La Chambre reprend l'étude, interrompue le 29 mai, de la motion portant qu'une adresse soit présentée à Sa Majesté le roi en réponse au discours qu'il a prononcé à l'ouverture de la session, ainsi que de l'amendement modifié.
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Monsieur le Président, je prends un instant pour vous féliciter de présider votre première séance; c'est merveilleux.
Avant de commencer, j'aimerais adresser quelques remerciements. Il est difficile de trouver les mots pour exprimer à quel point je suis reconnaissante envers les gens de Cloverdale—Langley City. Ils ont travaillé si fort pour m'aider à revenir à Ottawa. Les bénévoles ont sacrifié des soirées et des fins de semaine pour faire du porte-à-porte, effectuer des appels et livrer des affiches. Une personne a même cuisiné une tarte aux pommes pour l'équipe. Chacune de ces personnes a contribué de manière importante à faire de mon retour à la Chambre une réalité.
Je salue tout spécialement mon époux. Il ne s'est jamais arrêté: beau temps mauvais temps, tôt le matin jusqu'à tard le soir. Son attitude « relevons nos manches et attelons-nous à la tâche » est inspirante. Ces crêpes moelleuses et ce parfait thé chai qu'ils préparait tous les samedis au bureau de campagne sont devenus légendaires. Je suis si choyée d'avoir une douce moitié aussi incroyable.
Certains députés savent peut-être que j'ai fait campagne pour l'élection partielle de décembre et que j'y ai gagné la circonscription avec plus de 65 % des voix, seulement pour retourner en mode campagne électorale complet sans même avoir eu la chance de réchauffer une banquette à la Chambre. Quel tourbillon! Disons simplement que j'ai usé plus d'une paire de chaussures cette année, tout comme quelques bénévoles, sans doute. Il y a tant de gens fantastiques que je pourrais nommer, mais cela me prendrait une heure, alors je tiens à ce qu'ils sachent que leur travail a été précieux, que leur dévouement a été précieux et que je me fais leur porte-parole chaque fois que je prends la parole à la Chambre.
Je passe maintenant à mon discours principal. Cette semaine, les Canadiens ont eu droit à toute la pompe et la cérémonie qui entourent un discours du Trône, prononcé par Sa Majesté le roi Charles lui-même. Toutefois, comme nous le savons, ce discours a été rédigé par le . Parmi toutes les belles paroles et les grands gestes, il renfermait la promesse suivante: le gouvernement serait guidé par ce qu'il appelle « une nouvelle discipline fiscale: dépenser moins, pour que les Canadiens puissent investir plus ».
Cependant, lorsque la motion de voies et moyens a été déposée cette semaine, au lieu de réduire l'augmentation annuelle des dépenses à moins de 2 %, comme ils l'avaient promis, les libéraux ont annoncé une augmentation colossale de 8,4 % des dépenses fédérales. Si l'on additionne tous ces chiffres, les dépenses du seront supérieures de 71 % à celles prévues par le gouvernement Trudeau dans ses prévisions budgétaires d'automne.
Est-ce vraiment une bonne idée d'embobiner les Canadiens avec des stratagèmes comptables sophistiqués visant à embellir la situation financière? L'idée de dépenser moins pour que les Canadiens puissent investir plus semble excellente jusqu'à ce qu'on y réfléchisse pendant cinq secondes. C'est un peu comme si des parents disaient à leurs enfants qu'ils vont économiser de l'argent ce mois‑ci, alors qu'ils sont en train d'acheter un téléviseur à écran plat flambant neuf. Les libéraux n'économisent pas; ils dépensent, et quelqu'un devra payer la note.
Pendant ce temps, les familles croulent sous le poids de la hausse des prix. J'ai parlé à des gens chez eux, à l'église et à l'épicerie, et ils m'ont dit qu'ils achètent non seulement moins de gadgets, mais aussi moins de nourriture. Ils annulent leurs projets de vacances estivales avec leur famille afin de pouvoir effectuer leurs paiements hypothécaires. Or, le gouvernement parle d'entreprendre la plus vaste transformation de l’économie canadienne depuis la Deuxième Guerre mondiale. Une telle entreprise n'est pas bon marché. Il faudra en assumer les coûts.
Les Canadiens veulent un budget en bonne et due forme afin de savoir combien cette transformation coûtera réellement. Il est temps de mettre fin aux dépenses excessives, d'arrêter de créer de l'inflation et de donner aux Canadiens l'occasion de reprendre vraiment leur souffle, car les défis vont au-delà des prix actuels. Lorsque les gouvernements dépensent trop, cela se traduit par des taux d'intérêt plus élevés pour chacun d'entre nous, des compressions dans les services et des promesses non tenues. Quand la facture arrivera à échéance, elle n'atterrira pas sur le bureau du , mais sur celui de nos enfants et de nos petits-enfants. Si nous n'agissons pas maintenant, non seulement verrons-nous notre niveau de vie se dégrader, mais nous léguerons aussi à nos enfants et à nos petits-enfants un pays que nous n'avons pas les moyens de réparer.
Puisqu'il est question de choses que les jeunes Canadiens n'ont pas les moyens de se payer, parlons du logement. Pendant la campagne électorale, alors que je faisais du porte-à-porte, j'ai rencontré un jeune homme qui était devant sa petite maison en rangée. C'était un chic type, probablement dans la jeune trentaine. Il m'a dit qu'il avait un bon emploi, qu'il avait beaucoup épargné et que, même avec l'aide de ses parents, il avait tout juste réussi à accumuler assez d'argent pour une mise de fonds. Alors qu'il doit maintenant composer avec des taux d'intérêt élevés et des coûts qui grimpent, il m'a regardée dans les yeux et m'a dit: « J'avais toujours espéré pouvoir un jour emménager dans un logis offrant assez d'espace pour élever une famille mais, au rythme où vont les choses, ce rêve est en train de s'évanouir. » Cela m'a marquée.
Imaginez ma stupeur quand j'ai appris que la prétendue solution du gouvernement à la crise du logement était de confier à l'ancien maire de Vancouver, celui-là même qui a vu le prix des logements exploser sous sa gouverne, les fonctions de . Vancouver n'est pas seulement devenue une ville inabordable; elle se classe maintenant parmi les villes les plus inabordables au monde. Si c'est l'aide que le gouvernement compte offrir aux Canadiens, nous devrions tous être très inquiets.
Les libéraux disent qu'ils vont doubler le nombre de mises en chantier. En toute honnêteté, cela ne réglera rien s'ils ne s'attaquent pas aux véritables sources du problème: les lourdeurs administratives, les systèmes défaillants de délivrance de permis et les taxes qui écrasent l'industrie de la construction. Les chiffres ne mentent pas. Les coûts augmentent et les jeunes Canadiens abandonnent tout simplement l'idée de devenir un jour propriétaires. Or, un pays où la prochaine génération n'a pas les moyens de s'enraciner, c'est un pays en difficulté. Il nous faut un plan qui ouvre la voie à la construction de logements, pas qui fait les manchettes.
Je vais lire la solution du gouvernement à ce problème, qui est tirée directement du programme des libéraux. Ces derniers vont « ramener le gouvernement canadien dans le secteur de la construction résidentielle ». Le gouvernement créera encore un nouvel organisme, Créer Maisons Canada, qui agira comme un promoteur et qui utilisera notre argent pour construire des logements sur des terres publiques. Les libéraux prévoient verser des milliards de dollars à des promoteurs approuvés par le gouvernement pour qu'ils construisent des maisons préfabriquées et pour leur offrir du financement à faible taux d'intérêt.
Le problème, c'est que les libéraux ne veulent pas aider les Canadiens à bâtir leur propre avenir: ils veulent le faire pour eux avec des fonds publics, et, ainsi, le gouvernement deviendra maître de leur destin. Les gens sont censés posséder leur logement pour y planter leurs racines, y trouver une stabilité et y bâtir un avenir. Or, avec ce plan, ce rêve devient de plus en plus inaccessible. Le gouvernement crée un système où de plus en plus de Canadiens louent des logements du gouvernement qui ont été construits avec des fonds publics sur des terres publiques, sans avoir la possibilité d'en être propriétaires.
Je pense aux jeunes couples qui ont deux emplois et qui essaient d'épargner pendant que les prix ne cessent d'augmenter; aux nouveaux Canadiens qui sont venus ici dans l'espoir d'une vie meilleure, mais qui découvrent qu'il leur est impossible d'être propriétaires; et aux aînés qui voient leurs enfants et leurs petits-enfants qui ont du mal à se payer ce qu'ils tenaient pour acquis. La vérité, c'est qu'il ne s'agit pas seulement d'une crise du logement, mais aussi d'une crise de l'espoir. Une génération entière est tenue à l'écart, et il est de notre devoir de faire mieux pour elle. Nous n'avons pas besoin de plus de propriétaires gouvernementaux. Ce qu'il nous faut, c'est un gouvernement qui respecte le rêve des gens de posséder une maison et qui se bat pour le rendre possible.
Le logement ne devrait pas être un luxe accessible à quelques privilégiés, la sécurité publique non plus. C'est une promesse fondamentale que les libéraux ont rompue à maintes reprises, presque délibérément. Ils ont été lents à emprisonner les récidivistes violents, mais prompts à traiter les Canadiens respectueux des lois comme des criminels en interdisant les armes de poing. Ils sont indulgents envers les membres des gangs et les voleurs d'automobiles, mais ils punissent sévèrement les tireurs sportifs qui sont formés et qui ont un permis ainsi que les collectionneurs qui ne font rien de mal et qui suivent les règles. Voilà l'approche des libéraux en matière de justice: punir les innocents, excuser les coupables et faire passer les droits des criminels en premier et ceux des victimes en dernier.
Je me permets de parler d'une histoire bouleversante qui s'est produite dans ma province, la Colombie‑Britannique. En juin dernier, Adam Mann, un homme de 40 ans, a été accusé de meurtre au deuxième degré pour le meurtre d'une jeune femme nommée Tori Dunn, à Surrey. Au moment des faits, il était en liberté sous caution, malgré des antécédents violents, dont 22 condamnations et une peine de 12 ans pour violation de domicile. Un rapport présentenciel avait même conclu qu'il présentait un risque impossible à gérer. Pourtant, il était en liberté.
La famille de Tori n'a pas seulement perdu sa fille, elle a été abandonnée par le système. Ce système fait passer les droits d'un récidiviste violent avant ceux d'une femme innocente à vivre dans la paix. On ne peut pas parler de justice, de sécurité et encore moins de compassion.
Les Canadiens méritent un système de justice qui protège les gens, et non un système qui joue avec leur vie. Il faut une véritable réforme du régime de mise en liberté sous caution, des lois qui protègent les victimes et non les délinquants, et d'un gouvernement qui assure la sécurité des collectivités. Si nous ne nous attaquons pas sérieusement à ce problème maintenant, nous ne risquons pas seulement une augmentation de la criminalité. Nous risquons également d'ébranler la confiance du public dans le système en entier.
Les Canadiens en ont assez des paroles creuses. Ils ont besoin d'un plan maintenant, d'un vrai budget écrit noir sur blanc. Les finances publiques sont-elles trop plongées dans le rouge pour que le soit honnête avec les Canadiens? Il a fait campagne en misant tout sur son curriculum vitæ. Il a promis un gouvernement axé sur la compétence, la crédibilité et la discipline, mais c'est une promesse non respectée jusqu'à présent. Le gouvernement n'affiche pas de véritable rigueur budgétaire, il n'offre aucun plan pour régler les problèmes de logement ni aucune mesure pour lutter contre la criminalité. Tout ce que l'on constate, c'est plus d'emprunts, plus de programmes bureaucratiques et plus d'annonces creuses.
Si le veut vraiment faire preuve de leadership, il doit présenter un budget pour arrêter l'hémorragie, freiner les dépenses inconsidérées, rétablir l'abordabilité et redonner aux Canadiens l'espoir qu'ils sont en train de perdre. Est-ce là toute la compétence du premier ministre? Est-ce là l'excellence économique que le premier ministre a promise à des millions d'électeurs? J'espère que non, car les Canadiens méritent mieux.
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Monsieur le Président, tout d'abord, j'aimerais remercier les habitants d'Algonquin—Renfrew—Pembroke de m'avoir accordé leur confiance une neuvième fois. C'est leur ardeur au travail et leur détermination à bâtir des milieux de vie dans la vallée de l'Outaouais qui m'incitent à avoir moi aussi du cœur à l'ouvrage dans ce que je fais pour eux.
Je tiens également à remercier Sa Majesté le roi Charles III d'être venu au Canada pour prononcer le discours du Trône. Comme l'une des premières actions du premier ministre précédent avait été de décrocher un portrait de la reine Elizabeth II, j'ai vu d'un bon œil que le , peu après son élection, invite Sa Majesté.
J'ai vu cette initiative d'un bon œil jusqu'au moment où le discours a été prononcé, car nous nous sommes alors souvenus qu'il s'agit toujours du même vieux Parti libéral, mais chaussé de bas bruns. C'est toujours le même parti, celui qui s'efforce de saisir les fusils de chasse de citoyens respectueux des lois, celui qui a juré devant le monde qu'il procéderait à l'expropriation de 30 % des terres aménagées du Canada et qu'il imposerait de nouvelles règles environnementales strictes partout au pays. Le Parti libéral reste fidèle à lui-même, avec son plan économique qui se résume à lever des impôts, à dépenser et à emprunter encore plus d'argent.
Il y a une différence entre les libéraux à la Trudeau d'il y a six mois et le caucus libéral d'aujourd'hui, avec sa nouvelle couche de peinture. Tandis que les libéraux précédents, avec leur mentalité puérile et obstinée, considéraient toute idée des conservateurs comme radioactive, les nouveaux libéraux sont des chapardeurs prêts à nous dérober n'importe laquelle de nos idées. Loin de moi l'idée de m'en plaindre, cela dit. Nous voulons bel et bien que les libéraux nous imitent, sauf que, malgré son bagage universitaire, le n'est pas très doué pour le plagiat.
Ce que je veux dire, c'est que même quand les libéraux s'approprient nos slogans et nos politiques, ils les déforment ensuite pour les mettre à la bonne vieille sauce libérale. Prenons, par exemple, notre proposition d'éliminer la TPS à l'achat d'une habitation neuve. L'élégance de notre proposition réside dans sa facilité d'exécution. La planification serait facile pour les constructeurs de logements. Elle serait facile à mettre en œuvre pour l'Agence du revenu du Canada. Pourtant, entre les mains des libéraux, elle s'est transformée en quelque chose d'autre.
Les libéraux ont employé des mots comme « éliminer la TPS », « habitation » et « nouveau » ou « neuf », mais pas dans le même ordre. Les libéraux ont promis d'éliminer la TPS à l'achat d'une habitation neuve pour les acheteurs d'une première habitation. Leur politique crée de l'incertitude. Les constructeurs domiciliaires devront deviner le nombre de logements neufs à bâtir pour les acheteurs d'une première habitation. Cette politique obligera l'Agence à embaucher davantage de fonctionnaires pour s'assurer que les acquéreurs achètent vraiment leur première habitation.
Compliquer les choses inutilement, accroître la taille de la fonction publique et laisser le gouvernement choisir les gagnants et les perdants, c'est le summum de la politique libérale. Le discours ne fait aucune mention de la promesse électorale des libéraux de saisir les armes des propriétaires légitimes d'armes à feu dans les quatre prochains mois. Il était encourageant d'entendre Sa Majesté dire que les droits des propriétaires légitimes d'armes à feu seraient protégés. L'ancien ministre de la Sécurité publique a dit, en décembre dernier, que, lors de la deuxième phase de la grande saisie d'armes à feu des libéraux, on allait envoyer la police chez tous les propriétaires d'arme à feu détenteur d'un permis dans le but de saisir des armes à feu nouvellement interdites. Ces deux affirmations sont difficiles à concilier. Est-ce que le fait de ne pas avoir mentionné la saisie d'armes à feu dans le discours du Trône est une façon discrète pour notre économiste, le , d'admettre que dépenser plus de 1 milliard de dollars pour détruire des biens personnels est une forme de destruction des investissements?
On ne peut faire que des suppositions, puisque le a fait campagne en promettant de suivre un régime tout en prenant du poids. J'ai l'impression que, malgré le gaspillage qu'entraînerait une saisie d'armes à feu, le premier ministre cédera aux pressions exercées par son Cabinet. En effet, les membres du Cabinet prétendront que la saisie d'armes à feu est un investissement pour sauver des vies. Du même souffle, ils dissuaderont la police de lutter contre la criminalité et de fouiller les maisons de 2,3 millions de Canadiens respectueux des lois. Tout cela en dépit de l'absence totale de preuves. Ils affirmeront sauver des vies, alors qu'un nombre record d'adolescents sont abattus. C'est parce que les libéraux privilégieront toujours les craintes de leurs électeurs aisés au détriment de la vie des enfants pauvres.
Seul le temps nous dira si le plan des libéraux visant à rendre l'achat d'une maison plus compliqué fera baisser les prix. Seul le temps nous dira si les libéraux iront de l'avant avec leur promesse des cinq dernières années de s'emparer de toutes les armes qui ont l'air effrayantes. Ce que les Canadiens peuvent tout de suite comprendre, c'est que la promesse des libéraux de mettre en œuvre la politique de 30 % d'ici 2030 n'est rien d'autre qu'une fable fantastique. Bien que cette histoire soit loin de ressembler à celle du Seigneur des anneaux, un dragon rouge y fait quand même une apparition éclair.
Dans le discours du Trône, Sa Majesté a parlé du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal. Les négociations de cet accord international ont été menées par les communistes qui contrôlent la Chine et le libéral qui a fièrement déclaré à la Chambre, ce temple de la démocratie libérale, qu'il était socialiste.
Qu'un fier socialiste autoproclamé soit choisi pour occuper le poste de devrait donner froid dans le dos à tous les gens à l'esprit libéral du pays. La rencontre d'un fier socialiste et écologiste radical et du dragon communiste qui écrase la population chinoise aurait dû déclencher une frénésie dans les médias traditionnels. Pourtant, à la lecture de la couverture des médias financés par les libéraux, on pourrait croire que ce traité est un miracle écologique de coopération internationale.
La plupart des reportages ne mentionnent que l'objectif du traité de protéger 30 % des terres et des étendues d'eau d'ici 2030. Les médias et les libéraux préfèrent ne pas parler des deux autres cibles du traité. Ils n'en ont que pour la troisième cible. On peut le comprendre. La protection des habitats naturels jouit d'un vaste appui. Ce que les Canadiens n'appuient pas, c'est un gouvernement qui ment en leur nom sur la scène internationale.
La promesse d'atteindre 30 % d'ici 2030 était malhonnête. Les Canadiens n'ont pas à me croire sur parole. Ils peuvent chercher sur Google l'expression « aires conservées au Canada ». Ils trouveront ainsi le rapport du gouvernement sur ses efforts en matière de conservation. Comme le gouvernement pourrait faire disparaître ces pages Web sous peu, j'ai pris soin de télécharger le rapport dans l'éventualité où il tenterait de faire oublier son bilan.
Voici ce qu'indique le rapport. Au cours des 10 dernières années du règne des libéraux de Trudeau, des habitats naturels constituant 3,5 % du territoire canadien ont été ajoutés aux aires conservées. C'est à peu près la même proportion que sous Stephen Harper, ce qui signifie qu'au cours des 20 dernières années, environ 7,5 % du territoire canadien a été ajouté aux aires conservées. Cela fait passer le total des aires conservées à environ 15 % du territoire, mais ces progrès constants n'épataient pas assez la galerie, aux yeux des libéraux de Trudeau.
Sans avoir quelque plan que ce soit pour concrétiser leur promesse, les libéraux ont décidé qu'au cours des cinq prochaines années, nous désignerions comme aires protégées des zones sauvages représentant 15 % du territoire canadien. Les libéraux de Trudeau avaient l'habitude de faire beaucoup de promesses et d'en tenir peu. Il a donc été un peu étonnant de voir l'homme de Brookfield promettre exactement la même chose aux Canadiens.
Ce qui est encore plus surprenant, c'est l'affirmation ridicule que le a assénée lors de son annonce. L'homme qui prétend rédiger ses propres notes d'allocution a dit aux Canadiens qu'au cours des 10 dernières années, les libéraux de Trudeau avaient ajouté 15 % du territoire du Canada aux aires conservées. Il a dit que les libéraux de Trudeau nous avaient fait passer de 1 % à 15 %. Je sais que le premier ministre a vécu une grande partie de sa vie à l'extérieur du Canada, mais il savait sans doute tout de même que nous avions des parcs nationaux avant Trudeau.
Les conservateurs sont favorables à l'idée d'intégrer une plus grande partie de l'habitat naturel du Canada aux aires conservées. Nous pensons simplement qu'il faut être honnête avec les autres pays concernant ce qui est possible. Ce que mes concitoyens ne peuvent pas approuver, c'est que les libéraux prennent, au nom du Canada, l'engagement d'atteindre les objectifs 1 et 2. L'objectif 1 exigerait que de nouvelles règles environnementales contraignantes soient imposées à tous les Canadiens. Quiconque a vécu sur un terrain qui relève d'un office de protection de la nature sait ce que cela signifie. Le slogan du , « Construire, construire, construire », sera discrètement abandonné, et le beau projet aussi. Rien ne sera construit.
Le choc véritable arrive cependant avec l'objectif 2. Les libéraux ont pris pour nous l'engagement de réensauvager 30 % des terrains aménagés. Les mêmes libéraux veulent bétonner une zone 400 fois plus grande que Toronto pour y ériger des éoliennes et des centrales solaires. Qu'un fier socialiste puisse avoir des politiques contradictoires n'est pas surprenant.
Ce qui est surprenant, c'est le coût estimé pour les contribuables canadiens de l'expropriation de 30 % des terres aménagées et de leur réensauvagement. La valeur de tous les biens immobiliers au Canada est estimée à 19 billions de dollars. L'achat de 30 % de ces biens coûterait près de 6 billions de dollars. C'est ce que j'appellerais une chimère. Pour y parvenir, les libéraux n'auraient pas le choix d'éliminer les droits de propriété, de proclamer l'idée que la propriété elle-même fait partie de l'héritage colonial et de donner au Canada une fière identité socialiste.
Le discours du Trône nous révèle vraiment que les libéraux de Trudeau sont toujours bel et bien là. Espérons simplement que les nouvelles chaussettes qu'ils portent ne sont pas fabriquées en Chine.
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Monsieur le Président, c'est avec beaucoup d'émotion et un grand sens des responsabilités que je prends la parole à la Chambre en tant que député de la circonscription de Bourassa. Je tiens tout d'abord à remercier ma famille, mes amis et les bénévoles qui m'ont accompagné lors de cette campagne électorale. Leur patience, leur engagement et leur confiance m'ont permis d'être ici, aujourd'hui. Cette victoire est collective et elle est le fruit d'un travail de terrain, d'écoute et de convictions partagées.
Je félicite le très honorable pour sa nomination et je salue le discours du Trône prononcé par Sa Majesté le roi Charles III. Ce discours trace une voie résolument tournée vers l'avenir, une vision d'un Canada plus fort, plus équitable et plus innovant. Pour que cette vision soit complète, elle doit inclure toutes les réalités, y compris celles de Bourassa. Je suis un gars de Bourassa, et c'est une circonscription vibrante, diversifiée, fière. C'est une terre d'accueil et une culture d'histoire. C'est aussi, malheureusement, une des circonscriptions les plus touchées par la pauvreté au Canada. Près de 48 % des ménages y vivent sous le seuil de faible revenu. Les familles monoparentales y sont nombreuses. Les besoins en logement abordable, en accès à l'emploi et en soutien psychologique y sont criants. Ces défis ne nous définissent pas, mais ils nous interpellent. Il serait intéressant que notre gouvernement prenne en considération ces facteurs. Il faut plus d'investissements dans les logements sociaux, davantage de financement pour les organismes communautaires qui soit le plus récurrent et le plus pérenne possible, ainsi qu'une attention particulière à l'éducation, à la réussite des jeunes et à la santé mentale.
Je vais maintenant aborder les trois sujets qui m'interpellent le plus.
Le premier est la sécurité publique. Le discours du Trône parle, avec raison, d'une application plus stricte des lois face aux crimes violents. Je souscris pleinement à cette volonté de renforcer l'État de droit, mais il ne faut pas s'arrêter là, car derrière chaque geste violent, derrière chaque crime, se cache trop souvent une accumulation de signaux ignorés. Abordons la question des indicateurs précurseurs. On ne peut pas parler sérieusement de sécurité publique sans parler de la pauvreté persistante, du manque d'infrastructures sportives, culturelles et éducatives pour nos jeunes, ainsi que de l'absence d'espaces verts sécuritaires. Dans certains quartiers, c'est très criant. Il faut aussi parler du sous-financement des organismes communautaires, qui sont souvent la première ligne de prévention. Je tiens à répéter que la prévention doit être envisagée de manière équilibrée, tout en tenant compte des préoccupations exprimées par l’autre côté de la Chambre. Ce sont là les indicateurs précurseurs de la criminalité dont j'ai parlé tout à l'heure. Si nous n'investissons pas dans l'intervention et dans la prévention, nous continuerons à en payer le prix humainement, socialement et économiquement pour nos absences d'aujourd'hui. Il faut donc alors un véritable équilibre entre la dissuasion et la prévention. Il faut appliquer la loi fermement, mais, surtout, il faut donner aux jeunes des raisons d'y croire également.
Le deuxième sujet qui m'interpelle, c'est l'intelligence artificielle. Je suis un spécialiste des technologies de l'information. Dès mon jeune âge, j'ai commencé à m'intéresser activement à l'intelligence artificielle et à y croire bien avant qu'elle soit utilisée de façon plus simple par la plupart des députés de la Chambre. L'intelligence artificielle, à mon avis, peut accélérer l'accès aux programmes gouvernementaux. Elle peut alléger la bureaucratie pour nos organismes et nos industries, ainsi que nos citoyens et nos citoyennes. Elle peut également offrir des services plus rapides et personnalisés aux citoyens et aux citoyennes. Elle peut améliorer la planification des infrastructures, la gestion des urgences et la maintenance des équipements publics d'une manière beaucoup plus proactive. Dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui, les exemples se multiplient et j'en donnerai par la suite. J'aimerais bien que notre gouvernement s'aligne sur cette volonté. Cette technologie doit rester bien évidemment un levier au service de l'humain et mettre l'humain au centre des préoccupations. Elle ne doit jamais remplacer la compassion et ne doit jamais créer de nouvelles exclusions sociales. Nous devons bâtir une intelligence artificielle éthique, inclusive, transparente, accessible aux régions vulnérables comme Bourassa.
Le troisième sujet qui nous interpelle toutes et tous, et dont plusieurs de mes collègues ont parlé, c'est le soutien aux aînés. Je ne peux conclure cette première intervention sans parler d'un segment important de notre société et de notre population: nos aînés. Dans Bourassa, ils sont nombreux à avoir bâti notre communauté par leur travail, leur engagement et leur sagesse. Aujourd'hui, plusieurs d'entre eux vivent seuls. Plusieurs d'entre eux, parfois, sont isolés et ont des revenus très limités. Ils nous disent très clairement deux choses.
La première, c'est qu'ils veulent un programme de maintien à domicile. Ils veulent rester chez eux, dans leur quartier et dans leur logement aussi longtemps que possible. Or, pour cela, ils ont besoin de programmes de maintien à domicile plus accessibles, de services à domicile, de soutien psychosocial, de transport adapté et de rénovations pour l'accessibilité. Ces besoins sont très urgents.
La deuxième, c'est qu'ils ont de l'anxiété financière, pécuniaire. Les aînés demandent que leurs revenus soient protégés face à l'inflation. Ils demandent l'indexation des rentes en fonction du coût de la vie réel. Nous devons entendre cet appel. Soutenir nos aînés, ce n'est pas seulement une mesure sociale, c'est un devoir moral. C'est un choix de société pour l'avenir.
En conclusion, être député, c'est porter la voix de ceux et de celles qui nous ont élus pour siéger ici et qui nous ont donné leur confiance. C'est porter la voix des jeunes, des familles, des nouveaux arrivants, et surtout de nos aînés. Je suis ici pour représenter Bourassa avec fierté, dignité, et surtout avec détermination. Je m'engage à défendre les intérêts de ma communauté, à faire entendre ses réalités et à travailler avec toutes et tous pour bâtir un Canada plus juste, plus sécuritaire et plus innovant.
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Monsieur le Président, aujourd'hui, c'est avec beaucoup d'humilité et de reconnaissance que je prends la parole pour la première fois à la Chambre à titre de député de la nouvelle circonscription de Mont‑Saint‑Bruno—L'Acadie.
Tout d'abord, je me permets de remercier chaleureusement les citoyennes et les citoyens de Mont‑Saint‑Bruno—L'Acadie qui m'ont élu et accordé leur confiance pour être leur voix ici, à Ottawa. Ils m'ont confié leur voix et la responsabilité de porter nos préoccupations, de défendre nos besoins et de faire entendre les réalités de notre communauté ici même, dans cette belle et grande institution. Leur voix m'accompagnera à Ottawa tous les jours.
Je tiens aussi à saluer la présence aujourd'hui de M. Ludovic Grisé, maire de Saint‑Bruno‑de‑Montarville. Avec sa première élection comme conseiller municipal en 2019, puis comme maire en 2021, il a insufflé un vent de fraîcheur. Sa jeunesse, son engagement indéfectible et son amour sincère pour sa ville font de lui un élu à la fois inspirant, accessible et profondément investi dans le développement de notre collectivité. J'ai très hâte de collaborer avec lui pour faire avancer nos projets communs dans un esprit de respect mutuel, de dialogue et de partenariat durable.
En tant que père de quatre enfants, je suis particulièrement fier de siéger à un moment où notre gouvernement pose des gestes concrets pour offrir du répit aux familles canadiennes. Je pense notamment au plan de réduction d'impôt récemment annoncé qui représente un allégement fiscal réel et significatif pour la classe moyenne. Les résultats seront concrets et immédiats. Dès 2026, une famille à deux revenus pourra économiser jusqu'à 840 $ par année. En tout, près de 22 millions de Canadiens et de Canadiennes bénéficieront de cette baisse d'impôt. En effet, dès le 1er juillet 2025, le taux marginal d'imposition le plus bas passera de 15 à 14 %. Sur une période de cinq ans, ce sont plus de 27 milliards de dollars qui seront redonnés aux contribuables sous forme d'allégements fiscaux. Il s'agit ici d'une avancée majeure pour notre pays. Je crois fermement qu'une politique consciencieuse est une politique qui touche concrètement le quotidien des gens par des mesures qui soulagent, qui élèvent et qui unissent.
Dans cet esprit, j'aimerais souligner l'importance de l'événement L'Afrique en lumière organisé à l'occasion de la Journée mondiale de l'Afrique par l'organisme Lève‑toi et brille, en collaboration avec la Fédération africaine et Associations du Canada.
En tant que premier élu député fédéral canadien d'origine congolaise, cet instant a profondément résonné en moi. Il m'a rappelé d'où je viens, mais aussi ce que nous pouvons bâtir ensemble, et ce, dans un esprit de respect et de solidarité.
Finalement, je souhaite exprimer ma profonde gratitude à l'ensemble des employés de la Chambre des communes pour leur accueil chaleureux, leur accompagnement et leur professionnalisme exemplaire depuis mon arrivée ici. Je remercie également mes collègues députés de leur bienveillance, leurs conseils et l'esprit de collaboration qui règne au sein de cette institution.
C'est avec respect, détermination et espoir que j'amorce ce mandat. Je suis ici pour servir. Je suis ici pour bâtir. Je suis ici pour faire entendre la voix de Mont‑Saint‑Bruno—L'Acadie, d'un Québec fort dans un Canada fort et maître de son économie.
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Monsieur le Président, je tiens d'abord à remercier les habitants de ma circonscription, Aurora—Oak Ridges—Richmond Hill, de m'avoir donné l'occasion d'être leur voix dans ce lieu historique. Je suis vraiment touché par l'honneur qu'ils m'ont fait en me choisissant pour les représenter, eux et notre collectivité, au foyer de la démocratie du Canada et de tous les Canadiens. Je sais que le fauteuil que j'occupe leur appartient.
C'est un honneur et un privilège que je chéris, et je m'engage à travailler sans relâche en leur nom pour être digne de la confiance qu'ils m'ont accordée. Je remercie du fond du cœur mon équipe de campagne dévouée et les centaines de bénévoles qui ont consacré une grande partie de leur temps précieux à m'aider à transmettre un message d'espoir en ces temps difficiles.
C'est au cours de la troisième semaine de mai 1956 que ma mère, Panagiota, une jeune femme dans la mi-vingtaine, est montée à bord du Queen Frederica pour un voyage transatlantique à destination du Canada depuis son pays natal, la Grèce. Née dans les années 1930, en pleine Grande Dépression, dans une famille pauvre d'un petit village aux environs de Sparte, dans le Sud de la Grèce, les possibilités pour elles étaient pratiquement inexistantes. Les difficultés inévitables qui ont suivi lorsque le pays a été empêtré dans la Seconde Guerre mondiale ont été aggravées par la guerre civile de 1948.
Comme beaucoup de femmes de sa génération, ma mère n'a pas eu droit à une éducation. Dans les années 1950, elle a compris qu'elle n'avait aucun avenir dans le village pauvre où elle habitait ou même dans son propre pays. C'est alors qu'une amie lui a parlé d'un pays appelé le Canada. À l'époque, le gouvernement canadien avait mis en place un programme d'immigration pour les domestiques. Aujourd'hui, on appelle cela le Programme des aides familiaux résidants. Elle a postulé et a été l'une des 75 jeunes femmes qui ont courageusement pris le bateau pour le Canada afin de travailler comme domestique. Au terme d'un périple de 15 jours, le Queen Frederica a accosté au quai 21 d'Halifax, le 6 juin.
Ma mère est descendue du bateau sans argent, avec une petite valise contenant quelques vêtements et sans connaître un seul mot d'anglais ou de français. En réalité, elle avait avec elle bien plus que cela: elle avait le rêve d'être bien accueillie dans ce nouveau pays qu'elle avait choisi. Elle pressentait qu'elle allait réussir grâce à son travail acharné et que ses rêves allaient se réaliser. Elle rêvait de rencontrer quelqu'un, de se marier et de fonder une famille dans ce pays qui lui promettait une éducation pour ses enfants et la possibilité de contribuer à la société et de prospérer.
Mon père, John, a également choisi le Canada comme terre d'accueil et il a débarqué au même quai avec le même rêve un an plus tard. Ils se sont rencontrés à Montréal et, l'année suivante, ils se sont mariés.
Mes frères et moi sommes nés à Montréal. Nous avons grandi dans un foyer aimant guidé par la foi chrétienne et les valeurs que nous ont enseignées nos parents. C'est au cours de ces premières années formatrices que j'ai appris l'importance de l'engagement civique et que je me suis rendu compte qu'en plus de mon cheminement professionnel personnel, je voulais servir la population. Au cours des 35 dernières années, j'ai fait du bénévolat dans ma collectivité, ce qui m'a finalement amené à me porter candidat à un poste de député. Mon élection au Parlement du Canada en 2011 et de nouveau en 2025 n'aurait pas été possible si mes parents ne m'avaient pas inculqué un amour profond pour notre grand pays. Le Canada est réellement un pays où tout est possible, même pour deux personnes pauvres venues ici, comme tant d'autres, à la recherche d'une vie meilleure. Pour ma famille, mon élection a été en partie la réalisation d'un rêve canadien.
Après 10 années sous un gouvernement libéral fatigué, la promesse du Canada selon laquelle une personne peut tout réussir si elle travaille fort, peu importe ses origines, a été rompue. Les taxes et les impôts augmentent, les taux d'intérêt augmentent, le prix des aliments monte en flèche, le prix des maisons grimpe et les Canadiens sont impuissants, car le gouvernement libéral s'égare.
Malheureusement, le discours du Trône ne donne pas vraiment aux gens de raisons d'être optimistes et d'espérer des jours meilleurs. Bien qu'on puisse considérer certaines des mesures décrites comme des pas dans la bonne direction...