La Chambre reprend l'étude, interrompue le 16 septembre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, je suis honoré de prendre la parole aujourd'hui pour aborder le projet de loi , une initiative législative majeure qui vise à la fois à renforcer notre système d'asile et la sécurité de nos frontières. Ces deux objectifs vont de pair; un système d'immigration efficace et humain qui protège les personnes vulnérables, tout en assurant la sécurité de tous les Canadiens.
Chaque année, des milliers de personnes choisissent le Canada pour construire une vie meilleure, pour trouver refuge et pour contribuer à notre société. Toutefois, les réalités migratoires mondiales changent rapidement. En 2022, nous avons traité plus de 91 000 demandes d'asile. Ce chiffre a grimpé à plus de 171 000 en 2024, soit presque le double en deux ans. Cette augmentation rapide des demandes d'asile met notre système à rude épreuve. Les délais de traitement se rallongent, l'incertitude pour les demandeurs persiste, et nos services publics doivent faire face à une charge de travail accrue.
Le projet de loi C‑2 propose des solutions concrètes et réfléchies pour améliorer cette situation, tout en maintenant un système juste et compatissant. Parmi ces mesures, nous proposons un formulaire unique en ligne pour toutes les demandes, qu'elles soient déposées à un aéroport, à une frontière terrestre ou à l'extérieur du pays. Cela simplifie le processus, réduit les erreurs administratives et permet une meilleure coordination entre Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, l'Agence des services frontaliers du Canada et la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada. Ensuite, des audiences plus rapides et mieux planifiées seront rendues possibles grâce à un tri préalable des dossiers et à un transfert direct des pouvoirs de calendrier à la Commission. Cela permet de réduire les reports inutiles et de garantir que les décisions sont prises en temps opportun. Enfin, un retrait simplifié des demandes incomplètes est proposé, tout en maintenant le droit des demandeurs d'expliquer leur situation et de présenter leurs arguments. Ces mesures combinées accélèrent la prise de décision et assurent que l'asile reste accessible à ceux qui en ont réellement besoin.
Le projet de loi introduit également des règles claires pour protéger l'intégrité du système. Par exemple, une demande d'asile doit être déposée dans l'année suivant l'arrivée au Canada. Cette limite décourage les personnes qui pourraient tenter d'utiliser le système d'asile pour contourner les voies d'immigration régulières ou prolonger indûment leur séjour temporaire. Les franchissements irréguliers ont déjà diminué depuis l'élargissement de l'Entente sur les tiers pays sûrs, mais le projet de loi prévoit qu'une personne qui traverse illégalement la frontière et dépose une demande plus de 14 jours après son entrée ne pourra plus voir sa demande renvoyée à la Commission. Ces dispositions ne ferment pas la porte à la protection. Toute personne menacée de persécution conservera le droit à une évaluation des risques avant renvoi, garantissant ainsi que notre engagement humanitaire demeure intact. En somme, nous créons un équilibre entre efficacité, sécurité et compassion, ce qui est essentiel pour la crédibilité et la légitimité de notre système d'asile.
La pandémie de la COVID‑19 nous a montré qu'il faut pouvoir agir rapidement et efficacement devant les situations exceptionnelles. Les lois actuelles ne permettent pas de suspendre, de modifier ou d'annuler un grand volume de documents d'immigration en réponse à une crise généralisée. Cela limite la capacité du gouvernement à protéger les Canadiens en temps de crise. Le projet de loi C‑2 remédie à cette lacune en permettant au gouvernement de suspendre temporairement certains visas ou certaines autorisations de voyage en cas de crise majeure, qu'il s'agisse d'une pandémie, d'un conflit international ou d'une catastrophe naturelle. Ces pouvoirs temporaires permettent de réagir rapidement pour protéger la santé, la sécurité et le bien-être des Canadiens, tout en assurant la continuité des services essentiels.
La deuxième grande mission du projet de loi est de renforcer la sécurité à la frontière et de s'attaquer au crime organisé transnational. Le projet de loi s'appuie sur l'investissement historique de 1,3 milliard de dollars et se décline en trois piliers. Le premier pilier est le suivant: sécuriser la frontière par la modernisation de la Loi sur les douanes, inspections plus efficaces des exportations, notamment les conteneurs ferroviaires et maritimes, et mandat explicite de sécurité pour la Garde côtière canadienne. Le deuxième pilier est le suivant: combattre le fentanyl et le crime organisé par la saisie facilitée du courrier dans les enquêtes criminelles, inscription accélérée des précurseurs chimiques, et accès légal aux données électroniques pour perturber les réseaux de trafic. Le troisième pilier est le suivant: répression du blanchiment d'argent par des peines plus sévères, interdiction de certains dépôts en espèces de plus de 10 000 $, et un meilleur échange d'informations entre les banques, le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada, ou CANAFE, et les forces de l'ordre.
Toutes ces mesures sont encadrées par des mécanismes de supervision solides et transparents, garantissant le respect de la Charte canadienne des droits et libertés ainsi que la protection de la vie privée des citoyens. Cela permet d'offrir aux forces de l'ordre les outils dont elles ont besoin tout en maintenant la confiance du public.
Ces enjeux ne sont pas abstraits. À Laval et dans la circonscription d'Alfred‑Pellan, nous ressentons directement l'impact de ces défis. Laval est un carrefour économique et logistique stratégique, à proximité du port de Montréal, de l'aéroport international, de l'autoroute 15 et de grands axes ferroviaires. Ces atouts favorisent l'innovation et la prospérité, mais attirent également l'attention de réseaux criminels. En 2024, Laval a enregistré plus de 3 300 crimes et délits, dont plus de 800 vols de véhicules. Les vols de voitures de luxe destinées à l'exportation sont en hausse, menaçant la sécurité de nos citoyens et des entreprises locales. Grâce aux nouveaux pouvoirs d'inspection des exportations, nous pourrons intercepter ces véhicules avant qu'ils ne quittent le pays, protégeant ainsi les biens et renforçant la confiance des citoyens.
La lutte contre le fentanyl est également cruciale pour notre communauté. Nos services de police et nos organismes communautaires font face à une crise de surdoses qui touche trop de familles lavalloises. Le projet de loi C‑2 fournit un soutien fédéral tangible pour contrer ce fléau, en coordonnant les efforts des agences locales, provinciales et nationales. En protégeant l'intégrité des échanges transfrontaliers, nous protégeons aussi les entreprises innovantes de Laval dans les secteurs de la logistique, de la pharmaceutique et du commerce international, ainsi que les milliers d'emplois qu'elles génèrent. Ce projet de loi contribue à créer un environnement sûr et prospère pour les familles, les travailleurs et les entrepreneurs de ma circonscription.
Les citoyens d'Alfred‑Pellan, comme tous les Canadiens, veulent des communautés sûres, un système d'immigration juste et efficace et une économie protégée contre les menaces du crime. Le projet de loi C‑2 équipe nos services frontaliers, policiers et judiciaires des outils du XXIe siècle. Il protège nos jeunes contre le fléau du fentanyl, nos entreprises contre le crime financier, et nos familles contre le vol d'automobiles et la fraude. Il renforce la confiance dans notre système d'asile et permet de réagir efficacement aux crises mondiales. Nous renforçons le système pour qu'il reflète les réalités d'aujourd'hui, qu'il protège les Canadiens et qu'il nous prépare aux défis de demain. Nous envoyons également un message clair...
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Monsieur le Président, au nom des formidables habitants de Barrie—Springwater—Oro-Medonte, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet de cet important projet de loi.
Comme il s'agit de mon premier discours complet en cette 45e législature, je m'en voudrais de ne pas prendre un instant pour remercier quelques personnes qui m'ont aidé à être réélu. Tout d'abord, j'aimerais mentionner mon président d'association de circonscription et expert en panneaux électoraux, Shawn Scott. Erin, aussi appelée « Peaches », l'autre Errin, Lauren, Harry, Sharbell, Hale et, bien sûr, Kelly, sont quelques-uns des membres clés de mon équipe de campagne qui ont tenu le fort. De nombreux autres bénévoles et partisans ont également apporté leur contribution. Comme les députés de tous les partis le savent, il faut une armée pour mener à bien une campagne électorale.
Je tiens également à remercier ma famille: mon épouse, Lisa, qui m'a toujours soutenu; mon fils, Wyatt, et sa petite amie, Grayson; mon autre fils, Luke; et, pour marquer des points auprès de mon épouse, mon chien, Ollie, qui pose toujours dans toutes les brochures et qui gagne le cœur de tout le monde. Je suis certain que ma femme sera très heureuse d'entendre cette partie. Je pense qu'à la maison, le chien occupe un rang un peu plus élevé que le mien dans la hiérarchie.
Cela fait des années que les conservateurs demandent au gouvernement libéral de mettre en place bon nombre de ces mesures. Depuis que le gouvernement libéral est au pouvoir, le Canada ferme les yeux sur la migration illégale, le trafic d'armes à feu, le blanchiment d'argent et le trafic transfrontalier de fentanyl. Malheureusement, il a fallu que les libéraux se sentent interpellés et menacés par les droits de douane imposés par les États‑Unis avant de se décider à faire de réels progrès dans ces dossiers. Les libéraux se sont empressés de réagir, mais nous devons nous demander pourquoi ils ont attendu si longtemps avant de passer à l'action.
Les conservateurs croient qu'il faut protéger les Canadiens contre la criminalité transnationale, le trafic illégal et les abus visant notre système d'immigration, mais le projet de loi contient de nombreuses dispositions inquiétantes liées à la vie privée et aux libertés civiles des Canadiens. Il sera difficile d'appuyer ces dispositions sans y apporter des amendements importants. Le projet de loi C‑2 est un vaste projet de loi omnibus dans lequel le gouvernement libéral a décidé d'inclure une série de mesures disparates qui n'ont rien à voir avec la sécurité frontalière et la réforme de l'immigration.
J'aimerais soulever trois grands dossiers qui sont abordés dans le projet de loi , et que le gouvernement libéral a laissé déraper: le fentanyl, le système d'immigration et la sécurité à la frontière.
Commençons par la crise du fentanyl. Le Canada est ravagé par une crise des opioïdes qui a coûté la vie à plus de 50 000 Canadiens depuis 2016. Cette crise d'ampleur nationale cause des dommages considérables dans les villes, les collectivités et les régions rurales d'un océan à l'autre.
De nombreux députés doivent se demander comment le gouvernement libéral a réagi à cette crise. En fait, il a présenté le projet de loi . Cette mesure législative désastreuse a éliminé les peines d'emprisonnement obligatoires pour les trafiquants, les fabricants et les importateurs de drogues. Bon nombre des individus qui sont derrière les meurtres de plus de 50 000 personnes et qui sèment un chaos et une destruction incroyables dans nos collectivités ne sont plus passibles d'une peine d'emprisonnement obligatoire. On a répété à maintes reprises, même chez les libéraux, que l'objectif précis du projet de loi C‑5 était d'envoyer moins de gens en prison.
Grâce à des mesures législatives comme celle-ci, les individus impliqués dans le commerce mortel du fentanyl sont libérés plus rapidement que jamais. Il est extrêmement décevant de constater que cet énorme projet de loi omnibus ne contient aucune nouvelle disposition sur la détermination de la peine. Même si le projet de loi à l'étude est adopté, à cause du projet de loi , on continuera de relâcher des gens qui menacent les collectivités.
Je rappelle aux députés qu'en décembre, les conservateurs ont présenté une motion de l'opposition réclamant de nombreuses mesures liées au trafic de fentanyl. Notre motion demandait au gouvernement libéral de revenir sur le projet de loi , de rétablir des peines plus longues pour les barons de la drogue, d'interdire l'importation des précurseurs du fentanyl, d'acheter des scanneurs à haute puissance, d'augmenter le nombre d'agents dans les ports et de cesser d'acheter des opioïdes dangereux. Le gouvernement libéral, le Bloc et le NPD ont tous voté contre la motion. C'est scandaleux.
Parlons maintenant du système d'immigration et de la sécurité frontalière, des dossiers dont le gouvernement libéral a rapidement perdu le contrôle au cours de la dernière décennie. Le a promis de régler les problèmes du système d'immigration défaillant et de nos frontières inefficaces, mais des chiffres publiés récemment montrent qu'il a largement dépassé ses objectifs en matière d'immigration, au point d'être en voie d'atteindre des niveaux records. Il soutient les politiques d'immigration libérales qui échappent à tout contrôle, celles qui ont déjà mené à la triple crise actuelle en matière de logement, de soins de santé et de chômage chez les jeunes. Les conservateurs croient qu'il faut réduire le nombre d'immigrants afin de combler les écarts actuels en matière de soins de santé, de logement et de création d'emplois.
La population canadienne mérite un système d'immigration digne de confiance, qui sert l'intérêt national. Notre système d'immigration a déjà été le meilleur au monde et a déjà fait l'envie de tous les pays.
Le système d'immigration doit donner la priorité au Canada. Cela signifie inviter les bonnes personnes en nombre adéquat pour que l'on puisse les intégrer sur le plan du logement, des soins de santé et de l'emploi. Cela signifie disposer d'un système permettant aux nouveaux arrivants de réussir en tant que membres de la famille canadienne. Cela signifie également restaurer la valeur de la citoyenneté afin que tous ceux qui se disent Canadiens, quelle que soit leur origine, soient avant tout Canadiens. Nous devons également mettre fin au recours abusif au programme des travailleurs étrangers temporaires et au programme des étudiants étrangers, ainsi qu'aux demandes d'asile frauduleuses.
En matière de sécurité frontalière, les conservateurs appuieront toute mesure qui investit dans la frontière et fournit davantage de ressources au personnel de l'Agence des services frontaliers du Canada afin d'empêcher l'entrée illégale au Canada d'armes à feu, de drogues et d'autres marchandises interdites. Les conservateurs s'engagent à renforcer la sécurité frontalière du Canada grâce à des mesures concrètes et efficaces. Nous appuyons le déploiement de milliers d'agents frontaliers supplémentaires, l'élargissement de la portée opérationnelle de l'Agence des services frontaliers du Canada à l'ensemble de la frontière et l'installation de tours de surveillance de pointe pour surveiller les zones à haut risque. Nous préconisons également l'utilisation de scanneurs à haute puissance aux postes frontaliers terrestres et aux ports de commerce afin de détecter les drogues illicites, les armes à feu et les véhicules volés. Ces outils sont essentiels pour lutter contre le crime organisé et protéger les collectivités canadiennes.
Avant tout, nous soutenons fermement les hommes et les femmes dévoués qui servent en première ligne à nos frontières. Ces professionnels manquent souvent de ressources, mais ils travaillent sans relâche pour protéger notre pays. Leurs efforts pour intercepter les substances et les armes dangereuses sont essentiels à la sécurité nationale, et ils méritent tout notre soutien ainsi que notre sincère gratitude.
J'aimerais maintenant parler brièvement des conséquences du programme libéral laxiste en matière de criminalité sur ma propre collectivité. Après 10 ans sous le gouvernement libéral, je ne reconnais plus notre centre-ville lorsque je m'y promène. Il y a 10 ans, ma ville n'avait pas de campements de sans-abri ni de problème généralisé d'itinérance; on n'y voyait pas de gens fumer ou s'injecter de la drogue illégale sur les trottoirs et dans les terrains de jeux pour enfants. L'anarchie est devenue la norme dans ma ville, comme dans les autres villes canadiennes. Le plus triste, c'est que nos jeunes trouvent cela normal. Ils pensent que le Canada a toujours été ainsi. Je tiens à dire aux jeunes de tout le pays que les choses n'étaient pas ainsi avant l'arrivée au pouvoir du gouvernement libéral, et que la situation changera une fois que les libéraux ne seront plus au pouvoir.
Dans la ville de Barrie, le maire, Alex Nuttall, a dû récemment déclarer l'état d'urgence en raison de l'ampleur et du nombre grandissants des campements, ce qui présente des risques importants pour la collectivité, les premiers intervenants et les personnes qui vivent dans ces campements. Les premiers intervenants et les organismes communautaires sont à bout de souffle en raison de l'ampleur du désordre causé par les campements. Les enfants côtoient des gens qui consomment ouvertement des drogues et doivent traverser des secteurs dangereux pour se rendre à l'école. Les petites entreprises et les détaillants locaux doivent constamment faire face à des problèmes de vandalisme, de vol, de flânage et d'ivresse dans les lieux publics. Il est évident que ce sont là les effets de l'expérience irresponsable que le gouvernement libéral a menée en inondant nos rues de drogues dures aux frais des contribuables. Nos quartiers, autrefois sûrs, sont maintenant affligés par la criminalité, le chaos, la mort et le désordre.
Le a récemment publié le gazouillis suivant: « Ce n'est pas le Wild West. » J'aimerais bien qu'il le dise aux habitants du centre-ville de Barrie. Un résidant a récemment écrit une lettre à mon bureau pour exprimer ses préoccupations: « Cette situation est inacceptable. Mes enfants devraient pouvoir marcher en toute sécurité dans la rue sans tomber sur des ordures, des aiguilles, des campements de fortune ou des gens qui consomment des drogues en public. Laisser cette situation perdurer constitue un manque de leadership et une trahison envers les résidants qui travaillent fort pour entretenir leur maison, payer leurs impôts et élever leur famille ici. Il faut fixer des limites claires. Les gens ne peuvent pas simplement installer des tentes où bon leur semble, et on ne peut pas fermer les yeux sur la consommation de drogues en public. Il s'agit non seulement d'une crise de santé et de sécurité publiques, mais aussi d'une menace directe à la loi et à l'ordre. En tolérant cette situation, on donne l'impression que les normes et les lois communautaires n'ont plus d'importance. »
Au fédéral, le gouvernement libéral doit regarder la réalité en face et prendre des mesures immédiates pour protéger les Canadiens. Les conservateurs demandent au gouvernement libéral de modifier le Code criminel afin d'y inclure le principe indispensable de la défense et de la protection, de réparer le système canadien de mise en liberté sous caution, d'annuler la politique irresponsable en matière de drogues et d'abroger les lois laxistes en matière de criminalité afin que les criminels dangereux soient mis en prison plutôt que d'être remis en liberté sous caution.
Pour conclure, je tiens à répéter que les conservateurs appuient certaines des mesures contenues dans le projet de loi . Cependant, d'autres mesures nous préoccupent profondément. Je suis extrêmement préoccupé par le fait qu'il n'y ait aucune nouvelle disposition en matière de détermination de la peine, aucune nouvelle disposition prévoyant des peines d'emprisonnement obligatoires. Il n'y a aucune nouvelle peine d'emprisonnement obligatoire pour les criminels qui terrorisent nos collectivités avec du fentanyl et des armes à feu. Telle est la réalité au Canada. Les criminels, y compris ceux qui sont accusés de trafic de fentanyl, de contrebande d'armes à feu ou d'agressions violentes, sont régulièrement libérés sous caution, souvent en quelques heures. Le projet de loi ne remédie en rien à cette réalité. Les conservateurs estiment que les Canadiens méritent de se sentir en sécurité chez eux, dans leurs rues et dans leurs collectivités.
À ce jour, le projet de loi est un mauvais projet de loi. Dans sa forme actuelle, il sera difficile pour les conservateurs de l'appuyer. Quelle est la solution? Nous recommandons aux libéraux de copier nos idées. Notre chef a répété à maintes reprises qu'ils ne devraient pas se gêner pour utiliser nos idées.
Les conservateurs ont présenté des propositions sérieuses, notamment sous la forme de projets de loi d'initiative parlementaire, afin de réparer le système défaillant...
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Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir participer au débat d'aujourd'hui.
J'ai écouté avec beaucoup de sympathie chaque mot prononcé par mon nouveau collègue d'en face. Je comprends très bien le problème qu'il évoque et je compatis aux difficultés qu'il rencontre, comme bon nombre d'entre nous. C'est précisément pour cette raison qu'il est si important que le projet de loi soit adopté afin de nous permettre d'apporter les changements qui sont nécessaires pour pouvoir donner aux divers services de police, et autres organisations qui gèrent les nombreux problèmes abordés par le projet de loi C-2, les outils dont ils ont besoin pour faire ce travail. Je suis heureuse de pouvoir m'exprimer à ce sujet et de souhaiter la bienvenue à mon collègue ici présent.
Je voudrais axer mes observations sur les dispositions du projet de loi qui traitent de l'accès légal, question dont bon nombre d'entre nous ont entendu parler et dont ils ont discuté.
Lorsque les services de police souhaitent mener une enquête, ils se heurtent souvent à de nombreux obstacles. La manière dont les forces de l'ordre obtiennent des preuves dans le cadre d'enquêtes constitue un véritable défi. Ces dispositions ont toutefois suscité de nombreux commentaires de la part du public, et je voudrais tenter de dissiper certains mythes à leur sujet.
Avant de le faire, je tiens à mettre en contexte le projet de loi dont il est question aujourd'hui. L'un des principaux défis auxquels est confronté le système de justice pénale à l'heure actuelle est que des preuves numériques sont requises dans presque toutes les enquêtes criminelles et de sécurité nationale. L'avènement d'Internet a fondamentalement transformé le nombre d'infractions graves, comme l'extorsion, la fraude et le blanchiment d'argent, qui sont commises. Le monde numérique permet également aux criminels de mener leurs activités au-delà des frontières beaucoup plus facilement. Par conséquent, de nombreux types de crimes sont plus faciles à commettre, ce qui complique leur détection ainsi que les enquêtes et les poursuites judiciaires les concernant.
La nature transnationale de nombreux types de crimes et le stockage de données dans le nuage, hors de la portée des forces de l'ordre locales, rendent la coopération internationale nécessaire dans bon nombre de ces enquêtes. L’évolution de la jurisprudence dans ce contexte met également en évidence les difficultés auxquelles les forces de l’ordre sont confrontées pour accéder aux renseignements clés nécessaires pour enquêter sur bon nombre de ces crimes graves. Je fais particulièrement référence à deux décisions de la Cour suprême du Canada, dans les affaires Spencer et Bykovets, qui traitent du matériel d'exploitation et d'abus pédosexuels et de la fraude en ligne.
En 2014, dans l'arrêt Spencer, la Cour suprême du Canada a jugé que les internautes peuvent raisonnablement s'attendre à ce que leur identité reste confidentielle lors d'activités en ligne anonymes. Par conséquent, la Cour a conclu que la police doit disposer d'une autorisation légale pour obtenir des renseignements relatifs à l'abonné dans ce contexte. L'arrêt Spencer a eu des répercussions importantes sur les enquêtes des forces de l'ordre partout au pays. Depuis cette décision, sans ordonnance judiciaire, les fournisseurs de services ne donnent pas à la police de renseignements sur leurs abonnés dans le cadre d'enquêtes de routine.
En l'absence d'un outil particulier pour demander l'autorisation légale d'obtenir des renseignements sur les abonnés, les forces de l'ordre ont eu recours à ce qu'on appelle une ordonnance générale de communication. Cependant, cet outil a été conçu à d'autres fins, et la police est souvent incapable de satisfaire à ses exigences minimales, à savoir démontrer qu'elle a des motifs raisonnables de croire qu'une infraction a été ou sera commise et que les renseignements sur les abonnés demandés fourniront une preuve de l'infraction. Si elle ne respecte pas ces conditions, la police ne peut pas obtenir d'ordonnance générale de communication.
Ce n'est là qu'un exemple des difficultés que rencontrent nos agents d'application de la loi et d'autres autorités lorsqu'il s'agit d'obtenir les preuves nécessaires. Ces conditions sont particulièrement difficiles à respecter au tout début des enquêtes.
Le projet de loi propose de relever ce défi, après l'arrêt Spencer, en établissant une nouvelle ordonnance de communication. Il est conçu expressément pour permettre à la police de demander une autorisation judiciaire pour ordonner la communication de renseignements relatifs à l’abonné. Cela se ferait en fonction d'une norme calibrée de manière à équilibrer les attentes en matière de protection de la vie privée et les besoins de l'État de mener des enquêtes criminelles quand il y a des motifs raisonnables de soupçonner que les renseignements seraient utiles à l'enquête relative à une infraction, faisant de l'ordonnance une décision qui devrait être beaucoup plus facile à obtenir.
L'une des principales mesures de protection intégrées dans ces modifications consiste à exiger une autorisation judiciaire avant la divulgation de tout renseignement relatif à l'abonné. Dans les tentatives précédentes du Parlement pour régler ce problème, on a proposé de permettre à la police d'accéder aux renseignements relatifs à l'abonné sans autorisation judiciaire préalable, mais, en 2024, dans l'affaire R. c Bykovets, la Cour suprême du Canada a confirmé qu'il existe une attente raisonnable au respect de la vie privée à l'égard d'une adresse IP qui a été attribuée. Une adresse IP, bien sûr, comme nous le savons tous, est une suite unique de chiffres qui identifie un appareil connecté à Internet ou à un réseau privé.
Cette décision a créé de l'incertitude quant aux possibilités d'action de la police quand une adresse IP lui a été fournie volontairement. Par exemple, quand la victime d'un crime en ligne, comme une fraude, mentionne une adresse IP dans sa déclaration à la police ou quand les forces de l'ordre reçoivent des renseignements du National Center for Missing & Exploited Children concernant des cas de maltraitance et d'exploitation sexuelle d'enfants, le projet de loi précise que les forces de l'ordre peuvent recevoir des renseignements qui leur sont fournis spontanément ou qui sont accessibles au public, dont une adresse IP, et y donner suite. Cette clarification permettrait de mener des enquêtes plus rapidement et de réduire les pressions sur le système de justice pénale, y compris les ressources policières et judiciaires.
Le projet de loi moderniserait également les outils existants tels que le principal pouvoir de fouille et de saisie prévu au Code criminel. Ce pouvoir est en place depuis des décennies et a été conçu, à l'origine, pour la fouille de lieux physiques et la saisie d'objets tangibles. Les modifications proposées incorporeraient l'examen des données emmagasinées dans un appareil accessible en ajoutant des modalités liées à l'examen de données. Elles visent ainsi à inscrire dans la loi la directive de la Cour suprême du Canada concernant la fouille d'ordinateurs, établie dans la décision rendue en 2013 relativement à l'affaire R c Vu. En lien avec cette modification, nous proposons de préciser que le régime actuel prévu dans le Code criminel régissant la détention des biens saisis ne s'applique pas aux données obtenues dans le cadre d'une enquête.
Comme je l'ai déjà mentionné, des preuves numériques sont maintenant exigées dans presque toutes les enquêtes sur des crimes graves ou des atteintes à la sécurité nationale. Souvent, ces preuves numériques peuvent se trouver à l'extérieur du Canada. Par exemple, elles peuvent être détenues par des entreprises de médias sociaux. Les mécanismes d'assistance juridique mutuelle existants sont souvent trop lents pour fournir les preuves numériques nécessaires aux enquêtes, surtout compte tenu de la nature instable des données et de la facilité avec laquelle elles peuvent être déplacées ou détruites. Le projet de loi établirait un nouveau mécanisme, appelé « demande de communication internationale », qui permettrait aux forces de l'ordre de demander à un tribunal canadien l'autorisation d'obtenir des renseignements relatifs à l'abonné ou des données de transmission.
Le projet de loi est important et nécessaire pour que nous puissions fonctionner dans cette nouvelle ère de notre monde.
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Monsieur le Président, c'est un honneur d'être de retour à la Chambre des communes. À l'instar de la semaine du retour à l'école, c'est notre retour à la routine.
Comme c'est la première fois que j'ai l'occasion de prendre la parole à la Chambre, je saisis l'occasion de souligner une bien triste nouvelle, à savoir le décès de mon prédécesseur, M. Guy Lauzon. Il a représenté les habitants de Stormont—Dundas—South Glengarry pendant 15 ans.
Guy est décédé le 22 juin à l'âge de 81 ans. Avant mon arrivée à la Chambre des communes, j'ai eu le privilège non seulement de pouvoir compter sur Guy pour représenter ma région, mais aussi de travailler avec lui pendant un certain nombre d'années ici, sur la Colline du Parlement, et à notre bureau de circonscription de Cornwall.
Guy était un travailleur acharné. Son intégrité était remarquable et sa loyauté, inégalée. Il avait à cœur de défendre les intérêts de Stormont—Dundas—Glengarry, de Cornwall et, bien franchement, de tout le pays. Nous n'aurions pas pu trouver plus fier Canadien que Guy.
À la Chambre, il a occupé le rôle de président du caucus conservateur national et, pendant une certaine période, celui de secrétaire parlementaire du ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire de l'époque. Il adorait siéger ici et il chérissait l'honneur de faire l'aller-retour pour représenter notre région de l'Est de l'Ontario.
Guy n'était pas seulement un patron pour moi; il était aussi un ami et un mentor. Je vais m'ennuyer des conversations téléphoniques que nous avions régulièrement, pendant lesquelles il me donnait des conseils. Le travail de député est tout à fait unique. Il n'y a pas beaucoup de gens qui ont la chance d'occuper ce poste. Il me manquera beaucoup pour de nombreuses raisons. Il a assisté à des événements avec moi même après avoir pris sa retraite, et il se promenait partout dans la collectivité. Je tiens à saluer son héritage et sa réputation de travailleur acharné au service des habitants de Stormont—Dundas—Glengarry.
Mes pensées accompagnent Jeff, Lonna-Lea et toute la famille Lauzon, qui continuent de pleurer un homme merveilleux et un Canadien merveilleux.
Je prends la parole ce soir au sujet du projet de loi d'initiative ministérielle , Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière. C'est un projet de loi très important pour notre région de l'Est de l'Ontario. Stormont—Dundas—Glengarry, les comtés unis, la ville de Cornwall et la communauté d'Akwesasne, dans la circonscription de Stormont—Dundas—Glengarry, ont une frontière commune avec les États‑Unis. Il y a également une voie d'accès qui va de Cornwall jusqu'à Messina, dans l'État de New York, en passant par l'île Cornwall. C'est une voie importante pour la circulation commerciale et ordinaire.
En toute honnêteté, notre collectivité est malheureusement depuis trop longtemps un refuge pour les trafiquants de drogues et d'armes à feu, ainsi que pour ceux qui font la traite des personnes, y compris à des fins sexuelles. C'est une tendance très troublante que nous avons observée au cours des dernières années, voire des dernières décennies. C'est une réputation dont nous ne sommes pas fiers. Nous sommes cependant très fiers des hommes et des femmes qui sont aux premières lignes pour lutter contre ce problème tous les jours. Par conséquent, j'ai certainement une contribution à apporter au débat sur un projet de loi intitulé Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière.
Je tiens à exprimer une fois de plus ma gratitude envers les agents des forces de l'ordre qui travaillent en première ligne et qui font de leur mieux avec les ressources et la législation dont ils disposent. La GRC, l'Agence des services frontaliers du Canada, la Police provinciale de l'Ontario, le service de police de Cornwall et le service de police mohawk d'Akwesasne travaillent en collaboration avec le Groupe de l'intégrité des frontières pour remédier à cette situation. Je souhaite simplement donner aux députés une idée des domaines dans lesquels nos frontières ne sont pas suffisamment sécurisées et des raisons pour lesquelles nous devons apporter des améliorations, ce que je réclame depuis des années.
Jusqu'à récemment, le Groupe de l'intégrité des frontières, qui se spécialise dans la lutte contre le trafic et les activités criminelles, ne recevait même pas un financement permettant d'assurer un service 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. En règle générale, le quart de travail des membres du Groupe de l'intégrité des frontières se terminait chaque nuit à minuit. Très souvent, ils ne revenaient pas avant le lendemain matin. J'ai été stupéfait d'apprendre cela lors de certaines séances d'information et de patrouilles lors desquelles j'ai accompagné les forces de l'ordre locales. La situation suscitait frustration et exaspération. Quand la plupart des activités illicites ont-elles lieu? Ce n'est pas à 14 heures le long du fleuve Saint‑Laurent, mais à la tombée de la nuit, tout au long de la nuit, dans le but de profiter d'un environnement aussi tranquille que possible, et le groupe n'est pas suffisamment financé pour travailler jour et nuit.
Alors qu'il était au courant de cette situation depuis des années, le gouvernement a annoncé récemment que dans notre région du fleuve Saint‑Laurent et de l'Est de l'Ontario, nous allons enfin bénéficier d'une frontière sécurisée 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Je vais suivre la situation de près pour m'assurer que cet engagement se concrétise réellement. Ce renforcement se fera par la mise en place des ressources et des agents nécessaires en première ligne — pas seulement les employés requis, mais aussi les outils et équipements dont ils ont besoin.
Comme dans la plupart des projets de loi, celui-ci comporte certains aspects positifs qui ne nous posent pas trop problème. Lorsque j'étudie en profondeur le texte du projet de loi, je constate que certaines modifications ont été apportées au registre des délinquants sexuels afin de le moderniser. Les députés constateront que de ce côté-ci de la Chambre, nous appuyons ces améliorations. Je pense sincèrement que tous les députés appuient la modernisation et le resserrement de ce registre, ainsi que le durcissement des conditions, car plusieurs lacunes ont été relevées.
D'autres mesures de modernisation permettraient à l'Agence des services frontaliers du Canada d'améliorer et de regrouper ses bureaux et installations en ce qui concerne l'importation et l'exportation de produits et de biens au pays. Au chapitre de la modernisation, le gouvernement ne se fera pas rabrouer par les députés de ce côté-ci de la Chambre.
Le projet de loi comporte toutefois de nombreuses parties inquiétantes. Le gouvernement a présenté un projet de loi omnibus contenant de nombreuses parties. Je crois que le projet de loi compte 16 parties, dont plusieurs soulèvent des inquiétudes quant aux libertés civiles et à la protection de la vie privée des Canadiens.
J'aimerais parler de la partie 4, qui porte sur le courrier, et de certains des enjeux qui y sont associés. Qu'entendons-nous par là? La partie 4 donnerait à Postes Canada le pouvoir unilatéral d'ouvrir non seulement des colis, mais aussi des lettres, et ce, sans mandat. Les libéraux ont tenté de réfuter cet argument, mais quand on examine le projet de loi, on constate qu'il ne précise pas qu'un mandat serait nécessaire. Nous avons passé le projet de loi au peigne fin.
De plus, la partie 4 prévoit expressément des modifications à la Loi sur la Société canadienne des postes, et comme le mot « mandat » n'y figure pas une seule fois, on peut certes se demander pourquoi le gouvernement choisit d'agir ainsi. À ma connaissance, Postes Canada n'a pas demandé à obtenir un tel pouvoir.
À mon avis, les Canadiens seraient très inquiets d'apprendre qu'on pourrait ouvrir leur courrier à la frontière sans mandat, que ce courrier entre au Canada ou qu'il en sorte. J'estime, comme mes collègues conservateurs, que c'est une atteinte totale à la vie privée.
Il existe une procédure que les forces de l'ordre peuvent suivre pour les colis suspects, ou même pour les lettres. On se demande donc ce qui se passe: pourquoi les limites de ce pouvoir sont-elles changées? Pourquoi Postes Canada voudrait-elle avoir le pouvoir d'ouvrir le courrier? Il y a beaucoup plus de questions que de réponses. Nous allons continuer de réclamer des réponses, parce que si on peut ouvrir une enveloppe pour vérifier si elle contient du fentanyl, cela signifie qu'on peut aussi lire le contenu de l'enveloppe. Qui aura accès au courrier? Quelle sera la procédure à cet égard? La partie 4 du projet de loi soulève assurément de nombreuses questions.
Le deuxième sujet que je veux soulever dans le débat de ce soir concerne la partie 11 du projet de loi, qui interdirait les transactions en espèces de plus de 10 000 $. Cette partie ne prévoirait pas une obligation en matière de rapports. Elle ne prévoirait pas de restriction. Elle n'alourdirait pas la bureaucratie ni les formalités administratives, ce à quoi le gouvernement excelle, mais constituerait une interdiction claire. Quand on lit directement le projet de loi, on constate qu'il ferait tout cela.
Je représente une collectivité rurale. Dans notre région de l'Est de l'Ontario, il y a encore beaucoup de gens qui paient comptant. Ce ne serait rien pour eux d'acheter une petite pièce d'équipement agricole pour 10 000 $ ou 15 000 $, ou d'acheter un camion de ferme d'occasion ou un véhicule d'occasion. Or, ces transactions seraient mises en péril par ce qui est proposé:
Commet une infraction toute personne ou entité qui se livre à l'exploitation d'une entreprise ou à l'exercice d'une profession ou qui sollicite des dons de bienfaisance en argent du public et qui, dans le cadre d'une même opération ou d'une série d'opérations liées réglementaire, accepte un paiement, don ou dépôt en espèces de 10 000 $ ou plus.
Il y a beaucoup de ces interactions de l'autre côté de la frontière, entre l'Est de l'Ontario et le Nord de l'État de New York. Cette situation constitue un problème.
Une autre difficulté réside dans ce qui ne figure pas dans le projet de loi. Les libéraux ne répondent pas au besoin criant et urgent de réformer la mise en liberté sous caution dès maintenant. Notre système de justice pénale est un système prorécidive de capture et de remise en liberté. Nous devons nous attaquer à ce problème. Les libéraux ne l'ont pas fait.
En ce qui concerne les peines imposées aux barons du fentanyl, nous devons sévir contre ces criminels et nous attaquer plus sérieusement au problème. Les crimes violents ont augmenté de 50 %, les homicides, de 28 %, les agressions sexuelles, de 75 %, les extorsions, de 357 %, et les vols de voitures, de 46 %. La liste est longue. Le projet de loi ne va pas assez loin pour répondre au besoin urgent de sécurité publique dans ce pays.
Je serai heureux de répondre aux questions et aux observations de mes collègues et j'ai hâte de voir comment nous collaborerons pour renforcer certaines parties du projet de loi, afin d'accorder un peu de répit aux Canadiens à l'égard des criminels qui ravagent nos rues.
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Monsieur le Président, c'est avec beaucoup de fierté et d'humilité que je prends la parole à la Chambre en tant que députée de South Shore—St. Margarets. Faire entendre la voix des habitants de ma circonscription, raconter leur histoire ou communiquer leurs préoccupations est un privilège et une responsabilité que je ne prends pas à la légère. Dans ma circonscription, l'océan n'est pas qu'un élément du paysage. Il assure notre subsistance, il est un témoin de notre histoire et la pierre angulaire de nos collectivités.
Depuis des générations, les familles de South Shore—St. Margarets vivent au rythme de la mer. Dans ma circonscription, les pêcheurs prennent le large dès les premières lueurs du jour, les familles tirent leurs revenus des industries maritimes et les villages côtiers se développent au gré des possibilités et des défis que leur offre l'océan.
La Garde côtière canadienne fait elle aussi partie intégrante de notre collectivité. Pour bon nombre de citoyens de ma circonscription, elle n'est pas qu'une institution fédérale: c'est une voisine et une partenaire toujours prête à porter secours. Nous reconnaissons ses navires rouges et blancs dans nos ports, nous connaissons les équipages qui sont sur appel à toute heure, et lorsqu'un navire est en détresse, qu'une tempête survient ou qu'un déversement d'hydrocarbures menace nos côtes, c'est bien souvent la Garde côtière canadienne qui intervient en premier.
C'est pourquoi il me semble approprié que mon premier discours ici, après la reprise des travaux, porte sur le projet de loi , plus particulièrement sur sa partie 5, qui modifierait la Loi sur les océans. Il ne s'agit pas strictement de revoir le libellé de la loi ou d'y apporter des modifications de forme. Cette partie vise aussi la sécurité, le bien-être et la résilience des collectivités côtières, comme la mienne et comme tant d'autres au Canada.
South Shore—St. Margarets se caractérise non seulement par sa relation avec la mer, mais aussi par son tissu social solide et la compassion de ses habitants. Cet été, j'ai eu le privilège de rencontrer un remarquable groupe local sans but lucratif, Thriving Twogether, qui travaille sans relâche auprès de familles et de personnes aux prises avec des problèmes de dépendance. Ce qu'on m'a dit donne vraiment à réfléchir.
On m'a parlé de parents qui vivent dans la crainte constante que leurs enfants soient exposés à la drogue à l'école ou dans leur quartier. On m'a aussi parlé de personnes qui cherchent désespérément à se faire traiter, mais qui ne parviennent pas à trouver rapidement de l'aide, un lit ou un programme. On m'a parlé de familles déchirées par la dépendance et du fardeau invisible que tant d'entre nous supportent chaque jour.
Il ne s'agit pas de statistiques ou de sujets qui ont fait les manchettes. Ce sont les histoires de vraies personnes, de mères, de pères, de filles, de fils et de voisins, de gens de ma collectivité que j'ai rencontrés dans des événements, à l'épicerie, à l'église ou lors d'activités de financement communautaire. Leurs difficultés sont bien réelles et nous rappellent que les questions débattues à la Chambre ne sont pas abstraites. Elles concernent des vies humaines, la dignité et l'espoir.
Les préoccupations de ces gens ont trouvé écho dans une lettre ouverte qu'un préfet de ma circonscription m'a envoyée cet été. Dans la lettre, on demande au gouvernement fédéral d'agir rapidement et de façon décisive pour endiguer le flot de drogues dans nos collectivités. On y évoque la pression sur les ressources locales, le désespoir ressenti par un trop grand nombre de familles, et le besoin urgent de leadership fédéral dans ce dossier.
Quand un dirigeant communautaire, un organisme de première ligne et des familles ordinaires disent tous la même chose, il faut les écouter. Leurs voix nous rappellent que le gouvernement doit prendre des mesures qui cadrent avec la réalité des gens. C'est dans ce contexte que nous devons examiner la partie 5 du projet de loi .
Ce projet de loi propose une modification à la Loi sur les pêches afin d'y indiquer explicitement que les services de la Garde côtière canadienne incluent des activités liées à la sécurité. On autoriserait le ministre responsable à recueillir, analyser et divulguer de l'information et des renseignements. Ce changement viendrait en outre préciser que ces nouveaux pouvoirs renforceraient la capacité du Canada à collaborer avec ses partenaires étrangers, y compris son plus proche allié, les États-Unis, afin de permettre à notre pays de s'attaquer à des problèmes urgents tels que le trafic transfrontalier de stupéfiants.
Je tiens à préciser que la Garde côtière canadienne est une organisation civile, non militaire, et qu'elle le restera. Son mandat fondamental ne changera pas, et les services essentiels qu'elle fournit, tels que la recherche et le sauvetage, les interventions environnementales, la navigation maritime et l'assistance aux pêcheurs et aux marins se poursuivront sans interruption ni compression. Toutefois, cette modification permettrait de doter la Garde côtière de ces outils supplémentaires. Elle ferait en sorte que, face aux problèmes modernes de sécurité, la Garde côtière soit en mesure de contribuer efficacement aux efforts de protection de nos collectivités. Pour des collectivités comme la mienne, South Shore—St. Margarets, cela est important.
Nous savons que les eaux qui assurent notre subsistance et celle de nos collectivités peuvent également être exploitées par des personnes qui cherchent à faire passer des substances illicites par nos frontières. Nous savons que les réseaux de trafiquants sont sophistiqués. Ils s'adaptent très rapidement, et aucun organisme ne peut y faire face seul. La présence unique de la Garde côtière, ses navires, ses infrastructures et ses équipages, stationnés d'un océan à l'autre, en font un partenaire essentiel dans cette lutte. En renforçant sa capacité à recueillir et à échanger des renseignements ainsi qu'à collaborer de manière transparente avec les forces de l'ordre et nos alliés étrangers, nous faisons en sorte qu'il soit plus difficile pour les trafiquants d'exploiter nos eaux. Nous prenons également des mesures importantes pour protéger les familles et les collectivités contre les répercussions du trafic de drogue.
La décision d'appuyer ce projet de loi ne se résume pas à un choix de politique. C'est un sujet qui importe à la population. Nous devons répondre aux préoccupations qu'expriment les gens de ma circonscription et que tous les députés ont entendues dans leur circonscription. Ce sont les préoccupations des familles de ma collectivité soutenues par Thriving Twogether, celles des dirigeants municipaux qui tirent la sonnette d'alarme et celles des voisins qui manifestent paisiblement leurs craintes quant aux effets des drogues sur nos jeunes et nos collectivités. Nous devons également comprendre que la toxicomanie et le trafic de stupéfiants ne sont pas des problèmes qu'un seul gouvernement, un seul organisme ou une seule collectivité peut résoudre seul. Ils exigent une intervention coordonnée. Ils nécessitent toute une gamme d'outils: prévention, traitement, application de la loi et soutien communautaire. Le projet de loi ne résoudrait pas tous les aspects de cette crise, mais l'adopter serait comme placer solidement un morceau du casse-tête.
J'ai pu constater de mes propres yeux la résilience de ma collectivité. J'ai vu comment les gens se serrent les coudes en temps de crise, que ce soit après une tempête, pendant un incendie ou en réaction à une tragédie, mais j'ai aussi remarqué les tensions. J'ai constaté la limite du fardeau que les familles peuvent porter elles-mêmes, les difficultés des municipalités vu le peu de ressources dont elles disposent ainsi que le travail historique accompli par les organismes communautaires tels que Thriving Twogether sans pouvoir combler les lacunes laissées par un manque de soutien coordonné. La présente mesure législative nous donne une chance d'alléger une partie du fardeau qui pèse sur nos collectivités.
En renforçant la capacité de la Garde côtière à jouer un rôle dans la sécurité, nous pourrions démanteler les réseaux de trafiquants avant que leurs produits n'atteignent nos côtes, renforcer l'action des forces de l'ordre et réduire les pressions exercées sur les familles et les collectivités déjà mises à rude épreuve. Je crois également que cette modification législative reflète un principe plus général, que je continue de défendre à la Chambre. Ce principe, c'est que les politiques nationales doivent toujours être en phase avec les réalités locales que nous observons chaque jour dans nos circonscriptions. Lorsque nous débattons d'une loi à Ottawa, nous devons tenir compte de l'incidence qu'elle aura sur des populations comme celles de Liverpool, Bridgewater, Tantallon, Mahone Bay, Shelburne, Caledonia et des autres municipalités et villages de la circonscription de South Shore—St. Margarets...
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Monsieur le Président, enfin! Enfin, c'est bien le mot.
Ottawa a enfin compris la nécessité de se pencher sur la sécurité aux frontières. Ottawa a toujours fait la sourde oreille dans les dernières années face aux appels venant de toutes parts, dont les nôtres. Maintenant, Ottawa semble entrouvrir un de ses deux yeux. Il est fort dommage qu'il ait fallu attendre que, nouvellement en poste, le président Donald Trump ait multiplié les commentaires hostiles et les menaces tarifaires pour qu'Ottawa constate qu'elle devait feindre de reprendre la question de sa sécurité frontalière au sérieux. J'étais d'ailleurs à Washington, la semaine dernière, avec le du Bloc québécois et le député de . Les Américains sont toujours très inquiets par rapport à la question de la sécurité frontalière.
Pourtant, il y a longtemps qu'on pousse pour une lutte accrue contre l'exportation des véhicules volés, pour la réduction du nombre de demandeurs d'asile, pour qu'on prenne en charge l'entrée du fentanyl et la question du blanchiment d'argent. Il faut qu'on s'attaque à tout ça. Ça fait longtemps qu'on en parle. On ne pouvait pas dire que, dans les officines du gouvernement, personne ne l'avait dit et qu'on ignorait la le problème. Pas de chance, il a fallu attendre que les relations canado-américaines soient radicalement ébranlées pour qu'on assiste à un semblant de réveil.
On va regretter, cependant, que ce réveil tardif soit un projet de loi extrêmement volumineux, très technique, mais lourd potentiellement de conséquences. C'est un projet de loi de 130 pages. C'est un projet de loi qui modifie par ailleurs pas moins de 12 lois, qui ne pourra pas être étudié à la va-vite et qui ne pourra pas être traité à la légère. On regrettera aussi que ce même projet de loi soit potentiellement chargé en atteintes à la vie privée et aux droits et libertés.
Si le Bloc québécois appuie, à ce stade-ci, le projet de loi pour qu'il soit analysé en comité, pour que des experts, des groupes et des individus qui sont touchés puissent être entendus, il faut être clair sur le fait que nous n'allons pas accepter de procédure accélérée, de bâillon, de courte étude ou tout autre stratagème du genre visant à nous le faire entrer dans la gorge. Il y a 130 pages et c'est quelque chose de compliqué et de technique. Il y a beaucoup plus de questions que de réponses là-dedans. Il faut faire le travail comme il faut.
Parlons tout d'abord du volet immigration du projet de loi. Le projet de loi C‑2 confère davantage de contrôle au ministre sur les demandes d'asile, lui permettant de faire un examen complémentaire de toutes les demandes d'asile, même si celles-ci ont été jugées recevables par les agents. Le ministre doit autoriser une demande avant qu'elle soit envoyée à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada. Il obtient également le pouvoir de déterminer qu'une demande d'asile a été retirée. C'est donc au ministre que revient le pouvoir de fixer par règlement les exigences.
Il ne sera pas non plus possible de faire comparaître le ministre et son équipe à la Section de la protection des réfugiés. Ça, c'est quand même gros.
Le projet de loi C‑2 stipule aussi que les demandeurs vont devoir être sur le territoire canadien pour faire entendre leur cause. Si on comprend pourquoi le projet de loi accorde au ministre le pouvoir de suspendre, de refuser d'examiner des visas de résidents permanents et temporaires, des permis de travail ou des permis d'études, si on salue l'intention derrière ces élargissements de pouvoir, il faut impérativement qu'une étude approfondie nous indique s'il va y avoir des conséquences sur les résidents permanents sélectionnés par le Québec. Compte tenu de la religion canadienne pour la centralisation croissante, on a des raisons de ne pas être rassurés spontanément.
Qui plus est, on se réjouit qu'Ottawa ait enfin entendu raison sur la fameuse question des 14 jours. Qu'est-ce que sont les 14 jours? C'est l'idée qu'une personne qui est entrée par une voie autre que par un poste frontalier officiel puisse déposer une demande si elle ne s'est pas fait attraper pendant les 14 premiers jours suivants son passage sur le territoire. C'est une exception qui, carrément, encourage à traverser la frontière illégalement. C'est supprimé pour mener plutôt à une expulsion de l'intrus.
Le volet concernant le renforcement des pouvoirs des services frontaliers est plein de bonnes intentions, mais il y a fort à parier que le manque d'effectifs va plomber les efforts d'Ottawa. Parlons d'abord des intentions, justement. Il y a obligation pour les transporteurs exploitants d'entrepôts de donner accès à des locaux qui permettent aux agents de l'Agence des services frontaliers d'inspecter des marchandises destinées à l'exportation. C'est une bonne idée.
Le projet de loi prévoit aussi d'ajouter des activités liées à la sécurité au mandat de la Garde côtière en lui permettant désormais de faire des patrouilles et d'échanger de l'information. Ce n'est pas une mauvaise idée en apparence non plus. On veut également permettre un meilleur partage des renseignements par la GRC concernant les délinquants sexuels et modifier le seuil légal de divulgation des renseignements recueillis dans le Registre national des délinquants sexuels. Le problème est de savoir comment on va faire pour appliquer tout ça. Le projet de loi contient plein de bonnes idées et propose d'accorder des nouveaux mandats, mais à des institutions qui ont du mal à recruter et qui ont aussi des problèmes de rétention de leurs employés.
Le Parti libéral promettait dans sa plateforme électorale d'embaucher 1 000 agents supplémentaires à la GRC ainsi que 1 000 autres à l'Agence des services frontaliers du Canada, rien de moins. Comment va-t-il y arriver? Ça, on ne le sait pas. Selon le Syndicat des douanes et de l'immigration, celui-là même qui n'est à peu près jamais consulté quand Ottawa prépare toujours des nouveaux fiascos coûteux aux frontières, il manquerait près de 3 000 agents à l'Agence des services frontaliers du Canada pour accomplir son mandat. Si on ne procède pas à ces embauches, tout renforcement réel de la sécurité frontalière demeurera au stade des vœux pieux. Ottawa doit aussi permettre aux agents de l'Agence de patrouiller entre les postes frontaliers. Pour ce faire, on n'a besoin d'aucune modification légale, une modification réglementaire suffit. Ce seul élément pourrait apporter une aide et c'est aussi très facile à faire.
C'est au chapitre du respect de la vie privée et des droits et libertés que le bât blesse le plus. En fait, on ne sait pas encore si c'est le cas. Ici, on ne parle pas seulement d'inefficacité, mais de potentielles dérives liberticides. Certes, la vie en société est un équilibre parfois précaire, précisons-le, entre la sécurité et la liberté. La lutte contre le crime implique bien sûr qu'on donne les moyens nécessaires aux forces de l'ordre pour faire leur travail. Nous n'avons rien à dire sur ce principe.
Il y a cependant lieu de craindre que le projet de loi ne mène à une dérive sécuritaire, alors même que la surveillance de nos faits et gestes est déjà en accroissement perpétuel dans toutes les sphères de nos vies aujourd'hui en 2025. Simplifier les procédures est une chose; mettre en place un dispositif extrêmement intrusif en est une autre. Cela mènerait-il au droit, par les forces de l'ordre, d'ouvrir le courrier des particuliers, comme cela a été évoqué? Chose certaine, le projet de loi évoque l'obligation pour les fournisseurs de services électroniques de soutenir les enquêtes des organismes d'application de la loi et le Service canadien du renseignement de sécurité, ou SCRS, en répondant à leurs demandes et en interceptant des renseignements et des communications. Il permet aussi à une banque, à une caisse ou à une compagnie d'assurance de recueillir et d'utiliser les renseignements personnels d'un individu à son insu, sans son consentement, dans certaines circonstances. Ce ne sont que des exemples.
Ces dispositions sont-elles justifiées dans certains cas? Quant aux craintes des groupes et des experts en matière de droit civil, sont-elles justifiées? Nous en entendons beaucoup et nous entendons énormément de témoignages. J'insiste là-dessus. L'équilibre entre la sécurité accrue et la protection des libertés est-il en train d'être bouleversé au profit de la première et au détriment de la seconde? Impossible de trancher à ce stade-ci, mais il y a des drapeaux rouges, comme on dit. Il y a assez de matériel pour nous inquiéter là-dedans, même si le principe du projet de loi nous convient en soi et répond à un besoin auquel on aurait dû répondre il y a très longtemps.
Ce volumineux projet de loi soulève davantage de questions qu'il ne fournit de réponses. Chose certaine, cela justifie une étude sérieuse et rigoureuse avant de savoir si le projet de loi peut et doit être bonifié et avant de savoir s'il doit être adopté de façon finale, bien sûr. Que cet appui circonstanciel ne soit pas perçu comme un chèque en blanc. Nous veillerons au grain.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi parce que je crois fermement qu'il faut trouver un équilibre entre la sécurité publique et la sécurité de notre société et de notre pays, d'une part, et le respect des droits individuels, d'autre part.
Je pense que tous les députés veulent s'attaquer aux agresseurs sexuels d'enfants à l'échelle transnationale. Nous voulons moderniser les forces de l'ordre et leur fournir les outils dont elles ont besoin pour poursuivre les malfaiteurs. Nous voulons tous lutter contre le blanchiment d'argent, couper les vivres au crime organisé et priver ses membres de leurs profits illégaux. Nous voulons mettre fin aux vols de voitures et nous assurer que nos véhicules restent dans notre pays et qu'ils ne sont pas exportés et vendus à l'étranger. Nous voulons mettre un terme à la production de drogues. Nous voulons faire en sorte que le fentanyl ne traverse pas les frontières et, surtout, qu'il ne se retrouve pas entre les mains de personnes vulnérables qui en subissent les conséquences un peu partout au Canada. En même temps, nous voulons éviter que la majorité des Canadiens souffrent des mesures prises pour notre sécurité collective.
C'est cet équilibre qui est au cœur du débat et j'espère qu'il sera aussi au centre des discussions en comité. Je suis disposée à appuyer le projet de loi pour que la sécurité collective des Canadiens soit au premier plan de nos préoccupations, mais il est tout aussi important d'offrir des garanties à chaque Canadien. Nous voulons assurer la sécurité de la collectivité de même que celle des individus.
Des préoccupations ont été soulevées au sujet du projet de loi, mais je voudrais parler de certains aspects positifs qui ont été soulignés. Par exemple, l'Association canadienne des chefs de police a déclaré:
Le Canada est en retard sur ses partenaires internationaux en matière d'application de la loi en ce qui concerne la capacité d'accéder légalement aux preuves électroniques associées à des activités criminelles. Les groupes criminels organisés transnationaux exploitent cette lacune pour victimiser nos communautés partout au pays par le biais de crimes graves tels que le trafic d'êtres humains, de drogues et d'armes à feu, le vol de voitures et la criminalité violente motivée par le profit.
Ce sont là de graves enjeux et il faut outiller les forces de l'ordre qui s'emploient à protéger la frontière et nos collectivités.
L'Association poursuit ainsi:
Le projet de loi proposé témoigne de la volonté de moderniser la législation et de doter les services policiers des outils nécessaires pour lutter contre la criminalité transnationale organisée dans un contexte de menace de plus en plus complexe. En particulier, le projet de loi prévoit plusieurs modifications législatives importantes qui remédieront aux faiblesses systémiques du système judiciaire et fourniront des outils essentiels aux services d'application de la loi, aux services frontaliers et aux services de renseignement.
Je pense que ce sont des éléments très importants du projet de loi.
Un certain nombre de questions ont également été soulevées par la société civile. Cependant, je vais d'abord parler de certains éléments du projet de loi qui ont été exagérés et qui ont peut-être été utilisés pour induire le public en erreur.
Il est question d'interdire les transactions en espèces de plus de 10 000 $. Cependant, à la lecture du projet de loi, en particulier la partie 11, la ligne 136 et les exemptions prévues à l'article 5 de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, on constate qu'il y a des exemptions pour les institutions financières, les coopératives de crédit, etc., qui permettraient la réalisation d'activités légitimes. Ce projet de loi vise à s'attaquer à la nature clandestine ou répréhensible d'un transfert d'argent.
Il y a une autre affirmation, dont j'ai entendu des députés parler à la Chambre aujourd'hui, au sujet de l'ouverture du courrier. Aux termes de la loi actuelle, c'est déjà permis. Cependant, le projet de loi supprimerait la disposition sur l'exemption des lettres afin qu'il ne s'applique pas seulement aux colis.
Lorsqu'on parle d'un soupçon raisonnable comme motif pour ouvrir le courrier, je crois que cela soulève certaines préoccupations, mais au bout du compte, lorsqu'on parle d'accorder un pouvoir discrétionnaire aux agents de la paix, des personnes en qui nous plaçons notre confiance pour exercer ces fonctions, ce pouvoir discrétionnaire doit être honoré et apprécié. On doit également veiller à ce qu'il n'y ait aucun préjugé systémique dans ce processus. Le pays d'où provient une personne ne devrait pas être un facteur pour cibler cette personne et ne devrait pas servir à établir un soupçon raisonnable. Il y a bien d'autres façons d'établir cela.
L'une des principales préoccupations qui ont été soulevées concerne la protection de la vie privée, un enjeu bien de notre époque. Il ne s'agit pas seulement de protéger les renseignements personnels que nous avons dans nos téléphones et la collecte de données à la frontière. Cela concerne tous les aspects de notre vie. Cela concerne la façon dont nous utilisons les médias sociaux, la façon dont les données sur notre utilisation d'Internet sont vendues à des tiers et la façon dont elles sont utilisées pour nous montrer des publicités et essentiellement dresser un portrait de qui nous sommes.
Nous devons examiner la question de plus près non seulement à la frontière, mais aussi dans le monde numérique dans lequel nous vivons ici, au Canada. Où sont stockés nos renseignements? À qui sont-ils communiqués? Bien que le projet de loi aborde une partie de cette question, je pense que nous devons aller un peu plus loin et l'approfondir, peut-être au moyen de mesures législatives distinctes ayant pour but d'examiner la façon dont nous protégeons les données et la vie privée des Canadiens, peu importe où ils se trouvent au pays. C'est un aspect très important de la sécurité des Canadiens.
L'une des questions qui me préoccupent, c'est le partage des données des Canadiens avec des partenaires internationaux. Je pense que, oui, nous devons absolument respecter nos obligations envers nos alliés et nos partenaires, qu'il s'agisse du Groupe des cinq ou de l'OTAN, entre autres. Toutefois, nous devons d'abord et avant tout décider comment nous allons protéger les Canadiens. Nous devons aussi définir nos obligations internationales en matière de protection de la vie privée et de droits de la personne et nous assurer que le projet de loi s'y conforme. Notre système judiciaire est très solide et il sera en mesure de déterminer précisément comment nous devons réglementer ces enjeux.
Je vois qu'il ne me reste que deux minutes. J'aurais encore beaucoup à dire, mais je tiens à souligner que le débat ne porte pas sur les détails du projet de loi en tant que tel. Je crois que la conversation porte, de manière plus large, sur la recherche d'un juste équilibre entre la nécessité d'assurer la sécurité publique et les droits individuels dont nous jouissons en tant que Canadiens.
La majorité des Canadiens sont des gens solides, respectueux des lois, sympathiques et fantastiques, dont les droits ne devraient pas être piétinés à cause de quelques acteurs malveillants. Cela dit, nous devons examiner plus attentivement où pourrait se situer le juste milieu entre les préoccupations très légitimes et bien fondées soulevées par les organisations de la société civile, et les besoins du pays et des forces de l'ordre en matière de sécurité.
Selon moi, le a fait un excellent pas dans la bonne direction lorsqu'il a déclaré que nous aurions plus de 1 000 nouveaux agents à l'Agence des services frontaliers du Canada. Il y aura donc plus de ressources sur le terrain pour assurer la sécurité des frontières, tenter de lutter contre le trafic de drogue, le trafic sexuel et le blanchiment d'argent, et tenter de contrer le crime organisé. Cela dit, je tiens aussi à m'assurer que nos lois sont adaptées à leurs objectifs et que les droits des Canadiens garantis par la Charte et la Constitution sont bien respectés.
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Monsieur le Président, les conservateurs défendent depuis toujours les principes que sont la sécurité et la liberté, sans pour autant sacrifier l'un au profit de l'autre. Ces deux principes constituent les piliers d'une société sûre et prospère. Malheureusement, après une décennie de gouvernement libéral, ils sont tous les deux compromis au Canada: les Canadiens jouissent désormais de moins de liberté et ils sont moins en sécurité. Les libéraux aimeraient passer l'éponge sur leur bilan désastreux dans ces domaines, sauf que les Canadiens en paient encore le prix et sont donc très attentifs à la situation, et ils sont très inquiets.
Aujourd'hui, avec le projet de loi , le gouvernement prétend une fois de plus assurer la sécurité des Canadiens. Les libéraux ont déclaré que c'est là l'objectif du projet de loi. J'aimerais examiner cette question de plus près, car je vois deux problèmes dans ce projet de loi. Je dirais qu'il ne rendra pas les collectivités plus sûres et qu'il ne protégera pas nos libertés; au contraire, il aggravera plutôt les échecs du gouvernement actuel, qui découlent des 10 dernières années.
Il y a deux choses. Le projet de loi prétend renforcer la sécurité, mais en fait, il laisserait intactes des lacunes flagrantes du système judiciaire, avec pour conséquence que les gens se sentiraient moins en sécurité que jamais. Je vais développer ce point. La deuxième chose dont je voudrais parler, c'est le fait que ce projet de loi porterait atteinte aux libertés fondamentales des Canadiens, ce qui devrait alarmer tous les députés.
En ce qui concerne la sécurité individuelle et le système judiciaire, soyons clairs: le projet de loi est une tentative timide des libéraux d'apporter une solution de fortune au chaos que bon nombre de leurs politiques ont créé. Malheureusement, les Canadiens paient les erreurs des libéraux au prix fort, littéralement et non au sens figuré. On nous dit que la frontière est sécuritaire, sauf que l'Agence des services frontaliers du Canada a perdu la trace de près de 30 000 personnes visées par des mesures d'expulsion. Sécurité, mon œil: c'est plutôt de la négligence. À Falkland, en Colombie‑Britannique, les autorités ont découvert, au cours des 2 dernières années, le plus grand et le plus élaboré des laboratoires de drogue de l'histoire du Canada. Dans la même province, la GRC a arrêté des individus liés à un groupe criminel organisé transnational qui a des liens avec les cartels mexicains. Voilà où en est notre pays.
Ce ne sont pas des incidents isolés: c'est le résultat de plusieurs années de mauvaise gestion des frontières et de politiques expérimentales irresponsables en matière de drogue, notamment en Colombie‑Britannique, que le gouvernement a non seulement approuvées, mais aussi financées. En fait, cette expérience désastreuse a causé plus de morts par surdose qu'il n'y a eu de morts pendant la Seconde Guerre mondiale. Réfléchissons-y un instant: cette expérience ratée du gouvernement a coûté plus de vies que la Seconde Guerre mondiale. C'est énorme.
Parallèlement, nous devons également nous pencher sur les politiques de capture et de remise en liberté et leurs conséquences, car elles sèment un énorme chaos partout au pays. Ma propre circonscription, Lethbridge, affiche l'un des taux de criminalité les plus élevés au Canada au chapitre des infractions contre la propriété et des crimes violents, et nous ne sommes certainement pas les seuls. C'est la même réalité d'un océan à l'autre.
À Welland, en Ontario, il y a à peine quelques semaines, une fillette de 3 ans a été violemment agressée sexuellement dans son propre lit. Une fillette devrait pouvoir s'endormir le soir avec l'assurance qu'elle est en sécurité, qu'elle se réveillera le lendemain sans que son sommeil ait été le moindrement perturbé. Malheureusement, à cause des politiques laxistes en vigueur au pays, cette fillette de 3 ans s'est réveillée changée à jamais et elle doit maintenant apprendre à composer avec les cicatrices laissées non seulement sur son corps, mais également dans son petit cœur de 3 ans. Cela s'est produit en raison des mauvaises politiques adoptées ici même.
Chers collègues, nous pouvons en faire davantage pour assurer la sécurité des gens et même nous le devons. Oui, bien sûr, ajoutons des patrouilles frontalières, mais au bout du compte, il y a tellement plus à faire. À Kelowna, en Colombie‑Britannique, Bailey McCourt, une mère de 2 enfants âgée de 32 ans, a été battue à coups de marteau par son ex-conjoint, qui venait d'être remis en liberté moyennant une caution de 500 $. Ce drame aurait pu être évité. La gang, si notre système de justice était plus efficace, s'il défendait les victimes au lieu de se ranger du côté des criminels, ce genre de drames seraient évités.
Ces tragédies exposent une énorme faiblesse de notre système de justice, une faiblesse à laquelle il faut absolument remédier. Le gouvernement en a non seulement la possibilité, mais aussi, j'oserais dire, le devoir.
Il existe des solutions, et je veux en présenter deux. Nous en avons des dizaines à proposer, mais voici deux d'entre elles. La réforme de la mise en liberté sous caution en est une. Il y a des cas comme celui de Mme McCourt, la mère tuée par son ex-conjoint. Ce dernier n'aurait pas dû être en liberté sous caution. Cette tragédie met en évidence un problème majeur de notre système de mise en liberté sous caution, à savoir qu'un criminel peut être incarcéré, puis relâché avant même que l'encre du rapport de police ait eu le temps de sécher. C'est ce qui s'est passé dans ce cas-là. Cet homme, un délinquant très dangereux et connu de la police, a enlevé la vie à son ex-femme, laissant deux jeunes enfants sans mère et une famille en deuil.
Nous avons présenté un projet de loi qui vise à garder les criminels derrière les barreaux au lieu de les mettre en liberté sous caution. Il demande d'abroger les dispositions issues du projet de loi , qui obligent les juges à relâcher les délinquants dès que possible et à leur imposer les conditions les moins pénibles. Les choses ne devraient pas être ainsi au Canada. Le projet de loi que nous proposons obligerait plutôt les juges à tenir compte de tous les antécédents criminels d'un accusé, à refuser la mise en liberté sous caution aux récidivistes qui ont commis des crimes majeurs et à resserrer l'évaluation des risques, ce qui serait très bénéfique pour les victimes et les Canadiens innocents. Il serait certainement très bénéfique de garder les criminels là où ils devraient être.
L'autre réforme que nous pourrions mettre de l'avant est celle de la détermination de la peine. Nous devons reconnaître que les lois canadiennes en matière de détermination de la peine sont particulièrement défaillantes. Aujourd'hui, au Canada, la peine maximale pour une troisième infraction de vol qualifié est plus élevée que la peine pour une infraction sexuelle. Je vais le répéter. À l'heure actuelle, au Canada, la peine maximale pour une troisième infraction de vol qualifié est en fait plus élevée que pour une infraction d'agression sexuelle.
Pensons-y un instant. Au Canada, on accorde plus de poids et de valeur aux biens physiques qu'à la dignité d'une personne. Le plus souvent, ce sont des femmes qui sont agressées sexuellement. Ce sont les femmes qui sont placées dans cette situation vulnérable, dans cette situation où elles doivent se ressaisir et guérir de ce qui leur a été volé: leur dignité et leur intégrité même.
Il convient également de souligner que notre système permet aux délinquants violents d'être assignés à résidence plutôt qu’incarcérés comme il se doit. En quoi cela protège-t-il la société? En quoi cela protège-t-il ceux qui essaient simplement de se rendre au travail, d'emmener leurs enfants à des activités sportives ou à un cours de musique, et de vivre en sécurité et dans le respect des lois? Pourquoi ne pas se porter à la défense de nos concitoyens?
Chers collègues, nous avons besoin de peines plus sévères et plus cohérentes, qui reflètent la gravité du crime commis. Les Canadiens le méritent. Ce sont des questions qu'il faut aborder quand on parle de la sécurité des personnes, mais rien de tout cela n'est pris en compte dans le projet de loi . En fait, au cours des six ou sept mois qui se sont écoulés depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau , les questions que je soulève aujourd'hui n'ont même pas été abordées. L'existence de ces problèmes n'a même pas été reconnue.
Pendant l'été, j'avais l'impression de voir sur mon téléphone, toutes les deux heures, un article à propos d'un crime commis par une personne contre une autre personne. Une personne de plus avait été tuée ou agressée. Il ne devrait pas en être ainsi. Les députés ont le pouvoir, nous avons le pouvoir, de changer les choses. Nous avons le pouvoir de modifier les lois du pays et d'ordonner aux agents d'application de la loi et aux tribunaux d'agir différemment. Nous avons la capacité de nous battre pour les victimes, de protéger les innocents et d'assurer véritablement la sécurité des personnes. Quant au projet de loi , il comporte beaucoup de lacunes.
J'avais initialement prévu de parler de la sécurité des personnes et de la violation des libertés individuelles que ce projet de loi met également en évidence. Comme c'est quelque chose qui me tient très à cœur, j'ai dépassé le temps qui m'était imparti. Je crois néanmoins avoir atteint mon objectif. En fin de compte, ce sont les gens qui comptent le plus. Ce sont eux qui m'ont envoyée ici. Ce sont eux que je défends, et je prie mes collègues de faire de même.
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Monsieur le Président, les conservateurs sont prêts à appuyer les dispositions du projet de loi qui servent l'intérêt national et assurent la sécurité de nos frontières, à proposer des amendements qui permettront d'améliorer le projet de loi, et à s'opposer aux mesures qui vont à l'encontre des intérêts des Canadiens.
Avant d'entrer dans les détails du projet de loi, il est très important de noter que l'urgence qui l'entoure découle directement des 10 années d'inaction des libéraux en matière de contrôle des frontières et d'immigration. En fait, n'oublions pas que c'est la nouvelle administration Trump qui a forcé la main des libéraux et les a obligés à prendre enfin ces préoccupations au sérieux. Il était grand temps.
Avec le projet de loi, les libéraux tentent de régler des problèmes qu'ils ont créés et laissés s'aggraver jusqu'à l'état de crise. Depuis des années, les conservateurs réclament des mesures plus énergiques en matière de sécurité publique, de sécurité frontalière et d'immigration. Je me réjouis du fait que certaines parties du projet de loi proposent de véritables mesures pour contribuer à simplifier les enquêtes, à lutter contre le blanchiment d'argent et à garantir que les délinquants sexuels soient traités de manière appropriée en vertu de la Loi sur l’enregistrement de renseignements sur les délinquants sexuels.
Il est essentiel de disposer d'outils appropriés pour assurer la sécurité des frontières, lutter contre le financement illégal et combattre la criminalité transnationale organisée et le trafic de fentanyl.
La partie 2 tente de commencer à remédier à la crise du fentanyl en proposant de modifier la Loi réglementant certaines drogues et autres substances pour y colmater une échappatoire. Elle propose pour ce faire d'interdire les précurseurs chimiques du fentanyl, ce qui est primordial.
Cependant, le projet de loi ne fait rien pour imposer des peines appropriées aux trafiquants de fentanyl, un problème important exacerbé par le refus des libéraux d'abroger leur projet de loi laxiste à l'égard de la criminalité, le projet de loi , ainsi que leur projet de loi prorécidive, le projet de loi .
La partie 4 du projet de loi élargirait les pouvoirs de Postes Canada, habilitant celle-ci à ouvrir n'importe quel envoi postal qui transite par elle. Bien que je convienne que certaines modifications de la Loi sur la Société canadienne des postes s'imposent, la fouille et l'ouverture de courrier devraient être le pouvoir exclusif des forces de l'ordre, moyennant l'obtention d'une autorisation judiciaire à cette fin.
Je demeure préoccupé par le risque que certains des changements radicaux inscrits dans ce projet de loi omnibus nuisent à la protection de la vie privée au Canada.
Une frontière protégée signifie un système d'immigration robuste qui répond aux besoins des Canadiens et qui s'harmonise avec nos intérêts nationaux. Les parties 6 à 9 du projet de loi tentent de régler certains des problèmes auxquels se heurte notre système d'immigration après 10 années de mauvaise gestion sous les libéraux.
Je crois fermement que le rôle du gouvernement consiste à protéger notre sécurité nationale. Nous devons veiller à ce que notre appareil de sécurité nationale et nos forces de l'ordre disposent des outils législatifs nécessaires pour faire leur travail et bien le faire.
La partie 6 du projet de loi introduit des modifications à la Loi sur le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration et à la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés pour permettre l'échange de renseignements entre les différents ministères et organismes publics, mais seulement s'il existe une entente écrite.
Je salue l'ouverture de la communication entre les organismes fédéraux, mais le projet de loi permettrait ces activités par voie de règlement plutôt que de simplement inscrire cette exigence dans la loi. L'absence de mesures législatives et de mécanismes de coercition suscite un doute quant à la prise de mesures concrètes et laisse penser qu'il pourrait s'agir une fois de plus d'une promesse en l'air.
Les parties 7, 8 et 9 du projet de loi comprennent des changements substantiels proposés à la recevabilité des demandes d'asile au Canada. Ces parties élargiraient le pouvoir du ministre de suspendre ou d’annuler des documents d’immigration pour des raisons jugées d’intérêt national et proposent des modifications à l’Entente sur les tiers pays sûrs afin que toute personne qui traverse la frontière entre les points d’entrée officiels ne puisse pas demander l’asile immédiatement après son arrivée et puisse être renvoyée aux États‑Unis pendant cette période si elle n’est pas admissible à une exception.
Tous les changements proposés sont notables et prometteurs, mais ils doivent être étudiés en profondeur pour garantir qu'ils règlent les problèmes de manière appropriée.
Au-delà de l'immigration, le projet de loi , aux parties 10 et 11, contient des dispositions visant à réprimer le recyclage des produits de la criminalité, le financement des activités terroristes et le crime organisé. La partie 10 propose d'augmenter les sanctions et de remplacer le régime de transactions facultatif existant du Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada, le CANAFE, par un régime obligatoire. Elle élargirait l'inscription auprès du CANAFE pour inclure plus d'entités et autoriserait le CANAFE à communiquer des renseignements à Élections Canada.
Ces propositions sont toutes bonnes. Cependant, à la partie 11 du projet de loi, les libéraux proposent d'interdire à certaines entités la possibilité d'accepter les dépôts en espèces de la part d'un tiers et les paiements, dons ou dépôts en espèces de 10 000 $ ou plus. Même si je comprends que l'intention du gouvernement est de prévenir le blanchiment d'argent par les criminels, qui utilisent principalement de l'argent comptant, le manque de clarté de ces mesures législatives préoccupe les organismes de bienfaisance, les groupes communautaires, les collectivités rurales et les nombreuses personnes qui dépendent de l'argent comptant pour leurs activités quotidiennes.
Cette disposition risquerait d'entraver la liberté des Canadiens qui souhaitent utiliser la monnaie légale, y compris en espèces, comme bon leur semble. Les conservateurs s'opposent à toute mesure visant à interdire les transactions en espèces ou à rendre obligatoires les transactions numériques. Nous croyons que ces changements doivent faire l'objet d'un examen rigoureux en comité.
Les parties 14 et 15 du projet de loi contiennent des mesures visant à limiter les libertés individuelles. Le fait que des personnes innocentes, et pas seulement des criminels, pourraient être visées par les dispositions du projet de loi soulève des inquiétudes. Par ailleurs, le projet de loi comprend des dispositions visant à accroître les pouvoirs des corps policiers, du Service canadien du renseignement de sécurité et de personnes autorisées pour accéder, sans mandat, aux renseignements sur les abonnés en ligne auprès des fournisseurs de services électroniques. Je comprends l'importance de ces pouvoirs accrus dans certaines circonstances, mais je crois que la protection des renseignements personnels numériques est un droit fondamental des Canadiens. Nous devons veiller à ce que le projet de loi n'ait pas la conséquence de traiter comme des criminels les citoyens qui respectent les lois.
Bien qu'il soit absolument nécessaire de prendre des mesures à nos frontières et d'en faire plus pour assurer la sécurité nationale, je tiens à préciser que je ne suis pas favorable à l'octroi de pouvoirs excessifs et incontrôlés au gouvernement ou aux forces de l'ordre, dans la plupart des cas, sans application régulière de la loi, sans surveillance adéquate et sans respect des droits des Canadiens. Les conservateurs s'inquiètent des répercussions possibles du projet de loi sur la vie privée et les libertés des Canadiens, et nous veillerons à ce qu'elles soient respectées. Comme je l'ai mentionné, le projet de loi a une vaste portée, et je ne crois pas que les Canadiens devraient avoir à choisir entre une frontière sûre et la protection de leurs libertés civiles.
Compte tenu de sa portée et de sa complexité, les conservateurs proposent que le projet de loi soit scindé en deux mesures législatives distinctes: l'une portant exclusivement sur la sécurité frontalière et l'immigration, et l'autre sur tout le reste. J'espère que les libéraux accueilleront cela de la bonne façon. Comme la plupart des Canadiens, nous voulons tous des collectivités et des frontières sûres et un système d'immigration qui fonctionne. De plus, la protection et la sécurité des Canadiens sont non négociables.
Le projet de loi constitue un pas dans la bonne direction, comme la lutte contre le financement du terrorisme, mais nous avons des préoccupations et nous nous opposons à d'autres dispositions du projet de loi. Le projet de loi doit être examiné à la loupe. J'espère que les libéraux sont ouverts à une coopération non partisane pour que le projet de loi atteigne l'objectif déclaré d'améliorer sensiblement la sécurité publique et nationale tout en protégeant les droits et libertés des Canadiens afin que nos concitoyens respectueux des lois ne soient pas traités comme des criminels.
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Monsieur le Président, je vais parler de quelques points dont le projet de loi ne traite pas, à savoir les peines imposées pour les infractions liées au fentanyl, les crimes commis avec une arme à feu et la réforme de la mise en liberté sous caution.
Commençons par quelques faits alarmants. Selon les derniers chiffres de Santé Canada, 49 105 décès apparemment liés à une intoxication aux opioïdes ont été signalés entre janvier 2016 et juin 2024. De tous les décès accidentels apparemment liés à une intoxication aux opioïdes survenus entre janvier et juin 2024, 79 % mettaient en cause le fentanyl. Ce pourcentage a augmenté de 39 % depuis 2016, date à laquelle la surveillance nationale a commencé. Le fentanyl et ses analogues étaient en cause dans 33 % des visites aux urgences pour intoxication liée aux opioïdes entre janvier et juin 2024. Le pourcentage de toutes les visites aux urgences pour intoxication liée au fentanyl et à ses analogues a augmenté de 106 % depuis 2018, date à laquelle la surveillance nationale a commencé.
En décembre 2023, le Washington Post a rapporté que les super laboratoires de fentanyl au Canada produisaient cette drogue en quantités massives. Les super laboratoires découverts par la police au Canada se distinguent par le fait qu'ils synthétisent la drogue, au lieu de simplement presser des comprimés, à partir de précurseurs chimiques provenant principalement de Chine.
En août 2023, le service de police d'Hamilton, la Police provinciale de l'Ontario, la police régionale de York et le service de police de Toronto ont fermé plusieurs laboratoires de fentanyl dans différents secteurs du Grand Toronto et d'Hamilton. Cela comprenait deux laboratoires différents et 25,6 kilogrammes de fentanyl. En adoptant le projet de loi , les libéraux ont éliminé les peines d'emprisonnement obligatoires pour le trafic, la production, l'importation et l'exportation de drogues comme le fentanyl. Les peines prévues actuellement par la Loi réglementant certaines drogues et autres substances sont si légères qu'elles ne dissuadent en rien les groupes criminels organisés. Ceux-ci les considèrent comme de simples coûts d'exploitation.
Les conservateurs veulent des peines plus sévères afin de garantir que ceux qui produisent et trafiquent le fentanyl en grande quantité purgent une peine obligatoire d'emprisonnement à perpétuité, comme c'est le cas actuellement pour les meurtriers. La DEA a constaté que seulement 2 milligrammes de fentanyl peuvent provoquer une surdose mortelle. La production de fentanyl en grande quantité devrait être traitée en conséquence. En juin, dans ma ville, Hamilton, la police a exécuté un mandat et a trouvé non seulement une arme à feu illégale — quelle surprise —, mais a également saisi 35 grammes de fentanyl. Si cette substance avait été pure, non coupée, une telle quantité aurait pu coûter la vie à 17 000 personnes. Les habitants d'Hamilton ont le droit d'être protégés contre ceux qui veulent semer le chaos et tuer des gens. Nous en avons assez.
Le deuxième point que le projet de loi n'aborde pas, c'est les crimes violents commis avec une arme à feu. À Hamilton seulement, il y a eu 86 fusillades au cours des 20 derniers mois. Le 17 avril, une étudiante étrangère au Collège Mohawk a été abattue par une balle perdue alors qu'elle attendait simplement l'autobus. Le 17 juillet, lors d'un populaire festival de rue à Hamilton, une réfugiée innocente de 26 ans du Ghana a été abattue en plein jour par un tireur de 17 ans en voiture à l'intersection de l'un des districts commerciaux les plus achalandés.
Le 29 juillet, ma ville, Stoney Creek, a été le théâtre de deux fusillades distinctes qui sont survenues à quelques minutes d'intervalle, dont l'une à quelques pas de l'un de nos conseillers municipaux. Le 30 août, trois personnes ont été blessées au cours d'une fusillade au centre-ville d'Hamilton. Les gens ont pris la fuite pour sauver leur vie pendant que 80 coups de feu étaient tirés. De toute évidence, si le gouvernement libéral ouvrait les yeux, il verrait que le Canada a désespérément besoin d'une réforme pour les infractions violentes commises avec une arme à feu. Combien d'autres passants innocents devront être assassinés de sang-froid pour que le gouvernement se réveille et fasse marche arrière? Le nombre de crimes commis à l'aide d'une arme à feu a augmenté de 130 %.
Les statistiques sont éloquentes, et même si ce nombre augmente chaque année depuis neuf ans, les libéraux ont aboli les peines d'emprisonnement obligatoires pour les infractions suivantes: l'utilisation d'une arme à feu ou d'une fausse arme à feu lors de la perpétration d'une infraction, la possession d'une arme à feu ou d'une arme en sachant que sa possession n'est pas autorisée, la possession d'une arme à feu prohibée ou à autorisation restreinte avec des munitions, l'extorsion avec une arme à feu et le vol qualifié avec une arme à feu. Comme je l'ai dit, les libéraux ont aboli les peines minimales obligatoires pour ces crimes.
Le troisième enjeu que le projet de loi ne traite pas est la réforme de la mise en liberté sous caution. En 2019, les libéraux ont présenté le projet de loi , qui exige que les juges accordent la priorité à la mise en liberté d'un prévenu à la première occasion et aux conditions les moins sévères possibles. Pourquoi n'accorde-t-on pas la priorité aux victimes ou à la sécurité des citoyens respectueux des lois?
Le printemps dernier, un homme d'Hamilton a été libéré sous caution après une série de vols à main armée. Il s'est maintenant enfui de chez lui, et la police a complètement perdu sa trace. Les conservateurs réclament la prison, et non la mise en liberté sous caution. Les politiques laxistes des libéraux en matière de criminalité mettent les Canadiens en danger. Par exemple, le nombre total de crimes violents a augmenté de 50 %, le nombre total d'homicides, de 28 %, le nombre de vols de voitures, de 45 %, la traite des personnes, de 83 %, et le nombre total d'agressions sexuelles, de près de 75 %.
Le service de police d'Hamilton a dû publier un avertissement à l'intention du public après la mise en liberté sous caution d'un délinquant sexuel violent récidiviste de 22 ans. Cet homme est entré de force chez une femme de 72 ans d'Hamilton, puis il l'a agressée sexuellement pendant une heure. Grâce à des preuves génétiques, on a ensuite pu lier cet homme à des allégations d'agression sexuelle remontant à 2022 et à 2023. Pourquoi a-t-il été libéré sous caution?
Bailey McCourt, une jeune mère dont on a parlé tout à l'heure, a été assassinée par son ex-mari quelques heures seulement après qu'il a été libéré sous caution pour agression. Quand nous réfléchissons à la dérive importante du Canada en matière de protection de la population, mes concitoyens et moi faisons de l'insomnie. Le gouvernement a les statistiques sous les yeux. La criminalité est en hausse, mais, malgré les faits et les chiffres, le gouvernement libéral a aboli ou assoupli les critères pour la détermination de la peine et la mise en liberté sous caution. C'est épouvantable et tout à fait inacceptable, et la situation doit changer.
La statistique la plus troublante pour moi, c'est que le nombre total d'infractions sexuelles contre des enfants a augmenté de 120 %. Un homme de 25 ans de Welland, non loin de ma circonscription et de celle de mon collègue, a obtenu une libération anticipée en mars après avoir purgé une peine pour avoir agressé sexuellement un garçon de 12 ans. Cinq mois plus tard, il est entré de force dans une maison et a agressé sexuellement une fillette de 3 ans. En tant que père de jeunes enfants, ces histoires et ces statistiques me hantent. J'espère seulement que les libéraux comprennent que nous devons protéger l'innocence des enfants à tout prix.
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Monsieur le Président, je dois dire que je trouve très troublant d'être à nouveau obligée de dénoncer les atteintes flagrantes à la Constitution canadienne et aux conventions internationales dont le Canada est signataire que commet le gouvernement avec le projet de loi , la soi‑disant loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière.
C'est la deuxième fois que les libéraux présentent un projet de loi qui conférerait au gouvernement des pouvoirs exécutifs considérables. D'ailleurs, juste avant l'ajournement estival, le NPD a dû leur demander des comptes sur les atteintes portées à la Constitution par le projet de loi .
Nous sommes aujourd'hui réunis pour débattre du projet de loi , un projet de loi qui bafouerait les droits inscrits dans la Constitution, porterait atteinte aux libertés civiles, criminaliserait les migrants et les demandeurs d'asile, et contournerait le Parlement et le débat public. Qui sont les cibles des libéraux? Ils ciblent les communautés marginalisées.
Tout comme le projet de loi , le projet de loi est un projet de loi omnibus. Il est vague et dangereux. Le NPD dénonce une fois de plus une prise de pouvoir antidémocratique.
Il est clair que ces mesures visent à apaiser Trump, ce qui est contraire à ce que le actuel avait promis pendant sa campagne. Ne vous fiez pas uniquement à mon opinion; le a déclaré que les libéraux avaient soigneusement élaboré le projet de loi afin de répondre aux « irritants » de Trump, en mettant en avant la désinformation selon laquelle le Canada serait responsable de la crise du fentanyl aux États‑Unis, en nommant un tsar du fentanyl et en adoptant des politiques frontalières draconiennes qui terrorisent les migrants et les réfugiés et entraînent la détention de citoyens. C'est l'administration américaine que le premier ministre actuel soutient.
Selon l'organisme Migrant Rights Network:
[Le premier ministre] a fait campagne en disant qu'il était différent de Donald Trump, mais son tout premier projet de loi est une capitulation honteuse devant le racisme et la xénophobie, qui abandonne les obligations légales et morales du Canada envers les réfugiés et les migrants. Nous assistons à l'expansion délibérée d'un appareil d'expulsion massive conçu pour déchirer les familles et les communautés.
C'est une honte.
J'ai une question à poser au et au gouvernement libéral. Vont-ils continuer à porter atteinte aux droits pour apaiser un président qui se montre incohérent, ou sont-ils déterminés à défendre les droits de la personne? Vont-ils, tout comme les conservateurs, continuer à entretenir le mensonge selon lequel les immigrants sont responsables de la crise du logement, alors que la véritable responsabilité incombe aux propriétaires et aux sociétés à but lucratif? Comme nous l'avons vu lors des émeutes extrémistes anti-immigrants et anti-migrants à Toronto, entretenir cette rhétorique violente n'est pas une façon d'assurer l'unité du pays.
Cette semaine, le a qualifié Trump d'« homme moderne », indiquant qu'il lui envoyait régulièrement des messages texte. Allons-nous prétendre que cet « homme moderne » est un partenaire pro-démocratie raisonnable, alors qu'il utilise ses agents du Bureau de l'immigration et de l'application des mesures douanières, la Garde nationale et l'armée pour terroriser les gens, ses propres citoyens, ainsi que les visiteurs, y compris les citoyens canadiens?
Le projet de loi va au-delà de ce que les libéraux ont tenté de faire croire aux Canadiens, c'est-à-dire qu'il vise à protéger les frontières. En réalité, il violerait les libertés civiles et le droit à la vie privée. Ainsi, par son entremise, les libéraux conféreraient à la police, aux services de renseignement et même à des « fonctionnaires publics » vaguement définis de vastes pouvoirs de surveillance qui pourraient être utilisés contre n'importe qui au Canada.
Même que, si le projet de loi est adopté, ces intervenants pourront exiger, sans mandat, que les médecins, les banques et les propriétaires leur fournissent les renseignements personnels de quelqu'un; faire le suivi des déplacements de cette personne, de ses associations et des services qu'elle utilise; ouvrir son courrier transmis par Postes Canada et partager ses données avec des gouvernements étrangers comme celui des États‑Unis. Il s'agit d'une violation du droit à la vie privée, un droit garanti par la Charte que la Cour suprême a reconnu et confirmé en tant qu'élément essentiel de la Charte des droits et libertés.
Selon une lettre envoyée au gouvernement par 39 groupes de défense des libertés civiles et des droits de la personne ainsi que 122 avocats, le projet de loi « constitue une attaque multidimensionnelle contre les droits et libertés fondamentaux qui servent d'assise aux orientations canadiennes. Il est vraisemblablement inconstitutionnel et gravement éloigné des valeurs que la population canadienne s'attend à voir incarnées et respectées par son gouvernement. »
Ce sont les groupes qui sont déjà les plus touchés par les systèmes oppressifs qui subiront le plus cette atteinte à la vie privée: les femmes, les personnes de diverses identités de genre et la communauté 2ELGBTQQIA+. Plusieurs organismes représentant les femmes et les personnes de diverses identités de genre, dont Action Canada, condamnent le projet de loi parce qu'il accorde aux forces de l'ordre un éventail de pouvoirs qui leur permettraient d'accéder sans mandat aux antécédents en matière d'avortement qui figurent dans les dossiers médicaux, ce qui viole le droit à la vie privée protégé par la Charte dont jouissent tous les Canadiens en ce qui concerne les services de santé.
Pire encore, le projet de loi comprend des dispositions sur l'échange de renseignements avec d'autres pays, y compris les États‑Unis, ce qui permettrait aux autorités des pays où l'avortement ou les soins d'affirmation de genre sont interdits de savoir si une personne a obtenu de tels services au Canada. Que se passera-t-il lorsque quelqu'un viendra des États‑Unis, où certaines pratiques sont devenues illégales? Le Canada veut-il être impliqué dans l'emprisonnement de personnes qui exercent leurs droits fondamentaux?
Le projet de loi ne contient pas d'analyse comparative entre les sexes. C'est on ne peut plus évident. Le projet de loi ne reconnaît même pas la réalité des survivants de la violence fondée sur le sexe. Selon Action Canada, « [l]es personnes survivantes qui fuient la violence fondée sur le genre à l'étranger apprennent les procédures juridiques tout en vivant un profond traumatisme, souvent sous le contrôle de partenaires violents qui limitent leur accès à l'information et au soutien. Imposer des délais stricts à ces réfugiés les plus marginalisés [par exemple] fait fi des engagements du Canada en matière d'équité entre les genres et de sécurité. » C'est aussi le cas pour les personnes fuyant la violence entre partenaires intimes au Canada.
Aux termes du projet de loi , une personne qui a survécu à la violence peut être mise en danger si son agresseur ou son conjoint violent, par exemple, est un membre des forces de l'ordre qui, sans mandat, est en mesure d'accéder à des renseignements sur ses allées et venues et sur les services qu'elle utilise. Cependant, nous ne devrions pas être surpris que le semble ne pas avoir conscience du problème de la violence fondée sur le sexe: il prévoit réduire de 81 % le financement destiné aux femmes et à l'égalité des genres, alors même que plusieurs municipalités ont déclaré que la violence fondée sur le sexe est une épidémie.
Je m'en voudrais de ne pas ajouter que le projet de loi exacerbe les attaques des libéraux contre ceux qui s'opposent aux projets du gouvernement, tels que les défenseurs des terres et les travailleurs. D'ailleurs, pas plus tard que le mois dernier, le gouvernement libéral a abusé de son pouvoir en invoquant l'article 107 du Code canadien du travail pour violer le droit de grève des travailleurs. Comme l'a déclaré le Syndicat canadien de la fonction publique relativement au projet de loi C‑2: « Qui de mieux placé que les syndicalistes et les militant(e)s pour reconnaître que la surveillance peut également servir à compromettre les mouvements qui défendent la justice sociale et les droits du travail. »
Le NPD ne tolérera pas ces atteintes à la vie privée et aux droits de la personne. Nous réclamons le retrait complet du projet de loi. Ne tombons pas dans ce piège qui minerait la Constitution, les droits de la personne et la primauté du droit.
J'exhorte le gouvernement libéral à retirer ce projet de loi préjudiciable et à présenter une mesure législative qui respecte les droits de la personne et fait réellement en sorte que les Canadiens puissent vivre en sécurité.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi . Je siège à la Chambre depuis près de 10 ans, soit depuis assez longtemps pour me rappeler que, lors de la campagne électorale de 2015, les libéraux ont promis qu'il n'y aurait plus de projets de loi omnibus. De toute évidence, cette promesse, comme tant d'autres, a été rompue.
Voici un autre exemple de projet de loi omnibus. Le gouvernement veut enfouir toutes sortes de mesures dans un seul grand projet de loi et le faire adopter à toute vapeur au Parlement, malgré les préoccupations tout à fait légitimes qui ont été soulevées par un certain nombre de personnes à la Chambre aujourd'hui. Le gouvernement a essayé de dépeindre les députés conservateurs, bloquistes et néo-démocrates comme étant peu coopératifs, simplement parce qu'ils n'approuvent pas une partie de cet énorme projet de loi omnibus.
Comme bien d'autres projets de loi d'initiative ministérielle, le projet de loi me fait penser à Seinfeld. Je pense plus précisément à l'épisode où Newman, le facteur, imite le criminel David Berkowitz, alias « Son of Sam ». Je pense qu'il était question de tuer le chien de son voisin. Lorsqu'il se fait prendre par Jerry et Elaine, il leur demande pourquoi ils ont tant tardé. C'est la question que je pose aux libéraux. Pourquoi ont-ils tant tardé?
Cela fait 10 ans que nous sommes aux prises avec des problèmes de criminalité, de sécurité à la frontière et d'immigration. Ces problèmes existaient avant l'arrivée du nouveau gouvernement. En fait, ce n'est pas un nouveau gouvernement. C'est le même vieux gouvernement libéral usé, corrompu et incompétent qui dirige le pays depuis neuf ans et demi. Ce sont les mêmes personnes qui sont toujours responsables et qui n'ont rien fait pendant toutes ces années.
Le projet de loi parle de prendre enfin des mesures de contrôle à l'égard des précurseurs qui arrivent de la Chine continentale et qui servent à la fabrication de fentanyl. Aucune loi ne les interdit à l'heure actuelle. C'est la première fois en 10 ans que les libéraux en parlent dans un projet de loi. Après 10 ans, ils parlent enfin de renforcer la frontière. Ils parlent enfin de lutter contre la criminalité alors que de ce côté-ci de la Chambre, nous martelons l'importance d'intervenir à ce sujet depuis 10 ans.
Aujourd'hui, ma collègue de était en larmes lorsqu'elle a décrit un crime horrible dont une Canadienne a été victime. Pendant ce temps, le gouvernement dit: « Attendez simplement encore un peu. N'avez-vous pas entendu? Nous allons réformer le régime de mise en liberté sous caution. » Or, il a réformé le régime de mise en liberté sous caution il y a, si je ne m'abuse, un ou deux ans avec le projet de loi , et cela n'a rien donné. Voilà qu'il promet une autre réforme parce que c'est un nouveau gouvernement, et non l'ancien. Le nouveau gouvernement va régler les problèmes, peut-être.
En ce qui concerne le blanchiment d'argent, si l'on en croit le livre de Sam Cooper, il s'élève à environ 128 milliards de dollars par an au Canada. Je ne sais pas ce qu'il en est du budget de cette année, car il n'y en a pas, mais dans le budget de l'année dernière, je crois que nos recettes fiscales s'élevaient à environ 450 milliards de dollars. Donc, quand on fait le calcul, on voit que le blanchiment d'argent représente près de 30 % de nos recettes fiscales, et le gouvernement n'a rien fait pendant 10 ans. Je me souviens que le livre de Sam Cooper identifiait plusieurs libéraux qui s'étaient enrichis grâce au blanchiment d'argent, y compris un de leurs anciens députés. En ce qui concerne le blanchiment d'argent, c'est encore comme Newman le dit à Seinfeld: pourquoi avoir attendu si longtemps?
Si on pose cette question aux libéraux, ils répondent que Harper a fait des compressions à l'ASFC.
Frank Caputo: Lamoureux ne dirait jamais ça.
Kelly McCauley: Oui, c'est ce qu'on pourrait croire, mais j'ai quand même noté quelques cas où cela s'est produit.
Monsieur le Président, je m'en tiendrai aux deux dernières années. Le , huit ministres et six secrétaires parlementaires ont pris la parole à la Chambre pour parler des compressions du gouvernement Harper. Les députés peuvent voir le nombre de pages que j'ai. La plupart sont des interventions du député de . Je m'apprête à en lire des extraits; il ne s'agit pas d'un accessoire. Selon lui, Stephen Harper a supprimé 1 000 emplois. Jennifer O'Connell, qui, par bonheur, n'est plus à la Chambre, a dit à maintes reprises que Stephen Harper avait supprimé 1 000 emplois et imposé des compressions de 400 millions de dollars.
Réglons cette question une fois pour toutes. Je vais citer des chiffres tirés du site du Conseil du Trésor. J'en ai déjà parlé, et le député de a dit que ce ne sont que des statistiques et qu'elles ne comptent pas, que ce qui compte, c'est ce que disent les députés d'en face. Ces données sont tirées des sites Web du gouvernement: InfoBase du GC, la Bibliothèque du Parlement et le Conseil du Trésor.
Parlons du nombre d'équivalents temps plein à l'Agence des services frontaliers du Canada. Lorsque les libéraux ont pris la relève du grand méchant Harper, l'Agence comptait 14 113 équivalents temps plein. Deux ans plus tard, sous les libéraux, il y en avait 13 707. Qu'en est-il donc de cette réduction? Elle n'a pas été effectuée sous Harper, mais sous les libéraux de Trudeau.
En ce qui concerne les dépenses consacrées à l'Agence des services frontaliers du Canada, nous avons vu, comme je l'ai dit, huit ministres différents, y compris l'ancien ministre responsable de l'Agence, qui s'occupe maintenant des négociations de libre-échange avec les États‑Unis, déclarer que M. Harper avait réduit le budget de 400 millions de dollars. Or, en 2012‑2013, les dépenses s'élevaient à 1,7 milliard de dollars. L'année suivante, sous M. Harper, elles ont augmenté de 8,3 %. L'année d'après, elles ont augmenté de 8,16 %. Puis, les libéraux ont pris le pouvoir et que s'est-il passé? Les dépenses consacrées à l'Agence ont chuté de 11 %. Encore une fois, ce sont les chiffres du gouvernement lui-même. Je sais que les libéraux disent qu'il y a des mensonges, des mensonges éhontés, des statistiques et des chiffres du Conseil du Trésor. Or, ces chiffres proviennent des comptes publics, du Conseil du Trésor. En 2016 et 2017, après une autre année complète de leur mandat, les dépenses avaient baissé de 18 % par rapport à l'époque Harper.
Tournons-nous vers l'avenir. J'ai cité plus tôt la promesse électorale de M. Trudeau de mettre fin aux projets de loi omnibus. Examinons la promesse faite par le gouvernement lors des dernières élections. Elle se lit comme suit:
Les Canadiens méritent de se sentir en sécurité là où ils vivent, se divertissent, travaillent [...] Mon gouvernement embauchera des milliers de nouveaux agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour lutter contre le trafic de drogues et d'armes en provenance des États‑Unis, augmentera le financement pour poursuivre les gangs criminels violents [et les libérer ensuite], rendra les lois sur la mise en liberté plus strictes pour les cambriolages [...]
Apparemment, cela concerne ceux qui se défendent contre les cambrioleurs.
Plus loin, on peut lire: « recruter 1 000 agents supplémentaires de la GRC pour lutter contre le trafic de drogue et d'êtres humains ».
Qu'indiquent les chiffres des libéraux?
Ceci provient des plans ministériels, pour ceux qui suivent le processus budgétaire, ce qui est le cas, je pense, de l'un d'entre nous. Les plans ministériels présentent les dépenses prévues et approuvées par le gouvernement pour les trois années à venir, mais définissent également les objectifs et les priorités qui justifient les dépenses devant être approuvées par le Parlement, si jamais il devait y avoir un budget.
À l'heure actuelle, la GRC compte 31 743 équivalents temps plein. Si on en ajoute 1 000, le total devrait être 32 743, mais, selon les calculs des libéraux, le nombre d'équivalents temps plein au cours des prochaines années baissera à 33 000. L'an prochain, il se chiffrera à 33 076 et, si on en ajoute 1 000, il passera à 33 632. Où se trouvent le reste des 1 000 agents promis?
En ce qui concerne l'Agence des services frontaliers du Canada, il est question de former « 1 000 nouveaux agents ». L'an prochain, les libéraux prévoient de faire passer le nombre d'agents de l'Agence des services frontaliers du Canada de 17 289 à 16 615. Pas besoin de me croire sur parole là non plus. Le et la nouvelle députée d', qui a remplacé l'ignominieux « autre Randy », l'ont approuvé. Il s'agit de leurs plans ministériels et de leurs chiffres.
Cette année, les dépenses de 3,1 milliards de dollars pour l'Agence des services frontaliers du Canada devraient diminuer de 200 millions de dollars. Donc, si on tient compte de l'inflation libérale, elles diminueront encore de 200 millions de dollars.
J'ai demandé tout à l'heure pourquoi les libéraux ont tant tardé à agir, mais je dois leur demander pourquoi ils font la promotion de ce monde fantaisiste auprès des Canadiens. Pourquoi continuent-ils à leurrer les gens en leur promettant de faire ceci, puis en faisant cela? C'est un autre exemple où ils se disent: « Nous l'avons annoncé, alors c'est comme si c'était fait. » Ils ont annoncé l'embauche de nouveaux agents de la GRC, mais leurs propres chiffres montrent que l'effectif va baisser. Ils en ont annoncé de nouveaux agents de l'Agence des services frontaliers du Canada, mais leurs propres chiffres montrent une baisse. Ils ont annoncé à maintes reprises qu'ils allaient faire quelque chose pour lutter contre la criminalité, mais la réalité montre le contraire.
De ce côté-ci de la Chambre, nous ne croyons rien de ce que le gouvernement avance, et ses propres chiffres sont la preuve que nous avons raison.