:
Bonjour, tout le monde.
Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la deuxième réunion du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes.
[Traduction]
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément au Règlement.
Je crois que tous les membres sont présents dans la salle aujourd'hui, même si les membres ont bien sûr la possibilité de participer à distance au moyen de l'application Zoom.
Avant de commencer, j'aimerais vous inviter à consulter les lignes directrices sur les cartes mises à jour qui se trouvent sur la table. Ces mesures sont en place pour aider à prévenir les incidents acoustiques et pour protéger la santé et la sécurité de tous les participants, en particulier de nos interprètes. Vous remarquerez également sur la carte un code QR, qui renvoie à une courte vidéo de sensibilisation.
J'aimerais rappeler aux participants les points suivants.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Tous les commentaires doivent être formulés par l'intermédiaire de la présidence. Chers collègues, que vous participiez en personne ou par Zoom, veuillez lever la main si vous souhaitez prendre la parole, et attirer mon attention ou celle de la greffière. Nous gérerons tous les deux l'ordre des interventions, au besoin.
[Français]
Conformément à l'article 108(3)g) du Règlement, le Comité entreprend l'étude des rapports 1 à 4 de la vérificatrice générale du Canada ainsi que des rapports 1 à 4 du commissaire à l'environnement et au développement durable, publiés plus tôt cette année et renvoyés au Comité le mardi 10 juin.
[Traduction]
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins du Bureau du vérificateur général. Merci d'être venus aujourd'hui, et merci d'avoir accepté de venir un peu plus tôt.
Nous accueillons Mme Hogan, la vérificatrice générale du Canada. Je suis ravi de vous voir. Je vous remercie encore une fois de votre présence.
Nous accueillons M. Jerry DeMarco, commissaire à l'environnement et au développement durable. Je suis heureux de vous revoir. Nous accueillons également M. Andrew Hayes, sous-vérificateur général. Ravi de vous voir.
Nous accueillons également M. Sami Hannoush, qui est directeur principal, et M. Nicholas Swales. C'est également un plaisir de vous voir.
Je crois comprendre que nous aurons deux déclarations liminaires de cinq minutes chacune. Madame Hogan, je crois que c'est vous qui commencerez.
Vous avez la parole.
:
Bonjour. Merci, monsieur le président, de nous donner l'occasion de comparaître devant le Comité pour discuter de nos récents rapports.
Je tiens d'abord à reconnaître que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Vous avez présenté les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui. D'autres membres de notre équipe de gestion responsables de certains autres audits sont aussi présents afin que nous puissions répondre de manière exhaustive aux questions des membres.
Avant d'aborder nos rapports, j'aimerais prendre un moment pour décrire brièvement le rôle de mon bureau à l'intention des membres nouvellement nommés à ce comité, tout en reconnaissant ceux et celles d'entre vous qui reviennent et qui connaissent déjà notre mandat.
En tant que vérificatrice générale du Canada, mon rôle est de fournir au Parlement des renseignements indépendants et objectifs sur la manière dont les fonds, programmes et services publics sont gérés au nom de la population canadienne, en soutenant vos efforts pour demander des comptes aux organisations gouvernementales. Pour y parvenir, nous réalisons des audits financiers, des audits de performance et des examens spéciaux des sociétés d'État.
Au sein de mon bureau, le commissaire à l'environnement et au développement durable joue un rôle clé dans l'audit des mesures prises par le gouvernement fédéral en matière de protection de l'environnement et de développement durable, ainsi que dans le suivi des progrès réalisés par le Canada dans le respect de ses engagements en matière de climat et de développement durable. Ensemble, nous sommes heureux de soutenir le Parlement et l'ensemble de ses comités par tous les moyens possibles.
Vos idées et vos commentaires sont essentiels pour façonner notre travail. Nous existons pour servir le Parlement et nous nous efforçons de nous adapter en permanence pour répondre à vos besoins. Par exemple, notre suivi concernant des audits antérieurs a été lancé en 2021 pour répondre aux questions des parlementaires sur les progrès réalisés par les ministères à l'égard de la mise en œuvre de nos précédentes recommandations. Nous avons reçu de la rétroaction de la Chambre des communes et du Sénat, et nous introduirons prochainement une nouvelle approche pour le suivi des recommandations.
En ce qui concerne nos derniers rapports, nous ferons une déclaration préliminaire commune, en commençant par le commissaire.
Les rapports que je présente aujourd'hui portent tous sur des questions qui sont fondamentales pour parvenir à la durabilité.
Je vais d'abord vous parler de notre audit de la Stratégie nationale d'adaptation du Canada, qui vise à coordonner les mesures d'adaptation aux changements climatiques à l'échelle du pays.
Nous avons relevé des faiblesses dans la conception et la mise en œuvre de la stratégie. Des éléments essentiels comme la hiérarchisation des risques liés aux changements climatiques au Canada, en étaient absents. Nous avons aussi constaté que le Plan d'action pour l'adaptation, qui se veut la pièce maîtresse de la stratégie nationale, n'était pas exhaustif.
[Français]
De plus, les deux éléments fondamentaux de la Stratégie, soit les plans d'action bilatéraux fédéral-provinciaux et fédéral-territoriaux et le programme de leadership autochtone en matière de climat, étaient toujours en cours d'élaboration.
Si le lancement de la Stratégie en 2023 constitue un premier jalon important, près de 20 ans se sont écoulés depuis que nous avons recommandé pour la première fois l'élaboration d'une stratégie canadienne d'adaptation aux changements climatiques. Il est urgent de prendre des mesures pour obtenir des résultats marquants sur les plans de la santé, de la sécurité et des modes de subsistance de la population canadienne.
Je vais maintenant passer à notre audit d'Environnement et Changement climatique Canada, de Pêches et Océans Canada et de Parcs Canada, dans lequel nous avons examiné si ces organisations avaient désigné et surveillé l'habitat essentiel des espèces en péril. La perte et la dégradation des habitats essentiels sont les principales menaces à la survie de la plupart des espèces en péril.
[Traduction]
Bien que les trois organisations avaient utilisé les meilleures informations disponibles pour désigner les habitats essentiels, elles étaient souvent lentes à recueillir les autres renseignements dont elles avaient besoin pour comprendre l'ensemble des besoins des espèces. Nous avons également constaté que la surveillance sur les terres fédérales était limitée, de sorte qu'il était difficile d'évaluer si les efforts de conservation donnaient les résultats escomptés.
[Français]
Cet audit est le dernier d'une série d'audits visant à examiner la mise en œuvre de la Loi sur les espèces en péril. Ces audits ont tous révélé que des retards et des lacunes d'information nuisaient à la protection et au rétablissement des espèces en péril. Pour respecter les engagements pris par le Canada en matière de biodiversité en 2022, les ministères doivent améliorer la collecte de données et la surveillance, afin d'empêcher la perte d'autres espèces.
Notre prochain audit visait à déterminer si Pêches et Océans Canada avait dirigé efficacement l'élaboration d'une approche intégrée des ressources marines dans les océans Pacifique, Arctique et Atlantique. Nous avons constaté que, bien que le ministère ait collaboré avec des partenaires dans cinq zones prioritaires, les plans qui ont été élaborés étaient généraux et n'avaient donné lieu à aucun geste concret.
[Traduction]
Les progrès à l'égard de la planification spatiale marine — un processus de planification plus récent, reconnu à l'échelle internationale et adopté par le ministère en 2018, qui vise à coordonner dans l'espace et le temps les activités humaines menées dans les océans — ont également été limités. Près de 30 ans après l'inclusion de la gestion intégrée des océans dans la législation canadienne, la population canadienne attend toujours qu'elle soit mise en oeuvre de manière significative. Face aux changements climatiques qui s'aggravent et aux pressions croissantes sur les ressources marines, le ministère doit renforcer son leadership.
Mon dernier rapport revient sur plus de 30 ans d'actions du gouvernement fédéral en matière de développement durable et présente six leçons pour aider le Canada à améliorer son rendement et à bâtir un avenir meilleur.
La mise en œuvre du développement durable s'avère être un immense défi au Canada. Parmi les pays du G7, le Canada est celui qui a le moins progressé dans l'atteinte des objectifs de développement durable des Nations unies, malgré qu'il se soit fixé des cibles nationales et internationales.
[Français]
Ce rapport souligne la nécessité d'une approche plus intégrée pour ce qui est du développement durable, c'est-à-dire une approche qui tient compte de facteurs sociaux, économiques et environnementaux dans la prise de décisions, les politiques et les programmes. Parmi les autres leçons, le rapport mentionne la nécessité pour le Canada de renforcer son leadership à l'échelle nationale et d'accroître la collaboration, notamment avec les gouvernements et les peuples autochtones.
Ceci complète le résumé de mes quatre rapports.
La vérificatrice générale va maintenant présenter les principales constatations de ses rapports.
:
Merci, monsieur DeMarco.
Je vais d'abord présenter notre audit de l'inscription en vertu de la Loi sur les Indiens. Cette inscription donne aux personnes des Premières Nations accès à des services essentiels, comme le logement dans les réserves, l'aide financière aux études postsecondaires et les soins de santé non couverts par d'autres programmes.
Nous avons constaté que Services aux Autochtones Canada avait mal géré le processus d'inscription. Le ministère mettait en moyenne presque 16 mois pour prendre une décision sur des demandes d'inscription complexes, ce qui dépasse les délais de six mois prévus par sa norme de service. Même lorsque les demandes étaient prioritaires, par exemple pour une urgence médicale, le ministère mettait 10 mois, en moyenne, pour prendre une décision.
[Traduction]
Services aux Autochtones Canada a le mandat de transférer progressivement les responsabilités d'inscription aux communautés des Premières Nations. À cette fin, il travaille en partenariat avec des administratrices et administrateurs du registre dans les collectivités et avec des organisations désignées sources fiables pour aider les gens à présenter une demande d'inscription. Toutefois, nous avons constaté que le financement des sources fiables était imprévisible et instable, et que la formule de financement pour les administratrices et administrateurs du registre dans les collectivités n'avait pas changé depuis 1994.
L'inscription au titre de la Loi sur les Indiens est au cœur de la reconnaissance des peuples des Premières Nations en vertu du droit canadien. Elle donne accès à des services et des avantages importants, mais les décisions prennent beaucoup trop longtemps.
Notre suivant a examiné le projet du ministère de la Défense nationale visant à remplacer les avions de chasse CF‑18 vieillissants du Canada par des avions CF‑35A perfectionnés. Nous avons constaté que les coûts estimatifs du Projet de capacité future en matière d'avions de chasse avaient beaucoup augmenté et que le projet faisait face à plusieurs risques susceptibles de compromettre la mise en service en temps voulu de la nouvelle flotte.
À l'origine, le ministère de la Défense nationale avait estimé que le projet coûterait 19 milliards de dollars. L'audit a révélé que ce chiffre était fondé sur des renseignements désuets et qu'en 2024, les coûts prévus étaient passés à 27,7 milliards de dollars, soit près de 50 % de plus que l'estimation initiale. Ce chiffre ne comprend pas des éléments essentiels pour atteindre la pleine capacité opérationnelle, comme la mise à niveau de certaines infrastructures et l'acquisition d'armement perfectionné, qui viendront ajouter au moins 5,5 milliards de dollars au coût total estimé.
[Français]
L'audit a également révélé d'autres risques importants, y compris la possibilité d'une pénurie de pilotes qualifiés, et le fait que la construction des deux nouvelles installations pour escadrons de chasse destinées à accueillir les CF‑35 accusait un retard de plus de trois ans. Les dépenses qui devront être engagées pour construire des installations provisoires afin de prendre en charge les nouveaux avions augmenteront donc encore plus les dépenses d'infrastructure.
Maintenir une solide capacité en matière d'avions de chasse contribue à assurer la sécurité des Canadiennes et des Canadiens. Il s'agit d'un vaste projet pluriannuel qui nécessite une gestion active et continue des risques et des coûts afin que la flotte de CF‑35 entre en service dans les délais prévus.
Notre prochain audit a porté sur les efforts déployés par le gouvernement fédéral pour ramener son portefeuille d'espaces de bureaux à la taille idéale pour réduire les coûts au minimum et libérer les espaces sous-utilisés qui pourraient être convertis en logements abordables. En 2017, Services publics et Approvisionnement Canada, ou SPAC, avait estimé que la moitié des espaces de bureaux du gouvernement fédéral étaient sous-utilisés. Le ministère a prévu une réduction d'espace de 50 % d'ici 2034.
Notre audit a révélé que SPAC a fait peu de progrès dans ses efforts sur plusieurs années pour réduire son portefeuille d'espaces de bureaux. Le ministère estime que la réduction des espaces de bureaux entraînera des économies d'environ 3,9 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années. Cependant, les efforts déployés entre 2019 et 2024 ont entraîné une réduction inférieure à 2 %, principalement en raison d'un manque de financement.
[Traduction]
La Société canadienne d'hypothèques et de logement, ou SCHL, avec l'appui de Logement, Infrastructure et Collectivités Canada, a pour mandat de transformer les espaces à bureaux fédéraux excédentaires en logements abordables dans le cadre de l'Initiative des terrains fédéraux.
L'audit a révélé que bien que la SCHL était en voie d'atteindre la cible de l'initiative pour 2027‑2028, soit d'obtenir des engagements pour la construction de 4 000 nouveaux logements, cette cible est fondée uniquement sur des engagements, et seulement 49 % des logements seraient prêts à être occupés d'ici 2027‑2028. Services publics et Approvisionnement Canada et les locataires fédéraux doivent intensifier leurs efforts pour réduire le nombre de locaux à bureaux qu'ils occupent et contribuer à augmenter l'offre de logements durables, accessibles et abordables.
Notre dernier audit porte sur les contrats attribués par le gouvernement à GC Strategies Inc., une société de recrutement en technologies de l'information établie à Ottawa.
D'avril 2015 à mars 2024, 31 organisations fédérales ont attribué 106 contrats à GCStrategies. Nous avons constaté que les organisations fédérales avaient souvent ignoré les règles d'approvisionnement du gouvernement qui visent à assurer l'équité, la transparence et l'optimisation des ressources pour la population canadienne.
[Français]
Par exemple, les organisations fédérales sont tenues d'évaluer le niveau de sécurité requis pour un contrat et de vérifier que les personnes qui effectuent les travaux ont les cotes de sécurité nécessaires. L'audit a révélé que, pour 21 % des contrats examinés, les organisations n'avaient pas de documents montrant qu'elles avaient confirmé les cotes de sécurité.
L'audit a également révélé que les organisations fédérales ignoraient les politiques gouvernementales qui leur imposent de surveiller le travail effectué par des personnes travaillant à forfait. Souvent, les organisations n'étaient pas en mesure de montrer quels travaux avaient été effectués et qui les avait effectués, ou si ces personnes possédaient l'expérience et les qualifications requises.
[Traduction]
Les constatations de cet audit font écho à celles d'audits précédents, qui avaient aussi relevé des lacunes dans la façon dont les fonctionnaires appliquent les règles d'approvisionnement fédérales.
Ce rapport ne contient aucune recommandation, parce que je ne crois pas que le gouvernement fédéral ait besoin de plus de règles d'approvisionnement. Les organisations doivent plutôt s'assurer que les fonctionnaires comprennent et suivent les règles d'approvisionnement existantes.
Monsieur le président, nous terminons ainsi notre déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
:
Merci beaucoup, madame la vérificatrice générale.
Nous allons commencer notre premier tour de questions. Je rappelle à tous que pour ce premier tour, trois députés auront six minutes chacun. Je rappelle aux membres du Comité, anciens et nouveaux, que je surveille la durée des interventions. Cependant, j'ai comme pratique d'essayer d'éviter d'interrompre les témoins s'ils dépassent le temps imparti en répondant aux questions. C'est propre à ce comité. Je vais continuer ainsi, à moins qu'on me demande d'arrêter. Je trouve que cela permet aux témoins de répondre de manière significative aux questions. Il est possible que je doive les interrompre s'ils prennent trop de temps, mais je pense que de façon générale, les témoins comprennent que nous avons un horaire à respecter.
L'envers de la médaille, toutefois, c'est que vous devez terminer vos questions avant la fin de votre temps de parole. Je ne vous laisserai pas dépasser le temps qui vous est imparti. Vous devez donc surveiller votre temps. Cependant, je veux toujours donner à nos témoins, qu'ils viennent du Bureau du vérificateur général ou des ministères, le temps de compléter leur réponse.
Commençons.
Madame Kusie, vous êtes la première intervenante du Comité des comptes publics pour cette 45e législature. La parole est à vous pour six minutes.
:
Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup, madame la vérificatrice générale, non seulement de comparaître à nouveau devant le Comité des comptes publics, mais aussi du travail exceptionnel que vous continuez de faire pour les Canadiens, avec votre équipe, alors que nous poursuivons notre examen des dépenses de ce gouvernement libéral à l'approche de sa 11e année.
À l'heure qu'il est, tous les Canadiens sont au courant du scandale de GCStrategies. On parle de 64 millions de dollars pour 31 ministères. De votre côté, il s'agit même du deuxième rapport, et non du premier, sur le scandale de GCStrategies. Outre les rapports que vous avez présentés, l'ombud de l'approvisionnement a comparu devant divers comités, où il a exprimé de graves préoccupations par rapport au respect des règles d'approvisionnement. De toute évidence, cela nous ramène au rapport dont il est question aujourd'hui.
Les agissements de GCStrategies sont scandaleux, et aucune organisation, entité ou société, grande ou petite, ne devrait jamais avoir la possibilité de faire une telle chose aux Canadiens et aux contribuables canadiens. Cependant, il est évident, encore une fois, d'après ce récent rapport, que ce gouvernement a laissé le champ libre à GCStrategies. Ce gouvernement n'était pas disposé à appuyer une motion à la Chambre des communes visant à imposer une interdiction de marché à vie à GCStrategies, mais a plutôt appuyé une interdiction dérisoire de sept ans. Comme vous l'avez dit vous-même, les règles sont claires: aucune autre politique n'est nécessaire, aucune recommandation n'est nécessaire, et le gouvernement n'a qu'à suivre et à appliquer les règles existantes.
Pourquoi, en vous fondant sur votre examen rigoureux, ce gouvernement libéral est‑il incapable de suivre et d'appliquer les règles?
:
Je dirais que c'est une question que nous nous sommes posée lors des nombreux audits de l'approvisionnement que nous avons réalisés ces dernières années: qu'est‑ce qui motive le comportement que l'on observe dans la fonction publique?
Je pense que je soulignerais deux choses. Quelle est la particularité du processus d'approvisionnement du gouvernement fédéral qui fait en sorte que l'on recourt habituellement à une entreprise de recrutement pour les services de TI? Est‑ce la complexité du processus d'approvisionnement, ou le fait que les fournisseurs de services ne veulent pas composer avec tout cela et préfèrent faire appel à une entreprise de recrutement? Je pense que c'est un aspect que le gouvernement se doit de comprendre.
Le recours aux entreprises de recrutement pourrait être logique pour certains services, mais pas pour d'autres. Le reste, à mon avis, est lié à la fonction publique. Pourquoi les règles ne sont-elles pas connues et pourquoi ne sont-elles pas appliquées?
Voilà pourquoi je ne voyais pas la nécessité de formuler de nouvelles recommandations. Je pense qu'il est essentiel de revenir à la base et de comprendre les règles, mais je pense aussi que le gouvernement doit déterminer s'il y a trop de règles et commencer à supprimer les règles redondantes ou superflues afin d'avoir un processus plus rapide à l'avenir.
:
Je dois admettre que je ne suis pas certaine de connaître le libellé du serment dont vous parlez.
Je sais que dans la foulée de notre travail dans le dossier d'ArriveCAN, à la suite de notre premier rapport sur les services professionnels, qui comprenait les contrats à McKinsey, on a ajouté une exigence selon laquelle toute personne participant au processus d'approvisionnement doit attester avoir pris connaissance des règles et les avoir respectées.
Il s'agit d'un bon rappel, mais à mon avis, ce n'est qu'une étape de plus. Je suis convaincue qu'il est temps de déterminer s'il y a trop de règles, car on ne cesse d'ajouter de nouvelles règles, que ce soit après mes audits, des audits internes, des audits de tierces parties ou le travail de l'ombud. Un moment donné, cela devient trop pour pouvoir appliquer toutes ces règles avec diligence raisonnable.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie énormément les témoins de leur travail. Effectivement, il est assez intéressant de découvrir l'importance des comptes publics et le rôle que nous pouvons jouer là-dedans.
Madame Hogan, à la lecture du rapport sur GCStrategies, ce qui m'a sauté aux yeux, c'est l'explosion du coût des contrats en informatique, qui est passé de 1,3 milliard de dollars par année en 2015 à 2,8 milliards de dollars en 2025. C'est donc 18 milliards de dollars de plus qui ont été investis.
Selon vous, s'agit-il d'un phénomène qu'on devrait étudier en profondeur? Est-ce qu'on prévoit assez de ressources pour analyser en profondeur les contrats informatiques qui sont donnés? Ensuite, comment faites-vous l'évaluation d'un rapport? J'imagine que vous ne pouvez pas faire l'évaluation de tous les contrats totalisant 2,8 milliards de dollars.
:
Je vais commencer par répondre à la dernière question.
Quand nous faisons un audit sur des rapports, évidemment, nous ne pouvons pas examiner tous les rapports. Alors, nous faisons de l'échantillonnage, qui est une science bien reconnue dans le domaine de la vérification. Il s'agit de réviser assez de contrats pour tirer des conclusions fiables sur l'ensemble de ces derniers. C'est de cette façon que nous procédons.
L'augmentation du nombre de contrats en technologies de l'information suit celle qu'on voit dans les contrats de services professionnels au sein du gouvernement fédéral, et il y a des raisons à cela. Par exemple, s'il y a une pénurie de main-d'œuvre ou une augmentation imprévue du fardeau de travail, je suis d'accord qu'il est nécessaire d'octroyer des contrats. Il y a donc de bonnes raisons de le faire. Cependant, quand des contrats sont octroyés à cause d'un manque d'expertise, j'aimerais que le gouvernement s'assure qu'il y a une façon de transférer cette expertise à la fonction publique, afin d'éviter de devoir toujours octroyer des contrats à des tierces parties.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Chers collègues, je suis content de vous voir.
Messieurs et mesdames, soyez les bienvenus à votre Chambre des communes.
Je suis très heureux et très fier de siéger à ce comité. Si je me suis engagé en politique, c'est pour m'assurer que les dollars versés par les Canadiens sont gérés de façon intelligente et rentable pour tous les Canadiens, qu'il n'y a pas de dépassements de coûts et qu'on ne jette pas l'argent par les fenêtres. Malheureusement, force est d'admettre que les témoignages que nous entendons aujourd'hui démontrent exactement le contraire. On n'a pas respecté les engagements et on a fait preuve de laxisme au cours des 10 dernières années. Aujourd'hui, les Canadiens en paient le prix.
Nous étudions actuellement GCStrategies, une entreprise gérée par deux personnes dans un sous-sol. Cette entreprise n'a pas été capable de faire les choses correctement, dans les budgets et les temps requis, concernant l'application ArriveCAN. Voilà que c'est la deuxième fois que la vérificatrice générale analyse la gestion des dossiers de GCStrategies. En effet, 106 contrats ont été octroyés à 31 organismes qui relèvent du gouvernement, mais on a fait preuve de laxisme. De plus, on a fait des dépenses tout à fait honteuses, et il y a eu très peu de résultats.
Madame Hogan, comment expliquez-vous une telle situation?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous mes collègues du Comité.
En tant que nouvelle députée, j'ai trouvé vos rapports très utiles. Je vous remercie pour tout le travail que vous faites. Comme je ne veux surtout pas que vous ayez l'impression d'arbitrer un match de tennis politique ici aujourd'hui, je vais vous poser une seule question. Elle porte sur votre rapport au sujet des contrats de services professionnels.
Je pense que personne ne nie que ce qui est arrivé est très problématique. Vous avez constaté des manquements aux règles en matière d'approvisionnement.
Tout le monde sait que rien ne se passe en vase clos. Pouvez-vous nous parler de ce qui se passait dans le monde à ce moment‑là? Quels facteurs contextuels, internes ou externes, pourraient expliquer pourquoi le ministère s'est perdu dans le brouillard et a cessé de suivre les règles?
:
Les deux rapports que nous avons produits — le précédent comme celui dont il est question aujourd'hui et qui porte sur GCStrategies — visent une longue période, de 2015 à 2024.
Cette période comprend les années de la pandémie, et je reconnais qu'au début de la pandémie, les fonctionnaires travaillaient dans un climat d'incertitude. Ils ne savaient pas vraiment ce qu'ils devaient faire, et on leur a demandé de s'atteler à la tâche et, de réaliser différents programmes. À l'époque, le secrétaire du Conseil du Trésor a envoyé une lettre à tous les fonctionnaires dans laquelle il leur disait qu'en période de crise et d'urgence sanitaire, les services devaient être la priorité, et qu'ils pouvaient accélérer certains processus, sans faire fi de la reddition de comptes.
Toutefois, à mes yeux, une pandémie n'est pas une raison d'oublier les règles de base. Or nous avons constaté que certaines règles ont été ignorées, et ce, non seulement durant la pandémie, mais aussi avant et après. Voilà pourquoi je suis d'avis que le gouvernement doit chercher à comprendre ce qui explique de tels comportements.
Je repose la question: pourquoi une société de recrutement sert-elle de mécanisme d'approvisionnement? Est‑ce parce que le processus est trop lourd pour les petites entreprises ou les particuliers spécialistes des technologies de l'information qui souhaitent obtenir des contrats auprès du gouvernement? Est‑ce que c'est une des raisons?
Je crois fermement que le gouvernement doit examiner la question de plus près. Cependant, il faut aussi s'inquiéter des comportements relevés dans la fonction publique et chercher à les comprendre. On revient encore une fois au besoin de rappeler les règles et d'offrir de la formation de qualité. Je suis aussi d'avis que la rationalisation permettra de simplifier les processus d'approvisionnement.
C'est excitant pour moi parce que quand nous faisions du porte‑à‑porte, les électeurs nous ont beaucoup parlé de GCStrategies. Aujourd'hui, je peux enfin me faire le porte-parole des gens de ma circonscription auprès du Comité permanent des comptes publics. C'est très excitant.
Je veux parler de l'optimisation des ressources; je vous remercie d'avoir abordé ce sujet. C'est une question très importante pour moi personnellement, pour la population canadienne et pour le Parti conservateur. Je tiens à mentionner que nous avons réussi à faire adopter une motion visant à récupérer 64 millions de dollars pour les contribuables. Je remercie le député du Bloc québécois d'avoir appuyé cette motion.
Mes questions porteront donc sur l'optimisation des ressources. À la page 8 de votre rapport, vous mentionnez que les organisations fédérales ont été engagées par GCStrategies en raison de leur « expertise spécialisée »; or à la page 10, vous mentionnez que dans 33 % des contrats que vous avez examinés, ces mêmes organisations n'étaient pas en mesure de démontrer que les ressources contractuelles disposaient réellement de l'expérience et des qualifications nécessaires.
Tout le monde sait que GCStrategies est une entreprise de deux employés qui ne fait que sous-traiter le travail qu'elle reçoit. Est‑ce une pratique courante pour les ministères de ne pas vérifier les compétences et les qualifications des personnes embauchées par l'intermédiaire de leurs contrats de sous-traitance?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
De plus, je vous remercie tous du travail que vous accomplissez.
Je ne veux pas vous entraîner dans un débat politique. J'avais l'intention de vous poser une question générale sur les F‑35, mais avant cela, j'ai quelques questions à vous poser compte tenu de la dernière série de questions.
Mon collègue conservateur a parlé de l'adoption par la Chambre d'une motion visant à récupérer 64 millions de dollars, ce qui, si je comprends bien, correspond à la totalité du montant versé à GC Strategies. Madame Hogan, y a‑t‑il un fondement juridique quelconque qui permettrait au gouvernement de réclamer la totalité des sommes versées à cette entreprise, en affirmant essentiellement qu'aucun travail n'a été effectué?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je voudrais revenir sur le fait que 54 % des personnes interrogées n'ont pas été en mesure de prouver que les produits livrables avaient été reçus. Vous et moi en avons brièvement discuté précédemment. En tant qu'ancienne fonctionnaire, cela me semble absurde, étant donné que les articles 32, 33 et 34 liés au processus d'approbation exigent que vous ayez reçu les produits livrables avant que le paiement ne soit effectué. Vous devez approuver le paiement en vertu de l'article 33 avant qu'il ne soit effectué en vertu de l'article 34.
De même, mon collègue a mentionné le fait que nous avons présenté une motion pour tenter de récupérer les sommes versées. Étant donné qu'il est assez évident que, dans 54 % des cas, ils n'ont pas pu prouver que les produits livrables avaient été reçus, j'estime qu'il est raisonnable de supposer que tout le travail n'a pas été effectué, que tous les produits livrables n'ont pas été reçus, et qu'il serait donc raisonnable de demander le remboursement des sommes versées pour toutes ces raisons et de nombreuses autres, mais je crois que le meilleur élément probant pour demander ce remboursement réside dans ces faits.
De plus, au cours de la dernière législature, j'ai demandé à l'ancienne si elle allait rendre obligatoire le remboursement de ces fonds. Elle a répondu par l'affirmative, mais nous n'avons toujours pas vu un seul cent de cet argent. La semaine dernière, lors des délibérations du comité plénier, j'ai demandé au nouveau — qui est en fait le quatrième président depuis que j'occupe ce poste de porte-parole du Parti conservateur en matière de comptes publics — s'il s'engageait auprès de la population canadienne à récupérer cet argent.
La motion a été adoptée, mais compte tenu de tous ces manquements, notamment l'incapacité de l'ancienne à récupérer cet argent et le faible engagement du actuel à recouvrer ces fonds, et pour en revenir à votre allusion aux détails pratiques, c'est‑à‑dire aux formalités administratives assumées par les fonctionnaires eux-mêmes, il est stupéfiant, comme je l'ai indiqué, qu'ils aient approuvé ces paiements en vertu de l'article 33 afin qu'ils puissent être versés en vertu de l'article 34, alors que dans 54 % des cas, ils ne pouvaient prouver que les produits livrables avaient été reçus.
Tout cela m'amène à ma question. À votre avis, à quel moment les ministres sont-ils responsables des fonds dépensés? Au cours des témoignages concernant GC Strategies et l'approvisionnement, nous avons constaté à maintes reprises que les règles à cet égard ne sont pas appliquées et respectées, comme vous l'avez vous-même indiqué, mais il semble qu'il n'y ait personne qui soit finalement tenu responsable de cela. Comme l'a souligné mon collègue, il me semble que les ministres qui ont été maintenus en poste ou promus par le gouvernement actuel ne sont même pas tenus responsables de ces fonds. À quel moment pensez-vous que les ministres sont responsables des fonds versés, pour lesquels nous ne pouvons même pas prouver que nous avons reçu des produits livrables?
Je vous remercie de votre attention.
:
Si vous me le permettez, monsieur le président, j'aimerais clarifier l'un des pourcentages mentionnés. C'est dans 46 % des cas que nous avons trouvé peu ou pas du tout d'éléments probants permettant de confirmer la réception des produits livrables. Je crois que la députée a cité un chiffre différent.
Je pense qu'en dernier ressort, il appartient à votre comité et aux autres parlementaires de demander des comptes aux ministres. En revanche, il m'incombe de veiller à ce qu'en dernier ressort, les sous-ministres, qui sont les administrateurs des comptes des ministères, soient tenus responsables de toutes les décisions et les mesures prises au sein de leur organisation.
La députée a tout à fait raison de dire que des pouvoirs sont délégués à une personne au sein de l'organisation, afin qu'elle puisse autoriser le décaissement des fonds, ce qui implique une certaine responsabilité. Nous nous attendons à ce que, lorsque cette certification est effectuée, cette personne laisse des traces documentaires afin de pouvoir démontrer qu'elle a agi dans l'intérêt du gouvernement et dépensé les fonds à bon escient. En fin de compte, c'est la raison pour laquelle je pense que les sous-ministres devraient comparaître devant vous pour expliquer pourquoi leurs processus d'approvisionnement et leurs agents d'approvisionnement n'ont pas respecté les règles en matière d'approvisionnement.
Pour aller plus loin, au fil des années ou des décennies, quelle que soit l'administration, les ministres ont mis des règles en place. Aux termes de la Loi sur la gestion des finances publiques, ces règles doivent être respectées. Nous devons veiller à ce que les feuilles de temps soient signées, etc.
Quelles seraient vos recommandations à cet égard? Je constate qu'aucune recommandation n'a été formulée au cours de la dernière série de questions.
Il existe déjà suffisamment de règles. Cependant, pour les feuilles de temps qui n'ont pas été signées, par exemple, et pour vérifier que l'argent a été dépensé comme il se doit ou que le rapport qualité-prix est satisfaisant, à qui revient la responsabilité, sachant que ces règles avaient été mises en place?
:
Là, on touche exactement à ce qu'on appelle la responsabilité ministérielle, un principe fondamental de la démocratie canadienne, et nous devons le préserver.
Ce sont les ministres qui sont responsables de l'argent pris dans les poches des contribuables et de sa gestion. Je comprends qu'il y a des fonctionnaires qui font leur travail, ou pas. Je comprends qu'il y a des gestionnaires qui regardent à côté plutôt que de faire face aux problèmes. Toutefois, ultimement, c'est l'élu qui est responsable, parce que c'est lui qui va aller chercher les taxes et les impôts des citoyens en vertu de lois et d'obligations.
Quand je vois que quatre ministres se sont succédé à la tête de ce ministère très important et qu'aujourd'hui, le chef de cabinet du premier ministre, le numéro 2 du Canada, et d'autres ministres chevronnés, dont celui qui est responsable du commerce avec les États‑Unis, jouent encore un rôle majeur au sein de ce gouvernement, je me dis qu'on ne peut pas fermer les yeux là-dessus et blâmer les fonctionnaires.
Je vous rappelle qu'une ministre a déjà perdu son job pour un jus d'orange à 16 piastres. Ici, on parle de dizaines de millions de dollars des contribuables, et vous me dites qu'il n'y a rien qui vous prouve que la même chose ne s'est pas produite ailleurs. Ne pensez-vous pas que les ministres ont une responsabilité?
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Merci de votre question.
Dans le rapport sur les habitats essentiels, la pièce 2.4 montre que seulement 57 % des mesures de conservation sur les terres fédérales ont fait l’objet d’un suivi clair, mais comme vous l’avez souligné, la moyenne n’est pas une très bonne mesure. Parcs Canada affiche un taux de réussite de 100 %, tandis que Pêches et Océans et Environnement et Changement climatique Canada n’atteignent que des taux à deux chiffres.
Une réponse simple serait de dire que Pêches et Océans et Environnement et Changement climatique Canada devraient s’inspirer un peu de la réussite de Parcs Canada. Ils disposent d’une base de données qui permet de suivre toutes leurs mesures sur les terres fédérales et de consolider ces renseignements. C’est pour cette raison qu' ils ont eu notre approbation.
La réponse simple serait que Pêches et Océans et Environnement et Changement climatique Canada prennent cela aussi au sérieux que Parcs Canada et envisagent d’utiliser le même type de système de suivi et de base de données que ce dernier. Ce n’est pas la seule solution, mais ce serait la plus simple.
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Je vais maintenant reprendre la séance pour ce que j’appellerais les affaires de régie interne du Comité.
Tout d’abord, je tiens à vous dire « bravo ». Je crois que tout le monde a montré comment un comité devrait fonctionner. Il y a eu des échanges entre les témoins des deux côtés, et aucune salve n’a été lancée par le camp adverse.
Il est évident que le temps qui vous est imparti est le vôtre et que vous avez le droit d’écouter les témoins, de les remettre en question ou de les interrompre. Cela a été bien fait, mais il est important de souligner que ce temps est celui du membre qui a la parole et que ce dernier ne doit pas être interrompu par un autre membre. Je sais que cela arrive. Je n’aime pas que cela se produise et je réprimanderai ceux qui le font, non seulement de manière répétée, mais dès qu’ils le feront. Aujourd’hui, pour ceux qui regardent, le Comité a été exemplaire, et je vous en remercie. J’espère que cela continuera.
Puis‑je passer en revue quelques points que je considère vraiment comme des affaires de régie interne? Si elles suscitent des questions, nous en discuterons, bien entendu.
Le premier point concerne le budget qui vous a été envoyé pour la réunion d’aujourd’hui. À titre de clarification, ce que j’ai appris en tant que président, mais pas tout de suite, c'est que nous avons ici une demande de 500 $, qui comprend une partie du café et certains articles dont nous avons besoin pour le bon déroulement des réunions. Tout ce que nous ne dépensons pas nous est restitué. Alors, même s’il s’agit d’une allocation de 500 $, nous ne dépenserons pas autant aujourd’hui.
Dois‑je demander à quelqu’un de le mettre aux voix, madame la greffière? Puis‑je avoir votre accord pour approuver ce budget? Je vois quelques mains levées.
Des députés: D'accord.
Le président: Ensuite, trois motions de régie interne ont été proposées.
Je comprends que j’ai causé un émoi parmi certains whips lorsque j’ai proposé la semaine dernière une motion qui n’avait pas été annoncée. Je tiens à assurer aux membres ici présents qu’il s’agissait d’une motion de régie interne qui restait d'une réunion antérieure du Comité. Je n’avais pas l’intention d’aller de l’avant sans consulter les membres, mais je pense que nous avons bien géré la situation.
Aujourd’hui, trois autres motions vous ont été envoyées. Je les ai déposées la dernière fois. Elles demandaient un peu de recherche. Comme il s’agit de motions présentées par la greffière et les analystes, si vous avez des questions, je vous invite à vous adresser à eux. Il s’agit de motions qui ont été adoptées au début de la 44e législature et probablement lors de la législature précédente.
Pour donner le coup d'envoi, nous allons entendre M. Housefather.
Si vous avez des questions, adressez-les à moi, mais je demanderai probablement aux analystes de vous expliquer pourquoi lesdites motions sont structurées comme elles le sont.
:
D'accord. Y a-t-il d'autres commentaires?
[Traduction]
Très bien, alors permettez-moi de vous donner un peu de contexte.
Lorsque j'ai pris la relève au cours de la dernière législature, je ne savais pas qu'il existait une motion explicite comme celle‑ci. La pratique était d'accorder trois semaines aux témoins. En général, dans la grande majorité des cas, ils respectaient ce délai. Une chose que je n'ai jamais faite, c'est de les appeler moi-même s'ils ne respectaient pas l'échéance. En tant que comité, nous revenions toujours sur la question pour en discuter, et parfois les témoins recevaient un petit rappel de notre part. Si cela ne suffisait pas, une lettre plus officielle pouvait être envoyée de ma part et, en dernier recours, une motion était proposée par les membres.
Je ne m'écartais pas de cette pratique. Que cette motion soit adoptée ou non, je continuerai d'exercer mon pouvoir discrétionnaire. Je ne pense pas que nous montions directement de plusieurs crans sans passer par des étapes intermédiaires, surtout lorsque des témoins comparaissent devant le Comité et que nous cherchons à collaborer avec eux pour obtenir des réponses. Peu importe la façon dont vous choisirez de voter, je tenais à exprimer ce point.
[Français]
Cette motion ne va pas changer la manière dont nous avons fonctionné jusqu'à maintenant. Si des témoins ne donnent pas de réponse, nous en discuterons.
[Traduction]
Encore une fois, je ne convoquerais jamais un témoin de mon propre chef simplement parce que le délai de trois semaines est écoulé. Je ne pense pas que ce serait approprié, car il arrive parfois que des imprévus surviennent.
Madame Kusie, voulez-vous faire une observation?
:
Je ne dirais pas que c'est récurrent, mais c'est déjà arrivé.
Bien sûr, il y a eu le témoignage explosif d'un témoin qui a dû comparaître devant la Chambre des communes pour ne pas avoir fourni les renseignements demandés. Cela arrive, mais en général, la situation se règle après quelques échanges et, en fin de compte, si une motion est adoptée, l'information nous parvient rapidement. Je ne crois pas que nous ayons eu à convoquer des témoins pour qu'ils nous expliquent pourquoi ils n'avaient pas fourni des renseignements à l'exception de ce cas‑là, mais je ne pense même pas que c'était au sein de notre comité. C'est plutôt quelque chose...
Cette motion a été proposée, à mon avis, comme mesure de sécurité, si vous voulez. Elle signale à tous ceux qui ont accepté de fournir des renseignements au Comité qu'ils sont tenus de le faire. Cela va de soi, en général, et c'est pourquoi je ne suis pas trop préoccupé par cette motion, d'une façon ou d'une autre.
Au bout du compte, si nous estimons que les renseignements fournis ne sont pas suffisants — même s'ils nous donnent des renseignements que nous jugeons inexacts —, nous pouvons quand même les convoquer. Nous pouvons toujours demander plus d'information. Je pense que cette motion sert simplement à rappeler à tout le monde, dès le départ, quels sont nos pouvoirs. Que cette motion soit adoptée ou non, nous conservons ces pouvoirs.
Allez‑y, monsieur Osborne.
:
Pourquoi ne pas simplement passer au vote? Très bien.
Je crois que je vais demander un vote par appel nominal, puisque j'entends des oui et des non.
Madame la greffière, veuillez procéder au vote par appel nominal, s'il vous plaît.
(La motion est rejetée par 5 voix contre 3. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Monsieur Housefather, je vous promets qu'au cours de la prochaine législature, lorsque vous serez dans l'opposition, si je siège à ce comité, je voterai pour ramener cette motion avec vous.
Passons à la deuxième motion de régie interne, que vous avez sous les yeux. Je vais vous donner quelques secondes pour voir s'il y a des questions ou des observations. S'il n'y en a pas, nous passerons au vote.
[Français]
Monsieur Lemire, avez-vous des commentaires à formuler?
:
D'accord, examinons-les une à la fois. Je vais simplement procéder à la mise aux voix. Je ne pense pas que nous ayons besoin d'un vote par appel nominal.
(La motion est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
Le président: La deuxième motion est adoptée. Je vous remercie.
Je vais maintenant passer à la troisième motion et vous donner quelques secondes. Si vous souhaitez en parler, faites-moi signe.
Quelqu'un s'oppose‑t‑il à la troisième motion proposée sur votre feuille?
(La motion est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Merci beaucoup.
Je vais être aussi bref que possible au sujet du point suivant, et nous pourrons en discuter hors ligne. Vous pouvez également poser des questions à la greffière.
Le Conseil canadien des comités des comptes publics tiendra sa prochaine réunion en septembre, parallèlement à une réunion des vérificateurs généraux de tout le pays. Je veux bien parler de ce déplacement en séance publique. Les gens de ma circonscription me demanderont probablement: « Donc, vous comptez aller en Saskatchewan au mois de septembre pour rencontrer les membres d'autres comités des comptes publics et 11 vérificateurs généraux de partout au Canada? » Ils y réfléchiront un moment, puis diront: « Bon, c'est correct. »
Il s'agit d'une réunion de travail des vérificateurs généraux et des autres présidents de comités. C'est tout ce qu'il y a de plus standard. Je soulève cette question parce que je ne veux pas faire obstacle à la participation des députés. Il s'agit en fait d'une conférence intéressante, surtout pour les nouveaux membres, parce que la vérificatrice générale et son équipe y seront, ainsi que les vérificateurs provinciaux et, comme je l'ai dit, les membres de comités à l'échelle provinciale.
Il y a certaines embûches à surmonter. Encore une fois, je m'en remets au Comité. Un budget vous a été envoyé au début de la réunion. Il prévoit la présence de cinq membres, d'un analyste et de la greffière. L'autre raison pour laquelle je soulève cette question, c'est que notre statut de comité fédéral des comptes publics nous confère un rôle de premier plan parmi les comités équivalents. D'une certaine façon, nous donnons le ton à ces réunions. Notre avis est sollicité, et le travail que nous accomplissons est non seulement d'intérêt national, mais parfois aussi d'intérêt médiatique.
Le processus à suivre est un peu nébuleux, car ni le comité de liaison ni son sous-comité ne se sont encore réunis. La troisième option est de s'adresser au Bureau de régie interne. Le budget prévu pour cette réunion s'élève à un peu plus de 30 000 $. Nous pouvons en discuter et voter pour l'approuver. Ce ne serait que la première étape. Le budget doit ensuite être examiné et approuvé par les autres partis, puis envoyé au Parlement. Je ne sais pas comment cela va fonctionner, parce que la réunion aura lieu avant le retour du Parlement, mais il peut parfois y avoir des votes rétroactifs.
Encore une fois, je ne souhaite en aucun cas faire obstacle à cette occasion pour les députés d'apprendre et de jouer le rôle de chef de file qui est le nôtre.
S'il y a un débat, je suis prêt à l'entendre. Sinon, je passerai au vote pour faire approuver ce qui me semble être une dépense courante.
[Français]
Monsieur Lemire, vous avez la parole.
:
Pour notre comité, c'est cinq députés.
[Traduction]
Quelqu'un s'oppose‑t‑il à ce que ce poste budgétaire soit présenté au comité de liaison ou au Bureau de régie interne pour examen?
(La motion est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Merci beaucoup. Très bien.
Au cours des prochaines semaines, les analystes vous enverront des courriels. Une ébauche concernant les rapports en suspens a été envoyée. Vous en avez peut-être pris connaissance. Je viens d'y apporter quelques modifications et d'en clarifier la formulation, car elle laissait entendre que des décisions avaient été prises au cours de la dernière législature. Vous recevrez cette version révisée pour en faire une nouvelle lecture.
Pour le point suivant, je cherche à obtenir vos commentaires.
En tant que comité de surveillance, évidemment, nous avons l'habitude de nous réunir lorsque la Chambre siège, mais il n'est pas rare que nous tenions des réunions en dehors de ces périodes. Au cours des prochaines semaines, je vais consulter les vice-présidents afin de discuter des priorités et des sujets que nous souhaitons examiner.
Un certain nombre de rapports viennent d'être déposés. Le Comité a toujours mis l'accent sur les rapports de la vérificatrice générale. Les rapports sur l'environnement peuvent faire l'objet d'une étude ici, mais ils relèvent aussi du comité de l'environnement. Nous sommes le seul comité à examiner les rapports de la vérificatrice générale. Les autres rapports ne sont pas exclus, mais notre priorité demeure généralement ceux de la vérificatrice générale.
Elle vient de déposer les quatre rapports dont nous sommes saisis, mais plusieurs autres ont également été déposés à la fin de l'année dernière. Toutefois, nous n'avons pas eu l'occasion de les examiner durant l'hiver en raison de la dissolution du Parlement. Je vais m'entretenir avec Mme Yip, M. Lemire et Mme Kusie pour voir comment nous allons procéder.
En général, je cherche à obtenir l'avis des partis sur leurs priorités en matière d'études, puis j'élabore un plan de travail qui intègre le tout afin que chacun se sente impliqué et puisse s'intéresser aux rapports à examiner.
Allez‑y, madame Yip.
:
D'accord, mais, si j'ai bien compris, votre motion demande que la vérificatrice générale fasse une étude. Elle ne concerne donc pas nos analystes, et je ne peux pas la mettre aux voix avant qu'il y ait eu un débat ici pour voir si notre comité l'appuie.
[Traduction]
Permettez-moi de préciser, à l'intention des nouveaux membres, que la vérificatrice générale reçoit de nombreuses demandes d'audits de la part de citoyens, d'organismes et de parlementaires canadiens. Notre comité a également adopté des motions demandant à la vérificatrice générale d'examiner certains sujets, tout comme le Parlement. Bien entendu, la vérificatrice accorde la priorité aux demandes émanant directement du Parlement, mais elle tient aussi compte des motions du Comité avec beaucoup de sérieux. Nous avons des exemples où elle a accepté les motions du Comité, et d'autres, où elle les a déclinées pour diverses raisons. Vous pouvez consulter la correspondance à ce sujet, si vous le souhaitez.
En tant que comité des comptes publics, nous sommes dans une position privilégiée pour envoyer des motions à la vérificatrice. Ce n'est pas quelque chose à faire à la légère ou trop rapidement. Je pense qu'il faut en discuter.
[Français]
Monsieur Lemire, je pense que plusieurs membres voudront savoir pourquoi cela devrait être une priorité non seulement pour vous, mais aussi pour notre comité. Comme député, vous avez la liberté d'envoyer votre demande à la vérificatrice générale et, comme membre de ce comité, vous pouvez aussi nous demander de nous joindre à vous. Cependant, je ne pense pas que ce soit une décision à prendre rapidement.
[Traduction]
Je peux me tromper.
[Français]
Toutefois, ce n'est pas à moi de décider non plus.