dans ce dossier. Fait intéressant, j'ai reçu la réponse à l'une de ces questions pas plus tard qu'hier. J'avais demandé à la GRC, par exemple, combien de délinquants sexuels sortent du pays. On m'a répondu que la GRC était incapable de connaître le nombre de délinquants sexuels qui sortent du pays.
À quoi sert un registre national des délinquants sexuels si on ne peut pas savoir où vont ces gens? Je pensais que c'était le but du registre. En particulier, si la GRC est responsable de ce registre, elle devrait certainement être en mesure de suivre ce genre de choses, mais elle dit ne pas être en mesure de le faire. Comment est-ce possible? C'est la question que je pose au gouvernement. N'avons-nous pas l'obligation morale de prévenir l'exploitation des enfants à l'extérieur de nos frontières?
Les délinquants sexuels sont tenus de comparaître au bureau d'inscription lorsqu'ils quittent le pays, et ne pas le faire constitue une infraction. J'ai demandé à la GRC combien de délinquants sexuels ne signalaient pas leur départ du pays et, bien sûr, comme elle ne sait pas combien de délinquants sortent du pays, elle m'a répondu qu'elle n'était pas en mesure de m'indiquer le nombre de délinquants sexuels inscrits qui ne signalent pas leur départ. La GRC peut être informée d'un manquement après coup et être alors en mesure d'enquêter, mais elle ne sait pas combien de fois des délinquants manquent à leur obligation.
L'article 13 semble prometteur à cet égard, mais le gouvernement n'a pas encore dit grand-chose à ce sujet. L'article 13 réglerait-il le problème que j'ai mentionné? Il y est beaucoup question de favoriser la communication entre les organismes dans le but de prévenir ce genre de choses. J'espère que ce sera le cas. Soulignons toutefois que les dispositions législatives qui prévoient tout cela sont en vigueur depuis 2015 et que le gouvernement libéral ne les a pas fait respecter. Il n'a pas eu recours à la loi et ne s'est pas du tout servi du registre officiel.
Notre système de déclaration semble être essentiellement volontaire et dénué de toute reddition de comptes. Si ce n'était du travail des groupes de la société civile qui attirent l'attention sur ce problème, rien ne serait peut-être fait pour le régler. La seule information que le gouvernement a pu nous donner, c'est le nombre d'avis que la GRC a reçus de la part de délinquants sexuels inscrits au Registre national des délinquants sexuels qui avaient signalé leur intention de voyager à l'étranger, ventilé par année. Ainsi, en 2022, 1 773 délinquants sexuels inscrits ont déclaré qu'ils comptaient partir en voyage à l'extérieur du Canada; en 2023, ils étaient 2 204 et en 2024, 3 320. En date de mai 2025, près de 1 000 délinquants sexuels inscrits avaient signalé leur intention de sortir du pays.
Je suis heureux de voir que le gouvernement s'attaque aux obstacles qui existent dans le domaine des communications entre les deux pays. Je pense qu'il le fait uniquement parce que le gouvernement des États-Unis s'en est plaint. Les Américains nous font remarquer que, chaque fois qu'un délinquant sexuel inscrit dans un registre de leur pays part pour le Canada, soit près de 1 000 fois par année, ils informent au moins les autorités canadiennes qu'un délinquant sexuel inscrit à un registre s'approche de la frontière, et nous avons refusé l'entrée à bon nombre de ces personnes. Les Américains nous ont demandé de faire de même, et je pense que c'est ce qui explique que nous étudiions le projet de loi actuel.
Or, nous ne sommes pas certains que cela fonctionnera au Canada. L'Agence des services frontaliers du Canada pourra-t-elle communiquer avec le bureau des passeports? L'Agence des services frontaliers du Canada pourra-t-elle communiquer avec la GRC au sujet du registre des délinquants sexuels? Cela n'apparaît pas clairement dans l'information que le gouvernement nous a communiquée.
Au Canada, les délinquants sexuels sont tenus de déclarer, dans les sept jours précédant leur départ du pays, leurs dates de départ et de retour, ainsi que toutes les adresses ou tous les lieux où ils prévoient séjourner pendant leur voyage à l'étranger. Comme je l'ai déjà dit, nous ne savons pas vraiment s'ils font ces déclarations ou non. En raison des lacunes dans les échanges d'information, la GRC n'est même pas en mesure d'intervenir.
J'espère que le projet de loi nous permettra de régler ce problème et que le gouvernement pourra m'en donner l'assurance.
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Madame la Présidente, je suis heureuse de prendre la parole au nom des habitants épris de liberté d'Algonquin—Renfrew—Pembroke au sujet du projet de loi , une mesure législative des libéraux qui aurait pour objectif d'assurer une sécurité rigoureuse à la frontière.
Les conservateurs soutiendront toujours la sécurité frontalière, la primauté du droit et la protection de la souveraineté canadienne. Toutefois, nous devons veiller à ce que ceux qui entrent dans notre pays le fassent légalement, en toute sécurité et dans le respect de nos valeurs. Nous soutenons les mesures qui protègent les Canadiens contre le trafic de drogues, la traite des personnes et le crime organisé. Nous soutenons les réformes qui rationalisent les processus d'immigration et garantissent l'équité de notre système d'asile.
Ce que nous ne soutiendrons pas, ce sont les mesures qui ciblent les Canadiens respectueux de la loi. Nous ne soutenons pas la criminalisation de l'utilisation d'argent comptant. Nous ne soutenons pas la surveillance sans mandat des activités des Canadiens sur Internet. Nous ne soutenons pas l'octroi aux forces de l'ordre du pouvoir de fouiller le courrier des Canadiens sans contrôle judiciaire. Il ne s'agit pas là de questions frontalières, mais bien de mesures de surveillance. Ce sont des mesures de contrôle qui n'ont pas leur place dans une société libre et démocratique.
À bien des égards, ce projet de loi est un aveu d'échec de la part du gouvernement libéral, qui a laissé la criminalité et le chaos sévir partout. Le gouvernement prétend que ce projet de loi vise à s'attaquer aux gangs internationaux qui vendent du fentanyl aux Canadiens, mais il ne prévoit aucune peine d'emprisonnement obligatoire pour les trafiquants ni pour les gangsters qui utilisent des armes à feu. Ce projet de loi démontre bien que les libéraux peuvent changer de chef, mais qu'ils conservent tout de même leur idéologie.
Grâce en partie à la nouvelle loi des libéraux sur la censure, de nombreux Canadiens n'ont aucune idée que le cherche à interdire les transactions en argent comptant. Les libéraux veulent ériger en infraction criminelle le fait pour les entreprises, les professionnels et les organismes de bienfaisance d'accepter des paiements en espèces de 10 000 $ ou plus dans le cadre d'une seule transaction ou d'une série de transactions connexes. Il ne s'agit pas d'une mesure ciblée contre le blanchiment d'argent, mais plutôt d'une restriction générale qui touche les citoyens respectueux des lois. Il traite les transactions légitimes comme des transactions suspectes simplement parce qu'elles impliquent des espèces sonnantes et trébuchantes. Il oblige les Canadiens à utiliser des systèmes de paiement numériques qui sont traçables, surveillés et contrôlés, mais qui peuvent aussi être piratés.
Utiliser de l'argent comptant n'est pas un crime. C'est un mode de paiement tout à fait légal. C'est un outil qui favorise la vie privée, l'autonomie et la liberté financière. Criminaliser son utilisation crée un dangereux précédent. Aujourd'hui, il est question de 10 000 $. Demain, ce pourrait être 5 000 $, puis 1 000 $ et finalement rien du tout. C'est une pente glissante qui mène vers une société sans argent comptant où chaque transaction est surveillée et chaque citoyen est suivi.
Il faut se demander à qui cela profite. Ce ne sont pas les Canadiens ordinaires, ni les petites entreprises, ni les organismes de bienfaisance. Ce sont les gouvernements, les banques et les entreprises qui tirent profit de la collecte de données et du contrôle numérique.
Les conservateurs croient en la liberté financière. Nous estimons que les Canadiens devraient avoir le droit d'utiliser des espèces pour des transactions légales sans craindre d'être poursuivis. Nous nous opposons à la disposition et demandons son retrait du projet de loi.
Je sais que de nombreux députés ministériels ont été élus pour la première fois en 2015. Ils n'ont jamais siégé dans l'opposition. Comme nous l'avons tous appris lors des remous au sein du caucus libéral l'année dernière, il s'agit d'un parti très hiérarchisé. Je soulève cette question parce que le projet de loi ressuscite les mesures sur l'accès dit légal, qui permettent au gouvernement d'accéder aux données Internet des Canadiens sans mandat. Ce n'est pas la première fois que les fonctionnaires de l'appareil de sécurité tentent de faire inscrire cette mesure dans la loi. Ils ont essayé de nous la faire adopter en 2012, alors que nous formions un gouvernement majoritaire. Heureusement, nous avions un premier ministre qui respectait et écoutait ses collègues du caucus. C'est pourquoi nous avons retiré le projet de loi.
Il n'est pas étonnant que, juste après les élections, alors que les ministres libéraux sont encore en train de chercher les toilettes et de recruter du personnel pour leurs bureaux, les bureaucrates chargés de la sécurité en profitent pour faire adopter la mesure. Ils veulent que les forces de l'ordre aient le pouvoir d'exiger des données telles que les adresses IP, les noms d'utilisateur, les identifiants d'appareils et l'historique d'utilisation des services sur la base d'un simple soupçon. Il ne s'agit pas de motifs raisonnables ou de cause probable, mais simplement de soupçons.
Bien que de nombreux acteurs d'en face n'étaient pas ici lors du dernier débat sur ce qu'on appelle l'accès légal, mon plus grand admirateur, le député de , était présent. Voici une excellente question qu'il a soulevée au cours de ce débat:
[...] la plupart des Canadiens, et les gens qui nous écoutent, aimeraient vraiment savoir dans quelle mesure les policiers, ou toute autre personne que le ministre pourrait désigner, pourront consulter l'historique de leur navigation Web et le contenu de leurs courriels. Le ministre semble dire que les nouvelles mesures ne changeront rien à ce qui est déjà en place.
Le ministre pourrait-il confirmer à ceux qui suivent le débat que le gouvernement ne permet pas d'atteintes à la vie privée, de quelque manière que ce soit, à moins qu'un mandat judiciaire ou un document semblable n'y autorise les policiers?
Je suis désolée. Je ne suis pas une très bonne imitatrice. Même si les ministres libéraux ne peuvent pas parler honnêtement de leur opposition à ces parties du projet de loi ici, à la Chambre, j'espère qu'ils trouveront le courage de le faire aux réunions de caucus.
Chacun a droit à la protection contre les fouilles, les perquisitions ou les saisies abusives. C'est en raison de ce libellé clair que la police a besoin de motifs raisonnables pour obtenir un mandat. À défaut de cela, il y aura des abus. C'est la définition du mot « raisonnable » qui pose problème. C'est pourquoi les gens qui tentent de défendre leur foyer sont jetés en prison au lieu des intrus armés.
Il ne s'agit pas de la sécurité des frontières. Le but est de donner à l'État le pouvoir non contrôlé de surveiller la vie numérique des Canadiens. C'est le précurseur naturel du projet de loi de censure d'Internet que le s'est engagé à présenter de nouveau. La combinaison de l'accès sans mandat aux données Internet et de la bureaucratie tentaculaire chargée de la sécurité numérique que les libéraux souhaitent instaurer ferait rougir d'envie les communistes au pouvoir en Chine.
La seule chose qui pourrait aggraver encore plus la situation serait que le gouvernement ait accès à une technologie qui peut passer rapidement au crible de vastes quantités de données et qui établit des connexions surprenantes. Oh, mais attendez un peu — c'est déjà le cas. Les libéraux s'en vantent tout le temps. C'est d'ailleurs pourquoi ils ont signé des contrats avec l'entreprise américaine Palantir. En 2012, la dernière fois que nous avons débattu de ce qu'on appelle l'accès légal, cette technologie relevait de la science-fiction. Aujourd'hui, c'est un fait scientifique. Les Canadiens ne veulent pas être espionnés par les systèmes d'intelligence artificielle des libéraux. Les articles du projet de loi qui portent sur ce type d'espionnage devront être supprimés à l'étape de l'étude en comité.
Internet fait partie intégrante de la société du XXIe siècle. Nous savons qu'en Chine, malgré la vaste surveillance exercée par l'État, les citoyens tolèrent le manque de respect de leur vie privée en échange de la possibilité d'utiliser Internet pour faire des achats, étudier ou socialiser. Or, la situation est différente en ce qui concerne le courrier et Postes Canada. Les libéraux planifient d'autoriser la police à fouiller le courrier sans mandat. Cela porterait un coup fatal à l'entité désuète qu'est Postes Canada.
Cela irait évidemment à l'encontre de l'article 8 de la Charte, mais aussi de l'article 3, qui porte sur le droit de vote. Rien ne minerait plus rapidement la confiance à l'égard des bulletins de vote postal que de voir les libéraux s'accorder le pouvoir d'ouvrir le courrier. Pour les Canadiens qui vivent à l'étranger, il n'y a pas d'autre solution que de voter par la poste. Si l'État peut inspecter le bulletin de vote d'une personne, on porte atteinte à son droit de vote. La simple menace d'inspection des bulletins de vote suffirait pour que des individus peu recommandables fassent pression sur les électeurs à l'étranger. Ces gens peu recommandables pourraient être non seulement des partisans sans scrupules, mais aussi des agents étrangers qui cherchent à miner notre démocratie.
Pendant ce temps, les trafiquants de fentanyl vont plutôt opter pour les services de FedEx et d'UPS ou utiliser des drones. Il y a deux ans, des agents correctionnels de la Colombie‑Britannique ont intercepté un pigeon avec un minuscule sac à dos rempli de drogues. Les trafiquants de drogue ont recours aux services de Postes Canada parce que c'est facile et bon marché. Permettre les perquisitions sans mandat pourrait empêcher les revendeurs d'utiliser le courrier, mais cela n'empêcherait pas le trafic et la distribution de drogues. Cela empêcherait cependant les Canadiens ordinaires de faire confiance au service postal, et compte tenu de la baisse de confiance que nous avons constatée dans les pays démocratiques, ce projet de loi ferait trop peu pour aider et trop pour nuire.
Les Canadiens veulent avoir confiance en leur gouvernement. Ils veulent avoir l'assurance que le gouvernement s'attaque aux problèmes de sécurité. Ils veulent que les criminels aillent en prison et que nos frontières soient contrôlées, mais nous ne pouvons pas faire confiance à un gouvernement qui se donne le pouvoir d'espionner ses citoyens sans mandat sur la base de motifs raisonnables. Ce sont les freins et contrepoids du pouvoir de l'État qui inspirent la confiance. C'est encore l'exécution compétente de ces pouvoirs qui renforce la confiance. Les conservateurs demandent au gouvernement de supprimer les articles qui minent la confiance.
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Madame la Présidente, le projet de loi , Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière, a été présenté en juin par le . Décrit comme une mesure législative visant à renforcer la sécurité frontalière, à lutter contre le trafic de fentanyl et à régler les irritants américains, ce projet de loi omnibus de 140 pages apporterait des changements radicaux à plus de 11 lois existantes, en plus de proposer un nouveau cadre pour la surveillance numérique des Canadiens.
De nombreux aspects du projet de loi n'ont rien ou presque rien à voir avec la sécurité frontalière. Le gouvernement cherche à obtenir des pouvoirs sans lien avec ce sujet, des pouvoirs qu'il a tenté en vain d'obtenir par le passé et qui constituent une menace importante pour les droits de la personne et les libertés civiles. Le projet de loi ne porte pas sur la sécurité; il vise à normaliser la surveillance, à criminaliser la migration, à contourner le Parlement et le débat public, et à porter atteinte à la vie privée des Canadiens et à leurs droits garantis par la Charte. Il nuirait à l'application régulière de la loi et il constituerait un coup de force.
Le nouveau projet de loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière que propose le gouvernement libéral est l'une des menaces les plus graves pour les libertés civiles des Canadiens que nous ayons connues depuis des années. Il fait passer le tristement célèbre projet de loi de Stephen Harper pour une mesure modérée en comparaison. Présenté comme une mesure de sécurité nationale, ce projet de loi conférerait de nouveaux pouvoirs étendus à la police et aux organismes de renseignement, pouvoirs qui passeraient outre aux protections de longue date en matière de vie privée et contourneraient la surveillance judiciaire.
Au cœur du projet de loi se trouve un élargissement fort troublant de la surveillance sans mandat. Le projet de loi permettrait à la GRC, au SCRS et même à des « fonctionnaires publics » non définis d'obliger un vaste éventail de fournisseurs de services à leur divulguer des renseignements personnels sans jamais avoir à passer par un juge. Ces fournisseurs comprennent les médecins, les banques, les propriétaires fonciers, les écoles et même les psychiatres, pour ne nommer que quelques exemples.
Pensons-y un instant. Les organismes gouvernementaux pourraient exiger qu'un fournisseur ou un fournisseur associé lié au service en cause leur fournisse des renseignements sur le moment où une personne s'est prévalue du service et pendant combien de temps. Évidemment, cela signifie que les organismes gouvernementaux sauraient où est situé le fournisseur ainsi qu'à quelles dates, à quelle fréquence et pendant combien de temps la personne s'est prévalue de ce service auprès du fournisseur. Le projet de loi habiliterait le gouvernement à accéder au registre de l'activité en ligne d'une personne, sans avoir à en justifier la raison devant un tribunal.
De tels pouvoirs illimités ouvrent la porte aux abus, et historiquement, nous savons qui en paie le prix. Lorsqu'un gouvernement empiète sur les libertés civiles, ce sont souvent les communautés racisées, à faible revenu et marginalisées qui écopent, mais elles ne sont pas les seules. Nous ferions tous les frais de ce genre de surveillance.
Ce qui est encore plus alarmant, c'est que le projet de loi ouvrirait la porte à un échange accru de renseignements avec des gouvernements étrangers, notamment les États‑Unis. Ottawa est actuellement en pourparlers dans le cadre de la CLOUD Act des États‑Unis, c'est-à-dire la Clarifying Lawful Overseas Use of Data Act, laquelle autoriserait les forces de l'ordre des États‑Unis à accéder à des données canadiennes emmagasinées sur des serveurs à l'étranger. Il pourrait entre autres s'agit de dossiers extrêmement personnels révélant notamment si une personne a déjà fait appel à un service d'avortement.
Dans la foulée de l'invalidation de l'arrêt Roe aux États-Unis, où plusieurs États criminalisent l'avortement et exercent une surveillance de la santé génésique, une telle autorisation est profondément dangereuse. À l'ère Trump, où la communauté LGBTQ2IA+ est menacée, une telle autorisation est extrêmement dangereuse. Les Canadiens ne devraient jamais avoir à craindre que leurs décisions médicales personnelles soient exposées au gouvernement d'un autre pays. Pourtant, le projet de loi rend cette possibilité bien réelle.
Matt Hatfield, d'OpenMedia, a critiqué le projet de loi en raison du nombre ahurissant de personnes qui pourront recevoir des demandes de données sans mandat, ce qui est sans précédent au Canada. Il a raison: nous n'avons jamais rien vu de tel au Canada. C'est alarmant. C'est de la surveillance à l'américaine qui s'étend au nord de la frontière. Les Canadiens ont été avertis de cela lors de la dernière campagne électorale. Le a-t-il dit aux Canadiens, pendant la campagne, que c'était ce qu'il allait faire? Non, et tout cela a pour but d'apaiser Donald Trump.
Des groupes tels que l'Association canadienne des libertés civiles, la British Columbia Civil Liberties Association et la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles tirent la sonnette d'alarme. Ils soulignent à juste titre que le projet de loi menace les droits à la vie privée et à la protection contre les fouilles, les perquisitions et les saisies abusives, des droits qui sont protégés par la Charte. Il ne s'agit pas de préoccupations abstraites, mais de droits qui sont au cœur d'une société libre et démocratique.
Si le et le ont vraiment à cœur la protection de ces droits, ils doivent abandonner le projet de loi et retourner à la planche à dessin. Cette mesure ne devrait pas être présentée au sein d'un projet de loi omnibus. S'ils veulent s'attaquer à la sécurité frontalière, ils devraient présenter un projet de loi qui traite de la sécurité frontalière. S'ils veulent lutter contre le trafic de fentanyl, ils devraient présenter un projet de loi qui traite du trafic de fentanyl. Ils ne devraient pas les regrouper dans un projet de loi de 140 pages et y glisser des dispositions qui transformeraient le Canada en un État de surveillance.
Évidemment, personne n'est contre la sécurité. Les collectivités veulent cette sécurité, et nous voulons des frontières sûres. Cependant, nous disposons déjà d'outils juridiques, comme les mandats et les ordonnances judiciaires, qui respectent les libertés civiles et permettent aux forces de l'ordre de faire leur travail tout en protégeant ces libertés. La suppression du contrôle judiciaire n'est pas la bonne solution, et ce n'est pas ainsi que fonctionne une démocratie.
Dans un article d'opinion sur les demandeurs de statut de réfugié publié en 2016, le a écrit:
Le pays ne sera plus jamais le même, et collectivement, nous devrions toujours être prêts à accueillir non seulement les personnes qui débarquent sur nos côtes, mais aussi celles qui prennent des risques extraordinaires pour atteindre d'autres rives en quête d'un refuge. Nous devons comprendre que dans des circonstances normales, les gens ne risquent pas leur vie — et celle de leur famille — pour [fuir] afin, par exemple, d'aspirer à la stabilité économique. Ils le font par désespoir et en dernier recours.
Aujourd'hui, le utilise le projet de loi pour ériger des obstacles. Effectivement, le projet de loi menace les réfugiés et ceux qui ont besoin de sécurité. Le projet de loi priverait les réfugiés en provenance des États‑Unis de toute audience, il bloquerait les demandes de ceux qui sont au Canada depuis plus d'un an et il ne tiendrait pas compte des risques de persécution, de torture, voire de mort. Le projet de loi fait écho aux politiques sur le droit d'asile de Donald Trump. En outre, j'ajouterai que plus de 150 Canadiens sont actuellement détenus par le U.S. Immigration and Customs Enforcement, ou ICE. Que fait le gouvernement? Rien. Nous n'avons rien entendu sur ce que fait le gouvernement au sujet des Canadiens dans des centres de détention d'ICE.
Le projet de loi ne porte pas sur la sécurité frontalière, mais sur l'élargissement de la surveillance gouvernementale. Il menace de brimer la liberté d'expression, de miner la confiance dans les médecins et les fournisseurs de services et de normaliser le partage de renseignements personnels avec des puissances étrangères. Les Canadiens méritent mieux. Nous ne pouvons pas laisser les normes démocratiques du Canada prendre le chemin du caniveau sous les pressions exercées par un président étatsunien de plus en plus autoritaire et délirant.
Ce n'est pas le Canada que je connais. À mon avis, ce n'est pas le Canada pour lequel les Canadiens ont voté. Je demande à tous les députés de voter contre le projet de loi et de renvoyer le gouvernement à la planche à dessin.
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Madame la Présidente, j'écoutais les observations de la députée néo-démocrate de , en face de laquelle j'ai siégé à l'Assemblée législative de la Colombie‑Britannique et avec qui je siège ici aujourd'hui, et je dois admettre que, même si nous ne sommes pas d'accord sur toute la ligne, bon nombre de ses propos rejoignent le point de vue des conservateurs.
Je tiens tout d'abord à remercier les habitants de Pitt Meadows—Maple Ridge et de Mission de m'avoir élu pour un troisième mandat. C'est la première fois que je représenterai une partie de Mission. Je partage cette responsabilité avec mon collègue de . C'est un privilège.
Pour cette élection, il y a eu 13 000 votes de plus qu'à la dernière, et j'attribue cela à différents facteurs. Évidemment, notre est un porte-parole très doué, mais il reste que les gens des collectivités que je représente ont des difficultés sur le plan économique. C'est le lot de beaucoup de gens à la grandeur du pays. Une préoccupation de taille est la prolifération des drogues et le non-respect des lois qui sévissent dans notre pays. Ce sont des choses qui ne devraient pas se produire et qui n'existaient pas avant l'arrivée au pouvoir des libéraux.
Quand je faisais du porte-à-porte, je demandais souvent aux gens s'ils pensaient que les choses s'étaient améliorées sur le plan de l'économie, de la prospérité, de la criminalité ou en général depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux. Je leur disais que s'ils pensaient vraiment cela, ils devraient voter libéral. Or, personne ne m'a répondu que les choses s'étaient améliorées. Elles ne se sont pas améliorées du tout. Elles ont même empiré.
Avec le projet de loi , les libéraux essaient de donner l'impression qu'ils agissent contre la criminalité et pour la sécurité des frontières, mais ce projet de loi est truffé de demi-mesures, de lacunes et d'erreurs. Les Canadiens sont profondément préoccupés par la recrudescence alarmante de la violence qui secoue nos collectivités. Cela pèse lourdement sur nous, et il y a une véritable dichotomie. Ma circonscription se trouve dans la région de Vancouver. C'est une région magnifique, l'une des plus belles du pays et du monde, où il fait bon vivre, mais ce qui se passe la nuit dans les rues, et ce, partout au pays, est tout autre chose. Il ne devrait pas en être ainsi.
Des actes de violence horribles nous rappellent qu'il est urgent de rétablir la sécurité dans notre pays. Pensons à la tragédie du festival Lapu Lapu à Vancouver, où 11 innocents ont perdu la vie. Il s'agit de l'un des massacres les plus dévastateurs de l'histoire de notre pays.
Partout au pays, des meurtres insensés et des crimes violents ont été commis. Ce n'étaient pas des incidents isolés. Ils reflètent une vague de violence qui inquiète tous les Canadiens. Depuis que les libéraux sont au pouvoir, le nombre de crimes violents a augmenté de 50 %, le nombre d'homicides liés aux gangs a augmenté de 78 %, le nombre d'infractions sexuelles contre les enfants a augmenté de 118 %, le nombre d'affaires de traite des personnes a augmenté de 83 % et le nombre d'agressions sexuelles a augmenté de 74 %. En Colombie‑Britannique, le nombre de cas d'extorsion a quant à lui bondi de 500 %.
Pendant des générations, à partir de la colonisation de l'Ouest, la perception du Canada et des États‑Unis aux yeux des Canadiens et du reste du monde était très différente. Le Canada était connu pour ses valeurs de paix, d'ordre et de saine gouvernance. La GRC partait à cheval pour faire le ménage dans des endroits comme Fort Whoop‑Up — dans ce qui allait devenir l'Alberta —, qui était un repaire de bandits et de trafiquants d'alcool.
Auparavant, il y avait une énorme différence entre la situation au Canada et l'anarchie qui régnait aux États-Unis. Or, ce n'est plus le cas aujourd'hui et c'est terrible. Les gens le ressentent. Ils me disent qu'ils hésitent à se déplacer à pied dans leur quartier, que la criminalité se rapproche de chez eux et qu'ils se demandent si leurs proches sont vraiment en sécurité. Ce n'est pas le Canada que nous connaissons et que nous devrions accepter.
Malheureusement, sous le gouvernement libéral, les crimes violents ont sensiblement augmenté. Les faits parlent d'eux-mêmes. Après près d'une décennie au pouvoir, on constate que les libéraux n'ont pas accordé la priorité à la sécurité publique. Leurs politiques laxistes en matière de criminalité comprennent des peines réduites pour les auteurs d'un crime grave et l'érosion de la responsabilité dans notre système de justice, ce qui a rendu les communautés vulnérables. Les criminels sont enhardis tandis que les victimes et les familles sont laissées pour compte.
Les conservateurs ont un point de vue différent. Nous croyons que les Canadiens méritent de se sentir en sécurité chez eux, dans la rue et dans leur communauté. Cela signifie qu'il faut mettre fin aux politiques de mise en liberté sous caution grâce auxquelles des récidivistes dangereux sont relâchés dans les rues. Cela signifie qu'il faut rétablir des peines plus sévères pour les criminels violents et donner aux forces de l'ordre les outils dont elles ont besoin pour faire leur travail efficacement. Cela signifie qu'il faut aider les familles et les communautés à se rétablir après une tragédie. C'est une obligation que nous avons envers les victimes dans toutes les communautés ébranlées par des actes de violence. Le gouvernement doit défendre les innocents, tenir les criminels violents responsables de leurs actes et faire en sorte que la sécurité publique redevienne une véritable priorité.
Depuis plus d'une décennie, nous exhortons le gouvernement libéral à renoncer à ses politiques dangereuses qui permettent à des criminels violents de rester en liberté. Les libéraux ont laissé nos frontières devenir extrêmement poreuses et ont plongé notre système judiciaire dans le chaos. Le député libéral d'en face a déclaré que les libéraux avaient investi 1 milliard de dollars supplémentaires dans la sécurité frontalière, mais le nombre d'immigrants clandestins qui traversent la frontière canadienne pour se rendre aux États-Unis a augmenté de 600 % depuis qu'ils sont au pouvoir. Nous ne connaissons pas vraiment le nombre de personnes qui entrent sur le territoire canadien en provenance des États-Unis. La porte est grande ouverte. Vous n'avez qu'à regarder le chemin Roxham.
Aujourd'hui, après avoir fait fi des signaux d'alarme pendant des années, après que des dizaines de milliers de Canadiens ont été victimes de récidivistes violents, les libéraux peinent à faire face à la situation. Ils ont abandonné le projet de loi , un projet de loi omnibus trop ambitieux qui tente d'en faire trop et n'aboutit pas à grand-chose dans les domaines qui comptent le plus.
Soyons clairs. Nous, les conservateurs, sommes prêts à appuyer certains éléments de ce projet de loi, mais nous sommes profondément préoccupés par plusieurs dispositions qui ne vont pas assez loin ou qui vont dans la mauvaise direction.
Quel est le plus grand défaut de ce projet de loi? Il ne fait rien pour réparer notre système dysfonctionnel de mise en liberté sous caution, le système « sitôt arrêté, sitôt relâché ». Il ne s'agit pas seulement d'une expression, mais d'une réalité dangereuse à laquelle les Canadiens se heurtent dans leurs villes respectives. Des criminels, y compris ceux qui sont accusés de trafic de fentanyl, de contrebande d'armes à feu ou d'agressions violentes, sont régulièrement mis en liberté sous caution, souvent dans les heures qui suivent leur arrestation. À Vancouver, on a vu les mêmes 40 criminels se faire arrêter 5 000 fois en un an. C'est frustrant pour les policiers. Ils se demandent à quoi bon arrêter des gens.
Le projet de loi ne prévoit pas non plus de peines d'emprisonnement obligatoires pour les trafiquants de fentanyl. Il permet toujours la détention à domicile pour un nombre effarant de crimes graves, notamment certaines formes d'agression sexuelle, d'enlèvement et de traite des personnes. Il manque de fermeté face à la criminalité, tout en favorisant l'ingérence excessive du gouvernement.
Nous sommes extrêmement alarmés par les dispositions de ce projet de loi qui menacent les libertés civiles des Canadiens, dispositions qui pourraient autoriser le gouvernement à ouvrir le courrier des citoyens sans qu'il y ait de surveillance adéquate. Certaines mesures permettent aux autorités d'obliger les fournisseurs de services Internet à transmettre des données privées en l'absence de mandat. Il y a aussi une disposition inquiétante qui vise à limiter l'utilisation de l'argent comptant, qui est essentiel pour nos aînés, nos petites entreprises et nos collectivités rurales.
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Madame la Présidente, c'est un véritable honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre pour la première fois après l'été au sujet du projet de loi , Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière. Je parle au nom des résidants de ma circonscription, Davenport, que j'ai l'immense honneur de représenter pour la quatrième fois.
Ce projet de loi est aussi nécessaire aujourd'hui qu'il l'était lorsqu'il a été présenté, en juin, et il me tarde de contribuer à faire valoir son bien-fondé. De ce côté-ci de la Chambre, lorsqu'il s'agit de sécurité rigoureuse à la frontière, il n'est pas question d'ériger des murs, mais de fournir des outils qui protégeront tous les Canadiens contre le genre de menaces que nous n'aurions pas pu imaginer il n'y a pas si longtemps.
Voyons le projet de loi comme une boîte à outils conçue pour nous protéger contre le crime organisé, les acteurs étatiques hostiles, les trafiquants d'être humains, les blanchisseurs d'argent et les cartels de la drogue. Ce sont ces personnes qui inondent nos rues de fentanyl, qui exploitent sexuellement des enfants en ligne, qui font entrer clandestinement des gens au pays ou qui essaient de blanchir de l'argent sale. Il s'agit ni plus ni moins de criminels qui mettent les outils technologiques modernes au service de la criminalité.
Les forces de l'ordre sont en mode rattrapage, car dès que l'on comble une faille du système, les criminels trouvent des moyens d'en exploiter d'autres. Certains appellent cela le jeu du chat et de la souris. Les détails de ce qu'il faut faire peuvent faire l'objet de discussions, mais la nécessité d'une intervention immédiate et urgente ne fait aucun doute. Nous estimons, de ce côté-ci de la Chambre, que le projet de loi est la mesure à prendre pour protéger adéquatement les frontières et pour agir sur plusieurs fronts. C'est pourquoi le projet de loi touche autant de domaines.
Par exemple, ce n'est peut-être pas la Loi sur les océans qu'on penserait à modifier en premier quand on songe à la Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière. Pourtant, s'il est adopté, le projet de loi apportera des modifications à la Loi sur les océans et permettra à la Garde côtière d'effectuer des patrouilles de sécurité pour recueillir, analyser et transmettre des renseignements à des fins de sécurité. Cela contribuera à protéger nos frontières maritimes, en particulier dans l'Arctique.
Les trafiquants de fentanyl, tant au Canada qu'à l'étranger, utilisent Postes Canada pour faire transporter leur produit mortel. Une infime quantité de fentanyl, quelques milligrammes à peine, peut tuer quelqu'un. Une telle quantité tient aussi parfaitement dans une enveloppe. Or, selon l'actuelle Loi sur la Société canadienne des postes, il est illégal d'ouvrir cette enveloppe. Cependant, si le projet de loi est adopté, cela changera: les forces de l'ordre pourront s'adresser à un juge, obtenir un mandat et saisir des drogues comme le fentanyl qui se trouveraient dans le courrier de Postes Canada. Avec ce changement, Postes Canada serait sur un pied d'égalité avec les grands services de messagerie, et les criminels perdraient un moyen facile d'expédier de la drogue.
Il s'agit d'un changement indispensable. Les frontières, les criminels n'en ont rien à faire. Elles sont un désagrément. Elles font grimper leurs dépenses d'affaires. Notre travail consiste à rendre les frontières étanches et à faire le nécessaire pour que les criminels ne puissent pas se dissimuler derrière nos outils de communication modernes pour se livrer à leur commerce. Pour le Canada, il s'agit de donner aux forces de l'ordre les moyens d'enquêter correctement sur les personnes prêtes à nous faire du mal en instaurant un régime officiel d'accès légal qui leur permettra de relever les défis que posent les criminels.
Les changements proposés dans le projet de loi aideraient à harmoniser nos lois et nos politiques avec celles de nos alliés, en particulier ceux du Groupe des cinq, qui ont leur propre version de certains de ces outils depuis de nombreuses années. Il est à souligner que la version canadienne sera conforme aux valeurs canadiennes et à la Charte des droits et libertés.
Il y a eu beaucoup de discussions publiques sur cette question depuis le dépôt du projet de loi , et il me tarde d'en débattre dans cette vénérable enceinte au cours des prochaines heures et des prochains jours.
Il y a un élément important que je tiens à souligner au sujet de notre proposition. Certains ont fait valoir que le régime d'accès légal proposé constitue une attaque majeure contre le droit à la vie privée. À mon avis, ce n'est pas le cas. Il est plutôt soigneusement structuré de manière à adapter l'accès à l'information par les forces de l'ordre en fonction de la nature de l'information recherchée. Pour la grande majorité des demandes d'information, il faut un mandat judiciaire. Il y a quelques exceptions à cette règle, mais je crois que tous les partis à la Chambre peuvent appuyer ces exceptions.
Voici quelques exemples. Premièrement, le projet de loi précise que les forces de l'ordre peuvent exercer certains pouvoirs pour saisir des informations spécifiques sans mandat dans des circonstances urgentes, lorsque le temps presse. Par exemple, lorsque de la violence est infligée activement et en direct à un enfant. Je suis certaine que nous sommes tous d'accord pour dire que mettre fin à la maltraitance d'un enfant relève de l'exercice légitime de l'autorité policière.
Un deuxième exemple concerne les situations où la police cherche à obtenir des renseignements de base sur une personne dans le cadre d'une enquête. Cela se produit généralement au début d'une enquête policière. Il s'agit ici d'informations de base, obtenues en posant des questions simples auxquelles on peut répondre par oui ou par non. Les informations que la police tirerait de ces réponses lui permettraient de s'adresser à un juge, de demander un mandat et d'obtenir davantage de renseignements. Là encore, l'objectif est de permettre aux forces de l'ordre d'avancer au même rythme que les criminels qu'elles poursuivent. La procédure établie est respectée, mais il est aussi essentiel que les forces policières puissent agir rapidement lorsqu'elles poursuivent des personnes qui utilisent des outils numériques pour communiquer.
Le projet de loi contient beaucoup d'autres éléments, dont nous discuterons au cours du débat d'aujourd'hui. Les modifications apportées à la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, à la Loi sur l'enregistrement de renseignements sur les délinquants sexuels, à la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, au Code criminel et à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, entre autres, constituent un ensemble complet et convaincant de réformes qui modernisent nos lois et nous protègent contre ceux qui nous veulent du mal.
Le projet de loi s'appuie sur le travail que nous avons commencé en décembre dernier lorsque nous avons annoncé un investissement de 1,3 milliard de dollars dans la sécurité frontalière. Cet investissement supplémentaire aide les organismes d'application de la loi et de renseignement à évoluer au même rythme que le crime organisé transnational, qui utilise de plus en plus de nouvelles technologies telles que les drones, les imprimantes 3D et les communications chiffrées pour commettre des crimes transfrontaliers.
Dans le cadre de notre plan pour la sécurité frontalière, nous embauchons plus de personnel et nous fournissons plus d'outils et de ressources, comme des technologies de pointe, des drones, de l'équipement de surveillance, des équipes canines, des hélicoptères et plus encore. Nous avons également inscrit sept organisations criminelles transnationales sur la liste des entités terroristes en vertu du Code criminel, et nous surveillons constamment la situation pour déterminer s'il faut en ajouter d'autres. Ces inscriptions nous permettent de prendre des mesures directes contre les groupes du crime organisé, notamment en gelant leurs avoirs au Canada.
Les Canadiens s'attendent à ce que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour lutter contre la criminalité et assurer la sécurité des gens. C'est un devoir essentiel que nous avons en tant que gouvernement. Le projet de loi à l'étude est nécessaire, mais nous ne prétendons pas qu'il est parfait. Le a clairement indiqué que le gouvernement est ouvert à des amendements constructifs. Je me réjouis à la perspective d'un débat tout aussi constructif aujourd'hui.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui au nom des vaillants résidents d'Oshawa. Lorsque je quitte ma ville pour revenir à la Chambre, je me fais toujours la porte-parole des travailleurs d'Oshawa qui bâtissent notre économie, des familles qui font la force de nos quartiers et des jeunes qui méritent d'avoir la chance de se construire un avenir dans la ville qu'ils considèrent comme leur foyer. Ils sont la force d'Oshawa, et ils méritent un gouvernement aussi fort et aussi vaillant qu'eux.
Toutes les familles d'Oshawa veulent les mêmes choses et méritent de les obtenir, à savoir des rues sécuritaires où les enfants peuvent marcher sans crainte, des frontières sécurisées qui empêchent les drogues et les armes à feu d'entrer dans nos quartiers, et un gouvernement qui protège leurs droits tout en tenant les criminels responsables de leurs actes. Le projet de loi prétend répondre à ces attentes, mais en y regardant de plus près, on constate qu'il contient plus de beaux discours que de résultats concrets. Il combine quelques mesures qui méritent d'être soutenues à de nombreuses autres qui font que les Canadiens se sentent moins libres, moins en sécurité et moins confiants dans leur gouvernement.
La crise du fentanyl cause des ravages dans de nombreuses collectivités canadiennes, et la mienne, Oshawa, ainsi que notre centre-ville n'y échappent pas. Trop de vies ont été fauchées. Trop de parents ont assisté avec tristesse à des vigiles pour leurs fils et leurs filles. Les premiers intervenants se précipitent pour répondre aux appels incessants et sauver des vies d'une surdose à l'autre. Cela témoigne de la gravité de cette crise, au coût humain élevé, qui continue de sévir dans notre ville.
Les libéraux créent une crise, mais, curieusement, ils s'attendent à ce que les Canadiens leur fassent confiance pour la régler. Il ne suffit pas d'interdire les substances toxiques; il faut traduire en justice les trafiquants. Pourtant, le projet de loi permettrait à de nombreux trafiquants de purger leur peine à domicile. Les familles d'Oshawa ne croient pas qu'un trafiquant de fentanyl devrait rester confortablement assis sur un canapé; elles croient que sa place est derrière les barreaux. Les trafiquants ne sont pas de petits délinquants; ce sont des criminels dont les actions mettent fin à des vies, détruisent des familles et terrorisent nos collectivités.
Depuis 10 ans, le gouvernement libéral ne réussit pas à renforcer la sécurité des frontières du Canada. Nos agents frontaliers font de leur mieux avec les outils dont ils disposent, mais les ressources sont inadéquates. Des drogues illégales, des véhicules volés et des armes à feu entrent au pays pendant que les Canadiens en paient le prix. Pendant tout ce temps, les conservateurs n'ont cessé de réclamer un renforcement de la sécurité à la frontière, un plus grand nombre d'agents de l'Agence des services frontaliers du Canada, des scanneurs à haute puissance aux entrées terrestres et aux ports d'embarquement ainsi que des systèmes de suivi des départs des personnes expulsées. Ce sont des mesures concrètes qui supprimeraient les dangers avant qu'ils n'envahissent nos rues.
La lutte contre le blanchiment d'argent est essentielle, bien sûr. Les familles d'Oshawa travaillent fort, paient leurs impôts et respectent les règles. Les gangs criminels ne devraient pas pouvoir se servir d'échappatoires pour blanchir leurs profits. Pourtant, la partie 11 du projet de loi constitue un pas dans la mauvaise direction. Elle interdirait complètement les transactions en espèces de plus de 10 000 $. Alors que les gangsters se servent de l'argent comptant pour blanchir de l'argent, cette interdiction radicale punirait les citoyens respectueux des lois, comme les aînés qui dépendent de l'argent comptant, les gens de métier et les petites entreprises, sans preuve qu'elle mettrait un terme au crime organisé.
Ce que je trouve encore plus préoccupant, c'est que l'accès à l'argent comptant peut être crucial pour les femmes et les personnes qui tentent de fuir une relation de violence. En effet, l'indépendance financière peut se révéler une bouée de sauvetage. Je ne saurais dire aux députés combien de fois j'ai rencontré des victimes de violence entre partenaires intimes qui se sentaient coincées et piégées. Parce qu'elles ne contrôlaient pas leur argent, il devenait beaucoup plus facile pour leur agresseur de conserver le pouvoir et le contrôle, ce qui les maintenait dans un cycle de dépendance et qui faisait en sorte qu'il était plus difficile de s'enfuir en toute sécurité. Retirer l'argent comptant comme option sûre enlève à certains des Canadiens les plus vulnérables des outils leur permettant de se protéger.
Les éléments les plus préoccupants du projet de loi sont peut-être les articles qui porteraient atteinte aux libertés civiles. La Cour suprême a affirmé que les Canadiens ont droit à la protection de leurs renseignements personnels qui figurent dans leurs dossiers Internet. Le projet de loi vise à éliminer cette protection en permettant aux fonctionnaires d'obtenir sans mandat des renseignements sur les abonnés dans des circonstances dites urgentes.
Étonnamment, le projet de loi donnerait même à Postes Canada de nouveaux pouvoirs afin d'ouvrir et d'inspecter le courrier personnel. Les Canadiens doivent avoir l'assurance que ce qu'ils envoient par la poste restera privé et confidentiel. Permettre au gouvernement de fouiller dans les lettres et les colis est une intrusion dangereuse dans la vie quotidienne. C'est exactement le genre d'atteinte à la vie privée à laquelle je m'attendais lorsque je vivais en Chine communiste en tant que jeune enseignante.
La partie 15 va plus loin en forçant les entreprises à doter leurs systèmes de trappes qui, une fois conçues, pourraient être accessibles sans surveillance judiciaire. Dans le but d'obtenir des concessions commerciales de la part des États‑Unis, le a mis nos droits et nos valeurs sur la table de négociation. Les dispositions du projet de loi sur l'accès légal éroderaient une dernière ligne de défense permettant aux gens d'être à l'abri de dangers en ligne et hors ligne.
Les organismes internationaux de défense des droits de la personne ont reconnu l'importance du cryptage pour protéger la sécurité et la vie privée des gens. Le cryptage permet aux gens de communiquer en ligne en toute sécurité lorsqu'ils en ont le plus besoin. Pour les survivants de violence entre partenaires intimes, le cryptage est une bouée de sauvetage qui garantit la communication confidentielle des plans d'évasion et qui protège les victimes, y compris les enfants, contre des agresseurs.
De nombreuses familles à Oshawa sont de nouveaux arrivants qui ont fui des régimes qui espionnaient leurs citoyens et qui sont venus au Canada pour y trouver la liberté. Ces mêmes menaces ne devraient pas assombrir leur vie ici.
Les Canadiens se souviennent de ce qui s'est passé en 2022, lorsque le gouvernement a gelé les comptes bancaires de personnes avec qui il était en désaccord sur le plan politique. Aux termes du projet de loi , les banques pourraient recueillir et utiliser des renseignements personnels sans consentement, et les comptes pourraient être gelés sur la foi de simples soupçons. Les Canadiens ordinaires ne devraient jamais être exposés à un tel risque. Nous apprenons par l'expérience. Quand on donne trop de pouvoir aux libéraux, on peut être certain qu'ils vont en abuser.
Le projet de loi , qui compte plus de 100 pages et modifierait 14 lois, omet pourtant les réformes réclamées à cor et à cri par les Canadiens. La réforme des mises en liberté sous caution n'y figure pas. La pratique consistant à arrêter puis à relâcher les contrevenants resterait en vigueur. Il n'y aurait pas de peines d'emprisonnement obligatoires pour les trafiquants de fentanyl ou les gangsters violents.
Les familles d'Oshawa ont désormais peur de laisser leurs enfants se promener dans le centre-ville. Les commerçants sont épuisés par les vols à répétition. Les policiers voient les mêmes criminels revenir dans les rues. Les Canadiens ne veulent pas de gestes symboliques, ils veulent des mesures concrètes. Les Canadiens se demandent comment nos rues en sont arrivées là. Certains affirment que nous avons besoin d'une réforme du système de mise en liberté sous caution, mais, en réalité, nous l'avons déjà, et elle ne fait qu'empirer les choses.
Le projet de loi des libéraux a réécrit les règles de sorte que les juges ont pour instruction de libérer les contrevenants dès que possible et dans les conditions les moins strictes possibles. Ce n'était pas un accident, mais bien une politique délibérée. Les résultats sont évidents à Vancouver. Comme cela a été dit aujourd'hui, nous savons que les mêmes 40 récidivistes sont passés plus de 6 000 fois par notre système. Cela représente environ 150 arrestations chacun en une seule année, un chiffre choquant qui témoigne de l'effondrement du système. Arrestations, libérations et récidives, telle est la réalité partout au Canada.
Les conservateurs sonnent l'alarme depuis des années parce que cette porte tournante met en danger nos quartiers. Qu'a fait le ? Au lieu d'apporter à la loi les correctifs nécessaires, il a fermé le Parlement, il a passé l'été à se promener partout dans le monde et il a laissé les Canadiens subir les conséquences de cette situation. Imaginons ce qui se serait produit si, au lieu de faire les manchettes à l'étranger, il avait abrogé l'ancien projet de loi il y a des mois. Combien d'entrées par effraction, d'agressions et de crimes violents aurait-on pu éviter?
Les conservateurs proposent des solutions pratiques depuis de nombreuses années. Le a déjà admis que le véritable objectif du projet de loi, c'est d'éliminer des irritants pour les États‑Unis. La sécurité du Canada est devenue secondaire pour le ministre. Avec le projet de loi , le gouvernement risque de mettre en péril la vie privée, la liberté financière et la sécurité des Canadiens, par simple opportunisme politique. Ce n'est pas un exemple de leadership: c'est une manœuvre d'apaisement.
Les conservateurs ne s'opposent pas à l'ensemble du projet de loi . Certaines mesures proposées méritent d'être étudiées et améliorées. Cela dit, nous ne donnerons pas au gouvernement carte blanche pour affaiblir les libertés des Canadiens. On ne devrait jamais demander aux gens de choisir entre la sécurité et la liberté. Ils méritent les deux.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir de vous retrouver pour parler du projet de loi , un projet de loi volumineux et complexe qui couvre plusieurs aspects liés à la sécurité des frontières, à la lutte contre le crime organisé, au financement illégal et, surtout, à l'immigration et à IRCC. Je vais peut-être insister là-dessus tantôt.
Je ne révélerai pas de secret. Comme l'ont déjà indiqué ma collègue de et mon collègue de , le Bloc québécois va appuyer ce projet de loi en deuxième lecture, mais il va l'appuyer avec une approche prudente, comme il l'a toujours fait.
Si on se le rappelle bien, depuis longtemps, le Bloc québécois réclame un meilleur contrôle aux frontières. Mon ancienne collègue Kristina Michaud avait soulevé de nombreuses questions à ce sujet, en particulier sur la question des véhicules volés, ainsi que sur le trafic de fentanyl et le blanchiment d'argent. Le Bloc québécois n'a donc pas attendu d'avoir la pression de l'administration Trump avant de soulever ici même, à la Chambre, des préoccupations qui vont de pair avec les considérations de ce projet de loi.
Ce projet de loi représente, à certains égards, une avancée importante. Cependant, il est très volumineux et il comporte de nouveaux pouvoirs pouvant effectivement susciter des inquiétudes chez les défenseurs des droits civils. Je pense que cela a été soulevé abondamment ce matin. C'est pourquoi il va falloir faire un excellent travail en comité pour approfondir certaines dimensions. Je fais confiance à mes collègues pour y arriver.
Toutefois, un point majeur demeure en suspens: le manque d'effectifs de l'Agence des services frontaliers du Canada et de la Gendarmerie royale du Canada. Le gouvernement semble être un peu en mode d'austérité budgétaire, donc j'ai hâte de voir quelles seront les pistes de solution qui seront proposées là-dessus.
Je veux tout de même apporter des considérations sur la question de l'immigration et d'IRCC. Dans les parties 6 à 9 du projet de loi, il y a des propositions qui vont un peu de pair avec des questionnements qui ont été soulevés par le Bloc québécois. Cela m'apparaît important de souligner que, par le passé, on a souvent utilisé le prétexte de la partisanerie à la Chambre. Lorsque, au Bloc québécois, nous parlions des problèmes liés à l'immigration, on soulevait, tant chez les conservateurs que chez les libéraux, que le Bloc québécois faisait une utilisation partisane de la question de l'immigration. Je veux revenir là-dessus, parce qu'on a vu dans les dernières semaines ce que pouvait créer une utilisation partisane de la question de l'immigration.
Je ne m'attarderai pas outre mesure sur la sortie peut-être un peu intempestive du sur les travailleurs étrangers temporaires. Je peux assurer aux gens que, chez moi, au Saguenay—Lac‑Saint‑Jean, cela a créé beaucoup de ressentis, parce que de nombreuses entreprises du secteur manufacturier vivent principalement de travailleurs étrangers temporaires. Il se dit tellement de choses actuellement sur l'immigration que plusieurs personnes au sein de la société en sont influencées et ont une vision un peu étriquée des problèmes qui nous touchent. Il faut faire la distinction, d'une part, entre les travailleurs étrangers temporaires essentiels dans certains secteurs d'activité et, d'autre part, ceux qui le sont peut-être moins dans d'autres secteurs. Ce ne sont peut-être pas les mêmes réalités dans les régions et dans les grands centres urbains.
Il faut faire le départage de ça, mais il faut faire le départage aussi des types d'immigration. Un demandeur d'asile n'a pas le même statut qu'un travailleur étranger temporaire. Ce qui a été dommageable au Québec dans les dernières années, c'est le flux considérable de demandeurs d'asile qui sont arrivés. Cela a créé une pression sur les services publics, sur le logement, sur les services de soins de santé, sur l'éducation, notamment. Quand le Bloc québécois a soulevé ces questions à la dernière législature, il me semble que l'écoute était moins attentive de la part du gouvernement.
J'aimerais donc qu'on ait des débats, dans les prochains mois ou dans les prochaines semaines, un peu plus sereins sur la question de l'immigration. À en juger ce que j'ai vu depuis 2019, disons que c'est assez discutable.
De quoi avons-nous parlé depuis 2019? Je rappellerai que le Bloc québécois s'est prononcé à de nombreuses reprises pour dénoncer ce qui se faisait au chemin Roxham, pour dénoncer l'Initiative du Siècle et pour dénoncer un système d'immigration qui est, selon moi, en crise et qui est brisé. Nos bureaux de circonscription sont quasiment devenus des bureaux de Service Canada. C'est la réalité pour les députés du Bloc québécois, mais je suppose que c'est la même chose pour les députés conservateurs et libéraux. Nous faisons la tâche de suppléer aux manquements relatifs au fonctionnement du système de citoyenneté et d'immigration.
Je dis ça parce qu'il y a certaines pistes de solution qui m'apparaissent intéressantes dans le projet de loi . La partie 6, qui vise à partager des renseignements auprès du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, pourrait entre autres répondre à certains problèmes que nous avons vécus.
Pas plus tard qu'aujourd'hui, mon collègue de a demandé à la de démarrer une enquête sur ce fameux problème de chauffeurs au rabais. Je ne sais pas si c'est de cette façon qu'on les appelle. Ce sont des travailleurs étrangers temporaires qui demandent un permis pour faire du transport en vrac sans répondre nécessairement à toutes les considérations. Comme nous l'avons vu dans les médias il n'y a pas si longtemps, ils sont la cause d'accidents qui sont devenus des accidents mortels. C'est peut-être parce qu'ils ne respectent pas l'ensemble des règles de la sécurité routière, qu'ils ne respectent pas l'ensemble des règles comme les inscriptions sur les journaux de bord des véhicules et qu'ils n'ont pas entre leurs mains un équipement de travail qui est sain et sécuritaire. C'est peut-être une dimension qui devrait être étudiée dans le cadre de ce projet de loi. Je sais que mon collègue Pierre-Boucher—Les Patriotes—Verchères a déjà de la documentation à ce sujet. C'est peut-être quelque chose qui pourrait être abordé en comité.
Il y a également tout le travail qui sera fait sur l'examen des demandes d'asile. Je pense entre autres à la partie 7. Je ne sais pas si mes collègues ont vécu ça dans leur circonscription, mais nous avons un problème majeur présentement en ce qui concerne les étudiants étrangers temporaires. Il y a eu un flot d'étudiants étrangers temporaires qui sont arrivés sur le territoire avec de fausses lettres d'acceptation et qui, de cette façon, ont pu faire une demande d'asile. Quelles ont été les conséquences de cela? Je vais parler de ce que nous avons vécu au Saguenay-Lac‑Saint‑Jean en particulier. Cela a créé une pression énorme sur les universités et les collèges. Ces derniers ont dû traiter, dans les dernières années, de nombreuses demandes, qui étaient quelquefois farfelues, sans recevoir de soutien de la part du gouvernement fédéral.
Je parlerai simplement de l'Université du Québec à Chicoutimi. Les étudiants étrangers français sont une clientèle sous protocole, ils ne posent donc pas problème. Or, il y a eu des cas désastreux où les demandes de ces étudiants étaient retardées, justement parce que nous vivons une situation précaire relativement aux étudiants étrangers qui arrivent sur le territoire pour faire des demandes d'asile.
Je vois donc d'un très bon œil cet élément qui est dans le projet de loi C‑2. Ça peut permettre de redorer d'une certaine façon la réputation de nos universités, qui a été mise à mal cet été. Il y a beaucoup de démarches qui sont faites par les universités pour recruter des étudiants étrangers. C'est un milieu qui est très concurrentiel. Dans ma circonscription, au Saguenay-Lac‑Saint‑Jean, l'Université du Québec à Chicoutimi avait une stratégie mise en place depuis les 20 dernières années pour devenir une université accueillante pour les étudiants étrangers. Malheureusement pour elle, cette belle réputation qu'elle s'était faite a été « scrapée » — j'utilise le mot à escient — par une mauvaise réponse de la part du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration. Je peux dire que cette mauvaise réponse n'est pas étrangère au fait que nous n'avions pas de meilleure loi pour encadrer les étudiants qui font des demandes et qui viennent ici en invoquant de fausses raisons.
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Monsieur le Président, je suis ravi d'être de retour. Je vous souhaite, à vous et à tous nos collègues, une excellente rentrée parlementaire.
Je suis heureux d'avoir passé l'été dans Miramichi—Grand Lake. J'ai passé les derniers mois à discuter avec des amis, des voisins et des concitoyens et à écouter leurs préoccupations. Pas plus tard que la semaine dernière, les membres du quartier des affaires du centre-ville de Newcastle ont tenu une assemblée publique en réponse à la crise de sécurité publique qui frappe notre petite ville. J'y ai assisté, et la salle était pleine à craquer. La situation au centre-ville de Newcastle est urgente. Tous ceux qui ont assisté à la réunion le reconnaissent. Il suffit de parcourir notre collectivité en voiture pour le constater. Cependant, Newcastle n'est pas le seul endroit à être aux prises avec de telles difficultés.
En effet, après avoir échangé avec mes collègues à la Chambre, je sais que, dans presque toutes les collectivités du pays, la triste réalité est la même. La crise de sécurité publique est bien réelle dans les collectivités, à l'échelle du pays; elle se caractérise par la consommation de drogues et la toxicomanie, la criminalité et le vandalisme, des comportements agressifs et du harcèlement, ainsi que des violations de domicile. Bon nombre de Canadiens ne se sentent pas en sécurité dans les rues, et ils ne se sentent même pas en sécurité chez eux quand leurs portes sont verrouillées.
J'espère qu'aucun député ne pense que c'est du bon travail. J'espère que nous pouvons tous convenir que quelque chose doit changer. Cependant, le gouvernement libéral cherche à rassurer les Canadiens. Le gouvernement a été réélu sur la promesse d'abolir la taxe sur le carbone et de négocier un accord commercial avec Donald Trump, le bon ami du , mais il n'a tenu ni l'une ni l'autre de ces promesses. De mon point de vue, il ne semble pas que les libéraux aient véritablement l'intention de respecter les promesses qu'ils ont faites aux Canadiens.
Quelle solution le Parti libéral propose-t-il pour régler la crise de sécurité publique au pays? Il veut rendre plus difficile l'accès à l'argent dans les guichets automatiques et faciliter l'ouverture du courrier des Canadiens par le gouvernement.
Le projet de loi ne contribuerait guère à régler les problèmes concrets qui affligent le pays, mais il permettrait au gouvernement d'obtenir la reconnaissance du Forum économique mondial. Qualifier le gouvernement de « déconnecté » est un euphémisme. Il n'est pas étonnant que le gouvernement libéral n'ait pas réussi à conclure un accord commercial avec les États‑Unis, notre plus important et meilleur partenaire commercial. Le gouvernement libéral n'a pas répondu aux préoccupations très légitimes soulevées par le gouvernement américain au sujet de la criminalité et des répercussions qu'elle a jusqu'aux États‑Unis. C'est écrit noir sur blanc dans ce projet de loi: la réponse du gouvernement libéral au flux de drogues et d'armes illégales à la frontière consiste à faciliter et à simplifier le passage des demandeurs d'asile vers les États‑Unis en dehors des voies légales d'immigration. Le projet de loi prévoit même d'offrir aux demandeurs d'asile une aide gouvernementale pour naviguer dans notre système.
Le projet de loi permettrait également au gouvernement de surveiller de plus près notre historique de recherche sur Internet. Depuis maintenant 10 ans, les conservateurs maintiennent que les politiques laxistes des libéraux en matière de criminalité mettent les Canadiens en danger. Nous avions bien dit que le fentanyl allait faire des ravages dans les villes canadiennes, mais les libéraux ne nous ont pas écoutés. Voilà maintenant que la criminalité et les décès liés à la drogue sont en hausse, mais les libéraux s'entêtent. Je commence à penser que, devant les défis complexes du pays, le a été frappé de stupeur. C'est à se demander si le gouvernement est complètement inepte ou plutôt s'il sait exactement ce qu'il fait.
Il est de plus en plus difficile d'accorder le bénéfice du doute aux libéraux. Prennent-ils de mauvaises décisions de façon bien intentionnée? Peuvent-ils prendre autant de mauvaises décisions de suite ou le projet de loi révèle-t-il plutôt l'ignoble mépris que l'élite urbaine ressent pour les travailleurs canadiens des régions rurales? C'est ce même mépris, exprimé par Ruth Marshall de l'Université de Toronto la semaine dernière, qui a empêché la Chambre d'observer un moment de silence pour un jeune père assassiné en Utah la semaine dernière parce qu'il croyait en Dieu et qu'il encourageait les autres à faire de même.
En juin, les libéraux se sont empressés de présenter ce projet de loi à la Chambre et l'ont affublé d'un nom sévère, la « Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière ». Le nom est fort, mais le projet de loi ne l'est pas. Il est faible là où il devrait être fort, et pire encore, il est trop sévère là où il devrait respecter la liberté des Canadiens ordinaires. Les conservateurs croient au maintien de l'ordre par des moyens concrets et sensés, et c'est pourquoi nous nous opposons à ce projet de loi. Nous soutiendrons toute mesure qui empêche réellement la drogue, les armes à feu et la violence de contaminer nos collectivités, mais je ne soutiendrai pas un texte législatif qui bafouerait inutilement les droits des citoyens respectueux de la loi.
Qu'en est‑il de la réforme de la mise en liberté sous caution? Le projet de loi ne ferait rien pour mettre fin à la pratique consistant à arrêter puis à relâcher les criminels dans nos collectivités. Je peux vous dire ce qu'en pensent mes concitoyens. À Renous, à Doaktown, à Nauwigewauk, à Chipman ou à Minto, si quelqu'un vend du poison à nos enfants, il mérite d'être mis derrière les barreaux ou six pieds sous terre. Si le gouvernement ne réagit pas rapidement à cette situation de crise, les choses ne feront qu'empirer.
Le projet de loi ne prévoit aucune peine d'emprisonnement obligatoire pour les trafiquants de fentanyl ni de nouvelle peine obligatoire pour les criminels qui se servent d'armes à feu. Ce projet de loi ne fait pas preuve de fermeté; il fait preuve de faiblesse. Non seulement il ne sévirait pas contre les vrais criminels, mais il empiéterait excessivement sur la vie privée des citoyens ordinaires. Il permettrait aux organismes gouvernementaux d'ouvrir notre courrier. Il obligerait les fournisseurs de service Internet à divulguer les résultats de nos recherches sur Google, et ce, sans mandat. Il s'attaquerait même à l'argent dans notre portefeuille.
Les Canadiens doivent savoir que les conservateurs croient au libre marché. L'argent liquide est synonyme de choix, et le choix est synonyme de liberté. Ce n'est pas à Ottawa de décider comment une grand-mère de Red Bank achète ses provisions, mais c'est ainsi que le gouvernement libéral voit les choses. C'est pour cette raison que les électeurs de ma circonscription m'ont élu: pour que je soulève la question à la Chambre. Le gouvernement libéral ignore les problèmes jusqu'à ce qu'ils explosent. Ensuite, au lieu d'apporter une solution simple, il utilise des subterfuges législatifs pour faire avancer un programme mondialiste au détriment des libertés des Canadiens.
À mon avis, le projet de loi n'est qu'une nouvelle façon pour l'élite du centre-ville de Toronto de dicter leur mode de vie aux Canadiens des régions rurales, sans avoir la moindre idée de ce qu'est la vie là où une poignée de main équivaut encore à un contrat et où on juge un homme à sa parole. Pour ma part, je ne soutiendrai pas le projet de loi. Je me battrai pour un Canada sûr et libre, et il semble bien que j'aurai fort à faire. Je crois que les criminels doivent subir de réelles conséquences et que les citoyens respectueux de la loi doivent conserver les libertés pour lesquelles nos grands-pères se sont battus et sont morts sur les plages.
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Monsieur le Président, quand je regarde Saskatoon-Ouest, les vitrines des magasins le long de la 22
e rue, les maisons familiales et les petites entreprises qui ont bâti l'Ouest de Saskatoon, je constate le coût réel des 10 années d'échecs des libéraux en matière de criminalité, de drogues et d'immigration. Le gouvernement a rendu ces systèmes dysfonctionnels, et le projet de loi omnibus est sa tentative désespérée de durcir le ton tout en évitant de rendre des comptes. Il a dissimulé de vastes pouvoirs de surveillance dans un projet de loi sur la frontière dans le cadre d'une guerre de fait contre l'argent, puis il met les gens ordinaires au défi d'avaler la pilule. Cette façon de faire fonctionne peut-être pour les initiés d'Ottawa, mais pas pour les habitants de Parc de la Confédération, de Meadowgreen, de Mont-Royal, de Place Montgomery et de tous les quartiers de Saskatoon-Ouest, qui veulent des rues sûres et une chance équitable.
Parlons d'abord de la sécurité dans les endroits où habitent mes concitoyens. Dans notre ville, il y a eu 13 homicides en 2023, 14 en 2024, et, à la fête du Travail cette année, alors que nous étions seulement aux deux tiers de l'année, 6 personnes avaient déjà été tuées. Ce ne sont pas des statistiques. Ce sont des familles ébranlées et une collectivité sur le qui-vive. Le nombre d'agressions a augmenté cette année. Le nombre d'agressions sexuelles et d'infractions est en hausse. Le plus alarmant, c'est que 818 accusations liées aux armes à feu ont été portées au cours des 8 premiers mois de l'année. Il ne s'agit pas de pics isolés. Ces chiffres montrent une tendance saskatchewanaise qui a mal tourné sous le gouvernement libéral.
Depuis 2015, le nombre de crimes violents commis avec une arme à feu a augmenté de 206 % en Saskatchewan. Le nombre de cas d'extorsion a augmenté de plus de 600 %. Même les vols de véhicules motorisés se sont multipliés. La plupart du temps, ces crimes sont commis par des récidivistes qui ont été mis en liberté sous caution ou dont la peine a été considérablement réduite.
Le chef de police de Saskatoon, M. McBride, a résumé la situation de la façon suivante: « [...] les interventions que fait la police pour tenter de faire répondre les délinquants de leurs actes en se basant sur les lois ne servent à rien [...] les récidivistes, c'est un combat quotidien pour nous. »
Les familles de Saskatoon‑Ouest sont conscientes de la situation. Elles en sont conscientes au quotidien, dans leur collectivité, dans leur entrée et au dépanneur du coin. Elles se disent que, quoi qu'il arrive, à cause des politiques laxistes des libéraux en matière de criminalité, les récidivistes vont continuer d'être remis en liberté.
Alors que nous luttons pour assurer la sécurité de nos rues, la catastrophe des opioïdes continue de dévaster notre province. Le service des coroners de la Saskatchewan a enregistré 8 décès par intoxication au fentanyl en 2016. Ce nombre a atteint un sommet de 272 en 2021 et il était toujours élevé en 2023, avec 252 décès. Cependant, l'année dernière, il a encore grimpé pour atteindre 383 décès, ce qui en fait une année record, dépassant même les années de la COVID‑19. Qu'en est-il des huit premiers mois de 2025? Nous en sommes déjà à 330 décès, ce qui est énorme. À ce rythme, nous aurons le plus grand nombre de décès de l'histoire de notre province. Ces chiffres ne sont ni de la fiction ni de la théorie. Ces décès, ce sont nos voisins, nos collègues de travail et nos enfants. Si les députés veulent voir ce à quoi ressemble l'approche inefficace d'Ottawa sur le terrain, ils n'ont qu'à lire les mises en garde de Santé Canada sur l'approvisionnement sûr qui sont affichées devant une pharmacie située sur la 22e rue de ma circonscription. La crise nous touche réellement de près.
Il y a de l'espoir. Les solutions sont maintenant évidentes: abroger les dispositions des projets de loi et pour que les récidivistes soient emprisonnés et non libérés sous caution. Il faut aussi axer nos soins sur un modèle de rétablissement plutôt que sur le maintien des gens dans un état de dépendance perpétuel. Est-ce de cela que nous débattons aujourd'hui? Non, malheureusement.
En quoi consiste exactement le projet de loi ? Il contient des éléments visant à améliorer les mesures frontalières, notamment en exigeant la coopération avec l'Agence des services frontaliers du Canada en matière d'exportation, en autorisant des patrouilles de sécurité et en améliorant les dispositions sur la lutte contre la contrebande par la poste. Les conservateurs peuvent appuyer de telles mesures. Nous voulons tous mettre fin au trafic d'armes à feu et de drogues ainsi qu'aux vols de voitures, mais le projet de loi dévie de l'objectif en proposant un ensemble de mesures de surveillance, des mesures pour lutter contre les transactions en espèces et une révision politique des règles visant les demandes d'asile. Le projet de loi impose un plafond général pour les transactions en espèces de plus de 10 000 $ sans fournir de preuves qui justifient l'imposition d'une interdiction à l'échelle fédérale au lieu d'une meilleure tenue de dossiers. Dans Saskatoon‑Ouest, les aînés, les petits entrepreneurs et les entreprises familiales utilisent encore l'argent comptant pour des raisons tout à fait légitimes. Il y a effectivement des abus liés aux transactions en espèces, mais au lieu d'interdire ces transactions, nous devons mettre en place de meilleurs outils pour mettre fin aux crimes qui impliquent des transactions en espèces. Sinon, ce sont les gens ordinaires de Saskatoon, par exemple, qui seront les plus durement touchés par les mesures excessives du gouvernement.
Il y a par ailleurs une atteinte à la vie privée. Le projet de loi créerait de nouvelles mesures pour les demandes d'information et la saisie transfrontalière de données en abaissant les seuils d'accès aux données sur les abonnés et aux données de transmission. La Cour suprême a reconnu certaines attentes raisonnables à l'égard de la protection de la vie privée en ce qui concerne les renseignements sur les abonnés et les adresses IP, mais le gouvernement dissimule une solution de contournement dans un projet de loi sur les frontières tout en disant aux familles de Saskatoon de lui faire confiance. Ce projet de loi créerait une solution de contournement qui n'exigerait aucun mandat afin que la police puisse envahir nos réseaux numériques, et les libéraux ont enfoui cette solution dans ce projet de loi omnibus de 140 pages.
En ce qui concerne l'immigration, les libéraux ont détruit un système qui fonctionnait bien. Le système canadien faisait l'envie du monde entier. Des représentants d'autres pays venaient au Canada pour voir notre système à l'œuvre afin de pouvoir l'imiter chez eux. Au cours des dix dernières années, le gouvernement libéral a détruit la quasi-totalité de notre système d'immigration, à tel point que ces représentants ne viennent plus au Canada pour voir comment nous procédons, mais plutôt pour voir ce qu'il ne faut pas faire pour ne pas détruire leur propre système.
Bien sûr, ce n'est pas la faute des immigrants. Les immigrants ont simplement utilisé le système qui leur était proposé. C'est uniquement la faute du gouvernement. La bonne nouvelle, c'est que le système peut être rectifié, et nous savons comment y parvenir.
Les libéraux ne croyaient pas qu'il fallait limiter le nombre de permis de séjour temporaire accordés, mais devinez ce qui s'est passé. Le nombre de résidents temporaires a explosé pour atteindre plus de trois millions de personnes, soit près de 7,5 % de notre population totale. Cette croissance démographique rapide et incontrôlée a entraîné des pénuries évidentes de logements et d'emplois. Elle a mis à rude épreuve nos systèmes de santé et d'éducation.
Les employeurs ont transformé le programme des travailleurs étrangers temporaires en un moyen de maintenir les salaires à des niveaux très bas. Ce programme était censé permettre aux employeurs de trouver des travailleurs pour les emplois agricoles difficiles à pourvoir, mais il a été étendu à la restauration, à l'hébergement et à presque tous les autres secteurs. Nous proposons de le restreindre au secteur l'agriculture, car au cours des six premiers mois de cette année seulement, les libéraux ont délivré 105 000 permis de travail temporaire à des étrangers, alors qu'ils avaient promis d'en plafonner le nombre à 82 000, ce qui a inondé de travailleurs le marché des emplois de débutant, alors que les étudiants de Saskatoon avaient du mal à trouver des emplois d'été.
Ce n'est pas de la compassion. C'est une politique qui aggrave la situation des jeunes et des nouveaux arrivants. Les habitants de Saskatoon‑Ouest en font les frais à deux égards. Les employeurs cherchent désespérément des travailleurs qualifiés et fiables, tandis que les diplômés du secondaire et les étudiants des écoles polytechniques de Saskatoon‑Ouest me disent qu'ils n'arrivent pas à se trouver un premier emploi, car les libéraux ont permis qu'un programme temporaire vienne se substituer de façon permanente à la main-d'œuvre canadienne. C'est la faute du gouvernement actuel.
Soyons clairs sur ce qui manque au projet de loi et sur ce dont Saskatoon‑Ouest a besoin.
Le premier problème est celui des mises en liberté sous caution et de la détermination des peines. L'approche d'arrestation et de remise en liberté adoptée par les libéraux a échoué. Ils ont abrogé les peines d'emprisonnement obligatoires pour les crimes graves commis avec une arme à feu et pour le trafic de drogue. Ils ont préféré élargir l'utilisation des peines de détention à domicile à des infractions telles que les agressions sexuelles et les enlèvements. Au lieu d'être incarcérés pour des infractions graves, les criminels sont priés de rester chez eux. À quelle fréquence la police peut-elle surveiller les criminels chez eux? Gageons que ces voyous sont libres d'aller et venir comme bon leur semble pendant qu'ils purgent leur peine. Les conséquences sont évidentes tant dans les statistiques que dans nos rues. Il est temps de remettre les récidivistes violents en prison plutôt que de les libérer sous caution. Il faut rétablir les peines d'emprisonnement obligatoires pour les crimes les plus graves.
Le deuxième gros problème est celui du fentanyl. Le projet de loi modifie légèrement la loi actuelle en ce qui concerne les précurseurs de drogues, ce qui est bien, mais il ne fait rien contre les producteurs et les trafiquants contrôlés par des cartels qui considèrent les sanctions canadiennes comme de simples coûts d'exploitation. Les conservateurs pleins de gros bon sens proposeront des dispositions constitutionnelles ciblées sur les peines d'emprisonnement à perpétuité pour les personnes qui produisent du fentanyl ou qui en font le trafic. Voilà à quoi ressemble un véritable moyen de dissuasion, et c'est ce que mérite Saskatoon-Ouest.
Le troisième problème consiste à assurer la compétence du personnel des services frontaliers sans porter atteinte aux libertés civiles. Nous devons moderniser les scanneurs aux postes frontaliers et dans les ports, élargir les pouvoirs de l'Agence des services frontaliers du Canada tout le long de la frontière et suivre les départs afin que les personnes expulsées ne disparaissent pas dans la nature. Ce sont là des outils concrets qui donneraient des résultats concrets tout en protégeant le droit à la vie privée des familles et des petites entreprises de Saskatoon qui respectent les lois.
Voici nos solutions pleines de bon sens pour régler ces problèmes. Premièrement, il faut apporter les améliorations nécessaires à la frontière et mettre en œuvre des outils de contrôle frontalier et d'application de la loi qui aident réellement l'Agence des services frontaliers du Canada, sans toutefois recourir à des mesures de surveillance détournées et sans interdire l'utilisation de l'argent comptant.
Deuxièmement, il faut mettre les criminels en prison, et non les libérer sous caution, pour en finir avec la politique de capture et de remise en liberté des récidivistes violents, rétablir les peines d'emprisonnement obligatoires pour les crimes graves liés aux armes à feu et aux drogues dures, et abolir l'assignation à domicile dans le cas d'infractions violentes. Notre société ne mérite rien de moins.
Troisièmement, il faut imposer aux barons du fentanyl des peines d'emprisonnement à perpétuité pour la production et le trafic liés au crime organisé en fixant clairement à 40 milligrammes le seuil minimal de possession pour être accusé de trafic. Nous devons miser à fond sur les traitements et les mesures de rétablissement, et non sur les expériences ratées d'approvisionnement sûr.
Enfin, nous devons bâtir un système d'immigration équitable qui donne la priorité aux Canadiens et mettre fin au programme des travailleurs étrangers temporaires qui exerce une pression à la baisse sur les salaires, tout en conservant un volet agricole étroitement ciblé. Nous devons éliminer les arriérés et embaucher de préférence des jeunes de Saskatoon et d'autres travailleurs canadiens pour occuper les emplois au Canada.
Le gouvernement dira que l'objectif du projet de loi est une sécurité rigoureuse à la frontière, mais pour les habitants de Saskatoon‑Ouest, la sécurité à la frontière signifie: moins de fentanyl dans nos rues, au lieu d'une surveillance de leur boîte aux lettres; des capacités accrues à l'Agence des services frontaliers du Canada, plutôt qu'un contrôle des finances familiales par Ottawa; un système d'immigration qui fonctionne à l'avantage du Canada, et non un système qui répond aux désirs des lobbyistes de la grande entreprise et aux injections des acteurs du théâtre politique de Washington.
J'aime certains éléments du projet de loi , essentiellement les éléments par lesquels les libéraux tentent désespérément de renier les idées qu'ils ont eux-mêmes mises en œuvre. Cependant, il s'agit d'un projet de loi omnibus volumineux qui comprend des mesures excessives typiques des libéraux que je ne peux pas appuyer. Je veux voir une aide immédiate pour les intervenants de première ligne, les agents de l'Agence des services frontaliers du Canada, la police de Saskatoon et les partenaires en matière de sécurité communautaire. Je continue de lutter contre les abus de pouvoir du gouvernement et d'exiger une véritable réforme de la détermination de la peine.
En fin de compte, mon travail consiste à répondre aux besoins des familles de la 22e rue, des personnes âgées de Montgomery, des petits commerces, des églises et des équipes de baseball pour les jeunes partout à Saskatoon, et cela signifie un gouvernement conservateur qui renforcera la sécurité à la frontière, protégera les libertés civiles, éradiquera le fléau du fentanyl et assurera la sécurité dans nos rues en gardant les criminels en prison. Nous pouvons y arriver.
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Monsieur le Président, le vendredi 5 septembre, la GRC a saisi plus de 120 grammes de fentanyl, près de 50 grammes de méthamphétamine, plus de 150 grammes de crack et une arme de poing prohibée chargée dans un quartier familial de ma ville, Campbell River. La police a effectué la perquisition et la saisie après une longue enquête liée au trafic de drogue. L'inspecteur Jeff Preston, l'officier responsable, a déclaré: « Campbell River connaît l'un des taux de décès par surdose les plus élevés de la province, et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour retirer ces drogues toxiques de nos rues. »
Il est vrai que la GRC dans ma circonscription fait tout ce qu'elle peut pour retirer les drogues dangereuses de nos rues, mais 10 ans de gouvernance libérale ont rendu la tâche de la GRC plus ardue. En effet, le gouvernement a facilité le trafic de drogues et d'armes à feu illégales à la frontière canado-américaine, et il a enhardi les criminels en instaurant des politiques libérales prorécidives de capture et de remise en liberté dans le système de justice canadien.
Aujourd'hui, la Chambre examine le projet de loi , un texte législatif dont l'objectif, selon le libéral responsable, est notamment de lutter contre le crime organisé et le fentanyl. Cet objectif est louable, et nous, parlementaires, pourrions tous le soutenir. Malheureusement, ce projet de loi ne s'attaque pas aux nombreux facteurs qui ont contribué à l'augmentation massive du nombre de crimes violents et de décès par surdose survenue sous le gouvernement libéral ces 10 dernières années.
Il y a d'abord la question de la criminalité. Oublions les grandes villes comme Vancouver ou Toronto. Rien que dans ma circonscription, que ce soit à Campbell River, Powell River ou Courtenay, nous apprenons chaque semaine qu'une personne a été victime d'un coup de feu ou d'un coup de couteau, qu'elle a dû se défendre lors d'une introduction par effraction dans son domicile ou que son entreprise a été cambriolée. La criminalité s'aggrave, et voici les faits qui le prouvent. Depuis 2015, le nombre de crimes violents a augmenté de 50 % et celui des homicides, de 27 %, dont 34 % ont d'ailleurs été commis par des criminels qui bénéficiaient d'une sorte de liberté conditionnelle, comme une mise en liberté sous caution.
Nous devons être clairs. Si la criminalité et les troubles de l'ordre public ont augmenté de façon spectaculaire, ce n'est pas parce qu'un projet de loi comme le projet de loi n'a pas encore été adopté. C'est plutôt à cause des lois adoptées par les libéraux, avec l'appui du NPD, au cours de la dernière décennie. Des mesures législatives comme celles contenues dans les projets de loi et ont réduit la durée des peines d'emprisonnement pour les auteurs de crimes graves et ont permis aux récidivistes endurcis d'obtenir presque automatiquement leur mise en liberté sous caution.
Nous avons tous entendu parler des cas, résultant de ces politiques, de délinquants violents et imprévisibles qui sont libérés de prison et qui commettent de nouveaux actes de violence dans les rues du pays. Cela fait partie du tragique déni de justice qui sévit dans tout le pays, mais c'est quand cela se produit près de chez nous que cela nous touche davantage.
Le parc Lewis est un lieu de rassemblement populaire pour les habitants de la vallée de Comox. Les enfants jouent dans les jeux d'eau, les personnes âgées suivent des cours au centre communautaire et, apparemment, des délinquants violents récidivistes s'attaquent à un public ignorant du risque qu'il court. C'est du moins ce qui est arrivé à Serge Melancon, qui s'était rendu au parc Lewis avec sa femme de 64 ans amputée des deux jambes pour utiliser une douche adaptée aux personnes handicapées en plein jour, pendant leur voyage en voiture.
Alors que M. Melancon s'apprêtait à quitter l'allée, quelqu'un a frappé à sa vitre. Un inconnu lui a alors raconté une histoire selon laquelle il avait besoin d'emprunter son téléphone, avant d'ouvrir soudainement la portière du véhicule et de le frapper à plusieurs reprises à la tête. L'agression était si violente et si inattendue que M. Melancon n'a pratiquement pas pu se défendre et a été blessé au visage. Alors que M. Melancon était traîné hors du véhicule et gisait sur le sol, l'agresseur s'est enfui avec son téléphone, et une foule a commencé à se rassembler. La police est alors arrivée sur les lieux et a identifié l'agresseur comme étant Melvin Teagai, un boxeur entraîné. Sans surprise, les policiers ont ensuite informé M. Melancon que l'agresseur leur était déjà connu. En d'autres termes, il s'agissait d'un récidiviste violent.
Malheureusement, l'histoire de Serge Melancon est trop courante dans les grandes villes et les petites localités partout au Canada. En fait, j'ai remarqué que les seules personnes qui semblent être punies sous le gouvernement libéral sont celles qui travaillent pour gagner leur vie et respectent la loi. Il n'y a pas de meilleur exemple que celui des propriétaires d'armes à feu respectueux de la loi, qui ont été diabolisés et pris pour cible par leur propre gouvernement, alors que les libéraux ont réduit les peines de prison pour les personnes reconnues coupables d'avoir illégalement fait passer des armes à feu à la frontière depuis les États‑Unis. Je tiens à ajouter qu'il s'agit de la même frontière qu'ils prétendent aujourd'hui vouloir sécuriser à tout prix.
Les libéraux affirment également vouloir sévir contre le fentanyl et les autres drogues avec ce projet de loi. Eh bien, examinons leur bilan à cet égard.
Depuis 2015, plus de 50 000 Canadiens sont morts d'une surdose au Canada. Ce nombre est supérieur à celui des Canadiens qui ont péri pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce sont des mères et des pères, des sœurs et des frères, ainsi que des fils et des filles qui ont tous perdu la vie de façon tragique.
Que font les libéraux pour s'attaquer au problème des surdoses d'opioïdes comme le fentanyl qui font tant de ravages et causent tant de décès? Tout d'abord, dans ma province, la Colombie‑Britannique, les libéraux ont décriminalisé les drogues dures, y compris la méthamphétamine en cristaux, le crack et, oui, même le fentanyl. Cette politique est toujours en vigueur à ce jour, ce qui signifie que même s'ils prétendent prendre au sérieux la situation du fentanyl, ce que nous voulons tous, leur propre politique, qui a décriminalisé cette drogue au mépris des conséquences, demeure en place. Les libéraux ont ensuite utilisé l'argent des contribuables pour inonder les rues d'un opioïde mortel qui crée une forte dépendance, l'hydromorphone, ou le Dilaudid, tout en le présentant aux jeunes comme une drogue à approvisionnement sécuritaire, tout cela dans le cadre de leur plan connu sous le nom de réduction des méfaits. Ce projet de loi maintiendrait également toutes ces politiques.
On dit que la folie consiste à toujours faire la même chose en espérant obtenir un résultat différent. C'est un terme que je dois malheureusement utiliser trop souvent quand il est question du gouvernement actuel. Si nous voulons vraiment résoudre la crise de la toxicomanie et lutter contre le fléau du fentanyl et d'autres drogues dures, au lieu de les distribuer gratuitement, pourquoi ne pas utiliser cet argent pour permettre aux gens de suivre un traitement adéquat et de se rétablir dans le but de redevenir des membres sains et productifs de notre société? Il est temps de traiter les trafiquants de ces drogues, du fentanyl, comme les tueurs de masse qu'ils sont. Il est temps d'imposer des peines d'emprisonnement à perpétuité obligatoires à ceux qui profitent de la mort et de la misère de bon nombre de nos concitoyens canadiens. Cependant, au lieu de s'occuper de ces questions de fond, les libéraux se démènent avec un projet de loi omnibus qui non seulement ne protégerait pas les Canadiens, mais porterait atteinte à leurs libertés individuelles inattaquables.
Pour sécuriser la frontière, les conservateurs ont toujours dit qu'il fallait augmenter le financement, les ressources et l'effectif de l'Agence des services frontaliers du Canada, afin qu'elle puisse empêcher l'entrée de drogues et d'armes à la frontière. C'est le gros bon sens. Nous savons que pour assurer la sécurité à la frontière, il faut plus d'agents frontaliers et de matériel de patrouille ainsi que des mesures et des technologies de sécurité améliorées.
Ce qui me préoccupe le plus dans ce projet de loi, à part le fait qu'il ne s'attaque pas aux véritables problèmes qui sont à l'origine des crises de crimes violents et de toxicomanie au pays, ce sont les atteintes à la vie privée liées à la fouille sans mandat du courrier des Canadiens et à l'ingérence numérique excessive du gouvernement.
Premièrement, le projet de loi modifierait la Loi sur la Société canadienne des postes afin de permettre la fouille, la revendication, la saisie ou la rétention de tout article postal et habiliterait Postes Canada à ouvrir tout courrier. Cela va directement à l'encontre du droit à la vie privée des Canadiens et permettrait à Postes Canada d'ouvrir le courrier sans surveillance adéquate, tout en éliminant, ce qui est difficile à croire, toute responsabilité pour ceux qui abusent de ce nouveau pouvoir qu'on leur a accordé. Voici la vérité: les Canadiens ne veulent pas que le gouvernement fouille dans leurs colis et leurs lettres privés. Permettre un tel geste serait une violation flagrante des libertés individuelles auxquelles tous les Canadiens sont en droit de s'attendre.
On constate le même type d'érosion des libertés civiles dans les parties 14, 15 et 16 du projet de loi. Avec le projet de loi , le gouvernement pourrait créer des moyens détournés permettant aux organismes gouvernementaux d'accéder aux données privées des Canadiens, là encore sans mandat. En vertu de la partie 16 du projet de loi, le gouvernement pourrait fournir des renseignements personnels à des institutions financières, et les banques seraient autorisées à recueillir et à utiliser ces renseignements personnels à l'insu et sans le consentement des personnes concernées, sur la base des seuls soupçons du gouvernement. Il s'agit essentiellement du même pouvoir que le gouvernement s'est octroyé en invoquant la Loi sur les mesures d'urgence lors des manifestations en lien avec la COVID‑19 en 2022, pouvoir dont il a ensuite immédiatement et dangereusement abusé.
En somme, dans l'état actuel des choses, le projet de loi n'aurait pratiquement aucun effet sur les graves problèmes de la criminalité et du fentanyl, auxquels il est censé s'attaquer. Les politiques libérales infructueuses du projet de loi , du projet de loi et de la décriminalisation des drogues resteraient toutes en vigueur, tandis que de nouvelles atteintes aux libertés individuelles des Canadiens seraient introduites inconsidérément. À ce jour, le projet de loi est un projet de loi mal rédigé qui, sans modifications et révisions importantes, ne contribuerait guère à la sécurité des Canadiens, tout en érodant davantage leur vie privée et les libertés qui leur sont chères.
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Monsieur le Président, c'est la première fois que je prends la parole à la Chambre après la pause estivale. Comme toujours, je tiens à remercier les habitants de Niagara‑Ouest de m'avoir envoyé à Ottawa pour les représenter dans cette enceinte extraordinaire. Je suis touché, après plus de 21 ans, qu'ils m'aient à nouveau fait l'honneur de m'accorder leur confiance.
Aujourd'hui, nous discutons du projet de loi du gouvernement, le projet de loi . Pour les habitants de ma circonscription qui nous regardent, le titre officiel du projet de loi C‑2 est Loi concernant certaines mesures liées à la sécurité de la frontière entre le Canada et les États‑Unis et d’autres mesures connexes liées à la sécurité. Le titre abrégé de ce projet de loi est Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière. Ce projet de loi est-il vraiment à la hauteur de son nom? Il a certainement suscité beaucoup d’attention de la part de nombreuses parties prenantes: des universitaires, des groupes de la société civile et d’autres intervenants.
Penchons-nous un peu sur son contenu et jetons un regard rétrospectif sur l'histoire récente pour comprendre ce que les libéraux essaient de faire.
D'abord, je pense que mes collègues d'en face seraient d'accord pour dire que les conservateurs croient à la loi et à l'ordre. Nous militons constamment en faveur de mesures axées sur le gros bon sens pour protéger les Canadiens. Je crois que c'est un objectif commun à tous les partis. C'est simple. Les conservateurs ont à cœur les intérêts et la sécurité des Canadiens. Nous aimerions voir des projets de loi en ce sens, qu'ils soient présentés par nous ou par d'autres.
Il est important que ceux qui nous regardent aujourd'hui sachent que depuis 10 ans, les conservateurs exhortent le gouvernement libéral à abroger ses mauvaises politiques et à rétablir la sécurité dans nos communautés. La plupart des gens qui ont suivi la plus récente campagne électorale dans les médias savent que la criminalité était un enjeu principal. Les exemples abondent à la télévision et dans nos communautés. C'est la preuve que la situation s'est énormément détériorée au cours des 10 dernières années, à un point tel que de nombreux Canadiens craignent pour leur sécurité ne serait-ce que lorsqu'ils se déplacent à pied dans leur quartier.
Que les libéraux l'admettent ou non, en matière de criminalité, la situation est devenue incontrôlable. En parlant de campagnes électorales et de criminalité, je pense que plus de quatre millions de personnes ont vu mon message sur ce qui s'est passé à Grimsby pendant la dernière campagne. Des voleurs armés ont défoncé les portes d'une bijouterie avec une camionnette. Cela s'est passé en plein jour et en plein centre-ville. Or, Grimsby est une petite collectivité tranquille où ce genre de choses ne s'était tout simplement jamais produit. Ce qui est encore plus choquant, c'est que ce vol à main armée n'était pas le premier. En fait, c'était la troisième fois en seulement trois mois que la même bijouterie était prise pour cible. Imaginez un peu. Nous parlons ici de Grimsby.
La vague de criminalité a profondément ébranlé notre petite ville. Elle a suscité de nombreuses discussions sur ce qui s'est passé sous le gouvernement libéral au cours des dix dernières années. Je peux dire en toute franchise que cette question a été un facteur déterminant pour le taux de participation élevé enregistré peu de temps après dans ma circonscription, le jour des élections. Les gens en ont assez, non seulement à Niagara-Ouest, mais aussi dans toutes les régions du pays.
Les libéraux tentent de fournir une solution avec ce projet de loi, mais il semble incomplet. Les libéraux semblent s'empresser d'agir sans avoir réellement réfléchi. On dirait qu'ils font des pieds et des mains pour présenter un projet de loi, n'importe quel projet de loi, juste pour dire qu'ils passent à l'action. Le projet de loi a une trop grande portée et, au bout du compte, il ne protège pas les Canadiens et il va trop loin dans d'autres domaines. Comme dans le cas d'autres mesures législatives récentes du gouvernement, nous allons appuyer certaines parties de ce projet de loi, mais il faut poursuivre les efforts pour l'améliorer. Quand un projet de loi a du sens, nous le reconnaissons et nous travaillons en collaboration pour corriger ses lacunes et le rendre encore meilleur. Nous sommes prêts à collaborer avec tous les partis, pas seulement avec les libéraux.
Je me permets de mentionner les parties du projet de loi qui me préoccupent et qui préoccupent également bon nombre de mes collègues.
Premièrement, le projet de loi n'aborde pas la réforme du système de mise en liberté sous caution. Nous constatons les conséquences du système « sitôt arrêté, sitôt relâché », qui cause des ravages dans de nombreuses collectivités d'un bout à l'autre du pays. Lors de leur arrestation, les criminels n'en sont généralement pas à leur premier, deuxième ou même troisième crime, mais les autorités les remettent en liberté le jour même. Ils récidivent très peu de temps après, et le cycle se perpétue.
Je vais raconter aux députés ce qui s'est passé récemment à Welland. Welland est une petite ville située juste à l'extérieur de ma circonscription. En fait, mon collègue ici à la Chambre, le député de , représente cette collectivité. Un crime horrible a été commis. C’était un cauchemar. En réalité, c'est probablement le cauchemar de n'importe quel parent.
Il y a quelques semaines, Daniel Senecal, un dangereux pédophile, a été accusé d'avoir agressé sexuellement une fillette de 3 ans. Il est entré par effraction dans la maison après que la famille s'est endormie et a commis ce crime horrible contre une bambine de 3 ans. Il a été accusé d'agression sexuelle grave d'une mineure, d'étouffement, d'introduction par effraction et de contacts sexuels. Je fais grâce à tout le monde des détails concernant les blessures que ce monstre a infligées à cette pauvre enfant. Daniel Senecal est un pédophile méprisable qui ne devrait jamais retrouver sa liberté. Il a détruit la vie d'une petite fille, de sa famille et de bien d'autres.
Cependant, l'histoire ne s'arrête pas là. Ce monstre était récemment sorti de prison après y avoir passé un an pour avoir agressé sexuellement un garçon de 12 ans, il y a à peine quatre ans. Il a été condamné à 18 mois d'emprisonnement pour l'agression sexuelle d'un petit garçon, mais il a été libéré plus tôt que prévu.
Lorsque j'ai lu la nouvelle pour la première fois, je n'arrivais pas à y croire. J'ai dû consulter une autre source pour m'assurer que ce n'était pas une erreur. Eh bien, il n'y avait pas d'erreur. J'étais sous le choc, déçu et révolté. La mère du garçon de 12 ans n'en revenait pas non plus. Elle ne comprenait pas que la personne accusée d'avoir agressé une fillette de 3 ans n'ait purgé qu'un an de prison et vive désormais à proximité.
Ne reconnaît-on pas là une tendance en matière de criminalité et de laxisme des lois pénales? Le projet de loi s'attaque-t-il à ce problème? Mon collègue de a lancé une pétition, et j'encourage les députés à communiquer avec lui à son bureau de circonscription pour obtenir plus de détails et peut-être aussi signer cette pétition.
En plus de cette clémence stupide envers des monstres, il y a aussi un système de remise en liberté qui fonctionne très bien pour les vendeurs de drogue et les trafiquants. Il fonctionne très bien pour les trafiquants de fentanyl et d'armes à feu qui traversent notre frontière perméable pour s'en prendre aux Canadiens. Ce que la plupart des Canadiens seraient choqués d'entendre — et j'espère que ceux qui nous regardent s'en souviendront —, c'est qu'il n'y a toujours pas de peine d'emprisonnement obligatoire pour les trafiquants de fentanyl.
Le fentanyl est une drogue terrible. À quelques coins de rue d'ici, nous pouvons constater ses effets dévastateurs et effrayants. Deux milligrammes à peine, l'équivalent d'un grain de sel, suffisent pour tuer quelqu'un. C'est pourquoi l'équipe conservatrice veut imposer des peines obligatoires d'emprisonnement à perpétuité à toute personne impliquée dans le trafic, la production et la distribution de plus de 40 milligrammes de fentanyl. Quarante milligrammes, c'est assez pour tuer 20 personnes. C'est un massacre. Si quelqu'un est prêt à faire le trafic de ce poison et à le distribuer, cette personne ne devrait jamais retrouver la liberté. Le projet de loi n'aborde pas cette question, alors qu'il le devrait. Nous devons le corriger en conséquence.
Le projet de loi ne prévoit pas non plus de peines d'emprisonnement obligatoires pour les bandits qui commettent des crimes avec des armes à feu. Il suffit de regarder les nouvelles pour voir combien de violations de domicile et de vols de voiture qui sont commis par des criminels armés. Ces faits se produisent au quotidien, et ce, de la manière la plus effrontée qui soit. Là encore, le projet de loi C‑2 ne résout pas ce problème, et nous devons corriger cette lacune.
Le projet de loi n'aborde pas non plus la question de la détermination de la peine pour les infractions graves. Le régime actuel autorise encore l'assignation à résidence pour certaines des infractions les plus graves. Comment pouvons-nous, en toute bonne conscience, laisser cette situation perdurer alors que nous constatons les ravages qu'elle cause à tant de gens à travers le pays? Nous devons y remédier, et nous devons le faire dès maintenant.
Passons maintenant à un autre sujet qui est au centre des préoccupations de nombreux électeurs: les attaques constantes du gouvernement contre nos libertés civiles. Ce sujet est revenu souvent pendant la campagne électorale. J'ai reçu des courriels et des appels téléphoniques de personnes qui s'inquiétaient des effets de ce projet de loi sur nos libertés civiles. Ces gens craignent fort que le projet de loi permette aux autorités d'ouvrir leur courrier sans aucun contrôle. Il s'agit là d'une violation majeure de la vie privée que mes électeurs jugent inacceptable.
Le projet de loi oblige également les fournisseurs de services Internet à communiquer des renseignements personnels et autorise les autorités à effectuer des perquisitions sans mandat, ce qui constitue une autre violation de la vie privée. Je ne saurais dire à la Chambre combien de discussions j'ai eues à ce sujet, car les gens sont inquiets.
Les gens sont également alarmés par les efforts déployés par le gouvernement pour limiter l'utilisation de l'argent comptant. L'argent comptant demeure un élément essentiel de l'économie. De nombreuses personnes âgées de Niagara‑Ouest et de collectivités rurales comme la mienne, ainsi que des petites entreprises, dépendent de l'argent comptant. Tout ce que je peux dire aux gens qui nous envoient des courriels et nous téléphonent, parce que ce projet de loi les inquiète, c'est qu'il semble s'inscrire dans la tendance des libéraux à vouloir que le gouvernement exerce toujours plus de contrôle et intervienne encore plus fréquemment.
Il convient de rappeler le bilan des conservateurs à cet égard. Nous avons toujours milité en faveur de politiques pratiques et efficaces qui assurent la sécurité aux frontières, qui protègent les collectivités et qui respectent les droits et libertés fondamentaux des Canadiens. Nous avons proposé d'augmenter de plusieurs milliers le nombre d'agents frontaliers. Nous avons proposé d'étendre les pouvoirs de l'Agence des services frontaliers du Canada à l'ensemble de la frontière, et non seulement aux points de passage. Nous avons proposé d'installer des tours de surveillance frontalière, ainsi qu'un système de drones montés sur des camions pour repérer les incursions à la frontière. Nous avons présenté un plan visant à installer des scanneurs à haute puissance à tous les principaux postes frontaliers terrestres et ports de commerce. Soit dit en passant, pour ceux qui ne le savent pas, ces scanneurs permettent de voir à travers les parois des remorques afin de repérer les drogues, les armes à feu et les voitures volées. Nous avons également proposé d'assurer le suivi des départs afin que les fonctionnaires sachent quelles personnes expulsées se trouvent illégalement au Canada.
Nous avons aussi présenté un plan pour durcir les sanctions contre les récidivistes violents, auquel les libéraux s'opposent. Je ne comprends pas pourquoi ils s'y opposent. C'est pourtant une mesure sensée, mais rien à faire. Notre plan prévoit en outre la fin du régime d'arrestation et de remise en liberté sous caution, ainsi que de l'assignation à résidence pour les criminels violents, d'autres mesures sensées auxquelles s'opposent les libéraux. Nous voulons mettre fin aux peines au rabais en cas de meurtres multiples. Nous proposons de privilégier le traitement plutôt que la distribution de médicaments par le gouvernement pour lutter contre la toxicomanie.
Enfin, et surtout, nous sommes des champions des droits et libertés, de la liberté d'expression et de la défense courageuse des libertés civiles des Canadiens. Notre plan est pragmatique. Nous accorderons toujours la priorité aux Canadiens en protégeant leurs droits et en prenant au sérieux les questions de sécurité publique. Il est temps que les libéraux admettent qu'ils ont échoué lamentablement au cours des 10 dernières années en ce qui concerne la protection des Canadiens. Comme l'a dit notre , s'il vous plaît, copiez notre plan. Peu nous importe. Nous nous soucions tous des Canadiens et de leur sécurité. Nous voulons que les gens se sentent de nouveau en sécurité dans leur collectivité, alors faisons en sorte que ce soit le cas. Travaillons ensemble sur ce dossier. Corrigeons ce projet de loi. Améliorons-le. Travaillons à rendre le Canada plus sûr.
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Monsieur le Président, le gouvernement demande au Parlement d'autoriser Postes Canada à ouvrir, sans mandat, les lettres que les Canadiens s'envoient afin de nous protéger d'une crise de la drogue qu'il a lui-même créée. Le projet de loi exempterait Postes Canada, une société d'État, de tout contrôle judiciaire.
L'article 8 de la Charte canadienne des droits et libertés garantit notre droit à la protection contre les fouilles, les perquisitions ou les saisies abusives. En 1993, dans l'affaire R.c. Plant, la Cour suprême a statué que de telles protections sont nécessaires au fonctionnement même de notre démocratie et que les valeurs qui sous-tendent l'article 8 — à savoir l'intégrité, la dignité et l'autonomie — sont parmi les plus précieuses pour l'humanité. La Cour a déclaré que l’article 8 protège l’autonomie individuelle, c'est-à-dire que les gens ont le droit « de ne pas être importuné[s] », dans une sphère où « l'État ne peut s’immiscer sans permission ».
Ce ne sont pas là les paroles d'un quelconque député conservateur, mais bien celles de la Cour suprême du Canada, qui se trouve à trois coins de rue d'ici. Lorsque la Cour suprême parle, le Parlement doit l'écouter.
Pour qu'une fouille ou une perquisition soit effectuée, elle doit être raisonnable. Dans l'affaire R. c Collins, la Cour suprême du Canada — Dieu la bénisse — a statué qu'une fouille est raisonnable lorsqu'elle est autorisée par la loi. Sauf en cas d'urgence, l'article 8 exige une autorisation avant que l'on procède à une fouille. Les fouilles sans mandat sont présumées déraisonnables. Il peut y avoir des cas pressants où une fouille ou une perquisition peut être effectuée sans mandat. Par exemple, cela peut se faire en cas d'urgence, lorsqu'il est impossible d'obtenir un mandat, pour préserver des preuves qui risquent de disparaître ou lorsque la sécurité d'un policier est menacée.
La nécessité d'ouvrir et d'inspecter des enveloppes envoyées par l'entremise de Postes Canada ne constitue pas une urgence. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter de la perte de ce courrier, car Postes Canada l'a en sa possession. Il n'y a pas d'urgence, puisque la fichue enveloppe est dans le courrier. Je reçois du courrier qui m'a été envoyé un mois plus tôt, même en dehors des interruptions de travail.
Si Postes Canada souhaite ouvrir mon courrier, elle peut le faire, mais elle devrait, de grâce, obtenir une permission. Si la Couronne ne peut prouver l'existence de circonstances pressantes, c'est parce que Postes Canada détient le courrier et qu'il n'y a pas d'urgence. Ouvrir le courrier sans contrôle judiciaire ne peut être constitutionnel. Y a-t-il infraction à la Charte lorsqu'une société d'État, ou un agent de la paix agissant pour son compte, ouvre l'enveloppe? Oui, tout à fait.
Passons à l'article 1. La violation survivra-t-elle aux contestations? La Couronne peut-elle prouver, selon la prépondérance des probabilités, que l'atteinte aux droits constitutionnels est justifiable dans une société libre et démocratique? Bien sûr, la réponse est non. Postes Canada peut garder l'enveloppe, faire une déclaration sous serment, puis consulter un juge de paix. Si le juge de paix donne son autorisation, Postes Canada peut ensuite ouvrir l'enveloppe, mais, d'ici là, la société d'État ne devrait pas se mêler des affaires des Canadiens.
Depuis des années, j'exhorte les Canadiens à se rendre compte que le gouvernement libéral cherche à brimer nos droits civils. C'est un nouvel autobus qui ressemble à l'ancien, mais celui-ci pourrait être encore pire. Une atteinte à nos droits juridiques garantis par la Charte est une atteinte à la démocratie. C'est une attaque contre la Chambre et les tribunaux. Ouvrir le courrier sans surveillance judiciaire est une attaque contre tous les Canadiens.
Je ne comprends pas ce qui arrive au Canada. Je ne comprends pas comment il se fait qu'au cours des dernières années, le mot « liberté » soit devenu un vilain mot. Les libéraux portent atteinte aux valeurs sur lesquelles notre pays a été fondé.
Le diffuseur d'État, l'organe de communication du Parti libéral, reçoit des libéraux 1,5 milliard de dollars de l'argent des contribuables. D'abord, le gouvernement se moque de tous ceux qui défendent les droits civils fondamentaux, puis il les traite de fous, de marginaux ou de partisans de la droite. Quand cela ne fonctionne pas, il les qualifie de dangereux. Je suis né dans l'ancienne Union soviétique. C'est précisément ce que les communistes soviétiques ont fait pendant près de 70 ans: se moquer de l'opposition, la traiter de folle, puis la diaboliser.
Les députés savent-ils comment cette histoire se termine? Elle se termine dans des camps de travail, des camps de rééducation ou des prisons. Ronald Reagan a déjà dit que la liberté sera perdue dans l'espace d'une génération à peine. Il avait tort: la liberté sera perdue dans l'espace d'un gouvernement à peine. Juste au moment où nous pensions que la situation ne pouvait pas empirer, le même gouvernement libéral est arrivé au pouvoir, simplement avec un nouveau libéral. Il veut que le Parlement adopte une loi permettant à une société d'État d'ouvrir les lettres, les cartes de Noël et les factures sans obtenir de mandat.
La crise des drogues est une tragédie nationale que les libéraux ont créée de toutes pièces. À 20 ans, j'ai perdu un ami à cause d'une surdose d'héroïne. Après une cure de désintoxication, Simon Woods a fait une rechute. Je salue mes amis avec qui j'ai porté son cercueil. Tout au long de ma carrière, j'ai rencontré d'innombrables personnes, comme des avocats et des politiciens, qui étaient aux prises avec la toxicomanie. J'aimerais pouvoir ramener Simon parmi nous. J'aimerais pouvoir tous les ramener, mais le projet de loi n'en ramènerait aucun et il ne changerait rien, à part pour s'en prendre à la Charte canadienne des droits et libertés.
On peut toujours mettre une enveloppe de côté et faire appel à un juge de paix. Rien ne presse. On pourrait tout de même sauver la vie de Simon tout en préservant l'intégrité de notre démocratie et en respectant des centaines d'années de common law. Si la situation n'est pas urgente, s'il n'y a pas de circonstances pressantes, il faut obtenir un mandat. Je demande que nous supprimions du projet de loi les perquisitions sans mandat.
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Monsieur le Président, je prends la parole en cette rentrée parlementaire au sujet d'un projet de loi déposé le 3 juin. C'est la première occasion qui me soit donnée d'en discuter à la Chambre. Je n'oublierai jamais mes antécédents d'avocate et de pratique du droit au nom de réfugiés. En lisant le projet de loi intitulé Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière, je me suis demandé pourquoi il comporte tous ces articles modifiant la Loi sur l'immigration. Pourquoi sommes-nous en train de faire en sorte qu'il soit plus difficile pour les gens de demander le statut de réfugié? Cela va-t-il à l'encontre de nos obligations internationales au regard des traités visant à protéger les droits des réfugiés?
Revenons en arrière. Étant donné que je dispose d'environ six minutes et que je pourrai poursuivre mon intervention après les affaires courantes, qui n'ont plus rien de courant en cet endroit, je tiens à dire à ceux qui nous regardent ainsi qu'à mes collègues parlementaires que ce projet de loi est insultant à plus d'un égard. On l'attend depuis longtemps. Nous n'en pouvons plus de surveiller les promesses électorales des libéraux. La promesse de 2015 ne voulait peut-être rien dire de toute façon, puisqu'elle a été rompue tellement de fois. Cela dit, je trouve insultant qu'on nous présente des projets de loi omnibus. Par définition, un projet de loi omnibus légitime doit avoir un objectif législatif unique et non des objectifs législatifs multiples.
En bref, le projet de loi porte sur les mesures législatives distinctes suivantes: la Loi sur les douanes, la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, la Loi sur la Société canadienne des postes, la Loi sur les océans, la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, et un certain nombre de mesures législatives sur la communication d'information qui semblent avoir pour but de préparer le droit canadien à permettre aux organismes américains de sécurité et d'application de la loi d'avoir un meilleur accès aux renseignements personnels des Canadiens.
Quand j'en ai pris connaissance, le 3 juin, j'ai été alarmée et j'ai commencé à approfondir la question. Depuis, plus de 300 organisations de la société civile qui défendent les libertés civiles et la protection des réfugiés, ainsi que des groupes fondamentaux de protection de la vie privée comme OpenMedia et l'Association canadienne des libertés civiles, ont soulevé des questions et de profondes préoccupations et ont demandé au gouvernement de retirer le projet de loi. Je suis loin de croire que notre gouvernement ressemble au gouvernement de Donald Trump, mais le projet de loi ressemble à une approche à la Trump. Par conséquent, nous devons nous arrêter, réfléchir et retirer le projet de loi afin de nous concentrer sur son titre et son prétendu objectif, à savoir la Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière.
Je pense que beaucoup de Canadiens veulent une sécurité rigoureuse à la frontière avec les États‑Unis. Nous savons que des armes à feu illégales entrent au Canada par la frontière avec notre voisin du Sud. Nous savons que des drogues illégales entrent au Canada en provenance des États‑Unis. Le fentanyl ne se répand pas aux États‑Unis en provenance du Canada comme le président américain voudrait le faire croire, du moins à ses concitoyens. C’est de la pure fiction, au point de devenir une véritable mystification. Les agents des services frontaliers du Canada ont besoin de plus de ressources pour empêcher que des armes illégales et des drogues dangereuses traversent la frontière canado-américaine et entrent au Canada en provenance des États‑Unis.
Les réfugiés, des personnes qui ont vraiment besoin d'un endroit où demander le statut de réfugié, ne doivent pas être interdits de territoire avant même d'avoir eu l'occasion de présenter leur demande. J'ai déjà travaillé dans ce domaine du droit; demander le statut de réfugié est un parcours très difficile à réussir. Le système canadien n'a pas tendance à soutenir les réfugiés simplement parce qu'ils affirment être des réfugiés; ils doivent le prouver. Ils doivent avoir des preuves substantielles qu'ils ont une crainte légitime d'être renvoyés dans leur pays d'origine. Si le projet de loi est adopté dans sa forme actuelle, il accélérerait l'expulsion de personnes sans qu'elles aient la possibilité de faire valoir leurs arguments, ce qu'elles ont le droit de faire en vertu de la loi canadienne, sur les raisons pour lesquelles elles craignent légitimement d'être tuées si elles sont renvoyées dans leur pays d'origine.
Il y a beaucoup à dire à ce sujet. Moins il y aura de partisanerie dans notre gestion de ce dossier, mieux ce sera. Il est curieux d'entendre les conservateurs dénoncer le laxisme des libéraux en matière de criminalité. Lorsque j'examine le projet de loi, je me demande ce qu'il est advenu de notre respect pour la Charte.
Le a publié l'analyse de son ministère où l'on reconnaît que le projet de loi soulèverait de nombreuses préoccupations quant à sa conformité avec la Charte, et j'ai lu cette analyse. J'aborderai cette question plus en détail lorsque nous reprendrons le débat après la période des questions et les déclarations des députés. Je ne veux pas risquer d'empiéter sur ce temps, et je sais que je serai interrompue de toute façon. L'observation du ministère de la Justice sur la conformité avec la Charte n'apaise pas mes inquiétudes.
L'analyse indique que l'État pourrait accéder à ces renseignements, mais qu'il ne les utiliserait pas pour intenter des poursuites. Comme la collecte de renseignements personnels par l'État se ferait avec bienveillance, nous ne devrions pas nous inquiéter qu'il n'ait qu'à respecter des conditions minimales pour pouvoir ouvrir le courrier ou qu'il puisse accéder à des renseignements sur un fournisseur d'accès Internet ou aux renseignements que ce dernier détient sur un citoyen. Nous ne devrions pas nous inquiéter à ce sujet; l'observation concernant la Charte précise que l'État n'utiliserait pas ces renseignements d'une manière qui pourrait léser les citoyens au regard de la protection de leurs droits garantis par la Charte.
Je n'y crois pas une seconde. Je ne crois pas qu'il y ait plusieurs députés...