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HUMA Rapport du Comité

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4.1 DESCRIPTION DES PROGRAMMES ACTUELS

Lors de sa comparution devant le Comité, l’honorable Jean-Yves Duclos a présenté les quatre objectifs stratégiques du programme actuel d’aide aux aînés du gouvernement : « accroître l’accès des aînés aux logements abordables; améliorer la sécurité du revenu des aînés; promouvoir le vieillissement en bonne santé et améliorer l’accès aux soins de santé; et favoriser l’inclusion sociale et la mobilisation des aînés[175] ». Le chapitre précédent traitait de la sécurité du revenu ainsi que de l’abordabilité du logement, des services de santé et des services à domicile. Le présent chapitre touche des aspects stratégiques de l’inclusion sociale, du vieillissement en santé et de la participation des aînés.

L’inclusion sociale est définie comme étant le processus pour améliorer les chances de participer à la société, plus particulièrement pour les personnes qui sont désavantagées...

Les témoins ont indiqué au Comité que le logement est essentiel non seulement à la sécurité du revenu, mais aussi au vieillissement chez soi, lequel repose pour sa part sur l’accès à des services sociaux et de santé communautaires et à domicile, les collectivités conviviales pour les aînés et les soins informels. Abordées plus en profondeur dans le présent chapitre, ces questions relèvent pour la plupart des gouvernements provinciaux et territoriaux, ou encore sont partagées entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et parfois les municipalités. Le gouvernement fédéral est toutefois le premier responsable du financement et des programmes dans le cas des personnes âgées autochtones, des anciens combattants âgés et des aînés canadiens incarcérés dans des établissements fédéraux.

A.  Initiatives fédérales

1.  Anciens combattants

En plus des programmes de soutien du revenu, Anciens Combattants Canada finance des programmes axés sur la santé et le bien-être. Comme l’a indiqué Elizabeth Douglas, directrice générale de la Gestion des programmes et de la prestation des services au Ministère, ce sont les autorités sanitaires provinciales ou locales qui évaluent les anciens combattants afin de déterminer s’ils peuvent « rester à [leur] domicile » ou s’ils ont besoin de soins de longue durée en établissement[176].

Dans le premier cas, le Programme pour l’autonomie des anciens combattants sert « de complément aux programmes » fédéraux, provinciaux ou municipaux et vise à aider les anciens combattants « à vivre en toute autonomie à domicile » et dans la communauté en général[177]. Les personnes admissibles peuvent recevoir une aide financière pour se procurer divers services, dont « des services d’entretien du terrain ou d’entretien ménager; des soins personnels; des services de nutrition; et des services de professionnels de la santé[178] ».

Ce programme a été conçu comme solution de rechange aux soins en établissement afin de favoriser l’autonomie des vétérans âgés et de leur permettre de « rester dans leur domicile[179] » :

L’intervention précoce et le soutien offert dans le cadre du programme favorisent l’amélioration de l’état de santé et des conditions socioéconomiques à long terme, l’augmentation de l’indépendance et de l’autonomie pour retarder ou éviter l’institutionnalisation, ainsi que l’amélioration de la qualité de vie des vétérans et de leur famille[180].

En ce qui concerne les vétérans admissibles nécessitant des soins résidentiels, le Ministère offre un soutien financier aux vétérans admis dans deux types de milieux de soins de longue durée, soit les établissements qui donnent la priorité aux anciens combattants et les établissements ouverts à l’ensemble de la population, y compris les vétérans[181]. L’admissibilité à ces programmes dépend de plusieurs facteurs, dont les besoins en matière de soins de santé, la cause de l’invalidité, le revenu et le service militaire[182].

2.  Peuples autochtones

Services aux Autochtones Canada est responsable du Programme d’aide à la vie autonome, qui offre un financement à des fournisseurs de services désignés afin d’appuyer la prestation de services de soutien social non médicaux aux personnes vivant dans une réserve. Ce programme comporte deux volets : les soins à domicile et les soins en établissement. Dans le cadre de ces deux volets, un soutien est offert aux aînés à faible revenu, aux adultes de tout âge souffrant d’une maladie chronique ainsi qu’aux enfants et aux adultes ayant un handicap physique ou mental, selon leurs besoins[183]. Le volet des soins à domicile vise à aider les personnes admissibles à « conserver une indépendance fonctionnelle et demeurer dans leur résidence et leur collectivité », tandis que le volet des soins en institution a pour but d’offrir des services aux membres de ces groupes « ne pouvant vivre seuls et devant être placés dans une institution, comme un centre de soins ou un centre d’hébergement[184] ».

La directrice générale de la Direction générale des infrastructures communautaires au ministère des Affaires autochtones et du Nord a précisé que le Ministère « verse en moyenne 146 millions de dollars par année aux Premières Nations, qui peuvent utiliser cette somme à leur discrétion pour répondre à une panoplie de besoins en logement, notamment pour adapter les domiciles de leurs membres[185] ». Elle a également décrit des initiatives visant à « améliorer le bien-être des peuples autochtones en s’attaquant aux obstacles socioéconomiques auxquels ils font face », soulignant que le Ministère est résolu « à poursuivre [la] collaboration avec les dirigeants et les collectivités autochtones, les provinces et les territoires et d’autres partenaires importants afin d’améliorer les conditions socioéconomiques des personnes âgées autochtones vulnérables au Canada[186] ».

3.  Détenus sous responsabilité fédérale

Le Service correctionnel du Canada (SCC) est chargé « d’administrer les peines d’emprisonnement de deux ans ou plus imposées aux délinquants par les tribunaux, y compris la surveillance des délinquants en liberté conditionnelle dans la collectivité[187] ». Le commissaire du SCC, Don Head, a informé le Comité qu’environ « 22 % des délinquants sous responsabilité fédérale sont âgés de 50 à 64 ans, et environ 7 % d’entre eux sont âgés de 65 ans et plus[188] ». Le commissaire a toutefois expliqué que c’est « la combinaison de l’âge et de la déficience [fonctionnelle], souvent reliée à la présence de multiples maladies chroniques, qui déterminent les besoins uniques du délinquant âgé », et non l’âge chronologique[189].

Selon le commissaire, les besoins en matière de santé sont évalués au moment de l’admission du délinquant et régulièrement par la suite. Les détenus nécessitant des soins sont traités dans les centres de santé du SCC ou dans des centres de services communautaires lorsque des « soins spécialisés[190] » sont nécessaires. Les soins palliatifs[191] sont fournis en établissement, avec l’aide des « bénévoles, des membres du clergé et des spécialistes en soins palliatifs » ou encore dans un hôpital du SCC[192].

En 2010, le Bureau de l’enquêteur correctionnel a recommandé que le SCC « établisse pour l’exercice 2011-2012 une stratégie nationale pour les délinquants âgés qui comprend notamment un volet sur la mise en liberté pour la population gériatrique, ainsi que des mesures de soutien accru après la mise en liberté[193] ». Il a repris cette recommandation dans son tout dernier rapport[194]. Le commissaire a informé le Comité que le SCC a commencé à « élaborer cette stratégie [pour les délinquants âgés][195] » et que celle-ci devrait être prête d’ici le 30 mars 2018[196].

4.  Nouveaux Horizons pour les aînés

Lors de la première réunion tenue dans le cadre de la présente étude, le ministre Duclos a déclaré que le programme Nouveaux Horizons pour les aînés « a précisément comme objectif d’aider les aînés de concert avec les aînés[197] ». Cette idée a été reprise par Nancy Milroy Swainson, directrice générale du Secrétariat des politiques sur les aînés et les pensions au ministère de l’Emploi et du Développement social[198], qui a présenté les objectifs de ce programme :

[P]remièrement, favoriser le bénévolat chez les aînés; deuxièmement, encourager le mentorat par les aînés; troisièmement, sensibiliser la population aux mauvais traitements envers les aînés; quatrièmement, encourager la participation sociale et l’inclusion des aînés; et cinquièmement, fournir une aide à l’immobilisation pour des programmes et des projets communautaires destinés aux aînés[199].

Elle a ajouté que plus de 40 millions de dollars sont affectés « à des projets communautaires de petite taille qui sont menés ou inspirés par des aînés, ainsi qu’à de grands projets pancanadiens qui s’attaquent à des problèmes tels que les mauvais traitements infligés aux aînés et l’isolement social[200] ». La chef du développement de la littératie financière à l’Agence de la consommation en matière financière du Canada a informé le Comité que ce programme « aide à financer de nombreux programmes dans les communautés afin de lutter contre le problème d’exploitation financière et de fraude chez les aînés[201] ».

5.  Conseil national des aînés

Comme on l’indique dans l’introduction du rapport, on demandait au Comité, dans la motion ayant mené à la présente étude, d’examiner le rôle actuel du Conseil national des aînés (soit de conseiller le gouvernement du Canada sur les possibilités et les enjeux actuels et nouveaux liés à la santé, au bien‑être et à la qualité de vie des aînés[202]) dans le but d’élargir le mandat de l’organisme. Le ministre Duclos a indiqué que le Conseil communique à la ministre de la Santé et à lui-même « les possibilités et les défis liés au bien-être et à la qualité de vie des aînés », ajoutant que la force du groupe « réside dans l’expertise et l’expérience de ses membres[203] ». Il a précisé qu’aucune décision finale n’avait été prise concernant « la structure et le mandat du Conseil des aînés », mais que l’étude était tout indiquée pour que le Comité fasse part de ses observations à ce sujet[204]. En date de juin 2017, la liste du Conseil était à jour, incluant les nouvelles nominations et les renouvellements de mandat[205].

B.  Initiatives fédérales-provinciales-territoriales

En plus des programmes fédéraux décrits précédemment, le gouvernement travaille en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et même les municipalités et leur transfère des fonds afin d’appuyer l’inclusion sociale des Canadiens âgés. Les sections qui suivent décrivent la Stratégie nationale sur le logement ainsi que les transferts canadiens en matière de santé et de programmes sociaux.

1.  Stratégie nationale sur le logement

Même si la Stratégie nationale sur le logement a été lancée après la fin des audiences du Comité, les représentants du gouvernement y ont fait allusion, assurant le Comité qu’elle tiendrait compte du logement des aînés. Le ministre Duclos a précisé que la Stratégie était mise sur pied pour que le gouvernement fédéral « reprenne un rôle de premier plan dans le dossier du logement, tout particulièrement en ce qui a trait à la question très importante du logement pour les aînés[206] ».

La Stratégie nationale sur le logement a été lancée par le ministre le 22 novembre 2017. Elle précise que les aînés forment un groupe particulièrement vulnérable et prévoit plusieurs mesures ciblant cette population. On s’attend à ce que le volet co-investissement de la Stratégie, dont les coûts seront partagés avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les municipalités, des organismes sans but lucratif et le secteur privé, mène à la construction de 12 000 nouveaux logements abordables pour les aînés. Selon la Stratégie, ce volet « appuiera les partenariats avec les services pour permettre aux personnes âgées de vieillir chez elles[207] ».

Par ailleurs, l’Allocation canadienne pour le logement, qui sera conçue de concert avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et versée directement aux personnes et aux familles ayant des besoins en matière de logement, « réduira les besoins en matière de logement des aînés en offrant une aide au loyer[208] ». Le lancement de cette allocation devrait avoir lieu en 2020‑2021[209].

2.  Transferts canadiens en matière de santé et de programmes sociaux

Le Transfert canadien en matière de santé (TCS) et le Transfert canadien en matière de programmes sociaux (TCPS) sont les principaux mécanismes de paiement de la part fédérale du financement des programmes sociaux administrés par les provinces. Le TCS est le plus important transfert aux provinces et territoires. Il assure un financement à long terme prévisible des soins de santé et soutient les principes de la Loi canadienne sur la santé : universalité, intégralité, transférabilité, accessibilité et gestion publique. À compter de 2017-2018, le rythme de progression du TCS correspondra à une moyenne mobile sur trois ans de la croissance nominale du produit intérieur brut et sera assorti d’une hausse garantie d’au moins 3 % par année. En 2017‑2018, il devrait dépasser 37 milliards de dollars[210].

Le ministre Duclos a informé le Comité que la ministre de la Santé « dirige les efforts de notre gouvernement en ce qui a trait au vieillissement en bonne santé et à l’accès aux soins de santé ». Il a ajouté que « le gouvernement du Canada a fait des progrès majeurs au profit des aînés, allant de nouveaux financements offerts aux provinces et aux territoires, aux investissements dans les soins à domicile[211], à la poursuite de la mise en place de collectivités conviviales pour les aînés[212] et à la collaboration avec des partenaires pour lutter contre la démence[213] ». De plus, le gouvernement fédéral a conclu avec des provinces des « accords » bilatéraux, qui prévoient l’octroi de fonds additionnels pour les soins à domicile et les soins de santé mentale[214].

Le TCPS est un transfert fédéral global aux provinces et aux territoires à l’appui de l’enseignement postsecondaire, de l’aide sociale et des services sociaux. En 2017-2018, il était évalué à plus de 13,5 milliards de dollars[215].

4.2 CE QUE LE COMITÉ A ENTENDU

A.  L’isolement social est néfaste pour les aînés, tandis que la participation active est bénéfique tant pour eux que pour leur entourage

Certains témoins ont décrit les conséquences négatives de l’isolement social sur la santé et l’inclusion, tandis que d’autres ont fait état des contributions importantes des aînés à la qualité de vie en général au Canada. Ils ont mentionné plusieurs rôles joués par les aînés, notamment pour ce qui est du bénévolat, de l’emploi et de la participation aux décisions qui les concernent.

1.  L’isolement social a des conséquences négatives

Un mémoire soumis par AGE-WELL, un réseau de la technologie et du vieillissement financé par le gouvernement fédéral, explique que l’isolement social est un problème répandu chez les aînés et en expose les effets négatifs : « Selon les recherches, jusqu’à 43 % des personnes âgées vivant dans la collectivité se sentent socialement isolées. Les effets négatifs de cet isolement sont bien documentés : ils entraînent la dépression, le stress, le déclin fonctionnel et le décès[216]. »

Par ailleurs, dans le cadre de ses études sur la maltraitance des aînés, le vieillissement actif et les aînés à faible revenu, le Conseil national des aînés a constaté que l’isolement social était « constamment cité par un grand nombre d’aînés comme étant un problème, un facteur de risque, un obstacle ou une conséquence[217] ». Le Conseil a d’ailleurs réalisé une étude subséquente sur l’isolement social axée sur neuf « groupes d’aînés vulnérables » : « les aînés autochtones, les aînés qui agissent comme proches aidants, les aînés immigrants, les aînés LGBTQ 2, les aînés vivant seuls, les aînés vivant dans des régions éloignées ou rurales, les aînés à faible revenu et ceux vivant dans la pauvreté, les aînés ayant des problèmes de santé mentale (y compris l’Alzheimer et d’autres formes de démence) et les aînés ayant des problèmes de santé ou qui sont handicapés[218] ».


Les témoins ont repris certains de ces thèmes et ont mentionné d’autres facteurs contribuant à l’isolement social, par exemple la perte de vision[219]; la pauvreté[220]; le racisme[221]; avoir un âge avancé et ne pas avoir accès à des services de transport[222] (ce point est abordé plus loin); faire partie d’une minorité culturelle[223], habiter en région rurale[224], et les obstacles créés par l’environnement bâti[225].

De nombreuses solutions ont été proposées. En plus de parler de travail rémunéré, de bénévolat et de participation à la prise de décisions, presque tous les témoins ont souligné l’importance de vieillir chez soi lorsqu’il s’agit de réduire l’isolement social.

2.  Le travail rémunéré peut réduire l’isolement

Durant l’étude, les témoignages ont fait ressortir l’importance du travail rémunéré, tant pour la sécurité financière des aînés que comme moyen d’entretenir les réseaux sociaux. Le Bureau pour la défense des aînés de la Colombie-Britannique, a souligné que, parfois, la meilleure façon de répondre aux problèmes d'isolement et d'engagement sociaux est l’emploi rémunéré[226].

Dans la même veine, un centre de recherche a signalé les difficultés rattachées au retrait du marché du travail, en particulier pour les hommes âgés : « Pour les hommes âgés, la transition entre le travail rémunéré et la retraite peut être particulièrement difficile et avoir des répercussions négatives sur leur bien-être mental […] Le travail rémunéré donne du sens à leur vie et leur permet de se construire une identité, et ils ressentent souvent un profond sentiment de perte lorsqu’arrive la retraite[227]. »

3.  Le bénévolat permet de tisser et de cultiver les liens sociaux

Comme l’indique une publication produite en 2013 par Bénévoles Canada, l’inclusion sociale est l’un des nombreux avantages du bénévolat pour les aînés : « Sur le plan de la santé, le bénévolat comporte plusieurs avantages pour les aînés, notamment sur les plans physique, émotionnel et cognitif. De plus, il améliore leur soutien social, leur inclusion sociale et leur engagement civique[228]. » Selon des données récentes de Statistique Canada, ce sont les « aînés plus jeunes », soit ceux âgés de 65 à 74 ans, qui font le plus de bénévolat, soit 231 heures par année en moyenne[229].

Les témoins ont indiqué au Comité que les activités des bénévoles contribuent à l’inclusion sociale, y compris le bénévolat dans les centres d’amitié autochtones : « Cette intégration des Aînés[230] à toutes les facettes des centres d’amitié contribue à briser l’isolement social tout en reconnaissant et en mettant en valeur l’importante contribution des Aînés [et des personnes âgées] à la société canadienne par le bénévolat[231]. » D’ailleurs, un grand nombre d’organismes ayant présenté un témoignage ou un mémoire au Comité ont souligné le rôle essentiel que jouent les bénévoles âgés dans la prestation des programmes à l’intention d’autres personnes âgées[232].

De nombreux témoins ont reconnu l’incidence positive du programme de financement Nouveaux horizons pour les aînés lorsqu’il s’agit de soutenir le bénévolat par les aînés[233] et certains ont demandé qu’un financement à long terme soit accordé pour les projets approuvés[234].

4.  Les processus décisionnels doivent inclure les aînés

Plusieurs témoins ont traité de l’importance de faire participer les aînés non seulement à la vie sociale[235], mais aussi aux dossiers qui les concernent, tant dans le but d’améliorer les programmes que de mobiliser les personnes âgées dans leur collectivité[236]. Comme l’a indiqué un représentant de l’Initiative nationale pour le soin des personnes âgées, « il est essentiel de prendre les décisions avec les aînés et non pour les aînés[237] ». Une autre témoin, à la fois gérontologue et professeure, a décrit comment sont élaborés, aux Pays-Bas, les programmes d’étude en gériatrie et en gérontologie, précisant que « des adultes aînés participent à toutes les décisions des universités et des collèges[238] ».

B.  Les Canadiens veulent vieillir chez eux

Bien que les données varient, un document publié en 2013 par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) révèle qu’« [e]nviron 85 % des Canadiens âgés préféreraient vieillir chez eux[239] », précisant que « de nombreux aînés veulent et prévoient vieillir chez eux et qu’ils n’examinent pas sérieusement les autres options avant que les circonstances ne les y obligent[240] ». Il existe un large éventail de politiques et de programmes pouvant soutenir les aînés qui ont cette préférence. Les témoignages entendus par le Comité tournaient surtout autour des quatre thèmes suivants : le logement, les collectivités conviviales pour les aînés, les services de soins à domicile et les soins prodigués par la famille et les amis. Chacun de ces thèmes est abordé plus en détail dans les prochaines sections.

Pour vieillir chez vous, vous devez disposer des services de santé et des services sociaux ainsi que du soutien connexe dont vous avez besoin pour vivre de façon autonome et en toute sécurité dans votre domicile ou votre collectivité aussi longtemps que vous le désirez et que vous le pourrez.

1.  Le logement doit être abordable, adaptable et accessible

Le Comité a entendu parler des besoins en matière de logement à l’échelle du pays, par exemple de la nécessité d’accroître le nombre de logements locatifs pour les aînés au Cap Breton[241], des règlements de zonage à Vancouver et à Toronto qui permettent uniquement la construction de maisons unifamiliales[242] et de l’importance de maintenir l’abordabilité des logements subventionnés existants[243]. Dans les témoignages et les mémoires, le caractère abordable des logements était présenté comme un facteur déterminant lorsqu’il s’agit d’aider les aînés à demeurer et à vieillir dans leur foyer.

Le Comité avait entendu la même chose dans le cadre de son étude récente Briser le cycle : une étude sur la réduction de la pauvreté[244]. L’accès à un logement abordable pose un problème particulièrement grave pour les aînés des Premières Nations, les immigrants récents et les personnes âgées vivant dans les régions métropolitaines de Vancouver et de Toronto.

Or, lorsqu’on met surtout l’accent sur l’abordabilité, on peut facilement perdre de vue d’autres aspects importants liés à l’acceptabilité du logement. Il existe certes un lien entre, d’une part, l’accessibilité et l’adaptabilité, et d’autre part, l’abordabilité, mais ces deux aspects méritent d’être examinés de manière indépendante. En outre, ils contribuent de manière importante à la création d’un logement convenable, ce qui peut retarder ou faciliter la transition d’une personne vivant de manière autonome vers un milieu offrant un certain soutien[245].

Selon la SCHL, le concept de logements adaptables permet de modifier facilement le domicile de manière à répondre aux besoins, lesquels évoluent avec le temps, tout en réduisant les coûts futurs des rénovations[246]. Comme on le précise dans la première section du présent chapitre, plusieurs initiatives fédérales ont été mises en place pour financer les mesures d’adaptation pour différents groupes de la population. Or, ce ne sont pas tous les logements qui ont été conçus en gardant à l’esprit que de tels changements seraient un jour requis, et le gouvernement fédéral n’offre pas un financement direct aux propriétaires de logements, qu’ils soient occupants ou locateurs, pour les aider à couvrir les coûts des rénovations. Les témoins ont expliqué que les vieux logements, par exemple, ne peuvent pas toujours être adaptés suffisamment pour permettre à une personne à mobilité réduite d’y rester[247]. Le Comité a été informé des résultats d’une étude qui portait sur le logement locatif pour les aînés au Cap Breton et qui mentionnait que des « obstacles liés à l’aménagement » empêchaient les gens « de vieillir chez eux[248] ».

Le Comité a recueilli le témoignage de l’Association canadienne des ergothérapeutes, qui a présenté plusieurs approches à faible coût en vue d’éliminer les obstacles qui empêchent les gens de rester chez eux. L’Association a expliqué que « les ergothérapeutes ont une compréhension unique du fonctionnement des personnes dans leur milieu de vie et collaborent avec des professionnels des modifications domiciliaires afin de s’assurer de répondre aux besoins des aînés et de respecter leurs préférences[249] ». Le Centre de services et de recherches en matière de handicap Vecova a également parlé de l’élimination des obstacles physiques[250]. Le ministre Duclos a même fait remarquer que les aînés « doivent adapter leur maison pour qu’ils puissent y rester et bien vivre ». Il a d’ailleurs ajouté que le projet de loi sur l’accessibilité qui sera bientôt présenté abordera la question.

Enfin, de nombreux témoins ont laissé entendre qu’il faudrait encourager[251] ou même exiger[252] l’accessibilité dans les nouvelles constructions, comme l’ont fait le Royaume-Uni et le Japon[253]. D’autres témoins ont recommandé que soient mises en place des « normes d’accessibilité universelle pour toutes nouvelles constructions financées au moyen des deniers publics[254] » ou que l’on fasse de l’accessibilité un critère « d’attribution de fonds pour de nouvelles infrastructures ou de rénovation d’infrastructures existantes[255] ».

a. Le logement accessible peut faciliter la transition vers un continuum de soins

Les professionnels de santé parlent d’un « continuum des soins » pour les Canadiens :

On peut définir le continuum des soins comme l’éventail des services de santé qui, pendant le cycle de la vie, vont des soins primaires (y compris la prévention et la promotion de la santé) aux soins secondaires et tertiaires en établissement, en passant par les services communautaires et à domicile, qui favorisent le maintien de la santé, la réadaptation et les soins palliatifs en fin de vie[256].

Pour répondre à ces besoins en matière de santé et, de façon plus générale, favoriser l’inclusion sociale des aînés, plusieurs transitions sont possibles du point de vue du logement. Pour un grand nombre d’aînés, ces transitions sont les suivantes : propriété privée (et soins à domicile au besoin), résidence avec services, centre de soins de longue durée, et peut-être, centre de soins palliatifs[257]. Comme l’a expliqué Leighton McDonald, de l’Association canadienne de soins et services à domicile, « [s]i d’un côté vous avez des aînés en bonne santé, et de l’autre, des aînés en soins palliatifs, il faut déterminer quels sont les services dont chacun a besoin, et comment faire pour s’assurer que l’infrastructure est en place pour les dispenser[258] ».

La plupart des témoignages et des mémoires s’entendaient sur le fait que les établissements de soins actifs devraient rarement servir à loger les aînés durant ces périodes de transition, et le cas échéant seulement pour de courtes périodes[259]. L’accent était surtout mis sur « vieillir chez soi » (la question des soins à domicile est abordée plus loin). Or, « vieillir chez soi » n’est pas une « solution miracle » selon la présidente-directrice générale de Langley Lodge, qui a déclaré qu’il est particulièrement difficile pour les personnes très âgées vivant seules de maintenir leur autonomie[260].

Les témoins ont informé le Comité qu’il est parfois impossible de répondre à certains besoins dans le domicile de la personne, même si elle reçoit des soins à domicile et de l’aide d’amis et de membres de la famille (ce point est examiné plus en détail dans une section subséquente). Pat Armstrong, du Centre canadien de politiques alternatives, a déclaré ce qui suit : « La solution du “vieillissement chez soi” ne tient pas compte des soins spécialisés dont beaucoup ont besoin, soins qui ne peuvent être facilement offerts par leur partenaire et par leurs amis, aussi vieillissants, ni du fait que beaucoup de gens habitent dans des endroits mal adaptés à la prestation de soins assidus[261]. »

Parlant des conditions de travail des personnes qui fournissent des soins à domicile, dans des établissements de soins de longue durée et d’autres résidences, elle a ajouté :

Quant aux personnes qui peuvent recevoir des soins à domicile, il convient d’avoir assez de personnel rémunéré ayant les compétences nécessaires et de leur offrir des conditions de travail afin d’offrir une qualité de vie tant aux fournisseurs de soins qu’aux bénéficiaires […] [En ce qui concerne les soins en établissement,] il faut comprendre l’importance non seulement d’avoir suffisamment de personnel, mais aussi d’avoir assez de personnel bien formé et des conditions qui permettent d’assurer la constance du personnel[262].

Un rapport du Conference Board du Canada commandé par l’Association médicale canadienne et mentionné par les témoins[263] avait prévu le virage en faveur des soins à domicile, mais conclut tout de même que l’on aura besoin de 199 000 lits additionnels de soins de longue durée d’ici 2035 pour répondre à la nouvelle demande[264]. D’autres témoins ont aussi signalé les besoins grandissants en matière de soins de longue durée et insisté sur le fait qu’il faut construire ou rénover ce genre d’installations[265].

Le Comité a également entendu des témoignages sur les soins palliatifs offerts aux aînés, que ce soit à leur domicile, dans une résidence ou dans un établissement de soins actifs. Il a appris que l’offre ne répond pas à la demande : « On estime que 90 % des Canadiens auront besoin de soins et de soutien en fin de vie. Or, moins du tiers des Canadiens ont actuellement accès à des services de soins palliatifs de qualité[266]. » D’autres témoins ont indiqué que « seulement 16 à 30 % des Canadiens qui meurent ont accès à des soins palliatifs ou à des soins de fin de vie ou les reçoivent[267] ». Certains ont proposé d’accroître le financement afin de répondre à la demande grandissante de soins en fin de vie[268].

« Quant aux personnes qui peuvent recevoir des soins à domicile, il convient d’avoir assez de personnel rémunéré ayant les compétences nécessaires et de leur offrir des conditions de travail afin d’offrir une qualité de vie tant aux fournisseurs de soins qu’aux bénéficiaires […] [En ce qui concerne les soins en établissement,] il faut comprendre l’importance non seulement d’avoir suffisamment de personnel, mais aussi d’avoir assez de personnel bien formé et des conditions qui permettent d’assurer la constance du personnel. »

Les témoins ont insisté en particulier sur le soutien qu’offrent les centres de soins palliatifs tant à la personne en fin de vie qu’aux membres de sa famille, qui sont souvent aussi des aînés[269].

b. Les modèles de logement novateurs peuvent favoriser le vieillissement chez soi

Marika Albert, directrice générale du Community Social Planning Council of Greater Victoria, a décrit la cohabitation « comme solution d’appui à l’accessibilité, l’abordabilité et le vieillissement chez soi[270] ». Dans le contexte de la Colombie-Britannique, elle définit la cohabitation comme « une conception de quartier qui combine l’indépendance d’une maison privée — des unités de la taille d’un condo — aux avantages de services communs comparables à ceux d’une coopérative et un réseau de soutien communautaire » qu’elle a également qualifié de « modèle de soins conjoints[271] ». Bien que la cohabitation repose sur un modèle axé sur la propriété privée, Mme Albert a laissé entendre que le principe de « soins conjoints » pourrait être adapté aux coopératives d’habitation[272]. D’autres témoins ont indiqué qu’il s’agissait d’un modèle prometteur, qui pourrait procurer le sentiment de se retrouver « entre amis et dans la communauté[273] ». L’Association canadienne des individus retraités a proposé que l’on encourage les investissements et l’élimination des obstacles afin d’appuyer les arrangements novateurs en matière de logement tels que la cohabitation[274].

Le directeur général du Réseau FADOQ a indiqué au Comité que les ensembles résidentiels intergénérationnels favorisent l’« inclusion, [et gardent] les gens actifs[275] ». La Coalition pour le vieillissement en santé au Manitoba et la Manitoba Seniors Coalition ont demandé des fonds fédéraux afin de mettre en œuvre des approches novatrices en matière de logement, y compris les résidences intergénérationnelles[276].

C.  Il faut mettre davantage l’accent sur la collectivité

Lors de son témoignage, la porte-parole de l’Agence de la santé publique du Canada a informé le Comité des efforts déployés par l’Agence de concert avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et d’autres intervenants « afin d’aider les collectivités à devenir davantage amies des aînés », efforts qui sont concentrés sur de « nombreux aspects de la vie communautaire, y compris le transport, le logement, la participation sociale et l’inclusion[277] ». Elle a poursuivi en ces termes : une collectivité conviviale pour les aînés « reconnaît que les aînés ont un vaste éventail de compétences et d’aptitudes, respecte leurs décisions et leurs choix de vie et soutient ceux qui sont vulnérables[278] ».

Un grand nombre de témoins ont mentionné que les communautés conviviales pour les aînés contribuent à l’inclusion sociale et à la qualité de vie des aînés. D’autres ont toutefois décrit certaines des difficultés liées à la concrétisation d’une telle vision. Par exemple, un représentant de l’Institut urbain du Canada, Glenn Miller a informé le Comité qu’aucune des 25 grandes villes en Ontario qui se sont engagées à devenir conviviales pour les aînés « n’avait encore affirmé son engagement à s’adapter aux aînés dans ses plans d’utilisation des terres ». Il a toutefois précisé que « la ville de Toronto a récemment accepté d’inclure la conception et le développement de pareilles zones dans son plan officiel lorsqu’elle en fera la mise à jour l’an prochain[279] ». M. Miller a proposé que des fonds soient accordés à la SCHL afin de lui permettre « d’entreprendre des travaux de recherche novateurs dans des secteurs comme celui des développements adaptés aux aînés[280] ». D’autres témoins ont proposé des initiatives semblables, telles que « l’adoption d’un financement ciblé des collectivités-amies des aînés, [soit] un financement ciblé pour aider à promouvoir les collectivités amies des aînés dans nos provinces et municipalités[281] ».

« Une collectivité conviviale pour les aînés « reconnaît que les aînés ont un vaste éventail de compétences et d’aptitudes, respecte leurs décisions et leurs choix de vie et soutient ceux qui sont vulnérables »

1.  L’accès au transport en commun est un élément essentiel des collectivités conviviales pour les aînés

Les témoins ont indiqué que le transport en commun est essentiel à toute collectivité conviviale pour les aînés, et plusieurs ont fait remarquer que le manque d’accès au transport contribue grandement à l’isolement social[282]. Ils ont mentionné à maintes reprises que les collectivités conviviales pour les aînés doivent offrir un transport accessible, notamment pour les rendez-vous médicaux, l’interaction sociale et la participation communautaire. Ils ont entre autres proposé comme solution que le gouvernement joue un rôle de leadership ou offre un soutien à ce chapitre[283]. Comme l’indique le mémoire de la CARP :

Les transports en commun sont essentiels à la participation sociale des aînés. Au Canada, 5 % des personnes âgées de sexe masculin et 14 % des personnes âgées de sexe féminin ont besoin d’aide sur le plan des transports, chiffres qui passent à 28 et 54 % chez le groupe le plus âgé (90 ans et plus). Chez les femmes âgées de 85 ans et plus, environ 25 % ont mentionné les transports en commun comme un obstacle à la participation à un plus grand nombre d’activités[284].

Le transport des aînés est particulièrement problématique dans les collectivités rurales[285], où il est souvent assuré par des conducteurs bénévoles[286] ou dans le cadre de partenariats entre des organisations d’aide aux aînés et des fournisseurs de services de transport du secteur privé[287].

2.  Tous les aînés doivent avoir accès à un large éventail de services sociaux et de santé

De nombreux témoins et organismes ont insisté sur le fait que les services doivent être accessibles à ceux qui ont en besoin, qu’il s’agisse de services de santé spécialisés (p. ex. services d’orthophonie et d’audiologie)[288], ou d’activités sociales et culturelles[289].

Ils ont aussi indiqué que la langue peut poser un obstacle pour les aînés qui sont des nouveaux immigrants au Canada[290], précisant qu’il est important d’offrir des services adaptés à la culture dans les langues des minorités pour éliminer cet obstacle à l’obtention de services et à l’inclusion sociale[291].

D.  Les soins à domicile avant tout

L’offre, l’abordabilité et la qualité des soins à domicile, qui comprennent un ensemble de services de soutien et autres et qui vont bien au-delà des soins de santé traditionnels, sont essentielles au vieillissement chez soi. Selon Jean-Guy Soulière de l’Association nationale des retraités fédéraux : « Les soins à domicile ne concernent pas seulement les soins de santé. Ils comprennent aussi l’accès à des services de soutien non médical, comme l’entretien ménager, la préparation des repas, le transport pour les rendez-vous et les activités sociales, ainsi que le déneigement[292]. » L’offre et l’abordabilité des soins à domicile varient non seulement entre les régions urbaines et rurales[293], mais surtout d’une province ou un territoire à un autre[294]. Différentes solutions ont été proposées pour corriger ces inégalités, par exemple l’adoption de normes pancanadiennes[295] et des modifications à la Loi canadienne sur la santé[296].

Selon de nombreux témoins et mémoires, les soins à domicile sont moins coûteux que les soins offerts dans les établissements de soins actifs ou de soins de longue durée[297]. En particulier, le président de l’Association médicale canadienne a informé le Comité que les soins actifs coûtent en moyenne 842 $ par jour, et les soins à domicile, 45 $ par jour[298]. Une représentante de la CARP a également indiqué que « d’un point de vue opérationnel, il est tellement plus sensé de laisser les gens chez eux, là où ils veulent être, où c’est moins cher pour eux et où ils se porteront mieux que si on les transfère trop tôt dans un établissement de soins de longue durée[299] ».

Certains témoins ont proposé le recours à des équipes multidisciplinaires pour assurer des services de soutien et de soins à domicile[300]. D’autres ont indiqué que l’on pourrait améliorer les soins à domicile en ayant recours à des professionnels de la santé (mais pas nécessairement des médecins) pour gérer et assurer les services de soins de santé à domicile. Ils ont fait valoir le rôle des infirmiers et infirmières[301] et ont signalé au Comité la valeur ajoutée (et les économies) que l’on pourrait obtenir en faisant appel à des ergothérapeutes pour évaluer les besoins en matière de soins à domicile[302].

1.  La technologie pourrait améliorer considérablement les soins à domicile

Les services de soins à domicile compatibles avec la technologie mettent l’accent sur la prévention, l’autonomie et la qualité de vie. « Pour les aînés fragiles qui ont des besoins de soins complexes, le déploiement de solutions technologiques pour les soins à domicile peut faire la différence entre un aîné qui participe activement à sa collectivité ou un aîné qui vit ses dernières années de façon isolée ou en établissement[303]. » Les progrès technologiques pouvant faciliter les soins à domicile ont été décrits comme suit par Melissa De Boer, étudiante en soins infirmiers à l’Université Trinity :

[U]n meilleur contrôle des maladies chroniques par l’entremise d’une surveillance des patients à distance; une sécurité accrue à la maison par l’entremise d’alertes envoyées aux fournisseurs de soins et aux professionnels de la santé pour les informer d’une détérioration de la santé du patient; une amélioration des soins autoadministrés et des soins axés sur la personne au moyen d’éducation et d’une participation active des patients; une amélioration de la sécurité et de la gestion des médicaments des gens à leur domicile […] et un meilleur accès à des soins appropriés dans les régions rurales, éloignées et difficiles à desservir[304].

Le Comité s’est fait dire que la « révolution numérique » favorise déjà le vieillissement chez soi en permettant la surveillance de l’état de santé des personnes âgées vivant à domicile[305]. Des témoins ont souligné les possibilités intéressantes ouvertes par les technologies actuelles et nouvelles lorsqu’il s’agit d’appuyer les services à domicile et le vieillissement chez soi[306]. Plusieurs ont proposé au gouvernement de financer davantage la recherche sur les technologies favorisant les soins à domicile pour les aînés et leur application[307].

« Pour les aînés fragiles qui ont des besoins de soins complexes, le déploiement de solutions technologiques pour les soins à domicile peut faire la différence entre un aîné qui participe activement à sa collectivité ou un aîné qui vit ses dernières années de façon isolée ou en établissement. »

La plupart des témoins étaient en faveur de l’utilisation des nouvelles technologies pour appuyer les aînés dans leur domicile, mais ils ont émis des réserves[308]. Dans un mémoire, l’organisme Les Petits frères a exposé certaines de ces préoccupations :


Si l’on est un jeune aîné ou un aîné bien actif, il est possible que ces solutions [technologiques] conviennent, que l’on préfère aller au guichet plutôt que d’attendre en ligne au comptoir, que l’on choisisse de faire ses achats ou de gérer ses prestations de service en ligne plutôt que de prendre de fastidieux rendez-vous en personne. Si l’on est un grand aîné et que l’on a quitté le marché du travail avant que soient introduits les ordinateurs, l’Internet et le courriel, il se peut que l’on ne soit pas à l’aise ou même capable d’utiliser ces technologies[309].

2.  La structure et le financement actuels des soins de santé nuisent à la mise en place des soins de santé à domicile nécessaires au vieillissement chez soi

Les témoignages ont insisté sur le mode de financement et la structure du système de santé canadien ainsi que sur l’importance d’y apporter des changements. Comme l’a dit le président de l’Association médicale canadienne : « Il nous faut absolument décentraliser les services de soins de santé, des centres hospitaliers vers les communautés, et les services à domicile […][310]. »

Il a ajouté que « le système de santé n’est pas adapté pour traiter les personnes âgées qui souffrent de multiples maladies chroniques et qui ne veulent pas passer la fin de leurs jours dans un lit d’hôpital ou à l’urgence en compagnie d’inconnus ou de gens qui ne font pas partie de leur milieu de référence. Elles veulent qu’on les traite à la maison[311] ». Le Comité a entendu que les gouvernements provinciaux consacrent en moyenne moins de 5 % de leur budget pour la santé aux soins à domicile[312], et qu’il est « urgent » et « essentiel » de mettre l’accent sur les soins à domicile[313] plutôt que sur les soins axés « sur les hôpitaux[314] ».

3.  Il y a une grave pénurie de fournisseurs de soins à domicile qualifiés

Les témoins ont souligné la demande sans cesse plus grande de services de soutien à domicile, certains desquels seront assurés par des fournisseurs rémunérés. Certains se demandaient s’il y aurait assez de travailleurs pour répondre à ces besoins :

[N]ous voudrions bien déployer tous ces préposés aux soins à domicile sous la supervision de professionnels pour apporter une aide additionnelle aux aînés, mais allons-nous être capables de trouver la main-d’œuvre nécessaire? C’est l’une des grandes inconnues pour nous. Je pense que notre système d’enseignement supérieur peut en faire un peu plus en créant de tels programmes, mais est-ce que toutes les places pourront être comblées? Pourrons-nous former ces gens que nous avons besoin d’embaucher? Il nous faut aussi des gens capables d’encadrer le travail accompli par ceux qui s’activent sur le terrain[315].

Comme l’a indiqué Birgit Pianosi, professeure de gérontologie, il est possible de satisfaire les besoins :

Grâce à une stratégie qui offre les bonnes études et la bonne formation, nous serons assurés que l’Ontario et le Canada auront une main-d’œuvre dotée des connaissances et des compétences dont elle a besoin pour cerner les problèmes chez les personnes âgées et leur offrir les bons soins au bon moment et au bon endroit[316].

Plusieurs témoins ont d’ailleurs réitéré l’importance de bien former les personnes afin de fournir des soins appropriés aux aînés, en particulier à leur domicile[317].

4. Les aidants naturels ont besoin de plus de soutien

Décrits comme étant « un élément essentiel des soins à domicile et du système de soins de santé[318] », les membres de la famille et les amis fournissent environ 70 % des soins prodigués aux Canadiens, la plupart étant des aînés[319]. Selon le Bureau pour la défense des aînés de la Colombie-Britannique, « il ne faut pas sous-estimer les soins non reconnus ou les aidants naturels […] Il s’agit en effet d’une façon de s’occuper de la population vieillissante. Cette solution pourrait s’avérer moins coûteuse, mais pas dans tous les cas, et il n’y a pas de doute qu’elle est davantage axée sur les besoins des aînés[320] ». D’autres témoins ont présenté les économies et les avantages pour la société[321] comme une bonne raison de fournir le plus de soutien possible aux membres de la famille, aux amis et aux autres bénévoles.

« [L]e système de santé n’est pas adapté pour traiter les personnes âgées qui souffrent de multiples maladies chroniques et qui ne veulent pas passer la fin de leurs jours dans un lit d’hôpital ou à l’urgence en compagnie d’inconnus ou de gens qui ne font pas partie de leur milieu de référence. Elles veulent qu’on les traite à la maison. »

Comme l’a indiqué une témoin, les femmes assurent la majorité des soins, rémunérés ou non, qui sont prodigués aux aînés[322]. Les données révèlent également que les femmes consacrent plus de temps que les hommes à la prestation de soins : 49 % des femmes qui fournissaient des soins à une personne âgée consacraient plus de 10 heures par semaine à cette activité, comparativement à 25 % des hommes[323].

Il a été question du soutien financier offert aux aidants naturels sous forme de mesures fiscales au chapitre 3 du présent rapport, qui présente également des moyens d’améliorer ces mesures et d’autres, et ce, à tous les paliers de gouvernement. Les témoins et les mémoires ont toutefois signalé d’autres aspects importants du soutien : soins de répit, soutien professionnel et soutien de la part des employeurs[324]. Plusieurs témoins ont indiqué que les soins de répit étaient importants pour les aidants naturels[325], qui pour certains, occupent également un emploi[326]. Un mémoire soulignait que ces services étaient importants, car ils aidaient non seulement les aidants à conserver leur emploi, mais aussi « à maintenir leurs réseaux sociaux et leur relation sociale avec la personne dont ils s’occupent[327] ».

Le ministre a reconnu qu’il n’est pas facile de concilier le travail et les responsabilités d’aidant[328], et d’autres témoins partageaient ce sentiment[329]. Comme l’a indiqué Irene Sheppard, directrice exécutive de Fraser Health, « [n]ous savons que les familles sont prêtes à offrir des soins, mais il faut que les milieux de travail les aident à le faire[330] ». Les témoins ont proposé la mise en place d’initiatives de sensibilisation et autres pour amener les employeurs à mieux comprendre les responsabilités des aidants naturels et à répondre aux besoins de ces derniers[331].


[175]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 6 juin 2017, 1210 (L’hon. Jean-Yves Duclos, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social).

[176]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 juin 2017, 1120 (Elizabeth Douglas, directrice générale, Gestion des programmes et de la prestation des services, ministère des Anciens Combattants).

[177]          Anciens Combattants Canada, Programme pour l’autonomie des anciens combattants.

[178]          Ibid.

[179]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 juin 2017, 1125 (Elizabeth Douglas).

[180]          Ibid.

[181]          Anciens Combattants Canada, Soins de longue durée.

[182]          Ibid.

[183]          Voir Affaires autochtones et du Nord Canada, Programme d’aide à la vie autonome; et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 juin 2017, 1115 (Lyse Langevin).

[184]          Ibid.

[185]          Ibid.

[186]          Ibid.

[187]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 juin 2017, 1130 (Don Head, commissaire, Service correctionnel du Canada).

[188]          Ibid.

[189]          Ibid.

[190]          Ibid.

[191]          L’Organisation mondiale de la santé définit les soins palliatifs comme « une approche pour améliorer la qualité de vie des patients (adultes et enfants) et de leur famille, confrontés aux problèmes liés à des maladies potentiellement mortelles. Ils préviennent et soulagent les souffrances grâce à la reconnaissance précoce, l’évaluation correcte et le traitement de la douleur et des autres problèmes, qu’ils soient d’ordre physique, psychosocial ou spirituel ».

[192]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 juin 2017, 1130 (Don Head).

[194]          Bureau de l’enquêteur correctionnel, Rapport annuel 2016-2017, p. 70.

[195]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 juin 2017, 1135 (Don Head).

[196]          Ibid.

[197]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 6 juin 2017, 1205 (L’hon. Jean-Yves Duclos).

[198]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 juin 2017, 1105 (Nancy Milroy Swainson).

[199]          Ibid.

[200]          Ibid.

[201]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 17 octobre 2017, 1600 (Jane Rooney, chef du développement de la littératie financière, Agence de la consommation en matière financière du Canada).

[202]          Conseil national des aînés.

[203]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 6 juin 2017, 1210 (L’hon. Jean-Yves Duclos).

[204]          Ibid., 1235.

[205]          Conseil national des aînés, Nos membres.

[206]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 6 juin 2017, 1210 (L’hon. Jean-Yves Duclos).

[207]          Gouvernement du Canada, Stratégie nationale sur le logement : Un chez-soi d’abord, 2017, p. 27.

[208]          Ibid.

[209]          Ibid., p. 17.

[210]          Gouvernement du Canada. Plan de dépenses du gouvernement et budget principal des dépenses, 2017‑2018, « Principaux paiements de transfert ».

[211]          Pour la confirmation des dépenses du gouvernement en services de soins à domicile, voir gouvernement du Canada, Loi no1 d’exécution du budget de 2017, p. 111-112.

[212]          Pour plus d’information sur les engagements du Canada à l’égard des collectivités conviviales pour les aînés, voir Agence de la santé publique du Canada, Plan ministériel 2017-2018.

[213]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 6 juin 2017, 1210 (L’hon. Jean-Yves Duclos). Pour plus d’information sur les engagements du Canada à l’égard de la démence, voir Agence de la santé publique du Canada, Plan ministériel 2017-2018.

[214]          Pour plus d’information, voir Plan ministériel 2017-2018 : Santé Canada.

[215]          Gouvernement du Canada. Plan de dépenses du gouvernement et budget principal des dépenses, 2017‑2018, « Principaux paiements de transfert ».

[216]          Mémoire présenté par AGE-WELL, 20 octobre 2017, p. 2.

[217]          Conseil national des aînés, « Message du président du Conseil national des aînés », Rapport sur l’isolement social des aînés, 2013-2014.

[220]          Mémoire présenté par l’organisme Les petits frères, 10 novembre 2017, p. 2.

[223]          Mémoire présenté par S.U.C.C.E.S.S., p. 5, et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 19 octobre 2017, 1555 (Raza M. Mirza).

[224]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1720 (Laurent Marcoux).

[226]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 5 octobre 2017, 1700 (Isobel Mackenzie).

[227]          Mémoire présenté par NetwellCASALA, septembre 2017.

[228]          Suzanne L. Cook et Paula Speevak Sladowski, Le bénévolat et les aînés : Rapport final, Bénévoles Canada, janvier 2012, p. 2.

[229]          Martin Turcotte, Le bénévolat et les dons de bienfaisance au Canada, Statistique Canada, 30 janvier 2015, p. 6.

[230]          En milieu autochtone, « la reconnaissance du titre d'aîné est donné par les autres aînés de sa communauté et Nation respective. Aussi un aîné n'est pas nécessairement une personne âgée de 60 ans et plus ». Pour une définition du terme Aîné et plus d’information sur le rôle de ces derniers, voir Affaires autochtones et du Nord Canada, Kumik : Conseil des aînés (archivé).

[232]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 novembre 2017, 1640 (Julie Mercier, coordonnatrice des activités, Centre action générations des aînés de la Vallée-de-la-Lièvre); et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 octobre 2017, 1650 (Natalie Sonnen, directrice générale, Dying Healed).

[233]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 octobre 2017, 1625 (Kevin Smith); et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1540 (Debra Hauptman, présidente-directrice générale, Langley Lodge, Langley Care Society).

[234]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 novembre 2017, 1720 (Meredith Wright, directrice de l’orthophonie et des aides en santé de la communication, Orthophonie et audiologie Canada); et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 novembre 2017, 1550 (Janet Craik, directrice générale, Association canadienne des ergothérapeutes).

[235]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1700 (Catherine Leviten-Reid, professeure agrégée, Université du Cap Breton, à titre personnel) et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 17 octobre 2017, 1540 (Irene Sheppard).

[236]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 novembre 2017, 1605 (John Beaney, vice‑président des opérations, Revera Inc.); et Mémoire présenté par Raising the Profile Project, et coll.

[237]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 19 octobre 2017, 1550 (Raza M. Mirza).

[238]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 octobre 2017, 1620 (Birgit Pianosi).

[239]          Société canadienne d’hypothèques et de logement, Le logement des aînés au Canada : Le guide du marché des plus de 55 ans, 2012, révision 2013 et 2015, p. 2.

[240]          Ibid., p. 30.

[241]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1550 (Catherine Leviten-Reid).

[242]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 2 novembre 2017, 1630 (Thomas Davidoff).

[243]          Mémoire présenté par S.U.C.C.E.S.S., p. 2; et Mémoire présenté par l’Association des infirmières et infirmiers du Canada, octobre 2017, p. 3. Voir également le chapitre 2 qui présente des données sur l’abordabilité recueillies dans le cadre du Recensement, et le chapitre 3 qui souligne, en présentant des témoignages et de l’information contenue dans les mémoires, l’importance de l’abordabilité du logement pour la sécurité financière des aînés, et qui fait état des importantes différences à ce chapitre à l’échelle du Canada et entre les régions urbaines, rurales et éloignées.

[245]          Ibid.

[246]          SCHL, Logements adaptables.

[247]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 novembre 2017, 1535 (Donald).

[248]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1550 (Catherine Leviten-Reid).

[251]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 novembre 2017, 1540 (Donald Shiner).

[252]          Mémoire présenté par CARP, octobre 2017, p. 2.

[253]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 2 novembre 2017, 1645 et 1705 (Glenn Miller, associé principal, Institut urbain du Canada).

[254]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 19 octobre 2017, 1555 (Danis Prud’homme, directeur général, Réseau FADOQ).

[256]          Association médicale canadienne, « Le financement du continuum des soins », Politique de l’AMC, 2010, p. 1.

[257]          Pour une description de certaines des options en matière de logement pour combler cette lacune, voir SCHL, Choix de logements pour les aînés, 2016.

[258]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 novembre 2017, 1705 (Leighton McDonald).

[259]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1635 (Laurent Marcoux); HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 novembre 2017, 1615 (Lisa Sullivan, directrice générale, La Maison de soins palliatifs d’Ottawa); et Mémoire présenté par CARP, octobre 2017, p. 6.

[260]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1615 (Debra Hauptman).

[261]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 19 octobre 2017, 1540 (Pat Armstrong).

[262]          Ibid., 1545.

[263]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1555 (Laurent Marcoux).

[264]          Robyn Gibbard, L’ampleur du défi : répondre à la demande de soins de longue durée au Canada, Conference Board of Canada, 27 novembre 2017, p. 3.

[265]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1645 (Debra Hauptman); et Mémoire présenté par l’Association canadienne des soins de longue durée, 20 octobre 2017.

[266]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 novembre 2017, 1540 (Melissa De Boer, étudiante, École des sciences infirmières, Université Trinity Western, à titre personnel).

[267]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 novembre 2017, 1550 (Lisa Sullivan).

[268]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 novembre 2017, 1540 (Andrea Dresselhuis, étudiante, École des sciences infirmières, Université Trinity Western, à titre personnel); et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 novembre 2017, 1550 (Janet Craik).

[269]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 2 novembre 2017, 1600 (Susan Westhaver); et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 novembre 2017, 1550 (Lisa Sullivan).

[270]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 2 novembre 2017, 1540 (Marika Albert).

[271]          Ibid.

[272]          Ibid., 1720.

[273]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 novembre 2017, 1535 (Donald Shiner).

[274]          Mémoire présenté par CARP, octobre 2017, p. 1.

[275]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 19 octobre 2017, 1650 (Danis Prud’homme).

[277]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 juin 2017, 1135 (Anna Romano).

[278]          Ibid.

[279]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 2 novembre 2017, 1550 (Glenn Miller).

[280]          Ibid.

[282]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 19 octobre 2017, 1640 (Raza M. Mirza); et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1550 (Catherine Leviten-Reid).

[283]          Voir, par exemple, Mémoire présenté par des infirmières et infirmiers inscrits au programme de maîtrise en sciences infirmières de l’Université Trinity Western, 20 octobre 2017, p. 8; et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 novembre 2017, 1550 (Michèle Osborne, directrice générale, Centre action générations des aînés de la Vallée‑de‑la‑Lièvre).

[284]          Mémoire présenté par CARP, octobre 2017, p. 7.

[285]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 6 juin 2017, 1120 (Marc Serré); et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 octobre 2017, 1640 (Kevin Smith).

[286]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 novembre 2017, 1535 (Melissa De Boer).

[287]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1715 (Debra Hauptman).

[288]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 novembre 2017, 1720 (Meredith Wright).

[289]          Voir, par exemple, Mémoire présenté par la Marche des dix sous du Canada, 17 octobre 2017, p. 3; et Mémoire présenté par la Manitoba Seniors Coalition, octobre 2017, p. 7.

[291]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 19 octobre 2017, 1550 (Raza M. Mirza); et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 octobre 2017, 1645 (Birgit Pianosi).

[292]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 5 octobre 2017, 1555 (Jean-Guy Soulière, président, Association nationale des retraités fédéraux).

[293]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 novembre 2017, 1540 (Leighton McDonald).

[294]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 5 octobre 2017, 1705 (Isobel Mackenzie); et Mémoire présenté par le Syndicat canadien de la fonction publique, 20 octobre 2017, p. 5.

[295]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 octobre 2017, 1605 (Linda Silas, présidente, Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers); et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 19 octobre 2017, 1630 (Margaret M. Cottle, médecin en soins palliatifs, à titre personnel).

[296]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 19 octobre 2017, 1555 (Danis Prud’homme).

[298]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1645 (Laurent Marcoux).

[299]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 3 octobre 2017, 1705 (Wanda Morris).

[300]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1600 (Laurent Marcoux); et Mémoire présenté par des infirmières et infirmiers inscrits au programme de maîtrise en sciences infirmières de l’Université Trinity Western, 20 octobre 2017, p. 7.

[301]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 octobre 2017, 1605 (Linda Silas).

[302]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 novembre 2017, 1545 (Nicola MacNaughton, présidente, Association canadienne des ergothérapeutes).

[303]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 novembre 2017, 1540 (Leighton McDonald).

[304]          Ibid., (Melissa De Boer).

[306]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 17 octobre 2017, 1540 (Irene Sheppard); et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 2 novembre 2017, 1500 (Ian Lee).

[307]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 novembre 2017, 1555 (Ron Pike, directeur général, Elim Village); HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 novembre 2017, 1540 (Donald Shiner); et Mémoire présenté par AGE-WELL, 20 octobre 2017, p. 4.

[308]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 3 octobre 2017, 1615 (Lola-Dawn Fennell).

[309]          Mémoire présenté par l’organisme Les petits frères, 10 novembre 2017, p. 4.

[310]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1555 (Laurent Marcoux).

[311]          Ibid., 1625.

[312]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 novembre 2017, 1645 (Leighton McDonald).

[313]          Ibid.

[314]          Mémoire présenté par le Réseau FADOQ, 19 octobre 2017, p. 13.

[315]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 17 octobre 2017, 1640 (Irene Sheppard).

[316]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 octobre 2017, 1555 (Birgit Pianosi); et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 novembre 2017, 1655 (Ron Pike, directeur général, Elim Village).

[317]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 19 octobre 2017, 1555 (Raza M. Mirza).

[318]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 novembre 2017, 1545 (Melissa De Boer).

[319]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 5 octobre 2017, 1540 (Bonnie-Jeanne MacDonald).

[320]          Ibid., 1615 (Isobel Mackenzie).

[321]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 17 octobre 2017, 1540 (Irene Sheppard).

[322]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 19 octobre 2017, 1545 (Pat Armstrong).

[323]          Anne Milan, Leslie-Anne Keown et Covadonga Robles Urquijo, « Les familles, la situation dans le ménage et le travail non rémunéré », Femmes au Canada: rapport statistique fondé sur le sexe, Statistique Canada, no du produit89-503-X, décembre 2011, p. 26.

[324]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 26 octobre 2017, 1600 (Laurent Marcoux); et Mémoire présenté par S.U.C.C.E.S.S., p. 2.

[325]          Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 novembre 2017, 1610 (Leighton McDonald).

[326]          Mémoire présenté par CARP, octobre 2017, p. 3.

[328]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 6 juin 2017, 1210 (L’hon. Jean-Yves Duclos).

[329]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 3 octobre 2017, 1540 (Wanda Morris).

[330]          HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 17 octobre 2017, 1545 (Irene Sheppard).

[331]          Voir, par exemple, Mémoire présenté par le Réseau FADOQ, 19 octobre 2017, p. 10 et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 novembre 2017, 1545 (Leighton McDonald).