La Chambre reprend l'étude, interrompue le 5 juin, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole encore une fois au sujet de l'importance du projet de loi . Je poursuivrai pour ainsi dire sur ma lancée.
Force est de reconnaître que le projet de loi est un texte législatif très important. Nous avons déjà discuté non pas nécessairement du projet de loi en tant que tel, mais plutôt des problèmes en cause. La mesure législative vise principalement à régler bon nombre de problèmes soulevés lors de la dernière campagne électorale.
Je suis convaincu de l'importance d'adopter une approche holistique face à l'enjeu le plus crucial pour le et même pour tout le caucus libéral. J'ai eu l'occasion d'y réfléchir longuement au cours des derniers jours en examinant le projet de loi , le projet de loi et ce que fait le pratiquement depuis le 28 avril dernier. Le fait de présenter les choses sous cet angle permet aux députés de mieux comprendre pourquoi le projet de loi est aussi important pour tous les Canadiens.
Il est intéressant de noter que le projet de loi a reçu l'aval de l'Association canadienne des policiers, qui a dit l'appuyer fermement. Ce n'est pas rien. L'autre point que je voudrais souligner d'emblée, c'est que les libéraux attachent beaucoup d'importance aux droits individuels. En fait, c'est un gouvernement libéral qui a fait adopter la Charte des droits. Nous prenons la protection de la vie privée très au sérieux, mais nous voulons aussi nous attaquer aux problèmes que les Canadiens nous ont demandé de régler pendant la dernière campagne électorale. C'est justement ce que fait le projet de loi .
Revenons un peu en arrière. Le parle de bâtir une économie canadienne unifiée. Cette volonté tient au fait que, pendant la campagne électorale, les Canadiens étaient préoccupés par Donald Trump, les droits de douane et le commerce. Les députés se souviendront que le président des États-Unis reprochait alors au Canada son inaction à l'égard du fentanyl et la porosité de sa frontière. Je me souviens avoir parlé, vers la fin de l'année dernière, du fait que la frontière du Canada est solide et étanche. En fin de compte, les conservateurs n'ont cessé de critiquer la gestion de la frontière et les explications données par le gouvernement au sujet de la solidité de nos frontières.
Comparons cela au temps où Pierre Poilievre siégeait au Cabinet. J'en ai déjà parlé. Quand il est question de la frontière, c'est la première chose qui vient à l'esprit de toute personne qui connaît un peu l'histoire parlementaire des 20 dernières années. Quand Pierre Poilievre siégeait au Cabinet, il faisait partie d'un gouvernement qui réduisait à hauteur de centaines de millions de dollars et de centaines d'emplois le soutien en matière de sécurité à la frontière canadienne.
Comparons cela au gouvernement précédent de Justin Trudeau, où nous avons vu un rehaussement du contrôle frontalier. Au bout du compte, nous devions au moins gérer les enjeux...
Une voix: Une hausse du recours aux banques alimentaires.
L'hon. Kevin Lamoureux : ...en haussant encore plus la sécurité à la frontière, pour reprendre le mot du député. C'est ce que fait le projet de loi , qui porte sur un enjeu qui irritait Donald Trump, si je peux le dire ainsi.
Un certain nombre de mesures ont été mises en place. Sous la gouverne du nouveau et du nouveau gouvernement, nous avons vu un investissement concret de 1,3 milliard de dollars de même qu'un engagement à embaucher 1 000 personnes à l'Agence des services frontaliers du Canada ainsi que 1 000 agents supplémentaires à la Gendarmerie royale du Canada. C'est un engagement concret qui provient d'une mesure budgétaire, et il changera les choses. On répond ainsi à de nombreuses préoccupations en offrant le soutien nécessaire, l'aide que procureront de nouveaux membres du personnel. À cela s'ajoute ce que nous avons aujourd'hui: un projet de loi substantiel pour compléter l'affectation budgétaire de 1,3 milliard de dollars en investissant dans des frontières sûres.
Je dis que nous devons examiner la question dans son ensemble, car tout cela vise à répondre à des préoccupations que Stephen Harper n'a pas réussi à régler complètement quand Pierre Poilievre faisait partie du Cabinet et du caucus conservateur, et à améliorer ce qui a été fait sous le gouvernement de Justin Trudeau. Ce que nous avons devant nous dans cette mesure législative est un autre élément nécessaire pour bâtir un pays plus fort et plus sain.
Le parle souvent d'avoir l'économie la plus forte du G7. Cette mesure va dans ce sens. Il suffit de regarder la conférence du G7 très fructueuse que nous venons tout juste d'avoir, que le premier ministre a exceptionnellement bien gérée selon moi. Au bout du compte, nous avons pu parler de certaines des mesures que nous avons prises pour corriger certaines des lacunes du passé. Le soutien accordé pour protéger nos frontières en fait partie, tout comme l'investissement dans l'armée. Pendant combien d'années nous a‑t‑on demandé de fournir un appui militaire?
Tout cela est important parce que lorsque nous nous assoyons à la table, il y a un rapport de force qui peut s'exercer en notre faveur. Nous pouvons ainsi faire valoir que nous avons consolidé nos frontières en investissant 1,3 milliard de dollars, que nous avons présenté un projet de loi substantiel et que nous respectons l'exigence de 2 % du PIB établie par les Nations unies. Des questions ont été soulevées par le passé en évoquant les moyens à la disposition du Canada: nos ressources naturelles, nos matières premières et notre population. Nous nous présentons à la table avec un bagage extrêmement solide.
Voilà pourquoi je crois que le projet de loi est très important. Il ne s'agit pas seulement de sécurité nationale. Il s'inscrit dans le cadre plus large d'une économie plus forte et plus saine en général.
Nous pourrions examiner certains éléments plus en détail. J'ai mentionné le fait que l'Association canadienne des policiers appuie le projet de loi, et elle a une très bonne raison de le faire. C'est parce que ces mesures montrent à nos partenaires à l'échelle locale, nationale et internationale que nous prenons la sécurité de nos frontières au sérieux et que nous voulons commencer à nous attaquer de manière plus concrète à des problèmes comme le fentanyl, les vols de voitures, la traite des personnes, la migration irrégulière et le crime organisé transnational. Ce sont des enjeux vraiment cruciaux.
Le gouvernement se concentre sur ces questions et y consacre beaucoup d'énergie. Je suis impatient de voir ce projet de loi adopté et renvoyé au comité. Je sais que certains ont des inquiétudes. Cependant, je pense qu'une partie de ces inquiétudes découle de la mésinformation véhiculée par le Parti conservateur.
Le meilleur exemple que je puisse donner à cet égard est un point qui a été soulevé lorsque le projet de loi a été présenté pour la première fois. J'écoutais alors les propos des députés conservateurs, qui affirmaient que cette mesure permettrait aux policiers et aux facteurs d'ouvrir le courrier des gens et n'importe quelle lettre. La plupart des Canadiens seraient très surpris d'apprendre que les forces de l'ordre n'ont même pas le pouvoir d'obtenir un mandat pour ouvrir une lettre en transit. Grâce à ce projet de loi, un représentant des forces de l'ordre pourrait désormais ouvrir une lettre en vertu d'un mandat général dûment justifié. Je n'y vois pas d'atteinte à la vie privée, puisque ce pouvoir serait soumis à un système de freins et contrepoids et à une procédure visant à protéger la vie privée de l'individu. Cela dit, cette mesure pourrait changer la donne.
Imaginons que quelqu'un puisse mettre du fentanyl dans une enveloppe et l'envoyer par la poste n'importe où au pays. Dans le système actuel, la police ou un agent de la paix ne peut rien faire. Oui, ils peuvent agir une fois que l'enveloppe est arrivée à destination, mais pas pendant qu'elle est en transit entre deux destinations. Je pense que la plupart des Canadiens seraient très surpris d'entendre cela. Contrairement à la mésinformation dont nous avons été témoins l'autre jour lorsque les conservateurs ont parlé du projet de loi, il ne s'agit pas d'une situation où tout est permis. Les lettres resteront confidentielles. Ce ne serait pas une violation de la vie privée, mais il faut protéger les gens. Il y a des collectivités au Canada qui sont très préoccupées par la livraison du courrier dans leurs collectivités et par les choses illégales qui sont placées dans des enveloppes. C'est une préoccupation légitime.
Nous entendons beaucoup parler d'extorsion. Samedi soir dernier, je visitais des gens chez eux, sur l'avenue Sanderson, et j'ai entendu parler de cas d'extorsion grave. Cette question a été soulevée à la Chambre. Encore une fois, le projet de loi à l'étude donnerait des outils supplémentaires aux organismes d'application de la loi pour lutter plus efficacement contre l'extorsion, la violence envers les enfants et la pornographie juvénile. Il permettrait de travailler davantage sur le dossier du blanchiment d'argent et d'autres types de transactions financières illégales. Le projet de loi permettrait d'accroître les communications avec le ministère de l'Immigration et des Réfugiés. Il permettrait aux provinces, aux territoires et à Ottawa d'en faire plus en matière d'échange de renseignements. Sur la scène internationale, le Canada fait partie du Groupe des cinq, ce qui nous permet d'échanger plus de renseignements par l'entremise de différents organismes. Je vois cela comme quelque chose de très sain et positif.
Cette mesure législative est une bonne chose pour les gens qui souhaitent vraiment qu'on renforce la sécurité frontalière afin de mieux protéger la population et l'intégrité de notre système d'immigration, notamment en ce qui a trait aux demandes d'asile et à d'autres questions de cette nature. J'espère que les conservateurs en prendront conscience et qu'ils appuieront le renvoi du projet de loi au comité au moment voulu.
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Monsieur le Président, c'est toujours avec plaisir que j'interviens au nom des gens de Kamloops—Thompson—Nicola. Avant de commencer, j'aimerais remercier quelqu'un qui m'a énormément aidé pour ma réélection durant la campagne. Je suis reconnaissant à Jesus Bondo pour son aide.
Voici ce que j'ai à dire. J'en ai parlé il y a quelques jours, mais rien n'a changé.
L'hon. Kevin Lamoureux: Vous dites toujours cela, Frank.
Frank Caputo: Maintenant, le député de Winnipeg me chahute.
Monsieur le Président, le député a prononcé un discours de 20 minutes. Pour les téléspectateurs, je précise que nous divisons souvent notre temps en discours de 10 minutes. Il livre un discours de 20 minutes pendant que les libéraux le regardent ou baissent les yeux. Je suis certain qu'il y a d'autres libéraux tous très compétents. J'en ai entendu quelques‑uns se prononcer, et pourtant aujourd'hui, pas un son. Je les invite presque à lever la main pour dire qu'ils veulent prendre la parole, et je demanderais le consentement unanime pour les entendre.
Comment se fait‑il que, pour un projet de loi si important, ce soit le député qui prononce les discours et qui pose toutes les questions? Que se passe‑t‑il au Parti libéral aujourd'hui pour que ce député soit le seul à pouvoir parler en son nom?
Monsieur le Président, je suis vraiment honoré de prendre la parole dans cette enceinte, grâce au soutien des merveilleux habitants de Selkirk—Interlake—Eastman, dont beaucoup m'ont fait part de leur opinion sur le projet de loi .
Je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Les conservateurs ont toujours été favorables au renforcement de nos frontières, non seulement pour assurer notre sécurité, mais aussi pour protéger nos collectivités et défendre les droits des Canadiens. Lors de la dernière campagne électorale, nous avons lutté vigoureusement en présentant un programme sur la façon de sécuriser nos frontières, notamment en augmentant le nombre d'agents frontaliers. Il nous faut au moins quelques milliers d'agents frontaliers de plus pour bien surveiller la frontière, et non pas seulement les points d'entrée, ce à quoi se limiterait le projet de loi . Nous voulons nous assurer que les agents ont les pouvoirs voulus pour surveiller toute la frontière, qu'il s'agisse de faire échec à l'immigration illégale, d'arrêter les gens qui essaient de passer en contrebande du fentanyl et d'autres drogues illicites dans notre pays, ou encore d'enrayer la traite des personnes. Il arrive souvent que des armes à feu illégales franchissent la frontière. Certes, le projet de loi qui nous occupe ici ne porte pas à fond sur cet aspect, et c'est pourquoi j'ai des préoccupations.
Nous devons nous assurer que nos frontières sont sûres. Lors de la campagne, notre chef, Pierre Poilievre, a parlé de renforcer la surveillance des frontières, notamment en utilisant des drones et des tours, ainsi que des scanneurs plus puissants aux points d'entrée terrestres et dans les ports maritimes, pour veiller à ce que tout ce qui entre dans notre pays soit examiné. De cette façon, nous saurions si des produits passent en contrebande au Canada, surtout les ingrédients nécessaires à la fabrication du fentanyl et d'autres opioïdes, qui causent tellement de tragédies dans nos collectivités et dans nos rues. C'est vraiment une triste réalité qui a des effets sur bien des familles. Nous devons aussi veiller à scanner les éléments qui sortent du pays, mais le projet de loi est muet là‑dessus. L'exportation illégale de véhicules volés doit cesser, ce qui signifie qu'il faut scanner les conteneurs, tant ceux qui arrivent au pays que ceux qui en partent, mais encore une fois, il n'en est pas question dans le projet de loi.
Nous nous inquiétons du fait que le projet de loi ne traite pas la question du suivi des départs des personnes qui se trouvent au Canada et qui doivent quitter le pays. Si elles ne respectent pas les dates fixées, nous considérerons qu'elles séjournent illégalement au Canada et qu'elles doivent être expulsées immédiatement.
Le projet de loi ne durcirait en rien les peines imposées aux récidivistes violents. Il est question de mettre fin à la traite des personnes, à la contrebande d'armes à feu et au trafic de fentanyl, et ce sont les principales raisons pour lesquelles il faut resserrer les contrôles et assurer la sécurité aux frontières. Cependant, les libéraux continuent d'appuyer des politiques laxistes en matière de criminalité, comme celle visant à faire en sorte que les récidivistes violents puissent se prévaloir des politiques de capture et de remise en liberté sous caution. Nous croyons à la prison, pas à la libération sous caution, tandis que les libéraux continuent d'accorder des réductions de peine pour meurtres multiples.
Nous avons affaire à un gros projet de loi de plus de 130 pages, ce qui en fait un projet de loi omnibus. Nous savons qu'après les élections les libéraux se sont empressés d'enfin reprendre à leur compte certaines politiques des conservateurs. Nous continuerons d'appuyer les mesures qui rendent le Canada plus sûr, mais nous sommes très préoccupés par le fait que les libéraux continuent de présenter des projets de loi prévoyant des remises en liberté après arrestation, comme le projet de loi et, lors de la dernière législature, le projet de loi . Nous voulons sévir contre les contrebandiers d'armes à feu, mais les libéraux continuent de vilipender à tort les propriétaires d'armes à feu respectueux des lois au lieu de s'en prendre aux criminels qui pratiquent la contrebande d'armes à feu et d'augmenter les peines pour les contrebandiers. Ils les ont même réduites dans le projet de loi C‑5. Nous voulons véritablement nous attaquer à ce problème.
Il y a autre chose dont j'entends parler à propos du projet de loi, soit la préoccupation — dont nous venons d'entendre parler dans la question précédente — que soulève le fait d'autoriser Postes Canada à ouvrir le courrier sans avoir à respecter les droits garantis par la Charte, droits qui sont normalement protégés par la surveillance et les mandats judiciaires. C'est clair dans le projet de loi, comme nous venons de le dire, à l'article 41, page 12: « La Société peut ouvrir les envois si elle a des motifs raisonnables de soupçonner, selon le cas [...] » Sont ensuite énumérés les motifs, dont le trafic de drogue. Une telle chose devrait se faire en vertu d'un mandat; Postes Canada ne peut pas simplement commencer à ouvrir le courrier.
Les gens de ma circonscription me disent qu'ils sont préoccupés par la partie 11, où il est question de limiter les dépôts en espèces à 10 000 $. Cette disposition va nuire aux agriculteurs qui tiennent à utiliser de l'argent comptant parce qu'ils font des ventes en bordure de route, dans des marchés agricoles ou dans leur cour de ferme, comme du bétail ou de la viande transformée, des légumes ou d'autres types de cultures horticoles, et que ces ventes se font en argent comptant. L'autocueillette de fraises permet aux producteurs d'amasser facilement plus de 10 000 $ par jour en espèces. L'argent comptant a tojours cours légal. Il existe des façons de faire respecter les règles sur le blanchiment d'argent et le financement des activités terroristes au pays sans s'en prendre aux gens qui touchent légitimement de l'argent comptant dans le cadre de leurs activités commerciales quotidiennes. Il s'agissait de la partie 4 sur Postes Canada et de la partie 11 dans le cas d'une exploitation agricole.
Je me propose de parler un peu des autres partie du projet de loi. Dans les parties 14 et 16, la mesure porte atteinte aux droits à la vie privée et aux libertés civiles des Canadiens, ce dont m'ont parlé les gens de ma circonscription. Ils m'ont envoyé des courriels et ont publié des messages dans les médias ociaux à ce sujet. Nous devons régler ce problème.
Je voudrais consacrer mes quatre dernières minutes à la partie 5 qui modifierait la Loi sur les océans. Cette partie ajouterait des activités liées à la sécurité aux services de la garde côtière et autoriserait le ministre responsable à recueillir, analyser et communiquer de l’information et du renseignement. Elle confère le pouvoir au « ministre ou tout autre membre du Conseil privé du Roi pour le Canada désigné par le gouverneur en conseil pour l'application du présent article ». Voilà où l'on apprend que la responsabilité administrative de la Garde côtière canadienne sera désormais confiée au ministre de la Défense nationale, plutôt qu'à Pêches et Océans Canada. Le en a fait l'annonce et le ministre de la Défense nationale en a parlé. La cheffe d'état-major de la Défense et le vice-chef d'état-major de la Défense nous ont expliqué à quoi cela allait ressembler.
Nous savons que la Garde côtière canadienne n'a pas de capacités d'interception. Ce n'est pas une organisation paramilitaire, mais une organisation civile. Elle n'a pas d'armes à bord. Ses navires n'ont aucune vocation défensive. N'oublions pas que la Garde côtière effectue des opérations de recherche et de sauvetage. Elle dispose de nombreux navires scientifiques qui passent beaucoup de temps à étudier nos océans. Ces activités sont importantes et cruciales. Elle fournit une assistance au transport et au passage en brisant la glace dans des endroits comme la voie maritime du Saint-Laurent. Tout le travail de la Garde côtière est important. Cependant, il est difficile de prétendre que son rôle est dans l'intérêt de la sécurité nationale ou de la défense nationale.
Il s'agit simplement d'un autre exercice de comptabilité créative des libéraux pour transférer les dépenses d'un ministère à la Défense nationale sans augmenter réellement les capacités des Forces armées canadiennes. Ils ne parlent pas de modifier la flotte de la Garde côtière pour l'armer. Ils ne parlent pas de former les marins et les membres d'équipage de la Garde côtière canadienne à l'utilisation d'armes de poing.
Nous savons très bien qu'à l'heure actuelle, si la Garde côtière tombe sur un contrebandier, par exemple un trafiquant de drogue, elle doit appeler la GRC pour qu'elle monte à bord et procède à l'interception du navire. Il en va de même si la Garde côtière surprend quelqu'un en train de pêcher illégalement. Il lui faudrait appeler les agents de conservation de Pêches et Océans pour qu'ils montent à bord et procèdent à l'interception. De même, si elle surprend quelqu'un qui est entré illégalement dans nos eaux, que ce soit pour faire passer des migrants clandestins ou parce que cet individu s'est perdu, il lui faudrait appeler les Services frontaliers du Canada pour qu'ils procèdent à l'interception et prennent en charge ces personnes.
La Garde côtière n'a absolument aucun pouvoir en matière d'application de la loi ni aucune capacité à procéder à ces interceptions de façon autonome. Il est erroné de penser qu'elle assure une quelconque mission de sécurité dans le cadre de l'OTAN. Je tiens simplement à avertir le gouvernement que s'il entend inclure l'ensemble du budget de la Garde côtière dans le budget de la Défense nationale, il lui faudra alors modifier la structure de celle-ci afin qu'elle puisse fournir les services plus larges dont il a été question. Le projet de loi mentionne que la responsabilité de la Garde côtière englobe « les services de navigation maritime et aérienne et les autres services fournis aux ministères et organismes fédéraux »; et « la sécurité, notamment les patrouilles et la collecte, l’analyse et la communication d’information et de renseignement ».
La Garde côtière n'a pas ces compétences en ce moment. Elle n'a pas cette capacité. Le gouvernement doit dire la vérité aux Canadiens. Il doit dire la vérité à l'OTAN et à nos alliés et expliquer comment il peut s'en remettre à un organisme civil et décider qu'une telle approche contribuera vraiment à améliorer la sécurité et la défense nationale et à renforcer la puissance létale et cinétique des Forces armées canadiennes, qui, nous le savons maintenant, ont été affaiblies par les libéraux au cours de la dernière décennie.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prononcer mon premier discours complet dans cette vénérable enceinte. C'est fantastique d'être de retour. Certains se souviendront sans doute que j'ai été député conservateur de 2015 à 2021. Comme il s'agit de mon premier discours complet depuis mon retour, j'aimerais remercier rapidement quelques personnes qui m'ont aidé directement, en particulier les citoyens d'Edmonton Griesbach.
La politique est vraiment un sport d'équipe, et je suis touché et reconnaissant envers toutes les personnes qui m'ont aidé dans cette formidable aventure qui a permis de battre le NPD et de ramener Edmonton Griesbach sous la bannière des conservateurs. De toute façon, j'ai toujours détesté la couleur orange. Je ne crois d'ailleurs rien avoir de cette couleur dans ma garde-robe.
Des centaines de personnes ont contribué à cette victoire, dont 1 200 qui se sont inscrites au Parti conservateur auprès de mon équipe et de moi-même. La campagne à l'investiture a demandé beaucoup de travail et de dévouement. Avec mon équipe, nous avons frappé à des milliers de portes et passé des milliers d'appels, en semaine et les fins de semaine, pendant un an et demi. J'en remercie les membres de mon équipe. Je suis également reconnaissant envers mes collègues députés conservateurs, dont certains présents à la Chambre, qui ont aidé dans cette campagne et qui nous ont aidés à remporter la campagne principale.
Bien sûr, je remercie mon épouse, Clare Denman, qui a toujours travaillé à mes côtés dans toutes les campagnes. Mais surtout, je suis reconnaissant envers tous les électeurs d'Edmonton Griesbach qui m'ont une fois de plus choisi pour les représenter à Ottawa. Je leur promets que je les représenterai toujours de mon mieux, peu importe pour qui ils ont voté. Ils peuvent me contacter et contacter mon bureau n'importe quand s'ils ont besoin d'aide. Nous sommes à leur service.
En politique, il n'y a rien que j'aime plus que faire du porte-à-porte. C'est ainsi que l'on obtient la meilleure rétroaction possible sur les questions qui importent le plus aux citoyens et, parfois, ils s'expriment dans un langage très coloré. Au cours de cette dernière campagne, j'ai entendu haut et fort que les citoyens avaient hâte de voir des changements. Ils étaient inquiets pour notre pays. Ce qui les préoccupait le plus, c'était l'augmentation rapide de la criminalité au cours de la dernière décennie libérale. Cette criminalité menace tous les Canadiens, mais parlons de celle qui touche la ville d'Edmonton.
Voici quelques manchettes que j'ai trouvées sur Google rien qu'au cours des deux derniers mois. J'ai tapé « criminalité à Edmonton » et j'ai obtenu ces titres inquiétants: « Meurtre d'une femme de 27 ans, le dernier d'une série d'homicides à Edmonton »; « La police enquête sur le meurtre d'une femme tuée à l'arme blanche dans le centre d'Edmonton »; « La police recherche des informations sur une fusillade survenue dans le Sud-Est d'Edmonton »; « Deux garçons âgés de 14 et 17 ans ont été blessés »; « Un homme d'Edmonton coupable d'avoir incendié des maisons dans le quartier d'Alberta Avenue; le tribunal a entendu que les incendies avaient été allumés à la demande d'un propriétaire de sinistre réputation qui a été assassiné ».
J'en ai trouvé d'autres: « La mort d'un homme trouvé inconscient dans le Nord-Est d'Edmonton serait un homicide »; « Quatre hommes accusés en lien avec un homicide commis en 2020 dans le Sud d'Edmonton »; « Un jeune de 15 ans d'Edmonton arrêté pour une infraction liée au terrorisme en raison de liens présumés avec 764 réseaux en ligne ». En voici encore d'autres: « Un suspect recherché dans le cadre d'un meurtre commis dans une boîte de nuit en 2022 est aussi accusé dans une affaire de fusillade mortelle survenue en 2020 »; « Condamnation pour meurtre au deuxième degré d'une victime de fusillade abandonnée à l'extérieur d'un refuge pour sans-abri d'Edmonton durant 27 heures »; « Une femme accusée de meurtre après le poignardage de deux autres femmes dans le centre d'Edmonton »; « Deux hommes accusés de meurtre au premier degré après une fusillade mortelle à Edmonton ».
C'est beaucoup de manchettes choquantes. Lorsque je faisais du porte-à-porte au cours de la dernière campagne électorale, les gens m'ont fait part à maintes reprises de leurs préoccupations au sujet de la criminalité. Je leur ai demandé: « Ne pensez-vous pas que la responsabilité première d'un gouvernement est de veiller à ce que ses citoyens soient en sécurité, à ce qu'ils puissent se promener dans leur quartier jour et nuit en toute sécurité? » Les gens étaient tout à fait d'accord. Cependant, les libéraux d'en face n'ont rien fait pour vraiment nous protéger. Leur attitude laxiste à l'égard de la criminalité, qui consiste à tendre l'autre joue aux criminels, est un échec lamentable. Ils continuent de défendre les lois et de Trudeau, même si elles ont déclenché une vague de criminalité. On le voit dans les manchettes que je viens de lire. Si les gens veulent voir les résultats de ces mesures législatives, ils n'ont qu'à se rendre au centre-ville d'Edmonton et à regarder autour d'eux, ou à observer les problèmes que nous constatons dans le quartier chinois d'Edmonton.
L'omniprésence de la consommation de drogues en public et le désordre social sont littéralement en train de tuer les petites entreprises familiales. Les gens peuvent emprunter le train léger sur rail de la ville la nuit, s'ils osent. J'ai participé à un événement communautaire dans ma circonscription, Edmonton Griesbach, le week-end dernier. J'ai demandé aux gens de lever la main s'ils se sentent en sécurité lorsqu'ils marchent seuls dans leur quartier le soir et lorsqu'ils prennent les transports en commun seuls. Dans toute l'assemblée, personne n'a levé la main, à ma connaissance, à l'exception de deux conseillers municipaux d'Edmonton et d'un député provincial néo-démocrate isolé. Les gens méritent mieux. Ils méritent de se sentir en sécurité dans leur collectivité.
Les conservateurs continueront de faire pression sur les libéraux pour qu'ils cessent de dorloter les criminels et qu'ils réclament l'emprisonnement, et non la mise en liberté sous caution, pour les récidivistes violents. Nous continuerons de défendre les droits des victimes, et non ceux des criminels. Malgré toutes ces preuves de la vague de criminalité qui déferle sur le Canada, le gouvernement libéral continue de fermer les yeux sur les principales causes de ce problème. Le régime d'arrestation et de remise en liberté sous caution est un problème majeur. Plutôt que de s'attaquer au problème, le gouvernement libéral s'en prend aux libertés civiles des Canadiens.
Le projet de loi donnerait au gouvernement le pouvoir de fouiller le courrier des gens de façon arbitraire, ce qui n'aide pas à attraper les criminels. Ce projet de loi est intitulé Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière, mais il contient une foule de dispositions délétères. Il apporterait une foule de changements qui ne figurent pas dans les promesses de la dernière campagne électorale, notamment en matière d'immigration. Les problèmes sont si nombreux que je n'ai même pas le temps de tous les aborder. Les libéraux répondront probablement à mon discours en déclarant que les conservateurs ne se soucient pas de la protection des frontières parce qu'ils osent critiquer leur cher projet de loi, mais c'est sous leur gouvernement qu'on a connu une augmentation de 632 % du nombre de personnes interceptées par la patrouille frontalière américaine alors qu'elles tentaient d'entrer illégalement aux États‑Unis par le Canada. Ce projet de loi n'améliorerait pas la sécurité des Canadiens. Porter atteinte à nos libertés civiles en fouillant notre courrier à la recherche de fentanyl n'est pas la solution. Si les libéraux veulent vraiment éliminer le fentanyl de nos rues, pourquoi ne punissent-ils pas les criminels qui le vendent? S'ils se soucient vraiment de la sécurité, pourquoi n'imposent-ils pas des peines d'emprisonnement obligatoires pour les trafiquants de fentanyl?
Nous vivons une fois de plus une crise créée par le gouvernement libéral, qui semble incapable de réparer ses propres erreurs. Les électeurs de tout le pays voulaient du changement après 10 années d'échecs libéraux sous la direction de Justin Trudeau. Huit millions de personnes ont voté pour les candidats conservateurs, mais, au bout du compte, les libéraux ont obtenu un gouvernement minoritaire. On a dit aux électeurs que ces élections n'accordaient pas vraiment un quatrième mandat aux libéraux de Justin Trudeau, mais ce n'est pas parce qu'ils disent que quelque chose n'est pas vrai que tel est le cas. Mon père m'a toujours mis en garde contre les personnes qui font des promesses qu'elles ne tiennent pas. Il me disait: « Mon fils, écoute bien ce que je te dis, méfie-toi des forains qui font de grandes promesses. » Il parlait des forains de cirque. Il m'a toujours mis en garde contre les arnaqueurs dans les fêtes foraines.
Les libéraux doivent tenir leurs promesses électorales. Je promets que les conservateurs continueront de les pousser à le faire.
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Monsieur le Président, je prends la parole pour la première fois à la Chambre. Je suis profondément reconnaissante et honorée de représenter mes concitoyens de Pickering—Brooklin, une collectivité diversifiée et prospère qui englobe toute la ville de Pickering ainsi que la région nord d'Ajax et de Whitby, y compris la collectivité dynamique de Brooklin. Je suis très touchée par la confiance que les gens m'ont accordée. Il ne s'agit pas seulement d'un privilège, mais aussi d'une obligation solennelle.
Je m'engage à m'acquitter de mes fonctions avec intégrité et diligence et à faire entendre à la Chambre les voix, les aspirations et les préoccupations de mes concitoyens avec le même dévouement qui a guidé mes nombreuses années de service en tant que membre d'un conseil scolaire et d'un conseil municipal. En rejoignant cette assemblée, je suis pleinement consciente des défis et des responsabilités qui m'attendent, non seulement à titre personnel, mais aussi au nom de tous ceux qui se sont vu confier une charge publique.
Les habitants de Pickering—Brooklin, comme tant d'autres Canadiens, sont fiers de leur collectivité, ont confiance en l'avenir et sont lucides quant aux réalités auxquelles nous pourrions être confrontés. Parmi ces réalités, peu d'enjeux sont aussi urgents ou aussi fondamentaux pour notre bien-être national que la sécurité de notre frontière et de nos quartiers. Ces questions touchent au cœur même de la confiance du public, de la confiance de la communauté et de la souveraineté nationale. C'est avec ce sens du devoir que j'aborderai l'importance cruciale de renforcer la sécurité frontalière et d'améliorer la sécurité publique pour les familles et les collectivités que j'ai l'honneur de représenter.
Pickering—Brooklin est une mosaïque de beauté naturelle, de croissance et de résilience. Des rives de la baie Frenchman, joyau de Pickering, à l'héritage du parc sportif Whitby à Brooklin, notre circonscription est un endroit où les familles bâtissent leur vie, où les entreprises prospèrent et où les communautés s'unissent, mais qui dit croissance, dit responsabilités. Pendant des décennies, j'ai milité à l'échelle locale pour que les écoles, les quartiers et les services répondent aux besoins des gens que je représente. Aujourd'hui, j'apporte cette même ténacité à Ottawa.
Je vais d'abord parler de la baie Frenchman, un trésor qui définit l'identité de Pickering. Nous avons là une occasion qui ne se présente qu'une fois par génération, et le gouvernement fédéral doit s'associer à notre collectivité pour assurer son avenir. En appuyant l'achat et la préservation de la baie, nous pouvons protéger son intégrité écologique, élargir l'accès du public et veiller à ce qu'elle demeure un sanctuaire pour les générations à venir. Il ne s'agit pas seulement d'une priorité locale, mais d'un impératif national. Des cours d'eau sains et des tiers-lieux riches sont essentiels à notre environnement, à notre économie et à notre patrimoine collectif.
Le sort des terres fédérales, celles de l'aéroport de Pickering, est tout aussi urgent. Ces terres ne doivent pas rester inutilisées. Je militerai avec acharnement pour leur transfert au Parc urbain national de la Rouge, afin qu'elles fassent partie d'un corridor écologique protégé, qui lutte contre l'étalement urbain, atténue le changement climatique et garantit une croissance durable. Je tiens à préciser qu'il ne s'agit pas de freiner le progrès, mais de le redéfinir: un progrès qui respecte nos écosystèmes, honore notre engagement envers les générations futures et donne la priorité aux personnes plutôt qu'à l'asphalte.
Le progrès est également synonyme de sécurité. Chaque jour, les agents de police et les agents des services frontaliers de tout le pays risquent leur vie pour assurer notre sécurité. Jour après jour, les forces de l'ordre identifient, atténuent et neutralisent les menaces qui pèsent sur nos collectivités. Au nom des Canadiens, je tiens à remercier les membres des forces de l'ordre pour leur service et pour leur contribution à notre sécurité et à celle de notre pays.
Cependant, il ne suffit pas de les remercier pour leur travail; nous devons leur fournir les outils et les ressources dont ils ont besoin pour accomplir efficacement leur travail. Il suffit de regarder les données de la région de Durham pour constater la nécessité de telles mesures. De 2021 à 2023, les vols de véhicules dans la région ont augmenté de 100 %, avec plus de 1 500 véhicules déclarés volés en 2023 seulement. En réponse, le Service de police régional de Durham a lancé le projet Attire, une unité spécialisée dans les enquêtes sur les vols de véhicules. Au cours de sa première année, le projet a mené 865 enquêtes, porté 341 accusations et récupéré plus de 50 % des véhicules volés. Malgré ces efforts, la région continue de faire face à des défis, notamment une augmentation de 13 % des détournements de véhicules en 2024 seulement.
C'est exactement ce que nous faisons avec la Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière. Ce projet de loi assurera la sécurité des Canadiens en veillant à ce que les forces de l'ordre disposent des outils dont elles ont besoin pour protéger nos frontières, lutter contre le crime organisé transnational, mettre fin au trafic de fentanyl et sévir contre le blanchiment d'argent. Il renforcera notre capacité d'intervention face à des réseaux criminels de plus en plus perfectionnés et améliorera l'intégrité et l'équité de notre système d'immigration, tout en protégeant la vie privée et les droits garantis par la Charte des Canadiens.
Je suis fermement convaincue que le projet de loi est exactement ce dont Pickering—Brooklin a besoin. Il est en avance sur son temps, fait état de nos valeurs, répond aux besoins actuels et assure un avenir meilleur pour notre pays.
L'Association canadienne des policiers, la plus importante organisation de défense des intérêts des forces de l'ordre au Canada, a exprimé son appui au projet de loi. Elle a déclaré que « cette loi fournirait de nouveaux outils essentiels aux forces de l'ordre, aux services frontaliers et aux agences de renseignement pour lutter contre le crime organisé transnational, le vol de véhicules, le trafic d'armes et de drogues, ainsi que le blanchiment d'argent ». L'Association canadienne des constructeurs de véhicules appuie la Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière, qui donne à l'Agence des services frontaliers du Canada et aux organismes d'application de la loi des outils plus efficaces pour lutter contre le vol de véhicules automobiles et empêcher l'exportation de véhicules volés.
De même, la Future Borders Coalition dit du projet de loi qu'il favorisera d'une façon essentielle la modernisation de la sécurité des frontières, surtout grâce à l'amélioration du partage des données et des avis de déplacement des délinquants, qui renforcent la sécurité publique. Enfin, le Centre canadien de protection de l'enfance, un organisme de bienfaisance national qui se consacre à la sécurité de tous les enfants, a déclaré que les changements proposés dans la loi sur le renforcement des frontières « auraient pour effet de diminuer les entraves au travail des forces policières canadiennes lorsqu'elles enquêtent sur le nombre grandissant de crimes commis contre des enfants sur Internet ».
Quand il a élaboré le texte de loi que la Chambre étudie actuellement, le gouvernement poursuivait trois grands objectifs: sécuriser la frontière, combattre le crime organisé transnational et le trafic de fentanyl, et perturber les activités de financement illicites. Afin d'assurer la sécurité à la frontière, nous proposons de modifier la Loi sur les douanes de manière à contraindre les transporteurs et les exploitants d'entrepôts à donner accès à leurs installations pour permettre aux agents de l'ASFC d'inspecter les exportations, et d'exiger des propriétaires et des exploitants de certains points d'entrée et de sortie qu'ils fournissent des installations pour l'inspection des exportations, comme ils le font actuellement pour les importations.
Nous proposons de modifier la Loi sur les océans pour y ajouter les activités liées à la sécurité, telles que la lutte contre l'activité criminelle et le trafic de drogues, et pour permettre à la Garde côtière canadienne d'exécuter des patrouilles de sécurité et de partager des renseignements avec ses partenaires des domaines de la sécurité, de la défense et du renseignement. Nous modifierons aussi le règlement lié à la loi sur les délinquants sexuels afin de renforcer la capacité des forces de l'ordre de partager les renseignements recueillis sous le régime de la loi avec leurs partenaires nationaux et internationaux.
En modifiant la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés ainsi que la Loi sur le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, nous obtiendrions et prolongerions les pouvoirs législatifs nécessaires pour annuler, suspendre ou modifier le traitement des documents d'immigration et annuler ou suspendre le traitement de nouvelles demandes en masse pour des raisons jugées d'intérêt public. Les modifications permettraient aussi de communiquer les renseignements aux fins de la coopération avec les partenaires fédéraux et de préserver l'intégrité et l'équité du système d'octroi de l'asile, notamment en simplifiant la réception, le traitement et le règlement des demandes.
Je pourrais continuer. Le projet de loi s'accompagne de documents et d'observations sur la modernisation de la loi et sur l'obtention pour les forces de l'ordre des outils dont elles ont besoin pour combattre le crime organisé transnational dans le contexte d'une menace de plus en plus complexe.
Comme tous les députés de la Chambre peuvent le voir, la loi sur le renforcement des frontières constitue un volet clé et exhaustif du plan du nouveau gouvernement qui vise à bâtir un Canada plus sûr et plus sécuritaire. Je demande à tous les partis d'appuyer cet important texte de loi.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi d'être ici afin de représenter les habitants de Markham—Unionville.
Aujourd'hui, nous discutons d'un projet de loi visant à renforcer la sécurité à la frontière. Or, ce projet de loi fait à la fois beaucoup plus et beaucoup moins que cela. En effet, ce projet de loi de 140 pages sur la frontière contient également des dispositions permettant d'accéder sans mandat aux renseignements d'abonnés Internet. Dans un tel contexte, on peut dire que les libéraux tentent de donner une définition très large à la notion de frontière sécuritaire. Pourtant, lors de périodes de questions précédentes, lorsque nous, l'opposition officielle, avons avancé certains éléments qui pourraient être ajoutés, nos efforts ont été rejetés par les libéraux sous prétexte qu'il ne s'agit que d'un projet de loi sur la frontière et rien de plus. Il faudrait qu'ils se branchent. Un projet de loi sur la frontière qui contient de nombreuses dispositions permettant d'accéder illégalement à des renseignements est manifestement un projet de loi qui peut inclure davantage d'éléments concrets pour la sécurité publique. Examinons cela de plus près.
Pour les conservateurs, une sécurité rigoureuse à la frontière suppose de s'attaquer à l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement en drogues. Cela inclut la production de drogue, pas seulement le trafic. Cela inclut les producteurs de drogue, pas seulement les trafiquants. Bref, il ne s'agit pas de s'en prendre seulement aux substances; il faut aussi s'en prendre aux acteurs impliqués.
Lorsque nous parlons d'acteurs, nous devons prévoir des conséquences réelles pour les auteurs de ces actes de destruction sociale. Lorsqu'il s'agit de fentanyl, nous devons imposer des peines minimales obligatoires, et non offrir des mises en liberté sous caution. Comment un projet de loi sur la frontière peut-il demander qu'on permette aux autorités d'accéder sans mandat aux renseignements d'abonnés Internet sans prévoir de mesures énergiques pour régler le problème du fentanyl? Pour renforcer la sécurité à la frontière au sens large, il faut inclure une stratégie exhaustive pour lutter contre la totalité de la chaîne d'approvisionnement en fentanyl.
Malheureusement, même si le projet de loi est adopté, les Canadiens continueront de vivre dans la société dangereuse que les libéraux ont créée par leurs mesures législatives. Nous vivons dans une société où les trafiquants de fentanyl ne sont pas assujettis à des peines minimales obligatoires et peuvent être libérés sous caution, et où la détention à domicile est considérée comme une peine acceptable pour les monstres qui tuent nos communautés.
Les conservateurs continueront de répéter ce simple fait jusqu'à ce que les libéraux nous entendent: il suffit de deux milligrammes de fentanyl pour tuer un compatriote canadien. Si les députés comprennent ce simple fait, toute personne qui fait le trafic de plus de 40 milligrammes de fentanyl devrait être jugée de la même façon qu'un meurtrier qui massacre 20 personnes. Or, les libéraux veulent que ces individus soient mis en liberté sous caution et passent un séjour confortable en détention à domicile. Ils ne punissent pas ces individus de la même façon qu'on punirait l'auteur d'un massacre, mais ils ont l'audace d'inclure dans leur projet de loi sur la frontière des dispositions pour accéder sans mandat à nos renseignements sur Internet.
S'agit-il vraiment d'un projet de loi sur la frontière? Pour les conservateurs, une sécurité rigoureuse à la frontière passe par une répression musclée de la criminalité afin d'assurer la sécurité de nos concitoyens qui travaillent dur. De 2015 à 2023, le nombre total de crimes violents a augmenté de 50 %, le nombre total d'homicides a augmenté de 28 %, les homicides liés aux gangs ont augmenté d'environ 78 % et le nombre total d'infractions violentes commises avec une arme à feu a augmenté d'environ 116 %, une donnée à la hausse pour la neuvième année consécutive.
Pour lutter contre les trafiquants d'armes à feu et les bandes de criminels armés qu'ils servent, nous voulons une approche semblable à la lutte contre les trafiquants de fentanyl. Nous voulons des peines minimales obligatoires, nous voulons que cesse la mise en liberté sous caution pour ces infractions et nous voulons mettre fin à la détention à domicile. Cependant, nous vivons dans un monde où les libéraux ont adopté des mesures législatives qui facilitent la vie des récidivistes et qui font entrave aux propriétaires légitimes d'armes à feu.
Après avoir montré les lacunes du projet de loi, j'aimerais maintenant indiquer quelles dispositions ne devraient pas s'y trouver.
La Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière semble admettre la nécessité de fouler aux pieds des normes qui nous sont chères en matière de libertés civiles. Nous sommes très inquiets de voir que le projet de loi permettrait à certains d’ouvrir notre courrier sans notre consentement. Nous sommes très inquiets de constater que, dans ce texte, on envisage d'obliger les fournisseurs de service internet à communiquer nos données privées sans notre consentement. Nous sommes également préoccupés de voir que le projet de loi tente même de s'ingérer dans l'utilisation de l’argent liquide par les Canadiens. Les libéraux souhaitent-ils une économie entièrement numérique?
Dans un monde où il sera possible au gouvernement de contrôler les transactions en espèces et, en plus, d'avoir accès à nos renseignements numériques privés, un jour viendra où les libéraux pourront surveiller complètement nos transactions. Est-ce nécessaire dans une loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière? Cela contribue-t-il à un bâtir un pays de gens du Nord forts et libres? Absolument pas. La loi limiterait les libertés des vaillants Canadiens tout en permettant à des criminels récidivistes d’être libérés sous caution. C’est de la folie légalisée.
Si le projet de loi porte strictement sur la frontière et que, compte tenu de ce cadre étroit, on ne peut même pas y inclure des dispositions sur nos problèmes de trafic de drogue et d’armes à feu, il va sans dire qu'on ne devrait pas non plus y prévoir l’accès sans mandat à notre courrier et à nos données sur internet ou y limiter notre capacité à utiliser de l’argent liquide. Cependant, comme l'expression « sécurité rigoureuse à la frontière » a un sens très large dans le projet de loi, mes collègues conservateurs et moi pensons que nos recommandations devraient prises en compte.
Ces recommandations qui méritent d’être examinées sont au nombre de quatre. Premièrement, pour établir une sécurité rigoureuse à la frontière, il faut durcir les peines imposées aux récidivistes violents. Deuxièmement, pour établir une sécurité rigoureuse à la frontière, il faut cesser de remettre en liberté sous caution et d'assigner à résidence des trafiquants de fentanyl et des bandits qui passent des armes à feu en contrebande. Troisièmement, pour établir une sécurité rigoureuse à la frontière, il faut cesser de réduire les peines de meurtriers récidivistes. Quatrièmement, pour établir une sécurité rigoureuse à la frontière, il faut s’attaquer globalement aux problèmes liés à la drogue et accorder la priorité aux traitements plutôt qu'à la distribution de drogue si nous voulons aider les personnes aux prises avec la toxicomanie.
Ce qu’il nous faut, c’est un projet de loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière qui prenne au sérieux la sécurité publique tout en protégeant les libertés des Canadiens. Au lieu de cela, nous sommes face à une mesure qui ne s’attaque pas aux problèmes fondamentaux liés aux drogues et à la criminalité, mais qui bafoue les libertés chères aux Canadiens. Le projet de loi est un projet de loi omnibus qui est loin de protéger les Canadiens et qui empiète sur nos libertés civiles.
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Monsieur le Président, je suis reconnaissant de pouvoir prendre la parole au sujet du projet de loi , la Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière.
Je tiens tout d'abord à remercier nos agents dévoués de l'Agence des services frontaliers du Canada, de la Gendarmerie royale du Canada ainsi que les hommes et femmes qui travaillent en première ligne dans nos services de police locaux, tout comme ceux qui travaillent au sein de notre appareil de sécurité nationale. Je les remercie tous pour leur service et leur engagement à assurer notre sécurité à tous.
Notre frontière est protégée grâce à une application rigoureuse de la loi, à une technologie de pointe et à de solides partenariats nationaux et internationaux. Bien qu'il reste encore beaucoup à faire, le nouveau gouvernement a été élu en partie pour prendre des mesures concrètes afin d'assurer la sécurité des Canadiens. C'est pourquoi le projet de loi dont nous sommes saisis, la Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière, est si important.
Ce projet de loi garantirait que les forces de l'ordre disposent des outils dont elles ont besoin pour assurer la sécurité de nos frontières, lutter contre le crime organisé transnational, mettre fin au trafic de fentanyl et sévir contre le financement illicite et le blanchiment d'argent en général. Ces mesures renforceraient notre réponse aux réseaux criminels de plus en plus perfectionnés, tout en garantissant la protection de la vie privée et des droits que garantit la Charte aux Canadiens.
Un des principaux objectifs de ce projet de loi est de renforcer les efforts du gouvernement dans la lutte contre le financement illicite et le blanchiment d'argent. Nous savons que le blanchiment d'argent soutient et perpétue les activités criminelles en permettant à des criminels, comme les trafiquants de fentanyl, de tirer profit de leurs activités illicites et de réinvestir les gains dans leurs entreprises criminelles.
C'est pourquoi il est essentiel de mettre en place des contrôles efficaces pour lutter contre le blanchiment d'argent afin d'assurer la sécurité des Canadiens. Le projet de loi renforcerait le régime canadien de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement des activités terroristes en imposant des peines plus sévères pour les crimes financiers et en s'attaquant aux formes les plus courantes de blanchiment d'argent.
Cela améliorerait l'échange de renseignements entre les secteurs public et privé et renforcerait la surveillance et la conformité des institutions financières et autres entreprises et professionnels assujettis aux obligations en matière de lutte contre le blanchiment d'argent.
La Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière propose un ensemble complet de modifications à la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, afin de garantir que les entreprises et les professionnels visés par la Loi sont en mesure de détecter et de dissuader efficacement le blanchiment d'argent. Cela signifie renforcer le cadre des sanctions administratives pécuniaires en augmentant les sanctions civiles et pénales, tout en établissant des mesures de protection pour les petites entreprises afin qu'elles ne soient pas pénalisées de manière disproportionnée.
Le projet de loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière renforcerait les exigences et les mesures d'application des programmes de vérification de la conformité. Cela veut aussi dire que nous allons sévir contre les auteurs d'infractions criminelles graves en multipliant par 10 le montant maximal des amendes prévues pour ces infractions. Les sanctions plus sévères qui sont proposées en cas de non-conformité permettraient de mieux aligner les mesures du Canada sur celles d'autres pays, dont les États‑Unis et l'Union européenne.
Le projet de loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière érigerait également en infraction le fait de communiquer de faux renseignements au Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada, mieux connu sous le nom de CANAFE.
Nous allons renforcer le cadre de lutte contre le blanchiment d'argent et soutenir la lutte contre les crimes financiers de façon plus générale...
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Monsieur le Président, nous allons renforcer le cadre de lutte contre le blanchiment d'argent et soutenir la lutte contre les crimes financiers de façon plus générale.
Nous exigerons que les entités déclarantes et les professionnels du monde des affaires qui ont des obligations aux termes de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes s'enregistrent auprès du CANAFE s'ils ne l'ont pas déjà fait. Cet enregistrement fournirait au CANAFE des renseignements exacts et à jour sur les entreprises qu'il réglemente, favorisant ainsi la gestion des risques et l'amélioration de la communication. Il permettrait également au CANAFE de communiquer des renseignements à Élections Canada afin de détecter et de décourager le financement illicite et l'ingérence étrangère dans les élections canadiennes.
La Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière s'attaque aux types courants et dangereux de blanchiment d'argent, notamment en imposant de nouvelles restrictions sur les grosses transactions en espèces et les dépôts par des tiers, c'est-à-dire quand quelqu'un dépose de l'argent dans un compte qui n'est pas le sien. Nous éclaircirons les règles d'échange de renseignements entre le secteur public et le secteur privé afin de maximiser le repérage du blanchiment d'argent pour mieux le contrer.
Enfin, le projet de loi modifie la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes ainsi que la Loi sur le Bureau du surintendant des institutions financières afin de favoriser une intégration accrue et de renforcer la coordination entre les organismes fédéraux de surveillance financière, de manière à consolider les normes de conformité élevées du Canada. Ces modifications amélioreraient la coordination et la communication entre les organismes. Plus précisément, elles permettraient de mettre à profit les connaissances et l'expertise du CANAFE pour aider les services de renseignement financier du gouvernement grâce à la mise en commun et à la réception de renseignements. Nous resserrerons la surveillance de nos institutions financières pour mieux lutter contre le financement illicite et le blanchiment d'argent.
Ces mesures s'ajoutent avantageusement à la mise en place par le gouvernement d'un partenariat intégré avec les grandes banques canadiennes en matière de renseignements sur le blanchiment d'argent. Ce partenariat nous rendra mieux à même d'exploiter les outils de renseignement financier pour lutter contre le trafic de fentanyl et d'autres formes de crime organisé. Pour tout dire, cela permettra de rompre les circuits de financement illicite et de sévir contre les malfaiteurs.
Grâce à ces mesures déterminantes de lutte contre le blanchiment d'argent, le gouvernement répond aux préoccupations de longue date qu'expriment les parties prenantes depuis quelques années. Certaines de ces parties prenantes soutiennent fermement le projet de loi. Parmi elles figure la Fédération nationale de la police, qui s'est déclarée « encouragé[e] par les dispositions qui renforcent l'accès légal aux preuves numériques [et] améliorent la collaboration avec le CANAFE et les institutions financières ». Elle a également déclaré que, de toute évidence, « la sécurité publique est une priorité absolue pour ce nouveau gouvernement ».
Même l'Association canadienne des policiers, qui représente plus de 60 000 agents de première ligne, a déclaré que le projet de loi « renforcerait [...] la capacité des forces de l'ordre à enquêter sur les réseaux criminels complexes et à les perturber en améliorant l'application des lois contre le blanchiment d'argent » et que le projet de loi « C-2 donnerait aux services de police les outils juridiques nécessaires pour répondre plus efficacement aux menaces évolutives ».
Les groupes transnationaux du crime organisé s'adaptent constamment aux percées technologiques en adaptant leurs méthodes criminelles; les forces de l'ordre et nos organismes de sécurité nationale doivent donc s'adapter en conséquence. C'est pourquoi le nouveau gouvernement adopte une approche réfléchie à l'égard des projets de loi. Par exemple, nous proposons de combler une lacune qui permet aux forces de l'ordre d'ouvrir le courrier qui est acheminé par FedEx et UPS, mais pas celui qui est acheminé par Postes Canada. À l'heure actuelle, les trafiquants de drogue peuvent exploiter cette lacune en expédiant de petites quantités de fentanyl par Postes Canada, hors de portée des services d'interception. Le projet de loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière changerait la donne en autorisant Postes Canada à ouvrir le courrier en présence d'un mandat.
Des gouvernements précédents se sont concentrés sur les causes profondes de la criminalité, et le nouveau gouvernement libéral assumera cette responsabilité en poursuivant leur travail. Le gouvernement, ce nouveau gouvernement, s'attaque sérieusement aux causes profondes de la criminalité et à la criminalité elle-même. En sévissant contre le financement illicite et le blanchiment d'argent, nous lutterons contre la criminalité, car il sera plus difficile pour les groupes de financer leurs activités criminelles, notamment le trafic de fentanyl, de drogues et d'armes à feu ainsi que d'autres formes de contrebande.
Ce n'est là qu'une des nombreuses mesures que prend le nouveau gouvernement pour cibler les malfaiteurs et ainsi assurer la sécurité de nos collectivités. Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire qu'il n'y a pas de priorité plus absolue pour nous, en tant que...
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Monsieur le Président, je prends à nouveau la parole au nom des bonnes gens de Similkameen—Okanagan‑Sud—Kootenay‑Ouest, une circonscription qui compte six postes frontaliers, pour parler du projet de loi dont nous sommes saisis.
Nous savons que ce projet de loi est bien plus qu'un projet de loi sur les frontières. Ma circonscription et ma province sont en première ligne d'une crise de la toxicomanie qui perdure depuis trop longtemps. En fait, les surdoses sont aujourd'hui la principale cause de décès chez les jeunes Britanno‑Colombiens de 10 à 18 ans. Dans nos collectivités, trop de familles ont perdu un enfant à cause de la dépendance aux drogues. Trop de barons de la drogue, qui alimentent cette crise, n'ont pas été mis derrière les barreaux. Même avant que je devienne députée, mes collègues conservateurs soulignaient déjà la menace que le trafic de drogue à la frontière canado‑américaine représente pour nos collectivités, un problème auquel le gouvernement n'a guère prêté attention pendant la décennie perdue sous les libéraux.
Nous réclamons depuis longtemps des mesures concrètes pour renforcer la surveillance de nos frontières, mais le gouvernement libéral de Justin Trudeau a choisi de fermer les yeux. Depuis son arrivée au pouvoir, le nombre d'interceptions par les patrouilles frontalières américaines de personnes tentant d'entrer illégalement aux États‑Unis depuis le Canada a augmenté de 632 %. C'est le résultat direct de l'incapacité du gouvernement de protéger efficacement la frontière. Les libéraux ont laissé cette crise couver et s'aggraver, faisant ainsi courir des risques aux Canadiens. Bon nombre des personnes surprises à franchir ainsi la frontière cherchaient à faire entrer illégalement au Canada des armes à feu destinées à des gangs criminels.
Les services de sécurité canadiens ont identifié 350 réseaux criminels organisés agissant à l'intérieur de nos frontières. Pendant des années, les libéraux, qui savaient que nous avions de graves problèmes à notre frontière avec les États‑Unis, ont tergiversé au lieu de régler les problèmes liés aux armes à feu illégales. En fait, ils ont commencé à cibler les propriétaires d'armes à feu respectueux de la loi et les ont traités comme s'ils étaient l'une des causes de la violence armée croissante qu'il fallait combattre. À présent, les chasseurs et les tireurs sportifs, qui sont essentiels à notre tourisme, sont souvent refoulés à la frontière. Même s'ils remplissent des formalités fastidieuses et satisfont à toutes les exigences, leurs biens sont souvent saisis à tort, et il leur faut des semaines, voire des mois, pour les récupérer.
Même dans ma circonscription, nous avons vu le gouvernement libéral s'en prendre aux tireurs sportifs et aux archers locaux. La Penticton Shooting Sports Association, installée sur des terres sous gestion fédérale depuis plus de 40 ans, a récemment vu son bail résilié par le gouvernement sans explication. Elle est là depuis 40 ans. Son bail a été résilié quand bien même ses installations offrent des outils de formation essentiels à la GRC, aux gardes-frontières, aux cadets et au public.
Les services offerts par le club comprennent la formation des chasseurs, l'enseignement de la sécurité des armes à feu, la formation des jeunes et des cadets au maniement des armes à feu, ainsi qu'un environnement familial pour la pratique du tir sportif de compétition. Je ne saurais trop insister sur le fait qu'il s'agit d'un centre d'entraînement et d'un club essentiels qui doivent rester ouverts.
Pendant ce temps, des armes à feu illégales franchissent allégrement la frontière, où les agents de l'Agence des services frontaliers du Canada, qui est déjà en sous-effectif, tentent tant bien que mal de ralentir le flux. Les crimes commis avec des armes à feu ont augmenté de 116 %, et 85 % des infractions commises avec une arme à feu le sont avec des armes illégales provenant des États‑Unis.
En ce qui concerne le projet de loi , les députés libéraux déclarent depuis des semaines que le nouveau gouvernement du Canada établira de nouvelles priorités et parlent de loi visant une sécurité plus rigoureuse à la frontière. Toutefois, à y regarder de plus près, le projet de loi C‑2 va bien au-delà de la question des frontières. Pendant les élections, les conservateurs ont très clairement indiqué qu'ils renforceraient la surveillance de la frontière.
Le projet de loi des libéraux contient toute une série de mesures qui n'ont pas fait l'objet de discussions, et qu'ils n'ont même pas mentionnées dans leur programme électoral. Ces mesures sans rapport avec la gestion des frontières ou la lutte contre le trafic illégal de drogue foisonnent dans la Loi sur le renforcement des frontières.
Le projet de loi contient évidemment des mesures que les députés seraient probablement prêts à appuyer. Cependant, la portée de ce texte est tellement vaste qu'il nous est difficile, en tant que députés, d'évaluer les conséquences ultimes de certains de ces changements, de déterminer si les mesures prévues permettront réellement de résoudre les problèmes que les libéraux cherchent à régler ou, pire encore, si elles vont directement à l'encontre de nos libertés civiles.
Un exemple clair est la promesse des libéraux d'investir plus d'argent dans les enquêtes frontalières et les inspections, alors que mes collègues conservateurs le réclamaient depuis des années. Les statistiques officielles montrent que seulement 1 % des conteneurs d'expédition sont inspectés à leur arrivée au pays. Les criminels ont donc une occasion rêvée de faire passer de la drogue et des armes à feu dans les 99 % restants. Ce n'est pas nouveau. Nous sommes favorables à l'augmentation des fonds consacrés à l'inspection par scanner des conteneurs, mais une fois de plus, nous manquons cruellement de précisions. Les Canadiens ne peuvent pas être protégés par un communiqué de presse.
Les libéraux n'indiquent pas à quelle date les investissements nécessaires à la modernisation et à l'expansion de nos outils d'inspection seront réalisés, ni même à quelle date ces ressources pourraient être mises en place à la frontière. Au Canada, c'est toujours la même rengaine: les libéraux annoncent des mesures de financement, puis le ministre se croise les bras et présume que des changements, et même des changements positifs, s'opéreront comme par magie. Une décennie de gouvernement libéral a révélé une propension à s'attribuer le mérite d'annoncer des mesures plutôt que de les mettre en œuvre ou même de les envisager.
Les Canadiens n'ont pas été impressionnés par l'engagement électoral de dernière minute d'acheter deux hélicoptères Black Hawk pour patrouiller le long de la frontière canado-américaine. Notre frontière avec les États-Unis s'étend sur près de 8 900 kilomètres. Il est peu probable que deux hélicoptères puissent la couvrir en un mois, sans parler des opérations quotidiennes de surveillance visant à intercepter les passeurs. Même pour les centaines de kilomètres de frontière qui bordent ma circonscription, il est difficile de croire que deux hélicoptères peuvent couvrir une telle distance, même s'ils sont tous les deux en service. C'est risible.
Enfin, j'aimerais aborder une question que de nombreux Canadiens ont soulevée au sujet des dispositions sur les libertés civiles, plus précisément de cette partie du projet de loi qui modifierait la Loi sur la Société canadienne des postes. Le projet de loi augmente la capacité qu'a le gouvernement d'ouvrir notre courrier. Les Canadiens s'attendent à ce que la correspondance personnelle et privée soit à l'abri de toute intervention gouvernementale. Les libéraux doivent fournir de plus amples détails quant aux circonstances qui justifieraient une telle intervention. Comme l'a demandé mon collègue, le député de , au début du mois, cette mesure est-elle conforme à la Charte?
Les Canadiens s'attendent à ce que le Parlement adopte des lois strictes pour les protéger, mais ils s'attendent également à ce que leurs libertés fondamentales et leur vie privée soient respectées. Plusieurs articles du projet de loi ont suscité des inquiétudes parmi les experts de la protection de la vie privée et les organisations de défense des libertés civiles. Leurs préoccupations doivent être respectées. L'équilibre entre la sécurité et la liberté est également au cœur de la démocratie occidentale. Par conséquent, tout gouvernement qui cherche à accorder des pouvoirs supplémentaires pour intervenir dans la vie quotidienne des Canadiens mérite d'être surveillé de près. Les conservateurs continueront d'examiner le projet de loi avant le prochain vote, tout en continuant de plaider en faveur d'une surveillance adéquate de nos frontières et de nos ports, et de sanctions appropriées pour les criminels.
:
Monsieur le Président, le a déclaré qu'« attirer les plus grands talents du monde pour bâtir notre économie tout en ramenant nos taux globaux d'immigration à des niveaux viables » est l'une des sept grandes priorités du gouvernement. Le projet de loi propose des changements importants pour combler les lacunes en matière de pouvoirs en immigration, pour fournir un système qui s'adapte davantage aux changements rapides en matière de mouvements de migration et pour permettre une meilleure prise de décisions et un meilleur échange de renseignements.
[Français]
Ce sont des étapes importantes que nous devons bien faire. L'immigration est un élément essentiel du passé, du présent et de l'avenir du Canada. Comme le l'a fait remarquer, il s'agit d'une voie de communication essentielle pour les nouveaux travailleurs.
Ce projet de loi améliorerait également notre sécurité le long de la frontière canado-américaine et il aiderait à relever les défis actuels et ceux qui pourraient survenir à l'avenir pour les personnes qui traversent la frontière d'un côté ou de l'autre.
[Traduction]
Le projet de loi apporterait des changements pour répondre aux déplacements mondiaux plus complexes des personnes, à une fraude de plus en plus sophistiquée, à la nécessité de mettre à jour les mécanismes d’échange de renseignements et aux pouvoirs en matière de documents d’immigration.
[Français]
Tout d'abord, certaines mesures qui se trouvent dans ce projet de loi et qui se font attendre depuis longtemps visent à relever les défis d'aujourd'hui et de demain. Il s'agit de régler des problèmes qui ont nui au régime d'asile par le passé et de veiller à ce que le système d'immigration soit mieux préparé pour l'avenir. Simplifier le traitement pour le rendre plus efficace permettra de relever certains défis de longue date.
Le projet de loi propose de travailler avec des renseignements et des données partagés et de s'assurer que les demandes sont prêtes à être traitées avant qu'elles ne soient renvoyées à l'organisme décisionnel final, soit la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada.
[Traduction]
Le projet de loi ferait cela notamment en ouvrant la voie à la création d'un système de demande unique pour toutes les demandes d'asile. Cela rendrait la tâche plus facile aux demandeurs, car il y aurait dès le départ des exigences claires en ce qui concerne les renseignements et les documents à fournir. Fait tout aussi important, le projet de loi ferait en sorte que l'ensemble des ministères et des organismes fédéraux puissent travailler ensemble en échangeant des renseignements. Au lieu que plusieurs ministères et organismes demandent la même information, ils travailleraient ensemble en mettant leurs renseignements en commun.
[Français]
Dans le but de créer un régime plus efficace, le projet de loi propose des modifications afin que seules les demandes prêtes à être entendues soient renvoyées à la Commission pour qu'elle rende une décision. Aujourd'hui, il y a des cas où les audiences sont planifiées par la Commission, malgré le fait que certains aspects de l'examen par les ministères ou les organismes ne sont pas toujours terminés. Il peut s'agir de mesures importantes qui prennent du temps, comme le filtrage de sécurité ou la confirmation de l'identité d'une personne provenant d'une région touchée par un conflit. Comme seules les demandes prêtes à être entendues sont renvoyées à la Commission, les décisions peuvent être prises sans retard et le nombre de cas peuvent diminuer.
[Traduction]
Le projet de loi permettrait à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada de déterminer si une demande a été abandonnée avant même qu'elle fasse l'objet d'un examen en vue d'une décision, et de ne plus traiter la demande dans certaines circonstances. Cela peut sembler aller de soi, mais les demandeurs n'avisent pas toujours le gouvernement fédéral lorsqu'ils ne veulent plus demander l'asile. Par exemple, la commission pourrait déterminer que la demande a été abandonnée lorsque le demandeur ne répond pas aux demandes de documents ou de renseignements. On retirerait ces demandes au moyen du processus d'abandon, ce qui permettrait aux fonctionnaires de concentrer leurs efforts sur les personnes qui ont besoin de protection et qui souhaitent encore demander l'asile.
[Français]
Il y a aussi un changement important dans les processus de règlement de réclamations. Les gens qui présentent une demande à partir du Canada, y compris ceux qui se trouvent aux points d'entrée comme les aéroports, doivent être physiquement présents au pays pour leur audience. On peut toujours supposer qu'une personne qui a fui au Canada pour obtenir la protection reste ici pour cette protection. Toutefois, il y a eu des cas où les demandeurs étaient à l'extérieur du pays au moment de la décision.
Les gens qui entrent irrégulièrement au Canada, c'est-à-dire entre deux postes frontaliers, violent notre entente en matière de partage des responsabilités frontalières. Ce régime, qui a été établi en 2012, a créé différentes règles liées à l'asile pour les citoyens de ces pays désignés. Certaines dispositions de ce régime ont été invalidées par la Cour fédérale du Canada. Le projet de loi abrogerait les dispositions relatives à ce régime et transférerait les pouvoirs d'établissement des listes pour les audiences des réfugiés à la Commission afin de permettre une gestion plus stratégique des cas.
[Traduction]
En vue de répondre à des difficultés récentes et à celles qui pourraient survenir de nouveau dans l'avenir, nous modernisons le système d'octroi de l'asile au moyen de réformes importantes visant à assurer l'intégrité des mouvements migratoires. Afin de protéger le système contre les hausses soudaines du nombre de demandes, nous introduisons de nouvelles règles d'inadmissibilité à l'asile. Ces changements confirmeraient que le système d'octroi de l'asile n'est pas un raccourci pour accéder au système d'immigration et réduiraient les pressions exercées sur le système pour que nous puissions nous concentrer sur les personnes qui ont besoin de protection.
[Français]
Nous avons également vu les conséquences tragiques de cette situation, y compris le décès de familles dans le froid glacial de nos hivers. Les passages irréguliers sont souvent motivés par le désespoir et peuvent être facilités par la traite des personnes et des groupes du crime organisé. Nous savons que certaines personnes continuent de franchir la frontière canado-américaine malgré nos avertissements et nos lois.
En attendant 14 jours ou plus avant de présenter une demande d'asile, ils essaient d'éviter l'Entente sur les tiers pays sûrs qui les obligerait à retourner aux États‑Unis pour déposer leur demande. Ce retard semble, à première vue, être une tentative délibérée d'éviter nos lois et nos systèmes d'immigration existants. Les demandes présentées par ces personnes ne pourront être déférées à la Commission.
Nous apportons également des modifications qui rendent les demandes inadmissibles si elles sont présentées plus d'un an après l'arrivée de quelqu'un au Canada, après le 24 juin 2020. La grande majorité des demandes d'asile sont présentées au cours de la première année suivant l'arrivée. Une limite d'un an décourage les personnes qui ont l'intention d'utiliser le régime de l'asile pour prolonger leur séjour au Canada en cas d'échec des autres mécanismes.
[Traduction]
Ces réformes importantes permettraient de mieux harmoniser nos systèmes et nos ressources afin qu'ils remplissent leur fonction. Elles permettraient d'orienter nos efforts vers ceux qui ont besoin de notre protection, de limiter les tentatives visant à échapper à notre système ou à le contourner, et de rationaliser le processus de manière à en faire plus avec les ressources existantes.
Les nombreux aspects de ce projet de loi ne me permettent pas d'entrer dans les détails aujourd'hui, mais permettez-moi d'évoquer brièvement les répercussions de certaines mesures.
[Français]
Ces modifications simplifieraient le travail du gouvernement fédéral, allégeraient le fardeau de nos partenaires provinciaux et territoriaux et amélioreraient les communications afin d'assurer la sécurité de nos collectivités. L'échange de renseignements avec les organismes d'application de la loi et de sécurité nationale peut nous aider à détecter et à prévenir la fraude.
On s'inquiète du fait que des gens utilisent plusieurs identités pour accéder aux prestations gouvernementales ou échapper à la détection. Grâce aux solides processus de vérification de l'identité, nous pouvons veiller à ce que tous les paliers de gouvernement travaillent avec des données exactes et cohérentes.
[Traduction]
Nous interdirions également tout échange ultérieur d'information entre des partenaires gouvernementaux provinciaux ou territoriaux et des entités étrangères, sauf si elles consentent par écrit à respecter nos obligations en matière de mauvais traitements, telles qu'elles sont définies dans la Loi visant à éviter la complicité dans les cas de mauvais traitements infligés par des entités étrangères. Ces pouvoirs ont été examinés par le ministère de la Justice et tiennent compte des commentaires du Commissariat à la protection de la vie privée. Ils sont pleinement conformes à la Charte canadienne des droits et libertés et respectent notre engagement en matière de transparence et de responsabilité.
En conclusion, le projet de loi permettrait de rationaliser et d'améliorer le processus de demande d'asile afin de remédier aux problèmes dont nous avons déjà connaissance et de réduire les éventuels risques à venir.
:
Monsieur le Président, je remercie ma collègue de son discours. Malheureusement, ce qui pour elle fait la force et les vertus de ce projet de loi est pour moi l'objet d'une certaine inquiétude. Le Bloc québécois votera en faveur de ce projet de loi afin qu'il soit étudié en comité, mais je ne suis pas certain qu'il soit appuyé par le Bloc québécois lorsqu'il reviendra à la Chambre pour la troisième lecture. Nous verrons ce qui se fera en comité, mais, au moment où nous nous parlons, j'ai bon nombre d'inquiétudes au sujet de ce projet de loi.
La sécurité dans nos rues et à nos frontières doit-elle toujours nécessairement passer par l'abdication de nos droits et libertés? Peut-être que oui, peut-être que non. Pour ma part, je pense que non. Il doit y avoir d'autres moyens d'améliorer la sécurité dans nos rues et aux frontières. Une fois que le projet de loi C‑2 sera adopté, s'il est adopté dans sa mouture actuelle, que restera-t-il de notre espérance de vie privée? Nos informations personnelles pourront être consultées, saisies, voire communiquées à différents organismes, au Canada comme à l'étranger. Le fameux courrier postal que nous croyions pratiquement sacré était inviolable. C'était une infraction au Code criminel que d'ouvrir du courrier. Là, on se propose de l'ouvrir, de l'inspecter, de l'utiliser contre nous.
Il y a des nouveaux pouvoirs qui sont octroyés à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada pour suspendre, modifier ou annuler des visas ou des documents. Les conditions pour ce faire vont être fixées dans un règlement; un règlement qu'on ne connaît pas. Quelles seront ces conditions? Comment va-t-on baliser ce nouveau pouvoir? Y aura-t-il indemnisation des demandeurs qui auront présenté les demandes et qui auront engagé des frais pour ces demandes? Est-ce que les résidents sélectionnés par Québec, par exemple, verront leur sélection mise en péril par ce projet de loi? Dans quelles circonstances pourra-t-on dire à une personne qu'on ne considérera pas sa demande de visa? Ce sont toutes des questions qui sont importantes à nos yeux. Ce sont des éléments qu'il va falloir éclaircir. Malheureusement, on n'a pas vraiment les détails pour l'instant, à part se faire dire que ce sera éventuellement déterminé dans un règlement. J'ai hâte de voir en comité à quoi on peut s'attendre en matière de règlement.
Les opérations de plus de 10 000 $ en argent comptant vont maintenant être interdites. J'avoue qu'il est plutôt rare que je me promène avec 10 000 $ ou 15 000 $ en argent dans mes poches. Je ne me souviens pas d'avoir une seule fois dans ma vie payé une facture de 10 000 $ en argent comptant. Il n'en demeure pas moins qu'on en fait maintenant une interdiction qui va quand même entraîner l'utilisation des outils bancaires actuellement disponibles, à savoir les chèques, les cartes Interac, les cartes de crédit. Tout cela entraîne des frais d'intérêt, des frais d'utilisation tant pour celui qui se fait payer que pour celui qui paie. Comment va-t-on faire? Comment va-t-on articuler ça? Sommes-nous à l'aise avec l'idée d'avantager les institutions financières, les institutions de crédit? Je me questionne. Ça laisse des traces, aussi. Comme je le disais, je n'ai pas l'habitude de payer des factures de 10 000 $ en argent comptant, mais j'aimerais entendre des experts à ce propos. Est-ce qu'il n'y a pas des situations où cela pourrait devenir problématique? J'avoue que je n'en vois pas. J'ai cherché, mais je n'en ai pas trouvé. Je pense que c'est tout de même une question à laquelle il faudrait s'attarder avant de dire: on en fait une loi.
Le passage suivant, je l'ai trouvé un peu fort: « [...] utilisation des renseignements personnels d’un individu à son insu ou sans son consentement. » Est-ce que, au minimum, on ne devrait pas exiger qu'on obtienne un mandat avant de procéder de la sorte? On va lutter contre le crime organisé, contre la violation de nos frontières, contre le terrorisme. Au Bloc québécois, nous en avons un peu fait notre marque de commerce. J'ai déposé trois projets de loi qui visaient à instaurer l'obligation de créer un registre des organisations criminelles et à interdire le port de symboles et tout autre moyen de valoriser des organisations criminelles. Je pense notamment aux fameux chandails « Support 81 » qui nous avaient tellement choqués à l'époque. Nous avons lutté contre ça depuis que le Bloc québécois existe, je pense, et nous allons continuer de le faire.
Souhaitons-nous vraiment adopter des dispositions qui nous feraient vivre dans une société où les libertés individuelles et la confidentialité de nos faits et gestes ne seraient plus protégées?
Il y a un autre grave danger dont j'aimerais parler. Normalement, un avocat qui souhaite obtenir un mandat de perquisition doit d'abord alléguer devant juge qu'il a des motifs raisonnables de croire qu'une infraction va être commise, et il doit convaincre le juge. Dans le projet de loi, on change ça. On dit que le seuil de preuve est un peu difficile à atteindre, alors on demande plutôt qu'il y ait des motifs raisonnables de soupçonner. Les motifs de soupçonner, c'est comme à peu près n'importe quoi.
Si, par exemple, j'allègue devant un juge que j'ai des motifs de soupçonner que ma collègue de Dorval—Lachine—LaSalle pourrait penser, faire ou dire telle ou telle chose, mais que, finalement, elle ne le fait pas, je pourrai simplement dire que je l'avais soupçonnée, mais que je m'étais trompé. Mon soupçon ne s'est pas concrétisé, mais il n'y a pas de conséquence à ça. Cependant, si on me dit que je dois avoir des motifs valables de croire, là, je mets en jeu ma propre croyance, ma propre crédibilité. On est donc ailleurs. Cette diminution du seuil de preuve pour l'obtention d'un mandat est quelque chose qui m'achale beaucoup. Je pense qu'il va falloir s'y attarder sérieusement. J'aimerais entendre des experts s'exprimer sur la question.
Comme je le disais tantôt, le Bloc québécois s'est fait un peu le champion à plusieurs égards de la lutte contre le crime organisé. Nous demandons à ce que nos frontières soient renforcées. Il n'y a pas si longtemps encore, ma collègue qui était responsable du dossier de la sécurité publique et moi-même nous indignions du fait que le gouvernement du Québec avait dû investir 6 millions de dollars pour déployer des patrouilleurs en bateau le long des frontières sur le fleuve Saint‑Laurent. Nous trouvions ça scandaleux. Il ne revient pas au gouvernement du Québec de payer pour protéger les frontières. C'est au fédéral de le faire. Nous demandions qu'il le fasse. Je continue de croire qu'il revient au fédéral de le faire et qu'il doit le faire.
Le projet de loi , dans sa mouture actuelle, est-il la solution pour mieux s'occuper des frontières? Je n'en suis pas certain. C'est la même chose pour le crime organisé. Nous exigeons également le respect des demandes de Québec quant aux entrées sur notre territoire. Il faut limiter la quantité d'individus dans une année qui peuvent entrer en territoire québécois. Nous avons non seulement atteint, mais dépassé, depuis déjà un bon bout de temps, les seuils d'acceptabilité pour intégrer ces gens-là. Ils ont beau entrer sans motif, s'ils se tiennent dans le bois pendant 14 jours avant de se présenter, on doit les accueillir, les envoyer à l'école, leur offrir des soins, les habiller et leur trouver un logement alors qu'on n'est pas en mesure de le faire pour la population actuelle. Cela pose de sérieux problèmes. Nous demandons donc au gouvernement de respecter ce seuil.
Le projet de loi C‑2 est-il pour autant une réponse à cette demande-là? Je n'en suis pas certain. Encore une fois, annuler ou suspendre des visas, c'est bien beau, mais encore faut-il qu'il y ait des motifs, encore faut-il prévoir la mécanique, la manière de procéder. Or, pour l'instant, tout cela est un peu vague. On nous dit que nous le verrons dans un éventuel règlement. Cela ne me rassure pas.
Tout ça a lieu en même temps que le gouvernement nous propose d'adopter le projet de loi . Là, on commence à parler de quelque chose de spécial. Selon ce projet de loi, on décrétera qu'un projet est d'intérêt national lorsque le en aura décidé ainsi. On pourra soustraire ces projets à toute règle ou presque lorsqu'il le jugera opportun. Tout ça se passe sous bâillon. J'ai toujours été de ceux qui pensent que les mauvais mélanges d'alcool et de drogue étaient dangereux, mais là, le mélange des projets de loi C‑2 et C‑5 et du bâillon, je trouve ça drôlement inquiétant.
Est-ce que nous nous retrouvons face à quelque chose comme une dérive vers l'autoritarisme? Je ne veux pas tomber dans le mélodrame, mais je pense que nous devons être aux aguets. Nous devons être attentifs et prudents, parce que tout ça n'a rien pour rassurer la société dans laquelle nous vivons, une société qui tient précieusement à ses acquis, notamment en matière de protection de la vie privée et ainsi de suite.
J'invite chacun d'entre nous à être prudent. Je nous invite à être les champions de la société que nos concitoyens souhaitent.
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Monsieur le Président, mon collègue aussi est un homme qui travaille fort pour sa circonscription et pour ses concitoyens. Je suis bien fier de travailler avec lui au sein du même parti.
Cela dit, il y a effectivement des parallèles qui peuvent être faits avec les dérives actuelles relativement au projet de loi , au projet de loi , au bâillon et à ce qui nous prend au bout du nez sans trop que nous le sachions. Ça fait trois semaines, même pas quatre, que nous siégeons. Nous verrons.
Il y a des parallèles à faire entre tout ça et la proclamation des mesures d'urgence. À l'époque, j'ai été coprésident du comité qui devait se pencher sur la question. Nous n'en revenions tout simplement pas. Il n'y a rien qui a été fait après la proclamation des mesures d'urgence qui n'aurait pas pu être fait avant. On a demandé à des entreprises de remorquer les camions, ce qu'elles ont fait. La situation a été réglée en moins de 24 heures.
Pourquoi a-t-on proclamé les mesures d'urgence, des mesures extrêmes qu'on ne devrait utiliser que dans des cas extrêmes? Nous nous interrogions et nous trouvions ça inquiétant.
J'ai un peu la même inquiétude présentement. Je ne suis même pas certain que la Cour suprême donnerait son aval aux projets de loi C‑2 et C‑5. Ça reste à voir. Peu importe ce que nous allons adopter, ça va être rapidement contesté. Malheureusement, nous exposons à des décisions qui vont nous obliger à recommencer notre travail. Je ne pense pas qu'on peut faire fi de la Charte canadienne des droits et libertés et de la Constitution canadienne en empiétant sur les pouvoirs de tout le monde et en portant atteinte aux droits et aux libertés sans être sanctionné par des tribunaux à un moment ou à un autre.
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Monsieur le Président, avant de commencer, j'aimerais vous féliciter pour votre nouvelle nomination. Vous qui avez rédigé votre mémoire de maîtrise sur un sujet très précis, qui était, si je ne m'abuse, la question du jeudi, vous aimez cet endroit. Je suis heureux de vous voir occuper le fauteuil.
Le projet de loi à l'étude est important. Je pense que nous avons tous entendu les Canadiens dire, pendant la campagne électorale, que la sécurité publique est fondamentale pour eux. Il est décevant d'entendre certains députés laisser entendre que d'autres députés ne se soucient pas de la sécurité publique. L'une de nos priorités fondamentales est d'assurer la sécurité de gens que nous représentons. Nous pouvons aborder cette question de différentes façons, mais nous croyons tous fondamentalement que nous devons défendre la population et la protéger. J'espère que c'est de cela que nous débattons et que nous continuerons de débattre tout au long du processus. Ce n'est pas ce que nous entendons pendant la période des questions, mais souvent, la période des questions est un peu différente de ce que nous entendons à d'autres moments ici et au comité, où j'espère que ce projet de loi sera renvoyé très bientôt.
Essentiellement, j'estime que ce projet de loi protégera les Canadiens en veillant à ce que les forces de l'ordre disposent des outils nécessaires pour protéger nos frontières, combattre le crime organisé transnational, stopper l'afflux de fentanyl illégal et sévir contre le blanchiment d'argent. Il renforcera nos interventions face aux réseaux criminels de plus en plus sophistiqués et améliorera l'intégrité et l'équité de notre système d'immigration, tout cela en protégeant les renseignements personnels des Canadiens ainsi que leurs droits garantis par la Charte.
À la suite de la présentation du projet de loi, nous avons reçu une communication de l'Association canadienne des policiers, le plus important organisme de défense des forces de l'ordre au Canada, qui représente plus de 60 000 membres des forces de l'ordre de première ligne œuvrant dans toutes les provinces et tous les territoires. J'aimerais prendre un instant pour lire cette communication.
L'association dit:
[ce projet de loi] fournirait de nouveaux outils essentiels aux forces de l'ordre, aux services frontaliers et aux agences de renseignement pour lutter contre le crime organisé transnational, le vol de véhicules, le trafic d'armes et de drogues, ainsi que le blanchiment d'argent. Il est important de souligner que ces enjeux ne sont pas abstraits: nos membres constatent par eux-mêmes leurs effets réels dans les communautés à travers le pays, ce qui nécessite une réponse législative coordonnée et moderne.
Le projet de loi comprend des mises à jour importantes qui renforceraient le partage d'informations entre les agences fédérales et locales, ce qui est essentiel au succès des enquêtes multi-juridictionnelles, et reconnaît la réalité selon laquelle la sécurité frontalière n'est de plus en plus pas uniquement la responsabilité de la GRC. Dans de nombreuses communautés situées près des postes frontaliers, les services de police locaux jouent un rôle central dans l'application des lois frontalières. Donner à ces agences un meilleur accès aux renseignements et aux informations les plus actuelles améliorera considérablement les résultats en matière de sécurité publique.
Nous sommes également encouragés par les mesures visant à soutenir le travail de l'Agence des services frontaliers du Canada et de la Garde côtière canadienne en comblant les lacunes de longue date en matière de capacité d'inspection et d'application de la loi. Ces mesures, combinées à de nouvelles autorités pour les forces de l'ordre de première ligne à travers le pays, contribueraient à perturber les opérations criminelles aux points d'entrée clés et au sein des chaînes d'approvisionnement et de distribution nationales.
Les mesures proposées pour perturber l'importation de fentanyl illégal et de produits chimiques précurseurs sont également cruciales. Un processus de classification plus rapide permettrait [aussi] une réponse plus agile aux substances qui alimentent la crise des opioïdes et continuent de causer des torts incommensurables dans les communautés [du pays].
Le projet de loi C‑2 renforcerait également la capacité des forces de l'ordre à enquêter sur les réseaux criminels [...] et à les perturber en améliorant l'application des lois contre le blanchiment d'argent, en élargissant le partage de données avec des partenaires de confiance au pays et à l'étranger [tout] en améliorant l'accès à l'information entre les juridictions. De nouvelles dispositions permettant aux forces de l'ordre canadiennes de partager les informations recueillies en vertu de la Loi sur l'enregistrement de renseignements sur les délinquants sexuels [permettraient] une coopération plus efficace dans les enquêtes transfrontalières. De plus, le mécanisme proposé pour accéder aux données détenues par des fournisseurs de services à l'étranger reconnaît que les enquêtes criminelles modernes [s'arrêtent] rarement [aux] frontières. Ces mises à jour aideraient à garantir que la police canadienne dispose des outils et des renseignements nécessaires pour tenir les délinquants responsables, peu importe où ils opèrent.
[S'il est adopté, le projet de loi] C‑2 donnerait aux services de police les outils juridiques nécessaires pour répondre plus efficacement aux menaces évolutives.
Ces mots sont ceux de l'organisme qui défend les intérêts de 60 000 policiers de première ligne.
Durant la campagne, et souvent lors des périodes des questions, j'ai entendu dire que nous devons nous défendre et donner aux forces policières les outils dont elles ont besoin. En même temps, je perçois des doutes de la part des députés de l'opposition, qui tentent de tempérer notre élan. Ils disent qu'il faut agir, mais en même temps, ils ne veulent pas du projet de loi, même s'il jouit de l'appui de la police et qu'il rendra les collectivités plus sûres. Je ne comprends pas vraiment le décalage entre les discours et les actes, entre les discours tenus pendant la période des questions et ceux que nous entendons aujourd'hui. Je comprends les préoccupations soulevées par certains députés de l'opposition, mais, encore une fois, cela ne correspond pas à leur attitude « il faut faire quelque chose » exprimée dans les phrases-chocs de 30 secondes dont ils sont si friands en période de questions.
J'aimerais aussi citer l'Association canadienne des chefs de police, une autre grande organisation:
Le projet de loi proposé témoigne de la volonté de moderniser la législation et de doter les services policiers des outils nécessaires pour lutter contre la criminalité transnationale organisée dans un contexte de menace de plus en plus complexe. En particulier, le projet de loi prévoit plusieurs modifications législatives importantes qui remédieront aux faiblesses systémiques du système judiciaire et fourniront des outils essentiels aux services d'application de la loi, aux services frontaliers et aux services de renseignement.
La législation canadienne relative à l'accès légal est largement dépassée et doit être révisée de toute urgence pour s'aligner sur les technologies modernes. Le Canada est en retard sur ses partenaires internationaux en matière d'application de la loi en ce qui concerne la capacité d'accéder légalement aux preuves électroniques associées à des activités criminelles. Les groupes criminels organisés transnationaux exploitent cette lacune pour victimiser nos communautés partout au pays par le biais de crimes graves tels que le trafic d'êtres humains, de drogues et d'armes à feu, le vol de voitures et la criminalité violente motivée par le profit. Les dispositions contenues dans la Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière constituent une étape importante dans l'amélioration de la capacité des forces de l'ordre canadiennes à lutter efficacement contre la nature en constante évolution des groupes criminels organisés transnationaux.
Les chefs de police se sont prononcés. Les agents de première ligne se sont exprimés. Où est le tollé du Parti conservateur pour que le projet de loi soit adopté le plus rapidement possible? C'est le silence radio, ce qui est décevant.
J'aimerais revenir sur un point qui vient d'être soulevé, je crois, par le député de , qui concerne les adresses IP. Je comprends les préoccupations que suscite ce genre de questions, mais j'aimerais citer un de ses collègues, le député de , lorsqu'il a posé des questions à la GRC à ce sujet. Il a dit:
Imaginons un annuaire téléphonique qui a des numéros de téléphone, mais pas de noms. Les seuls noms qui figurent dans la liste sont ceux des fournisseurs de services Internet et des entreprises de télécommunications qui fournissent ces numéros de téléphone: Telus, Rogers et Bell.
On dit maintenant aux policiers qu'ils ne peuvent même pas consulter l'annuaire téléphonique de ces adresses IP. Ils ne peuvent même pas savoir qui sont les fournisseurs de services à moins d'avoir un mandat. Depuis que cette décision a été rendue, il y a un mois, selon des agents de première ligne de la GRC qui travaillent dans les unités intégrées de lutte contre l'exploitation des enfants partout au pays, les entreprises de télécommunications, conformément à la décision de la Cour suprême du Canada, refusent maintenant de communiquer ces renseignements essentiels que la police utilise pour traquer et poursuivre les agresseurs sexuels d'enfants et les prédateurs d'enfants.
Le député de dit que nous devons agir, et je suis d'accord avec lui, mais je suppose qu'il s'agit du député de Parkland de la législature précédente. Où sont les députés maintenant? Encore une fois, c'est ce que j'entends à la période des questions, jour après jour.
Accélérons l'adoption du projet de loi. Allons de l'avant et renvoyons le projet de loi au comité. Je peux comprendre qu'il y ait des préoccupations. En 10 ans, je n'ai jamais vu un projet de loi d'initiative ministérielle être adopté sans amendement, mais assurons-nous de faire avancer ce projet de loi afin que les conservateurs joignent peut-être le geste à la parole pendant la période des questions. J'espère que nous y arriverons.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de pouvoir prendre la parole sur un sujet aussi important qu'un projet de loi qui porte sur la frontière canadienne. Je fais partie de ces gens qui sonnent l'alarme depuis des années à propos de l'inaction du gouvernement libéral à la frontière. Les fois où il a choisi d'agir, cela n'a fait qu'aggraver et exacerber les problèmes. Ce sont des problèmes de longue date causés par un gouvernement libéral qui, contrairement à ce qu'il prétend, n'est pas un nouveau gouvernement, mais la continuation de ce que nous avons connu au cours des 10 dernières années.
Même si je suis encouragé par le fait que les libéraux ont reconnu l'existence d'une crise à la frontière, j'ai de nombreuses préoccupations quant à la façon dont ils ont choisi de s'attaquer à ce problème. Soyons clairs: au cours de ma carrière dans les médias, j'ai souvent critiqué le laxisme du gouvernement en matière de sécurité frontalière. Un exemple notable est le fait d'avoir laissé le chemin Roxham se transformer en un véritable stratagème d'immigration illégale sur lequel le gouvernement a choisi de fermer les yeux. C'est quelque chose qui s'est produit pendant de nombreuses années, et le gouvernement n'a rien fait.
Son inaction devant les problèmes liés à la contrebande d'armes à feu, au trafic de drogue et même à la traite des personnes a abouti à la crise que nous connaissons aujourd'hui. Même si je suis content que les libéraux aient décidé de répondre à l'appel, quoique tardivement, je me dois de demander pourquoi cela leur a pris autant de temps. Qu'est-ce qui les a empêchés d'agir dans ce dossier?
Je tiens à dire très clairement que, dans notre pays, bon nombre des problèmes liés à la criminalité et à la drogue — y compris la violence des gangs qui utilisent des armes à feu illégales introduites clandestinement à la frontière — ne peuvent être classés de façon désinvolte dans un seul et même dossier. Depuis quelques semaines, les conservateurs demandent aux libéraux pourquoi le projet de loi fait l'impasse sur les peines qui devraient être infligées aux barons du fentanyl. Pourquoi n'y a‑t‑il rien qui traite des problèmes de cautionnement qui permettent aux récidivistes de rester en liberté après avoir commis des délits?
Les libéraux reviennent toujours à la même position, à savoir qu'il s'agit simplement d'un projet de loi sur la frontière, et non d'un projet de loi sur la criminalité, mais c'est une façon très étroite et naïve d'envisager la loi. Ils ne comprennent pas que ces questions transfrontalières sont intimement liées aux problèmes de criminalité et de justice qu'ils ne reconnaissent pas, sur lesquels ils n'agissent pas et auxquels le projet de loi n'apporte aucune solution.
Cela dit, je suis reconnaissant que le gouvernement ait intégré à ce projet de loi certaines des suggestions formulées par les conservateurs au fil des ans. Le problème, c'est qu'il s'agit d'un projet de loi omnibus. Il tente d'accomplir beaucoup de choses. Certaines mesures rejoignent des idées que les conservateurs font valoir depuis longtemps, mais d'autres m'amènent à me demander d'où elles sortent et qui les réclament.
Non seulement le projet de loi ne fait rien pour régler les problèmes relatifs à la mise en liberté sous caution et à la détermination de la peine, mais il inclut des mesures dont je n'arrive pas à comprendre la pertinence, aux yeux des libéraux, dans un projet de loi qui, de leur propre aveu, est censé porter sur la sécurité frontalière. Je vais maintenant parler de deux de ces mesures en tant que défenseur de longue date des libertés civiles.
L'une des dispositions de la partie 4 du projet de loi donnerait à Postes Canada le pouvoir unilatéral d'ouvrir non seulement des colis, mais aussi des lettres. Ainsi, un employé de Postes Canada pourrait intercepter une lettre envoyée à n'importe qui au Canada sans mandat ni surveillance judiciaire. Au cours du débat de ce soir et de cet après-midi, le gouvernement libéral nous a fourni de fausses informations. Les libéraux disent: « Bien sûr que non, il faudrait un mandat pour intercepter une lettre. »
Eh bien, j'ai passé tout le projet de loi au peigne fin, surtout la partie 4, et, dans cette partie, qui porte sur les modifications à la Loi sur la Société canadienne des postes, le mot « mandat » ne figure nulle part. Dans la loi mentionnée dans cette partie du projet de loi, il n'est aucunement question de mandats.
Par conséquent, les Canadiens se retrouvent avec des questions auxquelles le gouvernement libéral ne répond pas. Quelles sont les limites de ce pouvoir? Qu'est-ce que Postes Canada aurait le droit ou l'autorisation de faire non seulement avec les biens qu'elle pourrait saisir, mais aussi avec les informations qu'elle pourrait saisir? Dans le projet de loi, il est expressément question de l'interception de lettres. Il ne s'agit pas seulement d'ouvrir une enveloppe pour voir si elle contient du fentanyl. Il s'agit aussi de pouvoir ouvrir une lettre dans le but de la lire. Qui aurait accès à la correspondance? Que pourrait-on en faire? Serait-elle suivie? Serait-elle consignée? Ces informations seraient-elles enregistrées dans une base de données?
Ces questions demeurent sans réponse parce que les libéraux nient ce qu'indique clairement le libellé du projet de loi.
De plus, le projet de loi accorderait l'immunité à Postes Canada. Il la déchargerait de toute responsabilité en cas de revendication, de saisie ou de rétention d'envois, ce qui signifie que les Canadiens n'auraient pas le droit de remettre en question ou de contester ce que fait Postes Canada avec leur courrier. Je tiens à préciser que Postes Canada n'a pas demandé ce pouvoir, à ma connaissance. Il s'agit d'un pouvoir que le gouvernement libéral céderait volontairement sans s'inquiéter des questions de libertés civiles.
Jetons un coup d'œil à la partie 11 du projet de loi, qui interdirait les transactions en espèces de plus de 10 000 $. Elle ne prévoit pas d'obligation de déclaration. Elle ne limiterait pas ces transactions. Elle n'ajouterait pas non plus de formalités administratives. C'est une interdiction pure et simple. Voici un passage tiré du projet de loi:
Commet une infraction toute personne ou entité qui se livre à l’exploitation d’une entreprise ou à l’exercice d’une profession ou qui sollicite des dons de bienfaisance en argent du public et qui, dans le cadre d’une même opération ou d’une série d’opérations liées réglementaire, accepte un paiement, don ou dépôt en espèces de 10 000 $ ou plus.
Après 10 ans de mauvaise gestion économique, il est devenu normal de dépenser 10 000 $ dollars à l'épicerie. Les libéraux se plaisent à dire que personne ne fait de transactions de 10 000 $ à moins d'avoir quelque chose à cacher. Dans ma circonscription, qui compte de nombreuses petites collectivités rurales, il n'est pas rare que quelqu'un achète un véhicule d'occasion, un camion de ferme ou une nouvelle pièce d'équipement pour 10 000 ou 15 000 $. Certains se demanderont peut-être, à l'instar des libéraux, pourquoi quelqu'un aurait besoin de faire une telle transaction. Or, nous vivons dans une société libre où nous n'avons pas besoin de justifier auprès du gouvernement notre décision d'effectuer des transactions avec de la monnaie légale.
Je suis très conscient du fait qu'en ce moment même, le gouvernement libéral se bat activement devant les tribunaux contre une décision de la Cour fédérale, qui a conclu que le recours à la Loi sur les mesures d'urgence par le gouvernement en 2022 était illégal. Le gouvernement a gelé illégalement et inconstitutionnellement les comptes bancaires des gens sans respecter la procédure établie et sans surveillance. Cette mesure a fait frémir tout le pays, car les gens se sont rendu compte que le gouvernement utiliserait son pouvoir sans se soucier de la loi. Je n'accepte pas que l'on autorise le gouvernement à dire de simplement lui faire confiance pour mettre en place une autre restriction sur la façon dont les Canadiens effectuent des transactions. C'est extrêmement important. La Banque du Canada, que le a déjà dirigée, préconise l'utilisation de la monnaie numérique de la banque centrale, ce qui permettrait au gouvernement d'exercer un plus grand contrôle sur les transactions que les Canadiens choisissent d'effectuer et de mieux les surveiller.
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les gens utilisent des espèces. En fait, dans la plupart des cas dont j'ai connaissance, cela n'a rien à voir avec des tentatives d'enfreindre la loi. C'est simplement pour des raisons pratiques, pour éviter de payer des frais de carte de crédit exorbitants ou pour pouvoir effectuer des transactions et faire en sorte que le marché agricole local ou la personne qui vend un véhicule dans une circonscription ou un quartier puisse échapper à l'ingérence du gouvernement.
Bien que je sois heureux que le projet de loi règle certains problèmes frontaliers pour lesquels nous, les conservateurs, réclamons des solutions depuis longtemps, la mesure législative a recours à une approche très générale et, ce faisant, elle traite les Canadiens ordinaires respectueux de la loi comme s'ils étaient des criminels, comme s'ils avaient quelque chose à cacher au gouvernement ou comme s'ils faisaient quelque chose de mal, simplement parce qu'ils utilisent de l'argent comptant, comme le ferait toute personne qui se considère comme étant de la vieille école. Quelles autres activités légales le gouvernement prévoit-il réglementer ou restreindre?
Lorsque nous examinons le projet de loi, avec le bon nombre d'articles et de parties qu'il contient, nous devons regarder ce qu'il y a de bon et ce qu'il y a de mauvais. Je pense que le gouvernement a essayé d'en faire trop dans le projet de loi. Nous devons tenir compte des préoccupations en matière de libertés civiles. Chaque fois que ces préoccupations ont été soulevées au cours du débat sur le projet de loi, les libéraux se sont rabattus sur une fausse affirmation, notamment celle qu'un mandat est nécessaire en vertu de l'article portant sur Postes Canada, ce qui n'est pas le cas, ou sur la notion que nous devons leur faire confiance parce qu'il est impossible que le gouvernement libéral abuse de ce pouvoir. Je ne leur fais pas confiance, et mes concitoyens ne leur font pas confiance non plus.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi . Compte tenu du temps qui m'est imparti, je serai relativement bref.
Je tiens tout d'abord à dire que, tout au long de la dernière campagne et depuis 2021, j'ai eu le privilège de rencontrer des milliers de résidants de ma circonscription. Encore et encore, j'ai entendu le même message. Ils veulent un gouvernement ambitieux et tourné vers l'avenir qui agit dans leur intérêt. Ils veulent que le gouvernement lutte contre le crime organisé. Ils veulent que le gouvernement lutte contre le vol de voitures et qu'il s'attaque à la crise du fentanyl.
Les députés des deux côtés de la Chambre ont sans doute entendu leurs concitoyens dire qu'ils veulent se sentir en sécurité dans leur maison et dans leur collectivité, et qu'ils veulent que le gouvernement y voie. Voilà exactement la raison d'être de ce projet de loi. Il prévoit des mesures audacieuses et concrètes. Il s'attaque aux menaces complexes et interreliées qui pèsent sur les Canadiens aujourd'hui.
Qu'il s'agisse du fentanyl, du vol de voitures ou du blanchiment d'argent, le projet de loi vise à lutter contre tous ces problèmes. Pour ce faire, il prévoit trois mesures importantes: sécuriser nos frontières, lutter contre le crime organisé transnational et faire obstacle au financement illicite.
Pour sécuriser nos frontières, nous devons combler les lacunes de longue date de notre système d'immigration, moderniser notre mode d'échange d'informations, renforcer les mesures de protection des visas afin de lutter contre la fraude et améliorer le processus de demande d'asile afin de le rendre plus efficace et plus équitable. Ces réformes préserveraient l'intégrité de notre système tout en garantissant que ceux qui ont réellement besoin de protection continuent d'en bénéficier.
Nous ne pouvons avoir un pays fort et résilient que si nos organismes de sécurité ont le pouvoir de protéger les Canadiens tout en préservant leurs libertés. Grâce à l'adoption de ce projet de loi, la GRC et nos partenaires internationaux seront mieux en mesure de suivre et d'appréhender les délinquants sexuels qui s'en prennent aux enfants. Et, si le projet de loi est adopté, la Garde côtière canadienne aura un mandat clair pour lutter contre le trafic de drogues et renforcer la protection et l'application de la loi en mer, ce dont des provinces comme la mienne et la Colombie‑Britannique ont besoin depuis longtemps.
Voilà une occasion pour les conservateurs de joindre le geste à la parole. Comme ils parlent de la loi et de l'ordre, ainsi que de la nécessité d'assurer la sécurité des Canadiens, ils ont maintenant la chance de voter comme nous pour garantir l'adoption de ce projet de loi.
En outre, le projet de loi s'attaque directement à la montée dévastatrice du crime organisé et à la crise du fentanyl. Nous avons l'intention de donner aux organismes d'application de la loi, qui sont aux premières lignes de ce combat, les moyens de saisir les drogues illégales, comme le fentanyl et ses composants. Nous facilitons et accélérons aussi le classement des substances illicites avant qu'elles ne s'implantent dans les collectivités. Ces changements permettraient non seulement de mettre fin à l'entrée de substances illicites et dangereuses au Canada, mais aussi de rendre plus difficiles la production et la distribution de ces substances par les réseaux criminels au pays.
On sait que, pour soutenir et protéger les Canadiens, il faut mettre en place des mécanismes de soutien supplémentaires partout au Canada. C'est pourquoi nous continuerons de tenir les trafiquants, les passeurs et les criminels violents responsables de leurs actes en donnant aux autorités les outils juridiques dont elles ont besoin pour agir avec détermination.
En ce qui concerne le vol de voitures, nous savons que le phénomène a diminué grâce aux mesures déjà prises par le nouveau gouvernement, mais nous savons également que les Canadiens veulent que nous en fassions davantage. Le projet de loi autorise les agents frontaliers à intercepter les expéditions, à récupérer les biens volés et à obliger les auteurs des vols à répondre de leurs actes. Depuis trop longtemps, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme permettent au crime organisé de prospérer et de croître. Or, le projet de loi prévoit des peines plus sévères pour les crimes financiers, restreint les dépôts anonymes de grosses sommes d'argent et interdit les transactions par des tiers qui permettent aux malfaiteurs de se cacher derrière d'autres personnes.
Enfin, le projet de loi s'appuie sur le plus grand investissement dans la sécurité frontalière de l'histoire du Canada, soit 1,3 milliard de dollars, et reflète une approche claire et ciblée pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Il reflète l'engagement du gouvernement à l'égard d'une gouvernance responsable et équilibrée pour s'attaquer aux problèmes quotidiens auxquels les Canadiens font face. Ce ne sont pas de petits changements.
Je tiens à être clair. Ce projet de loi vise à corriger les systèmes, à colmater les brèches et à faire en sorte que le Canada suive le rythme de l'évolution rapide de la criminalité à l'échelle mondiale, de l'exploitation des systèmes et des menaces numériques. Nos alliés nous regardent et les Canadiens nous demandent de les protéger. Les Canadiens nous ont dit ce dont ils ont besoin. Ils veulent que nous trouvions un équilibre entre liberté et sécurité. Ils veulent un gouvernement qui prend la sécurité au sérieux, qui s'attaque aux problèmes difficiles et qui obtient des résultats tout en protégeant nos libertés et nos droits fondamentaux.
J'exhorte mes collègues à la Chambre à se joindre à nous pour adopter ce projet de loi, en mettant de côté les considérations partisanes et en donnant la priorité à la sécurité des Canadiens.