Tous les auteurs s’accordent à reconnaître que le droit d’adresser des pétitions au Parlement en vue d’obtenir la réparation de torts est considéré comme [un] principe fondamental de la constitution. Il a été exercé sans interruption depuis les temps les plus reculés et a agi profondément sur la détermination des principales formes de la procédure parlementaire.

PRÉSIDENT GASPARD FAUTEUX

(Débats, 18 juin 1947, p. 4275)

  1. Suivant

En termes simples, la pétition est une requête officielle adressée à une autorité afin d’obtenir la réparation d’un tort. Les pétitions adressées à la Chambre des communes et présentées par les députés constituent l’un des moyens de communication les plus directs entre la population et le Parlement. Elles en sont certainement l’un des plus anciens puisqu’elles ont été qualifiées d’« ancêtre des formules parlementaires », de « semence d’où sont nées toutes les procédures de la Chambre des communes1 ».

De nos jours, les pétitions constituent un outil politique, un instrument pour tenter d’influer sur les lois et politiques, de même qu’un moyen utile — si l’on en juge par leur popularité — de soumettre au Parlement les préoccupations de la population. Les pétitions peuvent également être utilisées par les députés et ministres pour formuler les politiques publiques et pour s’acquitter de leurs fonctions de représentants élus. Au début des années 1980, après de nombreuses années où la pétition semblait avoir été quelque peu abandonnée, on a assisté à un regain d’intérêt, qui ne s’est pas démenti depuis2. Ce phénomène est illustré par la figure 22.1, « Pétitions présentées à la Chambre des communes depuis 1917 », qui montre le nombre de pétitions présentées durant chaque session, de la septième session de la 12e législature (1917) à la deuxième session de la 41e législature (2013-2015).

Figure 22.1 Pétitions présentées à la Chambre des communes depuis 1917

Législ. Sess. (An)

Pétitions

12-7 (1917) 2,788
13-1 (1918) 2
13-2 (1919) 364
13-3 (1919) 1
13-4 (1920) 6
13-5 (1921) 11
14-2 (1923) 3
14-3 (1924) 4
14-4 (1925) 5
15-1 (1926) 6
16-1 (1926-27) 32
16-2 (1928) 6
16-3 (1929) 584
16-4 (1930) 178
17-2 (1931) 5
17-3 (1932) 3
17-4 (1932-33) 9
17-5 (1934) 12
17-6 (1935) 3
18-1 (1936) 1
18-2 (1937) 3
18-3 (1938) 8
18-4 (1939) 10
18-5 (1939) 10
19-1 (1940) 2
19-2 (1940-42) 1
19-3 (1942-43) 1
19-5 (1944-45) 22
20-2 (1946) 2
20-3 (1947) 8
20-4 (1947-48) 1
20-5 (1949) 3
21-7 (1952-53) 3
22-2 (1955) 1
22-5 (1957) 1
25-1 (1962-63) 1
26-1 (1963) 1
26-2 (1964-65) 2
26-3 (1965) 3
28-2 (1969-70) 2
28-3 (1970-72) 2
28-4 (1972) 4
29-1 (1973-74) 4
29-2 (1974) 1
30-1 (1974-76) 21
30-2 (1976-77) 12
30-3 (1977-78) 7
30-4 (1978-79) 2
31-1 (1979) 3
32-2 (1983-84) 185
33-1 (1984-86) 3,899
33-2 (1986-88) 5,575
34-1 (1988-89) 16
34-2 (1989-91) 8,928
34-3 (1991-93) 5,282
35-1 (1994-96) 4,271
35-2 (1996-97) 2,361
36-1 (1997-99) 3,681
36-2 (1999-2000) 1,814
37-1 (2001-02) 890
37-2 (2002–03) 2,585
37-3 (2004) 930
38-1 (2004-05) 1,840
39-1 (2006-07) 1,804
39-2 (2007-08) 910
40-1 (2008) 52
40-2 (2009-10) 1,515
40-3 (2010-11) 1,745
41-1 (2011-13) 4,289
41-2 (2013-15) 6,225

Ce chapitre traite des pétitions dites d’intérêt public, des règles qui régissent leur formulation, leur contenu et leur présentation, des réponses du gouvernement aux pétitions, ainsi que du rôle et des responsabilités du greffier des pétitions. On traitera des pétitions introductives de projets de loi d’intérêt privé au chapitre 23, « Les projets de loi d’intérêt privé ».