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C'est parfait, je peux donc commencer.
Comme vous l'avez dit, je m'appelle Elena Bennett. Je suis professeure adjointe à l'Université McGill et je suis basée ici à Sainte-Anne-de-Bellevue.
Cela fait 20 ans que j'étudie l'agriculture, en particulier les effets de l'utilisation d'engrais sur la qualité de l'eau et des sols. Ces 10 dernières années, mes recherches ont davantage porté sur la gestion des sols dans les zones agricoles et sur la connaissance des multiples bienfaits qu'apportent les terres agricoles pour les communautés. Non seulement ces terres permettent la production alimentaire et les retombées économiques associées, mais elles ont aussi d'autres fonctions bénéfiques: usages récréatifs, gestion des inondations, purification de l'eau, régulation climatique par le stockage du carbone et bien d'autres encore.
Nous appelons ces retombées positives « écoservices », terme qui intéresse beaucoup le milieu des chercheurs et celui des gestionnaires depuis une dizaine d'années. C'est ce dont je vais parler aujourd'hui.
Je voudrais commencer par vous adresser mes remerciements pour cette invitation. Je suis très heureuse de voir que le gouvernement prend les changements climatiques au sérieux et qu'il se penche sur les répercussions du phénomène sur d'importants secteurs canadiens.
Je me propose de vous entretenir d'une idée générale qui m'amènera à deux recommandations auxquelles vous pourriez réfléchir. Cette idée est la suivante: quand nous pensons à l'univers agricole, il nous faut voir au-delà de la production alimentaire. S'il est vrai que les paysages agricoles sont très importants pour la production alimentaire et l'économie, il est également vrai qu'ils procurent aux Canadiens bien d'autres services qui sont largement sous-estimés, voire ignorés.
Si vous songez à votre paysage agricole canadien favori, vous imaginerez peut-être des champs de pommes de terre de l'Île-du-Prince-Édouard, des champs de canola dans les Prairies, des champs de maïs ou de soja ici au Québec ou encore des vergers en Colombie-Britannique. Si vous pensez à ce paysage et que vous essayez d'établir la liste des bienfaits que nous en retirons, soit les écoservices, vous songerez sans doute d'abord à l'eau et à la nourriture, peut-être au bois de chauffage ou encore, par ici, au sirop d'érable. Si je vous incite à y réfléchir un peu plus longtemps, vous pourriez aussi considérer les aspects esthétiques, les possibilités de loisirs et de randonnée ou encore la source d'inspiration que peuvent constituer ces paysages pour les activités artistiques ou culturelles.
Enfin, si vous approfondissez encore la réflexion, vous admettrez peut-être que ces paysages aident à la gestion des inondations, qu'ils régulent le climat, qu'ils stockent le carbone dans les arbres et dans le sol et qu'ils fournissent de l'eau de bonne qualité pour la consommation, la pêche et la baignade.
Le problème tient à ce que, pour l'instant, notre seule préoccupation est l'accroissement de l'efficacité de la production alimentaire et que cela entraîne une diminution considérable des autres écoservices fournis par ces paysages agricoles. Autrement dit, il existe des liens entre ces différents écoservices. Par exemple, si je veux produire plus de nourriture ou augmenter les rendements, j'aurai peut-être davantage recours aux engrais, mais cela provoquera sans doute une baisse de la qualité de l'eau. Ce type de relations existe dans de très nombreux paysages agricoles.
Il y a quelques années, l'Évaluation des écosystèmes pour le millénaire, une campagne de 5 ans, financée par l'ONU, à laquelle ont participé plus de 1 000 personnes et qui visait à évaluer l'état de la planète en matière d'écoservices, a conclu que les services de production alimentaire et de production de fibres étaient en hausse, mais que les autres services, en particulier ceux en lien avec l'agriculture, comme la gestion des inondations ou la qualité de l'eau à usage récréatif, étaient en déclin. Par ailleurs, cette évaluation a révélé que la demande augmentait pour tous les types de services.
Il y a une pression énorme actuellement en faveur du développement de l'agriculture, de l'accroissement de la production à des fins économiques et de la sécurité alimentaire. Puisqu'il est très facile de quantifier la valeur économique de la production alimentaire, il me semble que nous sommes parfois pris dans des politiques et des décisions qui s'attachent uniquement à cet aspect des paysages agricoles. Il est pourtant vital pour les Canadiens que nous n'oubliions pas toutes les autres richesses, tous les autres écoservices que rendent ces paysages, avant qu'il ne soit trop tard.
De quelle manière? Cette question m'amène à la première recommandation que je voudrais vous faire. Il s'agit de mettre en oeuvre des politiques, de trouver du financement et de prendre des mesures générales qui encouragent les quatre actions suivantes: mesurer la production biophysique de ces autres services non-alimentaires; évaluer la demande existante pour ces autres services; savoir ce qu'attendent les gens des paysages qui les entourent; estimer les bienfaits qu'apportent aux personnes ces paysages agricoles, au-delà de l'alimentation; enfin, faire en sorte que les agriculteurs et les collectivités agricoles puissent bénéficier du fait qu'ils procurent ces services aux autres Canadiens.
Tous les efforts pour faire ces évaluations ou pour permettre que les agriculteurs bénéficient des services qu'ils rendent nous aideront à ne pas oublier que ces paysages agricoles sont à l'origine d'autres bienfaits. De plus, cela encouragera les collectivités agricoles à poursuivre leurs actions afin que nous puissions continuer à bénéficier des services rendus par ces paysages agricoles.
Permettez-moi de passer à ma deuxième recommandation, qui porte plus directement sur la résilience et qui, à bien des égards, est liée à la première.
Une grande partie de nos efforts vise à optimiser durablement les récoltes, tout en tenant compte de l'environnement. Toutefois, ce n'est pas suffisant. Je parle de stratégies visant à augmenter le rendement par volume d'eau utilisé pour l'irrigation, à augmenter le rendement par quantité d'engrais utilisée ou à réduire les émissions de gaz à effet de serre par unité de produit récoltée. Ces mesures sont importantes et nécessaires, mais elles ne seront pas suffisantes et elles provoqueront probablement à terme une baisse de la résilience de ces collectivités agricoles face aux changements climatiques.
Autrement dit, nous avons réussi à augmenter de façon extraordinaire les rendements agricoles dans les parties du monde qui ont accès aux engrais et à la technologie, mais bien des choses indiquent que les mesures prises en vue d'accroître l'efficacité au sens étroit de la production agricole sans penser à la résilience, entraînent des fluctuations très dommageables de la production alimentaire et des coûts alimentaires, et qu'elles ont des conséquences environnementales négatives.
Par exemple, les pollinisateurs naturels des cultures sont en déclin dans le monde entier, y compris au Canada, en raison du changement d'affectation des terres, de l'emploi des pesticides et d'autres changements en cours, mais les colonies d'abeilles mellifères d'élevage ne suffisent pas à compenser ces disparitions.
Je milite pour que nous réfléchissions à une agriculture résiliente. De quelle manière pouvons-nous répondre à la demande de produits agricoles et à la croissance économique à court et long terme sans compromettre...
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour.
Tout d'abord, je remercie les membres de leur invitation, et je les remercie de l'intérêt qu'ils portent aux activités de recherche de notre institut. Mon nom est Aubert Michaud. Je suis chercheur à l'Institut de recherche et de développement en agroenvironnement, l'IRDA, en conservation des sols et de l'eau depuis la fondation de l'Institut, en 1998.
L'IRDA est un institut de recherche qui compte une centaine d'employés réguliers. Dix-huit équipes de recherche sont à l'oeuvre et se penchent sur différents enjeux de conservation des sols et de l'eau, de la qualité de l'air et de biodiversité dans le secteur agricole.
Pour ma part, mon équipe et moi travaillons principalement à l'accompagnement d'actions concertées de communautés rurales ciblées sur les enjeux de gestion de qualité de l'eau.
Un premier constat découle des projections climatiques, et c'est évidemment l'accroissement de la saison de croissance. Évidemment, cela comporte beaucoup de possibilités et de bénéfices pour la communauté agricole.
Les changements climatiques présentent aussi des enjeux, particulièrement sur le plan de la distribution des surplus et des déficits en eau.
Je vais maintenant vous présenter quatre importants enjeux qui méritent notre attention et, assurément, des mesures d'adaptation.
Notre premier enjeu est en lien avec l'accroissement des pluies hivernales. Clairement, la saison sera plus longue et le printemps sera plus hâtif, mais d'importants volumes de ruissellement seront gérés, à cause de l'effet de précipitations sur les sols gelés et couverts de neige. On n'a qu'à penser, par exemple, aux crues de 2011 dans la Vallée-du-Richelieu et, plus récemment, à celles du printemps 2017, qui ont eu lieu dans plusieurs régions du Québec. Malheureusement, cela a démontré les effets dévastateurs des pluies sur un abondant couvert de neige. Des sols gelés ou saturés en eau sont alors vulnérables à l'émission de ruissellements de surface.
Depuis 20 ans, nos suivis hydrométriques à petits bassins versants, expérimentés au Québec, démontrent que, une année sur deux, les volumes de ruissellement les plus importants sont effectivement observés en période hivernale et tôt au printemps. Il y a donc vraiment lieu d'adapter nos critères hydrologiques de conception des ouvrages agricoles à cette situation.
Retenons que les critères actuels sont essentiellement ciblés sur les débits de pointe générés par les précipitations intenses en période estivale. De plus, beaucoup d'investissements sont consentis chaque année, au Québec, à l'entretien de 30 000 kilomètres de cours d'eau. Dans certaines régions, en Montérégie notamment, la récurrence des travaux est préoccupante.
Plusieurs municipalités font part de leurs préoccupations à l'égard de l'augmentation des débits de pointe ou de sédimentation accrue. Il y a là une occasion de faire des choses différemment et d'agir de façon concertée, non seulement en ce qui a trait à l'aménagement des cours d'eau, mais aussi à l'aménagement des rives et des terres agricoles. Les techniques sont connues. Le défi se pose surtout à l'échelle humaine, soit dans la concertation des intervenants et dans l'accompagnement technique, financier et réglementaire de ces interventions.
La conservation à long terme de la qualité des sols est un autre enjeu important interpellé par les changements climatiques. Il est ici particulièrement question de préserver la condition physique de nos sols et d'assurer la conservation de son principal capital de fertilité, soit sa matière organique.
La compaction des sols et les problèmes d'égouttement viennent en tête de liste des préoccupations des producteurs de grandes cultures au Québec. Actuellement, plusieurs entreprises agricoles doublent les drains agricoles dans leurs champs. En fait, cette préoccupation ne date pas d'hier. Déjà à la fin des années 1980, un vaste inventaire sur la dégradation des sols concluait à une dégradation de la structure des sols sur plus de 400 000 hectares.
Plus récemment, le portrait de l'industrie des grains fait état, au Québec, d'une baisse moyenne de 15 % du taux de matière organique sur à peine 10 ans, soit entre 1998 et 2009. Au centre du Québec, la diminution moyenne pour la même période a atteint 30 %. Ce problème a, par ailleurs, motivé le financement, par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, ou MAPAQ, d'une étude sur la santé des sols à l'échelle de la province. L'étude a été mise en oeuvre cette année, et elle est coordonnée par l'IRDA.
L'accroissement de la durée de la saison de croissance offre une belle occasion de remettre en condition physique nos sols et d'assurer la préservation de matières organiques. L'introduction de cultures de couverture est assurément l'un des moyens les plus efficaces. La culture de couverture est une culture qui est implantée avec ou après la culture principale. Elle comporte l'avantage d'améliorer la structure du sol, d'apporter la matière organique, de stocker des éléments nutritifs et de protéger le sol contre l'érosion. Ces bénéfices sont particulièrement importants lorsque les cultures de couverture sont implantées avec une céréale à paille, comme le blé, par exemple.
Cette culture permet alors à la culture de couverture d'avoir plus de temps pour se développer, comparativement au maïs ou au soya, d'où l'intérêt vraiment central de ramener la céréale à paille dans la rotation maïs-soya au Québec, qui domine présentement le paysage des grandes cultures.
En ce qui a trait à la qualité de l'eau, un des principaux enjeux qui interpelle le secteur agricole est l'eutrophisation des plans d'eau et la prolifération des cyanobactéries. Plusieurs plans d'eau en milieu rural sont touchés par des interdictions de baignade ou par des contaminations de prises d'eau. Il s'agit donc un important enjeu de santé publique. L'apport de phosphore est considéré comme le principal facteur à l'origine de ces phénomènes. En région agricole, le ruissellement et le drainage des terres contribuent généralement à la plus large part des apports diffus de phosphore aux plans d'eau.
Concrètement, la première ligne de défense pour retenir le phosphore sur nos terres agricoles est le contrôle de l'enrichissement des sols. À ce titre, retenons que l'enjeu se situe d'abord sur le plan des engrais de ferme, des fumiers. En effet, les engrais de ferme constituent 65 % du phosphore utilisé en agriculture au Québec, qui est de l'ordre de 95 000 tonnes, contre 35 % pour ce qui est de l'engrais minéral. Globalement, l'apport en phosphore dépasse d'environ 30 % le prélèvement des cultures. Il y a donc un enrichissement des sols.
Par exemple, dans les zones de concentration d'élevage en Montérégie, le taux critique de richesse des sols, soit 7,7 % de saturation en phosphore, est atteint pour 40 % des superficies en culture. Disposer des engrais de ferme devient donc problématique. Une solution efficace au problème consiste à réduire à la source la teneur du lisier en phosphore par la séparation des fractions solide et liquide aux bâtiments d'élevage. Les techniques, qui sont connues et efficaces, sont largement utilisées en Europe. Elles ont été évaluées au Québec par certains de mes collègues de l'IRDA. La fraction liquide, riche en azote, peut alors être valorisée sur les sols riches en phosphore.
Le fait que la majorité des épandages d'engrais de ferme soit effectuée pendant les périodes où les ruissellements risquent de survenir, donc au printemps et à l'automne, constitue un autre élément du problème. En raison des sols humides, ces épandages contribuent à la compaction des sols. Encore là, la culture des céréales à paille permet de valoriser nos engrais de ferme, de réduire la compaction des sols et, en prime, de stocker des éléments nutritifs.
Enfin, les changements climatiques appréhendés vont se traduire par des déficits en eau plus importants durant la saison de croissance. Deux facteurs jouent: des saisons plus chaudes et des précipitations plus intenses. Cela va faire en sorte qu'une proportion plus faible des pluies sera stockée dans les sols.
En ce qui a trait à l'approvisionnement en eau pour les productions agricoles, il y a donc lieu de développer une vision à long terme qui prenne en compte la disponibilité des eaux de surface et souterraines ainsi que la consommation de l'ensemble des usagers...
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Merci beaucoup de vos témoignages.
Je représente une circonscription très agricole. En effet, 85 % du territoire de la circonscription de Shefford est considéré comme étant un secteur agricole. Évidemment, je discute régulièrement avec les producteurs, et ces derniers s'inquiètent des changements climatiques. Cela crée sans aucun doute une certaine insécurité.
Cependant, plusieurs me parlent aussi de possibilités. Comme vous l'avez dit, le secteur agricole est extrêmement résilient, mais il est toujours prêt à apporter des solutions et à s'adapter aux différentes contraintes auxquelles il fait face.
J'aimerais que vous me parliez de ces possibilités. Monsieur Michaud, comme vous en avez brièvement parlé au début de votre présentation, Mme Bennett pourrait répondre à ma question en premier.
Que pensez-vous de la possibilité que nos producteurs agricoles augmentent leur production? Il souhaitent évidemment toujours nourrir les habitants de notre pays, et il y a actuellement beaucoup de possibilités sur l'échiquier mondial. Comment voyez-vous les occasions qu'a le secteur agricole d'augmenter sa production?
Madame Bennett, je vous entendrai d'abord, et monsieur Michaud, vous pourrez répondre par la suite.
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Votre question est très pertinente.
La plupart des enjeux, et c'est aussi souvent le cas pour les solutions, concernent plusieurs intervenants. J'ai entre autres parlé de l'aménagement des terres. Il y a beaucoup de préoccupations à ce sujet dans le monde municipal. D'ailleurs, c'est une préoccupation que partagent souvent les producteurs agricoles. Le drainage souterrain est peut-être leur principal actif en ce qui concerne la productivité de leurs cultures. Évidemment, l'aménagement des cours d'eau ou des terres agricoles concerne les mondes municipal et régional, les autorités provinciales et même des réglementations fédérales.
Les techniques sont souvent connues, mais il devient difficile de vraiment concerter les mesures et même d'assurer une cohérence des encadrements technique, financier et réglementaire.
Comme je suis un scientifique, ce n'est pas à moi de commenter le positionnement du gouvernement fédéral. Toutefois, je peux dire qu'il y a assurément des éléments importants du côté des infrastructures et des investissements durables dans l'aménagement intégré des cours d'eau et des terres, par exemple, .
De plus, des réglementations environnementales fédérales sont touchées dans ces projets. C'est important que les réglementations limitent les situations problématiques, mais aussi qu'elles ne nous empêchent pas d'innover et de tenter de nouvelles approches, entre autres, en matière d'aménagement des cours d'eau.
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C'est effectivement le cas. Votre question est très pertinente.
J'aimerais évoquer rapidement le rapport sur la conservation des sols produit par le Comité sénatorial permanent de l'agriculture, des pêches et des forêts publié en 1984 et intitulé « Nos sols dégradés : le Canada compromet son avenir » ou rapport Sparrow. Vous avez peut-être vu ce document, qui a assurément eu un effet important sur le développement de la culture sans labour au cours des années 1980.
Nous sommes conscients que, dans l'Ouest, cette pratique est maintenant presque systématique. Au Québec, elle touche tout de même un peu plus de 50 % des superficies. Il reste que, concrètement, c'est vraiment la rotation maïs-soya qui domine. En général, le soya se prête mieux à une absence de labour, mais il laisse malheureusement très peu de résidus de culture à la surface du sol. Par surcroît, si des engrais de ferme ne sont pas incorporés, la perte de phosphore dans le ruissellement de surface s'en trouve multipliée.
Le semis direct est en effet un actif intéressant, mais il faut considérer la diversification ou l'amélioration de la rotation. J'ai parlé plus tôt de l'introduction de céréales à paille, notamment. Or ces dernières, particulièrement l'avoine et l'orge, ont malheureusement connu un déclin important. Il y a sûrement un marché très intéressant à développer et avantageux pour la conservation des sols. C'est le cas des céréales d'hiver au Québec, par exemple, où le climat sera plus favorable. Cela va permettre entre autres l'introduction de cultures de couverture, une pratique qui est beaucoup moins efficace dans le cas du soya et du maïs.
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Je vous remercie de votre question.
En fait, il y a deux types d'enjeux. Premièrement, il y a les enjeux liés à la gestion quantitative de l'eau. Plus tôt, j'ai exprimé des inquiétudes à l'égard des excédents, des crues hivernales en lien avec les précipitations sur les sols gelés et la fonte des neiges. Cet un enjeu préoccupe évidemment le milieu rural, mais il peut également préoccuper les communautés urbaines près des exutoires des bassins versants ruraux. Il s'agit donc d'un enjeu collectif important.
La question des déficits hydriques est aussi un enjeu. Nous en avons parlé plus tôt. La question se pose peut-être beaucoup plus dans l'Ouest canadien qu'au Québec. Des inquiétudes commencent à se manifester, entre autres en lien avec la qualité de l'eau d'irrigation. Dans certaines régions, c'est un problème, car si elles ne peuvent plus avoir accès à l'eau de surface pour faire de l'irrigation, cela crée une pression supplémentaire sur les eaux souterraines. De plus, il y a évidemment d'autres utilisateurs. Il y a donc vraiment un enjeu de conciliation d'usage de l'eau.
L'autre aspect concerne évidemment la qualité de l'eau. Des saisons plus chaudes risquent d'accroître la prolifération de cyanobactéries et des processus d'eutrophisation dans les plans d'eau. Beaucoup de plans d'eau sont déjà touchés dans l'Est du Canada et au Québec.
Je pense qu'il faut être encore plus vigilant en ce qui a trait au contrôle de l'enrichissement de nos sols en phosphore; il faut travailler au bâtiment d'élevage pour contenir le phosphore dans les phases solides, les déjections; surtout, il faut travailler avec des systèmes de cultures pour développer des fenêtres d'épandage moins problématiques pour la compaction des sols et il faut avoir un meilleur recyclage des éléments nutritifs. Rien ne se perd, rien ne se crée, mais tout peut se traduire en bénéfice gagnant-gagnant pour les producteurs agricoles et les communautés situées en aval.
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Nous travaillons actuellement sur huit projets différents en collaboration avec des chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada à l’Île-du-Prince-Édouard et à Fredericton, ainsi qu’avec quelques agents du ministère de l’Agriculture de l’Île-du-Prince-Édouard et un professeur du Collège d’agriculture de la Nouvelle-Écosse.
Quant au changement climatique et à son impact sur l’Île-du-Prince-Édouard, nous observons entre autres choses plus de degrés-jours de croissance pour les cultures. Nous assistons en quelque sorte à un prolongement de la saison de croissance, à un changement dans la configuration de nos précipitations et à une légère augmentation de la période sans gelée.
Qu’est-ce que cela signifie pour notre secteur?
Nous entrevoyons la possibilité de produire différentes cultures que nous n’aurions peut-être pas pu cultiver autrement à l’Île-du-Prince-Édouard. Maintenir le financement de la recherche versé à Agriculture et Agroalimentaire Canada, ou AAC, et à d’autres groupes, nous permettrait d’étudier les autres cultures qui pourraient être utilisées.
Le changement climatique pourrait éventuellement entraîner un rendement plus élevé pour certaines de nos cultures, en raison des jours de croissance plus longs, surtout pour les pommes de terre.
À titre de producteurs agricoles, nous pourrions vraiment tirer parti d’une recherche accrue sur les nouvelles variétés de cultures existantes et les nouvelles cultures qui pourraient prospérer à l’Île-du-Prince-Édouard.
Par ailleurs, nous observons que les changements climatiques produisent des sécheresses prolongées qui risquent certainement de réduire le rendement et la qualité de nos cultures de pommes de terre.
Il y a aussi moins de gel pendant les mois d’hiver, ce qui n’est pas tout à fait mauvais à certains égards. Par ailleurs, le gel contribue à notre système de lutte antiparasitaire. Sans les grandes gelées, nous assistons à une augmentation des populations d’insectes ravageurs, de certaines maladies du sol et des mauvaises herbes.
Nous cherchons à poursuivre notre collaboration avec AAC et d’autres groupes dans le but de nouer des partenariats sur les nouvelles stratégies nécessaires pour gérer l’eau et sur certaines nouvelles mesures qui pourraient aider à protéger les cultures contre les populations nouvelles ou plus importantes de ravageurs. Nous voulons également nous attaquer aux nouveaux ravageurs et améliorer la gestion du stockage.
Nous avons besoin d’informations et de données pour améliorer notre prise de décisions et savoir quand il faut irriguer, quelle quantité d’eau utiliser et où l’appliquer, etc. Parmi les producteurs de notre groupe, 80 % utilisent l’irrigation, y compris Gordon et moi. L’Île-du-Prince-Édouard gagnerait à ce qu'il y ait plus de recherches sur les systèmes d’irrigation appropriés. Il existe différents types de sols. L’irrigation a mieux fonctionné dans certains secteurs de l’Île-du-Prince-Édouard. Différentes techniques d’irrigation peuvent être utilisées. À notre avis, il s’agit d’une véritable occasion pour l’Île-du-Prince-Édouard de coopérer avec AAC dans le but de faire avancer le dossier de l’irrigation.
L’une des choses que nous avions soulignées dans notre mémoire, mais dont nous ne vous avons pas fait part dans notre exposé, c’est que le rendement de la pomme de terre a pratiquement stagné au cours des dernières années à l’Île-du-Prince-Édouard, tandis que celui des autres régions des États-Unis et du Canada augmente régulièrement. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons formé ce groupe, et nous essayons de travailler en étroite collaboration avec les chercheurs d’AAC en les invitant à venir sur le terrain avec nous. Cela a pour but de créer de bonnes relations avec eux, de renforcer la confiance et, nous l’espérons, de dresser un bilan des aspects positifs et négatifs à la fin des projets et de transmettre ces renseignements à nos collègues producteurs. Lorsque cette confiance sera instaurée, nous espérons que notre industrie mettra à profit les résultats de ces projets de recherche.
Allez-y, Gordie.
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Je vous remercie de me donner l'occasion de m’entretenir avec vous.
Comme cela a été mentionné, je suis professeur adjoint et titulaire de la chaire junior de l’Agriculture et de l’Environnement de l’Université de la Colombie-Britannique. Je suis écologiste agricole. Mon rôle est d’aider les agriculteurs à réduire leur impact sur l’environnement, mais aussi à réduire l’impact de l’environnement sur l’agriculture. Plus précisément, mon rôle est d’aider les agriculteurs à s’adapter aux changements climatiques.
Je suis également président du conseil d’administration de l’Agricultural Climate Adaptation Research Network de la Colombie-Britannique, l’ACARN. Il s’agit d’un réseau qui comprend cinq universités de la province, l’industrie, des ONG et des organismes gouvernementaux. L’objectif de ce réseau de recherche est d’améliorer la capacité des agriculteurs de la Colombie-Britannique à s’adapter au changement climatique.
Mes connaissances et mon expérience portent principalement sur la Colombie-Britannique, mais je crois qu’une partie de ce que je vais dire s’applique généralement aux agriculteurs dans l’ensemble du pays.
Ici, en Colombie-Britannique, nous prévoyons une croissance des températures et des précipitations, ce qui pourrait représenter une excellente occasion pour nos producteurs, puisque le nombre de degrés-jours de croissance augmenterait. Cependant, en raison de l’augmentation des précipitations, on s’attend à ce que cela se produise pendant les importantes saisons intermédiaires: au printemps, quand les agriculteurs préparent leurs champs pour la plantation et à l’automne, quand ils récoltent. C'est un défi. Au cas où vous ne le sauriez pas, l’utilisation d’équipements lourds sur des sols saturés peut causer des dommages irréparables à ces sols, ce qui a une incidence sur la productivité du système et la viabilité à long terme de la ferme.
En ce qui concerne les prévisions pour la Colombie-Britannique, les modèles indiquent que les précipitations pourraient augmenter de 12 à 15 %, même d’ici 2030. Si nous devions tirer parti d’un plus grand nombre de degrés-jours de croissance, il nous faudrait certainement améliorer le drainage.
L’autre facteur important dont il faut tenir compte est celui de l’augmentation des précipitations pendant les saisons intermédiaires, augmentation qui n’est pas nécessairement avantageuse pour la dynamique de l’eau pendant la saison de production. L’augmentation des précipitations réduira vraisemblablement l’accumulation de neige. C’est dans le manteau neigeux que nous emmagasinons l’eau pour l’utiliser à des fins d’irrigation en été. La diminution de cette ressource pourrait nous forcer à utiliser de plus en plus les eaux souterraines pour l’irrigation. Le problème, ici, en Colombie-Britannique, c’est que nous n’avons pas une bonne idée de la condition de notre eau souterraine ni des changements qui ont une incidence sur elle. Nous n’avons pas non plus bien planifié quant aux autres ressources hydriques.
Je crois que vous aimeriez aussi entendre parler du sol et c’est sur cela que porte une bonne partie de ma recherche. Il est clair que nous pourrions régler certains de ces problèmes en modifiant notre gestion des sols. Nous pourrions également aider à atténuer les effets du changement climatique dans son ensemble. En augmentant la matière organique du sol grâce à des pratiques de gestion différentes, nous pourrions accroître la capacité de rétention d’eau du sol, tout en améliorant sa composition, les taux d’infiltration et, dans l’ensemble, la résilience de nos cultures et de nos systèmes agricoles.
Un certain nombre de pratiques de gestion bien connues peuvent accroître la teneur en matière organique du sol. Le défi consiste à amener les agriculteurs à adopter ces pratiques en dépit des contraintes liées à la main-d’oeuvre et à d’autres facteurs économiques. Certaines de ces pratiques doivent être encouragées d’une façon ou d’une autre. Dans l’ensemble du Canada, on pourrait augmenter considérablement la teneur en matière organique du sol sur le 20 % des terres agricoles qui sont modérément ou sévèrement dégradées et qui ne piègent pas de carbone.
Les changements climatiques représentent un défi énorme pour l'agriculture, comme pour les autres secteurs, mais les agriculteurs seront parmi les premiers et les plus durement touchés. Comme nous l'avons entendu dire, ils ont déjà pris conscience du problème. Ils en sont conscients, ici, en Colombie-Britannique. La principale difficulté est qu'il s'agit d'un phénomène de grande ampleur dont l'évolution est lente et qu'il est difficile de faire la distinction entre les fluctuations des tendances météorologiques que nous avons constatées par le passé et les changements assez spectaculaires auxquels nous nous attendons.
Nous venons de tenir un atelier, la semaine dernière, avec un certain nombre de groupes du secteur et il est évident qu'ils ont toute une série de priorités de recherche dans les domaines de la lutte antiparasitaire, de la gestion des nutriments, de la lutte contre les maladies et de la gestion de l'irrigation, mais un grand nombre de ces enjeux ne correspondent pas à ce que devraient être les priorités de recherche à long terme.
Pour les chercheurs comme nous qui pensent à l'avenir, ce sont les conséquences plus dramatiques qu'auront les changements climatiques qui représentent le principal défi. Comment obtenir le financement nécessaire s'il faut que le secteur agricole en verse la contrepartie? De toute évidence, les agriculteurs s'intéressent au court terme, ce qui est important, même essentiel, mais nous devons aussi gérer le long terme. Comment allons-nous faire des recherches pour prévoir les besoins du secteur dans 10 ou 30 ans si nous avons besoin de son financement de contrepartie alors qu'il s'intéresse surtout au présent?
Ce que je demande à vous tous c'est de nous aider à sortir des sentiers battus. Comment allons-nous financer la recherche afin d'être prêts à relever les grands défis qui s'annoncent?
Nous devons aussi réfléchir à des moyens de remédier à la complexité de la situation. Les changements climatiques sont extrêmement complexes. Nous devons réfléchir aux problèmes économiques et environnementaux, de même qu'aux enjeux sociaux que cela soulève. Nous devons aussi réfléchir aux possibilités qui s'offrent à nos producteurs locaux, mais en tenant compte de la situation de l'agriculture dans l'ensemble du pays.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Encore une fois, j'apprécie les excellents renseignements que nos témoins nous fournissent. C'est toujours un plaisir de voir des jeunes producteurs se regrouper pour présenter des initiatives et des projets comme celui que vous avez entrepris. Il est vraiment encourageant de voir que vous sortez des sentiers battus, que vous vous attaquez à certains des problèmes auxquels vous êtes confrontés, et cela collectivement, ce qui est merveilleux à voir dans le bassin versant que vous vous partagez.
Ma circonscription est le sud-ouest de l'Alberta et je suis donc au coeur de la région de l'élevage bovin, mais nous produisons aussi un peu de pommes de terre au sud. Cavendish vient d'ouvrir une usine.
Je suis content que vous ayez abordé la question de l'ARLA et de l'imidaclopride, car je suppose que c'est ce dont vous parliez à propos du ver fil-de-fer. Je sais que cela a un impact énorme sur la culture de la pomme de terre, mais les producteurs de canola et de légumineuses utilisent également ce produit en Alberta. Je sais que les horticulteurs de l'Ontario en dépendent aussi dans une large mesure.
Je crois que votre groupe exploite environ 20 000 acres. Pouvez-vous nous dire quelles conséquences la perte de certains de ces outils aurait pour votre secteur? C'est, je pense, le message que nous devons envoyer à l'ARLA. Il est évident, et je pense qu'un bon nombre de mes collègues partagent cet avis, que chacun discute du problème de son côté. Santé Canada et l'ARLA ne parlent pas au secteur agricole. Ils ne comprennent pas que les décisions qu'ils vont prendre auront des conséquences pour nos producteurs et notre économie agricole.
Pouvez-vous en parler afin que ce soit consigné noir sur blanc? Avez-vous une idée de l'impact économique auquel il faut s'attendre si vous perdez certains de vos outils?
Nous avons obtenu un peu moins d'un million de dollars pour réaliser un projet d'atténuation des gaz à effet de serre. Nous plantons des saules non pas à l'intérieur, mais à proximité des zones tampons dans nos exploitations agricoles. C'est avec un double objectif.
Le premier est de séquestrer le carbone dans le sol. Nous travaillons avec un professeur de l'Université Dalhousie et nous allons embaucher deux étudiants de maîtrise qui vont étudier les émissions de gaz à effet de serre provenant des arbres et mesurer la séquestration du carbone dans le sol.
Nous nous servons aussi de ce projet en tant que pratique exemplaire de gestion agroforestière. C'est assez facile. Les saules sont faciles à planter et ils poussent vite. Comme ils poussent vite, ils sont coupés tous les trois ans. Une fois qu'ils sont coupés, ils repoussent encore plus rapidement. Ils créent un habitat supplémentaire dans les champs pour les espèces sauvages.
Nous réalisons ce projet parce que nous y voyons beaucoup d'avantages sur le plan environnemental et aussi parce qu'il s'agit d'une pratique très facile et bon marché que les agriculteurs peuvent adopter. Nous réalisons ce projet dans 12 endroits différents de la province. Nous avons fait des plantations dans 12 sites. Les analyses et les recherches se dérouleront sur une période de cinq ans pour ce projet.
Nous espérons qu'à la fin du projet, nous aurons démontré aux agriculteurs que c'est quelque chose qu'ils peuvent faire très facilement dans leurs prairies. Comme ce sont des terres qui ne sont plus en production, cela n'enlève rien à leur superficie cultivée. D'autre part, les saules sont faciles à planter et à gérer.
Un des chercheurs avec qui nous travaillons de très près à deux autres projets vient de proposer d'étendre cette recherche à la biomasse. Comme les arbres sont coupés tous les trois ans, il examine si cette biomasse pourrait être utilisée dans les champs de pommes de terre pour combattre les maladies et enrichir le sol en matière organique. Il a proposé de mener cette recherche sur une période de 5 à 10 ans.
Nous espérons que cela donnera une pratique exemplaire de gestion agroforestière que la plupart de nos producteurs de pommes de terre de l'île et d'ailleurs pourront facilement adopter.
Un député: Quelle sera la durée…?
Mme Andrea McKenna: La durée prévue est de cinq ans.
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Notre vision de l’agriculture de précision va commencer par la maîtrise de l’échantillonnage du sol.
Comme Jason y a fait allusion, j’ai investi dans une machine très coûteuse provenant du sud de l’Illinois. Elle couvre 100 acres en moins d’une heure. Je peux extraire 4 200 bouchons de terre. Le problème avec l’échantillonnage par quadrillage, c’est qu’il demande beaucoup de main-d’oeuvre et qu’il dépend entièrement de l’humain, si bien que l'erreur humaine est possible. Si l'on parle de la science des sols, on parle de différences de profondeur, et ainsi de suite, et c’est pourquoi j'ai cherché cette machine.
Nous allons commencer par l’échantillonnage du sol, avant de passer à la gestion des éléments nutritifs.
Je reviens tout juste, il y a trois jours, d’un voyage en Grande-Bretagne, où j'ai visité un producteur d’engrais qui utilise différentes sortes d'azote. Les résultats sont parfois différents, selon les températures. Il n’y a rien qui fonctionne mieux que ce dont nous parlons actuellement: nous devons faire plus attention aux températures du sol.
Nous commençons à épandre des engrais tout au long de la saison, et pas seulement en une seule passe en mai ou en juin en espérant que tout ira bien. Nous devons nous intéresser davantage à la question. Nous devons apprendre nos éléments nutritifs et leurs caractéristiques avec les changements climatiques, les températures et ainsi de suite.
Ensuite, nous allons prendre l'échantillonnage par quadrillage et la gestion des éléments nutritifs et introduire l’imagerie par drone dans la production des pommes de terre à l’Île-du-Prince-Édouard. Pour aller plus loin, nous investissons dans des cartes de rendement sur nos moissonneuses-batteuses. Essentiellement, vous pouvez imaginer que vous n'avez plus à rien deviner de votre rendement et de sa provenance. Vous pouvez vous concentrer sur l’endroit exact dans votre champ et voir pourquoi il a produit plus ou moins que vous ne l'aviez prévu.