:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Le Canada se trouve à un moment critique. Les droits de douane américains frappent durement notre pays et menacent de plonger l'économie mondiale dans une récession. Des Canadiens qui travaillent fort perdent leur emploi, des entreprises perdent leurs clients et les investisseurs n'osent pas délier les cordons de leurs bourses. Voilà pourquoi il est essentiel que nous allions de l'avant avec un projet qui ne coûte rien et qui peut être réalisé d'un trait de plume: implanter le libre-échange au Canada.
[Français]
Au bout du compte, la décision de bâtir une économie canadienne unique, et non treize, est une décision revenant à nous faire confiance entre nous. Il s'agit de décider que le délicieux steak qu'on mange à Calgary est sûrement assez bon pour être servi à Charlottetown, et que l'hygiéniste dentaire adorée de ses patients à Moncton peut être considérée comme fiable pour faire le même excellent travail lorsqu'elle s'installera à Québec.
[Traduction]
Selon une étude publiée en 2019 par le Fonds monétaire international, ces barrières au commerce intérieur équivalent à l'imposition d'un tarif de 7 % sur nous-mêmes, au Canada. Selon un rapport publié en 2016 par Trevor Tombe et Lukas Albrecht dans la Revue canadienne d'économique, l'élimination de tous les obstacles au commerce intérieur et à la mobilité de la main-d'œuvre pourrait entraîner une baisse de prix allant jusqu'à 15 %. Une étude réalisée en 2016 par le comité sénatorial des banques et du commerce a révélé que l'élimination des obstacles au commerce intérieur pourrait entraîner une augmentation de la productivité pouvant atteindre 7 %. Dans des recherches publiées par l'Institut Macdonald-Laurier en 2024, Trevor Tombe et Ryan Manucha estiment que le libre-échange au Canada apporterait jusqu'à 200 milliards de dollars à notre économie.
[Français]
Saisissons donc l'occasion de transformer le Canada en nous faisant confiance les uns les autres et en créant une seule économie canadienne. Si nous avons présenté ce projet de loi, c'est que nous voulons éliminer les obstacles au commerce intérieur et bâtir une économie canadienne unifiée.
[Traduction]
Un mouvement prend de l'essor partout au Canada. L'Île‑du‑Prince‑Édouard, la Nouvelle‑Écosse, le Nouveau‑Brunswick, l'Ontario, la Saskatchewan et le Manitoba ont tous adopté des lois pour éliminer les obstacles au commerce intérieur.
La Colombie‑Britannique a adopté sa loi historique, l'Economic Stabilization Act, alors que le Québec fait avancer ses propres réformes. Je tiens à saluer Jason Kenney, qui était un chef de file dans ce domaine lorsqu'il était premier ministre de l'Alberta. Les protocoles d'entente entre l'Ontario et les autres provinces, ainsi que les puissants accords régionaux comme l'Accord commercial du nouveau partenariat de l'Ouest, témoignent de nouveaux niveaux de coopération.
Je tiens à être claire: la loi fédérale doit s'inscrire dans un mouvement et un effort national plus vastes visant à éliminer les obstacles au commerce intérieur et à la mobilité de la main-d'œuvre. Ce projet de loi ne suffira pas à lui seul, et il y aura encore du travail à faire après l'adoption de ce projet de loi qui aura lieu, je l'espère, vendredi. Il s'agit néanmoins de la contribution du gouvernement fédéral à l'excellent travail des provinces et des territoires. Il est important que nous, les députés fédéraux, fassions notre devoir. Quelle incroyable ironie ce sera pour nous tous de réagir aux tarifs imposés par un pays étranger en éliminant enfin les tarifs et les barrières commerciales que nous, les Canadiens, nous imposons mutuellement! Finissons‑en une fois pour toutes et réalisons le libre-échange au Canada.
Merci beaucoup.
:
Monsieur le président, je remercie le Comité de m'avoir invité pour discuter du projet de loi sur l'unité de l'économie canadienne et de l'importance cruciale de faire avancer les projets d'intérêt national.
À l'heure actuelle, non seulement le Canada traverse une période de profond changement, mais il fait face à un moment charnière. Comme ma collègue vient de le dire, les droits de douane américains et la montée du protectionnisme menacent les emplois et les entreprises canadiennes. Les marchés mondiaux ont rarement été aussi volatils. Face à cette nouvelle réalité, les Canadiens et les Canadiennes s'attendent à ce que leur gouvernement agisse et fasse preuve d'audace, de détermination et de solidarité.
[Traduction]
En cette période cruciale, le Canada doit être en mesure de construire des infrastructures stratégiques, des corridors de transport et des réseaux énergétiques qui sont essentiels à la prospérité et à la sécurité économique des Canadiens. Nous devons avoir la capacité de transporter nos ressources partout au pays et de les acheminer au reste du monde avec plus de rapidité et de fiabilité. C'est une occasion pour le gouvernement fédéral de coopérer avec les provinces, les territoires et les partenaires autochtones pour cerner et accélérer les projets dont nous avons besoin en ce moment pour assurer notre autonomie, notre sécurité et notre diversification commerciale. C'est précisément l'objectif de la Loi sur l'unité de l'économie canadienne. C'est un outil essentiel pour protéger les emplois canadiens pour cette génération et pour les générations à venir, comme nous l'espérons tous.
Lors de la récente réunion des premiers ministres à Saskatoon — où Mme Freeland, notre collègue le et moi-même étions présents —, les premiers ministres de toutes les allégeances politiques ont exprimé leur soutien enthousiaste à la promotion des projets d'édification de la nation. En effet, ils ont compris que, pour garantir la prospérité du Canada, nous devons transformer nos 13 économies en une économie canadienne unique et ainsi bâtir un avenir commun.
[Français]
Trop souvent, il a fallu du temps pour qu'une décision soit rendue sur des projets qui ont le potentiel de connecter notre pays et de faire croître notre économie. Le projet de loi sur l'unité de l'économie canadienne est notre chance de faire les choses différemment, tout en restant fidèles à nos valeurs et à nos responsabilités en tant que pays, évidemment.
[Traduction]
Nous pouvons accélérer l'approbation des projets — et nous le ferons — tout en continuant évidemment à respecter les responsabilités prévues par la Constitution à l'égard des peuples autochtones et en assurant la protection et les évaluations environnementales qui s'imposent. À cette fin, le gouvernement mettra en place un nouveau bureau des grands projets qui fournira un point de contact unique et homogène aux promoteurs de projets, une fois qu'ils auront été désignés, ainsi qu'aux intervenants, aux provinces et aux partenaires autochtones. Ma collègue vous en dira davantage sur bon nombre de ces aspects.
La Loi sur l'unité de l'économie canadienne vise à édifier le pays à une échelle jamais vue depuis des générations. Il s'agit d'arrêter de nous demander « Devrions-nous construire? » pour nous demander « Comment devons-nous construire? » Le et notre gouvernement ont été clairs quant à nos objectifs. Nous espérons que les membres de ce comité et les membres de l'autre Chambre souscrivent aux mêmes objectifs. Les Canadiens nous ont confié le mandat de mieux faire les choses, de nous y prendre différemment et de faire avancer les projets d'édification de la nation. Nous croyons que ce projet de loi est un pas important dans cette direction.
Après que vous aurez entendu les phénoménales observations de ma collègue, nous serons heureux, comme vous pouvez l'imaginer, de répondre à vos questions.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je tiens d'abord à souligner que nous sommes réunis sur le territoire non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Je suis ravie d'être ici aujourd'hui pour appuyer la , une mesure législative qui reflète l'engagement pris par notre gouvernement de bâtir un Canada fort. Ce projet de loi jette les bases d'une économie canadienne unifiée, une économie qui sert les intérêts de l'ensemble de la population canadienne, y compris les Premières Nations, les Métis et les Inuits.
Le ministre et la ministre ont présenté le fond du projet de loi. Pour ma part, je parlerai de la façon dont le projet de loi sera mis en œuvre de concert avec les peuples autochtones.
Tout d'abord, je tiens à être parfaitement claire: les grands projets ne seront approuvés en vertu de la loi que si de véritables consultations sont menées auprès des titulaires de droits autochtones garantis par l'article 35 qui sont susceptibles d'être touchés par les projets, et que si des mesures d'accommodement sont prises à leur intention.
[Français]
Ce projet de loi exige une consultation significative des peuples autochtones, d'abord dans le cadre du processus de désignation des projets d'intérêt national puis lors de l'établissement des conditions qui s'appliqueront à ces projets.
[Traduction]
Cette exigence n'est pas facultative. Elle est protégée par la Constitution canadienne et enchâssée dans la loi.
Grâce aux efforts des leaders, des gouvernements et des organisations représentant les Autochtones, l'an dernier, nous avons aussi adopté un projet de loi modifiant la Loi d'interprétation. Cette mesure garantit que l'ensemble des lois, y compris les nouvelles lois comme celle sur l'unité de l'économie, sont interprétées de manière à maintenir et à ne pas diminuer les droits ancestraux et issus de traités reconnus et confirmés à l'article 35 de la Constitution. De plus, nous sommes tenus, en vertu de la Loi sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, ainsi que des traités modernes et des ententes sur l'autonomie gouvernementale, de veiller au plein respect de l'obligation de consulter et d'accommoder.
Tous les projets entrepris pour édifier la nation seront guidés par le principe du consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause. Je le répète, le projet de loi exige une consultation significative des peuples autochtones ainsi que la prise de mesures d'accommodement, et dans le cadre du processus de désignation des projets d'intérêt national, et dans l'établissement des conditions strictes qui s'appliqueront à chaque projet.
Pour déterminer quels projets proposés par les peuples autochtones, les provinces et les territoires sont dans l'intérêt national, nous évaluerons dans quelle mesure le projet peut renforcer l'autonomie, la résilience et la sécurité du Canada; procurer des avantages économiques ou autres à la population canadienne; avoir une forte probabilité de mise en œuvre réussie; promouvoir les intérêts des peuples autochtones; et contribuer à la croissance propre et à l'atteinte des objectifs du Canada en ce qui a trait aux changements climatiques.
Par ailleurs, le projet de loi encourage la consultation préalable des peuples autochtones. En effet, les promoteurs qui ne consultent pas les peuples autochtones avant de soumettre leurs projets en vertu de la loi seront pénalisés.
Le projet de loi vise à rationaliser le processus d'approbation afin de faire progresser les grands projets. Nous savons que si nous omettons de respecter nos obligations légales en matière de consultation et d'accommodement, il en résultera des actions judiciaires longues et coûteuses. Le but du projet de loi est d'appuyer des projets qui sont non seulement prêts à démarrer, mais aussi dignes d'être entrepris, des projets qui respectent le savoir autochtone et les droits ancestraux et issus de traités. Nous chercherons des projets ayant le soutien des peuples autochtones, ou encore mieux, des projets comptant des partenaires financiers autochtones.
[Français]
Pour bien faire les choses, le nouveau processus proposé dans ce projet de loi historique prévoit la création d'un nouveau bureau des grands projets fédéraux réunissant tous les ministères fédéraux concernés, afin d'établir un ensemble unique de conditions à remplir pour que le projet puisse aller de l'avant. Au sein de ce nouveau bureau se trouvera un conseil consultatif autochtone.
[Traduction]
De plus, nous financerons la participation des peuples autochtones au nouveau processus, du début à la fin. Cela dit, pour être un partenaire de confiance auprès des peuples autochtones, il ne suffit pas de remplir notre devoir de consulter et d'accommoder. En fait, pour bâtir un Canada fort, il est essentiel de favoriser la richesse et la prospérité à long terme des peuples autochtones en facilitant leur participation financière aux grands projets. C'est pourquoi nous avons doublé le Programme de garantie de prêts pour les Autochtones: nous l'avons fait passer de 5 milliards de dollars à 10 milliards de dollars. Ainsi, un plus grand nombre de communautés autochtones pourront devenir propriétaires de grands projets. Seulement cette année, 36 Premières Nations de la Colombie-Britannique ont eu recours à ce programme pour acquérir une participation de 12,5 % dans un grand projet de pipeline. Cette participation générera des revenus et des avantages économiques à long terme pour leurs communautés.
[Français]
En vérité, notre économie ne peut être forte que lorsqu'elle profite à tout le monde. Nous savons que l'investissement dans les économies et les communautés autochtones est bénéfique pour l'ensemble du pays.
[Traduction]
Ensemble, faisons avancer le projet de loi afin que nous puissions entreprendre le travail essentiel de bâtir l'économie future du Canada, une économie qui inclut les peuples autochtones et qui est construite avec eux.
Merci beaucoup. Mahsi cho. Thank you.
:
Je vous félicite pour votre élection et pour votre présence à la Chambre et au Comité. C'est vraiment formidable. Nous sommes députées de circonscriptions voisines.
J'aimerais commencer par revenir sur une chose que M. Lawrence a dite au sujet du fait que les conservateurs soutiennent certaines de ces mesures depuis longtemps. Je tiens à remercier tout particulièrement M. Albas, très sérieusement, d'avoir défendu cette question à un moment où elle n'était pas tellement à la mode. Nous nous souvenons tous de sa fougueuse campagne « Libérez la bière ». Il avait tout à fait raison.
Je trouve que c'est très emballant. En tant que politiciens, nous savons tous qu'il peut y avoir de très bonnes idées, mais qu'il faut parfois des circonstances politiques favorables pour qu'elles se concrétisent. À mon avis, c'était le cas pour la création d'un système national sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants. Les Canadiennes se battaient pour une telle mesure depuis 50 ans. Les experts en politique ont tous convenu que c'était une bonne chose qui hausserait la productivité de notre économie, rendrait la vie plus abordable pour les familles et donnerait plus de choix aux femmes. Il a fallu attendre le bon moment pour que le projet devienne réalité. Je crois que c'est maintenant qu'il faut privilégier le commerce intérieur et les grands projets d'édification de la nation. Je tiens vraiment à dire, aux fins du compte rendu, que M. Albas défend cette cause depuis longtemps, et c'est formidable. Je vous en remercie.
Pour répondre à vos questions précises, ce projet de loi améliorera la vie de chaque personne que nous représentons de deux façons. Il y a d'abord le commerce intérieur. Véritablement éliminer les obstacles au commerce intérieur et à la mobilité de la main-d'œuvre nous faciliterait la vie. Ainsi, chacun de nos électeurs pourrait plus aisément se déplacer et travailler dans tout le pays. Nos électeurs qui ont une entreprise pourraient facilement vendre leurs produits ou services dans tout le pays. Nous aurions tous plus de choix.
Je pense que le projet de loi aura également un effet psychologique sur l'édification de la nation. À mesure que nous bâtirons des réseaux économiques vraiment pancanadiens, nous agirons en tant que Canadiens lorsque nous ferons des affaires ou offrirons des services plutôt qu'en tant que résidants d'une province.
Madame Nguyen, le deuxième élément que vous avez mentionné est tout aussi important. En tant que députés, nous avons tous une liste de projets que nous voulons vraiment voir se réaliser dans notre circonscription. Chacun d'entre nous a parlé à des électeurs frustrés qui nous demandent pourquoi nous ne pouvons pas accélérer la réalisation d'un projet. Or, le projet de loi offre justement une occasion de les mener à bien.
Je suis ici en tant que ministre du Commerce intérieur, mais je suis également ministre du Commerce. Je suis heureuse que vous ayez mentionné l'Aéroport de Toronto Island. Je pense qu'il est très avantageux pour la ville que vous et moi représentons, et pour notre pays. C'est une occasion de soutenir nos aéroports et nos corridors commerciaux partout au pays. J'espère vraiment que tous les députés qui sont membres du Comité travailleront activement avec les promoteurs, les premiers ministres provinciaux et les Autochtones qui travaillent dans leurs collectivités pour présenter de grands projets d'édification de la nation qui pourraient être rendus possibles grâce au projet de loi.
:
Je vous remercie de votre question, monsieur Lauzon.
Vous avez raison, l'objectif du Bureau du Conseil privé en mettant sur pied le Bureau de gestion des grands projets est précisément d'aider les entités dont les projets proposés seront sélectionnés sur la base de leur intérêt national. Le Bureau de gestion des grands projets évitera aux gouvernements provinciaux ou territoriaux, aux peuples autochtones ou aux entités privées qui soumettront des projets de devoir suivre un processus d'approbation et d'évaluation susceptible de durer cinq, six ou même sept ans. L'idée est de créer un genre de service de suivi de projet qui facilitera l'envoi du projet directement aux ministères concernés, par exemple Environnement et Changement climatique Canada, Pêches et Océans Canada, Transports Canada ou Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada. On veut ainsi s'assurer que les évaluations seront réalisées en même temps, plutôt que les unes à la suite des autres, ce qui prolongerait les délais.
De plus, on veut travailler avec les personnes dont les projets proposés auront été désignés comme étant d'intérêt national afin d'en arriver, dans un délai maximal de deux ans, à des conditions qui permettent à ces projets d'être approuvés de façon officielle et adéquate sur le plan juridique.
On cherche donc à être plus cohérent et plus efficace, afin d'éviter ce qui, au fil des années, est devenu un élément dissuasif pour des investisseurs, des provinces ou des territoires, par exemple. Il ne s'agit pas de créer une bureaucratie supplémentaire, mais plutôt de permettre l'accès à un petit groupe d'experts ou de scientifiques, qui pourraient être des spécialistes en matière d'infrastructures dans l'Arctique ou de chaînes d'approvisionnement, par exemple, ou qui pourraient indiquer quelle est la meilleure façon d'intégrer des propriétaires autochtones afin qu'ils participent aux projets de façon équitable et puissent en profiter sur le plan économique. L'idée est de regrouper au Bureau du Conseil privé de nombreux experts qui font déjà partie de l'appareil gouvernemental. On aura évidemment accès à des ressources supplémentaires, au besoin.
On veut être efficace et cohérent. On veut s'assurer que, au lieu d'entreprendre une évaluation pour déterminer si on va réaliser ou non un projet, le processus établit dès le départ que le projet en question est d'intérêt national et qu'on souhaite le réaliser. Maintenant, il s'agit de déterminer s'il existe une façon de réaliser le projet qui soit appropriée et conforme à nos obligations constitutionnelles et à nos normes environnementales, le tout dans un délai plus rapide. J'espère que cela incitera la réalisation de projets.
:
Monsieur le président, par votre entremise, je tiens à dire à M. Greaves que c'est une très bonne question.
L'alinéa du projet de loi que vous avez lu, c'est‑à‑dire l'alinéa 5(6)e), a été délibérément inscrit dans le libellé parce que dans un grand nombre de conversations que nous avons eues avec des promoteurs autochtones potentiels, ainsi qu'avec les provinces et les territoires, les intervenants étaient très enthousiastes à l'idée de proposer des projets qui pourraient satisfaire aux critères de détermination et potentiellement obtenir l'approbation. Par exemple, le premier ministre conservateur de la Nouvelle-Écosse est extrêmement enthousiaste à l'égard de certains projets d'énergie éolienne et hydroélectriques. On parle aussi d'un énorme projet d'énergie éolienne en mer et des liens interprovinciaux correspondants qui permettraient d'acheminer cette énergie verte et propre vers les marchés du Canada et ceux de nos voisins du Sud.
Le gouvernement du Québec nous a parlé d'un accord historique conclu avec la Province de Terre-Neuve‑et‑Labrador pour poursuivre le développement du fleuve Churchill, au Labrador, dans le cadre d'un projet appelé Gull Island. Il s'agit d'un énorme projet d'énergie verte similaire aux projets qu'Hydro-Québec et la Province de Terre-Neuve‑et‑Labrador exploitent depuis des décennies sur le fleuve Churchill.
Ce ne sont là que deux exemples.
Le premier ministre du Manitoba, M. Kinew, nous a parlé de projets d'énergie renouvelable et d'infrastructure dans l'Arctique qui contribueraient à défendre la souveraineté de l'Arctique canadien tout en apportant des ressources énergétiques et en établissant des liaisons hydroélectriques indispensables entre sa province et le Nunavut, par exemple.
Vous pouvez voir le potentiel que cela représente. Votre question est pertinente.
L'une des choses qui me chagrinent un peu, c'est que souvent, dans les discussions publiques sur le projet de loi, les gens parlent d'un secteur précis de l'économie ou d'un type précis de projet, alors que les premiers ministres provinciaux et territoriaux ont présenté une panoplie de projets allant des projets d'énergie propre aux projets d'énergie conventionnelle, en passant par des projets d'infrastructure et de diversification des ports. Un grand nombre d'entre eux relèvent de la responsabilité de Mme Freeland. En ce qui concerne les projets portuaires, le port de Prince Rupert, en Colombie-Britannique, est une énorme infrastructure qui est nécessaire à la diversification efficace de l'économie canadienne.
Vous avez donc tout à fait raison et je vous ai donné quelques exemples.
Si le projet de loi est adopté, les Canadiens seront extrêmement rassurés par les types de projets inspirants qui seront présentés par les promoteurs. S'il reste du temps, monsieur le président, la sous-greffière a indiqué qu'elle avait des exemples de projets que les promoteurs autochtones aimeraient beaucoup proposer aux fins de désignation.
Vous pouvez donc constater, monsieur Greaves, qu'il y a une panoplie de projets à cet égard.
:
Je vous remercie beaucoup.
Le principe le plus important dans ce cas‑ci — et c'est ce que nous tentons d'accomplir —, c'est l'harmonisation des multiples points de décisions de plusieurs ministères pour permettre aux promoteurs de faire avancer les projets. Cela signifie qu'il y aura toujours une interaction avec Environnement Canada, avec Pêches et Océans et avec Transports Canada, mais le bureau des grands projets ne reproduira pas le travail qui a déjà été accompli dans les ministères.
Il regrouperait les services aux promoteurs tout en collaborant avec le comité consultatif autochtone et le ministre et les peuples autochtones de tout le pays sur l'élément de la consultation. Il peut être très difficile de s'y retrouver dans notre système. Lorsqu'un projet sera désigné comme étant « d'intérêt national », nous travaillerons, par l'entremise du bureau des grands projets fédéraux, avec toutes les composantes du système pour regrouper les intervenants de manière efficace. Cela permettra aux projets de franchir les étapes plus rapidement et d'offrir une certitude au promoteur dès le début du projet, ce qui peut être utile à bien des égards.
M. LeBlanc a indiqué que des promoteurs autochtones nous avaient dit que s'ils étaient inscrits sur la liste prévue dans la loi, ils pourraient attirer plus d'investissements et que cela permettrait à leurs projets d'aller de l'avant. De nombreuses questions se posent quant à la façon de satisfaire au critère de l'intérêt national. Si un projet est appuyé par une collectivité autochtone, un promoteur autochtone ou une participation au capital, ou s'il est soutenu par un organisme de revendications territoriales et un gouvernement territorial, on peut imaginer comment ce projet pourrait commencer à satisfaire au critère de l'intérêt national, par exemple la souveraineté de l'Arctique et la diversification du commerce par l'entremise du port de la baie Grays.
Ce sont des exemples de la manière dont nous évaluerons un projet. Le bureau des grands projets fédéraux examinera les descriptions de projets qui lui parviendront, il évaluera leur pertinence et il formulera des recommandations au ministre, qui consultera ensuite ses collègues au Cabinet et les gouvernements provinciaux et territoriaux.
J'aimerais abonder dans le sens du commentaire de Mme Freeland, à savoir que les types de projets proposés gravitent autour des mêmes thèmes. Cela peut signifier que les gouvernements provinciaux et territoriaux devront peut-être se concerter pour proposer des projets, mais je pense que l'objectif du bureau des grands projets fédéraux est d'harmoniser le système et de donner au gouvernement des conseils avisés sur les projets d'intérêt national.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Madame Freeland, nous, les conservateurs, avons demandé une procédure accélérée, une plus grande transparence et une certitude accrue à l'égard de tous ces textes législatifs et de ces règlements que le projet de loi permet de contourner.
Nous sommes d'accord avec ce que vous avez dit aujourd'hui, à savoir qu'il existe un maquis de lois et de règlements qui empêche la réalisation de grands projets. C'est la raison pour laquelle nous, les conservateurs, soutenons que ce sont là les éléments fondamentaux que vous devez corriger. Vous devriez corriger ces lois plutôt que de créer un moyen de les contourner.
Pour revenir au point déjà soulevé par l'une de mes collègues, les Canadiens n'ont encore entendu aucune explication sur la façon dont vous ferez respecter la compétence fédérale sur les pipelines interprovinciaux, qui relèvent de la compétence fédérale, ce que, bien entendu, vous n'avez pas encore réussi à faire.
Je suis originaire du territoire visé par le Traité no 6, et je suis fière de représenter cinq Premières Nations et quatre établissements métis dans ma région et de travailler avec eux. Ils participent tous activement au secteur des énergies traditionnelles et propres et ils fournissent des biens et services aux exploitants des sables bitumineux. Je suis une descendante de la nation des Ojibway Brokenhead, au Manitoba, et je suis moi aussi préoccupée par la capacité du gouvernement actuel de s'acquitter de son obligation de consulter dans le cadre du projet de loi.
Ce qui est préoccupant, madame la ministre, c'est que vous avez parlé de trois niveaux d'approbation différents. Cela crée manifestement de l'incertitude. Je suis heureuse d'entendre que le projet de loi prévoit un financement pour favoriser la participation active des collectivités autochtones au processus. J'aimerais toutefois souligner que cette promesse a également été faite dans le cadre du projet de loi . Pourtant, chaque fois que j'interroge des Autochtones, qu'ils soient dirigeants, travailleurs, promoteurs, propriétaires ou exploitants du secteur privé — qui, comme vous le savez, en Alberta, gagnent depuis des décennies leurs propres revenus pour le développement énergétique —, ils me répondent que ces fonds n'ont jamais été débloqués, en tout ou en partie. J'espère donc que vous tiendrez parole cette fois‑ci.
Je pense qu'il vous incombe de préciser comment cette obligation de consulter sera mise en œuvre par les décideurs. Les tribunaux ont clairement indiqué qu'il est nécessaire d'établir une dynamique bidirectionnelle pour atténuer les impacts négatifs sur les collectivités touchées.
Je vous pose cette question dans le contexte de la déclaration faite par la cheffe nationale de l'Association des Premières Nations, qui a dit hier que le projet de loi sera une invitation ouverte aux contestations judiciaires et que la question sera portée devant la Cour suprême. Pour ceux d'entre nous qui souhaitent avoir une réponse positive, comment démontrerez-vous clairement aux Canadiens que, pour la première fois, vous respecterez concrètement votre obligation de mener des consultations complètes, compte tenu des différences de point de vue entre les quelque 600 collectivités autochtones du Canada?
Avant toute chose, j'aimerais seulement apporter deux précisions pour le compte rendu. Tout d'abord, en ce qui concerne les pipelines, il est important de préciser que c'est un gouvernement libéral et non un gouvernement conservateur qui a permis la construction de TMX. Ce pipeline est opérationnel à un moment où nous en avons réellement besoin, car nous devons trouver des moyens d'acheminer notre pétrole vers les marchés sans passer uniquement par les États-Unis. Ce pipeline représentera 1,5 milliard de dollars en revenus directs pour le gouvernement fédéral. C'est donc une réalité.
Il convient également de préciser que d'énormes projets de gaz naturel liquéfié sont sur le point d'être lancés, par exemple Kitimat, Cedar et Woodfibre, qui prévoient une participation importante des populations autochtones.
En ce qui concerne la consultation des peuples autochtones, les membres de l'équipe ici présents — en particulier les fonctionnaires — font un excellent travail. Dans le cadre de l'élaboration du projet de loi, 66 groupes autochtones ont été consultés ou mobilisés, et ce chiffre atteint maintenant 80 groupes. Ces efforts soutenus se poursuivent aujourd'hui.
La mobilité de la main-d'œuvre, que j'appuie sans réserve, est extrêmement importante. Elle sera l'un des principaux facteurs des énormes gains de productivité qui feront baisser les prix et des énormes gains globaux du PIB. Comme je l'ai dit dans mes commentaires — à M. Albas, si je ne me trompe pas —, les principaux obstacles à la mobilité de la main-d'œuvre ne se situent pas à l'échelon fédéral. Ils se trouvent à l'échelon provincial, mais le travail effectué par les provinces dans ce domaine m'encourage énormément. Ce projet de loi représente la contribution du gouvernement fédéral, qui sera ensuite en mesure de dire aux provinces de prendre les mesures qui s'imposent.
J'aimerais insister sur deux points. Le premier concerne la reconnaissance mutuelle, qui est une notion extrêmement utile. C'est ce qui a permis à l'Australie de créer le libre-échange à l'intérieur du pays en s'appuyant sur le principe selon lequel les différentes instances du pays doivent se faire confiance entre elles. Ainsi, si une personne possède des titres de compétences dans une province, les autres provinces devraient se mettre d'accord pour faire confiance à la province d'origine de cette personne — par exemple l'Ontario, où Mme Nguyen et moi-même sommes députées — lorsqu'il s'agit de décider qui peut être hygiéniste dentaire et que cette hygiéniste dentaire a les compétences nécessaires pour travailler en Nouvelle-Écosse, par exemple. C'est un élément fondamental.
J'aimerais ajouter un autre élément lié à la mobilité de la main-d'œuvre, soit la reconnaissance des titres de compétences étrangers. Si nous parvenons — et c'est ce que nous sommes en train de faire — à une reconnaissance mutuelle des titres de compétences d'un bout à l'autre du Canada, cela sera très utile pour la reconnaissance des titres de compétences étrangers. Ces deux éléments nous permettront ensuite de renforcer notre économie et d'améliorer la vie des gens. Je sais que nous avons tous des électeurs qui sont frustrés de ne pas pouvoir travailler, car il faut trop de temps pour transférer des compétences ailleurs au Canada.
J'aimerais faire quelques remarques à l'intention des témoins qui viennent de se joindre à nous et leur souhaiter la bienvenue.
Tout d'abord, avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Si vous participez par vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro et vous mettre en sourdine lorsque vous ne parlez pas. En ce qui concerne l'interprétation, pour ceux qui sont sur Zoom vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais ou le français. Pour ceux qui sont dans la salle, vous pouvez utiliser l'écouteur et choisir le canal désiré. Je vous rappelle que toutes les observations doivent être adressées à la présidence.
Chers collègues, j'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue aux témoins que nous entendrons au cours de la prochaine heure. Nous accueillons tout d'abord des représentants de la Société canadienne du cancer: Mme Helena Sonea, directrice de la défense de l'intérêt public; et M. Rob Cunningham, analyste principal des politiques. Bienvenue à vous deux.
Nous recevons également une représentante de la Fondation David Suzuki: Mme Sabaa Ahmad Khan, directrice générale, Québec et l'Atlantique, qui comparaît par vidéoconférence. Je vous souhaite la bienvenue.
Un autre témoin comparaît par vidéoconférence et il représente la Manitoba Metis Federation, soit la Fédération des Métis du Manitoba. Il s'agit de M. David Chartrand, président du gouvernement national des Métis de la rivière Rouge. Bienvenue, monsieur.
Enfin, nous accueillons le grand chef Trevor Mercredi, qui représente les Premières Nations signataires du Traité no 8 en Alberta. Bienvenue, grand chef.
Nous allons passer aux déclarations préliminaires.
Sur ce, je cède la parole aux représentants de la Société canadienne du cancer pour trois minutes. Allez‑y, s'il vous plaît.
En ce qui concerne le commerce intérieur, des dispositions du projet de loi , soit les articles 7 à 9 de la partie 1, sont extrêmement préoccupantes. Cette partie du projet de loi C‑5 prévaudrait sur toutes les autres lois fédérales. Le projet de loi C-5 permettrait à une entreprise de se conformer à une norme provinciale ou territoriale moins stricte plutôt qu'à une norme fédérale plus rigoureuse.
Dans son document d'information du 6 juin, le gouvernement a donné un exemple qui illustre dans quelle mesure une norme provinciale moins stricte en matière d'efficacité énergétique des machines à laver prévaudrait sur la norme fédérale. Nous allons ajouter quelques exemples. Le premier concerne l'amiante. Le gouvernement fédéral interdit les produits contenant de l'amiante, tandis que les provinces sont moins strictes et autorisent jusqu'à un certain pourcentage d'amiante dans les produits. Le projet de loi ferait prévaloir ces normes provinciales moins restrictives. Un deuxième exemple concerne le tabac. La réglementation fédérale interdit le menthol et les arômes dans les cigarettes, tandis que les provinces ont des exigences moins strictes et autorisent certains arômes.
L'inclusion d'exceptions relatives à la santé et à l'environnement est pratique courante dans les accords commerciaux internationaux. De plus, plusieurs accords prévoient une exemption explicite pour les mesures de lutte contre le tabagisme, compte tenu des lourds antécédents des compagnies de tabac, qui cherchaient à utiliser les accords commerciaux pour bloquer ou invalider des mesures de lutte contre le tabagisme. L'Accord de libre-échange canadien en prévoit également. Ainsi, le projet de loi a des conséquences imprévues.
La bonne nouvelle, selon nous, c'est qu'il existe des moyens de régler le problème. Tout d'abord, nous recommandons un amendement visant à inclure une exception générale relative à la santé et à l'environnement dans la partie du projet de loi consacrée au commerce intérieur, à savoir les articles 7 à 9 de la partie 1. Sinon, nous exhortons le gouvernement à s'engager à adopter, dans le cadre du projet de loi, des règlements prévoyant une exception relative à la santé et à l'environnement pour les articles 7 à 9 de la partie 1. Il devrait y avoir également une exception réglementaire spécifique pour le tabac.
S'il a été possible d'inclure des exceptions relatives à la santé et à l'environnement, et plus particulièrement au tabac, dans d'autres accords de libre-échange, il est possible d'en inclure dans le projet de loi pour le commerce intérieur au Canada.
Nous sommes à votre disposition pour répondre à vos questions. Merci.
Mesdames et messieurs, en cette période de bouleversements mondiaux, il est essentiel de protéger et de renforcer la souveraineté et la résilience du Canada. Cela passe notamment par des investissements dans des initiatives qui visent à renforcer notre capacité d'agir dans l'intérêt public. Dans le cadre de ces efforts, on ne peut dissocier la souveraineté en matière d'environnement et de santé des valeurs publiques canadiennes.
Au cours des derniers jours, le Comité a entendu des opinions divergentes sur la question de savoir dans quelle mesure ces valeurs sont reflétées dans le projet de loi . Cette situation rend d'autant plus problématique l'étude accélérée d'un projet de loi qui a des répercussions majeures sur les Canadiens et les droits démocratiques des gouvernements autochtones et provinciaux en matière de protection de la santé publique et de l'environnement.
Des représentants du gouvernement ont déclaré que le projet de loi ne vise pas à abaisser les normes en matière de santé, de sécurité ou d'environnement, mais il ne faut pas confondre intentions et lois. Dans un pays régi par la primauté du droit, les politiques publiques doivent être définies par un texte officiel clair, et non par des assurances verbales. Si l'objectif est vraiment de maintenir ou de rehausser les normes dans toutes les provinces et tous les territoires, on doit inscrire cet engagement noir sur blanc dans le projet de loi en apportant des amendements importants aux parties 1 et 2.
La Fondation David Suzuki fait siennes les préoccupations que les organisations Ecojustice et West Coast Environmental Law ont soulevées au sujet de la partie 2 du projet de loi lorsqu'elles ont témoigné devant le Sénat. La partie 2 constitue une menace sans précédent pour la souveraineté des Autochtones et l'équilibre constitutionnel entre le pouvoir fédéral et le pouvoir provincial. Nous avons donc présenté au Comité une liste d'amendements prioritaires à la Loi visant à bâtir le Canada.
La partie 1 du projet de loi, la loi sur le libre-échange et la mobilité, vise à faciliter le commerce intérieur en codifiant la reconnaissance mutuelle automatique des biens, des services et des travailleurs dans les provinces et les territoires. Elle pose également problème.
Bien que l'objectif du projet de loi en matière d'efficacité administrative soit compréhensible, il ne doit pas être atteint au détriment de la santé publique et de l'environnement. C'est précisément l'essence même des parties 1 et 2 du projet de loi. À l'heure actuelle, non seulement les deux parties compromettent l'application de lois et de normes nationales et provinciales, mais elles menacent la capacité des nations autochtones, des provinces et des territoires à maintenir des mesures adaptées à leurs préoccupations d'intérêt public particulières. Sans amendements, le projet de loi compromet le pouvoir des autorités fédérales, provinciales et territoriales de réglementer dans l'intérêt public, en particulier en matière de protection de l'environnement et de santé.
Le Canada dispose déjà d'un régime de commerce intérieur en vertu de l'Accord de libre-échange canadien. Le chapitre 2 de cet accord permet aux gouvernements de maintenir des mesures réglementaires qui visent l'atteinte d'objectifs légitimes, notamment la protection de la santé et de l'environnement. Toutefois, ces mesures sont soumises à des conditions strictes. Elles ne doivent pas restreindre le commerce au‑delà de ce qui est nécessaire et elles ne doivent pas imposer de façon détournée des obstacles au commerce. Ces normes peuvent déjà être difficiles à respecter pour les provinces. Le projet de loi ajoute un autre niveau de risque. Par exemple, en transformant la reconnaissance mutuelle en une obligation législative, le projet de loi risque de faire de l'accès au commerce interprovincial un droit de facto que les entreprises pourraient utiliser pour contourner, voire contester, des mesures de protection légitimes qui ont été adoptées démocratiquement à l'échelle locale, provinciale et fédérale.
Bien que la partie 1 comprenne un engagement à protéger la santé, la sécurité et l'environnement tout en supprimant les obstacles fédéraux au commerce, en s'appuyant sur des exigences non définies comparables entre les administrations, on établit une norme moins stricte que l'équivalence. Ce critère vague et trop général risque de faire en sorte que des mesures de protection rigoureuses fédérales, provinciales et territoriales soient mises de côté au nom de la facilitation des échanges.
Plutôt que de reproduire l'approche des États-Unis, où on légifère par décret, affaiblit la primauté du droit et étouffe le débat public, le projet de loi devrait s'attaquer aux menaces qui pèsent sur la souveraineté canadienne en renforçant les droits inhérents et issus de traités des Autochtones, les pouvoirs constitutionnels des provinces, les processus démocratiques et la primauté du droit concernant l'environnement, qui sont tous à la base de notre fédération.
Le Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne offre un bel exemple de la manière dont un haut niveau de protection environnementale peut constituer un élément central de l'élimination des obstacles au commerce et de l'émergence d'un marché unique. Le projet de loi devrait être modifié afin que les normes en matière d'environnement, de santé, et de sécurité soient exclues de façon explicite du cadre de reconnaissance mutuelle. On devrait apporter des amendements au projet de loi afin de maintenir explicitement les exigences les plus protectrices et de ne permettre que la reconnaissance fédérale d'exigences provinciales et territoriales équivalentes.
Le modèle fédéral canadien repose sur la souveraineté partagée et le pluralisme réglementaire. Avec le projet de loi actuel, ces deux principes risquent d'être bafoués. La mobilité économique et la coopération interprovinciale sont des objectifs louables, mais ils ne doivent pas être réalisés au prix de la dégradation de l'environnement, de l'affaiblissement des mesures de protection de la santé publique ou de la réduction de la compétence des Autochtones.
Merci. Je serai ravie de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je comprends que le Comité travaille d'arrache-pied. Je vous remercie, bien sûr, pour les longues heures que vous consacrez à vos travaux.
Je remercie les membres du comité des transports, de l'infrastructure et des collectivités de m'avoir invité à témoigner aujourd'hui au sujet du projet de loi .
Lundi, j'ai pris la parole devant le comité plénier du Sénat au sujet de cette importante mesure législative, aux côtés des dirigeants de l'APN et de l'ITK. Aujourd'hui, mon exposé portera sur l'importance de la consultation et le rôle des titulaires légitimes de droits.
La Fédération des Métis du Manitoba est le gouvernement national des Métis de la rivière Rouge et représente les droits, les revendications et les intérêts de ses citoyens, qu'ils vivent au Manitoba ou ailleurs. Les Métis de la rivière Rouge ont été des partenaires de négociation du Canada dans la Confédération et les fondateurs du Manitoba. Nous sommes le seul peuple autochtone à avoir fondé une province du Canada. Les Métis de la rivière Rouge sont titulaires de droits visés par l'article 35. La Fédération des Métis du Manitoba est le seul gouvernement métis à avoir conclu un traité moderne.
En 1870, lors de la création du Manitoba, les Métis de la rivière Rouge ont négocié un traité unique qui prévoyait des terres pour nos familles et nos enfants. Par la suite, nous n'avons pas été reconnus en tant que peuple ou nation par le Canada, et on ne nous a pas concédé les terres.
Dans son arrêt sur l'article de la Loi sur le Manitoba de 1870 relatif aux concessions de terres aux Métis, qui n'a pas été respecté, la Cour suprême du Canada a statué ceci: « Le clivage persistant dans notre tissu national auquel l'adoption de l'art. 31 devait remédier demeure entier. » Elle a ajouté: « La tâche inachevée de réconciliation des Métis avec la souveraineté du Canada est une question d'importance nationale et constitutionnelle. »
La signature du Traité concernant la reconnaissance et la mise en œuvre de l'autonomie gouvernementale des Métis de la rivière Rouge en 2024 constitue une étape importante vers la réconciliation. Toutefois, ce traité n'entrera en vigueur qu'après l'adoption de la loi de mise en œuvre. Nous espérons que cela se fera bientôt. Alors que le Canada cherche à renforcer la fédération, il devrait consacrer une partie de cet effort à remédier au « clivage dans le tissu national » et à achever le processus de réconciliation avec nos citoyens en réglant nos revendications territoriales et en adoptant la loi de mise en œuvre du traité.
En tant que partenaires du Canada au sein de la Confédération, nous avons une relation unique avec le Canada et nous avons un intérêt particulier à faire en sorte que notre pays continue de prospérer et que son intégrité soit protégée. Nous comprenons que le projet de loi est important et nous appuyons son objectif de renforcer l'économie et de diversifier les marchés. Bien que cette mesure législative ne soit pas parfaite, nous voyons dans ce moment une occasion de tirer parti du récent succès de la politique canadienne visant à établir avec les Métis de la rivière Rouge une relation de gouvernement à gouvernement et de nation à nation qui soit fondée sur les distinctions.
Notre gouvernement, la Fédération des Métis du Manitoba, est le seul représentant de la collectivité métisse de la rivière Rouge reconnue dans la Constitution. C'est par son intermédiaire que le processus de participation en temps voulu et de consultation en bonne et due forme doit commencer et se terminer. Dans le passé, la Couronne a tenté de contourner notre gouvernement dûment élu en se tournant vers des particuliers et des organisations autochtones nationales pour s'acquitter de son obligation de consulter.
Je tiens à souligner qu'aucune de ces options ne permettra au Canada de s'acquitter de son obligation de consulter les Métis de la rivière Rouge. Notre relation avec le Canada est directe et elle ne peut être ignorée ou contournée. Dans son processus entourant le projet de loi, le Canada doit collaborer avec les titulaires légitimes de droits autochtones et leurs gouvernements. Cela signifie également que nos gouvernements doivent être respectés. On ne doit pas nous considérer comme inférieurs aux provinces ou aux municipalités. Nous ne sommes pas moins importants que les autres gouvernements de ce pays et il faut nous respecter.
Dans notre cas, le Canada doit concentrer ses efforts sur la Fédération des Métis du Manitoba. Voici ce à quoi nous nous attendons: qu'on nous consulte tôt et souvent sur les projets afin que nous ayons la possibilité de nouer des partenariats solides; que l'on travaille avec nous pour désigner des projets d'intérêt national et élaborer les critères applicables à ces projets; et que l'on nous inclue sur le plan de la participation au capital et la participation au marché du travail. En outre, nous devons participer à la création du conseil consultatif autochtone. Le gouvernement devrait s'engager à collaborer avec les gouvernements autochtones légitimes pour l'établissement de cet important conseil.
En conclusion, je tiens à préciser et à affirmer que nous sommes prêts à appuyer le projet de loi, pourvu qu'il soit mis en œuvre de manière adéquate. Pour nous, cela signifie que l'on doit collaborer avec les titulaires légitimes de droits et les gouvernements à toutes les étapes des projets, depuis les étapes de détermination et de sélection jusqu'à la réalisation. Il est impératif que cette mesure législative soit mise en œuvre rapidement. Nous sommes confrontés à une grave menace économique provenant de nos voisins du Sud. Une récession toucherait notre peuple de façon disproportionnée.
Dans ce contexte, la Fédération des Métis du Manitoba est prête à appuyer le gouvernement du Canada en ce qui concerne l'adoption et la mise en œuvre rapides du projet de loi .
Merci beaucoup.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour.
Je m'appelle Trevor Mercredi, grand chef des Premières Nations du Traité no 8 en Alberta, que je représente ici aujourd'hui. Je tiens toutefois à rappeler que chaque nation souveraine a ses propres dirigeants, son propre mode de gouvernance et ses propres priorités, et conserve son droit inhérent de s'exprimer en son nom propre.
Nous rejetons le projet de loi tel qu'il a été présenté. Son processus est inconstitutionnel et son contenu est inacceptable. Ce projet de loi est une tentative évidente d'accélérer les projets d'infrastructure et de ressources en passant outre les détenteurs de droits sous la bannière de l'intérêt national. Le gouvernement fédéral nous a donné moins d'une semaine pour répondre à une fiche d'information non substantielle et n'a pas partagé le texte complet du projet de loi avant de le déposer. Il s'agit d'une violation des obligations constitutionnelles et conventionnelles de la Couronne.
Le traité no 8 a été conclu en 1899 avec la Couronne impériale, et non avec le Canada. Il ne relève donc pas de politique intérieure, car il s'agit d'un accord international juridiquement contraignant qui reste pleinement en vigueur. Nos droits inhérents préexistent au traité. Ils ne sont pas accordés ou définis par lui. Le traité affirme notre compétence sur nos terres, notre pouvoir de décision et notre gouvernance. La Cour suprême du Canada a confirmé que les gouvernements doivent consulter les Premières Nations avant d'adopter des lois qui portent atteinte à nos droits inhérents et à nos droits issus de traités. Le Canada a ignoré cette directive avec le projet de loi .
Le gouvernement fédéral n'a pas consulté les Premières Nations du Traité no 8 lors de la rédaction du projet de loi , et ce, ni avant, ni pendant, ni après. Le projet de loi cherche effectivement à obtenir le consentement des Premières Nations avant toute étude d'impact, et avant que nous ne comprenions comment nos droits issus de traités seront affectés. Ce projet de loi enfreint le principe du consentement préalable, libre et éclairé tel que décrit dans l'article 32.2 de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, la DNUDPA.
Au lieu d'opter pour une approche de nation à nation, le gouvernement fédéral a décidé de prioriser la rapidité et le manque de transparence, ce qui aura comme conséquence de marginaliser nos nations. Nous reconnaissons que le gouvernement a bel et bien consulté certaines organisations autochtones telles que l'Assemblée des Premières Nations, ainsi que la Coalition de grands projets des Premières Nations. Néanmoins, je souhaite rappeler aux membres du Comité que les Premières Nations du Traité no 8, que je représente, ne sont pas membres de ces deux grandes organisations.
Le projet de loi confère des pouvoirs étendus aux fonctionnaires fédéraux pour sélectionner des projets d'intérêt national, sans tenir compte de nos droits et de nos institutions. Il n'existe pas de cadre applicable pour évaluer les impacts cumulatifs sur nos peuples et nos terres avant d'autoriser de tels projets. Cette omission constitue un manquement direct à l'obligation de consultation et d'accommodement de la Couronne et expose nos communautés à des risques supplémentaires de dommages irréversibles.
Le projet de loi facilite l'exploitation de nos terres sans notre consentement et sans que nos communautés en tirent des avantages. Alors que le Canada, les provinces et différents secteurs industriels profitent largement de l'extraction de nos ressources, les Premières Nations n'en tirent aucun bénéfice. Ce projet de loi risque d'affaiblir notre rôle légitime en tant que protecteurs et bénéficiaires de nos propres terres, en plus d'enfreindre nos droits fondamentaux protégés par les traités. Aucun projet ne devrait être mis en œuvre sans un consentement préalable, libre et éclairé.
Nous demandons au gouvernement du Canada de s'engager à mener une consultation complète, fondée sur les droits, avec les Premières Nations du Traité no 8. Nous demandons au gouvernement de modifier le projet de loi avec les dispositions suivantes: inclure une reconnaissance explicite des droits inhérents et des droits issus de traités; garantir le partage des revenus des projets appropriés dans le cadre du projet de loi ; inclure explicitement le CPLCC et la DNUDPA; et mettre en place un processus décisionnel auquel participent les Premières Nations.
Nous avons conclu un traité pour vivre en coexistence pacifique, et non pour être contraints au silence par la loi alors que nos terres sont exploitées sans nous. L'augmentation des maladies rares et graves liées à l'activité industrielle ne peut être ignorée. Aucun projet ne doit être mis en œuvre sans que les conséquences cumulées à long terme sur la santé de notre peuple soient pleinement comprises et prises en compte.
Si le Canada souhaite demeurer un leader mondial en matière de droits des autochtones, il doit d'abord respecter ses engagements légaux et conventionnels sur son propre territoire. Le gouvernement fédéral a le devoir de défendre l'honneur de la Couronne. Nous nous tenons prêts à collaborer.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, monsieur le président.
[M. Morin s’exprime en cri et fournit le texte suivant]
Kitamskahtinawaw Niwahkamahkanak.
[Anglais]
Je tiens d'abord à saluer tous les membres du Comité et tous les témoins qui se sont déplacés ici aujourd'hui. Il est agréable de voir des témoins provenant d'horizons différents, que ce soit dans le domaine de la recherche sur le cancer, de la protection de l'environnement, ou de la défense des intérêts des Métis et des Premières Nations. Je vous remercie de votre présence.
Grand Chef Mercredi, vous avez mentionné que les Premières Nations ont conclu des traités de paix et d'amitié. Il serait donc question de paix, d'amitié et d'harmonie sur le plan économique, social et communautaire.
Vous avez également mentionné le consentement préalable, libre et éclairé. Nous avons entendu dans le discours du Trône une référence spécifique au consentement préalable, libre et éclairé, mais vous avez indiqué que le projet de loi dont il est question aujourd'hui n'en fait pas mention. J'ai tendance à m'inquiéter lorsque le gouvernement prend certains engagements, mais finit par y renoncer.
Nous avons également entendu les représentants d'organisations tierces rappeler l'importance de nouer rapidement un lien de confiance lorsqu'on travaille avec les Premières Nations. Au cours des deux dernières semaines, depuis que le projet de loi a été présenté, je n'ai cessé d'entendre des représentants des Premières Nations s'inquiéter de la rapidité et de l'absence de transparence du processus. Vous y avez également fait référence.
Pourriez-vous nous en dire plus sur le fait que ce processus entrepris par le gouvernement actuel continue d'éroder la confiance? Avez-vous l'impression que le CPLCC n'a été utilisé que comme un simple élément de langage, ou que le gouvernement a réellement l'intention de renforcer ce principe?
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Monsieur Lauzon, mon titre exact est président, et non chef, au cas où il y aurait confusion. Je vous remercie de votre attention.
Comme je l'ai dit, l'article 35 a été inséré dans la Constitution du Canada pour une raison précise, c'est‑à‑dire reconnaître l'existence des droits des Premières Nations, des Métis et des Inuits. L'article 35 indique clairement que ces droits seront protégés par la Constitution, et je pense donc qu'il ne devrait pas être difficile d'ajouter une référence particulière à ce sujet. Ce serait important à mon avis.
Nous tenons à clarifier certains éléments contenus dans la section relative au processus de consultation. Je suis conscient que des consultations sont en cours. Par exemple, j'ai vu aujourd'hui que le ministre LeBlanc a mentionné que le gouvernement tiendra des consultations pendant cet été et l'automne prochain. Ce processus risque de s'échelonner sur plusieurs mois, et, espérons‑le... mais qui aura la chance d'être consulté? C'est la question clé. En tant que chef d'un gouvernement autochtone démocratiquement élu, j'ai le privilège de m'exprimer au nom de tous mes concitoyens. Il est clair que nous devons veiller à ce que le processus soit inclusif, et que les gouvernements autochtones locaux soient présents à la table des négociations. Le gouvernement fédéral prévoit mettre sur pied un conseil consultatif autochtone. Nous ne connaissons pas encore le rôle et les prérogatives de ce conseil consultatif. Sera‑t‑il limité à un rôle de services-conseils? Disposera‑t‑il de certains pouvoirs? Telles sont les questions clés que nous nous posons.
Voici le point le plus important pour moi; en tant que dirigeant autochtone, je ne me contente pas d'aborder les problèmes auxquels mon peuple est confronté, mais j'essaie d'avoir un portrait d'ensemble du Canada. Nous avons participé à la Première Guerre mondiale, à la Seconde Guerre mondiale et à la guerre de Corée. On nous a demandé de venir en masse. Nous sommes venus. Nous sommes venus nous battre pour un pays qui ne respectait pas nos droits. Nous continuons à nous battre pour lui et, en fin de compte, nous allons nous battre pour le Canada.
Une guerre économique est en cours et nous la prenons très au sérieux. Je ne prends pas Trump à la légère, je vous le dis tout de suite. Ce président a le potentiel de créer beaucoup de dégâts. C'est du moins ce que j'observe. Lors des discussions au sein de mon cabinet, nous avons évalué... en ce moment, notre pays se dirige vers un déficit. Nous essayons de lutter contre ce déficit qui nous guette tous. Imaginez qu'une récession se déclenche. À quoi s'attendre? Je vous le dis, monsieur Lauzon, s'il y a une récession et que les coupes budgétaires commencent à se faire sentir de manière drastique, je vous garantis que mes concitoyens seront les premières personnes affectées. Je vous garantis que ce sont les gens les moins nantis et ceux appartenant à l'échelon inférieur de la classe moyenne qui seront les plus durement touchés. Nous devons donc nous défendre et nous battre vigoureusement pour éviter une récession.
Je soutiens le projet de loi , car nous sommes au bord d'une guerre économique et que nous devons nous unir. Je sais, comme je l'ai dit dans mon discours d'hier au Sénat, que vous demandez aux peuples autochtones, aux Métis de Red River de faire confiance au gouvernement du Canada, de faire confiance à nos élus, de s'assurer que les droits conférés par l'article 35 seront protégés. Bref, voilà une demande ambitieuse.
Allez-vous nous donner certains gages pour nous assurer que nous pouvons vous faire confiance? Je tiens à éviter que le gouvernement commette une erreur qui pourrait occasionner une autre décennie de souffrances pour les peuples autochtones. Nous croyons fermement qu'il faut aller de l'avant. Je connais l'agenda législatif du gouvernement. En effet, le veut faire adopter ce projet de loi avant le 1er juillet, et il peut compter sur mon soutien. Ce n'est pas seulement parce qu'il est le nouveau premier ministre. Si c'était M. Poilievre qui occupait le fauteuil du premier ministre, je lui apporterais le même degré de soutien. À mon avis, nous sommes dans une période charnière où nous devons nous battre pour notre pays, le Canada. Bref, c'est ce qui me pousse à soutenir ce projet de loi.
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Tout d'abord, nous trouvons que ce processus est trop précipité: il est impossible de faire une consultation en deux ans si elle doit prendre cinq ans.
Parmi les recommandations que nous proposons, notre première priorité serait de supprimer les articles 21 et 22 et les alinéas 23(a) et (b) de la loi proposée à la partie 2 du projet de loi .
Notre deuxième priorité serait de préciser que le document d'autorisation doit satisfaire aux exigences existantes des ministères responsables en ce qui concerne l'approbation du projet et l'exclusion des articles 73, 74 et 77 de la Loi sur les espèces en péril, afin de garantir que le projet ne compromettra pas la survie et le rétablissement d'une espèce en voie de disparition ou que ses effets seront atténués.
Notre troisième priorité serait l'introduction d'exigences en matière de participation du public, par l'ajout d'un article 8.1 à la loi proposée à la partie 2 du projet de loi. Ce nouvel article obligerait le ministre à veiller à ce que le public ait la possibilité de participer utilement à toute décision prise en vertu des paragraphes 5(1), 5(3), 7(1), 8(1) et 8(2) de la loi proposée.
Nous voulons aussi que le ministre soit obligé de mettre à la disposition du public toutes les informations pertinentes, y compris une description détaillée du projet, toute information reçue d'un promoteur et de tout autre ministre fédéral, toute information reçue d'une instance réglementaire visée aux articles 9, 10, 11 et 15 de la loi proposée à la partie 2 du projet de loi, tout commentaire reçu du public, et toute connaissance ou information reçue des peuples autochtones, dans la mesure où la personne fournissant cette connaissance ou information n'a pas stipulé que cette dernière était confidentielle.
La totalité de nos amendements se trouve dans le document que nous avons soumis en collaboration avec Ecojustice sur les parties 1 et 2 du projet de loi.
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En effet. En ce qui concerne la Première Nation de Fort McKay, elle s'est dotée d'une politique environnementale particulièrement rigoureuse. Ils ont fait beaucoup pour la collectivité. Ils ont l'impression qu'ils peuvent aller de l'avant avec ce type de projet de loi parce qu'ils sont protégés d'une certaine façon. Ils se sont développés pour être très responsables au sein de leur nation et sur leur territoire traditionnel.
Lorsque nous parlons des aspects économiques liés à notre peuple et à ce nouveau projet de loi, nous parlons de milliards, voire de billions de dollars provenant des ressources naturelles de nos territoires. Aujourd'hui, il y a des milliards et des billions de dollars qui sortent de nos territoires, lorsque nous parlons de ressources, et nous n'en recevons pas une part. Nous ne recevons pas un sou.
Pourquoi cela changerait‑il aujourd'hui? Quel poste budgétaire de ce projet de loi protège nos droits?
C'est la raison pour laquelle nous sommes ici. Nous comprenons ce que recherche le gouvernement fédéral. Nous comprenons les besoins du Canada. Il est temps que le Canada nous regarde, nous demande ce dont nous avons besoin et se présente à la table. Il ne peut pas continuer à nous mettre de côté.
Vous savez, nos gens ont de nombreux griefs. Les représentants du secteur industriel, les politiciens et les municipalités profitent de nos ressources. Nous ne recevons aucune prestation, et c'est aujourd'hui en 2025. Le traité est en place depuis plus de 125 ans. Le Canada, les provinces et l'industrie en ont bénéficié, mais nous vivons dans la pauvreté.
Comment se fait‑il que nous soyons ici aujourd'hui à parler de réconciliation économique et de la capacité économique de nos nations alors qu'il n'y a pas vraiment de relation économique entre le gouvernement fédéral et les Premières Nations?
C'est pourquoi nos nations commencent à se protéger. Lorsque des nations comme Fort McKay ont un projet qu'elles aimeraient faire avancer, nous l'appuyons parce qu'il est à leurs conditions. Nous appuyons Fort McKay. Nous soutenons tous ces pays qui aimeraient avoir une industrie dans leur région. Nous ne sommes pas contre l'industrie. Ce à quoi nous nous opposons, c'est de ne pas être traités avec respect et de manière responsable sur nos propres territoires.
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Permettez-moi d'abord de dire ceci. Je réitère mes propos. Je m'inquiète pour le Canada en ce moment. Je suis inquiet en tant que chef de la nation fondatrice du Manitoba. Notre peuple a fait entrer le Manitoba et l'Ouest canadien dans la Confédération. Nous en avons payé le prix ultime et nous en souffrons encore. Cela dit, ce qui m'importe ici, à bien y penser, c'est que nous devons unir nos efforts. Je crois comprendre que des conservateurs et des libéraux appuieront le projet de loi. Je félicite les deux partis, car, après tout, notre pays est en difficulté.
Si vous voulez savoir qui sont les plus maltraités, ce sont les Métis. On ne nous invite jamais nulle part. Nous sommes titulaires de droits, nous faisons partie de la Constitution canadienne et, pourtant, nous restons toujours à l'écart pendant que les autres négocient. Aujourd'hui, nous sommes sur le point de finaliser notre traité, ce qui, espérons‑le, changera les 154 années d'attente.
La consultation sera fondamentale. Je vais vous donner un bon exemple. Je sais que les conservateurs mettent l'accent sur la dimension économique. Si on examine le système d'approvisionnement qui existe actuellement au Canada, il y a déjà un marché réservé de 5 %. Quand on parle de contrats de plusieurs milliards de dollars, cela a une incidence énorme sur les emplois, les possibilités et les entreprises. Si vous pouviez en élargir la portée dans le contexte de cet accord, comment les grands groupes industriels réagiraient-ils?
Soyons clairs et honnêtes entre nous. Lorsqu'une industrie s'implante, il y a des actionnaires derrière tout cela. Beaucoup de gens investissent énormément d'argent dans ces entreprises, qui viennent injecter des milliards de dollars. Il y a un facteur de risque pour tous. S'ils perçoivent un risque éventuel, ils ne voudront pas y investir leur argent. Ils ont besoin de confiance et de responsabilité — encore faut‑il que nous soyons disposés à céder ce qui nous appartient et à soutenir un projet jusqu'au bout — pour avoir la certitude que c'est viable, réalisable et rentable pour tout le monde, y compris notre pays, le Canada.
À long terme, la question de la consultation doit être clarifiée. À qui le conseil consultatif va‑t‑il s'adresser? Qui va‑t‑il inviter à la table? Quels sont ses pouvoirs? Ne fera‑t‑il que jeter de la poudre aux yeux? Exercera‑t‑il une certaine autorité? Lorsque nous nous assoirons avec les représentants du secteur privé, aurons-nous l'assurance qu'il y aura un marché réservé? Aurons-nous l'assurance que le secteur privé ne se concentrera pas uniquement sur les profits, mais qu'il prendra aussi en compte la relation avec les Autochtones? Qui seront les participants, et quelles seront leurs parts respectives?
J'appuie ce pays de tout mon cœur. Je tiens à dire très clairement que j'appuierai le projet de loi , car je veux m'assurer que notre pays surmonte cette guerre économique. Oui, cinq ans, c'est long. Je sais qu'en deux ans, nous essayons d'obtenir le feu vert pour aller de l'avant avec le projet... Les cinq prochaines années représentent une occasion pour le gouvernement du Canada de bien faire les choses, sans nous faire de tort — mais l'inverse est possible aussi —, ou de vraiment contribuer à notre croissance.
Je vous remercie de cette question, mais il y a des aspects qui peuvent facilement être corrigés. Le peut convoquer une réunion très rapidement, comme il l'a fait avec tous les premiers ministres et les dirigeants territoriaux du pays. Il peut adopter la même démarche avec nous et, peut-être qu'en deux jours, nous pourrons débattre de cette question, nous exprimer haut et fort, et parvenir à une conclusion qui nous semble satisfaisante.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier tous les témoins ici présents de nous avoir fourni des renseignements et des points de vue très importants.
Je commencerai en particulier par la Société canadienne du cancer. J'ai une affection particulière pour votre organisation, car ma mère faisait du bénévolat dans les années 1970 et 1980. Chaque année, en avril, elle emmenait le petit Mike Kelloway faire du porte‑à‑porte avec elle. Elle est décédée l'an dernier d'un cancer, alors le travail que vous accomplissez me touche profondément.
Permettez-moi d'orienter la discussion comme suit. Nous avons entendu beaucoup d'excellents témoignages de la part de tout le monde ici. À partir de vos témoignages — vos déclarations préliminaires —, quels sont les trois points clés que vous souhaitez que nous retenions aujourd'hui ou après la séance? J'aimerais les saisir pendant qu'ils sont encore frais dans nos esprits.
Je vais revenir à vous dans un instant.
Ma deuxième question s'adresse à M. Chartrand.
Je comprends et je respecte l'importance de la consultation. C'est un principe sacro-saint pour la suite des choses. Je me demande si vous pouvez nous parler un peu de ce que votre nation envisage pour les projets éventuels. Je souhaite toutefois aller plus loin, monsieur Chartrand. J'aimerais discuter de leur incidence sur votre nation en ce qui concerne les emplois, les possibilités de développement économique et les efforts unis pour aller de l'avant.
Nous allons commencer par la Société canadienne du cancer, puis nous passerons à M. Chartrand.
Je vous remercie.
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Permettez-moi de poursuivre dans le sens de votre message. Je tiens à féliciter mon premier ministre, Wab Kinew, et le NPD du Manitoba. Leur vision s'est concrétisée pour devenir aujourd'hui un processus inclusif dans le cadre duquel les gouvernements autochtones jouent un rôle dans l'avenir énergétique. Au Manitoba, à l'heure actuelle, il y a un appel d'offres pour 600 mégawatts, mais seuls les gouvernements autochtones peuvent soumissionner. Ils doivent détenir, en tout temps, 51 % des parts. En fait, nous soumissionnons en ce moment même auprès de notre gouvernement pour un projet de 200 à 300 mégawatts, de quoi illuminer Ottawa. Si vous vous demandez quelle quantité d'énergie cela représente, sachez que c'est énorme. Quand on y regarde de plus près, c'est un bon exemple de ce qui est possible.
Nous réfléchissons également à l'avenir du port de Churchill. Là encore, les gouvernements autochtones auront un rôle très important à jouer en tant que propriétaires et participants. L'industrie a renversé l'idéologie selon laquelle nous devions frapper à sa porte pour quémander un emploi. Aujourd'hui, c'est l'industrie qui frappe à notre porte. Nous avons le contrôle total. Nous sommes les seuls à pouvoir soumissionner et les seuls à pouvoir en être propriétaires. C'est un changement fondamental, qui est de taille.
Enbridge est un autre exemple. Nous avons un très bon partenariat avec cette société. Le président et moi avions une bonne relation. Savez-vous ce qui se passe et ce que cela représente comme danger? C'est pourquoi des questions se posent sur le type de sécurité que nous devons mettre en place et sur la protection nécessaire si nous permettons à des intérêts nationaux et à des entreprises nationales, voire étrangères, de venir soumissionner pour la construction de pipelines, l'exploitation minière ou l'extraction de ressources naturelles. Ils vont s'en prendre à nous.
Dans le cas d'Enbridge, par exemple, nous avons reçu une soumission d'une entreprise américaine. Nous nous sommes associés à elle, et nous avons remporté l'appel d'offres. Or, juste après notre victoire, l'entreprise américaine est revenue vers nous en disant: « Très bien, nous allons maintenant renégocier votre pourcentage. » Nous avons répliqué: « Attendez un instant. Vous avez remporté l'appel d'offres en fonction de vos chiffres et des nôtres. Vous ne pouvez pas revenir en arrière et tout changer. » L'entreprise nous a répondu: « Oui, nous le pouvons. » Je suis donc allé rencontrer le président d'Enbridge. Il a communiqué avec l'entreprise et lui a dit que si elle ne respectait pas l'entente, elle serait exclue, tout simplement. Croyez-moi, elle a honoré l'entente sur‑le‑champ. Il faut une bonne relation pour qu'un président prenne la situation au sérieux et appelle un partenaire qui, disons‑le, tentait de nous rouler à la dernière minute.
Nous devons être prudents avec les grandes entreprises, car, je le répète, ce sont les actionnaires qui sont leurs véritables patrons, et c'est à eux qu'elles rendent des comptes. Cela dit, au bout du compte, nous devons nous assurer qu'il existe des marchés réservés qui sont garantis. Il faut des garanties fermes pour que l'industrie soit tenue — ou obligée, peu importe le jargon juridique que vous voulez utiliser — de nous avoir à la table sans exception, tant pour l'inclusion que pour la protection de l'environnement.
Ce qui m'inquiète, c'est qu'en l'absence d'une relation de gouvernement à gouvernement et de nation à nation... C'est ce que votre gouvernement propose depuis un certain nombre d'années. Il est essentiel que cela reste ainsi. Je ne veux pas manquer de respect à David Suzuki. Je suis un de ses grands admirateurs. Cependant, lorsque les gens parlent des peuples autochtones, ils ne me demandent jamais mon avis. Ils parlent de nous, et ils parlent à notre place. Je ne les critique pas, mais je n'aime tout simplement pas que quelqu'un parle de mes problèmes et de mes préoccupations.
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Nous reprenons nos travaux.
J'aimerais commencer par souhaiter la bienvenue à nos témoins pour la prochaine heure et leur transmettre quelques consignes. Tout d'abord, avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme en ma qualité de président. Pour ceux qui participent par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro, et veuillez vous mettre en sourdine lorsque vous n'avez pas la parole. Pour ceux qui sont sur Zoom, au bas de votre écran, vous pouvez sélectionner le canal approprié pour l'interprétation, soit le parquet, l'anglais ou le français. Pour ceux qui sont dans la salle, vous pouvez utiliser l'oreillette et sélectionner le canal souhaité.
Chers collègues, j'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Du Carpenters' Regional Council, nous accueillons Finn Johnson, directeur des relations gouvernementales et des communications. Bienvenue, monsieur.
De l'International Union of Operating Engineers, nous recevons Steven Schumann, directeur des relations gouvernementales du Canada. Soyez le bienvenu, monsieur.
Nous accueillons également Jeff Cyr, fondateur et associé directeur du Raven Indigenous Outcomes Fund. Je vous souhaite la bienvenue.
Enfin, nous recevons le chef Sheldon Sunshine, de la Nation crie de Sturgeon Lake, qui se joint à nous par vidéoconférence. Monsieur, je vous souhaite également la bienvenue à notre comité aujourd'hui.
Nous allons commencer par les déclarations liminaires, et je cède la parole à M. Johnson.
Vous avez trois minutes, monsieur.
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Merci, monsieur le président, et merci aux membres du Comité de me donner l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui.
Je m'appelle Finn Johnson et je suis directeur des relations gouvernementales et des communications pour le Carpenters' Regional Council, une section affiliée à la Fraternité unie des charpentiers et menuisiers d'Amérique. Cette dernière représente près de 75 000 membres du syndicat des charpentiers au Canada, qui travaillent dans un large éventail de secteurs des métiers spécialisés, notamment les charpentiers, les poseurs de cloisons sèches, les mécaniciens de chantier, les échafaudeurs, les coffreurs de béton, les conducteurs de pieux et bien d'autres professions dans l'industrie de la construction. Nos membres sont à l'avant-garde de la construction et de l'entretien des infrastructures essentielles dont dépend le Canada, c'est‑à‑dire les projets énergétiques, les hôpitaux, les écoles, les projets miniers, les maisons et plus encore. Notre syndicat est également fier d'offrir une formation de pointe dans nos 42 centres de formation partout au Canada.
Le Canada se trouve à un moment charnière de son développement. Pour réaliser notre potentiel économique, nous devons construire. C'est un domaine que nos membres connaissent mieux que quiconque. En accélérant la réalisation de ces projets, nous créerons de bons emplois pour les travailleurs. Lorsque des formalités administratives inutiles retardent les projets de construction, notre main-d'œuvre de calibre mondial est sous-utilisée, inscrite sur la liste des chômeurs et incapable de mettre ses compétences au service des besoins du Canada en matière de développement des infrastructures et de logement.
Au‑delà des gens de métier, les projets d'intérêt national ont le potentiel de stimuler la croissance de la main-d'œuvre canadienne, en créant des débouchés professionnels qui n'existaient pas auparavant dans les régions où ces projets sont réalisés, y compris dans les collectivités rurales et autochtones. Lorsque de nouveaux projets voient le jour, notre syndicat mène des campagnes de sensibilisation ciblées auprès des collectivités concernées afin que les retombées des projets soient directement ressenties par les travailleurs et apprentis locaux. Nous avons fait nos preuves à cet égard, notamment grâce à notre partenariat avec la Nation ojibway de Saugeen dans le cadre de notre programme Building Futures, destiné à soutenir les travaux dans le secteur nucléaire en Ontario, et dans le cadre de nombreux autres programmes semblables.
Au cours de la prochaine décennie, le Canada devrait faire face à une grave pénurie de main-d'œuvre dans le secteur de la construction, car 20 % de la main-d'œuvre actuelle prendra sa retraite. Pour nous attaquer à ce problème, nous devrons éliminer les obstacles qui empêchent les travailleurs provenant d'autres provinces d'accéder à ces emplois. Ce n'est pas pour rien qu'on nous appelle des compagnons d'apprentissage. Faire carrière dans notre industrie exige que nous nous déplacions pour travailler.
Beaucoup de gens ne croient pas qu'il existe un problème de mobilité de la main-d'œuvre dans le secteur de la construction, puisque la norme du Sceau rouge est reconnue à l'échelle nationale. Or, cette norme ne s'applique qu'à ceux qui ont terminé leur apprentissage et réussi leur examen du Sceau rouge. Elle ne vise pas ceux qui sont en cours d'apprentissage ou qui ne sont pas inscrits à un programme d'apprentissage approuvé.
Notre syndicat a déjà éliminé les barrières interprovinciales pour toute la formation technique que nous offrons dans nos 42 centres de formation. Ainsi, si vous suivez un cours d'échafaudage, peu importe où vous vous trouvez, c'est le même programme. Cependant, pour ce qui est de la formation en matière de sécurité, chaque province exige toujours que les travailleurs respectent ses propres normes avant de pouvoir commencer à travailler après un déménagement interprovincial, et ce, même si la personne détient une certification à jour pour exactement la même formation. Cela signifie des pertes de salaire pendant la période où il faut suivre des cours, ainsi que des frais de formation auprès de tiers et une répétition de connaissances déjà acquises.
L'un de nos membres, Craig, est un compagnon charpentier de l'Ontario qui a déménagé à Fort McMurray pour un projet. Même s'il était entièrement certifié pour travailler en Ontario — une province dont les normes de certification en matière de sécurité figurent parmi les plus élevées au pays —, il devait tout de même suivre quatre cours de huit heures avant de pouvoir commencer à travailler en Alberta. Ces cours lui ont coûté des centaines de dollars, en plus des pertes de salaire qu'il a subies en attendant sa certification au cours de cette période d'une semaine.
La solution ne consiste pas simplement à adopter le plus petit dénominateur commun pour la formation en sécurité dans toutes les provinces. Cela entraînerait un nivellement vers le bas, car certaines provinces n'imposent pas de certification de sécurité pour le travail sur les chantiers. Les exigences sont entièrement dictées par l'employeur. Nous voulons plutôt un nivellement vers le haut, grâce à une norme nationale de sécurité qui servira de référence. Un cadre national harmonisé en matière de santé et de sécurité permettra de créer une main-d'œuvre mobile, efficace et sécuritaire dans le secteur de la construction.
Nous appuyons le projet de loi et nous avons hâte de continuer à participer à la conversation alors que le Canada réduit les obstacles à la mobilité de la main-d'œuvre pour les travailleurs de la construction et accélère les échéanciers des projets prêts à démarrer, ce qui créera de bons emplois pour notre main-d'œuvre spécialisée.
Je vous remercie.
Au nom de l'International Union of Operating Engineers, je suis heureux de parler du projet de loi . Nos membres construisent et entretiennent les infrastructures du Canada. Ils contribuent à la construction de barrages hydroélectriques, d'installations minières, de centrales nucléaires, de parcs solaires, d'éoliennes et de pipelines au pays. Bref, nous construisons tout.
Récemment, nos membres ont travaillé sur des projets comme TMX, LNG Canada, la canalisation 3, Churchill Falls, Bruce, le petit réacteur modulaire à Darlington, le site C et le gazoduc Coastal GasLink.
La mobilité de la main-d'œuvre est un élément essentiel pour bâtir une économie plus forte et plus intégrée, mais elle ne doit pas se faire au détriment de la sécurité, de la qualité ou de la valeur des métiers spécialisés. La reconnaissance des titres de compétence entre les administrations ne fonctionne que si les normes sont harmonisées et appliquées. Si nous commençons à reconnaître les formations et les certifications qui ne répondent pas aux mêmes normes élevées, nous risquons un nivellement par le bas. Nous devons donc élargir et promouvoir les métiers du Sceau rouge. Les titres de compétence d'un travailleur dans une administration donnée ne devraient être transférables dans une autre que si la formation et les examens sont de portée et de qualité équivalentes.
Le projet de loi doit faire en sorte que seules les normes les plus élevées en matière de compétences et de formation soient reconnues lorsque les travailleurs se déplacent d'une province ou d'un territoire à l'autre. Nous appuyons l'objectif du projet de loi C‑5 visant à accélérer la réalisation des projets, mais soyons clairs: il ne sert à rien d'accélérer les choses que si les Canadiens en tirent des avantages. Si ces changements facilitent plutôt l'embauche de main-d'œuvre étrangère ou permettent aux entreprises de contourner les fournisseurs canadiens, il y aura moins de bons emplois et des occasions perdues pour les gens d'ici. Ce n'est pas ainsi que l'on bâtit une économie plus forte. Le projet de loi devrait être modifié pour qu'il prévoie la protection des emplois, de la sécurité et des normes au Canada.
Le projet de loi , s'il est modifié, pourrait également ouvrir la porte à des carrières enrichissantes dans les métiers spécialisés. Il existe une véritable occasion de mobiliser les jeunes, les femmes, les Autochtones et d'autres communautés sous-représentées qui sont souvent négligées ou découragées d'entrer dans les métiers. Il faut que cela change. Avec les bons investissements et les bonnes mesures de soutien, le projet de loi peut aider une nouvelle génération de travailleurs à accéder à des carrières stables et bien rémunérées dans les métiers spécialisés.
Pour favoriser la création d'une main-d'œuvre inclusive, le gouvernement fédéral doit ajouter une exigence selon laquelle tous les projets d'intérêt national, comme le prévoit le projet de loi , doivent être assujettis à des ententes sur les retombées locales ou à des conventions collectives pour les projets, surtout s'ils sont financés par des fonds fédéraux. La Colombie-Britannique a déjà montré comment ce modèle peut fonctionner.
Le modèle de retombées pour les infrastructures de la Colombie-Britannique a permis de faire en sorte que les projets publics à grande échelle accordent la priorité à l'embauche locale, offrent des possibilités d'apprentissage et comportent des objectifs d'équité pour les Autochtones, les femmes et d'autres personnes souvent exclues des grands chantiers. Même si les taux de participation des Autochtones et des femmes dans le secteur de la construction en Colombie-Britannique étaient respectivement de 6 % et de 5 %, selon le modèle des ententes sur les retombées locales, le gouvernement de la Colombie-Britannique a pu faire passer ces taux à 14 % et à 8 %. Ce modèle garantit également des salaires équitables, des avantages sociaux et des conditions de travail sécuritaires pour tous les travailleurs du projet.
Ces ententes offrent également une certitude et une reddition de comptes, et contribuent à renforcer la main-d'œuvre canadienne en faisant de l'apprentissage et de la formation une partie intégrante de chaque grand projet. Dans le cadre des projets visés par ces ententes d'une valeur totale de 14,7 milliards de dollars, 92 % des travailleurs étaient des résidants de la Colombie-Britannique et 31 % étaient des stagiaires et des apprentis. Parmi ces apprentis, 14 % ont obtenu leur statut de compagnon d'apprentissage en travaillant à ces projets.
Nous demandons au Comité de reconnaître l'importance de protéger les normes du travail, de soutenir les travailleurs canadiens et d'ouvrir plus grand la porte à ceux qui ont toujours été sous-représentés dans les métiers grâce à des conventions collectives pour les projets et à des ententes sur les retombées locales. Le projet de loi peut être un outil puissant pour bâtir une économie qui profite à tous, mais seulement s'il est appuyé par des exigences claires et un engagement ferme envers les travailleurs canadiens.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'exprimer. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui pour discuter du projet de loi .
Je m'appelle Jeff Cyr. Je suis le fondateur et l'associé directeur de Raven Outcomes, un gestionnaire de fonds dirigé par des Autochtones et un investisseur en capital privé qui se consacre à investir dans le bien-être des communautés autochtones en transformant la façon dont les capitaux sont dirigés vers des initiatives et des projets utiles. Nous finançons des résultats, et pas seulement des programmes, en veillant à ce que chaque dollar soit lié à des résultats mesurables dans des domaines comme le logement, l'énergie propre, la santé et l'emploi.
Notre modèle repose sur la reddition de comptes et l'autodétermination. Les communautés autochtones dirigent toutes les étapes du processus: la définition du problème, la conception conjointe de la solution et la mise en œuvre du projet. Le financement est fourni dès le départ par des capitaux privés et philanthropiques; les gouvernements ne paient qu'une fois que les résultats atteints sont vérifiés de manière indépendante, comme la réduction des factures d'énergie, l'accès à de meilleurs logements et l'amélioration des taux d'emploi. Essentiellement, le financement axé sur les résultats est une stratégie d'investissement fondée sur les résultats qui donne les moyens d'agir aux dirigeants autochtones et qui valorise les solutions communautaires.
Raven Outcomes a été créé en réponse à un message clair des communautés. Nous savons ce qui fonctionne; nous avons simplement besoin de financement pour respecter nos façons de faire, et vous en avez entendu parler un peu aujourd'hui, notamment de la part du groupe de témoins précédent.
En tant que tout premier fonds axé sur les résultats et dirigé par des Autochtones au Canada — et le seul en son genre au monde —, Raven Outcomes a été conçu pour répondre à ce besoin, comme en témoigne son engagement à mener des consultations, à établir des partenariats et à respecter le droit inhérent à l'autodétermination. En ce qui concerne le projet de loi , je me fais l'écho des propos de la cheffe nationale Woodhouse Nepinak, qui a déclaré lundi devant le comité plénier du Sénat qu'une « consultation approfondie suppose un échange bidirectionnel de renseignements accompagné d'un dialogue substantiel ».
Dans le cadre de notre travail à Raven Outcomes, nous avons vu de nos propres yeux comment la consultation et le partenariat avec les communautés autochtones permettent non seulement d'obtenir de meilleurs résultats pour ces communautés, comme la création d'emplois et le développement économique, mais aussi de veiller à ce que le gouvernement atteigne ses propres objectifs, comme celui d'accélérer la réalisation de grands projets nationaux. Le devoir de consultation du gouvernement est essentiel. Nous croyons fermement que de meilleurs résultats seront obtenus lorsque les gouvernements et les promoteurs de projets collaboreront avec les communautés autochtones dès le début du processus. Grâce à un partenariat établi dès le départ pour l'élaboration collaborative de résultats axés sur la communauté, les projets peuvent concilier les priorités locales et les objectifs nationaux. Une mobilisation significative et la participation des communautés aux résultats convenus sont absolument essentielles.
La participation précoce permet également de commencer le travail à l'échelle communautaire pendant que des approbations de plus grande portée sont en cours, ce qui assure une utilisation efficace du temps. Nous n'attendons pas deux ou cinq ans; nous commençons le travail dès maintenant, démontrant ainsi l'engagement immédiat du gouvernement à respecter son obligation de consulter. Cette approche peut amener le gouvernement à atteindre son objectif d'accélérer la réalisation des projets nationaux, un objectif que nous appuyons pleinement, mais cela ne peut se faire que grâce à un dialogue approfondi et constructif avec les communautés touchées et à des résultats convenus qui profiteront à chaque communauté.
Le gouvernement Carney a déclaré qu'il s'engageait à faire progresser la réconciliation économique au moyen de réformes qui favorisent les initiatives dirigées par les Autochtones et qui s'attaquent aux inégalités de longue date. Une consultation et un partenariat appropriés, comme dans le modèle de financement axé sur les résultats que nous utilisons, peuvent faire en sorte que les communautés autochtones bénéficient de retombées économiques et sociales concrètes à l'échelle locale, tout en participant aux efforts nationaux.
Dans le cadre de notre travail avec des nations autochtones comme la Première Nation de Peguis, la nation des Ojibway Brokenhead et d'autres où nous avons fait des investissements directs cette année, nous avons constaté que lorsque les communautés sont habilitées à cerner et à régler leurs problèmes prioritaires et qu'elles en retirent des avantages réels, cela crée des effets positifs en cascade pour tous les Canadiens en stimulant plus d'investissements dans les économies autochtones et dans l'économie canadienne en général. C'est pourquoi nous cherchons à lancer un nouveau modèle d'investissement par l'entremise d'un projet de fonds national axé sur les résultats pour les Autochtones — une façon plus intelligente et plus responsable de réaliser les priorités nationales grâce à un véritable partenariat avec les communautés autochtones.
Je vous remercie de votre attention, et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Je m'appelle Sheldon Sunshine. Je suis le chef de la Nation crie de Sturgeon Lake, sur le territoire visé par le Traité no 8, qui se trouve maintenant dans le Nord-Ouest de l'Alberta. Je limiterai mes commentaires à la partie 2 du projet de loi , Loi visant à bâtir le Canada.
Nos ancêtres ont conclu le traité avec la Couronne impériale en 1899, avant l'existence même de l'Alberta. La Couronne nous garantissait notre capacité de maintenir notre mode de vie si nous acceptions de vous laisser entrer sur nos territoires et de partager nos terres. Nos ancêtres n'auraient jamais pu imaginer la création de ces nouveaux ordres de gouvernement, les répercussions sur notre peuple, ni la façon dont le Canada a mis en œuvre sa part de cette relation.
La rapidité avec laquelle ce projet de loi a franchi les étapes au Parlement est sans précédent. La Chambre n'a mené aucune étude, n'a entendu aucun expert et n'a soupesé aucune preuve, et nous sommes maintenant devant un comité en mode accéléré. Les obligations de la Couronne envers les Premières Nations ne peuvent pas être précipitées. C'est pourquoi, dans sa forme actuelle, le projet de loi ne fera que causer des retards, de l'incertitude réglementaire et des litiges.
Le premier problème du projet de loi est l'absence de consultation. Le Canada est légalement tenu de respecter le principe du consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause. Ce principe n'est pas une simple formalité à titre d'information. Pourtant, nous n'avons même pas reçu un avis d'information. Ce que nous avons reçu, c'est une notification d'une entreprise privée pendant que le rencontrait les premiers ministres provinciaux et des dirigeants de l'industrie. Nous apprenons maintenant dans les journaux que la création d'un comité consultatif est prévue pour imposer un consentement fabriqué et exclure, une fois de plus, les Premières Nations titulaires de droits.
Vous parlez ensuite de réconciliation économique. Si le gouvernement avait voulu travailler avec les Premières Nations, il aurait mieux géré le déploiement de cette mesure législative. Nous sommes relégués au second plan. Nous n'avons toujours pas été informés des projets qui figurent sur la liste de souhaits. Nous soupçonnons qu'il s'agira, pour nous, davantage de pipelines pétroliers et gaziers, de centres de données et de projets liés au charbon et au nucléaire. Tous ont des effets dévastateurs sur nos droits.
Le deuxième problème que pose le projet de loi, c'est qu'il fera en sorte que la Couronne fédérale manquera à son obligation envers nous de trois façons importantes.
Premièrement, le gouvernement fédéral déléguera illégalement le pouvoir d'exempter certains projets des lois fédérales, notamment la Loi sur les Indiens. Cela usurpe le rôle de la Chambre des communes et du Sénat et contrevient à l'obligation de la Couronne fédérale envers nous.
Deuxièmement, le projet de loi créera une situation où les exigences fédérales seront réputées avoir été respectées sans égard aux répercussions. C'est inconstitutionnel. La mention de consultation dans le projet de loi ne règle pas ce problème. Les dispositions relatives à la consultation donnent à un ministre le pouvoir discrétionnaire de décider si nous devons être consultés, et seulement s'il juge que nous serons lésés. Le projet de loi ne mentionne pas l'obligation de prendre des mesures d'adaptation qui en découle. Le principe du consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause, est totalement absent.
Troisièmement, la Couronne fédérale manque à son obligation en nous abandonnant face aux organismes de réglementation impuissants de l'Alberta. Nos terres ont déjà été durement touchées par des projets de développement approuvés par la province et les changements climatiques qui en ont découlé, au point où nous avons presque été anéantis par un incendie catastrophique en 2023, qui a détruit 39 bâtiments. Certains de nos membres n'ont toujours pas pu rentrer chez eux.
Notre territoire est occupé à plus de 90 % par l'exploitation pétrolière et gazière conventionnelle, la foresterie, l'agriculture, l'expansion urbaine et les sites d'enfouissement de la Couronne, le tout ayant été approuvé à toute vapeur avec peu de consultations, voire aucune, de la part de la province. En Alberta, nous sommes forcés de traiter avec des promoteurs de l'industrie alors que c'est la province qui a l'obligation de nous consulter. Tout le régime de consultation est inconstitutionnel. Il est inapplicable. Nous recevons chaque année des centaines de demandes de consultation pour de nouveaux projets. L'Alberta nous accorde 110 000 $ pour accomplir ce travail. Voilà un montant délibérément insuffisant qui nous empêche de répondre aux demandes. Nous n'arrivons pas à suivre le rythme.
À la suite de ces consultations vides de sens, les autorisations sont déjà accélérées par les organismes de réglementation de l'Alberta. Nous avons un dicton: l'Alberta ne dit jamais non à un permis. L'organisme de réglementation de l'énergie en Alberta est entièrement financé par l'industrie qu'il réglemente. À son tour, l'industrie assure sa propre surveillance. Pour cette raison, on l'appelle un organisme de réglementation à liberté limitée. Par exemple, CST Coal a déversé plus de 1,1 million de litres de résidus toxiques dans la rivière Smoky, en amont de notre territoire, et n'a reçu qu'une amende de 22 000 $. Plus au nord, Imperial Oil a déversé 5,3 millions de litres de résidus dans le bassin de la rivière Athabaska et a écopé d'une amende de 50 000 $.
Ces sanctions tout à fait inadéquates ne sont qu'une forme de racisme inhérent auquel nous faisons face. Le manquement aux obligations fédérales ne peut pas être corrigé par des garanties de prêts nous permettant de participer à des projets qui finiront par détruire nos terres et notre peuple. Est‑ce cela, votre vision de la réconciliation économique? Devrions-nous simplement adhérer au projet économique du Canada en tant qu'investisseurs consentants, au lieu d'y participer en tant que partenaires de traités? C'est le même discours troublant que tient la première ministre de l'Alberta. Nous nous attendions à mieux de la part du gouvernement.
Soyons clairs: nous rejetons le projet de loi dans son intégralité ainsi que le processus qui a été concocté pour en arriver là. De simples amendements ne pourront pas corriger les graves violations des traités et des droits qui y figurent.
Merci beaucoup.
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Je vais d'abord vous brosser un portrait succinct de notre organisation.
Je suis l'un des fondateurs de Raven Indigenous Capital Partners, une société privée de capital-risque, qui gère deux ou trois fonds et investit dans des entreprises. Ce que j'ai découvert grâce à ces processus, c'est que nous ne répondions pas vraiment aux besoins des communautés. C'est un bon modèle. Il permet de faire certaines choses et génère une certaine activité économique. Cependant, nous recevions des appels, en particulier de communautés qui nous disaient qu'elles avaient des problèmes à résoudre et que les capitaux n'étaient pas utilisés de manière appropriée. Cela signifie qu'il s'agit soit de programmes gouvernementaux ou de subventions gouvernementales, qui sont généralement limités, vous enferment dans un carcan et ne répondent pas vraiment à vos besoins, soit de capitaux privés, qui sont passablement axés sur l'extraction, en particulier lorsque les projets sont liés aux ressources naturelles. Il faut une approche différente.
Ce que fait Raven Outcomes, c'est réunir des fonds... Nous rassemblons des capitaux privés et, si nécessaire, des fonds « philanthropiques » pour les travaux d'avant-projet. Cependant, nous nous donnons la peine d'aller dans la communauté, de nouer des liens. En fin de compte, tout est une question de relations. En établissant ces relations, nous découvrons les priorités et les besoins de la communauté. Nous réunissons des acteurs disparates. Nous disposons souvent d'un laboratoire de solutions autochtones où nous pouvons résoudre les problèmes. Vous apprenez également à connaître les atouts et les forces de la communauté et à repérer les domaines où les capacités doivent être renforcées. Vous ne faites pas de suppositions depuis l'extérieur: c'est la communauté qui vous parle. Ensuite, lorsque vous comprenez les priorités de cette dernière, vous êtes en mesure de voir comment les projets doivent être bâtis autour d'elles. En fin de compte, il s'agira de projets que vous voulez que la communauté mène. Lorsqu'une communauté s'approprie un projet, qu'elle s'en sent profondément et personnellement responsable, sa réussite est presque garantie. Lorsque vous vous butez à des problèmes — comme les inondations centenaires qui nous sont arrivées dans l'un de nos... Nous avons construit des logements résidentiels géothermiques dans une réserve. C'est arrivé. Nous avons pu nous adapter et les aider concrètement, car nous disposions de stocks et de fournitures que nous avions achetés et mis de côté pour d'autres logements. Nous avons pu leur être utiles. C'était une relation, un engagement profond.
Pour être franc, dans le contexte du projet de loi , ce que je dirais, c'est que les grands projets nationaux sont une excellente chose, mais que les relations doivent s'amorcer dès aujourd'hui. Il faut partir de zéro, comme l'a indiqué le chef. Il faut avoir des conversations approfondies, tracer la voie et établir une feuille de route afin de pouvoir ensuite mettre en œuvre des projets de plusieurs milliards de dollars avec des partenaires locaux volontaires, qui vous aideront à adapter les projets. Les planificateurs de projets sont excellents, les ingénieurs sont excellents, mais lorsque vous vous retrouvez dans la réalité de la communauté, vous devez parfois adapter vos façons de procéder. Notre modèle repose d'abord sur les relations, puis sur l'argent.
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Bien sûr. Je vais faire de mon mieux pour vous l'expliquer. Je peux vous donner un exemple concret. Cela pourra peut-être faciliter les choses.
Nous avons récemment décidé d'investir dans la nation ojibwée de Brokenhead, située dans le centre du Manitoba, près du lac. L'objectif est d'installer 100 systèmes géothermiques dans des maisons résidentielles et de rénover ces dernières. Il s'agit probablement du contexte où il est le plus difficile de travailler: des logements résidentiels qui sont situés dans une réserve et qui appartiennent à la communauté.
Lorsque nous avons commencé à discuter avec la communauté et à comprendre ce qu'elle souhaitait faire — cela représentait un investissement d'environ 7,5 millions de dollars de notre part —, elle s'est manifestée et a déclaré: « Avec cet investissement, nous aimerions créer une entreprise sociale qui nous permettrait d'installer des systèmes d'énergie propre, d'embaucher nos propres employés et d'ensuite développer la prestation de services. » Ils ont de bons antécédents en matière de développement et une certaine expérience dans ce domaine. Par conséquent, nous leur apporterions notre expertise pour les aider à créer cette entreprise sociale, ainsi que les capitaux nécessaires pour réaliser les travaux. Ils mettent leurs services en marché non seulement auprès de leur propre nation, mais aussi auprès d'autres nations.
L'autre aspect intéressant, c'est qu'ils embauchent leurs propres employés. Ils les sortent de l'aide sociale. Pour dire vrai, cela représente toutes sortes d'économies à long terme pour le gouvernement. Cette façon de procéder crée également une dynamique dans l'économie locale, ce qui est toujours le cas avec les grands projets. Une vaste portion centrale de l'activité économique est principalement le fait de PME. C'est un moyen d'amener le changement.
L'autre chose qui se passe, c'est que la communauté donne la priorité aux logements pour ses aînés. Elle fait un choix culturel, ce qui est exceptionnel. Elle fait également un choix concernant les maisons ou les immeubles à logements multiples dont elle est propriétaire, car si elle en est propriétaire et qu'elle réalise des économies d'énergie à long terme, elle économise sur le financement global qu'elle reçoit du gouvernement. Elle réinvestit cet argent dans les soins de santé, la formation et l'éducation, entre autres. Lorsque vous prenez le temps de montrer votre ouverture et de travailler avec les gens sur les choses qu'ils veulent faire, les avantages pour l'ensemble de la communauté ne se limitent pas à la viabilité à long terme du parc immobilier, ce dont tout le monde se préoccupe beaucoup au Canada.
Lorsque vous vous investissez pleinement dans les communautés, vous pouvez trouver différents angles d'approche. Ce que nous pouvons faire, c'est obtenir davantage de financement de la province du Manitoba pour la création d'entreprises, car il s'agit également d'une nouvelle activité. Nous avons conclu un accord avec Efficacité Manitoba pour construire 1 000 logements supplémentaires à l'échelle de la province, un investissement de 80 à 100 millions de dollars. Cela crée une dynamique financière, une dynamique d'investissement, et c'est très stimulant.
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Je suis là parmi vous tous, à la fin de cette série de questions, monsieur le président, et je vous remercie de me donner l'occasion d'intervenir.
Merci à tous les témoins et à vous, chef Sunshine, de participer à la réunion par vidéoconférence. Je vous remercie du temps que vous nous accordez ce soir.
J'aimerais commencer par vous, monsieur Schumann, si vous me le permettez.
D'entrée de jeu, dans votre déclaration préliminaire, vous avez nommé bon nombre des grands projets auxquels vos membres ont travaillé dans ma province, la Colombie-Britannique, et vous avez attiré l'attention sur l'ampleur du développement et des grands projets qu'on a vus dans l'Ouest ces dernières années. Je vous remercie donc, vous et vos membres, de votre bon travail pour mener ces projets à bien.
Dans le même ordre d'idées, la deuxième partie du projet de loi , la Loi visant à bâtir le Canada, contient une liste des facteurs qui serviront à déterminer quels projets figureront à l'annexe 1, notamment celui de contribuer à la croissance propre et à l'atteinte des objectifs du Canada en ce qui a trait aux changements climatiques.
Je me demande si, à votre avis, cet engagement à favoriser des projets économiques plus propres et plus durables semble utile pour aider certains de vos membres à faire la transition vers l'économie de l'énergie propre et à délaisser certains types de projets énergétiques plus traditionnels comme ceux auxquels ils ont peut-être travaillé dans le passé.
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Vous posez la question à la négative, je la formulerais de manière plus positive.
Si le gouvernement est sérieux et qu'il veut faciliter la réalisation de grands projets... Je dois cependant faire la distinction entre les grands projets et diverses autres activités économiques susceptibles de survenir en même temps. On peut se limiter à une vision de courte vue et ne voir que le grand projet, mais il peut y avoir beaucoup d'autres activités économiques en parallèle.
Les investisseurs sortiront leurs capitaux. D'après mon expérience de la recherche de capitaux dans le monde, les investisseurs sont à l'affût de ce qui présente un intérêt particulier et peut générer du rendement, mais ils doivent avoir confiance que les divers ordres de gouvernement et les peuples autochtones travaillent main dans la main. Les capitaux viendront ensuite.
Premièrement, je n'investis jamais si la communauté autochtone n'est pas mise à contribution dès le départ. Fondamentalement, les capitaux iront dans la direction qui leur plaît. Il n'y a pas vraiment eu de grands projets nationaux au Canada depuis longtemps, des projets dignes de susciter de l'enthousiasme. Je pense que le projet de loi marque un tournant dans l'économie pour faire avancer les choses. Et je ne tente pas, ici, de mettre des mots dans la bouche de Steve. C'est la première chose. Donc oui.
Deuxièmement, il y a toutes sortes d'autres projets qui ne consistent pas à construire de grands projets énergétiques à 200 milliards de dollars. Il y a des projets à 10 ou 5 millions de dollars. Ils sont de nature plus horizontale. Quand il y en a 20, on tient quelque chose. Ce sont aussi de grands projets, mais ils tiennent en toute une série de petits projets interreliés. Je pense qu'il ne faut pas perdre de vue que le gouvernement peut, s'il envisage un processus d'approbation en deux ou trois ans, peu importe, faire beaucoup de travail sur le terrain qui emploie des gens de métier de la région de même que des Autochtones — nous employons ces personnes dans nos projets — et crée un élan.
Je pense que l'un n'exclut pas l'autre. Nous pouvons réaliser de grands et de moyens projets en même temps. Les investisseurs se manifesteront.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins de la prochaine heure et faire quelques observations à leur intention.
Mesdames et messieurs, veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole.
Pour ceux qui participent à la séance par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro, et vous mettre en sourdine lorsque vous ne parlez pas. Pour ceux qui sont sur Zoom, au bas de votre écran, vous pouvez sélectionner le canal approprié pour l'interprétation, soit le parquet, l'anglais ou le français. Pour ceux qui sont dans la salle, veuillez utiliser l'oreillette et sélectionner le canal désiré. Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
De l'Association canadienne des coopératives financières, nous accueillons Michael Hatch, vice-président des Relations gouvernementales.
Du Conseil des viandes du Canada, nous accueillons Lauren Martin, directrice principale des Affaires publiques et conseillère générale d'entreprise, qui se joint à nous par vidéoconférence.
De la Première Nation de Kebaowek, nous accueillons le chef Lance Haymond, par vidéoconférence.
De l'Institut Macdonald-Laurier, nous accueillons, par vidéoconférence également, Heather Exner-Pirot, directrice de l'Énergie, des ressources naturelles et de l'environnement.
Bienvenue à tous.
Nous allons commencer par les déclarations préliminaires. Je vous cède la parole, monsieur Hatch, pour trois minutes.
La parole est à vous.
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Merci beaucoup. Merci, monsieur le président.
Les coopératives de crédit et les caisses populaires du Canada gèrent des actifs d'une valeur de près de 702 milliards de dollars et servent plus de 11 millions de Canadiens et plus de 20 % des petites entreprises au pays. Grâce à nos 2 000 succursales, nous sommes la seule institution financière physiquement présente dans environ 350 municipalités. Les coopératives de crédit et les centrales régionales emploient plus de 30 000 Canadiens; elles offrent des solutions financières complètes et sont de propriété entièrement canadienne.
L'élimination des obstacles au commerce interprovincial est dans le collimateur d'Ottawa et des provinces depuis des dizaines d'années. Il est encourageant de voir enfin des progrès concrets sur ce front, puisque c'est un irritant et un obstacle majeur à la croissance économique depuis des lustres. Dans la mesure où le problème relève de la politique fédérale, ce projet de loi s'attaquera à de nombreux obstacles à l'intensification du commerce et à la mobilité entre les provinces et les régions du pays.
Comme nous le savons tous, cependant, une grande partie du travail devra se faire à l'échelle des provinces, où nous constatons également de bons progrès, en espérant que ce n'est qu'un début.
J'aimerais aborder une question qui préoccupe les coopératives de crédit et le secteur financier en général, mais qui ne figure pas dans le projet de loi. Il s'agit des obstacles auxquels se heurtent toujours les institutions financières sous réglementation provinciale, comme les coopératives de crédit, qui cherchent à mener des activités hors de leur province d'origine. À l'heure actuelle, la plupart des coopératives de crédit sont confinées à leur province d'origine et sont réglementées par leur province respective, et non par le BSIF, ici à Ottawa. Par conséquent, elles se butent à d'importantes restrictions à la croissance des actifs, aux dépôts et au recrutement de membres à l'extérieur de leur province. On leur offre la possibilité de s'assujettir à la réglementation fédérale depuis 2012, mais en 13 ans, seulement trois coopératives de crédit ont mené le processus à bien avec succès. Une autre a entamé le processus et attend toujours l'approbation finale du BSIF et du , une approbation qui, nous l'espérons, devrait arriver cette année.
Si si peu ont emprunté cette voie, c'est à cause de la complexité et de l'incertitude extrêmes propres au processus et du temps et des ressources humaines et financières qu'il requiert. À l'heure actuelle, il faut compter de six à huit ans pour qu'une coopérative de crédit sous réglementation provinciale devienne fédérale, soit réglementée par le BSIF, et pendant ce temps, la coopérative qui cherche à devenir fédérale ne peut concrètement pas explorer d'autres pistes de croissance. Par conséquent, l'option qui existe pour passer sous réglementation fédérale n'est pas attrayante, en ce moment, ou, franchement, elle est inaccessible pour la plupart des coopératives de crédit.
Pour rendre cette option plus accessible aux coopératives de crédit qui cherchent à exercer des activités hors des frontières de leur province, nous exhortons le gouvernement à créer de nouvelles possibilités de croissance pour les coopératives de crédit dans le régime fédéral, notamment à leur permettre de réaliser des transactions d'actifs entre coopératives sous réglementation fédérale et coopératives sous réglementation provinciale, et à revoir les lignes directrices du BSIF à l'intention des coopératives de crédit qui souhaitent se prévaloir de l'option fédérale, créée il y a maintenant plus de 10 ans.
Les limites imposées aux activités des coopératives de crédit au‑delà des frontières provinciales représentent non seulement un frein à la croissance de notre secteur, mais aussi un obstacle à l'intensification du commerce et à la mobilité entre provinces. Comme les coopératives de crédit provinciales ne peuvent pas exercer leurs activités à l'extérieur de leur province d'origine, si un particulier ou une petite entreprise veut déménager ou élargir ses activités dans une autre province, il doit établir une nouvelle relation d'affaires, dans la plupart des cas avec une grande banque. Cela constitue non seulement un obstacle au commerce interprovincial, mais aussi un grand obstacle à une concurrence accrue dans le domaine des services financiers pour tous les Canadiens, ce qui contribue à la consolidation du marché parmi les six grandes banques.
En conclusion, nous avons déjà discuté de ce problème avec les gens du BSIF et du ministère des Finances. Nous espérions voir dans ce projet de loi au moins une reconnaissance du problème et un engagement du ministère des Finances et du BSIF à accélérer la voie pour les coopératives de crédit provinciales qui cherchent à passer sous régime fédéral.
Nous espérons que le Comité en tiendra compte dans son étude du projet de loi et qu'il envisagera d'autres mesures législatives au cours de la présente législature.
Merci, monsieur le président; je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup. C'est un plaisir d'être avec vous ce soir.
Je suis heureuse de vous faire part de certaines observations au nom du Conseil des viandes du Canada, qui est le porte-parole de l'industrie canadienne de la viande inspectée par le gouvernement fédéral et qui représente l'ensemble de la chaîne de valeur de production et de distribution de viande rouge au Canada, y compris tout le bœuf et le porc vendu à l'étranger. Nous représentons le plus important secteur de l'industrie de la transformation des aliments au Canada, qui emploie près de 70 000 employés à l'échelle nationale, dont les ventes annuelles dépassent 32 milliards de dollars et dont les exportations se chiffrent à 9,5 milliards de dollars.
Nous saluons l'esprit et l'intention du projet de loi en ce qui concerne la suppression des obstacles au commerce interprovincial. Cependant, le projet de loi prétend reconnaître les établissements de transformation de la viande inspectés par les provinces comme équivalents aux établissements inspectés par le gouvernement fédéral, alors qu'ils ne le sont pas. Nous craignons que, dans sa forme actuelle, la loi nuise au secteur de la transformation de la viande en limitant son accès aux marchés, en altérant la confiance des consommateurs et, de façon plus générale, en augmentant les risques liés à la salubrité alimentaire et en exposant le gouvernement fédéral à des poursuites.
Nous recommandons que la réglementation destinée à accompagner ce cadre exclue le commerce interprovincial de la viande rouge ou garantisse que les installations inspectées par les provinces respectent des normes de salubrité alimentaire équivalentes à celles des établissements agréés par le gouvernement fédéral.
Pour vous donner un peu de contexte, j'aimerais décrire brièvement le système d'inspection des viandes au Canada, car ce n'est pas quelque chose que tout le monde connaît. Il existe deux niveaux d'inspection.
Le premier est l'inspection provinciale. Les abattoirs agréés par une province ne peuvent vendre leur viande qu'à l'intérieur de cette province. Les établissements inspectés par les provinces sont généralement plus petits et desservent souvent les marchés locaux ou spécialisés. La viande inspectée par les provinces ne représente que 5 % de l'approvisionnement en viande rouge du Canada. Chaque province a ses propres lois, et la surveillance des inspections varie d'une province à l'autre.
En comparaison, seuls les établissements titulaires d'un permis du gouvernement fédéral peuvent exporter de la viande vers d'autres provinces et pays. Les établissements titulaires d'un permis du gouvernement fédéral traitent 95 % du volume total de viande, ce qui signifie que la majeure partie de la viande transformée au Canada peut actuellement être vendue d'une province à l'autre. Les établissements agréés par le gouvernement fédéral sont généralement plus grands et sont conçus pour traiter des volumes de viande plus importants, mais il existe également des établissements de ce genre qui sont de petite et moyenne taille et qui fournissent des produits locaux.
Je vous rappelle que la majeure partie de la viande transformée au Canada est vendue d'une province à l'autre à l'heure actuelle. Bien que le projet de loi vise les 5 % de la viande qui restent, nous sommes préoccupés par la formulation proposée à l'article 8, qui considère les exigences provinciales comme équivalentes aux exigences fédérales.
La salubrité alimentaire est notre principale préoccupation. Un rapport commandé en 2022 par l'Institut canadien des politiques agroalimentaires a révélé d'importantes disparités entre les normes et les inspections provinciales et fédérales. En 2017, l'Organisation mondiale de la santé animale a évalué le système d'inspection du Canada et a également remarqué ces disparités. Les agents pathogènes tels que l'E. coli, la salmonelle et la teria font l'objet de niveaux de protection différents dans les établissements provinciaux, ce qui expose les consommateurs à un risque important.
En cas d'incident lié à la salubrité des aliments dont la source serait attribuée à un établissement inspecté par une province qui n'applique pas les mêmes normes de salubrité alimentaire, le gouvernement fédéral pourrait s'exposer et exposer l'industrie à des poursuites judiciaires. Les répercussions juridiques de l'équivalence présumée des établissements augmenteraient la responsabilité du gouvernement et de l'industrie.
De plus, le contrôle des maladies animales exotiques dans les établissements provinciaux varie et pourrait également contribuer à la propagation de maladies animales exotiques ou à un risque pour la santé publique lié à la consommation de produits provenant d'animaux malades.
Le deuxième risque que je souhaite mentionner concerne nos relations commerciales internationales.
Le système fédéral d'inspection des aliments du Canada est fondé sur des normes internationales et figure parmi les cinq meilleurs systèmes d'inspection au monde. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles les produits canadiens sont très recherchés. Le système fédéral d'inspection a été élaboré et a évolué dans le contexte du système commercial international, contrairement aux systèmes provinciaux qui n'ont pas eu à le faire.
Il existe de nombreux exemples de ce genre. À titre d'illustration, je n'en citerai qu'un seul. Les pays qui souhaitent importer de la viande rouge canadienne viennent au Canada, inspectent des établissements présélectionnés et reconnaissent ainsi l'ensemble des établissements du Canada comme approuvé. C'est ce qu'on appelle l'approbation à l'échelle des systèmes. En considérant les systèmes d'inspection provinciaux comme équivalents au système d'inspection fédéral, nous compromettons le modèle d'approbation des systèmes.
Le gouvernement fédéral et en particulier l'organisme fédéral de réglementation, c'est-à-dire l'Agence canadienne d'inspection des aliments, sont conscients des dangers qui menacent l'industrie dans un régime d'inspection à plusieurs niveaux. Il a collaboré avec le Conseil des viandes du Canada et d'autres intervenants afin d'éliminer les obstacles au commerce interprovincial sans compromettre la salubrité des aliments, les relations internationales et la compétitivité de l'ensemble du secteur.
En conclusion, nous appuyons l'esprit et l'intention du projet de loi , qui vise à accroître le commerce au Canada et à rendre les biens et services plus accessibles aux Canadiens, et nous réitérons qu'en ce qui concerne la viande rouge, 95 % de l'approvisionnement provient du commerce interprovincial. Si le gouvernement fédéral souhaite aller plus loin, il doit le faire d'une manière qui reconnaît l'intégrité du système de transformation de la viande inspecté par le gouvernement fédéral afin de protéger les Canadiens et d'améliorer l'ensemble du secteur. Une approche réglementaire garantissant que les établissements provinciaux respectent les normes fédérales serait la plus pratique pour les provinces qui ont déjà des normes ou des inspections proches de celles du gouvernement fédéral.
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Merci, monsieur le président.
Bonsoir à tous.
Je vous parle depuis le territoire traditionnel du peuple Huron-Wendat, ici à Québec, où les chefs du Québec sont réunis en assemblée, et l'un des sujets dont nous discutons est le projet de loi .
Je comparais aujourd'hui pour exprimer mon opposition ferme et sans équivoque au projet de loi , un projet de loi qui, sous prétexte de réduire les formalités administratives et de bâtir la nation, menace les fondements mêmes de l'ordre constitutionnel canadien, les droits des Premières Nations et notre cheminement commun vers la réconciliation. Soyons clairs: le projet de loi C‑5 propose de réduire le fardeau réglementaire fédéral et d'accélérer les grands projets d'infrastructure, mais ce faisant, il fait fi d'obligations constitutionnelles essentielles. L'obligation de consulter et d'accommoder les Premières Nations n'est pas un problème de procédure ou une case à cocher; il s'agit d'un impératif constitutionnel reconnu et garanti par l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982, confirmé à maintes reprises par la Cour suprême et réaffirmé dans les engagements pris par le Canada en vertu de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
Ce projet de loi ne représente pas une réconciliation législative, mais plutôt une imprudence législative. Le affirme vouloir « construire, construire, construire ». Je lui demande: « Construire quoi, et à quel prix, dans un pays qui bafoue les droits de ses premiers peuples et qui privilégie la rapidité plutôt que la justice, la discrétion plutôt que le devoir et les litiges plutôt que le dialogue? » Le processus qui a conduit au projet de loi est un exemple flagrant de la manière dont il ne faut pas traiter avec les nations autochtones: pas d'avant-projet de loi, pas de consultation significative, pas de reconnaissance de la complexité de nos droits, titres et intérêts, et aucune possibilité d'élaboration conjointe de la législation. Certains diront que le projet de loi C‑5 réaffirme les obligations du gouvernement en vertu de l'article 35 et de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, mais je répondrai que les mots d'un projet de loi n'ont aucun sens si le processus est vide de sens, si on oublie d'obtenir un consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause, et si la discrétion l'emporte sur les droits dans la pratique.
Permettez-moi de citer une décision récente qui met en évidence le fossé entre les promesses et la réalité. Plus tôt cette année, dans l'affaire Première Nation de Kebaowek c. Les laboratoires nucléaires canadiens, la Cour fédérale a statué que la Couronne avait manqué à son obligation constitutionnelle de consultation lorsqu'elle a approuvé la construction d'un centre d'entreposage de déchets nucléaires près de la rivière des Outaouais sans appliquer correctement la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. La Cour a estimé que l'obtention d'un consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause, exigeait plus d'efforts que l'exécution d'une simple formalité administrative. Elle exige la mise en œuvre d'un processus constructif qui respecte les lois, les connaissances et la gouvernance autochtones, et qui vise à parvenir à un accord mutuel.
Voici le risque que nous courons si le projet de loi est adopté: un avenir dans lequel la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones deviendrait une autre promesse creuse sur le long chemin vers la réconciliation. Soyons honnêtes quant à ce que le projet de loi représente: il représente un choix entre deux voies. La première voie est celle de la réconciliation législative, c'est-à-dire la mise en œuvre honnête de la loi sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, l'harmonisation des lois fédérales en vue de respecter les droits, les titres et les traités des peuples autochtones, et la collaboration avec les Premières Nations afin de bâtir un avenir durable et juste pour nous tous. La deuxième voie est celle des litiges, une voie que ce gouvernement semble déterminé à suivre. Cependant, permettez-moi de vous rappeler que les Premières Nations ont défendu leurs droits devant les tribunaux. Pendant des décennies, nous avons eu gain de cause, et nous continuerons d'avoir gain de cause. Les gouvernements qui ignorent leurs obligations constitutionnelles s'exposent à des contestations judiciaires et à des retards, et aggravent les divisions.
Le projet de loi ne traite pas des objectifs climatiques, ne protège pas la biodiversité et ne respecte pas les droits des Premières Nations. Au contraire, il ouvre la voie à une nouvelle vague de conflits, de manifestations, de batailles judiciaires et de tollé général. Les conditions d'un soulèvement Idle No More 2.0 sont en train d'être inscrites dans la loi au moment même où nous parlons.
Il s'agit en ce moment de choisir le pays que nous voulons bâtir: un pays où le développement économique est poursuivi à tout prix, ou un pays où un équilibre est assuré entre la croissance, la justice, le partenariat et le respect des terres et de ses gardiens originels. Nous devons rejeter le projet de loi , et nous devons demander au gouvernement de repartir à zéro, de nouer un dialogue avec les Premières Nations en tant que véritables partenaires et d'élaborer conjointement une législation qui concilie les ambitions économiques avec le devoir constitutionnel, la protection de l'environnement et la souveraineté autochtone. Le temps presse peut-être pour le gouvernement, mais nos droits ne sont pas soumis à son calendrier. Notre avenir n'est pas à vendre.
En conclusion, j'exhorte les députés présents dans la salle et tous les Canadiens à reconnaître que le projet de loi n'est pas un plan qui mènera au progrès. C'est un plan qui mènera à la division à un moment où notre pays a plus que jamais besoin d'unité. Choisissons une meilleure voie, une voie qui respecte notre Constitution, nos engagements en vertu de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et notre avenir commun sur ce territoire.
Meegwetch.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui. Je vous parle depuis la magnifique ville d'Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest, où le soleil de minuit brille à cette période de l'année.
Le projet de loi est un projet de loi très imparfait. Ce n'est pas par là que je commencerais si je cherchais à exploiter les ressources canadiennes et à faire du Canada une superpuissance énergétique, mais je ne vais pas laisser la perfection devenir l'ennemi du bien. Le projet de loi C‑5 répond à l'urgence de la situation du Canada. S'il est bien mis en œuvre, il pourrait permettre au Canada de stimuler sa croissance économique, de diversifier ses échanges commerciaux et d'améliorer son accès aux marchés. Je ne m'oppose donc pas à ce projet de loi.
Commençons par les points positifs. Je suis reconnaissante au gouvernement d'avoir fait de la construction de grands projets une priorité de sa première session et un projet de loi phare. Cela importe, et cela marque un changement de priorités et un enthousiasme pour la construction plutôt que pour le blocage des grands projets. Pendant 10 ans, une grande partie du secteur des ressources naturelles du pays a été en mode « fuite ou combat », mais ces dernières semaines, j'ai entendu des propos optimistes de la part des premiers ministres des provinces des Prairies et des PDG du secteur de l'énergie. Ils croient que le gouvernement pourrait réellement avoir l'intention de construire certaines infrastructures et de positionner le Canada comme une superpuissance énergétique. C'est rafraîchissant à entendre, et c'est un soulagement.
Je suis reconnaissante aux conservateurs de collaborer avec les libéraux pour faire adopter cette mesure. Quatre-vingt-cinq pour cent des Canadiens ont voté pour vos partis dans l'espoir que vous sauriez saisir l'occasion qui se présente, redresser notre économie et tirer parti de nos ressources naturelles pour accroître la puissance et la prospérité du Canada à un moment où nous en avons cruellement besoin. Je me réjouis que la politique canadienne soit revenue vers le centre, mais je tiens à préciser que le projet de loi est un raccourci qui ne peut remplacer le travail acharné qui devra être accompli pour rétablir pleinement la confiance des investisseurs, améliorer les processus réglementaires et mener à bien les projets dans notre pays.
Le projet de loi permet au gouvernement de choisir les gagnants et les perdants. Cela peut être acceptable pour une poignée de projets choisis en collaboration avec les provinces et les territoires, mais ce n'est pas une façon de gérer l'économie à long terme. Des centaines de projets proposés par des promoteurs privés sont à divers stades du processus réglementaire, et bon nombre d'entre eux sont au point mort. Si le projet de loi C‑5 facilite la tâche de certains projets par rapport à d'autres, cela désavantagera injustement les projets concurrents.
Si les ressources réglementaires sont concentrées sur une poignée de projets très médiatisés au détriment des autres projets déjà en cours, cela ne fera qu'aggraver notre réputation de pays où il est difficile de faire des affaires. Si les projets sont choisis en fonction de calculs politiques plutôt qu'en fonction de leur rentabilité économique, nous risquons en fait de nous appauvrir, et non de nous enrichir, en allouant mal nos capitaux et nos efforts. Ce projet de loi est truffé de possibilités d'abuser du système.
Il rend toutefois service en mettant en évidence, dans l'annexe 2, bon nombre des lois et règlements qui rendent la construction trop difficile au Canada. Ceux‑ci doivent être réformés pour tous les projets et tous les promoteurs, et non pour quelques privilégiés seulement. De nombreux autres règlements et lois, dont bon nombre sont probablement inconstitutionnels, restent en vigueur. Cela réduira considérablement l'incidence du projet de loi .
À quoi sert un pipeline si le plafond d'émissions vous empêche de le remplir? À quoi sert un chemin de fer si la Loi sur l'évaluation d'impact vous empêche d'extraire les produits que vous souhaitez transporter? Le monde des affaires n'a pas hésité à indiquer les mesures qui s'imposent pour vraiment exploiter nos secteurs de l'énergie et des ressources, et cela va bien plus loin que le projet de loi .
Je conclurai en formulant une brève observation concernant les droits des Autochtones et l'obligation de les consulter à propos des projets liés aux ressources, un sujet qui me tient à cœur et auquel je réfléchis beaucoup. L'obligation de consulter et d'accommoder est très bien définie dans le droit canadien, et les droits ancestraux et issus de traités sont protégés par la Constitution. Je ne vois rien dans le projet de loi qui réduirait l'obligation de la Couronne ou des promoteurs de consulter véritablement les titulaires de droits autochtones au sujet des projets qui ont une incidence sur leurs droits.
Je vous remercie de votre attention, et je me tiens à votre disposition pour répondre à vos questions.
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Comme je l'ai mentionné dans ma déclaration préliminaire, nous espérions que le projet de loi contiendrait des dispositions qui répondraient à la préoccupation que j'ai soulevée, à savoir le processus que nous jugeons inutilement lourd pour les coopératives de crédit qui souhaitent étendre leurs activités au‑delà des frontières provinciales et exercer leurs activités à l'échelle nationale.
Le ministère des Finances est bien conscient de nos préoccupations dans ce domaine, tout comme le BSIF. Nous avons été très francs avec eux, et nous continuerons de l'être. Il faut reconnaître qu'ils se sont montrés réceptifs à cette idée.
Nous ne cherchons pas nécessairement une solution législative, même si, à mon avis, certaines dispositions techniques ou certains éléments législatifs pourraient remédier à quelques-uns des aspects qui rendent ce processus si difficile. Le problème est plutôt lié à une question d'affectation des ressources culturelles au sein du BSIF, peut-être, et aussi au traitement des capitaux.
Sans entrer dans les détails, je précise que les coopératives de crédit sont des coopératives. Ce sont des institutions financières organisées selon un principe coopératif, contrairement aux grandes institutions financières cotées en bourse, détenues par des actionnaires, principalement à but lucratif, qui peuvent obtenir sur les marchés financiers des capitaux de l'ordre de plusieurs milliards de dollars en un clin d'œil.
Les coopératives de crédit réunissent des capitaux principalement grâce à leurs bénéfices non distribués, c'est‑à‑dire leurs bénéfices d'une année sur l'autre, ce qui, par définition, est un moyen beaucoup plus lent, plus difficile et plus long d'obtenir des capitaux.
Il y a des façons dont le BSIF pourrait modifier sa manière d'aborder ce genre de questions afin de faciliter les choses. Là encore, je précise qu'ils sont réceptifs à cette idée, et nous espérons poursuivre cette discussion pendant toute la durée de la présente législature et après.
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Je crois tout simplement que la plupart des Premières Nations s'opposeront à ce projet de loi parce que nous n'avons pas eu l'occasion de discuter de ses répercussions possibles. J'entends les témoins parler de « nos ressources » et de « nos possibilités », mais ce que les gens ont tendance à oublier, c'est que je suis Algonquin Anishinabe et que vous siégez à Ottawa, en territoire anishinabe non cédé.
Le terme « non cédé » signifie que nous n'avons pas renoncé à nos droits ni conclu d'accord avec le gouvernement colonial. Ces territoires que tout le monde convoite et dont tout le monde parle en termes de développement appartiennent aux Premières Nations, et nous méritons d'avoir la possibilité de participer à un processus de consultation solide. C'est le jugement rendu par le juge Blackhawk dans l'affaire Première Nation de Kebaowek c. Les laboratoires nucléaires canadiens.
Nous ne sommes pas opposés au développement, mais nous voulons avoir clairement l'occasion de nous assurer que nous comprenons bien les répercussions du projet et si celles‑ci peuvent être atténuées, afin d'être en mesure d'aller de l'avant par la suite. Nous pouvons citer deux exemples où cela fonctionne et deux autres où cela ne fonctionne pas. Dans le cas du projet nucléaire, je le répète, le processus de consultation n'a pas fonctionné. Pendant 10 ans, nous avons dit au Canada et aux Laboratoires nucléaires canadiens que le fait de nous appeler et de nous envoyer des lettres ne constituait pas une consultation, et que le projet exigeait une consultation plus approfondie, un cadre et un processus rigoureux. Comme ils n'étaient pas d'accord, nous les avons poursuivis en justice, et nous avons gagné. Le tribunal a déclaré que le processus de consultation n'était pas adéquat.
Dans le cadre d'un deuxième projet, nous avons collaboré avec SPAC à la mise en œuvre d'un projet de remplacement d'un pont sur notre territoire traditionnel. Grâce à ce processus avec SPAC et l'Agence d'évaluation d'impact, nous avons mis au point un processus qui nous a permis d'avoir notre mot à dire dans l'énoncé des incidences environnementales. Nous sommes parvenus à mettre en place un processus pour nouer un dialogue avec les membres de notre peuple et leur présenter les options, les incidences et les stratégies d'atténuation nécessaires pour que nous puissions soutenir le projet. La semaine prochaine, nous rencontrerons l'Agence d'évaluation d'impact et SPAC, et nous leur indiquerons laquelle des trois options qui nous ont été présentées pour le remplacement de ce pont nous préférons, et nous leur donnerons notre consentement à sa mise œuvre.
Il y a une bonne façon de nous consulter, et une mauvaise façon de le faire. Le projet de loi est probablement la pire façon que j'aie jamais vue.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence.
Je m'adresse maintenant à l'Association canadienne des coopératives financières. J'espère que le gouvernement vous écoutera. Je suis une résidante d'une collectivité rurale de l'Alberta, et je sais que les coopératives de crédit sont indispensables à la vie quotidienne des gens qui y vivent. J'espère également que toutes les préoccupations qui ont été exprimées au sujet des répercussions du projet de loi sur la transformation de la viande au Canada seront prises en compte.
Moi aussi, chef, j'espère que les décideurs, qui sont le et le Cabinet, écouteront réellement ce qui leur est dit afin qu'ils puissent pleinement s'acquitter de leur devoir de consultation et d'atténuation des effets négatifs des projets sur les collectivités touchées, afin que tous ceux qui souhaitent voir se réaliser de grands projets pour la prospérité de tous, et en particulier des Autochtones canadiens, puissent parvenir à un accord satisfaisant.
Madame Exner-Pirot, je vous remercie de votre présence. Je suis d'accord avec vous: nous nous trouvons dans une situation étrange où notre gouvernement adopte des solutions de rechange à court terme, en avançant à petits pas et en laissant des miettes de pain derrière lui, au lieu de s'attaquer aux obstacles qu'il a lui-même créés au cours des 10 dernières années.
Je me demande si, d'une manière générale, vous êtes préoccupée par le fait que le délai de deux ans, qu'ils ne cessent de faire valoir, ne figure pas dans le texte du projet de loi . Il n'y a pas non plus de délai précisé pour la prise d'une décision finale. Comment cela peut‑il rassurer les promoteurs ou les investisseurs?
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C'est une excellente question.
Tout pourrait bien se passer, si les humains étaient parfaits, et si les gouvernements étaient parfaits. Nous ne devrions pas nous attendre à ce que nos gouvernements soient parfaits, et plutôt prévoir des garde-fous dans ce contexte.
C'est la sélection des projets qui sont dans l'intérêt national qui peut poser problème. La décision relève d'abord et avant tout des différents gouvernements, mais le fédéral a certes un rôle à jouer dans la mise en place et le financement des infrastructures nécessaires à l'édification de la nation. Nous n'aurions pas de chemins de fer, d'autoroutes et d'autres installations de ce genre, comme la Voie maritime du Saint-Laurent, sans la participation du gouvernement. Nous ne pourrions pas exploiter les sables bitumineux si le gouvernement n'avait pas fourni un certain soutien à cette fin.
Encore une fois, nous devons mettre en place des mesures de protection prévoyant une possibilité de participation pour les promoteurs et le secteur privé dans le cadre de certains projets qui ne sont pas entièrement ou majoritairement financés par le gouvernement fédéral. Certains en sont probablement déjà à un stade avancé. Le processus est en marche, et ils ont déjà été soumis à un organisme de réglementation pour examen, alors ils ne repartent pas de zéro, comme s'il s'agissait d'un simple rêve de politicien. Ce sont ces projets‑là qu'il faut cibler.
Dans le projet de loi, le recours à des clauses Henry VIII peut faire en sorte que certaines lois ne sont pas prises en compte. Il ne s'agit pas de bafouer la protection de l'environnement ou les droits de quiconque, mais simplement d'éviter certains des goulots d'étranglement parfois causés par notre processus réglementaire.
Ainsi, un colibri est un exemple d'espèce constituant une préoccupation mineure. Sa présence ne freinera pas la construction pendant quatre mois conformément à la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs, au coût de quelque 100 millions de dollars pour les contribuables canadiens. Il faut offrir une soupape de sûreté pour certaines situations délicates associées à la délivrance de permis, mais sans faire fi pour autant des droits que les Canadiens s'attendent à ce que l'on respecte.
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Nous reprenons nos travaux.
Je voudrais commencer par rappeler aux membres du Comité que, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le lundi 16 juin, tous les amendements devaient être soumis au greffier du Comité avant midi aujourd'hui. Par conséquent, seuls les amendements déposés avant cette échéance pourront être proposés et faire l'objet d'un débat. Autrement dit, nous ne nous pencherons que sur les amendements qui se trouvent dans la liasse d'amendements qui vous a été distribuée.
Une fois le débat clos, l'amendement sera mis aux voix. Les amendements seront examinés dans l'ordre où ils figurent dans la liasse que chaque député a reçue du greffier.
Je veux simplement m'assurer que tout le monde a reçu ces amendements.
Pendant le débat sur un amendement, les députés peuvent proposer des sous-amendements. Ils doivent être présentés par écrit. L'approbation de l'auteur de l'amendement n'est pas nécessaire.
Un seul sous-amendement peut être étudié à la fois, et ce sous-amendement ne peut pas être modifié. Lorsqu'un sous-amendement à un amendement est proposé, il est mis aux voix en premier. Ensuite, un autre sous-amendement peut être proposé, ou le Comité peut examiner l'amendement principal et se prononcer.
Chaque amendement a un numéro dans le coin supérieur droit, qui indique quel parti l'a présenté. Il n'est pas nécessaire qu'un membre du Comité appuie la présentation d'un amendement. Une fois qu'un amendement est proposé, il ne peut pas être retiré sans le consentement unanime.
Enfin, conformément à l'ordre adopté par la Chambre, si le Comité n'a pas terminé l'étude article par article du projet de loi avant 23 h 59, tous les amendements en suspens soumis au Comité sont réputés comme étant proposés et le président met aux voix immédiatement et successivement, sans plus ample débat, tous les articles et tous les amendements qui restent et qui ont été présentés au Comité, ainsi que toutes les questions nécessaires pour disposer de l'étude article par article du projet de loi. Le Comité ne peut ajourner la séance avant que l'étude du projet de loi n'ait pris fin.
Conformément à l'article 75(1) du Règlement, l'étude de l'article 1 — le titre abrégé — est reportée.
(Article 2)
Le président: Nous passons à l'article 2, ce qui nous amène à l'amendement NDP‑1.
Avant de commencer, je crois que M. Barsalou-Duval souhaite proposer quelque chose.
:
Merci, monsieur le président.
Je voudrais m'adresser un instant à l'honorable député Mike Kelloway pour lui dire que je lui parle depuis sa circonscription. Cela pourrait expliquer certains problèmes liés à Internet.
Comme vous l'avez mentionné, monsieur le président, l'amendement PV‑4 bénéficie d'un large soutien. Il est identique aux amendements NDP‑21 et BQ‑8. Il est également appuyé par les témoignages de l'organisme West Coast Environmental Law, du groupe Ecojustice, de l'Association canadienne du droit de l'environnement et de nombreuses autres organisations, ainsi que, je crois, de certains autres parlementaires.
Cet amendement ne modifie qu'une seule ligne à l'article 4 — la ligne 18 de la page 9 — qui stipule que la présente loi cesse d'avoir effet cinq ans après la date de son entrée en vigueur. Cet amendement réduirait cette période à deux ans. Il se lirait comme suit, dans la version française: « graphe (1) après le deuxième anniversaire de l'entrée en ».
Je le répète, c'est une proposition qu'appuie Anna Johnston, avocate-conseil au sein de l'organisation West Coast Environmental Law. Je pense qu'elle a parlé avec éloquence lorsqu'elle a affirmé que si le projet de loi vise véritablement à résoudre la crise commerciale actuelle, il devrait être assorti d'un échéancier plus raisonnable.
Sur ce, je dépose l'amendement afin que vous puissiez l'examiner, et j'espère qu'il sera adopté.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Cet amendement est crucial. Je pense que tous les députés savent que les affirmations faites par le gouvernement ont suscité de nombreuses critiques: dans ses communiqués, le gouvernement parle des facteurs mentionnés dans la version du projet de loi présentée en première lecture comme si c'était des exigences prévues par la loi, alors qu'en réalité, il s'agit de facteurs qui peuvent être pris en considération, ou non.
L'amendement proposé élargit et donne plus de poids à ces facteurs. Par exemple, il mentionne explicitement le principe du consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause, ainsi que les intérêts des peuples autochtones, la protection des droits garantis par la Constitution et le respect de la DNUDPA. De plus, il remplace les facteurs pouvant être pris ou non en considération par des dispositions exécutoires selon lesquelles, avant de prendre un décret relativement à un projet, le gouverneur en conseil doit tenir compte des résultats des consultations auprès de tout gouvernement, des peuples autochtones et du public visées à l'article 7 et décider que la réalisation du projet permettra d'atteindre des objectifs précis. S'ensuit une liste de facteurs. Vous avez l'amendement devant vous. L'amendement dotera le projet de loi d'un cadre législatif examinable qui obligera le Cabinet à respecter certaines normes. Comme vous le savez, on critique vertement les pouvoirs discrétionnaires de nature strictement politique sans précédent conférés par le projet de loi pour ce qui est de la désignation des projets d'intérêt national.
Cet amendement est essentiel pour prévenir que le projet de loi marque l'histoire en devenant la toute première mesure législative à donner au Cabinet le pouvoir absolu de prendre des mesures qu'aucun gouvernement précédent n'a jamais envisagé de prendre. L'amendement est crucial. Il contribuera grandement à susciter l'adhésion de la population au projet de loi. Je le répète, je pense que les objectifs du projet de loi jouissent d'un large appui d'un océan à l'autre; toutefois, l'élargissement des pouvoirs discrétionnaires de nature politique et des pouvoirs du Cabinet soulève de grandes préoccupations.
J'espère contribuer à faire adopter une version du projet de loi qui obtiendra l'appui de la population au lieu de susciter son indignation. Cet amendement est essentiel. Je vous en prie: imaginez tout le bien que nous pouvons faire en notre qualité de parlementaires en modifiant le projet de loi au moyen de l'amendement PV‑5.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Il s'agit d'un autre cas où le gouvernement a affirmé, dans des communiqués de presse, que les projets n'iront pas de l'avant sans consensus. Évidemment, l'obligation d'un consensus n'est pas mentionnée dans le projet de loi , et la notion de « consensus » n'est pas définie. La seule forme de consultation que les ministres sont tenus d'offrir est une consultation auprès d'autres ministres fédéraux. Il y a une exigence de consulter d'autres ministres fédéraux.
Mon amendement vise à élargir cela pour exiger la tenue de consultations significatives avec le public. Il devrait y avoir de véritables consultations avec les ministres provinciaux et territoriaux qui sont aussi touchés par la désignation proposée de « projet d'intérêt national ».
Plus précisément, les alinéas b) et c) de l'amendement que je propose comportent une exigence très précise pour les peuples autochtones ayant des droits en vertu de l'article 35 qui pourraient être lésés par le projet, et pour les membres du public.
Je pense que ce qu'il importe de souligner, dans le cas présent, c'est la nécessité de mener de véritables consultations et non seulement de cocher une case pour dire qu'on a consulté ces gens, puis passer à autre chose. C'est un moyen essentiel de veiller à ce que l'intention, comme de nombreux ministres l'ont exprimé, consiste à trouver un consensus national pour garantir la tenue de consultations significatives avec le public, les autres ordres de gouvernement et, en particulier, les peuples et les nations autochtones ayant des droits en vertu de l'article 35, et en vertu de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
:
Nous allons mettre le sous-amendement de M. Lawrence aux voix.
(Le sous-amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous allons maintenant mettre l'amendement CPC-11 modifié aux voix.
(L'amendement modifié est adopté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Chers collègues, nous revenons maintenant à l'amendement CPC‑10, et selon la motion adoptée par la Chambre, il est maintenant 23 h 59, ce qui signifie qu'à partir de maintenant, les motions sur lesquelles nous allons voter ne feront plus l'objet de débats. Nous passerons directement au vote, et il n'y aura pas de sous-amendements non plus.
Chers collègues, nous allons maintenant mettre l'amendement CPC‑10 aux voix.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous passons maintenant à l'amendement PV‑11. Si l'amendement PV‑11 est adopté, les amendements NDP‑30 et BQ‑24 ne pourront pas être proposés en raison d'un conflit de ligne.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous allons voter sur l'amendement NDP‑30. Si l'amendement NDP‑30 est adopté, l'amendement BQ‑24 ne pourra pas être proposé en raison d'un conflit de lignes.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Il y a un conflit de ligne entre l'amendement BQ‑24 et les amendements PV‑11 et NDP‑30.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Chers collègues, nous en sommes à l'amendement NDP-31.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous avons l'amendement PV‑12.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous passons à l'amendement NDP‑32.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
[Français]
Le président: Nous passons maintenant à l'amendement BQ‑25.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès‑verbal])
Le président: Nous passons maintenant à l'amendement BQ‑26.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès‑verbal])
[Traduction]
Le président: Nous passons à l'amendement NDP‑33.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
[Français]
Le président: Le prochain vote porte sur l'amendement BQ‑27.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
[Traduction]
Le président: Nous allons voter sur l'amendement NDP‑34.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
[Français]
Le président: Nous passons maintenant à l'amendement BQ‑28.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
[Traduction]
Le président: Nous sommes rendus à l'amendement BQ‑29.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous passons maintenant à l'amendement NDP‑35.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous allons mettre l'amendement BQ‑30 aux voix.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Chers collègues, nous en sommes à l'amendement NDP‑36. Je dois lire la décision suivante: le projet de loi vise à édicter la Loi visant à bâtir le Canada. L'amendement vise à créer un conseil consultatif autochtone, ce qui entraînerait des dépenses supplémentaires. À la page 772 de la troisième édition de La procédure et les usages de la Chambre des communes, on peut lire: « Étant donné qu’un amendement ne peut empiéter sur la prérogative de la Couronne en matière financière, est irrecevable tout amendement qui entraîne une imputation sur le Trésor, qui étend l’objet ou le but de la recommandation royale ou qui en assouplit les conditions et les réserves. »
De l'avis de la présidence, l'amendement propose un nouveau régime qui impose une imputation supplémentaire sur le Trésor. Par conséquent, je déclare l'amendement irrecevable.
Chers collègues, nous passons à l'amendement BQ‑32.
[Français]
Les amendements NDP‑37 et BQ‑31 entrent en conflit avec l'amendement BQ‑32, puisqu'ils visent aussi la ligne visée par celui-ci.
Le vote porte sur l'amendement BQ‑32.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
[Traduction]
Le président: Nous allons mettre l'amendement NDP‑38 aux voix.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
[Français]
Le président: Nous passons maintenant à l'amendement BQ‑33.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
[Traduction]
Le président: Chers collègues, si l'amendement NDP‑39 est adopté, l'amendement BQ‑34 ne pourra pas être proposé en raison d'un conflit de lignes.
L'amendement NDP‑39 est‑il adopté?
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous passons maintenant à l'amendement BQ‑34.
[Français]
L'amendement NDP‑39 entre en conflit avec l'amendement BQ‑34, puisqu'il vise les mêmes lignes du projet de loi.
Le vote porte sur l'amendement BQ‑34.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous passons maintenant à l'amendement BQ‑35.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
[Traduction]
Le président: Nous passons maintenant à l'amendement BQ‑36.
[Français]
Si l'amendement BQ‑36 est adopté, les amendements CPC‑12 et BQ‑37 ne pourront pas être proposés, puisqu'ils visent les mêmes lignes.
Le vote porte sur l'amendement BQ‑36.
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous sommes rendus à l'amendement BQ‑37.
Si l'amendement BQ‑37 est adopté, l'amendement CPC‑12 ne pourra pas être proposé, puisqu'il vise les mêmes lignes.
Le vote porte sur l'amendement BQ‑37.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
[Traduction]
Le président: Nous sommes maintenant rendus à l'amendement BQ‑38.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous passons maintenant à l'amendement CPC‑13, chers collègues.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
:
Oui, en effet. C'est une fine observation de votre part.
Chers collègues, le greffier législatif m'a demandé de lire ce texte pour la gouverne de tous les membres.
[Français]
Le Comité a adopté précédemment l'amendement BQ‑2, qui introduit un concept qui se retrouve dans l'amendement BQ‑40 seulement. Pour une raison de cohérence, il serait logique d'adopter celui-ci, mais le Comité agit selon sa volonté.
Le vote porte donc sur l'amendement BQ‑40.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: L'amendement BQ‑41 ne peut donc plus être proposé.
[Traduction]
L'article 4 modifié est‑il adopté, chers collègues? Nous en avons amendé une partie. J'ai besoin d'un vote officiel.
Oui, il est adopté à l'unanimité.
Non? Non, il n'est pas adopté à l'unanimité.
(L'article 4 modifié est adopté avec dissidence. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous passons maintenant à l'amendement CPC‑14, chers collègues.
:
Merci beaucoup, monsieur Lawrence.
M. Lawrence a contesté la décision de la présidence, alors nous allons voter pour déterminer si nous la maintenons.
En votant oui, vous maintenez la décision de la présidence. Si vous votez non, vous votez contre la décision de la présidence.
La décision de la présidence est-elle maintenue?
(La décision de la présidence est maintenue.)
Le président: Nous passons maintenant à l'amendement BQ‑42, chers collègues.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Chers collègues, nous sommes rendus à la fin.
L'annexe 1 modifiée est-elle adoptée?
(L'annexe 1 modifiée est adoptée.)
Le président: Le titre abrégé est‑il adopté?
Des députés: Oui.
Le président: Le titre est‑il adopté?
Des députés: Oui.
Le président: Le projet de loi modifié est‑il adopté?
Des députés: Oui.
Le président: Puis-je faire rapport du projet de loi modifié à la Chambre?
Des députés: Oui.
Le président: Le Comité doit‑il demander la réimpression du projet de loi modifié pour usage par la Chambre à l'étape du rapport?
Des députés: Oui.
Le président: Il y en a un qui est tout à fait contre cette idée.
Chers collègues, je vais consulter les greffiers pour m'assurer que nous n'avons absolument rien oublié.
Que personne ne parte, je vous prie. J'ai deux questions d'ordre administratif à vous poser, si vous me le permettez.
Premièrement, chers collègues, il faut que tous les membres du Comité votent sur l'adoption du budget pour cette étude, qui a été distribué.
Que tous ceux qui sont en faveur du budget qui a été distribué pour l'étude du projet de loi lèvent la main.
:
Merci, monsieur Albas. J'en prends bonne note.
Que tous ceux qui sont en faveur du budget lèvent la main.
(La motion est adoptée.)
Le président: Le prochain point est très important, et c'est une simple question d'ordre administratif. Je dois la lire pour m'assurer que tout est en règle.
Les quatre motions proposées par M. Muys et adoptées par le Comité le lundi 16 juin demandent que quatre rapports et toutes les opinions complémentaires et dissidentes annexées à ces rapports de la première session de la 44 e législature soient adoptés à nouveau par le Comité. Trois des quatre rapports en question contiennent des opinions complémentaires soumises par le NPD. Ces trois rapports sont intitulés « Vers un transport aérien accessible au Canada, » « Enjeux et avantages: le train à haute fréquence dans le corridor Toronto-Québec » et « Le rôle de la société McKinsey & Company dans la création et les débuts de la Banque de l'infrastructure du Canada. »
Je crois comprendre que le Comité a convenu d'annuler les trois motions adoptées par le Comité le lundi 16 juin au sujet des trois rapports contenant des opinions complémentaires soumises par le NPD.
Y a‑t‑il consentement unanime pour annuler ces trois motions?
Des députés: Oui.
Le président: Je crois comprendre que le Comité a également convenu d'adopter de nouveau les trois rapports que j'ai mentionnés, ainsi que seules les opinions complémentaires et dissidentes qui ont été présentées au cours de la première session de la 44 e législature par les partis reconnus au cours de la session en cours.
Y a‑t‑il consentement unanime pour adopter de nouveau les trois rapports sans les opinions complémentaires soumises par le NPD?
Des députés: Oui.
Le président: Merci beaucoup, chers collègues.
Je tiens à remercier tout particulièrement les greffiers, l'équipe de soutien, l'équipe de traduction qui se trouve dans le coin là‑bas et, bien sûr, notre merveilleux personnel de soutien qui nous prête main-forte jusqu'aux petites heures du matin.
Merci beaucoup à vous tous, chers collègues. Je pense que nous avons fait du bon travail aujourd'hui.
La séance est levée.